La
révolte du juge suprême contre le régime militariste
Le président de la Cour de cassation Sami Selcuk
a tenu le 6 septembre un vibrant plaidoyer pour plus de démocratie
en Turquie et estimé que sa constitution "déficiente" devait
être modifiée en ce sens avant son entrée dans le 21ème
siècle.
"Il nous faut plus de démocratie, plus de citoyens
qui pensent sans en être empêchés par les lois. Une
démocratie ne peut accepter des interdits", a-t-il dit dans son
discours pour l'ouverture de la nouvelle année judiciaire.
"La Turquie a une constitution mais n'est pas un pays
constitutionnel. Nous ne pouvons entrer dans un nouveau siècle avec
la constitution de 1982", a déclaré M. Selcuk, en présence
du président Suleyman Demirel et du Premier ministre Bulent Ecevit.
Il réclame solennellement la transformation
de la république en une réelle "république démocratique",
une demande qui est pleinement partagée par tous les opposants du
régimes y compris les Kurdes et les Islamistes.
La constitution turque a été rédigée
sous le contrôle des auteurs du coup d'Etat militaire de 1980 et
fait l'objet de vives critiques, notamment pour ses lacunes dans le domaine
des droits de l'Homme et de la liberté d'expression.
Sami Selcuk a estimé que la Turquie devait se
conformer totalement aux droits universels, notamment au niveau des droits
de l'Homme, "sans apporter des règlements qui lui sont propres,
et qui changent leur contenu".
Il a également déclaré que "la
laïcité" et "l'Atatürkisme" imposés par les
militaires ne seraient pas du tout compatibles avec la démocratie.
Plus de 2.000 plaintes contre la Turquie attendent
d'être examinées par la Cour européenne des Droits
de l'Homme, qui a déjà réclamé des milliers
de dollars de dommages à la Turquie lors de précédents
procès.
"Je réclame la démocratie la plus développée
pour mon peuple, qui la mérite", a-t-il lancé, insistant
sur la nécessité de l'indépendance de la justice qui
selon lui a été bafouée au fil des années par
les différents gouvernements n'ayant pas appliqué le principe
de la séparation des pouvoirs.
Sami Selcuk, connu pour son franc-parler et pour son
dialogue avec toutes les forces démocratiques, a été
élu président de la Cour de cassation par son assemblée
générale début juillet.
L'une des premières affaires à l'agenda
de la Cour de cassation sera l'examen, en octobre, de la condamnation à
mort d'Ocalan, condamné pour trahison et tentative de diviser la
Turquie au terme de l'article 125 du code pénal turc par une cour
de sûreté de l'Etat le 29 juin.
Alors que le discours du juge suprême est applaudi
par beaucoup d'éditorialistes et de leaders d'opposition, les chefs
de l'Armée et les leaders politiques proches des militaires ont
déjà manifesté leur mécontentement notamment
en ce qui concerne les paroles relatives à la laïcité.
Le chef de l'Armée, le général
Kivrikoglu, avait déclaré il y a quatre jours, le 3 septembre,
que les forces armés turques allaient combattre les ennemis de la
déclaration du 28 février du Conseil national de la Sécurité
(MGK), dominé par les militaires, autant qu'il le faudra et "même
mille ans si cela s'avère nécessaire!" (Communiqué
de presse Info-Türk, le 7 septembre 1999)
La
députée au foulard a perdu sa nationalité turque
La députée islamiste Merve Kavakci, qui
avait fait scandale en portant le foulard au parlement, a perdu sa bataille
pour conserver la nationalité turque et son mandat, le Conseil d'Etat
ayant rejeté le 6 septembre son appel, a indiqué l'agence
Anatolie.
Mme Kavakci, 31 ans, élue d'Istanbul du parti
islamiste de la Vertu (Fazilet), avait saisi le Conseil d'Etat pour obtenir
l'annulation d'un décret qui l'a déchue en mai de la nationalité
turque parce qu'elle avait obtenu la nationalité américaine
sans en informer les autorités turques.
Ce décret, adopté en conseil des ministres
et ratifié par le président Suleyman Demirel, était
intervenu après que les autorités américaines eurent
confirmé que Mme Kavakci avait obtenu la nationalité américaine
avant d'être élue députée aux législatives
d'avril.
Selon les lois turques, toute personne désirant
acquérir une nationalité étrangère doit obtenir
au préalable l'autorisation des autorités turques.
Le parlement ne s'est pas encore prononcé formellement
sur la question de savoir si elle devait également être déchue
de son mandat de député.
"Elle n'est pas citoyenne turque, condition primordiale
pour siéger au parlement, donc elle n'est pas députée",
a toutefois indiqué à l'AFP le professeur Mumtaz Soysal,
spécialiste en droit constitutionnel.
Mme Kavakci s'était présentée
le 2 mai à la session inaugurale du parlement pour prêter
serment en portant le foulard islamique, un acte sans précédent
dans les annales de la République turque laïque.
Face au tollé provoqué parmi les députés
pro-laïcs, elle avait dû quitter le parlement sans prêter
serment, et ne s'y est plus présentée depuis.
L'affaire du foulard avait provoqué la démission
de trois députés du Fazilet, troisième groupe au parlement,
dont un de ses vice-présidents.
La loi turque interdit le port du foulard islamique
dans les écoles, les universités et la fonction publique.
Il n'est pas explicitement banni au parlement, mais ses détracteurs
arguent que les députés doivent être soumis aux mêmes
restrictions vestimentaires que celles prévues pour les fonctionnaires.
(AFP, 20 septembre 1999)
Les
doutes sur l'état de santé d'Ecevit
Une série de lapsus du Premier ministre turc
Bulent Ecevit, avant et lors de sa récente visite officielle aux
Etats-Unis, a relancé le 30 septembre dans la presse turque un débat
sur sa santé.
Les spéculations vont bon train depuis que M.
Ecevit, 74 ans, a fait une confusion sur la date d'une fête nationale
turque, félicitant par avance "le peuple turc pour la fête
de la victoire du 30 août" (NDLR: sur les troupes grecques en Anatolie
en 1922) avant de prendre le 26 septembre l'avion qui l'a amené
à Washington.
Cette confusion déconcertante est peut-être
due à une erreur de son service de presse, qui lui aurait remis
des extraits d'un vieux discours. Mais elle a été suivie
d'une série d'erreurs lors de sa visite aux Etats-Unis, relève
la presse.
M. Ecevit a ainsi indiqué devant les journalistes
avoir évoqué avec le président Bill Clinton les relations
turco-israéliennes, au lieu des relations turco-américaines.
Il a qualifié M. Clinton de "Premier ministre américain".
Il s'est également trompé lors d'une
conférence de presse en évoquant une coopération dans
le sud-est anatolien avec l'Iran, au lieu d'Israël.
Interrogé par des journalistes turcs à
Washington sur son état de santé, il s'est contenté
de répondre: "Faites donc le diagnostic".
Depuis plusieurs années, des rumeurs circulent
sur la santé défaillante de M. Ecevit, évoquant soit
la maladie de Parkinson, soir une perturbation musculaire ou encore la
maladie d'Alzheimer, une sorte de démence dégénérative.
Son médecin, le professeur Mehmet Haberal, a
rejeté toutes ces spéculations, indiquant que le Premier
ministre se porte très bien pour un homme de son âge et que
les lapsus sont le résultat de la fatigue.
Le vice-Premier ministre Husamettin Ozkan, l'un des
plus proches collaborateurs de M. Ecevit, a assuré qu'il se portait
bien.
"Les spéculations sont dénuées
de fondement et elles n'ont pas favorisé les intérêts
de la Turquie avant une visite d'une grande importance", a-t-il déclaré,
cité par le journal à grand tirage Hurriyet. (AFP, 30 septembre
1999)
ARMED FORCES/FORCES
ARMEES
Chief of
Staff Warns Turkish Media
General Hüseyin Kivrikoglu, Chief of Staff of
the Turkish armed forces, summoned representatives of the major Turkish
media to a press conference on 4 September to deliver to them "twelve messages
from the army", directed at the people but also at the government. According
to experienced observers, the press conference was called in response to
the harsh media criticism of the Turkish military forces' inaction during
the days immediately after the devastating earthquake of 17 August and
their disorganized and self-serving behavior during later rescue efforts.
The widespread criticism by the media and the public has tarnished the
image of the country's all-powerful military leadership and thus drawn
down their anger. At the press conference General Kivrikoglu - arguably
the most powerful man in Turkey - delivered a number of veiled threats
to the media, whose unprecedented criticism has broken long-standing unwritten
taboos.
On soldiers and the media: Kivrikoglu complained that
during the first three days after the earthquake and the ensuing rescue
efforts, neither the newspapers nor the television stations had reported
on "our soldiers". Instead, the media were full of broadcasts and articles
about foreign rescue activities and their successes. Consequently, said
the general, he had ordered the commanders in charge of this area to make
sure that the print media and the electronic media report on the armed
forces' activities in the future.
On the government's response to the earthquake: The
general declared that after the earthquake the government had had several
alternatives for gaining control of the situation: either to proceed according
to the usual methods or to declare a State of Emergency in the earthquake
region. He claimed that even if the government had chosen the latter alternative,
the armed forces could not have coped with the situation with total success,
because the magnitude of the catastrophe was too great. Observers recalled
that during the first week after the earthquake the news had filtered through
to the media that the military leaders had explicitly wanted a State of
Emergency, but the coalition government led by Prime Minister Bülent
Ecevit had refused to declare one. The military leaders had reacted with
anger to this government decision.
On the distribution of relief supplies: The general
claimed that the armed forces are in full control of the tent camps that
were organized in Sakarya for the tens of thousands made homeless by the
earthquake, and that the distribution of relief suppies must be organized
by a central office, otherwise they would never arrive at their destination.
His claims clashed with reports from the earthquake region that many supplies
sent to the area from abroad have simply disappeared or are available only
at astronomical prices on the black market.
On Kurdish rights: Kivrikoglu claimed that the Kurds
already enjoy a number of rights, such as the publication of Kurdish newspapers
and the production of Kurdish music cassettes. He said that Kurdish radio
and television broadcasts are heard in southeastern Turkey even though
they are officially forbidden. His claims were at odds with the reality
of massive state repression of the few regional and local radio and television
stations that in recent years have cautiously begun to broadcast short
programs of Kurdish music performed by Kurdish artists. These stations
have been so massively persecuted through the suspension of their broadcasting
licenses and other repressive measures that today no station dares to broadcast
such programs. The few Kurdish newspapers that continue to publish in Turkey
are subject to continual harassment, including confiscation, prohibition,
the arrest and torture of journalists and other employees, police threats,
and court proceedings against editors, columnists and journalists ending
in fines and prison terms.
The general also pointed out that in the municipal
elections of 18 April the candidates of the pro-Kurdish People's Democracy
Party (HADEP) were elected in 37 towns, adding, "No one has opposed them
or asked them why they were elected. If they work correctly and serve the
country, no one will have any complaints to make." He failed to mention
that the General State Prosecutor of the State Security Courts in Ankara
had tried repeatedly before the elections to have HADEP banned by the Constitutional
Court. Numerous Turkish politicians and journalists had also advocated
the banning of HADEP. Only the intervention of the US administration prevented
the Turkish authorities from banning the party.
On Turkeyís Supreme Control Commission for Radio and
Television (RTÜK): According to the general, the present members of
the RTÜK will be replaced in the near future by neutral persons. The
military, he said, was waiting for the parliament to pass a law to this
effect. To date, RTÜK members have been appointed along party lines
by previous governments. However, the Turkish Journalists' Association
said in a statement published on 7 September that the draft law, if it
is passed, will bring about the very opposite state of affairs - namely,
total control of the RTÜK by future governments.
On the death sentence against Abdullah Öcalan:
Referring to the PKK chief as the "head terrorist", Kivrikoglu claimed
that although military leaders "react emotionally" to the issue they would
abide by the decisions made by the parliament: "After the verdict of the
Court of Appeals, it is up to the politicians to decide. The politicians
will sit down and think about it. Why is the ultimate power given to the
politicians? Because in this sort of decision it is suitable to consider
the county's interests, and this power has been granted to the politicians."
The general did not refer to the fact that the death penalty still exists
in Turkey, even though it has not been applied since 1984 and despite massive
criticism from human-rights groups and international organizations. After
the capture of Öcalan, both high-ranking military leaders and President
Demirel spoke out in favor of the death penalty. Demirel is on record as
saying: "The people are not prepared to have the death penalty abolished,
nor would they show any understanding if this were done." (Hürriyet,
Milliyet, IMK-5 September 1999)
L'armée
exclut un changement d'attitude envers le PKK
L'état-major des armées turques a exclu
le 10 septembre un changement de position sur la rébellion kurde,
indiquant que les commentaires parus dans la presse à cet égard
après des déclarations de son chef, le général
Huseyin Kivrikoglu, étaient erronés.
"La position de l'armée sur l'organisation terroriste
PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) est connue (...) Les commentaires
publiés dans la presse turque et surtout étrangère
sur des déclarations du général Kivrikoglu comme si
elles reflétaient une politique d'Etat sont une mauvaise interprétation
et sont erronés", précise un communiqué.
"Il n'a y a pas de changement de politique du gouvernement
ni de l'état-major des armées vis-à-vis du PKK (...)
Il n'est pas question que l'armée turque prenne le PKK comme interlocuteur
et s'engage dans des concessions", indique le document.
Lors d'un entretien la semaine dernière avec
des journalistes, le général Kivrikoglu avait réagi
à l'annonce du PKK de mettre fin à ses 15 ans de lutte armée
pour un Etat kurde indépendant et de retirer ses forces du territoire
turc. Son intervention sans précédent avait suscité
des commentaires optimistes dans les médias.
Le général avait souligné que
le PKK avait abandonné son objectif en vue de créer un Etat
kurde indépendant ou une fédération.
"Ils souhaitent certains droits culturels", avait-il
dit. Certains ont déjà été accordés,
avait-il souligné, ajoutant: "Au fur et à mesure des progrès
de la démocratisation, ces droits seront aussi développés".
Ocalan, avait salué ces déclarations
comme un signe de bonne volonté de l'armée turque.
"Ce sont des déclarations positives et précieuses
que nous trouvons importantes", avait-il déclaré dans un
communiqué depuis l'île prison d'Imrali (ouest).
L'armée estime dans son communiqué que
le retrait annoncé par le PKK n'a "pas grande importance". "Le PKK
a, par le passé, décrété des soi-disant cessez-le-feu
mais ne s'y est pas conformé. Il faut attendre et voir. La meilleure
façon de procéder (...) est qu'ils déposent les armes
et se rendent aux forces de sécurité", précise le
communiqué.(AFP, 10 septembre 1999)
Cinq
firmes en lice pour 1.000 chars d'assaut
Cinq firmes étrangères ont été
retenues parmi plus d'une dizaine pour le projet de construction commune
d'un millier de chars d'assaut pour l'armée turque d'un montant
de sept milliards de dollars, a rapporté le 10 septembre l'agence
Anatolie.
