LE
TRIANGLE ETAT-POLICE-LOUP GRIS
MAFIA
Pendant que les autorités européennes poursuivaient
et discréditaient les opposants kurdes au régime turc comme suspects de
relations avec la mafia, un récent accident routier en Turquie a
bouleversé tous les scénarios préparés par Ankara en révélant que c'est
en fait les dirigeants de l'Etat turc eux-mêmes qui sont en relations
internationales avec la mafia.
L'accident routier est arrivé le 3 novembre près de
Susurluk, Balikesir; un député du parti de Tansu Ciller (DYP), un chef
de la police et un loup gris (un criminel appartenant à l'organisation
de jeunesse du MHP néo-fasciste/Ülkü Ocaklari) qui avait été recherché
pendant 18 ans par les forces de la sûreté ont été trouvés dans la même
voiture.
Le loup gris Abdullah Catli et l'ancien
vice-président de la sûreté d'Istanbul, Hüseyin Kocadag, sont morts
dans l'accident en même temps qu'une femme, Gonca Uz, qui est connue
pour ses relations avec des personnages du milieu criminel.
La quatrième personne dans la voiture, Sedat Bucak,
député DYP d'Urfa et chef de la tribu Bucak, tribu qui fournit en
nombre les rangs des forces paramilitaires dans le sud-est connues sous
le nom de "gardiens de villages", a survécu à l'accident avec une
fracture de crâne et une jambe cassée.
Dans le coffre de la Mercedes en lambeaux, cinq
pistolets de différents types et calibres, deux mitrailleuses MP-5, des
silencieux pour ces armes et deux appareils d'écoutes ont été trouvés.
Aussi dans les débris, un passeport vert et plusieurs cartes d'identité
de police ont été découverts. Une carte d'identité au nom de Mehmet
Özbay et un passeport vert, normalement donnés aux responsables
officiels de l'état au sommet, étaient en possession de Catli.
Il a été allégué que la seule femme victime de
l'accident, Gonca Uz, la petite amie de Catli, était impliquée dans
l'organisation nationale du renseignement(MIT). On a aussi appris que
Bucak, alors qu'il était emmené à l'hôpital de Balikesir après
l'incident a parlé d'un sac blanc contenant 10 milliards de LT et qu'en
entendant cela des membres de la tribu Bucak qui sont venus sur les
lieux de l'incident ont emmené le sac hors de la voiture.
Cette proximité de deux représentants au plus haut
niveau de l'Etat avec un criminel d'extrême droite met une fois de plus
en évidence le rôle majeur du parti de l'action nationaliste (MHP),
néo-fasciste, dans ces relations avec la mafia.
Ce qui est important pour les pays européens est que
les leaders de ce parti de type mafieux sont très actifs non seulement
en Turquie, mais aussi en Europe, et organisent des meetings
spectaculaires avec la bénédiction des autorités européennes, en
particulier belges et allemandes.
L'approche dissimulatrice du ministère de
l'intérieur, Mehmet Agar, qui était directeur général de la police
avant d'être élu au parlement sur la liste de Ciller, a contribué à
soulever encore plus de suspicions à propos de l'accident. Agar a tout
d'abord déclaré qu'Abdullah Catli n'était pas dans la voiture. Après la
preuve faite que Catli était parmi les victimes, il a modifié sa
position pour faire une autre déclaration inexacte -- que Kocadag et
Bucak étaient en train d'emmener Catli à Istanbul pour le livrer aux
forces de sécurité.
Quand on lui a demandé s'il allait y avoir une
enquête sur l'incident, Agar a dit que ceci était un accident de la
route ordinaire et que les autorités locales l'investiguerait selon les
procédures du trafic. Il a déclaré "il n'y a rien de spécial" dans
l'incident.
Le jour suivant, pourtant, il a été révélé que les
quatre victimes de l'accident avaient résidé dans le même hôtel à
Kusadasi pendant trois jours avant de se mettre en route pour Istanbul
et que la famille du ministre Agar également était à cet hôtel en
même temps. A la lumière de la nouvelle information, Agar a dû
abandonner ses tentatives précédentes pour dissimuler la vérité et
démissionner de son poste.
Les tentatives évidentes du ministre de l'intérieur
pour minimiser l'importance de l'accident de la route qui prouve de
relations occultes entre les forces de la sûreté, les loups gris et les
forces spéciales dans le sud-est, soulève la question de savoir ce que
Agar cherchait à couvrir dans ses déclarations.
Une réponse possible à la question est venue de Dogu
Perincek, le leader du parti ouvrier (IP) de gauche, dans une
conférence de presse où il a affirmé que le ministre de l'intérieur et
le vice premier ministre Tansu Ciller étaient à la tête d'une
organisation conspiratrice de 700 membres consistant en membres des
forces de sécurité, de l'organisation nationale du renseignement (MIT),
de la mafia Ülkücü et des forces spéciales.
Perincek a aussi souligné qu'il avait préparé
auparavant des rapports au sujet du gang criminel de Tansu Ciller et
qu'il les a envoyés au président de la République et au président du
parlement. Perincek a dit qu'il avait mentionné dans ces rapports
l'implication d'Abdullah Catli comme personnage clé dans
l'organisation, et révélé le nom qu'il portait sur ses fausses cartes
d'identités, Mehmet Özbay. Néanmoins, ces rapports n'ont pas été pris
en considération au sommet de l'Etat.
Se référant aux découvertes dans les débris de la
voiture après l'accident, Perincek a dit: "l'appareil d'écoute, les
armes et les silencieux prouvent que nous sommes en face d'une
organisation criminelle. Cette organisation illégale est liée avec les
plans des Etats-Unis pour faire de la Turquie une force d'intervention
dans les régions de crise. Ce cercle criminel a été impliqué dans une
tentative de coup d'état en Azerbaïdjan contre Haydar Aliev, qui était
personnellement conduit par Abdullah Catli. Les Etats-Unis sont en
train de créer un conflit turco-iranien en Azerbaïdjan et en
Tchétchénie. Mais la principale région de crise est pour l'instant au
nord de l'Irak. En tant que dirigeants de cette organisation, Abdullah
Catli et Alaattin Cakici, un autre chef de la mafia Ülkücü, sont
impliqués dans cette affaire. Il y a aussi la dimension du trafic de
drogue dans cette question."
L'accident de la route du 3 novembre est le
quatrième incident majeur qui symbolise les relations Etat-mafia au
cours des récentes années.
Le premier de ces incidents était le scandale du
Civangate qui a commencé avec l'agression armée sur l'ancien directeur
de l'Emlakbank, Engin Civan, en 1994 au sujet d'une question de prêts
non remboursés et de services non rendus. L'aspect le plus important de
ce scandale était l'implication de la famille du président décédé
Turgut Özal dans l'affaire.
Le second incident était l'assassinat de Tevfik
Agansoy, un homme de main du chef de la mafia Ülkücü Alaaddin Cakici.
Quand il a fait des déclaration affirmant l'implication de la famille
Özal dans le scandale du Civangate, ceci a conduit à une guerre de mots
entre lui et Cakici. Le duel s'est terminé en septembre de cette année
à Bebek, Istanbul, avec l'assassinat d'Agansoy. Les policiers de la
protection spéciale du vice-premier ministre Ciller, qui étaient avec
Agansoy au moment de l'incident, ont aussi été tués dans la tuerie.
Leur présence n'a pas été expliquée.
Le troisième incident est la découverte du gang
mafieux des frères Söylemez cet été. Le gang était principalement
constitué d'officiers de police et de l'armée. Le chef du gang est
l'officier pilote d'hélicoptère Faysal Söylemez, et parmi les
dirigeants du gang se trouvaient l'ancien chef adjoint de la police
d'Istanbul, Deniz Gökcetin, et l'ancien chef de la branche d'Istanbul
de la sécurité, Sedat Demir.
L'accident de trafic du 3 novembre est le quatrième
incident qui a "accidentellement" rapproché tous ces incidents
antérieurs.
Abdullah Catli est l'un des noms principaux du
terrorisme de droite extrémiste des militants "Ülkücü" des années 70;
de même pour Alaaddin Cakici et Tevfik Agansoy. Tous ces trois noms
auraient été impliqués dans des opérations du MIT dans les années 1980,
dont le raid sur le camp de la guérilla arménienne ASALA à Beyrouth en
1982. On a même allégué que bien qu'officiellement "recherché," Catli
était l'un des organisateurs des forces spéciales formée par Ciller
pour être déployées dans le conflit kurde dans la Turquie du sud-est.
Le gang des frères Söylemez, d'un autre côté, était
engagé dans des plans pour attaquer le quartier général du clan Bucak à
Siverek, Urfa, dont le chef est le membre DYP du parlement Sedat Bucak,
le seul survivant de l'accident de voiture du 3 novembre. La vendetta
sanglante entre les gangs des Bucaks et des Söylemez serait basée sur
le contrôle des trafics d'armes et de drogue en Turquie et
particulièrement dans le sud-est.
Un ancien officier au sommet du MIT, le professeur
Mahir Kaynak, a écarté tout optimisme émergeant de l'accident
controversé. Dans une déclaration à la presse turque, il a dit: "Aucune
enquête officielle n'a encore été menée sur les menées secrètes
illégales au sein de l'état, bien que tout le monde dans les rues en
parle. Seuls un accident, une coïncidence, pourrait mettre ces
conspirations sur l'agenda officiel. Mais je ne m'attends pas à ce
qu'une enquête aille loin assez parce qu'il n'y a pas de pouvoirs
indépendants capable de le faire. En Italie, Gladio s'est écroulé avec
l'intervention de l'Union européenne, pas celle des Italiens. Il n'y a
pas de telles conditions en Turquie. Si un super procureur comme di
Pietro venait sur la scène en Turquie, le lendemain il serait traîné à
travers la place Taksim comme ennemi de la nation."
ACCORD DE SECURITE TURQUIE-BELGIQUE
Il faut se rappeler que le ministre de l'intérieur
Agar qui avait démissionné de son poste ministériel pour ses relations
douteuses avec la mafia était l'initiateur d'un récent accord de
sécurité signé entre la Turquie et la Belgique.
En vue d'étendre la sale guerre d'Ankara contre
Kurdes sur le territoire belge, l'accord a été signé le 9 juillet
à Ankara par le chef de la sûreté Alaaddin Yüksel au nom de la Turquie
et par le commandant général de la Gendarmerie Willy Derrider pour la
Belgique.
Ce qui suit a été rapporté par l'officielle agence
de presse Anadolu au sujet de la cérémonie:
"Yüksel a dit que l'accord incluait des domaines
telles que la contrebande internationale de drogue, le terrorisme, le
crime organisé, la coopération sur l'immigration illégale, les
travailleurs illégaux, la formation d'experts et la nomination des
équipes de liaison.
"Derrider a exprimé sa confiance que les mesures
seraient mises en vigueur rapidement et dit qu'en dépit des différences
entre les deux pays, une liaison efficace apporterait une coopération
effective.
"Questionné sur son opinion à propos de la chaîne
privée de télévision pro-kurde, MED-TV, émettant depuis la Belgique,
Derrider a répondu que la police belge ferait son mieux dès qu'elle
aurait des preuves concrètes.
"Le chef de la sûreté belge a reconnu la présence de
bureaux du PKK en Belgique. Il a dit que les représentations avaient
été surveillées mais a averti que son département avait une autorité
limitée à cause du fait que c'était une matière politique.
"Quand un journaliste l'a confronté avec le fait que
la Belgique a des dossiers sur plus de 100.000 citoyens turcs en
Belgique, Derrider a répondu que de tels dossiers étaient dressés aussi
sur des citoyens belges. Cela fait partie d'un effort réussi pour
comprendre la structure de la communauté turque, a-t-il dit.
"Après la cérémonie, Derrider et Yüksel ont
rencontré le ministre de l'intérieur Mehmet Agar. Agar a dit que le
grand nombre de Turcs en Belgique et la montée de l'activité terroriste
là-bas rendait la coopération entre les deux pays tout ce qu'il y a de
plus important."
OPERATION REPRESSIVE CONTRE MED-TV EN BELGIQUE
Deux mois après la signature de ce nouvel accord de
police entre la Belgique et la Turquie, le 17 septembre, les forces de
sécurité belges ont lancé une très vaste opération contre les
institutions kurdes, principalement contre les studios de Med-TV. Juste
au moment où la population belge était bouleversée en apprenant
l'incroyable laxisme des forces de sécurité et de la justice belges
dans la scandaleuse affaire de pédophilie, cette opération anti-kurde a
été présentée aux médias comme une performance digne d'éloges de la
gendarmerie belge dans la lutte contre le mal.
Ce qui est plus incroyable, c'est que certains
journaux belges, créditant uniquement la version de la gendarmerie et
du régime turc, ont fait de leur mieux pour discréditer les
institutions kurdes en Belgique. Ils continuent de justifier cette
opération anti-kurde même après la libération de tous les suspects par
la justice.
Il est très bien connu que le régime turc, qui a
interdit depuis 70 ans l'usage de la langue kurde en Turquie, recourt à
tous les moyens pour stopper la diffusion de la seule TV kurde même du
Royaume-uni ou des Etats-Unis. Malheureusement, les médias belges ont
préféré de ne pas parler de cet aspect de l'opération sur Med-TV.
Par exemple, une conférence de presse du 26
septembre du président de l'union des journaliste du Kurdistan, Günay
Aslan, qui avait été emprisonné pendant des années en Turquie pour ses
opinions et actuellement un grand reporter de Med-TV, n'a trouvé aucun
dans les médias belges. Günay a dit:
"Le 17 septembre 1996, les forces de sécurité de
Belgique ont fait une descente sur les locaux de Roj PTY Ltd., une
organisation internationale de presse. Roj PTY Ltd. distribue, au
travers de Med-TV, des nouvelles et informe le public mondial sur les
violations des droits de l'homme et la répression de la Turquie, de
l'Iran et de l'Irak sur le peuple kurde.
"Comme résultat de ce raid, les portes et les
fenêtres des locaux de Roj ont été brisés violemment et ses ordinateurs
et équipement techniques ont été détruits.
"Au cours de la descente, des journalistes
travaillant au Roj PTY Ltd. qui sont également membres de notre union
ont été traités d'une façon très peu amène et très brutale et comme si
les menottes n'étaient pas un assez mauvais traitement ils ont été
traînés par terre. Ils ont ensuite mis sous scellés le bâtiment de Roj
PTY LTD. où approximativement 100 journalistes kurdes gagnaient leur
vie.
"La raison de cette attaque violente par les forces
de sécurité belges et la département judiciaire étant le blanchissement
d'argent sale de MED-TV. Il y a eu une vague de terreur au sein de la
MED-TV et de Roj PTY LTD. L'argent venant de sources inconnues a été
présenté comme étant la raison.
"Néanmoins, de telles allégations auraient pu être
investiguées dans le cadre de la légalité. Le personnel et les
inspecteurs nommés par les départements du gouvernement belge auraient
pu inspecter les comptes bancaires et les livres financiers de la
MED-TV et de Roj. Si le résultat de telles investigations était en
infraction avec la loi, les actions légales nécessaires auraient pu
être faites.
"Cependant, au contraire, les lois ont été violées
par l'action de terrorisation. De plus, les départements du
gouvernement responsable pour les opérations ont aussi mené une
campagne de désinformation. Comme résultat, les Kurdes de Belgique sont
déclarés menace potentielle de sorte que toutes les attaques
terroristes contre les Kurdes peuvent être justifiées.
"En tant qu'union des journalistes du Kurdistan,
nous avons suivi la question avec une grande anxiété. Ce qui a accru
notre anxiété est le fait que la presse belge que nous avons longtemps
admiré pour la tradition démocratique qu'elle a suivie, soit un
instrument dans cette campagne répugnante et agressive.
"Les journaux et chaînes de TV belges ont essayé de
présenter des allégations sans fondement et des mensonges comme le
motif, dont la plupart ont été créés par l'Etat turc. On essaye de
présenter la partie victimisée comme celle qui est coupable.
"Il est clair que les médias belges dans ce complot
contre l'organisation kurde, se sont mis dans une position honteuse du
point d vue de la liberté de la presse. Nous demandons a nos collègues
belges qui ont été l'instrument de cette campagne de victimisation du
gouvernement turc (et du gouvernement belge en coopération) de refléter
la réalité."
"L'état turc continue dans ses effort diplomatiques
pour fermer MED-TV qui a un concept d'émission non tendancieux et
multiculturel. Les menaces, les chantages et les pot-de-vins sur
lesquels sont basés la diplomatie de l'état turc, malheureusement, ont
eu un effet positif sur certains des gouvernements européens. Nous nous
demandons réellement quel était l'intérêt du gouvernement belge par
rapport à l'état turc.
"Ce qui nous conduit à penser de cette manière a été
la visite de l'ambassadeur belge à Londres au ministère des affaires
étrangères qui a demandé l'annulation de la licence de MED-TV en août.
"Selon les informations que nous avons, l'état turc
a acheté de l'équipement militaire et des systèmes de défense aérienne.
Le résultat de notre enquête a montré que le ministère de la défense de
Belgique fournira des équipements militaires à la Turquie via French
Tomson Company pour passer outre aux obstacles légaux. Ceci est une
situation critique.
"Tout d'abord, le gouvernement belge n'autorise pas
la vente d'arme aux pays où ont court des violation des droits de
l'homme. L'attitude despotique et anti-démocratique de l'état turc est
bien connue dans le monde entier. En conséquence, le parlement européen
a juste récemment postposé l'assistance financière à la Turquie.
Amnesty International s'apprête à lancer une campagne contre l'état
turc pour ses violations continuelles des droits de l'homme.
"Afin de pouvoir vendre des armes à un pays où les
violations des droits de l'homme ont lieu si souvent, le gouvernement
belge a montré un exemple de double standard en attaquant la voix
démocratique des dizaines de millions de Kurdes; la MED-TV et Roj PTY
LTD.
"J'invite les institutions et l'opinion publique
démocratique à protéger la démocratie et la liberté de la presse dans
ce pays. Comme vous le savez, le 24 septembre 14 prisonniers kurdes à
Diyarbakir ont été tués par les forces de l'état. La fermeture de MED
TV a encouragé l'état turc à commettre de telles attaques. Nous
présentons ceci pour l'information de la presse belge dans sa campagne
sans fondement contre MED-TV. La fermeture de Med-TV a encouragé l'état
turc dans ses attaques."
UN FASCISTE SANGUINAIRE: INVITE HONORABLE EN BELGIQUE ET EN ALLEMAGNE
Pendant que les opposants kurdes subissaient la
répression des services de sécurité belge et allemand au nom de la
lutte contre la activités mafieuses, le président du MHP Alparslan
Türkes dont les militants loups gris ont été activement impliqués dans
des activités mafieuses est récemment venu dans ces pays pour créer une
structure à l'échelle mondiale de son mouvement néo-fasciste.
En premier lieu, le 11 mai, Türkes a assisté comme
invité d'honneur au 5ème grand congrès de la section belge de la
Türk-Federasyon (Fédération des associations démocratiques idéalistes
turques) à Hasselt et prononcé un discours sur l'"inévitable" triomphe
de son mouvement turquiste dans le monde entier. Son discours a été
souvent interrompu par les 3.000 loups gris environ qui criaient es
slogans tels que "Dis nous de mourir, nous mourrons! Dis nous de
frapper, nous frapperons!"
Au cours de ces manifestation frénétiques, l'attaché
culturel de l'ambassade de Turque Tolga Yarman et le bourgmestre de
Hasselt, Jef Gabriels, étaient présent dans la salle du congrès. Selon
le Hürriyet du 13 mai, Gabriels, s'adressant tout d'abord au congrès et
puis bavardant personnellement avec Türkes, a promis de leur donner un
plus grand soutien.
Non seulement à Hasselt, mais aussi à Bruxelles,
Türk-Federasyon a une position privilégiée dans l'immigration turque à
cause du soutien spécial de l'ambassade turque et la tolérance des
autorités belges. Türk-Federasyon prend part actuellement à une
coalition d'associations turques en lien avec l'ambassade afin
d'organiser une journée à Bruxelles en 1997. D'après le Hürriyet du 26
septembre, la journée turque sera célébrée principalement à Schaerbeek
dont le bourgmestre s'est déclaré engagé à donner tout le soutien
municipal pour le succès de cet événement.
Au cours du match de football entre les équipes
nationales turque et belge au stade du Heysel le 31 août, les loups
gris ont été autorisés à ouvrir leurs drapeaux aux trois croissants et
cette propagande gratuite du mouvement turc néo-fasciste a été
largement transmise par les télévisions belge et turque.
C'est le même mouvement qui a envoyé plus de 3.000
loups gris à Chypre pour défendre la ligne verte contre des
manifestants grecs et sauvagement assassiné deux d'entre devant les
caméras du télévision les 11 et 14 août.
Encouragé par le laxisme des autorités turque et
européenne, le MHP a récemment décidé de légaliser ses activités
occultes dans une nouvelle structure couvrant le monde entier.
Le congrès européenne de Türk-Federasyon tenu avec
la participation de 15.000 loups gris le 5 octobre à Essen (Allemagne)
a décidé de constituer une organisation mondiale sous le nom de Dünya
Türk-Konfederasyonu (Confédération turque mondiale).
Türkes était de nouveau l'invité d'honneur de ce
congrès "historique" et l'ambassadeur turc Volkan Vural, avec sa
participation, a donné une fois de plus la preuve du soutien ouvert de
l'état turc à cette organisation néo-fasciste.
Avec cette nouvelle structure mondiale et grâce à la
bénédiction ouverte des autorités turque et européenne, les loups gris
élargiront sans difficulté leurs relations mafieuses à travers le monde
sous le couvert d'unifier toutes les populations turcophones soit
d'Asie centrale soit d'Europe, d'Amérique et d'Australie, sous le
drapeau aux trois croissants de l'empire turc dirigé par les turcs
d'Anatolie.
N'est-ce pas leur chef, Türkes, qui avait déjà dit
lors d'une réunion de son parti à Antalya: "Après la chute de l'union
soviétique, les états turcs ont conquis leur indépendance; Maintenant
tout le monde se demande: "Quoi! Si 210 millions de turcs sont réunis,
quel sera notre avenir?' Ils sont effrayés. Qu'ils le soient! Dans un
avenir très proche il sera une réalité. Le soleil de 210 millions de
turcs se lèvera bientôt. Le 21ème siècle sera un siècle turc!"
(Tercüman, 13 mai, 1992)
Maintenant il s'avère que le soleil qui se lève
n'est pas le soleil de 210 millions de turcs, mais le soleil d'une
poignée de loups gris développant leurs relations mafieuses avec la
bénédiction des autorités turques et européennes!
LA COALITION MILITARO-ISLAMISTE DOUBLE LE BUDGET DE L'ARMEE
Une nouvelle preuve de la complicité
militaro-islamiste a été donnée par le gouvernement avec le projet de
budget 1997 présenté par le ministre des finances Abdüllatif Sener le
18 octobre à Ankara. Les allocations de défense pour 1997 ont été
fixées à 671 trillions de LT (7 milliards de $), le double de la somme
pour l'année présente. Avec les dépenses pour les services de
gendarmerie et de police (290 trillions de LT) et pour la justice (63
trillions de LT), la part totale des institutions répressives s'élève à
1.024 trillions (10,8 milliards).
Le projet de budget prévoit un PNB de 6,255
quatrillions de LT (658 milliards de $), avec une augmentation de 78,2%
par rapport à l'allocation initiale de l'année passée.
Les paiements d'intérêts sur la dette étrangère et
intérieure compte pour une part de 29,8% des dépenses générales.
Le premier ministre Necmettin Erbakan a dit que le
budget 1997 qui envisage un déficit zéro libérerait le trésor de la
nécessité d'emprunts intérieurs aux taux d'intérêt élevés actuels. "Le
nouveau budget est le premier budget en équilibre en Turquie depuis les
50 dernières années. Ceci est une révolution," a dit Erbakan.
Le gouvernement va essayer de financer les déficits
publics par des revenus de taxes, estimés à 4,368 quatrillion de LT.
D'autres revenus non désignés ont été estimés à 1,445 quatrillions, des
investissements spéciaux et des revenus de fonds à 425 trillions et des
revenus de budget annexés à 17 trillions de LT.
On s'attend à ce que les salaires du service civil
constituent la plus grande partie des dépenses à 1,675 quatrillions de
LT, suivis par les dépenses de transferts à 3,385 quatrillions de LT,
d'autres dépenses à 669 trillions de LT et des dépenses
d'investissement à 524,6 trillions de LT.
Le budget de cette année prévoit un cours moyen du
dollar de 135.000 LT. La prévision de cette année de 81,250.
Le budget prévoit que les importations s'élèveront à
50 milliards de $ en 1997. La prévision pour 1996 était de 37,5
milliards de $. Les exportations sont estimées devoir s'élever à 29,5
milliards de $, au dessus de l'estimation de 25 milliards de $.
LES MILITAIRES SATISFAITS DU SOUTIEN D'ERBAKAN A L'ARMEE
On rapporte que le gouvernement Erbakan projette de
signer des accords militaires envisageant la coopération en industrie
de défense avec la Grande-Bretagne, l'Espagne, l'Ukraine, la Chine et
le Bangladesh dans les prochains mois. Il évalue aussi la possibilité
d'obtenir de tels accords avec trois pays musulmans --la Malaisie,
l'Indonésie et le Turkménistan -- afin de renforcer les liens dans le
domaine de la défense, rapporte le Turkish Daily News du 13 septembre.
Selon ce journal, des sources militaires ont exprimé
leur satisfaction au sujet des vues du premier ministre Necmettin
Erbakan d'encourager l'industrie de défense turque pour réaliser la
capacité de survivre par soi-même dans le futur ainsi que ses plans
pour coopérer avec d'autres pays dans le domaine de la défense. Erbakan
aurait dit récemment qu'il regardait favorablement l'accord
turco-israélien controversé, car il paraissait bon pour la Turquie. Il
a aussi dit que la Turquie devait accroître son apport local dans
l'industrie.
Les responsables militaires avaient noté
antérieurement qu'à présent seulement 21 % des principaux armements,
équipements et pièces de rechanges dont les forces armées turques ont
besoin pouvaient être couverts par la production intérieure, avec les
79 % restant suppléés de l'extérieur.
Dans les récentes années d'autres pays ont commencé
à montrer de l'intérêt pour l'industrie de défense en développement de
la Turquie. Les coûts du travail constituent un avantage pour la
Turquie qui attire les acheteurs des autres pays.
Cette année une série d'accords de coopération en
industrie de défense et d'entraînement militaire signée entre la
Turquie et Israël a provoqué une querelle et mécontenté les pays arabes
dans le Moyen-Orient qui l'ont qualifié de trahison à la solidarité
contre l'état juif. La Turquie a ensuite repoussé la critique en disant
qu'elle était basée sur une mauvaise compréhension des termes de
l'accord.
10 HELICOPTERES SUPER COBRA ENVOYES EN TURQUIE?
Selon un magazine américain spécialisé dans le
domaine d l'industrie militaire, Defense News, la Turquie doit acheter
145 hélicoptères d'assaut, d'une valeur de 3 milliard de $, sur les dix
prochaines années, rapporte l'agence Anadolu. Le producteur du Super
Cobra Bell Helicopter Textron Company, les firmes McDonnell Douglas
Corp., Boeing Co., Sikorsky Aircraft et Eurocopter sont en compétition
les unes avec les autres pour fournir les hélicoptères.
La Turquie a déjà conclu des contrats avec Textron
et reçu dix hélicoptères Super Cobra. La livraison de la seconde partie
des 10 hélicoptères Super Cobra a été suspendue pour environ un an par
l'administration U.S. suit à des pressions de groupes de défense des
droits de l'homme.
Néanmoins, des responsables supérieurs des
fabricants du Cobra, Bell-Textron Co., qui ont visité la Turquie pour
des pourparlers bilatéraux avec les autorités de la défense, ont dit le
9 octobre qu'ils étaient confiants dans le fait qu'après les élections
présidentielles américaines le congrès américain --avec une
composition légèrement modifiée -- approuverait la livraison des
hélicoptères Super Cobra en mars 1997.
Selon des rapports antérieurs, le syndicat United
Auto Workers (UAW) et environ 30 congressistes qui ont promis de voter
pour la Turquie ont beaucoup oeuvré pour obtenir l'approbation pour la
vente des hélicoptères à la Turquie. Les représentants de l'union, sous
la pression des travailleurs, avaient discuté de la question avec le
président américain Bill Clinton, ont dit les rapports.
A ce jour, un total de 10 hélicoptères d'attaque
Super Cobra AH-1W ont été acheté dans deux contrats séparés d'une
valeur 135 millions de $, signé en 1990 en 1993 respectivement avec
Bell-Textron. S'il est approuvé par le congrès le dernier accord
portera à 20 le nombre d'hélicoptères Super Cobra AH-1W.
D'un autre côté la Turquie achèverait de mettre au
point des plans pour l'achat de 20 hélicoptères cargos militaires.
Selon des sources qui ont préféré rester non-identifiées, le choix
final doit être fait d'ici peu de temps entre Boeing CH-47 et le
Sikorsky CH-53 en compétition. On estime que l'achat coûtera à la
Turquie 500 millions de $.
Les Black Hawks de la Sikorsky et les Cougars
d'Eurocopter que l'armée turque utilise actuellement sont tous deux
conçus pour le transport de troupes et ne peuvent manier des matériels
lourds tels que l'artillerie, les Jeeps et l'essence.
Néanmoins, la seconde phase d'un projet concernant
30 hélicoptères Cougar que la Turquie avait décidé d'acheter à l France
utilisant 30 % d'investissement local pourrait être suspendu, la
Turquie reconsidérant ses besoins en hélicoptères.
LE PROCES DE 41 RESPONSABLES DE L'HADEP A COMMENCE A ANKARA
Le procès du président de l'HADEP (le parti
démocratique du peuple) Murat Bozlak et des 40 autres responsables du
parti a commencé le 25 septembre devant la cour de la sûreté de l'état
d'Ankara en lien avec le congrès du parti du 23 juin dans lequel
certaines personnes ont déchiré le drapeau turc et l'ont remplacé par
les bannières du PKK et les portraits de son leader.