Les cinq firmes étrangères retenues par
l'organisme gouvernemental de l'industrie de défense (SSM) sont
General Dynamics (Etats-Unis) pour l'Abrams MIA2, GIAT (France) pour le
Leclerc, Krauss-Maffei (Allemagne) pour le Leopard 2, Ukrspetseksport (Ukraine)
pour le T-80D, Iveci et Oto Breda (Italie) pour le C1-Ariete.
Une firme britannique et une israélienne ont
été exclues de ce projet, a précisé l'agence.
Le projet de production est étendu sur quinze
ans. La Turquie, qui a la plus grande armée au sein de l'Otan après
les Etats-Unis, son plus important fournisseur d'armes, entend dépenser
quelque 150 milliards de dollars pour moderniser son armée sur les
trente prochaines années. (AFP, 10 septembre 1999)
Berlin
opposé à la vente de 1.000 chars à Ankara
Le ministère allemand des Affaires étrangères
s'oppose toujours à une participation de l'industrie allemande à
un appel d'offres international pour la vente de 1.000 chars à la
Turquie, affirme le journal dominical Welt-am-Sonntag.
Le ministère s'y refuse par égard envers
la Grèce, précise le journal qui cite des sources gouvernementales.
La raison en serait la volonté de donner à la Turquie au
moins une perspective d'entrée dans l'Union européenne, pour
laquelle Berlin voudrait obtenir l'assentiment d'Athènes, poursuit-il
dans un communiqué publié le 11 septembre avant parution.
Toujours selon la Welt-am-Sonntag, aucun char allemand
ne devrait ainsi participer à la procédure d'appel d'offre
qui doit débuter en décembre en Turquie, en dépit
de l'intérêt manifesté par Ankara pour le "Leopard
2", fabriqué en Allemagne.
A l'inverse du ministère des Affaires étrangères,
ceux de la Défense et de l'Economie ne voient pas d'objection à
une participation allemande à cette vente, assure le journal.
Ce contrat, écrit-il, pourrait apporter quelque
3 milliards d'euros à l'économie allemande et garantir 6.000
emplois pendant dix ans.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole du ministère
allemand des Affaires étrangères a indiqué que cette
affaire "relevait du Conseil de sécurité fédéral",
une instance présidée par le chancelier Gerhard Schroeder,
soulignant que les décisions de ce conseil étaient "fondamentalement
confidentielles" et qu'il ne pouvait donc commenter l'information.
Après de premières informations de la
presse allemande, selon lesquelles la participation allemande à
cet appel d'offre achoppait sur la question des Droits de l'Homme, la Turquie
avait affirmé fin juillet ne pas avoir demandé à l'Allemagne
de lui fournir des chars pour moderniser ses forces armées.
Le ministère turc de la Défense avait
toutefois indiqué que Ankara envisageait de lancer en 2001 un appel
d'offre international pour la production en commun de chars avec des partenaires
étrangers. (AFP, 11 septembre 1999)
Men
eager to buy selves out of military service
As Turkish men pass their 18th birthday, they start
to truly feel the pressure of their obligation to serve in the military.
Every Turkish man is required to serve his country for a period of at least
one year. Until these men fulfill their duty of serving in the armed forces,
they have no chance to really begin to live out their adult lives. For
them, the first question asked during a job interview is, "Did you complete
your military service?" The same question is posed to them when they decide
to get married. And when leaving the country to go abroad, the same old
question once again rears its head at them.
But now, in an effort to raise funds earthquake relief,
the Turkish government is considering a military proposal that would allow
young men to buy themselves out of their compulsory 18-month military service
or shorten their term.
If the measure is passed by Parliament and approved
by the president, the new legislation would represent a major change for
the second-largest military in NATO. It would also have a big impact on
thousands of young Turkish men and provide a significant source of income
for the government. Under the plan drawn up by the army, men born before
1973 would pay $8,000 in order to serve a shortened term. However, men
older than 40 who have not yet answered their call to duty could pay $11,000
in order to avoid serving at all.
Gen. Huseyin Kivrikoglu, chief of general staff, estimated
that up to 200,000 men would accept the offer. The Turkish media predicted
it could bring in some $1.6 million for the government. Turkey needs at
least $8 billion to rebuild after the devastating Aug. 17 earthquake that
struck the country's northwestern region, Foreign Minister Ismail Cem said
last week.
Prime Minister Bulent Ecevit outlined the plan to let
Turkish men buy themselves out of their military service, calling it a
needed source of revenue for earthquake relief. "With this, an important
resource will be created for the state," Ecevit said.
The prime minister earlier told reporters that the
calculation of how much revenue this measure would generate has not yet
been completed but said, "We're estimating it will be high."
Conscripts make up about 500,000 of the country's 750,000-strong
military. In general, by the age of 20, Turkish men must begin to serve
a period of 18 months in the armed forces. Students, however, may postpone
their service for years, and many men avoid service altogether by moving
overseas. The new legislation would apply only to men age 26 and older.
Men between the ages of 26 and 40 who pay a sum of roughly $8,000 would
spend a comparatively brief period of time in service to the military,
Ecevit said.
Meanwhile, Democratic Turkey Party (DTP) Deputy Chairman
Ismet Sezgin claimed that this move goes against the Turkish Constitution.
Sezgin noted that according to the Constitution, military service is the
duty as well as the right of every Turkish male. (Turkish Probe, September
12, 1999)
La
Norvège suspend la vente de missiles à la Turquie
Le ministre norvégien des Affaires étrangères,
Knut Vollebaek, a informé le 15 septembre le Storting (parlement)
du refus "provisoire" du gouvernement d'autoriser la vente de missiles
à la Turquie, a-t-on appris de source officielle à Oslo.
Le groupe d'armement norvégien Kongsberg avait
signé récemment un accord avec la Turquie portant sur la
vente de missiles air-mer Pingouin pour une valeur de 300 millions de couronnes
norvégiennes (38 millions de dollars) accompagné d'une option
d'achat de 150 M de KrN.
"Le gouvernement va poursuivre son dialogue avec le
groupe Kongsberg et avec les autorités turques avant de rendre une
décision finale", a déclaré à l'AFP Ingvar
Havnen, porte-parole du ministère des Affaires étrangères,
sans donner la date de cette ultime décision.
"Si le gouvernement devait se prononcer maintenant,
sa réponse serait négative en raison des manquements aux
droits de l'Homme observés en Turquie", a-t-il ajouté.
M. Havnen a cependant relevé "des changements
positifs" récents de la part du gouvernement turc sur la question
des droits de l'Homme et l'a invité à poursuivre sur cette
voie.
Le gouvernement norvégien n'a pas délivré
de licence d'exportation d'armes à la Turquie depuis 1995, date
des premières incursions de l'armée turque en territoire
irakien pour détruire les bases arrières des indépendantistes
kurdes. (AFP, 15 septembre 1999)
L'armée
turque rejette la proposition de retrait du PKK
L'armée turque a rejeté le 16 septembre
la proposition des rebelles kurdes de se retirer de Turquie, estimant que
cette mesure était insuffisante pour mettre fin à 15 ans
de conflit, et les a de nouveau appelés à se rendre.
"Le retrait de quelque séparatistes kurdes du
PKK dans le nord de l'Irak est une opération qui se répète
tous les ans avant l'hiver", a déclaré l'état-major
des armées turques dans un rapport mensuel consacré à
la lutte contre le PKK.
"La différence cette année est que la
date de retrait a été avancée et présentée
autrement", note ce rapport cité par l'agence Anatolie.
Le PKK a annoncé fin août qu'il allait
retirer ses forces du territoire turc, sans mentionner où il se
replierait, suivant un appel de son chef Ocalan, condamné à
mort fin juin par la justice turque.
La formation kurde a ensuite déclaré
qu'elle allait mettre fin à 15 ans de lutte armée pour un
Etat kurde indépendant et se transformer en une organisation politique.
Mais l'armée turque a souligné que son
retrait de Turquie était insuffisant pour mettre fin au conflit
qui a fait plus de 31.000 morts.
"Le retrait du territoires turc vers le nord de l'Irak
ou autre part ne diminuera pas la menace", a estimé l'état-major
dans son rapport.
Il ajoute que le PKK a deux options: soit se rendre
aux forces de sécurité afin de pouvoir bénéficier
d'une loi sur les repentis, soit se "faire neutraliser" par l'armée.
"L'armée turque va continuer sa lutte contre
le terrorisme pour instaurer la paix et la sécurité de la
nation", conclut le rapport. (AFP, 16 septembre 1999)
Toujours plus
d'armes en Turquie
Dans le cadre de son programme de configuration de
neuf bâtiments de transport CN-235 en avion de patrouille maritime
pour un budget d'un montant de $150 millions, la Turquie a convié
au moins sept sociétés d'armement à l'appel d'offres.
D'autre part, le sous-secrétariat turc à l'industrie de la
défense a signé un contrat de $120 millions avec la société
espagnole CASA en septembre 1998 pour neuf avions à turbopropulseur
bimoteur.
Par ailleurs, la Turquie a lancé le plus important
projet de défense du pays en lançant un appel d'offres de
$ 7 milliards pour un programme de construction de chars. Les sociétés
en compétition étant entre autres General Dynamics, M1A2
Abrams des Etats-Unis, GIAT Leclerc de la France, Leopard 2 d'Allemagne,
Un éditorialiste de Hurriyet écrivait
le 9 septembre 1999 " la Grèce soutient activement la Turquie, le
PKK a déposé les armes, nous n'avons plus d'ennemis ( ) Alors
pourquoi continuer à maintenir l'une des plus grandes armées
du monde?". Malgré ce constat pertinent, les autorités turques
ne semblent pourtant pas enclines à modifier leur priorité.(CILDEKT,
23 septembre 1999)
Grey Wolf
Minister and the armament
Devlet Bahceli, leader of the neo-fascist MHP and the
Acting Prime Minister, said on on September 28 that ''Turkey was not in
an armament competition, however it has to be strong because of the jeo-
strategic and jeopolitic position to contribute global and regional peace
and stability''.
Bahceli who spoke at the IDEF-99's opening said new
foreign enterpreneurs were interested in investing in Turkish defense industry
which is important to bring modern technologies to Turkey.
He said they were ready to give all kinds of support
to technology and capital transfer to countries and institutions who openly
want cooperation with Turkey.
''I believe that our businessmen and investors will
evaluate the opportunities in the best way. Turkey is working to moder-
nize its army with its limited resourses and it will provide its defense
equipment within the country as possible as it could. This way it will
be possible to allocate more resources for the modernization of the Turkish
Armed Forces,'' Bahceli explained.
Bahceli also stated that after the cold war some threats
against Turkey continued to exist in various forms.
Turkey will be open to foreign countries in its defense
industry, but it will not allow this to turn into a dependen- cy, he stressed.
Bahceli said with the foundation of the Republic, creating
a national defense industry gained importance. Ataturk always showed social,
cultural and economic development as a target to Turkish people, he stated.
''The last 75 years has been very important in our
nation's life. Turkey has become powerful in industry fields which are
very important in the world. In the recent years, especially the defense
industry has become strong with the contribution of local and foreign private
sector, information and technolo- gy. Turkey came to a point where it can
produce the most modern arms and defense equipment. However, although it
is self-sufficient in certain fields and has a certain export capacity,
it could not reach the desired level in foreign markets. Lack of promotion
is the biggest factor of this. I hope that the fair will contribute to
the promotion of Turkish firms,'' he said. (A.A-SOT, 28 september 1999)
STATE TERRORISM/TERREUR
DE L'ETAT
Veto
présidentiel à l'amnistie partielle
Le président Demirel a opposé son veto
le 1er septembre à une loi sur une amnistie partielle controversée
adoptée fin août par les députés turcs et l'a
renvoyée au parlement pour un deuxième débat, a rapporté
l'agence Anatolie.
Le Parlement turc a adopté le 27 août
la loi en question, provoquant l'ire de l'opinion publique et de l'opposition
au parlement.
Son adoption aurait dû avoir pour conséquence
la remise en liberté dans les vingt prochains jours de plus de 26.500
détenus, sur un total de plus de 60.000 incarcérés
dans le pays.
La loi votée au parlement après des débats
houleux concerne les crimes tels que le meurtre, la prostitution et le
proxénétisme, l'adultère, la possession illégale
d'armes à feu, et les mauvais traitements à animaux.
Les peines de moins de 12 ans seront amnistiées
et celles de plus de 12 ans diminuées, selon la loi.
Les journalistes et écrivains condamnés
pour la teneur de leurs écrits verront leurs peines amnistiées
à condition qu'ils ne récidivent pas dans les trois années
suivantes.
Ainsi, Oral Calislar, journaliste du quotidien Cumhuriyet,
condamné le 18 mai à 13 ans de prison pour la rediffusion
d'une interview d'Ocalan, réalisée plusieurs années
auparavant, n'ira pas en prison. Il bénéficie actuellement
d'un sursis, comme le prévoit la loi.
La loi ne concerne pas cependant les condamnations
pour actes commis contre l'Etat, viol, diffamation, fraude, vol et corruption.
Selon la nouvelle disposition, les policiers reconnus
coupables de torture, comme ceux impliqués dans l'affaire des "jeunes
de Manisa", très suivie depuis qu'elle a éclaté en
1996 par l'opinion publique et la presse, seraient libérés
mais pas leurs victimes, des étudiants de lycées de la ville
de Manisa (ouest) accusés d'activités extrémistes.
La colère est encore montée d'un cran
quand la presse a écrit que les principaux chefs mafieux, actuellement
en prison pour crimes divers, seraient libérés ou bénéficieraient
de réduction de peines.
Mais ce qui a probablement provoqué la fureur
de l'opinion publique après le séisme du 17 août, qui
a ravagé le nord-ouest de la Turquie, est l'amnistie accordée
aux entrepreneurs véreux, ne couvrant cependant pas ceux qui sont
responsables de la mort de milliers de personnes lorsque leur constructions
défaillantes se sont effondrées lors du désastre.
Les condamnations à mort prononcées en
mai et juin pour trahison à l'encontre d'Ocalan et de son ancien
bras droit, Semdin Sakik, ne sont pas concernées par cette loi.
La condamnation de l'ex-Premier ministre islamiste
Necmettin Erbakan, interdit de politique pour cinq ans aux termes de l'interdiction
de son parti de la Prospérité (Refah) en janvier 1998, n'entre
pas non plus dans le cadre de cette amnistie.