Bozlak ainsi que 23 responsables du parti sont
accusés de former une organisation armée illégale, et s'ils sont
reconnus coupables ils recevront des sentences pouvant aller jusque
22,5 ans. En même temps 17 autres membres du parti risquent jusqu'à 15
ans de prison s'ils sont reconnus coupables d'être membres d'une
organisation armée illégale.
Les dirigeants de l'HADEP, parmi lesquels le
président Murat Bozlak, ont nié toutes les charges contre eux et dit
que l'incident du déchirement du drapeau avait eu lieu complètement en
dehors du contrôle des responsables du parti. Ils affirment que la
presse a commenté l'incident dans une frénésie d'exagération, de vanité
et de chauvinisme."
Les avocats de la défense ont dit que l'affaire est
en dehors de la juridiction de la CSE parce que c'est l'HADEP lui-même
qui est en procès et réclamé que la cour constitutionnelle examine
l'affaire.
Deux individus qui sont accusés d'avoir
effectivement déchiré le drapeau turc, Faysal Akcan et Giyasettin
Mordeniz, ont été ensuite inclus dans le procès. Ils risquent la peine
capitale, selon l'article 125 du code pénal qui punit "les crimes
contre la personnalité de l'état".
L'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a
demandé la fin des poursuites contre les responsables de l'HADEP, a
rapporté l'agence de presse Anatolie le 26 septembre.
Un projet de proposition préparé par neuf
membres du groupe socialiste a demandé que la Turquie mette fin au
litige des responsables de l'HADEP accusés d'être des membres du PKK.
Le projet de résolution demande la libération de tous les inculpés de
l'HADEP.
TUNCELI PRIVE DE TOUS LES DROITS ET LIBERTES HUMAINES
Un groupe de députés du parti républicain du peuple
(CHP) ayant visité la province de Tunceli, Algan Hacaloglu, Ercan
Karakas, Orhan Veli Yildirim et Mustafa Yilmaz, le 25 octobre, ont
annoncé que la population de cette province est complètement privée de
leur droits fondamentaux et a demandé de mettre fin à cette oppression.
Les députés ont noté que depuis octobre 1994, 287
des 417 villages à Tunceli ont été évacués totalement par les forces de
sécurité. Ils ont dit, " les maisons et les étables à animaux ont été
détruites, beaucoup d'entre elles ont été incendiées. Les pâturages ont
été scellés. Les récoltes ont été détruites. Les ruches, les jardins de
noyer, les endroits où poussent les chênes qui fournissent le bois et
les jardins de légumes ont été saisis des mains des citoyens. Une
grande partie de ces citoyens sont maintenant sans emplois, affamés et
misérables, exclus vivant en plein air, sans abris en cas de conditions
hivernales, sans aucune protection. Ils luttent pour survivre dans des
conditions insalubres incompatibles avec la dignité humaine."
Les députés du CHP ont souligné que les gens de la
région n'ont pas pu comprendre pourquoi ils avaient été "soumis à cette
cruauté". Certains d'entre eux sont épouvantés parce qu'ils se sont
adressés au bureau du gouverneur, au ministère de l'intérieur, ou
directement au ministère du premier ministre mais n'ont reçu aucune
réponse au cours des deux dernières années.
Des 268 écoles primaires de la province, 242 restent
fermées. Il n'y a qu'un médecin spécialisé dans les hôpitaux. Malgré le
"chômage record" dans la province, le cabinet du premier ministre
maintient vacants quelques 1.500 des postes assignés aux départements
officiels dans la province.
Les députés ont souligné que les gens sont frustrés
à cause des injustices, de l'absence de lois, et des pressions émanant
de la "structuration raciste et fondamentaliste des équipes spéciales
de la sûreté" et de l'inadéquation du niveau d'éducation" des civils
qui sont devenu membres réguliers des forces de la sécurité par choix
après avoir accompli leur service militaire obligatoire.
LA HAUTE COUR ORDONNE UN NOUVEAU PROCES POUR LES ARSONISTES DE SIVAS
La cour de cassation a décidé le 3 octobre que le
procès des 124 personnes accusées d'implication dans l'attaque
arsoniste sur un hôtel à Sivas en 1993 qui avait tué 37 personnes dont
des écrivains, des musiciens, et des artistes doit être rouvert. La
décision de la cour de cassation signifie qu'une bonne partie des
accusés seront rejugés pour des crimes qui requièrent une plus longue
période d'emprisonnement, et dans certains cas, la peine capitale.
La chambre criminelle n° 9 a renversé les verdicts
rendus par la CSE n° 1 d'Ankara et ordonné que 42 des inculpés soient
jugés sous l'article 146 du code pénal demandant la peine capitale pour
ceux qui tentent d'altérer l'ordre constitutionnel de l'état par la
force armée.
La CSE d'Ankara avait donné 15 ans de prison à 41 de
ces inculpés et ordonné l'acquittement d'un autre. Tous les 42 risquent
maintenant un autre procès.
Les nouvelles décisions réclament aussi le
rejugement de 39 autres inculpés accusés de participation à une
tentative d'altérer l'ordre constitutionnel de l'état par la force
armée en vertu du paragraphe 3 du même article. Ce délit demande des
peines de prison pouvant aller de 5 à 15 ans.
La cour a aussi dit que la CSE d'Ankara avait été
injustifiée dans la réduction de certaines sentences sur base de
provocation. La décision antérieure avait dit que la présence et les
actions de Aziz Nesin à Sivas avaient constitué une provocation pour
les fondamentalistes religieux.
La haute cour, toutefois, a retenu que les slogans
qui étaient constamment scandés au cours des incidents ressemblaient à
ceux scandés par des membres d'organisations hors-la-loi dans d'autres
incidents et montraient que de telles actions étaient menées en lien
avec les même buts et la même stratégie et dans le cadre 'une
organisation.
Des poètes, écrivains et chanteurs étaient à Sivas
le 2 juillet 1993 pour prendre part à un symposium culturel dans lequel
le fameux écrivain et humoriste Aziz Nesin jouait un rôle central. Les
émeutiers ont mis le feu à un hôtel au centre de Sivas où ils se
trouvaient pour protester contre la présence de Nesin. Il avait été
largement critiqué pour avoir traduit et publié certaines sections des
versets sataniques de Salman Rushdie dans un journal d'Istanbul;
Rushdie avait été condamné à mort par une fatwa ou décret religieux
islamique. Nesin était l'un des quelques survivants de l'incendie. Il
est décédé d'une crise cardiaque, sans lien avec l'attaque arsoniste en
juillet 1995.
L'affaire sera maintenant réentendue devant la CSE
d'Ankara en vertu des sections du code pénal spécifiés par la cour
d'appel dans son verdict.
Toutefois, si la CSE d'Ankara insiste sur sa
décision initiale, le différent sera examiné par la chambre criminelle
unifiée de la haute cour d'appel. Le verdict de cette chambre n'est pas
appelable. Il sera définitif et exécutoire.
ECOUTES TELEPHONIQUES POLICIERES AVEC LA PERMISSION DE LA CSE
Une cour de la sûreté de l'état (CSE) d'Ankara a,
dans deux décisions séparées, donné à la police le pouvoir de récolter
toutes les données nécessaires sur les abonnés téléphoniques, et de
connecter tous les équipements techniques nécessaires aux PTT ou aux
échanges téléphoniques privés en vue d'être branchés sur toutes les
conversations téléphoniques, y compris celle des téléphones de voitures
et mobilophones.
La police, selon le Turkish Daily News du 10
septembre, ont utilisé ces pouvoirs depuis plus d'un an et demi
maintenant, et ont contrôlé toutes les conversations téléphoniques dans
huit grandes provinces de Turquie. L'extension des décisions couvre
Ankara, Samsun, Bolu, Zonguldak, Kastamonu, Amasya, Corum et Bartin.
Le député du parti républicain du peuple (CHP) Sabri
Ergül a dit qu'il ferait appel devant la cour européenne des droits de
l'homme pour que la décision donnant à la police le pouvoir d'écouter
toutes les conversations téléphonique soit jugé illégal.
Ergül a dit que la Turquie était en voie de devenir
un état policier. Un ancien chef de la police l'a informé que la police
écoutait les conversations téléphoniques des hommes d'affaires et
remarqué que sous la loi actuelle la police n'a pas une telle
juridiction.
UNE MANIFESTATION DE GREENPEACE SE TERMINE PAR DES DETENTIONS
L'organisation internationale pour l'environnement
Greenpeace a tenu une manifestation, le 4 octobre, à l'usine d'énergie
thermique de Kemerköy, Gökova, qui avait été maintenu malgré une
ordonnance de la cour pour sa fermeture.
Les activistes de Greenpeace ont marché jusqu'aux
portes principales de la centrale en portant des vêtements blancs et en
tenant des banderoles disant "assez" et se sont ensuite enchaîné aux
portes de la centrale. Les gardiens, ne parvenant pas à persuader les
activistes de se désenchaîner, ont appelé les forces de la gendarmerie
qui ont utilisé des scies à métaux pour couper les chaînes.
Entre-temps, on rapportait que trois
activistes avaient réussis à pénétrer dans les fondations des
installations et avaient placé une banderole près des cheminées du
bâtiment. Tous les activistes ont été mis en détention.
Melda Keskin, responsable de la campagne pour
l'énergie du bureau méditerranéen Greenpeace, a dit que la
manifestation a été organisée pour accélérer la fermeture des
installation. La continuation des opérations de l'usine était illégale,
a-t-elle dit.
TROIS TOURISTES ETRANGERS EN PROCES POUR AIDE AU PKK
Trois touristes étrangers arrêtés sur l'accusation
d'aide au PKK, ont été traduit en procès dans la ville du sud-est de
Diyarbakir, a rapporté l'agence Anatolie le 10 octobre.
Les trois ressortissant étranger des Etats-Unis, de
Pologne et d'Iran ont été arrêtés par les forces de sécurité dans la
province orientale de Bingöl le 22 septembre.
Tous trois ont été traduit devant la CSE de
Diyarbakir où ils ont plaidé innocents pour les charges. Bien que la
cour ait ordonné leur libération, l'américain Christopher Michael
Mrozowski, la polonaise Maldena Glowacka et l'iranien Jamel Kartili
seront jugés sans détention.
DEUX MOIS DE TERRORISME D'ETAT
1.8, les forces d sécurité détiennent quatre
militants du PKK à Istanbul.
1.8, à Izmir, un bureau local du parti ouvrier (IP)
fait l'objet d'une attaque à la bombe.
2.8, à Lice (Diyarbakir), Abdüllatif Bayhan affirme
avoir été torturé avec sa femme, Vahide Bayhan, et son fils de 5 ans.
2.8, à Iskenderun, le docteur Nezihi Galioglu
affirme avoir été torturé après avoir été emmené au bureau de police le
29 juillet. Un rapport médical certifie que son bras et certains de ses
doigts ont été brisés sous la torture.
2.8, à Izmir, un responsable du syndicat des
employés municipaux est détenu avec huit autres personnes.
3.8, à Sarigöl (Manisa), une patrouille militaire
est accusée d'avoir tué sous la torture le paysan de 27 ans Servet
Sürücü qu'ils ont forcé d'indiquer la localisation d'un suspect.
3.8, à Tunceli, l'un des 50 hommes d'affaires les
plus riches de Turquie, Celal Yasar, est emmené en détention sur
l'accusation de fournir de l'aide à des organisations illégales telles
que le PKK et la TIKKO. Parmi 40 autres personnes détenues en même
temps que Yasar ont trouve aussi le membre de l'assemblée
provinciale de Tunceli Hasan Günes et un autre homme d'affaire Yasar
Simsek.
3.8, à Bismil, les maisons de deux sympathisants de
l'HADEP, Rahim Dag et Zeki Dag, sont l'objet d'un raid des forces de la
sécurité. Suite à cette opération, 20 personnes sont emmenées en
détention.
3.8, à Siirt, huit personnes sont emmenées en
détention pour activités illégales.
4.8, le détenu Fuat Önder est trouvé mort dans la
prison Tomarza de la province de Kayseri. La mère Azize Önder accuse
l'administration de la prison d'avoir assassiné son fils.
4.8, à Yüksekova, deux passagers et un garçon de 6
ans qui jouait dans la rue sont tués dans l'explosion d'un bombe placée
dans une voiture. Par ailleurs, trois enfants sont blessés dans
l'incident.
4.8, les forces de la sûreté détiennent neuf
personnes à Siirt et quatre personnes à Van pour activités illégales.
5.8, le procureur de la CSE de Diyarbakir inculpe
Vezir Perisan, président local du syndicat des employés municipaux
(Belediye-Is), et Enver Ölmez, secrétaire local du syndicat des
travailleurs de la voir publique (Yol-Is). Tous deux sont accusés de
fournir un soutien au PKK.
6.8, à Ankara, cinq membres supposés du DHKP-C sont
détenus. Le même jour, la CSE d'Izmir place neuf personnes sous mandat
d'arrêt pour avoir pris part aux activités du Kurtulus.
6.8, à Mersin, cinq personnes sont mises en
détention au cours d'une descente de police sur leur maison.
6.8, le corps mutilé de Necip Avci, 20 ans, est
trouvé enveloppé dans un cimetière d Diyarbakir. On rapporte qu'il est
victime de conflits entre deux fractions du mouvement islamiste
Hizbullah.
6.8, à Hakkari, trois responsables du parti pour la
paix et le démocratie (DBP) sont emmenés en détention policière.
7.8, la CSE d'Ankara met huit personnes en
arrestation qui sont emmenées en détention policière en juillet.
7.8, Altun Calim et Zülküf Calim sont trouvés
assassinés sur la route Diyarbakir-Ergani.
7.8, le quotidien Demokrasi rapporte l'arrestation
de certains sous-officiers et officiers de l'armée accusés de soutenir
certaines organisations illégales. L'IHD affirme que l'un des détenus,
le sergent Mehmet Peker a été hospitalisé par suite de tortures qu'il a
subi.
7.8, à Bolu, deux professeurs, Ramazan Kaman et
Fikret Konca, de même qu'un technicien scolaire, Mahir Koparan, sont
inculpés pour avoir participé à une action de protestation organisée
par la confédération des syndicats des fonctionnaires publics (KESK).
8.8, à Adana, les forces de la sécurité, au cours
d'un raid sur la maison d'une famille kurde, tuent par balles deux
bébés, Dilan Bayram et Berivan Bayram, en même temps que trois
personnes, Ridvan Altun, Abdurrahman Sari et Ömer Bayram. La président
local de l'HADEP Yusuf Tuncer accuse les forces de la sûreté d'avoir
commis une nouvelle exécution sans procès.
8.8, à Istanbul, Hamza Capkurt affirme avoir été
torturé par la police après avoir été détenu la veille. A Ankara,
Serdar Karakul dit avoir été soumis à la torture pour accepter de
devenir une informateur de la police. La section d'Ankara de l'IHD
annonce que depuis le début de 1995 environ 30 jeunes ont affirmé avoir
été soumis à la torture dans le même but.
8.8, après une série d'opérations à Kocaeli, Yalova,
Sakarya, Bolu et Zonguldak, dix personnes dont certains membres du
parti du travail (EP) sont emmenées en détention sur l'accusation
d'être membres du parti communiste révolutionnaire de Turquie (TDKP)
clandestin. Certains détenus affirment avoir été soumis à la torture.
8.8, à Diyarbakir, le membre de l'IHD Hanefi Isik
est emmené en détention policière. Auparavant, il avait été maintenu en
détention pendant deux mois.
9.8, à Milas, les forces de la sûreté arrêtent neuf
personnes dans un quartier habité par des kurdes.
10.8, à Istanbul, les forces de la sûreté emmènent
en détention une centaine de personnes au cours de la cérémonie des
funérailles d'un militant du MLKP Ali Haydar Gökcek qui avait été tué
par balle par la police.
11.8, à Mersin, Halil Celik affirme avoir été emmené
par le personnel de la sécurité au local du parti de l'action
nationaliste (MHP) et torturé parce qu'il était kurde.
12.8, à Hakkari, les paysans Rahman Ecer affirme
avoir été torturé au cour de sa détention au poste de gendarmerie après
le 8 août.
12.8, à Dargecit (Mardin), le président de la
fondation d'aide sociale et de solidarité, Semsettin Gezici, ainsi
qu'une autre personne nommée Ahmet Ay sont tuées par balles par une
unité militaire après avoir été emmenés en détention sur l'accusation
d'aide à un mouvement séparatiste. Les parents de deux victimes
affirment qu'ils avaient déjà été soumis à des menaces et harcèlements
par les forces de la sûreté.
12.8, des assaillants non-identifiés attaquent et
détruisent le bureau de Balcova de l'HADEP à Izmir et le bureau local
du parti ouvrier (IP) à Zonguldak.
14.8, le procureur du district de Beyoglu à Istanbul
entame une procédure légale contre 680 personnes pour avoir pris part à
des actions de protestations en solidarité avec les familles des
détenus disparus. Sous l'accusation de manifestation sans autorisation,
chacun d'entre risque une peine de prison allant jusqu'à trois ans.
13.8, à Birecik, le paysan Zekeriya Polar affirme
avoir été torturé après sa détention par la police le 6 août.
13.8, à Turgutlu, quatre enfants âgés de neuf à 15
ans sont détenus en relation avec la destruction d'un buste d'Atatürk
dans le jardin d'une école.
14.8, les forces de la sûreté, au cours d'une série
d'opérations répressives à Ankara, détiennent le responsable de l'HADEP
Besbine Ürper et le secrétaire d'Ankara de l'union des employés des
finances (Tüm Maliye Sen). Le même jour, à Istanbul, la police a
effectué une descente sur la maison du secrétaire local e l'HADEP
Hüseyin Bilgili et l'a battu ainsi que sa femme Zeyi Bilgili et son
père Ali Bilgili.
14.8, à Bingöl, 60 personnes dont certains membres
et responsables de l'HADEP ont été emmenés en détention policière.
14.8, à Sivas, 14 membres de la confrérie Aczmendi
sont mises en détention pour actes contre la loi sur l'habillement. Le
même jour à Antalya, six personnes sont emmenées en détention sur
l'accusation d'être membres de l'organisation du mouvement islamique.
15.8, un emprisonnement de 18 mois à l'encontre de
l'ex-membre du parlement Hasan Mezarci, est ratifié par la cour de
cassation Mezarci a été condamné au début de cette année pour avoir
insulté Atatürk.
15.8, huit personnes sont inculpées par le procureur
de la CSE d'Istanbul pour avoir participé aux actions de l'union des
communistes révolutionnaires de Turquie (TIKB). Chacun risque une peine
de prison allant jusqu'à 30 ans.
15.8, à Van, les forces de la sécurité effectuant un
raid sur un certain nombre de maison emmènent trente personnes en
détention.
15.8, dans le district de Baglarbasi (Diyarbakir),
les forces de la sécurité au cours d'un raid sur une maison tuent par
balles Naci Karatay et Fehmi Tosun, accusés d'être membres du PKK.
16.8, deux sous-officiers, Mehmet Peker et Ibrahim
Dag sont emmenés en détention après avoir été renvoyés de l'armée étant
accusés de prendre part aux actions du PKK. Le même jour, à Istanbul,
trois personnes ont été emmenées en détention car membres du PKK.
17.8, la police détient un certain nombre de
responsables de l'HADEP à Kumluca (Antalya) à Istanbul.
18.8, à Mersin, Muzaffer Adiyaman, 30 ans, s'immole
par le feu en protestation du fait qu'il avait été torturé pendant 21
jours et sexuellement harcelé par deux policiers après sa mise en
détention le 24 juin.
19.8, les quotidiens Demokrasi et Evrensel
rapportent qu'à Tunceli Mazlum Mensuroglu, 28 ans a été tué par les
forces de la sûreté le 15 août après que ses yeux aient été extraits
sous la torture.
19.8, trois responsables de l'HADEP, Mehmet Salih
Yalcin, Necla Hazar et Diyadin Özboga sont emmenés en détention à
Antalya.
20.8, à Istanbul, les forces de la sécurité
effectuant un raid sur une maison tuent par balles Senem Adali et
Mohammed Kaya sur l'accusation d'être membres du DHKP-C. Les parents
des victimes nient leur relation supposé avec le DHKP-C et accusent la
police de faire des exécutions sommaires.
20.8, à Kulp (Diyarbakir) les équipes spéciales sont
accusées d'avoir tué par balles Mehmet Odun qu'ils détenaient et jeté
son corps dans un puits.
20.8, à Istanbul, Sevgi Toka affirme que son fils
Kemal Toka a été torturé par la police après sa détention le 17 août.
20.8, le procès de 137 personnes, parents de
prisonniers politiques, commence devant une cour pénale d'Ankara, Ils
sont accusés d'avoir fait des manifestations non-autorisées contre les
mauvais traitements en prison.
20.8, à Diyarbakir, Harun Cayir est assassiné par
des tireurs non-identifiés.
21.8, les forces de la sûreté détiennent cinq
responsables de l'HADEP à Adiyaman et six à Durankaya (Hakkari). Le
même jour, le chef du village de Cukurcayi à Erzurum, Giyasettin
Aytekin, 65 ans, est emmené en détention pour ad au PKK.
21.8, à Cukurca (Hakkari), Semra Seven (19 ans) et
deux enfants, Fatih Seven (5 ans) et Selim Seven (6 ans) sont tués par
de rockets tirés par les forces de la sûreté.
22.8, à Van, le président de l'Union des commerçants
et des artisans, Sevket Alparslan est tué par balle par des tireurs
non-identifiés. Le même jour à Sivas, un responsable du CHP, Mustafa
Totos qui avait été kidnappé auparavant est trouvé assassiné.
22.8, à Kulp, Tevfik Karaaslan, Ihsan Donat et Vehbi
Kilic sont tués dans l'explosion d'une mine placée par les forces de
sécurité.
24.8, à Tuzla, les forces de la sûreté attaquent les
ouvriers d'une usine de cuir en sit-in depuis 67 jours, blessent 15
ouvriers et emmènent 28 ouvriers en détention.
25.8, à Turhal, deux personnes sont détenues sur
l'accusation de services rendus au DHKP-C.
27.8, les forces d la sûreté détiennent dix
personnes pour participation aux activités du parti révolutionnaire du
peuple (DHP).
28.8, à Antakya, le conseil provincial décide
d'entamer un procédure légale contre 237 enseignants pour avoir pris
part à des actions de protestations.
28.8, des tribunaux mettent sous arrestation six
membres du DHKP/C à Denizli, deux membres du MLKP à Izmir et un membre
du PRK à Antalya.
29.8, à Mardin, quatre enfants sont tués dans
l'explosion d'un bombe laissée dans un terrain vague par les militaires.
29.8, un prisonnier nommé Yunus Yaman décède à
l'hôpital Numune d'Ankara. Bien que la police affirme que la mort de
Yaman est due à la maladie, le père de la victime, Mehmet Yaman dit que
son fils a été soumis à la torture pendant des semaines après son
arrestation il y a quatre mois dans un région montagneuses entre
Diyarbakir et Elazig.
31.8, Hürriyet rapporte qu'un homme d'affaire
nigérien, Denis Joël Imomion a été battu à mort par une équipe de
police des narcotiques alors qu'il était emmené au centre de police
accusé de contrebande de rogue.
31.8, à Mersin, Fesih Akar, 32 ans, est tué par
balles par un groupe de policiers alors qu'il quitte une cérémonie de
mariage.
31.8, à Istanbul, la police détient trois membres du
parti du travail (EP).
1.9, la célébration de la journée mondiale de la
paix est interdite dans les provinces d'Izmir, Gaziantep et Diyarbakir.
Par ailleurs, un tract publié par l'HADEP sous le titre "c'est assez!"
est confisqué dans différentes provinces par décision des courts de la
sûreté de l'état.
1.9, un comité disciplinaire provincial décide
d'envoyer 64 enseignants à Caycuma devant le tribunal pour être jugés
sur l'accusation d'avoir participé à un manifestation de protestation.
1.9, à Istanbul, la police emmène en détention
environ 30 employés du super marché Carrefour pour leur action contre
le renvoi de deux de leurs collègues.
1.9, les forces de sécurité annoncent l'arrestation
de 44 personnes à Istanbul et huit personnes à Sivas pour avoir pris
part aux activités du DHKP/C. A Adiyaman, quatre paysans sont mis en
état d'arrestation par un tribunal sur l'accusation de fournir de
l'aide aux militants du PKK.
2.9, à Istanbul, Emin Abay, 29 ans, est tué par
balles par une équipe de police au cours d'un contrôle routier. Le même
jour, de nouveau à Istanbul, un policier tue par balle un chauffeur de
taxi, Sabri Yesilbag, au cours d'une querelle personnelle.
2.9, deux étudiants de l'université Diyarbakir sont
arrêtés à Diyarbakir.
3.9, à Soma, un comité disciplinaire provincial
décide d'envoyer 18 enseignants devant le tribunal pour être jugés pour
avoir participé à une action de protestation.
3.9, deux étudiants de l'école secondaire de
Karsiyaka sont détenus par la police à Izmir et deux autres à Antalya.
4.9, à Hakkari, cinq membres de l'HADEP sont emmenés
en détention.
5.9, une association de solidarité avec les
prisonniers, TAYD-DER rapporte que la santé de douze prisonnières dans
la prison Usak se détériore au cours du temps suite à la torture
qu'elles avaient subis.
5.9, la cour de cassation ratifie une peine de
prison de quatre ans et deux mois contre une personne accusée d'avoir
participé au manifestations de Newroz à Sirnak.
5.9, à Istanbul, la soeur du journaliste Metin
Göktepe, Meryem Göktepe Türkmen et son visiteur Nesrin Yildirmazlar
sont mis en détention par la police qui effectue une descente sur a
maison.
6.9, à Istanbul, Nedim Atman est assassinée par le
PKK, étant accusée d'avoir collaboré avec la police.
7.9, à Mersin, les représentants de la plate-forme
démocratique ainsi que des journalistes sont harcelés et mis en
détention au cours d'une conférence de presse en protestation contre
l'interdiction de la célébration de la journée mondiale de la paix.
8.9, on rapporte qu'un prisonnier politique de 39
ans, Ahmet Akkurt a commis un suicide à la prison de type spécial de
Bayrampasa à Istanbul. Il a été condamné à la prison à vie pour
activités du PKK et a entamé une grève de la faim en protestation
contre son transfert vers une autre prison.
8.9, à Adana, la police intervenant au cours d'une
rencontre pour la paix met en détention dix participants. L'un des
détenus, Emine Ökmen, 55 ans, est gravement blessé et hospitalisé.
8.9, à Hakkari, on rapporte qu'un prisonnier
politique, Ali Yasar est hospitalisé en résultat de tortures auxquelles
il a été soumis.
9.9, à Hizan, Mehmet Can Gezici et Takdire Gezici
sont tués et cinq paysans blessés dans l'explosion d'une mine posée par
les forces de sécurité.
9.9, à Zonguldak, 81 enseignants sont inculpés pour
avoir participé à des actions de protestation.
9.9, la CSE de Diyarbakir entame le procès de Vezir
Perisan, président local du syndicat des employés municipaux
(Belediye-Is) sur l'accusation d'aider le PKK.
9.9, le procureur de la CSE d'Ankara entame une
procédure légale le président du défunt parti pour la démocratie et la
paix (DBP), Refik Karakoc, et le président de Diyarbakir du même parti
Semir Güzel pour propagande séparatiste.
9.9, à Adana, trois présidents provinciaux du parti
ouvriers (IP), Ecdet Güvel (Adana), Ibrahim Yigit (Antep) et Hüseyin
Güler (Hatay) sont emmenés en détention pour avoir organisé un meeting
pour demander la fermeture de la base aérienne d'Incirlik.
10.9, à Ankara, 59 personnes sont traduites en
justice pour avoir tenu une conférence de presse devant le ministère de
l'éducation nationale afin d'annoncer la décision du conseil
d'éducation alternative en mai. Chacun risque une peine d prison allant
jusqu'à trois ans.
10.9, à Adana, 26 personnes sont emmenées en
détention sur l'accusation d'aider le PKK.
10.9, à Van, Abit Yurtseven, 65 ans est trouvé
assassiné.
11.9, deux sous-officiers, Mehmet Peker et Ibrahim
Dag sont jugés par la CSE d'Ankara pour aide au PKK et chacun risque
une peine de prison allant jusqu'à 22,5 ans.
11.9, à Adana, neuf personnes sont détenues pour
activités du MLKP.
12.9, à Adana, les forces de sécurité effectuant un
raid sur une maison tuent par balles Enver Bozcali, suspecté d'être un
représentant du PKK ans cette région. Tous les témoins d cet assassinat
sont emmenés par la suit en détention.
13.9, à Istanbul, une court pénale entame le procès
de 668 personnes accusées d'avoir soutenu ou participé à l'action e
protestation des parents des personnes disparues. Parmi eux se trouvent
le président du parti du pouvoir socialiste (SIP), Aydemir Güler, et le
président de la confédération des syndicats de la fonction publique
(KESK), Siyami Erdem.
13.9, à Ankara, une action de protestation du KESK
est empêché par les forces de sécurité et environ 30 fonctionnaires
publics emmenés en détention.
13.9, à Mersin, quinze personne sont placé sou
mandat d'arrêt par un tribunal sur l'accusation d'être membres du PKK
13.9, à Istanbul, dix membres supposés de la TIKKO
sont emmenés en détention.
14.9, les forces de sécurité détiennent cinq membres
de l'HADEP à Van et trois membres de l'HADEP à Diyarbakir.
14.9, à Bismil, cinq personnes sont trouvées tuées
par balles près du village de Baharli. Trois des victimes sont
identifiées comme étant Nasir Alan, Faik Oran et Nuri Yigit qui avaient
été mis en détention par les forces de sécurité à Diyarbakir les 8 et 9
septembre.
15.9, à Hakkari, cinq membres de l'HADEP sont mis en
état d'arrestation par une cour pénale sur l'accusation d'aide au PKK.
16.9, le président de Tarsus de l'HADEP Ahmet Kizmaz
est inculpé par la CSE de Konya pour son discours des célébrations de
1996 de Newroz. Il est accusé d'avoir instigué le peuple à la haine
raciale.
16.9, à Ankara, une cour pénale condamne cinq
membres de la confrérie Aczmendi à des amendes allant jusqu'à 2
millions pour contravention à la loi sur l'habillement.