Si le parlement turc renvoie la loi au président
Demirel sans y apporter de changement, celui-ci n'a pas le droit d'y opposer
une deuxième fois son veto, selon la constitution.(AFP, 1 septembre
1999)
Arrestations
lors d'une conférence de presse
Dix-neuf membres d'un petit parti politique turc ont
été arrêtées le 19 septembre par la police à
Istanbul, alors qu'ils tenaient une conférence de presse consacrée
à l'annulation d'une réunion sur le problème kurde,
a indiqué à Ankara un porte-parole du Parti pour la paix
et la démocratie (DBP).
Des policiers sont entrés dans la salle lorsque
le groupe, dont faisait partie le président du DBP Yilmaz Camlibel,
a rejeté l'ordre des policiers de se disperser sous prétexte
qu'ils n'avaient pas la permission légale d'organiser une conférence
de presse, a précisé le porte-parole.
Les personnes arrêtés voulaient protester
contre l'annulation par le bureau du gouverneur d'Istanbul d'une conférence
organisée par le DBP et consacrée aux quinze ans de conflit
entre les rebelles kurdes et l'armée turque dans le sud-est de l'Anatolie.
(AFP, 19 septembre 1999)
Akin
Birdal libéré de prison pour raison de santé
L'ex-président de l'Association des droits de
l'Homme de Turquie (IHD), Akin Birdal, a été libéré
le 25 septembre pour des raisons de santé alors qu'il purgeait une
peine d'un an de prison pour "provocation raciale", a-t-on appris auprès
de l'IHD.
M. Birdal a pu quitter sa prison d'Ankara en début
d'après-midi après que l'institut de médecine légale
eut estimé dans un rapport que la poursuite de son incarcération
constituait une "menace" pour sa vie.
Akin Birdal, condamné à un an de prison
pour des déclarations appelant à une solution pacifique du
conflit kurde, faites en 1995 et 1996, avait commencé à purger
sa peine en juin. Il devait bénéficier d'une réduction
de peine, comme le prévoit la loi turque, et ne purger que dix mois
de prison.
Il avait démissionné de son poste après
son incarcération, comme le stipule la loi sur les associations
pour les cas d'une condamnation aux termes de l'article 312 du code pénal,
qui sanctionne les délits de "provocation raciale ou religieuse".
M. Birdal avait été grièvement
blessé en mai 1998 dans un attentat dans son bureau à Ankara.
Ses deux agresseurs, ainsi que quatre autres personnes, tout militants
d'extrême droite, avaient été arrêtés
dix jours plus tard. Leur procès est en cours à Ankara.
Président de l'IHD depuis 1992, Akin Birdal,
51 ans, a déjà passé un an en prison sous l'accusation
d'activités favorables à la rébellion kurde de Turquie.
L'IHD est la principale organisation de défense
des droits de l'Homme en Turquie et publie un rapport annuel. (AFP,
25 septembre 1999)
La répression
sanglante dans la prison
Un mouvement de résistance a été
déclenché dans les prisons turques, à la suite de
la répression sanglante d'une mutinerie dans la prison d'Ulucanlar
à Ankara, où une intervention des gendarmes s'était
soldée, le 26 septembre 1999, par la mort d'au moins 10 prisonniers
d'extrême gauche.
Le mouvement a très vite fait tache d'huile
et s'est répandu dans une quinzaine de prisons turques, où
les détenus retenaient à la troisième journée,
le 28 septembre, au moins 72 gardiens en otages.
Les mutins détenaient des otages dans les prisons
d'Umraniye et Bayrampasa à Istanbul, Bartin, Cankiri, Canakkale,
Gebze et Bergama.
Plusieurs centaines de prisonniers dans sept autres
établissements refusaient de laisser les gardiens pénétrer
dans les cours pour faire appel.
Des négociations avec les mutins ont été
lancées avec la participation de représentants d'organisations
non-gouvernementales, notamment Me Yucel Sayman, le bâtonnier du
barreau d'Istanbul. Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre une libération
prochaine des otages étant annoncée.
L'organisation de défense des droits de l'Homme
Human Rights Watch a de son côté condamné "l'usage
excessif de la force" lors de la répression de la mutinerie à
Ankara, affirmant que 11 prisonniers ont été battus à
mort par les gendarmes.
Par ailleurs, le chef du bureau de l'IHD à Istanbul,
Me Eren Keskin, des parents des mutins et des représentants d'organisations
non-gouvernementales ont été interpellés alors qu'ils
tentaient de participer à une manifestation de l'IHD sur les mutineries.
Ces mouvements ont relancé le débat sur
la nécessité d'une réforme urgente du système
judiciaire et pénal. Les règlements de compte et mutineries
ont fait au moins 17 morts cette dernière semaine dans les prisons
turques.
En juillet 1996, 12 détenus, membres d'organisations
d'extrême gauche, avaient trouvé la mort à l'issue
d'une grève de la faim totale qui avait duré 69 jours. La
déclaration du Premier ministre Bulent Ecevit le 26 septembre 1999
qui a affirmé que "l'Etat saura par tous les moyens établir
son autorité dans les prisons" ne contribuent pas à l'apaisement.
Pour le secrétaire général de
l'IHD, "le gouvernement essaie de prouver qu'il dispose d'une autorité
sur les prisons et, ils ont choisi de le faire en s'attaquant aux prisonniers
politiques".
Selon les chiffres officiels, les prisons turques sont
au nombre de près 600 et quelque 62 000 personnes y sont incarcérées
dont 9 000 condamnés ou inculpés pour des actes qualifiés
de "terroristes".
Leyla Zana et ses collègues députés
kurdes détenus à la prison d'Ankara n'ont pas été
directement affectés par la répression. Cependant comme tous
les prisonniers, ils ne peuvent, pour une durée indéterminée,
recevoir des visites.(CILDEKT, 30 septembre 1999)
70
interpellations lors d'une manifestation
Environ 70 personnes ont été interpellées
le 28 septembre alors qu'elles tentaient de participer à Istanbul
à une manifestation de l'Association des droits de l'homme (IHD)
sur les mutineries dans les prisons, a-t-on appris auprès de l'IHD.
Le chef du bureau de l'IHD à Istanbul Eren Keskin,
des parents des prisonniers mutins et des représentants d'organisations
non-gouvernementales font partie des personnes interpellées, a précisé
l'IHD.
L'organisation de défense des droits de l'Homme
voulait faire une déclaration sur la révolte qui a éclaté
le 26 septembre dans une dizaine de prisons après la répression
sanglante d'une mutinerie à la prison d'Ankara qui a fait au moins
10 morts parmi les détenus d'extrême gauche.
La police, qui avait déployé des effectifs
importants autour de la place de Sultan Ahmet, dans le coeur historique
d'Istanbul, a commencé à interpeller les gens qui se rassemblaient
pour participer à la manifestation.
Elle est intervenue en force contre des petits groupes
qui criaient des slogans en s'approchant de la place puis a embarqué
ceux qui refusaient de se disperser.
L'IHD avait critiqué le 27 septembre la répression
de la mutinerie dans la prison d'Ulucanlar d'Ankara, parlant d'un "massacre"
perpétré par la gendarmerie. (AFP, 28 septembre 1999)
Nouvelles arrestations
Quelque jours plus tard, le 30 septembre, plusieurs
dizaines de personnes ont été interpellées lorsque
la police est intervenue pour disperser une manifestation en hommage à
un détenu tué lors d'une intervention des forces de l'ordre
le 26 septembre dans une prison d'Ankara, a indiqué la chaîne
de télévision privée NTV.
Une centaine de personnes, rassemblées à
Uskudar, dans la partie asiatique de la mégapole, ont voulu marcher
vers un cimetière proche où a été inhumé
le 29 septembre soir Umit Altintas, l'une des victimes de l'intervention
de la gendarmerie, qui a tué au moins 10 prisonniers de la prison
d'Ulucanlar à Ankara pour mater un soulèvement, déclenchant
une révolte dans les prisons.
La police est intervenue à coups de matraque
pour disperser les manifestants qui scandaient des slogans comme : "les
martyrs ne meurent pas" ou "vive notre juste cause", a précisé
NTV.
Plusieurs dizaines de manifestants ont été
interpellés, a ajouté NTV.
L'intervention à la prison d'Ulucanlar a entraîné
une mutinerie dans une quinzaine de prisons turques, où les détenus
retiennent toujours pour la 5ème journée consécutive
74 gardiens en otages.
Plusieurs centaines de prisonniers dans sept autres
établissements refusaient de laisser les gardiens pénétrer
dans les cours pour faire l'appel.
Un nouveau tour de négociations n'a pas abouti
dans la nuit de le mercredi 29 septembre à jeudi. Les négociations
sont conduites par le procureur général d'Istanbul Ferzan
Citici et le chef du barreau d'Istanbul Yucel Sayman. (AFP, 30 septembre
1999)
PRESSURE
UN THE MEDIA/PRESSIONS SUR LES MEDIAS
Not
release for all journalists and writers
Turkish parliament has passed a new law that the Turkish
Press Council says will benefit 60 writers and journalists and free 32
convicted journalists in the next month, the Writers in Prison Committee
(WiPC) of International PEN reports. The law orders that many detained
or imprisoned journalists and writers be released and/or pardoned.
The WiPC contends that among those expected to be released
shortly are Oral Calislar, Yilmaz Odabasi, and Ismail Besikci. Turkish
president Suleyman Demirel signed the law, which the Turkish parliament
approved earlier, on 2 September. This decision comes after years of protest
and calls for an amnesty for journalists by many groups, including numerous
members of the International Freedom of Expression eXchange (IFEX). The
pardon does not extend to all, however, and repressive press freedom laws
remain intact in Turkey, say critics.
While the news undoubtedly signals a positive response
to the many groups who have long fought for such an amnesty, optimism is
overshadowed by the fact that the law does not apply to all. WiPC states
that those who are excluded by it are individuals, such as Esber Yagmurdereli,
who were convicted for their speeches rather than their writing. According
to WiPC, many individuals and groups both within and outside of Turkey
are criticizing this component of the law and are further cautioning that
the ongoing protection of those who will receive amnesty is not guaranteed.
Those released will be "on parole" for three years
and if an individual repeats the same "offence," they will be forced to
return to prison to complete their sentence, WiPC reports.
The changes only answer to part of an appeal made by
Reporters san frontières (RSF) on 10 August, in which RSF also asks
for "an amendment to the penal code and for the repeal of two clauses in
the anti-terrorist law." In spite of the fact that Turkey's constitution
includes articles that guarantee press freedom and that Turkey signed on
to the European Convention on Human Rights, RSF reports that "prison sentences
are frequently passed in Turkey for press offences, mostly for "incitement
to hatred (article 312 of the penal code), "insulting or deriding the nation
or the republic...or the security forces" (article 159), "publishing propaganda
for a terrorist organisation" (article 7.2 of the anti- terrorist law -
number 3713) or "propaganda against the indivisible unity of the state"
(article 8 of the same law)."
The WiPC states that "while the amnesty is welcome,
it does not amount to fundamental change - for this to occur, Turkey's
many repressive laws restricting freedom of expression, including its Anti-
Terror legislation, would have to be repealed." PEN has appealed to Demirel
to re-evaluate this repressive legislation, as well as to extend the same
amnesty to those being held for their speech. The WiPC will continue to
report on and monitor the progress of the amnesty in Turkey and can be
contacted at e-mail: intpen@gn.apc.org. (IFEX, 14 September 1999)
Police detain
Kurdish musicians
The local Kurdish singers Ali Aktas, Dilek Alpaslan,
Sedat Aslan and two others were detained on 14 and 15 September for having
sung in Kurdish at a fund-raising event organized by the Diyarbakir branch
of the Association of Physically Handicapped Persons on 7 September to
collect money for victims of the earthquake.
The singers were held in detention for ten hours before
being released. (Özgür Bakis, 16 September 1999)
Tarkan
veut acheter son service militaire
L'idole de la pop turque Tarkan, qui poursuit une carrière
prometteuse en Europe, a demandé à bénéficier
d'un projet de loi permettant aux Turcs de réduire à deux
mois leur service militaire en échange d'une somme rondelette, a
indiqué le 16 septembre à l'AFP son producteur à Istanbul.
"Nous avons déposé une demande le 15
septembre", a précisé Uygar Atas, de la compagnie de disque
Istanbul. "Tarkan projette de venir accomplir son service militaire en
février prochain", a-t-il indiqué.
Tarkan, 27 ans, qui réside à New-York
depuis trois ans, est menacé d'être déchu de sa nationalité
parce qu'il a laissé passer en avril la date butoir pour accomplir
son service militaire, obligatoire en Turquie pour une durée variant
entre 8 et 18 mois.
Le ministère turc de la défense veut
soumettre son projet de loi début octobre pour la rentrée
parlementaire. Le gouvernement espère ainsi renflouer ses caisses
après le violent séisme du 17 août qui a ravagé
le nord-ouest industriel de la Turquie, faisant plus de 15.500 morts.
Selon le projet, les Turcs qui n'ont pas encore accompli
leur service militaire et sont âgés de plus de 25 ans peuvent,
contre la somme d'environ 8.000 USD, réduire à deux mois
l'enrôlement sous les drapeaux.
Plus de 40.000 jeunes Turcs ont déjà
déposé une demande pour bénéficier de la future
loi, a précisé le ministre de la Défense Sabahattin
Cakmakoglu.
"Tarkan veut régler cette affaire, mais tout
dépend de la décision en octobre" au parlement, a ajouté
son producteur.
Né en Allemagne, le "prince du Bosphore", qui
a fait un tabac en France, en Belgique et en Allemagne, où il a
figuré au Top-10 des meilleures ventes de singles CD avec son tube
"Simarik" (gâté), était appelé sous les drapeaux
en novembre 1998.
Après avoir demandé un sursis, arguant
d'une tournée européenne, il avait refusé de rentrer
en Turquie, craignant de "compromettre" sa carrière "en venant en
Turquie pendant un an et demi". (AFP, 16 septembre 1999)
Libération
ou prise d'otage de l'écrivain Besikci
Un des plus célèbres prisonniers en Turquie,
le sociologue Ismail Besikçi, a été libéré
le 15 septembre 1999 de la prison de Bursa où il était enfermé
depuis le 13 novembre 1993. I. Besikçi, auteur de 36 livres, a purgé
18 ans de prison pour ses écrits dont la plupart touchent la question
kurde. Objet de poursuites incessantes de la part de l'Etat pour délit
d'opinion, 107 dossiers ont été instruits, 52 jugés
et une peine de 79 ans de prison et 8 milliards de livres turques d'amendes
avaient d'ores et été confirmées, 55 autres dossiers
restant toujours en jugement. Au total, plus de 200 ans de prison ont été
prononcés par les Cours de sûreté de l'Etat turques
à l'encontre d'Ismail Besikçi
Le sociologue doit sa libération conditionnelle
à la loi 4454 du 28 août 1999. Toute cousue de main, cette
loi relative à la presse et à l'édition, surseoit
la peine pendant 3 ans à condition que des faits identiques ne soient
pas reprochés à l'intéressé durant cette période.