17.9, à Diyarbakir, un responsable de l'union des
travailleurs municipaux Belediye-Is, Adem Güzel est emmené en détention
policière.
17.9, à Edremit, Canol Kaner, 21 ans, qui a été
détenu le 11 septembre, est hospitalisé à cause de la torture sexuelle
qu'il a subi au poste de police. A Izmir, une autre victime de la
torture, Kurbani Tektas est hospitalisé car son artère a été
sérieusement endommagé sous la pression.
17.9, à Adana, le professeur Müslüm Yutman est
traduit en cour pénal accusé d'avoir insulté Atatürk. Il risque un
peine de prison allant jusqu'à 5 ans.
17.9, à Hatay, deux enseignants, Ali Elaltuneri et
Servet Kavukoglu, sont mis en état d'arrestation par une cour pénale.
Tous deux déclarent avoir été torturé au cours de leur détention
policière.
18.9, à Izmir, les forces de sécurité annoncent
l'arrestation de dix-sept personnes pour participation aux activités de
l'union des communistes révolutionnaires de Turquie (TIKB). A
Istanbul, vingt personnes sont emmenées en détention policière pour
être membres du MLKP.
18.9, le quotidien Demokrasi rapporte que autre
personnes, trois hommes et une femme, ont été trouvés assassinés dans
différents districts de Diyarbakir. Des témoins affirment qu'un des
corps appartient à un homme qui avait été détenu par les forces de
sécurité.
18.9, à Elbistan, Ahmet Ceri, Cemal Karahan et Fazli
Karahan sont trouvés assassinés.
18.9, à Bingöl, quatre membres de l'HADEP sont
emmenés en détention policière.
19.9, la CSE d'Istanbul entame le procès de vingt
personnes pour avoir participé aux activités du parti communiste du
travail de Turquie-léniniste (TKEP-L). Cinq inculpés risquent la peine
capitale. Lors de leur interrogation, tous les inculpés affirment avoir
été soumis à la torture. Une inculpée femme dit qu'elle a fait une
fausse couche à cause de la torture.
19.9, la police détient à nouveau 20 travailleurs et
syndicaliste au cours d'une action de protestation au supermarché
Carrefour.
19.9, à Adana, dix personnes dont les parents
d'Enver Bozcali qui a été tué par balles par la police le 12 septembre
sont emmenés en détention policière.
19.9, à la prison Aydin, cinq prisonniers politiques
sont blessés gravement au cours d'une échauffourée entre prisonniers et
gardiens.
19.9, à Eruh, trois enfants âgés de 2 à 9 ans sont
tués, victimes de l'explosion d'une mine posée par les forces de
sécurité, quatre autres enfants sérieusement blessés.
19.9, à Diyarbakir, un ouvrier à la retraite, Ensari
Akalp est assassiné par des personnes non-identifiées attaquant avec
des hachettes.
21.9, à Diyarbakir, des assaillants non-identifiés
tuent par balles l'employé municipal Nezir Cicek.
21.9, à Bursa, deux membres supposés du TIKB sont
emmenés en détention policière.
23.9, la CSE d'Istanbul entame le procès de treize
membres de l'organisation de l'action islamiste (IHÖ) sur l'accusation
d'avoir assassiné les intellectuels laïcs Turan Dursun et Cetin Emec
ainsi que des opposants au régime iranien. Les inculpés risquent des
peines de prison allant jusqu'à 22 ans et 6 mois.
23.9, les forces de sécurité détiennent quatre
membres supposés du PKK à Osmaniye.
24.9, le quotidien Demokrasi rapporte que des
soldats ont tué par balles deux paysans, Hüseyin Kuzu à Lice le 31
septembre et Selami Tuncer à Antakya le 22 septembre.
27.9, à Diyarbakir, une femme nommée Gönül Kutlu
décède après être tombée du quatrième étage des quartiers généraux de
la police. Les autorités affirment qu'elle s'est suicidée.
28.9, le procureur d'Istanbul entame une procédure
légale contre le représentant d'Istanbul de la fondation des droits de
l'homme de Turquie (TIHV), Sükran Akin, accusé d'avoir ouvert un centre
de thérapie et de réhabilitation pour les victimes de la torture. Elle
risque une peine de prison allant jusqu'à six mois.
28.9, à Istanbul, une conférence-débat sur la loi
d'urgence fait l'objet d'un raid des forces de sécurité et environ 30
participants sont emmenés en détention.
30.9, à Mersin, deux responsables de l'ÖDP,
Abdurrahman Yildiz et Hüseyin Gür sont traduit en cour pénale pour
avoir organisé un meeting d protestation contre l'interdiction de la
célébration du jour mondial de la paix.
CAMPAGNE: UN MILLION DE SIGNATURES POUR LA PAIX
Un groupe de personnalités publiques a récemment
lancé la campagne "un million de signatures pour la paix". Cette
initiative pluraliste et non gouvernementale, entamée le 25 octobre
avec le simple slogan "je veux la paix," cherche à rassembler tous les
groupes, individus et établissements soutenant la paix, quelles que
soient leurs différences, ensemble pour mettre un terme au conflit en
cours et pour établir la paix.
Dans le discours d'ouverture de la campagne, Esber
Yagmurdere, avocat aveugle emprisonné de nombreuses fois pour ses
opinions, a dit: "nous n'avons jamais décidé pour la guerre, mais nous
pouvons décider pour la paix. Que la mort se taise et que la vie fasse
entendre sa voix. La paix a été le rêve le plus commun de l'humanité
depuis le commencement du monde. La région de Turquie a connu plus de
10 années de combats. Des dizaines de gens sont tués et blessés chaque
jour. Près de 3.000 personnes sont en prison. Plus de trois
millions de gens se sont exilés de leur pays. Et le point le plus
important est que toutes ces choses sont considérées comme normales. L'
insensibilité sociale forme le caractère commun d'une population qui a
perdu ses rêves et son futur commun. Nous sommes accoutumés à vivre au
travers des morts. Nous cherchons toujours la réalité, mais il n'y en a
pas, nous savons où elle est, mais nous ne savons pas l'atteindre.
"Peut-être pour des raisons très différentes, nous
voulons tous la paix. Mais nous sommes dispersés et notre voix n'est
pas forte. Mais nous sommes ceux qui produisent toutes les valeurs
financières et spirituelles de ce pays. Nous ne pouvons pas laisser le
destin de notre pays uniquement entre les mains des hommes politiques.
C'est pourquoi nous voulons la paix, la démocratie et la liberté. Nous
voulons la démocratie pour assurer et pour ne pas perdre une fois
encore notre liberté, et nous voulons la paix pour arriver à la
démocratie. Nous devons nous rassembler et faire entendre nos voix, au
moins aussi fort que ceux qui demandent la continuation de la guerre.
Ce que nous avons perdu ou ce que nous allons perdre n'importe pas
tellement, puisqu'il y a un futur commun que nous allons gagner."
La pétition sera donnée à la grande assemblée
nationale turque, ou parlement, dans le but de faire entendre la
puissante voix de ceux qui demandent la paix.
UNE ORGANISATION CULTURELLE ALEVI RISQUE LA FERMETURE
L'association culturelle Pir Sultan Abdal, une
organisation Alévite, est menacée d'être fermée sur base de
l'accusation que des discours "qui discriminent entre les dénominations
religieuses" ont été fait lors du congrès annuel de sa branche d'Ankara
en 1995.
Le président du congrès ainsi que deux autres
responsables ont également été traduits en procès le 17 octobre pour
responsabilité dans l'incident et risquent des sentences allant jusqu'à
trois ans de prison.
Le président du congrès Kazim Genc, qui est aussi le
chef de la branche d'Ankara de l'association des juristes
contemporains(CHD), a plaidé innocent pour les charges contre lui et
dit que l'association ne pouvait pas être tenue responsable pour la
conduite de ses membres.
ATTAQUE ISLAMISTES CONTRE UN PROFESSEUR LAIC
Le récent livre du chercheur et écrivain le
professeur Ilhan Arsel, Les histoires du droit canonique, ont attiré
l'attention de nombreux islamistes, à tel point qu'un tribunal a
ordonné le 9 août la saisie des copies u livre. Les éditeurs de
l'ouvrage d'Arsel, Kaynak publications, sont aussi devenus la cible des
islamistes radicaux.
Des écrivains et des intellectuels laïcs, réagissant
à la confiscation du libre et aux attaques contre Arsel, ont dit que
les forces oeuvrant contre la liberté d'expression ont à nouveau montré
leur vrai visage.
Arsel a été qualifié par le cercles islamistes de
"professeur psycho" et de "second Salman Rushdie". Arsel discute dans
son livre d'histoires dans le Coran et de leur origines historiques.
Les islamistes radicaux d'autre part voient le livre comme insultant le
prophète Mohammed, ses partisans et les valeurs islamiques.
Les menaces et pressions dirigées contre Arsel et
les éditions Kaynak ne se sont pas limitées à des mots, mais se sont
aussi étendues aux attaques armées.
Les militants de l'organisation terroriste islamiste
radicale, le front islamiste des combattants du grand orient (IBDA-C)
ont attaqué le magazine Kaynak Elektronik le 5 août, le confondant avec
les éditions Kaynak.
Les histoires du droit canonique ont été mises en
vente le 24 juillet. Mais les réactions s'y rapportant n'ont commencé
qu'après un test préparé pour introduire le livre par Kurthan Fisek
dans le magazine Tempo quatre semaines plus tard. La première réaction
est venue du journal Akit, un partisan de l'IBDA-C. Deux jours après la
publication de la pièce dans Tempo, Akit a publié un article intitulé
"Soutien de Tempo au professeur Psychotique". Dans l'article le livre
est présenté comme blasphématoire.
Dans un autre article publié dans Akit daté du 8
août, écrit par Abdülvahap Telci, il est dit: "Le livre écrit par le
professeur psychotique Ilhan Arsel et se trouvant dans les rayons des
libraires pour un certain temps n'est pas la première ni la seule
vilenie de la maison d'édition qui l'a publié. Trois personnes qui
injurient l'Islam et ses valeurs sacrées depuis des années sous le
couvert de liberté d'expression, seront absolument punies. Personne ne
doit en douter."
PROCES DES ASSASSINS DU JOURNALISTE METIN GÔKTEPE
Le procès des 48 officiers de police accusés du
meurtre du journaliste Metin Göktepe à Istanbul le 8 janvier 1996 a
commencé le 18 octobre à Aydin. Néanmoins, la délégation de Reporters
sans frontières (RSF) présente au procès a de sérieuses préoccupations
concernant les conditions dans lesquelles les auditions auront lieu.
Aucun des officiers accusés n'était présent à Aydin.
Même si leur absence peut ne pas être illégale, elle est néanmoins à la
fois surprenante et préoccupante. De plus, il semblerait que ceci soit
la première fois que des personnes accusées de meurtre n'ont pas été
obligées d'être présentes au cours de leur procès. Le juge a déploré le
fait que les officiers doivent encore être entendus par le procureur
public. De plus, aucune de leurs déclarations n'a encore été transmise
à la cour.
Seuls cinq des témoins appelés pour fournir des
preuve par les avocats représentant la famille Göktepe étaient présent.
Il semblerait que ceux qui sont restés absents ont été soumis à des
pressions pour ne pas témoigner. En juillet denier, l'un des principal
témoin pour l'accusation, Deniz Özcan, a été kidnappé et torturé.
RSF a également de sérieux doutes au sujet du
choix d'Aydin, à 600 km d'Istanbul, pour le procès, et regrette que les
demandes pour que le procès soit transféré à Istanbul aient été
rejetées.
LE MUSICIEN YURDATAPAN EMPRISONNÉ POUR DES ACTIVITES PACIFIQUES
Le compositeur et musicien Sanar Yurdatapan a été
arrêté par la CSE d'Ankara le 17 octobre sous l'accusation de diffuser
de la propagande séparatiste, généralement une référence au soutien au
droits des kurdes.
Yurdatapan a été détenu auparavant dans la semaine à
Istanbul immédiatement après avoir assisté à une conférence de presse
avec Tomris Özden, épouse du colonel Ridvan Özden qui a été tué l'année
passée dans le sud-est dans des circonstances mystérieuses au cours
d'une opération contre le PKK.
Yurdatapan a été accusé pour avoir composé la
musique pour un documentaire intitulé "Kursun Kalem" (Crayon), émission
de la chaîne de télévision kurde MED-TV.
Le 17 octobre 1996, Sanar Yurdatapan a été mis en
état d'arrestation par la cour et inculpé en vertu de l'article 169 du
code pénal turc d'aider des groupes illégaux." On rapporte que
l'accusation émane d'une apparition qu'il a faite sur la station
satellite de télévision kurde MED-TV au cours de laquelle il a signé
une déclaration condamnant une tentative d'assassinat rapportée contre
le leader du PKK Abdullah Öcalan. Il a été transféré à la prison
d'Ankara et son cas doit être entendu par la CSE.
La plate-forme pour la liberté d'opinion dont
Yurdatapan est le porte-parole est un groupe de 1008 intellectuels et
écrivains qui se sont rassemblés pour défier les lois de Turquie
restreignant la liberté d'expression.
Yurdatapan a dit aux reporters alors qu'il était
emmené en prison en attendant son procès qu'il avait été inculpé pour
ses idées et exprimé sa conviction qu'il serait reconnu innocent.
Il a ajouté que s'il n'est pas acquitté par les
tribunaux turcs il porterait son cas devant la cour européenne des
droits de l'homme.
L'avocat de Yurdatapan Senal Sarihan a déclaré aux
reporters que son client n'était pas le producteur du documentaire dont
il a été chargé de composer la musique.
Sarihan a ajouté que les producteurs de "Kursun
Kalem" avaient utilisé la musique de Yurdatapan. Il a dit que
Yurdatapan ne savait pas que des interviews de lui étaient apparues sur
MED-TV, ou que sa musique avait été utilisée pour un documentaire
préparé par cette chaîne.
Sarihan a aussi dit que son client avait déclaré au
procureur qu'il avait signé la pétition condamnant la tentative
d'attenter à la vie d'Öcalan parce qu'il pensait que ceci contribuerait
à la paix.
LES EDITEURS DU RAPPORT DU HRW EN ACCUSATION
Les procureurs à Istanbul ont mis en accusation
Ertugrul Kürkcü et Ayse Nur Zarakolu pour avoir traduit et publié un
rapport de novembre 1995 du Human Rights Watch Arms Project (HRW).
Le rapport, Transferts d'armements et violations des
lois sur la guerre en Turquie, a été traduit par Kürkcü et publié en
mai 1996 par la maison d'édition Belge à Istanbul, dont madame Zarakolu
est le directeur.
Zarakolu et Kürkcü ont été inculpés en vertu de
l'article 159/1 du code pénal turc pour "diffamation et dénigrement de
la sûreté de l'état et des forces militaires".
Des représentants du HRW ont publié une déclaration
protestant contre les accusations portées contre Kürkcü et Zarakolu,
aucun des deux n'ayant aucun lien direct avec HRW et aucun des deux
n'ayant pris aucune part dans la production du rapport.
"Plutôt que de punir ceux qui parlent, le
gouvernement turc devrait punir les agresseurs et mettre fin à
l'impunité qui a permis aux violations des forces de la sécurité de se
maintenir depuis si longtemps," a dit le directeur du HRW Arms Project,
Joost Hiltermann.