Interrogé à sa sortie, I. Besikçi a déclaré
que ce n'était que la huitième fois où on l'autorisait
à sortir. " Ces sorties ne sont pas des libérations ( ) On
ne doit pas commettre les mêmes faits pendant trois ans. On dit que
l'opinion et l'expression de l'opinion sont des délits " a déclaré
I. Besikçi.
Ces libérations conditionnelles interviennent
à la veille de l'important voyage à Washington du Premier
ministre turc et aussi pour préparer un climat favorable à
la candidature turque avant le sommet européen de décembre
à Helsinki. En automne 1995, à la veille du débat
sur la ratification par le Parlement européen de l'Union douanière
avec la Turquie, le gouvernement turc avait remis en liberté une
centaine de prisonniers d'opinion. Les lois restreignant la liberté
d'expression restant inchangées la plupart d'entre eux sont depuis
retournés en prison. C'est ce qui risque de se passer pour l'expurger
de nombreuses dispositions attentatoires à la liberté.
Ces quelques libérations d'intellectuels visent
aussi à faire avaler à l'opinion turque la loi d'amnistie
prévoyant l'élargissement de près de 30 000 criminels
de droit commun, condamnés pour meurtres, détournements de
fonds, banqueroutes ou crimes mafieux. Une première mouture de cette
loi votée par le Parlement a suscité un tollé général
dans l'opinion, obligeant le président Demirel à opposer
son veto. Telle quelle, elle allait par exemple autoriser la libération
des auteurs de la tentative d'assassinat contre Akin Birdal, tandis que
celui-ci incarcéré pour délit d'opinion allait rester
derrière les barreaux. Les membres des gangs mafieux proches du
Parti d'Action nationaliste (MHP) au pouvoir, impliqués dans de
dizaines de meurtres et le trafic de drogue, allaient être libérés
tandis que les députés kurdes embastillés depuis mars
1994 pour délit d'opinion aller rester en prison. L'opinion publique
réclame une amnistie générale pour tous les prisonniers
politiques, qui se chiffrent à plus de dix mille, pour créer
un climat de paix sociale et de réconciliation. Le Parlement qui
doit, en octobre, débattre à nouveau de loi d'amnistie va-t-elle
en tenir compte? (CILDEKT, 23 septembre 1999)
Le
ministère condamné pour l'assassinat du journaliste
Le ministère turc de l'Intérieur devra
payer des compensations à la mère du journaliste turc Metin
Goktepe, battu à mort pendant sa garde à vue, pour négligence
dans l'affaire, a indiqué l'agence Anatolie.
Le ministère versera 500 millions de livres
turques (1.130 USD) à Fadime Goktepe, a décidé le
Conseil d'Etat, confirmant une décision en ce sens d'un tribunal
administratif d'Istanbul.
Le Conseil d'Etat fixera ultérieurement le montant
exact des compensations versées à la famille, en augmentant
la somme, a ajouté l'agence.
Journaliste de l'ex-quotidien de gauche Evrensel, Metin
Goktepe, 27 ans, avait été battu à mort par un groupe
de policiers, selon des témoins, après son arrestation en
janvier 1996 à Istanbul alors qu'il couvrait les obsèques
de deux détenus tués lors de la répression d'une mutinerie
dans une prison de la ville.
Goktepe avait succombé à une hémorragie
et son corps avait été retrouvé dans l'enceinte d'une
salle de sports du quartier d'Eyup, dans la partie européenne d'Istanbul.
Au total, 48 policiers avaient été initialement
inculpés dans cette affaire. En 1997, les cas des 11 principaux
prévenus avaient été séparés pour fixer
ultérieurement le sort des autres policiers, accusés seulement
de complicité.
En mai dernier, la cour d'assises d'Afyon (ouest)
a condamné six de ces policiers à sept ans et demi de prison
chacun pour "homicide involontaire". Cinq de leurs collègues ont
été acquittés pour "manque de preuves".
Les avocats de Goktepe ont estimé "insuffisantes"
les peines infligées aux 6 policiers et ont fait appel. (AFP, 16
septembre 1999)
Journalists
released, CPJ responds to amnesty law
Committee to Protect Journalists (CPJ) has written
to Prime Minister Bulent Ecevit in response to the Turkish parliament's
August approval of an amnesty law (law 4454 for 1999) that will secure
the release of a number of jailed journalists and writers imprisoned on
the basis of their published work and which is expected to temporarily
cancel dozens of other prosecutions pending in court.
CPJ welcomes the passage of this legislation, which
effectively postpones court cases and jail terms against individuals charged
or convicted for publishing news and opinions for a period of three years.
A number of unjustly imprisoned journalists and writers - thirty-two according
to the Turkish government - are expected to be released from prison in
the coming weeks, while dozens of other cases pending in court will also
be suspended.
CPJ has already received reports that a number of journalists
have been released. CPJ hopes that passage of this law is a first step
towards comprehensive reform of the host of laws that are used to criminalise
the profession of journalism in Turkey. While the amnesty law is a welcome
development, it is only a temporary solution to the larger problem of criminal
prosecutions of journalists. According to its text, if a journalist commits
a similar "offence" within the three-year probationary period, then he
or she will be required to serve all previous sentences in addition to
any new sentence confirmed by the courts. Similarly, cases pending in court
against journalists would be reactivated.
As with the limited amnesty for editors passed by parliament
in August 1997, the current amnesty law provides no guarantee that new
cases will not be filed against journalists for what they publish. Indeed,
almost as soon as the 1997 amnesty law went into effect, prosecutors began
flooding the Turkish court system with new cases against editors.
According to CPJ, in the absence of comprehensive legal
reform aimed at abolishing the repressive laws that are used to punish
free expression in Turkey, journalists will continue to find themselves
in court, and possibly prison, for merely practicing their profession.
CPJ hopes that the recent comments of Appeals Court Chief Justice Sami
Selcuk, who sharply criticised restrictions on freedom of expression and
urged constitutional reform, will bring needed urgency to this topic. (CPJ/IFEX,
20 September 1999)
WAN
wants further steps for press freedom
The World Association of Newspapers has welcomed the
release of one of Turkey's best-known imprisoned writers, Ismail Besikci,
but says the action failed to address the underlying problem of press freedom
restrictions in Turkey.
While welcoming the decision to release Mr. Besikci
and other journalists, the Paris-based WAN condemned the terms of the amnesty,
under which the journalists can be returned to prison if they commit the
same "offense" within three years. WAN urged Ankara to repeal its draconian
press laws.
"Turkey should be commended for releasing journalists
and writers who should not have been imprisoned in the first place," said
the WAN Director General, Timothy Balding. "We hope the Turkish government
will take the next step and stop jailing journalists who are simply doing
their jobs."
Mr. Besikci, author of numerous books on the Kurds
in Turkey, had been jailed most recently in 1993 and faced charges that
carried penalties of up to 100 years in detention. He was released on 16
September, along with cartoonist Dogan Guzel, on an amnesty signed earlier
this month by President Suleyman Demirel.
According to reports, the Turkish Press Council said
60 journalists and writers would benefit and the government said 32 would
be freed in the course of the following month.
Along with other international organizations, WAN conducted
an international campaign for Mr. Besicki's release, recruiting dozens
of newspaper executives world-wide to write to both the Turkish government
and their own governments urging his release.
"The Turkish amnesty is further evidence that such
campaigns are effective -- that governments can be convinced it is in their
best interests to respect the basic rights of their citizens," said Mr.
Balding.
According to reports, Mr Besikci intends to continue
writing. Although his newspaper has been banned, he will write for other
newspapers and intends to publish a book in the near future.
"Under international conventions, he has the right
to express himself without fear of being returned to jail, and we hope
that Turkey will realize it is in the country's best interest to keep him,
and other journalists, out of jail," said Mr. Balding.
The Paris-based WAN, the global organisation for the
newspaper industry, defends and promotes press freedom world-wide. It represents
15,000 newspapers; its membership includes 61 national newspaper associations,
individual newspaper executives in 93 countries, 17 news agencies and seven
regional and world-wide press groups. (WAN, 21 September 1999).
Last
one-month press freedom violations in Turkey
o Nadire Mater, who represents Reporters sans frontières
in Istanbul and works for the IPS press agency, will appear before an Istanbul
court on 29 September. She is charged because of her book titled "Mehmet's
Book", which includes interviews with soldiers who did their military service
in the emergency region (OHAL, in south-east Anatolia). The journalist,
accused of "insulting the army" under Article 159 of the Penal Code, faces
a six-year prison sentence if convicted. Reporters sans frontières
asks that the charges against the journalist be dropped.
o On 27 August, Aydin Korkmaz, editor-in-chief of Yeniden
Yeni çesme, in Izmir, voluntarily surrendered at the Urla prison,
to
serve his thirteen-month and six-day prison sentence, imposed by the Izmir
State Security Court. The journalist was sentenced under Article 312.2
of the Penal Code ("incitement to hatred") and Article 8.1 of the Anti-terrorist
Law ("propaganda against the unity of the State"), because of an editorial
titled "Celebration on 1 May, sadness on 6 May ?" Reporters sans frontières
is asking for the immediate release of Adyin Korkmaz: the journalist did
nothing more than passively express his opinion.
o On 2 September, Yalçin Küçük,
a journalist of the far-left magazine Hepileri and a writer, received an
eighteen-month prison sentence from the Malatya State Security Court No.
1, under Article 8.1 of the Anti-terrorist Law ("separatist propaganda"),
because of a speech he delivered in 1993. On 14 September, the High Court
confirmed the three-year and nine-month prison sentence passed against
Yalçin Küçük by the Ankara State Security Court
No. 2, under Article 169 of the Penal Code, for having "facilitated the
work of the PKK through propaganda". The journalist is currently jailed
at the Gebze prison in Izmit because other trials are currently underway
before the Istanbul courts. Yalçin Küçük is jailed
since 29 October 1998. Reporters sans frontières renews its appeal
for the journalist's unconditional release.
o On 2 September, the one-month suspension of the far-left
monthly Devrimci Cözüm, which had been confirmed by the High
Court on 29 July, took effect. The editor-in-chief, Neriman Tufan, was
sentenced to pay a fine of close to 158 million Turkish pounds (340 Euros)
because of four articles on the pro-Kurd party Hadep and on the disturbances
during the Kurdish new year, published in the 7 March 1998 issue. The requested
prison sentences, notably under Article 8 of the Anti-terrorist Law ("separatist
propaganda") and Article 6 ("distribution of terrorist organisations' declarations"),
were converted to fines, after the journalist was able to prove that she
had not penned the articles. Reporters sans frontières is asking
that the magazine be allowed to publish anew.
o On 24 August, the High Board of Radio and Television,
RTÜK, suspended the national station Kanal 6 for one week under Article
4 (j) of the Press Law because of "remarks which go beyond the limits of
criticism and are slanderous for individuals and institutions". According
to Reporters sans frontières' sources, the government asked the
RTÜK to make this decision following the station's criticisms of the
organisation of Turkish rescue efforts after the 17 August earthquake.
During the Council of Ministers meeting of 22 August, Ecevit allegedly
told State Minister M. Yalova that "certain media are doing a poor job"
and that it was necessary to "have discussions with the RTÜK to put
a little order in the situation." The prior evening, the semi-official
Anatolia agency had reported statements by the superior administrative
officer which criticised the press for "focusing exclusively on foreign
rescue workers and ignoring Turkish soldiers." That same day, representatives
of the government agencies responsible for rescue operations refused to
speak to journalists. Reporters sans frontières condemns this sanction
and requests its annulment.
Reporters sans frontières applauds the 28 August
adoption of Amnesty Law 4454 on the press, which notably allowed for the
release of four journalists: Ismail Besikçi, Hasan Küçükoba,
Dogan Güzel and Nuray Yazar. However, the organisation considers the
suspension of the prosecution of journalists for a three-year period to
be an insufficient step which may compel journalists to practice self-censorship.
In reality, if the beneficiaries of this new law were
sentenced anew in a press related matter during the probation period, the
clemency measure would not apply: they would then be forced to serve the
prison sentences from which they have been absolved. Reporters sans frontières
again calls for the Turkish government to annul prison sentences passed
for press law violations, and asks for the abolition of Articles 8 and
7.2 of Anti-terrorist Law No. 3713, regarding "propaganda" offences, and
the abolition of prison sentences, provided for in Articles 312 and 159
of the Penal Code, which punishes journalists who have passively expressed
their opinions.
In addition, Reporters sans frontières continues
to ask for:
- the immediate and unconditional release of the following
four journalists: Yalçin Küçük, of the leftist
weekly Hepileri, detained on 29 October 1998 Makbule Türk, of the
far-left periodical Alinterimiz, detained on 29 July 1999 Ayten Öztürk,
of the far-left weekly Kurtulus, detained on 13 October 1997 Hasan Özgün,
of the far-left daily Özgür Gündem, detained on 10 December
1993
- a fair and impartial trial for the following two
journalists: Asiye Zeybek Güzel, of the far-left weeklies Isçinin
Yolu and Atilim, detained on 22 February 1997 Nureddin Sirin, of the Islamist
weekly Selam, detained on 6 February 1997. (RSF, 21 September 1999)
Le chanteur
kurde Sivan Perwer censuré
Alors que la communauté internationale regarde
d'un bon
oeil les promesses de réforme annoncées par
les autorités turques, la Turquie continue de priver les Kurdes
des droits culturels fondamentaux. C'est ainsi que le dernier album intitulé
" Hêviya Te " [ndlr : En t'attendant] du chanteur kurde Sivan Perwer
a été frappé du sceau de la censure par décision
du 3 septembre 1999 du ministre de la culture turque.
L'album a été interdit des boxes et les
responsables de la production Ses Plak ont été placés
en garde-à-vue.
Remarquable coïncidence, le 3 septembre même,
le chef d'état-major turc, Huseyin Kivikoglu, déclarait dans
une réunion en présence de journalistes que les cassettes
en kurde étaient librement distribuées en Turquie et que
la langue kurde était nullement interdite.
Pourtant, au total 226 cassettes kurdes ont été
interdites à la vente et à la distribution ces cinq dernières
années par la super-préfecture de Diyarbakir. Celles qui
reçoivent le visa des autorités ne restent dans les boxes
qu'un seul mois et sont ensuite saisies. Sivan Perwer qui chante en kurde
reste le musicien le plus censuré en Turquie mais les groupes ou
chanteurs kurdes qui s'expriment dans les deux langues ou encore seulement
en turc comme Ahmet Kaya sont également poursuivis, jugés
et condamnés par les autorités turques. Dans ce triste inventaire
se trouvent aussi des cassettes de mélodies kurdes sans paroles
jouées lors des mariages dans la région. (CILDEKT, 23 Septembre
1999)
Islamist
daily newspaper confiscated
On 27 September 1999, an Istanbul State Security Court
banned distribution of the 27 September edition of the Islamist daily "Akit".
Copies of the newspaper were seized from the paper's head office and reportedly
from kiosks in Istanbul.
The seizure stems from an item published in the newspaper
titled "Open Letter," written by veteran columnist Abdurrahman Dilipak.
The column, an open letter to Prime Minister Bulent Ecevit on the occasion
of his state visit to Washington, DC, strongly criticised the Turkish government
on several issues, including state restrictions on the use of headscarves
by women. In the column, Dilipak asked the prime minister: "Could you tell
me how you will defend yourself against the questions about hundreds of
teachers and students that you threw away from their schools just because
they were wearing headscarves...?"
The court charged that the column constituted "incitement
of the people against the state."
Dilipak, who has been the target of dozens of legal
suits in response to his published columns, also faces possible charges.
(CPJ/IFEX, 27 September 1999)
CPJ
special report on forbidden speech in Turkey
The Committee to Protect Journalists (CPJ) is pleased
to announce the Web publication of Crossing the Line: Examples of Forbidden
Speech in Turkey. The report features translated, annotated versions of
actual articles, cartoons, and photographs that Turkish authorities used
as evidence in cases brought against journalists under one of the several
vaguely-worded statutes used to restrict freedom of expression in Turkey.
Turkey has a press that in many ways is as lively as
any in Europe. But when they write about issues at the heart of modern
Turkish politics - political Islam and Kurdish nationalism in particular
- Turkey's journalists cross into a minefield. In their zeal to control
national discourse, political and military leaders have criminalized journalism,
jailing reporters and editors for merely profiling a Kurdish leader, interviewing
disgruntled Turkish soldiers, or suggesting that the military wields too
much power.
In July 1999, CPJ published Turkey: Criminal Prosecutions
of Journalists, a report on state repression of independent Turkish media.
Of the 27 recent cases in our report, we have selected a sampling and offer
here the raw evidence used to charge or convict those journalists whom
Turkey contends have crossed the line.
On August 28, the Turkish parliament approved an amnesty
bill that will secure the release of a number of journalists and writers
who were jailed on the basis of their published work. The law was signed
by President Suleiman Demirel on September 2. The new legislation "freezes"
court cases or jail terms against individuals charged or convicted of "crimes"
committed through the media for a period of three years. A number of journalists
and writers - 32 according to the government - are expected to be released
from prison in the coming weeks. Dozens of other cases pending in court
will also be suspended, including many of those documented in CPJ's July
report.
The new law is a welcome development, but only limited,
temporary relief to Turkey's press freedom problem. According to the law's
text, if a similar "offense" is committed within the three-year period,
those amnestied will be required to serve their previous sentence in addition
to any new sentence confirmed by the courts. Similarly, court cases pending
against journalists would be reactivated.
And journalists who committed "crimes" prior to April
23, 1999 will not qualify for the amnesty. This arbitrary cutoff date allowed
a Turkish court to bring fresh charges against Nadire Mater, who crossed
the line with her interviews with Turkish soldiers. Just weeks after the
amnesty was approved, the court charged Mater with insulting the military.
So while some will benefit from the amnesty, all of Turkey's journalists
still run the risk of crossing that invisible line. (CPJ/IFEX, 28 September
1999)
Une
journaliste jugée pour insulte à l'armée
Le procès pour "insulte à l'armée"
d'une journaliste turque, Nadire Mater, auteur d'un livre d'entretiens
avec des vétérans de la lutte contre la rébellion
kurde de Turquie, s'est ouvert le 29 septembre devant une Cour d'assise
d'Istanbul.
"Le livre de Mehmet", paru en avril et rapidement devenu
un best-seller, est le premier récit vécu de l'intérieur
de la lutte des soldats turcs contre le PKK dans le sud-est.
L'ouvrage a été interdit par un tribunal
d'Istanbul le 23 juin, après s'être vendu à 15.000
exemplaires en deux mois.
Nadire Mater, 50 ans, et son éditeur Semih Sokmen
sont jugés aux termes de l'article 159 du code pénal, qui
prévoit jusqu'à six ans de prison pour insulte aux forces
armées.
Mme Mater a défendu son livre devant les juges
en arguant que son interdiction "viole la liberté d'expression"
des 42 conscrits cités dans son ouvrage. "Les soldats ne peuvent
s'exprimer. L'interdiction pesant sur le livre le démontre", a-t-elle
estimé, citée par l'agence Anatolie.
Sa mise en accusation a provoqué une vague de
protestation d'écrivains et de journalistes, dont Yasar Kemal et
Orhan Pamuk.
Ils ont relevé qu'elle était punie non
pas pour l'expression d'opinions personnelles, mais pour la publication
de témoignages de première main sur le conflit dans le sud-est.
Son éditeur, M. Sokmen, propriétaire
de la maison d'édition Metis, a déclaré que le livre
n'était pas un ouvrage sociologique ou politique mais un livre "de
partage des souffrances".
L'ouvrage dresse un tableau de la guerre contre le
PKK qui contraste avec la version officielle d'une lutte héroïque
et patriotique contre le terrorisme.
De nombreux vétérans y expriment une
profonde désillusion sur les moyens et les buts de la guerre. Plusieurs
témoignages décrivent les meurtres de civils soupçonnés
de sympathies avec le PKK commis par l'armée, et l'évacuation
forcée de villages ensuite incendiés.
D'autres recrues se plaignent que seuls paysans et
ouvriers soient envoyés au front, tandis que les fils de familles
riches et influentes y échappent.
Le procès a été ajourné
à une date ultérieure.
Nadire Mater est la représentante en Turquie
de Reporters Sans Frontières (RSF), qui défend la liberté
de la presse . (AFP, 29 septembre 1999)
KURDISH QUESTION:QUESTIONE
KURDE
HADEP Elects New Leader
Turkey's pro-Kurdish party HADEP elected Ahmet Turan
Demir as its new leader September 8 for what delegates hope will become
an era of greater freedoms for Turkey's ethnic Kurds.
Demir, a retired civil servant, was the sole candidate
for leadership of the People's Democracy Party.
He replaces Murat Bozlak who was forced to resign two
months ago after an appeals court upheld a one-year prison sentence against
him.
The court ruled that a speech Bozlak gave in September
1993 calling for peace in the largely Kurdish southeast amounted to "inciting
racial hatred."
Demir said a decision by autonomy-seeking Kurdish rebels
to lay down their arms and withdraw from Turkey had created an atmosphere
for peace and has given the government a chance to address Kurdish demands
for increased cultural rights.
"An opportunity for a lasting solution, for more democracy
has come about," Demir told The Associated Press. "It is an opportunity
for pressures on the language to be lifted, and for a wider ethnic identity
to be recognized."
The party won mayoral seats in several cities in the
southeast in April elections but failed to pass the 10 percent threshold
to enter parliament. (AP, 8 September 1999)
Un
haut responsable du PKK jugé à Ankara
Le procès d'un haut responsable présumé
de la rébellion kurde, Cevat Soysal, capturé en juillet en
Moldavie par des agents turcs, s'est ouvert le 16 septembre devant la cour
de sûreté de l'Etat (DGM) d'Ankara, a indiqué la chaîne
de télévision privée NTV.
Le parquet a requis la peine de mort contre Soysal,
37 ans, pour trahison et séparatisme, au terme de l'article 125
du code pénal.
Selon l'acte d'accusation, Soysal, qui bénéficiait
de l'asile politique en Allemagne, était responsable de la branche
européenne du PKK et responsable de l'entraînement des militants.
Il a ordonné l'attentat le plus sanglant commis
en Turquie après la capture d'Ocalan, une attaque à la bombe
contre un centre commercial à Istanbul qui avait fait 13 morts le
13 mars, selon l'acte d'accusation.
Le document affirme que des centaines d'attentats à
la bombe, incendies, grèves de la faim et tentatives d'attentat
suicide ont été perpétrés en Turquie sous ses
ordres.
Ocalan avait été capturé mi-février
au Kenya et ramené en Turquie par un commando turc. Il a été
condamné à mort fin juin pour trahison et séparatisme.
La sentence doit être examinée par la cour de Cassation en
octobre.
Sa capture avait été suivie par une vague
d'attentats dans les grandes villes turques qui avait fait plus de 20 morts.
D'importantes mesures de sécurité avaient
été déployées le 16 septembre autour du tribunal
pour l'arrivée de Cevat Soysal, qui est resté dans une voiture
pendant que les soldats écartaient les nombreux journalistes présents.
Un soldat a même pointé son arme vers un cameraman pour le
dissuader de filmer, selon les images diffusées par NTV.
Soysal, qui souffre d'une hépatite B, était
apparu extrêmement affaibli et tenant à peine sur ses jambes
lorsqu'il avait comparu fin juillet devant un procureur de la DGM d'Ankara.
Ses avocats en Allemagne ont déposé plainte
contre la Turquie auprès de la Cour européenne des droits
de l'Homme, soulignant qu'il avait été capturé dans
des conditions illégales.
Le chef de la diplomatie allemande Joschka Fischer
a demandé à Ankara d'enquêter sur les accusations de
torture sur la personne de Cevat Soysal portées par sa femme. (AFP,
16 septembre 1999)
Le
PKE rejoint le Congrès national du Kurdistan
Le Parlement kurde en exil (PKE), basé à
Bruxelles, a décidé le 26 septembre de rejoindre le Congrès
national du Kurdistan (CNK) créé en mai dernier, a-t-on appris
auprès de l'un de ses responsables.
La proposition de rejoindre le CNK a été
adoptée à une forte majorité par le PKE réuni
à Bruxelles en assemblée générale, a indiqué
ce responsable.
Créé le 12 avril 1995 à La Haye,
le PKE est considéré par Ankara comme l'émanation
en Europe du PKK.
Le regroupement au sein du Congrès national
du Kurdistan était l'un des objectifs du PKE et figurait explicitement
dans ses statuts depuis sa création en 1995, a-t-on souligné
au Parlement kurde.
Le PKE avait mis en place en 1997 un comité
préparatif à la création du Congrès national,
qui a entrepris des consultations avec des représentants des partis
politiques kurdes, des associations culturelles et des personnalités.
La création du CNK a été officiellement proclamée
le 26 mai à Amsterdam (Pays-Bas).
Selon le responsable du PKE, la grande majorité
des courants politiques kurdes de Turquie sont représentés
au sein du CNK. Pour l'instant, il est prévu que cette organisation
poursuive ses activités à Bruxelles. (AFP, 26 septembre 1999)
L'armée
poursuit son incursion dans le nord de l'Irak
Des milliers de soldats turcs poursuivaient le 29 septembre
une incursion dans le nord montagneux de l'Irak pour combattre les rebelles
du PKK, a-t-on appris auprès de sources de sécurité
locales à Diyarbakir (sud-est).
Ces sources n'ont pas précisé le nombre
de soldats engagés mais selon le quotidien de centre-gauche Cumhuriyet,
5.000 hommes participent à l'opération, lancée depuis
trois différents points à la frontière.
Les soldats sont appuyés par des hélicoptères
et des "protecteurs de village", miliciens kurdes pro-gouvernementaux armés
par l'Etat, selon le journal. Des peshmergas du Parti Démocratique
du Kurdistan (PDK) du chef kurde irakien Massoud Barzani aident les forces
turques, selon Cumhuriet.
Le PDK est l'allié de l'armée turque
depuis mai 1997 contre le PKK dans le nord de l'Irak.
L'armée turque lance fréquemment des
opérations contre les rebelles du PKK dans le nord de l'Irak, qui
utilisent comme base arrière cette région échappant
à l'autorité de Bagdad depuis la fin de la guerre du Golfe
en février 1991, et contrôlée par les Kurdes d'Irak.
(AFP, 29 septembre 1999)
MINORITIES/MINORITES
Turkish
Police Arrest Two Christians in Istanbul
Two Christians manning a religious bookstand at a
local fair in suburban Istanbul were detained August 3 by Turkish police
and accused of selling books in a public place without official permission.
Australian Ian McLure, who has worked as an English
teacher in Turkey for the past 12 years, was arrested along with a Christian
of Turkish citizenship as they sold books at the summer Entel Bazaat in
Avcilar, a coastal suburb along the western edge of Istanbul.
McLure, 48, was released on August 5 from Istanbul's
security police headquarters, several hours after a representative of the
Australian Consulate visited him in the foreigners' detention center. His
Turkish companion was released the previous afternoon.
Although no charges were pressed against the Turk,
McLure was fined 15 million Turkish lira ($35) by a public prosecutor in
Kucukcekmece for violating Article 534 of the Turkish Penal Code. The often-ignored
statute has been enforced in recent weeks by Turkish authorities to stop
a proliferation of streetside booksellers of all types, including religious
ones.
McLure's court-appointed lawyer, Yilmaz Aslan, told
Compass that McLure's August 5 payment of the fine closed the prosecutor's
case against his client.
However, the Australian learned just before his release
that a new court case had been opened against him. McLure is reportedly
accused of being "illegally employed" selling books, which police said
was not permissible under his work permit allowing him to teach English.
Accordingly, security police confiscated McLure's passport,
forbidding him to leave the country. For the next few months until his
case is heard, he is required to report to police headquarters every Monday.
The Australian said his consulate representative signed documents agreeing
that the Australian authorities would not issue him another passport while
the case is under Turkish judicial review.
McLure said he was greatly relieved when his companion
was released and all charges were dropped against him. However, Compass
has confirmed that the Turkish Christian was beaten and threatened by the
police with physical attacks against his wife and small children. In his
late 30s, the arrested Turk had converted to Christianity 10 years ago.
Under Turkey's secular laws, he formally changed his religious identity
from Muslim to Christian when he was baptized six years ago.
On July 16, a group of European tourists in Istanbul
were called into the police station and subjected to hotel searches and
confiscation fo New Testaments and Christian materials in their possession.
They were released a few hours later. The same week, security police arrested
three Christians working at a bookstand sponsored by Good News Publishers
at a city fair in Izmir and confiscated their entire book stock. Two Turkish
citizens, both converts who had changed their religious identity papers,
were detained and interrogated overnight along with a Korean national.
All three were released the following day. (Compass Direct-HRWF,23.09.1999)
Christian
US Tourists Arrested in Izmir
Turkish security police arrested and deported 15 American
students from the Aegean port city of Izmir in late July for conducting
religious surveys and distributing Christian literature in a local park.
Detained on the evening of July 28, the 15 American
were held for some 30 hours before being put on a flight to Chicago in
the early hours of July 30. The students from the U.S. state of Arkansas
had been scheduled to tour across Turkey until August 18.
A South African accompanying them was not released
until late on July 31, after Ankara officials apparently informed the Izmir
police they could not legally deport a foreigner who had official residency
in Turkey.