Un large extrait de ce rapport a été publié dans les
numéros antérieurs d'Info-Türk.
PERINCEK CONDAMNE A 26 MOIS DE PRISON
La CSE d'Ankara N°1 a condamné le président du parti
ouvrier (IP) Dogu Perincek, le 15 octobre, à deux ans et deux mois de
prison et lui a ordonné de payer une amende de 116.166.000 LT pour
diffusion de propagande séparatiste dans les discours qu'il a prononcés
avant les élections générales de 1991.
Mehmet Cengiz, l'un des avocats qui a défendu
Perincek à l'audition, a dit que d'après l'amendement apporté à
l'article 8 de la loi anti-terrorisme, le crime qui aurait été commis
par son client ne constituait plus un crime, conséquemment il
(Perincek) devrait être acquitté.
L'avocat Ali Kalan, qui défendait aussi Perincek, a
demandé que la cour prenne en considération le principe de
l'individualité des peines, car les documents mis au dossier de son
client avaient antérieurement été évalués au moment de la fermeture du
parti socialiste. Kalan a dit qu'une seconde peine ne pouvait être
donnée pour les mêmes faits.
Il a poursuivi en disant que Perincek avait fait les
discours qui faisaient maintenant l'objet de l'affaire en cours en tant
que président du parti socialiste maintenant défunt. Il a ajouté que
les points de vues que Perincek avait alors exprimés étaient les points
de vue du parti socialiste qui était alors une entité légale.
La cour avait antérieurement condamné Perincek à une
peine de deux ans de prison mais cette décision avait était annulée
deux fois par la haute cour.
PRESSIONS SUR LES MEDIAS AU COURS DES DEUX DERNIERS MOIS
3.8, la CSE d'Istanbul confisque les périodiques
Odak, n° 56, Atilim, n° 3 spécial, et Proleter Dogrultu, n° 6, sur les
accusations de propagande séparatiste et instigation à la haine et à
l'hostilité.
4.8, le gouverneur du district de Sisli à Istanbul
interdit la représentation de la pièce Pir Sultan Abdal par le théâtre
Birlik d'Ankara.
4.8, à Istanbul, les forces de la sécurité, au cours
d'un raid sur le centre culturel Tohum mettent en détention le
propriétaire du centre, Pinar Tamis Akpinar, le directeur, Sevim Kalman
et deux autres personnes.
6.8, à Devrek, une station de radio locale,
Devrek'in Sesi, est interdite d'émettre par décision du Conseil
supérieur de la radio-télévision (RTÜK).
6.8, les correspondants de Bursa du périodique
Alinteri, Özgür Akbaba et Sabahat Yaman, ainsi qu'un lecteur, Celal
Gül, qui avaient été détenus en juillet, sont mis en état d'arrestation
par un tribunal local.
7.8, deux correspondants du périodique Özgür
Gelecek, Bektas Toptas et Hülya Falcioglu sont mis en détention par la
police alors qu'ils quittent le centre culturel Tohum à Istanbul.
7.8, un correspondant du périodique Kizil Bayrak,
Metin Yildirim, et sa femme Zeliye Yildirim sont emmené en détention
sur l'accusation d'être membres de l'organisation illégale Ekim.
8.8, le secrétaire de l'association des droits de
l'homme (IHD), Erol Anar et inculpé par le procureur de la CSE
d'Istanbul pour son livre intitulé l'histoire des droits de l'homme.
Sous l'accusation de séparatisme Anar risque un emprisonnement pouvant
aller jusqu'à trois ans, L'éditeur du livre, Özcan Sapan sera également
jugé sous l'article 8 de la LAT.
8.8, les numéros 45 et 46 du périodiques Yeni
Demokrat Genclik sont confisqués par la CSE d'Istanbul. Le même jour,
le numéro d'août du périodique Kaldirac est confisqué par une cour
pénale sur l'accusation d'insulte à la république de Turquie.
10.8, à Adana, un représentant du périodique Odak,
Mahir Yilmaz Sari affirme avoir été torturé après sa détention le 8
août.
12.8, à Adana, deux correspondants du périodique
Kizil Bayrak, Gülten Üstüner et Mahir Kayir sont emmenés en détention
policière.
12.8, à Mersin, cinq journalistes, Yeter Özcan et
Bayram Dana (Özgür Cukurova), Ethem Aciklani et Mehmet Kargilar
(Kurtulus), Eylem Ileri (Tavir) ainsi que vingt autres personnes
sont mises en détention au cours d'une cérémonie commémorant un
activiste politique de gauche qui a été tué dans une attaque de la
police un an auparavant.
14.8, le périodique Hedef, n° 58, est confisqué par
la CSE d'Istanbul. Le même jour, le bureau d'Adana du périodique Nu Roj
fait l'objet d'une descente et d'une perquisition d'une équipe de la
police.
16.8, la CSE d'Istanbul condamne l'ancien éditeur du
quotidien Evrensel, Ali Erol, à deux ans de prison et 560.000 LT
d'amende pour des rapports de nouvelles au sujet de raids de la police
dans les quartiers kurdes. Le tribunal décide aussi de suspendre la
publication du quotidien pour un mois. De la sorte, la durée totale des
interdictions décidées par les tribunaux s'élève à 125 jours.
17.8, le dernier numéro du quotidien Evrensel est
confisqué par la CSE d'Istanbul, étant accusé d'avoir fait l'éloge
d'organisations hors-la-loi.
18.8, la CSE d'Istanbul confisque le périodique
Partizan Sesi, n° 44, pour la propagande de l'armée de libération des
ouvriers et paysans de Turquie (TIKKO).
19.8, les périodiques Özgür Gelecek, n° 79 et Nu
Roj, n° 2, sont confisqués par la CSE d'Istanbul pour avoir incité le
peuple à la haine et à l'hostilité.
19.8, à Istanbul, l'avocat Ahmet Düzgün Yüksel et
deux musiciens, Suat Kaya (du groupe Yorum) et Kazim Arslan (d'Özgürlük
Türküsü) sont emmenés en détention au palais de justice d'Istanbul où
ils essayent d'introduire au bureau du procureur public une plainte
contre le ministre de la justice.
21.8, le numéro 62 du périodique Kervan fait l'objet
d'une double confiscation. La CSE d'Istanbul et une cour pénale
d'Istanbul publient le même jour deux mandats de confiscation pour les
mêmes articles dans la revue.
22.8, à Istanbul, l'éditeur du périodique Jeunesse
patriotique d'avant-garde, Hülya Özveren, et ses trois collaborateurs,
Pinar Günyel, Tekin Bozkurt et Demet Uzun, sont emmenés en détention
sur l'accusation d'être membres de l'Union de la jeunesse patriotique
(YCK), supposée être une organisation connexe au PKK.
23.8, la CSE d'Izmir place sous mandat d'arrêt deux
employés du magazine Kizil Bayrak, Mesut Akcay et Irfan Sayginer. Le
même jour, quatre autres employés du même magazine sont également mis
en état d'arrestation: Mahir Kayir et Gülten Üstün à Adana et Metin
Yildirim et Fatos Cal à Istanbul.
24.8, à Diyarbakir, les studios de la Can TV font
l'objet d'une descente de police pendant qu'un programme sur la
question kurde et la paix est diffusé. Ils emmènent aussi en détention
le président provincial de l'HADEP Abdullah Aki, le président
provincial du DBP Semir Güzel, le secrétaire de l'association du
barreau Sabahattin Cetin et le responsable de l'IHD Vedat Cetin pour
avoir participé à ce programme.
25.8, le périodique Devrimci Cözüm, n° 26, est
confisqué par la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
25.8, alors qu'une victime du raid de la police à
Istanbul le 20 août, Senem Adali, est incinérée, les forces de la
sécurité prennent des mesures d'urgences pour prévenir toute
protestation. Le porte-parole de la plate-forme pour les droits et
libertés, Oya Gökbayrak, et dix journalistes sont emmenés en détention
en même temps que 16 personnes; Cette opération est suivie dans l'après
midi par la mise en détention d'environ 150 personnes.
27.8, un ancien député du DYP, Abdülmelik Firat, et
inculpé par le procureur d'Istanbul pour avoir insulté l'assemblée
nationale dans son article publié par le quotidien Demokrasi le 16
juin. Firat et Ali Zeren, éditeur responsable du Demokrasi, risquent
chacun une prison pouvant aller jusqu'à six ans.
27.8, la RTÜK ordonne de fermer Radio Mosaic à
Ankara pour un jour accusée d'avoir utilisé le mot "monsieur" en
parlant du leader du PKK Öcalan et d'avoir qualifié la guerre contre le
PKK de "sale guerre".
28.8, la CSE d'Istanbul confisque deux livres sur
l'accusation de propagande séparatiste: Özlem/Garod (Nostalgie) de
Hraçya Kocar et La courte histoire des Kurdes au 19ème siècle par Kaws
Kaftan. Le tribunal confisque également le premier numéro d'un nouveau
magazine islamiste, Siyah Bayrak.
28.8, la RTÜK ordonne de fermer Ekim TV à Trabzon
pour deux jours et la Radio Sok à Mersin pour un jour pour leurs
émissions antimilitaristes.
29.8, le ministère de la culture refuse de donner
l'autorisation pour un concert du musicien célèbre Zülfü Livaneli à
Ankara à l'occasion du jour mondial de la paix.
30.8, madame Ayse Nur Zarakolu, directeur de la
maison d'édition Belge, mise en prison pour servir une peine de cinq
mois d'emprisonnement pour avoir publié le livre de Faysal Dagli
intitulé Brakuji-guerre civile des kurdes.
30.8, un festival pour la paix organisé à Diyarbakir
par l'HADEP est interdit.
30.8, le représentant d'Izmir du périodique
Alinteri, Ali Eksi est emmené en détention policière.
31.8, un correspondant du périodique Proleter Halkin
Birligi, Selvan Yazar est détenu par la police à Istanbul alors qu'il
couvre une cérémonie funéraire.
1.9, la CSE d'Istanbul confisque Özgür Gelecek, n°
80, et Proleter Halkin Birligi, n° 20, pour propagande séparatiste.
2.9, un correspondant de Kizil Bayrak, Gönül
Sayginer, est emmené en détention à Istanbul en même temps qu'un
docteur et un enseignant alors qu'ils couvrent un conférence de presse
tenue par un groupe de travailleurs en grève au Hyatt Regency Hôtel.
3.9, la CSE d'Ankara confisque la revue mensuelle
Yeniden et un communiqué du parti du travail (EP) sur la journée
mondiale de la paix.
4.9, le bureau du gouverneur à Istanbul interdit la
distribution d'un tract publié par le parti pour la démocratie et la
paix (DBP) sur la journée mondiale de la paix. Le même jour, la CSE
d'Istanbul confisque le quotidien Evrensel pour propagande séparatiste;
5.9, la CSE d'Istanbul entame le procès de deux
journalistes de la Radio Cevre pour leur programme sur l'assassinat de
onze paysans à Güclükonak le 15 janvier. Le rédacteur en chef Mine Türe
et le directeur des programmes Seyit Soydan risquent des peines de
prison allant jusqu'à six ans.
5.9, le périodique Odak, N° 57, est confisqué par la
CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
7.9, les forces de sécurité effectuent un raid sur
les bureaux de Kurtulus et Tavir à Adana et confisquent de nombreux
matériaux imprimés.
8.9, à Istanbul, le journaliste de 63 ans Turgay
Daloglu est trouvé assassiné et ensuite brûlé dans sa maison.
8.9, le bureau d'Izmir du périodique Alinteri est
attaqué par la police et deux journalistes, Ali Eksi et Ayca Taskaya
emmenés en détention.
8.9, la RTÜK interdit la diffusion de la radio FM
Marmara Iletisim à Istanbul sur l'accusation de ne pas avoir rempli
certaines formalités légales.
9.9, à Istanbul, la police au cours d'une descente
sur le bureau du périodique Kurtulus met en détention deux
correspondants, Banu Güdenoglu et Bülent Sari.
10.9, l'ancien président du syndicat des ouvriers du
pétrole (Petrol-Is), Münir Ceylan est condamné par la CSE à 16 mois de
prison et une amende de 133 millions de LT pour une interview au
périodique Ada en 1995. Le tribunal condamne aussi l'éditeur
responsable Atakan Sayin à une amende de 100 millions et interdit la
publication du périodique pour un mois.
10.9, la CSE d'Istanbul confisque le périodique
Alinteri pour propagande séparatiste.
12.9, une conférence de presse organisée à la place
Taksim à Istanbul par une organisation démocratique à l'occasion de
l'anniversaire du coup d'état de 1980 est interdite par les autorités
et de nombreuses personnes rassemblées sur la place sont emmenées en
détention.
12.9, un livre écrit par l'ancien député DYP
Abdülmelik Firat, l'Euphrate coule dans la tristesse, est confisqué par
la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
12.9, une cour pénale d'Istanbul confisque le
périodique Gencligin Sesi, n° 17, accusé d'insultes aux forces de
sécurité.
13.9, la soeur du journaliste assassiné Ferhat Tepe,
Mükrime Tepe est emmenée en détention à Istanbul après qu'elle ait
visité sa soeur Ayse Tepe en détention. Ferhat Tepe, correspondant du
quotidien Özgür Gündem, avait été assassiné en 1993 après avoir été
kidnappé par la police à Bitlis. Un autre proche, Sayfettin Tepe,
correspondant du Yeni Politika, avait aussi été assassiné suite à sa
détention en 1995 aux quartiers généraux de la police de Bitlis. Le
père Isak Tepe, par crainte que sa fille soit également victime de la
terreur policière, s'adresse au ministère de la justice en demandant
d'empêcher le transfert de Mükrime Tepe aux quartiers généraux de la
police de Bitlis.
13.9, quatre membres du groupe musical Yorum, Kemal
Sahir Gürel, Ufuk Satilmis Lüker, Irsad Aydin et Özcan Senver sont
jugés par la CSE d'Istanbul sur l'accusation d'être membres du DHKP-C.
Chacun risque une peine de prison allant jusqu'à 15 ans.
13.9, la police politique met en détention le
correspondant d'Atilim Ilkay Sezici au cours d'une visite à la prison
Bayrampasa à Istanbul.
16.9, le périodique Hedef, n° 59, est confisqué par
la CSE d'Istanbul pour propagande séparatiste.
16.9, la CSE d'Istanbul décide d'interdire la
publication du périodique Proleter Halkin Birligi pour un mois en
condamne l'éditeur à une amende de 72 million de LT. Par ailleurs,
Alinteri, n° 81, et le bulletin d'information de l'union des femmes au
travail (EKB), n° 10, sont confisqués par la même cour.
20.9, la CSE d'Istanbul condamne l'éditeur du
périodique Newroz Atesi, Nedime Tunc, à un an et quatre mois de prison
et 133 million de LT d'amende pour propagande séparatiste. Dans un
autre procès, l'éditeur responsable de la revue Barikat, Zekeriya
Özdinc, et deux autres contributeurs, Ertugrul Karakas et Ömer
Degistirici, sont condamné chacun à 16 mois d'emprisonnement et une
amende de 133 million de LT.