Police required the group to move out of their hotel
with their suitcases; the police searched all their belongings. The students'
personal Bibles, handwritten journals and all Christian materials found
in their possession were confiscated and not returned.
The entire group reportedly sat in the hallway of the
police station throughout the first night, while they were taken one by
one for questioning. Each signed statements in Turkish that the officials
said were admissions that they had been handing out "religious propaganda".
Two of the group's representatives were brought before
the public prosecutor late the following afternoon. The magistrate never
addressed or questioned them during the courtroom proceedings, which they
said lasted less than five minutes, and no translator was provided.
As they left, the officer accompanying them said all
the charges had been dropped and they were free. However, they were then
handed over to a representative of the Foreign Ministry, who told them
they would each have to pay $125 to change their plane tickets and leave
the country immediately.
Several students said they were told that they were
being required to leave "for their own safety," allegedly because Muslim
extremists were upset about their "missionary activities". However, they
said officials at the U.S. Consulate in Izmir assured them that their lives
were never in danger.
After being placed in cells temporarily, the Americans
were relocated late that night in a hotel, remaining under police supervision
until they left for the airport, where airline personnel were given custody
of their passports.
Turkey's flamboyant press jumped on the story promptly,
with banner headlines ranging from "Missionaries Caught Red-handed" to
"Apostles of Separatism."
The sensationalist daily Star claimed the 16 Christians
were handing out $100 bills to win converts, holding secret worship services
and targeting university students of ethnic Kurdish backgrounds. The final
allegation was apparently based on finding in someone's luggage a single
copy of a leaflet entitled, "Who are the Kurds?".(Compass Direct-HRWF,
24.09.1999)
Turkey's
Armenian Community Reiterates
The leader of Turkey's largest Christian community
met with government leaders in mid June, presenting Turkish Prime Minister
Bulent Ecevit with a file highlighting five "institutional dilemmas" facing
the Armenian community.
During a half-hour meeting in ankara with Ecevit on
June 16, Armenian Patriarch Mesrob II explained that while citizens from
the religious minorities enjoy equality before the law with other Turkish
citizens in terms of economic, social and religious freedoms, the same
freedoms do not always extend on an institutional basis to their minority
communities.
Noting that Ecevit's new coalition government had begun
an ambitious attempt to modernize the nation's laws, Patriarch Mesrob told
the prime minister that the Armenian community would be "pleased if we
are able to receive our share" of these legal reforms, the weekly Agos
newspaper reported on June 18.
"I confess that I have learned some problems I did
not know about," Ecevit reportedly told the patriarch, after reading the
details contained in the eight-page report.
In practical terms, the file called for a thorough
updating an reworking of the regulations and bylaws governing minority
foundations, most dating back to the 1930s.
At the top of the Armenian community's concerns was
the steady government confiscation of the property of its religious trusts
since a 1974 Supreme Court of Appeals ruling, now considered a legal precedent
for handling all minority trusts.
The decision defined such foundations as "non-Turkish",
and therefore forbidden to either buy or sell real estate acquired since
1936, when the government asked for a list of the foundations' property
and unmovable assets. Any land, building or real estate donated to or purchased
by Armenian religious trusts since that time now legally reverts to the
state, without any remuneration - albeit in a lengthy judicial process
as long as 10 years or more.
A second slow-paced tourniquet on Armenian-owned foundations
is being applied through an antiquated system of electoral districts within
Istanbul, where Armenians no longer cluster in the same residential areas.
Under current Turkish legal restrictions, those who have moved away from
these neighborhoods are no longer eligible to vote for or serve on the
administrative boards of the respective trusts. A a result, elections are
barred indefinitely, financial transactions are blocked and trusts are
in danger of being closed down by the state.
Still another dilemma is posed by a 1981 decree requiring
all Armenian religious trusts to shoulder a five-percent tax to pay for
government inspections and audits. Greek Christian and Jewish trusts, like
all Muslim foundations, are exempt from this tax.
Non-profit Armenian institutions such as shools and
hospitals are also required by the Ministry of Finance to pay corporate
income taxes, since these community charities charge for their services.
However, all these trusts are debit operations subsidized from within the
community.
A final concern focused on the uncertain future of
Holy Cross High School, originally opened to train Armenian clergy. Since
1985, the government has refused to approve elections for the school board.
Now, 18 years after the last election, only a few school board members
are still living, with no government permission in sight to elect new administrators
to keep it in operation.
"Some of these issues are very difficult," the patriarch
commented. "But that doesn't make it all just. So we are encouraged by
reports that in fact the government is working on it now."
The state protocol visit by Patriarch Mesrob II, his
first with leaders of the Turkish government in Ankara since his enthronement
in November 1998, was occasioned by the forming of a new coalition comprising
the 57th government of Turkey.
In a subsequent meeting in early August with the visiting
U.S. assistant secretary of state for democracy, human rights and labor,
Harold Koh, the Armenian patriarch told Koh that his church had abandoned
the idea of reopening its seminary, closed down in the 1970s.
Although he noted that there was "not even one Christian
seminary in Turkey," Patriarch Mesrob commented that the Muslim and Jewish
communities were not allowed to have religious training institutions, either.
"We are rather seeking ways of implementing an inter-disciplinary
course of university-level studies leading to a Bachelor of Liberal Arts
in Christian Theology," the patriarch said.(Compass Direct-HRWF, 24.09.1999)
Police
cut short religious group's services
The Izmir Police Department took members of the Community
of Jesus the Messiah into custody on September 12 for operating without
the required state permission, police said. Among those taken in were three
Koreans, two Americans, one Austrian and 34 Turks.
The 40 arrested were released without charges by the
Izmir public prosecutor on September 13 after giving statements.
The sect maintains that it has applied for legal registration.
The head of the Community of Jesus the Messiah, Zekai
Tanyar, said the church is part of the Turkish Independent Protestant Communities,
and meets at the same address every Sunday, adding that according to Article
24 of the Constitution this is legal and takes place with the full knowledge
of the local administration.
Tanyar related to the press how services on Sunday
were disrupted when the Izmir police, accompanied by Star TV, entered the
premises and arrested the 40-member congregation. He adds that the Izmir
Police Department took similar action one year ago, and the Izmir public
prosecutor did not bring any charges. Tanyar questions why, in light of
this, Izmir police interrupted services again.
Referring to Star TV's role in this latest incident,
Tanyar said that parts of the media want to create sensationalist news,
asserting that this is behind their disrespectful and aggressive approach
to the Turkish Independent Protestant Communities. (Turkish Daily News
, September 14, 1999)
Satanism
phobia in Turkey turns into witch hunt
In an apparent overreaction to a gory ritual murder
that shocked Turkey last week, police countrywide have been detaining hundreds
of youths who fit their idea of a satanist, the Turkish media reported
on September 24.
"Take off your ear studs, hide your tattoos," warned
the daily Sabah on its front page on September 23.
Newspapers and television news programs have been full
of images of young men being handcuffed and taken away because they displayed
one or more of the outward signs police associate with devil worshippers.
These include face jewellery, tattoos, long hair or
shaved heads, goatees and black t-shirts -- especially those bearing the
logos of heavy metal bands.
Newspapers have been divided in their reactions.
"Not everyone wearing a black t-shirt is a satanist,"
wrote the senior editorialist of the mass daily Hurriyet. "This is almost
turning into a witch hunt out of the Dark Ages."
"The hunt continues" for satanists, wrote Sabah on
September 24, reporting more than 100 arrests in Istanbul and more in the
southern provinces of Adana and Icel.
Even the semi-official Anatolia news agency reported
three teenagers, "suspected leaders of a group of 70 satanists" detained,
then released in the western town of Aydin.
Sabah singled out one of those arrested in Istanbul
-- a grade school teacher who allegedly moonlighted as the operator of
a tattoo parlor "for satanists" -- as a "Teacher by day, devil by night."
A columnist for the center-left Cumhuriyet recounted,
tongue in cheek, how police proudly announced the seizure of "the satanists'
publication" -- issues of "The Ghost Ship", an art magazine published by
academics and students at Istanbul's respected Bogazici University.
The furor was sparked when police September 20 arrested
three avowed satanists who admitted to the ritual murder in a cemetary
of a young woman to appease the devil so he would stop earthquakes hitting
Turkey.
Popular newspapers later reported that a number of
apparently unexplained teenage suicides in Istanbul and in the provinces
could be linked to satanist cults.
Cumhuriyet accused the popular press of stoking public
horror at the killing and raised the specter of lynch mobs going after
any goateed youth dressed in black.
An editorialist in the liberal newspaper Radikal asked
whether the mass arrests of innocent people -- almost all of the detained
were released -- who dress differently were "an implicit attempt to punish
those who are not in the mainstream."
If that is the case, he wrote, "this is first of all
a violation of human rights and democracy."
"Moral void" resulting from a lack of religious education
is responsible for satanism, wrote a columnist in the right-wing islamist
Turkiye, adding: "If the need to believe in Allah is not taught to children
at a proper age they will become atheists, satanists or Jehovah's Witnesses.
"To fill the moral void, they will first resort to drink, sex and drugs,
then to satanism, necrophilia, drinking the blood of cats and other savage
things not even animals would do," he wrote. And the directorate
of religious affairs promised a special sermon on satanism in mosques across
the country after noon prayers on Friday. (AFP, 24 septembre 1999)
Turkish
Protestant Church Remains Sealed in Izmir
Despite a high-level meeting between the Turkish Interior
Minister and local Protestant leaders this week, a Christian church raided
by security police 12 days ago remains sealed in the Aegean port city of
Izmir. Three representatives of the Independent Turkish Protestant Churches
met this past Monday with Interior Minister Saadettin Tantan about the
September 12 incident, which had attracted Reuters, Associated Press and
BBC coverage internationally.
Turkish police arrested 40 Christians at Sunday morning
worship services of the Izmir Fellowship of Jesus Christ, accusing the
gathering of being an "illegal" church. After 24 hours in police detention,
the 35 Turks and five foreigners were released by order of the Izmir Public
Prosecutor, who ruled that the congregation's activities in their place
of worship were protected under constitutional guarantees of freedom of
worship and belief.
However, Izmir security police have refused to unseal
the church doors until they receive written orders to do so from their
superiors in Ankara.
According to Izmir pastor Zekai Tanyar, Minister Tantan
"listened carefully" during their 25-minute audience, asking a number of
questions regarding the legal status of Turkish Protestant Christians,
estimated to number less than 2,000.
The minister promised to study the background file
presented to him by the three pastors, to ensure that their legal rights
to freedom of religion were expedited. Under Turkish law, the authorities
must be informed in writing of all designated places of worship, but no
formal registration or permission process is required.
Meanwhile, the congregation remains shut out of their
own facilities, purchased in 1994 in Izmir's Karatas district. Last Sunday,
the Turkish congregation was invited to worship with the Lighthouse International
Church, an English-language Protestant church in Izmir's downtown Alsancak
district.
On Tuesday, the church sent a petition to the Izmir
Governor to re-open the church, attaching the prosecutor's written decision
that there were "no grounds for further legal action" against the defendants.
However, the petition had to be routed through Izmir's security police
headquarters, which sent it off to Ankara, not to the governor's office.
Izmir security police insist that the church is required
by administrative laws to obtain the written permission of all the other
owners in the building to use their facility for religious worship. According
to Erdem Canitez, the church's legal counsel, the statute in question simply
gives neighboring owners the right to file a legal protest if they have
any complaints against each other. In mid-August, the church's lawyer had
filed a case in the administrative courts to clarify the dispute.
"Twice now the prosecutors have ruled that the police
are misinterpreting the law," Tanyar said. "So my question is, shouldn't
the police wait for the court's ruling on this before taking any action?"
"We don't mind in the long term waiting for the court
to decide on certain procedures," the pastor told Compass. "But in the
meantime, it is just unacceptable to have the church sealed, and to be
treated in this way." According to their lawyer, it could take up to a
year for the courts to rule formally on this legal technicality.
Tanyar admitted that he was still "uncomfortable" with
the fact that the 40 Christians were arrested, interrogated by the Terrorism
Division and kept in detention for 24 hours, but they were never allowed
to come before the prosecutor and give their defense.
Several national newspaper columnists spoke out sharply
this week against the police action, as well as the curious link with a
private TV channel and newspaper that tried to exploit the arrests.
"Radikal" columnist Arda Uskun questioned on September
20 why -- after the church had met openly and officially for six years
-- the police interrupted them during worship and hauled them off forcibly
one by one, like guilty criminals. "The apparent 'crime' was to be both
a Turk and a Christian," Uskun concluded.
Columnist Turan Kalkan in the conservative Muslim daily
"Zaman" termed the unprecedented police disruption of a Christian worship
service something "hardly found in the 16th century," describing it as
behavior "unbecoming to our government."
"This event casts a pall over all the hard work done
to attract tourists to Turkey and its image abroad," admitted Serdar Alyamac
in Monday's "Turkish Daily News." In the wake of terrorist attacks by Kurdish
separatists and then the devastating August 17 earthquake, the Turkish
Tourism Ministry has pinned its hopes on a "faith tourism" build-up for
the year 2,000 to improve 1999's dismal tourism showing.
"Making religion the focus of sensationalist news is
treading on dangerous ground," Alyamac stressed, stating that it "should
not be allowed, especially when it is a groundless attack."
As chairman of the Turkish Pastors Council, Ankara
Pastor Ihsan Ozturk sent an e-mail message last week to the Turkish mainline
media, who had at that point paid scant attention to the incident.
"If the police in a European country had sealed up
a mosque and hauled off in buses the Muslims worshipping there under arrest,"
Ozturk asked pointedly, "what would our reaction be?" (Compass Direct-HRWF,
29.09.1999)
RELATIONS
WITH THE WEST/RELATIONS AVEC L'OUEST
Nouvelle
étape dans les relations turco-européennes
La reconnaissance de la candidature de la Turquie comme
candidate à l'adhésion à l'Union européenne
lors du sommet d'Helsinki en décembre, a franchi le 13 septembre
un premier pas avec la rencontre à Bruxelles entre Ismail Cem, ministre
turc des Affaires étrangères, et ses homologues des Quinze.
Lors d'un déjeuner qui a constitué une
reprise du dialogue politique entre l'UE et la Turquie, interrompu en décembre
1997 à la suite du rejet de la candidature turque, M. Cem s'est
engagé à ce que son pays réalise des progrès
sur la voie qui lui permettront d'entrer dans la famille européenne.
"On a parfois l'impression (en Europe) que rien ne
va en Turquie. Ce n'est pas le cas, même si nous avons pris certains
retards sur le chemin de la démocratie", a reconnu M. Cem lors d'une
conférence de presse à l'issue du déjeuner.