22.9, à Adana, deux journalistes, Mehmet Kargilar
(Kurtulus) et Eylem Ileri (Tavir) sont mis en état d'arrestation par
une cour pénale.
23.9, à Izmir, trois personnes sont mises en
détention alors qu'ils amènent à la prison de Buca des numéros du
périodique Kurtulus. Le même jour, les bureaux de Kurtulus et le centre
culturel égéen font l'objet d'une descente de police.
24.9, à Adana, le bureau local du périodique Kizil
Bayrak est l'objet d'un raid des forces de sécurité.
25.9, la CSE 'Istanbul condamne deux directeurs de
la maison d'édition Evrensel, Semra Caralan et Songül Özkan, à huit ans
de prison et 133 million de LT d'amende chacun pour avoir publié un
livre intitulé Un reportage sur le parti communiste révolutionnaire de
Turquie (TDKP).
25.9, deux collaborateurs du périodique Kurtulus,
Mehmet Tanrici et Mehmet Artakoglu sont emmenés en détention lorsqu'ils
apportent cette publication à l'assemblée nationale 'Ankara.
26.9, le directeur de la maison d'édition Yurt,
Ünsal Öztürk entre à la prison centre d'Ankara pour servir sa peine de
12 mois d'emprisonnement. Après douze mois il restera en prison pour un
période plus longue car il refuse de payer une amende de 1 milliard de
LT pour ses publications.
27.9, un festival culturel organisé à Divrigi est
interdit sur décision du conseil provincial.
28.9, un livre intitulé Image rose de nostalgie,
écrit par le journaliste Hafiz Akdemir, assassiné en 1992 à Diyarbakir,
est confisqué par le procureur de la CSE d'Istanbul pour propagande
séparatiste.
29.9, Proleter Halkin Birligi, n° 22, et le dernier
numéro de Kurtulus ont confisqués par la CSE d'Istanbul pour propagande
séparatiste.
30.9, les forces de sécurité effectuant un raid sur
un bureau local du périodique Kurtulus mettent en détention le
correspondant Bülent Görgülü.
30.9, à Turgutlu, six personnes sont emmenées en
détention pour avoir regardé les programmes kurdes de Med-TV.
CAMPAGNE D'AMNESTY INTERNATIONAL SUR LA TURQUIE
Amnesty International, le 1er octobre, a lancé une
campagne très étendue sur la violation des droits de l'homme en
Turquie. En annonçant un plan en 13 points pour améliorer la situation,
Amnesty International s'est engagé pour une campagne de sensibilisation
du public à l'échelle mondiale.
Le plan d'Amnesty international inclut l'abolition
de la détention incommunicado et la réduction de la période maximale de
30 jours de détention policière; la garantie que tous les détenus
soient correctement enregistrés comme protection contre les
disparition; et la réforme ou la suppression de l'article 8 la Loi
anti-terroriste pour garantir que la liberté d'expression soit un droit
authentique pour tous les citoyens.
Lors d'une conférence de presse tenus le 1er octobre
à Istanbul le secrétaire général Pierre Sane a condamné les
gouvernements turcs successifs pour avoir pensé que la violation des
droits de l'homme était une nécessité pour maintenir la sécurité
nationale.
Le ministère des affaires étrangères turc a répondu
que les conclusions d'Amnesty International ne contenaient "rien de
nouveau." Dans une déclaration écrite le ministère a dit qu'Amnesty
International ne faisait que continuer de répéter les allégations
anciennes sans reconnaître les développements positifs qui avaient eu
lieu en Turquie.
"Comme toujours le rapport d'Amnesty International
est tendancieux et mal intentionné," a dit le ministère des affaires
étrangères.
Dans une seconde action, une délégation
internationale d'Amnesty International a participé, le 26 octobre, à la
protestation des mères du samedi à Galatasaray, Istanbul, le
rassemblement traditionnel des proches de personnes qui ont disparu en
détention policière.
L'enquêteur d'Amnesty International en Turquie,
Carsten Jurgensen, a dit que ces activités n'étaient que le début d'un
grande campagne contre les violations des droits de l'homme et les
disparition en détention en Turquie.
La délégation d'AI consiste en parents de personnes
qui ont disparu en détention provenant de partout dans le monde,
notamment de Bosnie, Liban, Taiwan, Pakistan Colombie et Argentine.
Randi Skeie de la section norvégienne d'Amnesty a
dit: "La Turquie est le pays ayant le taux d'augmentation des
disparitions involontaires aux cours des dernières années le plus
élevé. Il y a dix ans, les gens ne disparaissaient pas en détention en
Turquie, mais depuis lors les disparitions ont commencé à se
développer."
Filiz Karakus du comité pour les disparus a décrit
brièvement le développement de l'expérience des mères du samedi en
Turquie. Karakus a dit qu'à la fin de l'année 1994, il y avait un total
de 295 personnes disparues. La disparition de Hüseyin Toraman en 1994 a
constitué un tournant pour les personnes concernées par les
disparitions. En 1995, quand Hasan Ocak a disparu, la détermination de
sa famille pour retrouver le corps de leur fils a encouragé les
activistes des droits de l'homme à lancer une campagne contre les
disparitions en augmentation en Turquie.
Karakus a souligné que dans la protestation des
mères du samedi on ne se préoccupe pas de la raison de disparition
involontaire, le seul critère étant de disparaître en détention.
Une représentante du mères de la place de mai
d'Argentine --la source d'inspiration de toutes les protestations
similaires de par le monde -- Mirta Acuna de Baravalles, était
également intervenante à la conférence de presse.
HUMAN RIGHTS WATCH DÉFEND LE TIHV
Le 31 octobre, La Human Right Watch (HRW) a envoyé
une lettre au ministre turc de la justice condamnant deux procès en
cours contres des administrateurs des bureaux d'Istanbul et d'Adana de
la fondation des droits de l'homme de Turquie (TIHV).
Les inculpations dans deux affaires séparées ont été
faites en mars et septembre 1996 et sont basées sur le fait que, selon
les autorités, les centres étaient "sans autorisation" et n'informaient
pas la police des informations que les patients fournissaient. HRW
considère que la raison réelle derrière les accusations était le
harcèlement de la fondation, due au fait que la documentation fournie
par le groupe turc était utilisée par des ambassades et organisations
étrangères ainsi que par des groupes à l'intérieur d la Turquie pour
documenter les violations des droits de l'homme commises à la fois par
le gouvernement et des organisations illégales telles que le PKK.
"Il est extrêmement désappointant d'apprendre que
votre ministère a choisi d'ouvrir un autre cas à l'encontre de la
fondation, plutôt que de rendre un non-lieu dans le premier cas," dit
le directeur exécutif de HRW Holly Cartner dans la lettre.
LE PARLEMENT EUROPEEN CONDAMNE LE REGIME TURC
Déçu par le bilan des droits de l'homme en Turquie,
le parlement européen a condamné le régime turc deux fois le mois passé
et ouvert la voie au gel des aides européennes à la Turquie.
En premier lieu, le 19 septembre, le parlement
européen a voté une résolution réclamant que toute l'aide de l'union
européenne à la Turquie soit gelée immédiatement.
Six des huit groupes politiques du parlement ont
soutenu la résolution en déclarant "les violations des droits de
l'homme continuent toujours en Turquie." La résolution accuse aussi le
régime turc de fomenter des tensions par des actions telles que des
"provocations dans la mer Egée et à Chypre et des agression dans le
nord de l'Irak."
Au cours des débats, les parlementaires européens
ont exprimé leur rancoeur contre Tansu Ciller qui les a ouvertement
dupés l'année passée afin d'obtenir la ratification de l'union
douanière entre la Turquie et l'Europe.
La première résolution dit:
"Le Parlement européen,
"- vu ses résolutions antérieures concernant la
Turquie,
"A. considérant plus particulièrement sa résolution
du 13 décembre 1995 sur la situation des droits de l'homme en
Turquie(1) - adoptée en liaison avec son avis conforme sur l'union
douanière UE - Turquie ¬qui énonçait ce que l'on souhaite fermement
obtenir de l'établissement des nouvelles relations contractuelles entre
l'Union européenne et la Turquie: la réalisation des améliorations
promises par l'ancien premier ministre Tansu Ciller en matière de
démocratisation et de droits de l'homme, la réalisation de progrès dans
l'affaire chypriote et un règlement pacifique du problème kurde,
"B. considérant le récent arrêt de la Cour
européenne des droits de l'homme sur la situation des droits de l'homme
en Turquie,
"C. considérant que, depuis l'institution de l'Union
douanière, la situation en matière de droits de l'homme en Turquie
s'est visiblement détériorée et que nul progrès notable n'est
enregistré en matière de démocratisation, alors que les tensions
extérieures telles que provocations en mer Égée et à Chypre et
agression dans le nord de l'Irak, se sont multipliées,
"D. déplorant que, malgré les appels qu'il a lancés
et les appels venus du monde entier, Leyla Zana, prix Sakharov, et
trois autres anciens députés d'origine kurde du DEP soient toujours
incarcérés,
"E. profondément préoccupé par les opérations
militaires récemment menées par les forces turques en Turquie orientale
et par leur refus de rechercher les voies d'un règlement pacifique au
conflit du Kurdistan,
"F. considérant qu'en signant plusieurs accords
internationaux, dont la Convention des droits de l'homme du Conseil de
l'Europe, la Turquie s'est engagée à garantir les droits de l'homme et
le pluralisme démocratique,
"G. considérant que les négociations sur l'adhésion
de Chypre débuteront six mois après l'achèvement de la Conférence
intergouvernementale,
"H. atterré devant l'assassinat brutal de deux
jeunes Chypriotes non armés, qui a été perpétré de sang froid à la
ligne de démarcation avec la partie occupée de l'île, par des soldats
turcs appuyés par des forces paramilitaires turques,
"I. déplorant les nombreux incidents dans la zone
neutre qui ont fait plusieurs victimes des deux côtés de la ligne de
démarcation,
"J. inquiet du projet des autorités turques de créer
une zone de sécurité dans le nord de l'Irak en violation des accords
internationaux;
"1. engage instamment le gouvernement turc à
expliquer clairement à l'Union européenne quelle est son attitude dans
les quatre domaines - droits de l'homme, démocratisation, question
chypriote et problème kurde - que le Parlement a mentionnés dans sa
résolution précitée du 13 décembre 1995, à laquelle il liait
fondamentalement son avis conforme sur l'union douanière;
"2. attend du gouvernement turc qu'il confirme les
obligations qui découlent pour lui de la signature de l'accord d'union
douanière;
"3. déclare que les violations des droit de l'homme
qui continuent d'être perpétrées en Turquie contreviennent à la lettre
et à l'esprit dudit accord et sont inconciliables avec les instruments
spécifiques d'aide financière et le programme MEDA;
"4. décide donc de commencer la procédure
d'inscription dans la réserve des crédits afférents au règlement
financier CE-Turquie;
"5. invite, pour la même raison, la Commission à
bloquer, avec effet immédiat, tous les crédits prévus dans le cadre du
programme MEDA pour la réalisation de projets en Turquie, à l'exception
de ce qui concerne la promotion de la démocratie, des droits de l'homme
et de la société civile, et cela jusqu'à ce que les questions en
suspens aient été éclaircies et que des améliorations aient été
réalisées dans les domaines précités;
"6. condamne avec force les assassinats de
Anastasios Isaak et Solomon Solomou par des soldats et des
paramilitaires turcs et exige l'arrestation et la condamnation de tous
ceux qui ont participé à ces assassinats;
"7. demande au gouvernement turc d'accepter et
d'appliquer les résolutions de l'ONU qui demandent notamment le retrait
des forces militaires d'occupation et une solution juste et viable du
problème chypriote, et en appelle au gouvernement de Chypre et aux
dirigeants de la communauté chypriote turque pour qu'ils poursuivent la
recherche d'une solution pacifique au problème de l'île conformément
aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU;
"8. estime plus que jamais nécessaire d'ouvrir les
négociations sur l'adhésion de Chypre à l'Union européenne six mois
après l'achèvement de la Conférence intergouvernementale, de façon à
désamorcer une situation explosive, et souligne que la sécurité des
deux communautés de Chypre doit primer sur toute autre considération;
"9. dénonce avec la plus grande détermination,
voyant là une violation grave du droit international, l'intention de la
Turquie de créer une zone de sécurité au nord de l'Irak et invite le
Conseil à amener la Turquie à renoncer à ce projet."
Observant que le régime turc n'a aucune intention de changer sa
position anti-démocratique et anti-européenne, le parlement européen a
voté le 24 octobre de bloquer des centaines de millions d dollars
d'aide pour permettre à Ankara de mettre sur pied une union douanière
avec l'union européenne.
De plus, le parlement a voté de revoir un
financement substantiel pour la Turquie du programme MEDA des
communautés européennes, par lequel jusqu'à 842 million d'écus étaient
envisagés pour les payes méditerranéens en 1997.
En réaction à la résolution, le ministère des
affaires étrangères Ciller a dit: "C'est une résolution tendancieuse.
Elle est le signe d'une injustice envers la Turquie."
LA COUR EUROPEENNE RECONNAIT COUPABLE LA TURQUIE POUR LA PREMIERE FOIS
La cour européenne des droits de l'homme a condamné
la Turquie le 16 septembre pour la première fois dans une affaire
impliquant le sud-est où les forces de sécurité sont aux prises avec
les militants du PKK.
La cour basée à Strasbourg a trouvé que la Turquie
avait violé la convention européenne sur les droits de l'homme car ses
forces avaient détruit un village dans le sud-est.
L'affaire se rapportait à la demande introduite par
Hüseyin Adivar et six de ses amis du village de Kelekci près de
Diyarbakir, auprès de la commission européenne des droits de l'homme.
Adivar et ses amis avaient allégué que leurs maison avaient été brûlées
par les forces de sécurité turques en 1992 suite à une attaque du PKK
sur un poste de gendarmerie proche.
Dans sa défense, le gouvernement turc a argué que
ces maisons avaient été brûlées par le PKK lui-même et que les forces
de sécurité, en investiguant dans le village, n'avait commis aucun mal.
La Turquie a aussi argué que les plaignants n'avaient pas suivi les
procédures normales pour s'adresser à la cour européenne car ils
n'avaient pas complètement utilisé les recours des tribunaux turcs.
Dans les circonstances normales la commission
européenne demande aux requérants d'épuiser toutes les possibilités
légales dans leur propre pays avant de s'adresser à la cour européenne
des droits de l'homme. Cette condition est, néanmoins, de plus en plus
abandonnée dans des affaires impliquant la Turquie . La cour européenne
des droit de l'homme a trouvé que les forces de sécurité turques
étaient à blâmer et a établi que "la destruction volontaire par le feu
des maisons des plaignants était une grave violation de leur droit au
respect de leur vie de famille, de leur domicile et de leurs
propriétés".
La cour a ordonné à la Turquie de payer aux
requérants une somme couvrant les coûts et les dépenses et recommandé
des négociations sur des compensations supplémentaires. C'était la
première fois que la cour, dont la juridiction a prééminence sur les
tribunaux nationaux, avait entendu un cas impliquant des accusations
kurdes de violations des droits de l'homme par la Turquie. Plusieurs
autres plaintes similaires avaient été introduites à Strasbourg.