Il a mis ces retards sur le compte des "actes terroristes",
à cause desquels "il n'a pas été facile ces dernières
années de progresser". "Maintenant que le terrorisme semble maîtrisé,
nous allons être mieux en mesure de travailler à réaliser
des progrès", a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie
turque s'est réjoui de la reprise du dialogue politique avec l'UE
et a retourné leur invitation à ses homologues européens
en les conviant à déjeuner les 18 et 19 novembre à
Istanbul, à l'occasion d'un sommet de l'OSCE.
Tarja Halonen, ministre finlandaise des Affaires étrangères,
dont le pays préside l'UE jusqu'en décembre, a estimé
que le déjeuner a permis "d'apporter un progrès" sur la voie
de la reconnaissance de la candidature de la Turquie lors du sommet européen
d'Helsinki. "Nous sommes encouragés par les engagements pris par
la Turquie de poursuivre sur la voie des réformes", a-t-elle ajouté.
Pierre Moscovici, ministre français délégué
aux Affaires européennes, a affirmé que l'UE travaille "dans
la perspective de la candidature de la Turquie à Helsinki". La visite
de M. Cem est "une première chance pour une conclusion positive"
au sommet de décembre, a-t-il dit.
Il a cependant rappelé que de nombreuses questions
restaient à régler, citant Chypre, les contentieux territoriaux
gréco-turcs en mer Egée et les droits de l'Homme. "Nous avons
trois mois pour travailler", a dit M. Moscovici.
Le chef de la diplomatie turque a regretté que
son pays n'en soit qu'au stade d'une reconnaissance de sa candidature,
alors que sa vocation à l'adhésion remonte à 1963,
année de la signature d'un accord d'association entre l'UE et la
Turquie, et qu'un accord d'union douanière les lie depuis 1996.
Il a souhaité une certaine "souplesse" de la
part de l'UE quant à la candidature turque. "Il ne faut pas se lier
les mains par des définitions trop strictes", a-t-il dit, affirmant
que son pays répondait déjà en partie aux critères
exigés sur le plan politique et économique de tout pays souhaitant
adhérer à l'Union.
Sur les droits de l'Homme, encore souvent bafoués
en Turquie, notamment à l'égard de la minorité kurde,
il a estimé qu'il s'agissait de "valeurs universelles partagées
partout et que nous voulons développer". Sur le plan économique,
il a noté que l'accord d'union douanière était la
preuve que "la Turquie a déjà une économie intégrée
en concurrence libre avec celles des pays de l'UE".
Ismail Cem a remercié les Quinze pour la solidarité
dont ils avaient fait preuve après le tremblement de terre qui frappé
l'ouest de son pays le 17 août, faisant au moins 15.000 morts et
des dégâts considérables. Un nouveau séisme
s'est produit le 13 septembre en Turquie.
Le 13 septembre, les ministres des Affaires étrangères
de l'UE ont approuvé une série d'aides à la Turquie
d'un montant global de 195 millions d'euros, ainsi qu'un prêt de
la Banque européenne d'investissement (BEI) de 600 millions pour
l'aider à se relever du séisme du 17 août.
Le déblocage de ces aides a été
rendu possible par l'attitude conciliante de la Grèce qui, après
le tremblement de terre, avait levé en grande partie son veto traditionnel
à l'aide européenne à la Turquie. (Stéphane
BARBIER, AFP, 13 septembre 1999)
100
millions d'euros pour la réforme de l'éducation
La Commission européenne a alloué un
montant de 100 millions d'euros à un projet en faveur du secteur
de l'éducation en Turquie, dans le cadre du programme Meda de partenariat
euroméditerranéen, a-t-elle annoncé le 14 septembre.
Le projet apporte un appui à la réforme
du secteur de l'enseignement primaire, grâce à une aide prévue
pour une durée de 6 ans. Le projet comporte une aide à l'amélioration
de la formation professionnelle du personnel de d'éducation, ainsi
qu'un appui à la réforme éducative dans 12 provinces
les plus défavorisées, où les taux de scolarisation
sont les plus faibles.
Au total, plus de 1.000 écoles et autant de
logements seront rénovés et près de 2.000 écoles
bénéficieront d'équipements.
Le projet prévoit aussi une aide à l'ouverture
de centres éducatifs de proximité pour les personnes exclues
de l'éducation de base (enfants des rues, enfants qui travaillent,
jeunes et adultes analphabètes) dans les villes à forte migration
comme Istanbul.
Des campagnes de sensibilisation nationales et provinciales
seront organisées pour promouvoir l'importance de l'éducation
de base pour tous. Ces campagnes incluront une sensibilisation à
l'apprentissage des langues vivantes européennes. (AFP, 14 septembre
1999)
La Turquie
une nouvelle fois condamnée
La Cour européenne des droits de l'homme a condamné
à l'unanimité la Turquie, le 28 septembre 1999, pour avoir
interdit un livre et infligé une amende à son éditeur
en violation du droit à la liberté d'expression. Unsal Öztürk,
avait été condamné en 1989 à une amende de
285 000 livres turques par la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara
pour avoir publié l'année précédant un ouvrage
sur la vie d'Ibrahim Kaypakkaya, leader d'un mouvement d'extrême
gauche turc.
L'auteur de l'ouvrage M.N. Behram avait été
acquitté en 1991 et l'ouvrage avait été de nouveau
publié par une autre maison d'édition sans nouvelle interdiction.
La Cour européenne a estimé que rien
dans l'ouvrage incriminé ne justifiait son interdiction, telle que
l'admet l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme
dès lors qu'une telle mesure apparaît "nécessaire dans
une société démocratique". La cour précise
d'autre part que "les propos tenus dans l'édition litigieuse du
livre, dont le contenu ne diffère d'ailleurs aucunement de celui
des autres éditions, ne sauraient passer pour une incitation à
l'usage de la violence, à l'hostilité ou à la haine
entre les citoyens".
Unsal Öztürk est l'un des éditeurs
les plus persécutés par les autorités turques. Il
a publié entre autres les livres d'Ismail Besikci.
La Turquie a été condamnée à
lui verser 10 000$ pour dommage matériel et 20 000 francs pour frais
et dépens. (CILDEKT, 30 septembre 1999)
Disappointing
US visit for Ecevit
The much awaited state visit of Prime minister Bülent
Ecevit to Washington is proving to be a bitter disappointment for Turkey.
Officials are trying to put a gloss on the talks that were held at the
White House between Ecevit and President Clinton on September 28, but the
fact is that, contrary to Turkish expectations, the US administration will
not offer much financial assistance to help the country rebuild after the
devastating earthquake of August 17. And beyond assurances of friendship
and encouraging words, little of substance emerged on the political front.
Turkish officials had already done their best to dampen
enthusiasm before the head of the government even left Turkey, as it became
clear that the expected help would not be forthcoming. Initially, the Turkish
government had hoped to get a US guarantee for the issue of 5 billion dollars
worth of housing bonds, but the administration did not feel it could get
the approval of Congress. Nor was the US administration ready to waive
Turkey's military debt. There is a chance, however, that the Turkish quota
for exports of textiles to the US will be raised, and talks are continuing
with the IMF to sign a stand-by agreement.
Ecevit met the US president with a long list of grievances.
Chief among them was the cost to Turkey of UN sanctions on Iraq. The Ankara
government claims the trade embargo on Iraq has cost Turkey some 30 to
35 billion dollars since the Gulf War. American officials, on the other
hand, believe that Turkey is being at least partly compensated through
the oil-for-food deal that allows Iraq to export limited amount of oil
via the Turkish pipeline in exchange for vital goods.
The talks were certainly friendly, and the US president
noted the "atmosphere of hope" between Turkey and Greece. As a NATO member
and a neighbor of Iraq, Turkey remains an important strategic asset for
Washington, one that the US administration does not want to antagonize
too much. Ecevit used to be seen by the Americans as a unreformed leftist,
but in recent months, his performance in government and his efforts to
push important legislation through parliament have impressed the US administration.
Clinton welcomed the timely release of human rights activist Akin Birdal
and noted that important reforms were being carried out. Secretary of state
Madeleine Albright invited State minister Irtemçelik, who is in
charge of human rights, to visit Washington in the coming months.
In Turkey, there is some concern that the increasingly
frail-looking Ecevit, who is 74, is not in the best of health. Before leaving,
the prime minister congratulated the nation on the occasion of Victory
Day, apparently forgetting that this national holiday had happened three
weeks earlier and he has appeared confused during public appearances several
times in recent weeks.
In the course of the talks, the US president reiterated
his administration's commitment to the Baku-Ceyhan pipeline project that
should carry oil from Azerbaijan to a Turkish port on the Mediterranean.
He also supported Turkey's efforts to get a better deal from the European
Union and said he would back its attempt to get a stand-by agreement with
the IMF.
Although American officials took great pains to avoid
making it a major issue during the visit, the Cyprus question remains a
sticking point. The industrialized nations of the Group of 8 had decided,
during their June meeting, to launch a new diplomatic offensive to try
and solve the thorny issue of the divided Mediterranean island. The earthquakes
that struck Turkey and then Greece, caused the atmosphere between Ankara
and Athens to warm up by several degrees and gave some impetus to the international
efforts.
How to move to the next stage is now being discussed.
The US administration is pushing for a quick resumption of talks, without
pre-conditions, between the two Cypriot community leaders, Rauf Denktas
and Glafco Clerides. Rauf Denktas, backed by Turkey, refuses to compromise
and says he will not accept direct talks unless his self-declared Turkish
Republic of Northern Cyprus is recognized by the international community.
While UN talks were for years carried out with the aim to form a bi-communal
federation, the Turkish side now insists that the negotiations have to
be held between two states of equal status, and that the goal should be
a loose confederation of two separate entities.
In order to get the process re-started, the UN could
call for proximity talks to be held in October in the US. This way, the
two sides would get an opportunity to exchange ideas, without having to
get into contact face to face. While the Turkish side refuses to back down
on the issue of recognition, the international community seems equally
determined not to give in. Turkey welcomed President Clinton's comment
that the situation on the Mediterranean island could never go back to what
it was before the Turkish military intervention in 1974. Over 30,000 Turkish
troops are still stationed in Northern Cyprus.
Cyprus could also prove a major stumbling block as
EU member states ponder whether to include Turkey on the list of official
candidates for membership. The European Union is committed to initiating
accession talks with Cyprus, yet does not want to import this intractable
problem into its fold. Rauf Denktas has often threatened to merge his breakaway
republic with Turkey if the EU accepted the Greek part of Cyprus as a member.
Clearly the problem is not about to go away, and Turkey
will be confronted with it again and again in the coming months. Bülent
Ecevit will meet President Clinton again in November, when he will be attending
the 54-nation summit of the OSCE which will be held in Istanbul.(Turkey
Update October 1, 1999)
REGIONAL
RELATIONS/RELATIONS REGIONALES
Un
Chypriote-grec assassiné dans le secteur turc
Un Chypriote-grec âgé de 68 ans a été
retrouvé assassiné et brûlé le 31 août
dans sa voiture dans le secteur nord de Chypre, contrôlé par
l'armée turque, a indiqué la police chypriote-turque le 1er
septembre.
Le véhicule calciné de Stelios Kharpas
a été retrouvé dans une région reculée
de la péninsule de Karpas, dans le nord-est de Chypre, après
que son épouse Yannula eut alerté la police sur sa disparition
le 30 août.
La femme a indiqué à la police que son
mari avait quitté le domicile familial vers 23H00 locales (20H00
GMT) après avoir pris rendez-vous, par téléphone,
avec une personne qu'il a identifiée comme "l'officier de police
Mehmet".
La police chypriote-turque a indiqué qu'elle
ignorait les motifs du meurtre. Dans un communiqué, elle a cependant
indiqué "avoir arrêté quatre suspects pour interrogatoire
et lancé une vaste enquête".
Quelque 400 Chypriotes-grecs, en général
âgés, continuent à vivre dans la partie nord de l'île
occupée par l'armée turque depuis 1974 et où vivent
quelque 200.000 Chypriotes-turcs et colons venus de Turquie.
L'assassinat de Stelios Kharpas est intervenu à
la suite de la tentative d'incendie le 29 août de la Mosquée
Hala Sultan Tékké, lieu saint vénéré
par les Turcs, près de Larnaca dans la partie sud de Chypre.
Cet acte a été vivement condamné
par le président Cléridès et le président du
Parlement Spyros Kyprianou, selon lequel "il s'agit d'une déplorable
provocation", cette tentative intervenant au moment où se confirme
une amélioration des relations entre Athènes et Ankara.
Selon le primat de l'Eglise orthodoxe de Chypre, Mgr
Chrysostomos, la tentative d'incendie de la mosquée a été
perpétrée "pour le compte des Turcs", qui sont de religion
musulmane alors que les Chypriotes-grecs sont des chrétiens orthodoxes
dans leur quasi-totalité.(AFP, 1 septembre 1999)
Moscou
accuse la Turquie de tolérer des terroristes
Un haut responsable russe du ministère de l'Intérieur
a déclaré le 22 septembre que Moscou avait de "sérieux
griefs" contre la Turquie, affirmant que les services de contre-espionnage
russes avaient découvert dans ce pays l'existence de bases terroristes.
Selon le vice-ministre de l'Intérieur Igor Zoubov,
les forces islamistes qui ont mené deux incursions au Daguestan
en août et septembre comptent notamment des mercenaires venus de
Turquie dans leurs rangs.
"Nous avons en particulier de sérieux griefs
contre la Turquie", a déclaré à la presse le vice-ministre,
faisant état de ces bases terroristes où sont entraînés,
selon lui, des combattants. (AFP, 22 septembre 1999)
Un
nouvel émissaire américain pour Chypre
Le nouvel envoyé spécial du président
américain Bill Clinton pour Chypre, Alfred Moses, effectuera la
semaine prochaine une tournée dans la région pour relancer
un règlement du conflit chypriote, a annoncé le 31 août
un haut responsable américain.
Ce responsable, s'exprimait sous couvert de l'anonymat,
à l'issue d'entretiens du président Bill Clinton avec le
Premier ministre turc Bulent Ecevit à la Maison Blanche.
"Le Premier ministre a appuyé l'idée
du président de dépêcher son envoyé spécial
Moses dans la région, probablement dès la semaine prochaine
pour explorer les moyens de faire avancer un règlement négocié"
a-t-il déclaré.
M. Clinton s'est déclaré optimiste le
28 septembre sur la capacité de la Turquie et de la Grèce
à résoudre leur différend sur Chypre et sur le fait
qu'Athènes cessera de s'opposer à la demande d'adhésion
de la Turquie à l'Union européenne, en recevant M. Ecevit.
"Nous avons travaillé à une reprise des
pourparlers sous l'égide de l'ONU sans condition préalable
et nous espérons que nous trouverons, d'une façon ou d'une
autre, le moyen d'y parvenir", a déclaré M. Clinton.
Le président américain a noté
une amélioration des relations entre Athènes et Ankara depuis
les récents tremblements de terre ayant ravagé les deux pays.