La cour a aussi statué que la Turquie avait manqué à
remplir son obligation de ne pas empêcher l'exercice effectif du droit
de pétition individuel à la commission des droits de l'homme.
RUSSIE: "SAINTE SOPHIE NE DEVRAIT PAS ETRE ROUVERTE AUX PRIERES
ISLAMIQUES"
L'intention du parti du bien-être de rouvrir
l'église byzantine de Sainte Sophie (Aya Sofya) à Istanbul aux prières
islamiques a provoqué des réactions dans les milieux orthodoxes.
Aya Sofya avait été transformé en mosquée lors de la
conquête islamique de la ville en 1453 et s'était ensuite transformé en
musée sur ordre d'Atatürk après la fondation de la république.
Le 4 septembre, un porte-parole du ministère russe
des affaires étrangères a exprimé l'inquiétude de ce pays devant
l'intention du RP.
D'autres pays, tels que la Grèce, avec des fortes
populations chrétiennes orthodoxes comme la Russie, ont aussi exprimé
leur préoccupation devant la proposition.
LES ETATS-UNIS ET L'EUROPE DEPLORENT LE MEURTRE D'UN CHYPRIOTE GREC
Les Etats-Unis ont déclaré le 16 octobre qu'ils
"regrettent vivement et condamne" le meurtre du chypriote grec qui
avait pénétré dans le territoire de "la république turque de Chypre du
nord (TRNC)".
Nicholas Burns, porte-parole du département d'état,
a dit: "L'usage de la force létale dans cette circonstance était
illégitime et non nécessaire. Les Etats-Unis demandent instamment à
toutes les parties à Chypre d'éviter la violence, de coopérer
étroitement avec les Etats-Unis pour établir des mécanismes pour
résoudre pacifiquement des événements le long de la zone tampon."
Le jour suivant, le présidence de l'union européenne
s'est prononcée contre le meurtre par balles d'un civil grec chypriote
par les soldats es forces de la république turque de Chypre du nord.
"Les Etats-Unis déplorent la récente mort tragique comme tous les cas
de personnes tuées qui se produisent à Chypre," a dit le porte-parole.
La déclaration, qui s'est prudemment abstenu de
blâmer un camp particulier, a dit que les Etats-Unis approuvaient
entièrement le principe que la force létale ne doit pas être utilisée
contre des personnes qui traversent la frontière qui divise l'île.
"QUI A TUE LE COLONEL ÖZDEN?" QUESTIONNE SA FEMME
Tomris Özden, épouse du commandant décédé du
régiment provincial de la gendarmerie de Mardin, le colonel Ridvan
Özden, a déclaré le 17 octobre qu'elle avait abandonné tout espoir
d'une juste investigation sur les circonstances de la mort de son mari
et qu'elle introduira sa demande pour une autopsie sur le corps d'Özden
devant la cour européenne des droits de l'homme.
Madame Özden a dit dans une conférence que malgré
que d'après la loi, toute demande d'autopsie devrait être faite dans un
délai d'un mois, ses demandes insistantes pour un examen complet
indépendant du corps de son mari ont été continuellement rejetées par
les autorités turques, y compris par le bureau du procureur public Eyüp
et le haut conseil des juges et des procureurs.
Le colonel Ridvan Özden a été tué le 14 août 1995, à
Mardin et sa mort a été officiellement déclarée avoir eu lieu au cours
d'un échauffourée armée avec le PKK hors-la-loi. Madame Özden a dit
qu'elle avait toujours suspecté la version officielle et elle a reçu de
nombreuses lettres des amis de son mari dans les services armés
déclarant que le colonel a été victime d'un conflit interne au sein de
l'armée
Avant sa mort, le colonel Özden avait fait inculper
par la cour un officier pour avoir exécuté des combattants du PKK
capturés et il s'était opposé verbalement aux destructions des villages
par le feu des soldats. Madame Özden a dit, "mon mari m'a dit tous les
jours avant sa mort qu'il était en désaccord avec ses collègues et
qu'il s'attendait à mourir."
Madame Özden a dit qu'elle recevait de nombreuses
lettres des officiers de l'armée suggérant que son mari avait été
"exécuté" par "des forces obscures" au sein de l'armée qui justifient
ses doutes au sujet des circonstances de la mort du colonel Özden.
"Je ne suis pas prête à révéler les noms des auteurs
de ces lettres", a-t-elle, "car je n'ai pas confiance dans l'état. Tout
comme mon mari a été éliminé, ces gens peuvent aussi être éliminés."
LE JOURNALISTE ISIK YURTCU RECOMPENSE PAR LE CPJ
Le comité pour la protection des journalistes (CPJ)
a décidé fin octobre d'attribuer un de ses "prix de la liberté de
la presse" cette année à Ocak Isik Yurtcu, l'ex-rédacteur en chef du
défunt Özgür Gündem, un quotidien défendant les droits du peuple
kurde supprimé par le gouvernement turc.
Le CPJ a dit que Yurtcu avait été sélectionné à
cause de son "extraordinaire dévouement aux principes de la liberté de
la presse par ses reportages sur le conflit kurde en défi aux
ordonnances de censure du gouvernement turc."
Yurtcu sert actuellement une sentence de 15 ans de
prison, rendue en appel en décembre 1994, pour "diffusion de propagande
séparatiste," en accord avec la loi anti-terreur et l'article 312 du
ode pénal turc.
Parmi les autres récompensés on trouve trois
journalistes du Mexique, de l'Inde et des territoires d'Israël sous
contrôle palestinien.
"Les journalistes que nous honorons cette année de
prix de la liberté de la presse ont courageusement fourni des
couvertures de nouvelles et des points de vue indépendants dans des
circonstances extraordinaires," a dit le directeur exécutif du CPJ
William A. Orme, Jr. "Ils ont risqué leur vie et leur carrière chaque
jour, et les journalistes partout leur sont redevables."
UN MEMBRE DU PARLEMENT EUROPEEN DECLARE PERSONA NON GRATA EN TURQUIE
Un membre du parlement européen, Angelika Beer
(Verts/Allemagne) a été déclaré persona non grata en Turquie.
Beer s'est rendue en Turquie le 27 juillet et a eu
une série de conversations avec des prisonniers politiques et le
ministre de la justice Sevket Kazan. Au cours de ces conversations,
l'ambassade d'Allemagne à Ankara a informé Beer qu'elle devait quitter
la Turquie immédiatement sur décision des autorités turques.
Suite à cela, Angelika Beer a quitté la Turquie le 2
août.
INJUSTICE ALARMANTE DANS LA REPARTITION DES REVENUS
Les statistiques indiquent des déséquilibres
persistants dans la répartition des revenus avec le cinquième de la
population le plus favorisé recevant plus de la moitié des revenus
totaux du pays.
L'institut national de statistique (DIE) a affirmé
le 18 octobre que 54,9 % du revenu total disponible allait aux 20 % les
plus favorisés de la population. En contraste, 20 % de la population au
revenus les plus bas recevait seulement 4,9 % des revenus totaux.
D'un autre côté, le quotidien Cumhuriyet du 16
octobre a révélé qu'en gros un tiers de la population turque vit dans
la pauvreté, incapable de s'offrir une ration alimentaire quotidienne
qui leur donnerait plus de 2.450 calories. Ceci signifie que cette
fraction des Turcs vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Selon un rapport de la fondation des études
économiques et sociales turques, quelques 20 millions de personnes en
Turquie disposent de moins de 27,30$ par mois en dépenses de nourriture.
LES ENFANTS CONSTITUENT 34% DE LA FORCE DE TRAVAIL EN TURQUIE
Le secrétaire général de la confédération turque des
syndicats (Türk-Is), Salih Kilic, a dit le 10 octobre que 3,5 million
de travailleurs, sur une force de travail totale de 11 million, sont
des enfants et que c'est un devoir social et éthique de stopper le
travail des enfants.
"Nous avons travaillé avec l'Organisation
internationale du travail (OIT) pour trois ans dans le but d'empêcher
le travail des enfants," a dit Kilic. "L'utilisation du travail des
enfants est due principalement à la répartition injuste des revenus, et
au faible coût du travail des enfants. La mesure la plus importante
afin d'empêcher le travail des enfants est d'augmenter la durée de
l'enseignement obligatoire à huit ans et de renforcer les mécanismes de
contrôle de l'état," a dit Kilic.
Les représentants du ministère du travail et de la
sécurité sociale, Ramazan Güclü, qui est aussi le chef de la commission
d'inspection du travail a dit que 200 millions d'enfants travaillent
dans le monde et qu'en Turquie il y a 3,5 million d'enfants qui
travaillent, âgés de 12 à 19 ans. Il a dit que 34 % de tous les enfants
et des jeunes gens participent activement à la vie de travail et que 1
million d'enfants âgés entre 6 et 14 ans travaillent activement. 45 %
des enfants au travail ne sont pas plus âgé que 16 ans et 56 % d'entre
eux n'a aucun droit de prendre des vacances annuelles. 51 % d'entre eux
travaillent sans assurance.
RAPPORT DE SEPTEMBRE SUR LES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME
En septembre 1996, un journaliste a été tué, un
autre blessé et cinq autres battus, 13 journalistes ont été mis en
détention, deux publications et une station de radio fermés, 11 bureaux
de presse perquisitionnés, 14 journaux et magazines ont été saisis,
d'après un rapport publié le 6 octobre par le Syndicat des journalistes
de Turquie (TGS).
Le rapport du TGS indique également que les
journalistes, auteurs et éditeurs ont été condamnés à un total de 10
ans et 8 mois de prison, et une amende totale de 3.437.666.000 LT. Par
ailleurs, une amende de 9.400.000.000 LT est réclamée dans les affaires
en suspens.
LES RESTES DU CAPITALISTE LE PLUS IMPORTANT DE TURQUIE VOLES
L'industriel le plus important de Turquie qui est
décédé il y a huit mois ont été volés par deux personnes
non-identifiées la nuit du 23 octobre. Les agresseurs se sont ensuite
enfuis, laissant la tombe de Koc au cimetière Zincirlikuyu d'Istanbul
non recouverte. Seule une partie du linceul se trouve toujours sur le
site.
La police a détenu pour interrogatoire quatre
gardiens du cimetière ainsi que deux personnes engagées par la famille
de Koc pour surveiller la tombe, mais il n'y a pas d'indice quand à
l'identité des voleurs de tombe. Une personne a téléphoné aux locaux du
quotidien Hürriyet la nuit du 24 octobre et dit, "Nous avons kidnappé
le corps pour rançon. Nous demandons 500 milliards de LT."
UN ACTEUR TURC EN PROCES POUR LE "PROCES" DE KAFKA
Un acteur turc risque jusqu'à trois ans de prison
pour avoir récité un passage du roman de Franz Kafka "Le procès" aux
juges dans le tribunal.
L'acteur Mahir Günsiray avait été à l'origine en
jugement en même temps que 100 autres personnes qui avaient publié un
livre interdit afin d'attirer l'attention sur les lois sur la liberté
d'expression en Turquie. Au cours de son interrogatoire devant la CSE
d'Istanbul il s'était référé au livre de Kafka.
La CSE d'Istanbul a considéré ce geste comme une
insulte contre elle-même et entamé une seconde procédure légale contre
l'acteur.
LE NOUVEAU PARTI ALEVIS (DBH) SOUS LA MENACE
Un nouveau parti politique fondé par un groupe de la
communauté Alévis, le mouvement démocratique pour la paix (DBH), a
immédiatement été menacé par la cour constitutionnel d'être interdit.
Le bureau du procureur général a entamé une
procédure légale de fermeture du DBH sur base du fait que le programme
du parti contrevient à la loi sur les partis politiques. Le programme
du parti affirmait que le directorat des affaires religieuses devrait
cesser d'être une agence de l'état et au lieu de cela être mis entre
les mains des croyants.
En fait, la communauté Alévis en Turquie, environ 20
millions de gens, ne sont pas représentés au directorat des affaires
religieuses et leur culte est soumis à une discrimination face à la
majorité sunnite.
Le président du DBH Mehmet Eti, tenant une
conférence de presse le 27 octobre, a dit que la Turquie devrait
trouver le moyen de cesser d'être un pays qui ferme des partis
politiques. Il a souligné que le parti défendait la démocratie et la
laïcité dans ses règlements et son programme et juge la laïcité
indispensable pour la démocratie.
LA SENTENCE DE YASAR KEMAL APPROUVEE PAR LA HAUTE COUR
La cour de cassation a approuvé le 18 octobre, la
peine de 1,8 an de prison donnée au fameux romancier Yasar Kemal
Gökceli accusé d'avoir ouvertement incité les citoyens à la haine et à
l'inimitié en observant les différences publiques de classe, de race,
de religion, de secte et régionales dans "Ciel sombre sur la Turquie,"
un chapitre du livre "Liberté d'expression," a rapporté l'agence de
presse Anatolie.
La CSE d'Istanbul avait prononcé la sentence de
prison contre Gökceli mais l'avait suspendue pour une période de cinq
ans. En termes non juridiques, si Gökceli commet le même crime au cours
des cinq prochaine années, la sentence sera appliquée. La cour a
acquitté l'écrivain pour toutes les charges concernant un autre
chapitre du même livre.
Suite à la décision de la CSE, l'avocat de Gökceli
Enver Nalbant avait fait appel devant la cour suprême des appels, en
affirmant que l'article 312 du code pénal turc, en vertu duquel Gökceli
a été jugé est anticonstitutionnel, et réclamé que l'affaire soit jugée
au niveau de la cour constitutionnelle.
LA TURQUIE EST SUR LA LISTE NOIRE DU ROYAUME-UNI
Un liste longtemps attendue des pays, desquels les
demandes d'asile seront considérées comme fausses, a été annoncée le 17
octobre à la chambre des communes britannique, laissant la Turquie sur
la "liste noire" des pays.
"Un pays sur la liste blanche signifie qu'il n'y a
pas lieu de craindre une persécution nécessitant de fuir le lieu
d'origine pour rechercher l'asile en Grande-Bretagne," a dit un
porte-parole du Home Office.
L'annonce est venue après une réunion du Cabinet
pour savoir qui serait inclus sur la liste. Le nom de la Turquie n'a
pas été inclus dans la liste blanche des pays, la désignant ainsi comme
un pays où les demandes d'asile politique peuvent être authentiques, en
dépit d'un certain soutien résultant d'efforts diplomatiques pour l'y
inclure.
La liste blanche inclut la Bulgarie, Chypre, le
Ghana, l'Inde, le Pakistan, la Pologne et la Roumanie.
12 PRISONNIERS POLITIQUES ASSASSINES A DIYARBAKIR
En dépit des promesses du gouvernement pour
améliorer les conditions de vie des prisonniers, les forces de sécurité
ont assassiné 12 prisonniers kurdes et en ont blessé environ 40 à la
prison de type E de Diyarbakir le 24 septembre suite à une dispute
entre les prisonniers et les gardiens.
L'Association des droits de l'homme (IHD) a annoncé
que l'incident avait été préplanifié et provoqué par le ministère de la
justice dans le but de justifier le maintien des pratiques répressives
en prison. En protestation contre le massacre, les grèves de la faim
recommencent dans de nombreuses prisons. A la prison de Bayrampasa à
Istanbul, trois prisonniers kurdes ont été sérieusement blessés en
s'immolant par le feu le 27 septembre.
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