Il a encouragé le chef du gouvernement turc à saisir cette
occasion pour aller plus loin dans ce rapprochement, selon une autre source
de la Maison Blanche.
De même source, on a ajouté que M. Ecevit
s'était montré "ouvert" à discuter des moyens de relancer
le processus de paix chypriote. Ce sera l'objet de la mission de M. Moses,
a-t-on indiqué.
M. Ecevit a soulevé à nouveau le problème
d'une reconnaissance du régime chypriote turc de M. Rauf Denktash,
mais le président Clinton a insisté pour que les négociations
sur Chypre reprennent "sans précondition" sous l'égide de
l'ONU, a-t-on encore déclaré de même source.
Le président Clinton doit effectuer des visites
d'Etat en Turquie et en Grèce en novembre prochain en marge du sommet
de l'Organisation pour la sécurité et la coopération
en Europe (OSCE) à Istanbul.
L'initiative de sécurité et de défense
européenne (ISDE) a également été abordée.
MM. Clinton et Ecevit ont appuyé ce projet mais ont estimé
que les pays de l'OTAN non membres de l'UE, comme la Turquie, devraient
pouvoir participer aux futures interventions européennes et faire
entendre leur voix dans les débats sur ces missions, indique-t-on
encore de source américaine.
MM. Clinton et Ecevit ont enfin évoqué
les questions liées à la reconstruction de la Turquie après
le récent séisme qui a frappé ce pays. Le président
s'est montré disposé à favoriser les investissements
économiques américains en Turquie et a affirmé à
M. Ecevit qu'il soutiendrait les crédits standby du FMI pour la
Turquie compte tenu des réformes engagées par ce pays. (AFP,
28 septembre 1999)
Ankara
défend sa coopération militaire avec Israël
Le ministre turc de la Défense Sabahattin Cakmakoglu
a défendu la coopération militaire entre son pays et Israël,
malgré les vives critiques qu'elle suscite dans le monde musulman,
dans une interview à paraître le 29 septembre en Grande-Bretagne.
"Cette coopération va servir non seulement les
intérêts des deux pays mais aussi ceux des pays de toute la
région. Elle ne vise personne", a-t-il dit à la revue britannique
Jane's Defence Weekly.
L'accord-cadre signé en 1996 par les deux principales
puissances militaires de la région a suscité l'irritation
de la plupart des pays arabes, dont la Syrie, et de l'Iran, qui y voient
une menace dirigée contre eux. La Ligue arabe a plus récemment
condamné ce rapprochement et appelé Ankara à revoir
sa politique.
Israël et la Turquie ont également mené
une série de manoeuvres militaires communes et signé plusieurs
accords de coopération dans le domaine des armements.
M. Cakmakoglu a estimé que les critiques du
monde arabe étaient liées aux difficultés du processus
de paix israélo-arabe. Mais, a-t-il ajouté, "il est clair
que la Turquie ne peut faire dépendre ses relations avec Israël,
qui ont leur propre dynamique, des fluctuations des pourparlers de paix
au Moyen-orient".
Il a nié que la coopération militaire
servait une alliance stratégique plus large entre les deux pays
dans la région. "Nos relations militaires ne sont pas un pacte",
a-t-il assuré. (AFP, 28 septembre 1999)
SEISME/EARTHQUAKE
Arrestation
d'un entrepreneur véreux
La police turque a arrêté le 6 septembre
à Istanbul un entrepreneur en bâtiment accusé d'être
responsable de la mort de centaines de personnes lors du séisme
meurtrier du 17 août en raison de ses constructions défaillantes,
a rapporté l'agence Anatolie.
Veli Gocer, à la fois entrepreneur et promoteur,
propriétaire de l'agence Gocer, était l'objet d'un mandat
d'arrêt lancé il y a plus de dix jours.
Un de ses complexes avait été rasé
dans la ville de Yalova, sur la côte sud
de la mer de Marmara, lors du violent séisme qui avait
fait plus de 15.000 morts, selon un bilan officiel.
Des centaines de cadavres avaient été
retirées des décombres des habitations qu'il avait fait construire
sans respecter les normes para-sismiques, selon la presse turque.
M. Gocer s'était défendu des nombreuses
accusations portées contre lui en répliquant qu'il avait
respecté les normes établies par la municipalité.
L'ampleur des dégâts du séisme
est mise en partie sur le compte d'entrepreneurs et promoteurs sans scrupules.
Ils ont construit sans observer les normes de sécurité
et en économisant sur les matériaux, voire illégalement
et sans tenir compte des conditions géologiques, soulignent les
experts.
Des centaines de poursuites en justice ont été
lancées contre les entrepreneurs véreux dans les régions
ravagées par le séisme, après que le ministère
de la Justice eut facilité la procédure légale, selon
les médias. (AFP, 6 septembre 1999)
La
Banque mondiale accorde 1 milliards de $ à Ankara
La Banque mondiale prépare l'octroi d'un milliard
de dollars de prêts à la Turquie pour la reconstruction après
le séisme qui a ravagé le 17 août le nord-ouest du
pays, a annoncé le 7 septembre le président de la BM James
Wolfensohn dans un communiqué.
"Je suis très heureux d'annoncer que la Banque
mondiale prépare une enveloppe d'un milliard de dollars pour que
la Turquie finance les coûts de reconstruction et la reprise", a
indiqué M. Wolfensohn.
Il a précisé que 300 millions de dollars
seraient en fait des prêts déjà prévus pour
la Turquie mais réalloués pour faire face à la situation
et quelque 750 millions de nouveaux prêts. Ils devraient être
accordés dans les trois mois.
"Nous sommes conscients que les coûts totaux
de la reconstruction seront bien plus élevés que ce que nous
pouvons financer. En conséquence, la Banque travaille avec d'autres
institutions internationales et d'autres pays qui pourraient offrir une
aide bilatérale pour s'assurer que tous les financements nécessaires
seront apportés", poursuit le président de la BM.
Deux équipes de l'institution sont actuellement
en Turquie, l'une pour évaluer les coûts de la reconstruction
et restauration des services, l'autre pour définir l'impact du tremblement
de terre sur l'économie. Elles doivent remettre leurs premiers rapports
dès le 14 septembre.
Le violent séisme du 17 août a fait plus
de 15.000 morts et 24.000 blessés, selon le dernier bilan officiel.
Les médias turcs estiment le nombre de disparus
à plus de 30.000. (AFP, 7 septembre 1999)
Le
coût du séisme entre 9 et 13 millards de dollars
Les pertes occasionnées par le séisme
du 17 août, qui a frappé le nord-ouest industriel de la Turquie,
sont estimées entre 9 et 13 milliards de dollars, a déclaré
le 10 septembre le sous-secrétaire d'Etat à la Planification
Orhan Guvenen.
"On s'attend à ce que les effets du séisme
sur les finances publiques et le PIB (produit intérieur brut) se
chiffrent entre 9 et 13 milliards de dollars", a-t-il indiqué devant
la presse.
M. Guvenen a précisé que le séisme
avait ravagé l'infrastructure des régions sinistrées
et souligné la nécessité de financer le secteur des
communications et de l'énergie.
Il a également indiqué qu'en raison du
tremblement de terre l'inflation serait légèrement supérieure
à l'objectif initial du gouvernement, entre 50 et 55% fin 99 sur
un an, puis 25% fin 2000 et 10% fin 2001.
La hausse des prix à la consommation s'est chiffrée
en août à 65,4% sur les 12 derniers mois en Turquie.
L'Association des industriels et entrepreneurs turcs
(TUSIAD), influente organisation patronale, avait de son côté
estimé après la secousse tellurique que la Turquie
allait avoir besoin d'une aide financière internationale de 20 à
25 milliards de dollars.
Carlo Cottarelli, responsable pour la Turquie du Fonds
monétaire international (FMI), a pour sa part indiqué le
10 septembre à l'agence Anatolie qu'il ne croyait pas que la Turquie
procèderait à des "changements d'envergure" dans ses objectifs
économiques en raison du séisme.
"Je ne crois pas que le séisme poussera la Turquie
à procéder à un changement d'envergure dans ses indicateurs
économiques", a dit M. Cottarelli, en visite en Turquie à
la tête d'une mission du FMI.
Celle-ci est arrivée le 8 septembre en Turquie
pour une visite de six jours au cours de laquelle elle étudiera
les conditions d'octroi à la Turquie des autorisations d'emprunter
sur ses quotas, et les répercussions sur son économie du
séisme, qui a fait 15.370 morts, selon un dernier bilan. (AFP, 10
septembre 1999)
Des
sans-abri en colère contre l'insuffisance de l'aide
Des centaines de rescapés du séisme ont
marché le 16 septembre sur les bureaux du gouverneur de la province
de Sakarya (nord-ouest) en réclamant sa démission, furieux
d'être toujours sans abri un mois après le sinistre, a indiqué
la chaîne de télévision NTV.
Les manifestants, qui protestaient contre le fait de
ne pas avoir reçu de tentes, ont tenté d'organiser un sit-in
devant les bureaux du gouverneur mais les forces de sécurité
sont rapidement intervenues pour les disperser.
Des échauffourées ont éclaté
et au moins une personne a été arrêtée, selon
NTV.
Il s'agissait de la deuxième manifestation de
ce genre dans la région frappée par le séisme: le
14 septembre, les rescapés réfugiés dans des tentes
à Izmit étaient descendus dans la rue pour réclamer
une amélioration de leurs conditions de vie.
Le gouvernement turc a estimé à 250.000
environ le nombre de sans-abri après le séisme, tandis que
la Banque mondiale l'évalue entre 400.000 et 600.000, dans un récent
rapport rédigé après une mission sur le terrain, et
l'UNICEF à 600.000.
Le nombre de disparus reste un mystère, les
autorités ne donnant aucun chiffre. Les médias estiment leur
nombre entre 30 et 35.000.
Un bilan officiel du séisme publié le
16 septembre porte à 15.585 le nombre de morts, pour 24.885 blessés,
selon le centre de crise du gouvernement (AFP, 16 septembre 1999)
Psychose
du séisme: des milliers quittent la région
Des milliers d'habitants d'Istanbul tentent de quitter
la ville depuis la forte réplique du séisme du 17 août
qui a frappé la région le 13 septembre, et affluent dans
les stations de bus et agences de voyages, a indiqué le 16 septembre
la presse turque.
"Ceux qui ont de l'argent vont à l'étranger
ou dans le sud du pays pour passer des vacances", a déclaré
à la presse le porte-parole d'un agence de voyage. "Ceux qui n'ont
pas d'argent vont rendre visite à des parents en Anatolie".
Les compagnies de bus ont augmenté leurs liaisons pour satisfaire
la demande, en particulier vers le sud et l'est.
Les compagnies d'aviation ont aussi enregistré
une augmentation des demandes vers les stations balnéaires du sud.
La circulation à Istanbul a visiblement diminué
en cette fin de semaine.
Ces départs en masse sont liés à
la psychose qui frappe la région depuis le séisme du 17 août
(plus de 15.000 morts), suivi le 13 septembre par une réplique ayant
fait 7 morts, et par la décision du ministère de l'éducation
de fermer les écoles jusqu'à nouvel ordre, rapportent les
journaux.
Les agences immobilières et les déménageurs
sont débordés par les demandes d'habitants des régions
frappées par le séisme, autour de la mer de Marmara, qui
tentent de trouver refuge dans des régions plus sûres, vers
l'intérieur du pays.
"Les commandes ont doublé après le séisme",
a indiqué le porte-parole d'une compagnie de déménagement.
(AFP, 17 septembre 1999)
Bilan
provisoire: Plus de 15.700 morts dans le séisme
Le fort séisme qui a ravagé le nord-ouest
de la Turquie mi-août a fait 15.756 morts et 24.940 blessés,
a indiqué le 24 septembre le centre de crise du gouvernement.
Le bilan précédent, une semaine auparavant,
faisait état de 15.637 morts et 24.941 blessés.
Ces chiffres comprennent seulement le nombre de morts
déclarés par les parents des victimes auprès des autorités
mais selon les responsables locaux, de nombreux survivants ont enterré
leurs morts sans informer l'administration pour éviter les formalités.
Le président Suleyman Demirel et le ministre
du Travail Yasar Okuyan, l'un des coordinateurs de l'aide dans la région,
ont tous deux estimé que le séisme avait fait quelque 20.000
morts.
Une étude indépendante menée par
une firme d'Istanbul, IBS Research and Marketing, estime le bilan à
plus de 30.000 morts.
Les autorités n'ont toujours pas donné
de chiffres des disparus. Selon un porte-parole de la commission parlementaire
créée pour passer en revue l'aide gouvernementale après
le séisme, objet de fortes critiques, il faudra plus de quatre mois
pour déterminer le nombre des disparus. (AFP, 24 septembre 1999)
MIGRATION/IMMIGRATION
Un
chef islamiste accusation en Allemagne
Le Parquet fédéral allemand a indiqué
le 21 septembre avoir mis en accusation le chef islamiste turc Metin Kaplan,
surnommé "le calife de Cologne", pour appartenance à une
"organisation criminelle".
Metin Kaplan a été renvoyé devant
la justice parce qu'il est soupçonné de "direction de complot",
"appartenance à une organistaion criminelle" et "incitation publique
à des actes criminels", a précisé le Parquet dans
un comuniqué.
Le 30 juin dernier, la Cour fédérale
de justice allemande avait lavé Kaplan, 46 ans, de l'accusation
de constitution d'une "entreprise terroriste", les éléments
recueillis à son encontre ayant alors été jugés
insuffisants pour soutenir cette accusation.
Metin Kaplan dirige depuis mai 1995 l'organisation
fondamentaliste Hilafet Devleti (Califat) basée à Cologne
(ouest), après avoir succédé à son père
à la tête de celle-ci, selon le Parquet.
Il est soupçonné en Turquie d'avoir appelé
à partir de mai 1998 au Jihad pour renverser "le régime de
marionnettes en Turquie" et le remplacer par un califat.
Le Parquet fédéral l'a accusé
le 21 septembre d'avoir "appelé à la mort d'opposants", d'avoir
"décidé des agressions par tous les moyens" et d'avoir "lancé
une fatwa" à l'encontre d'un rival, Halil Ibrahim Sofu, "assassiné
dans la nuit du 8 mai 1997".
Kaplan, dont la demande d'asile a été
reconnue recevable par l'Allemagne, avait été arrêté
le 25 mars à la suite d'un mandat d'arrêt émis à
la demande de la Cour fédérale de justice. Son arrestation
avait provoqué de violentes manifestations à Cologne. Il
se trouve depuis en détention provisoire, précise le Parquet
dans le communiqué.
Les deux plus proches lieutenants supposés du
"calife", Hasan Basri G., 33 ans, et Harun A., 27 ans, ont également
été renvoyés devant le tribunal pour appartenance
à une organisation criminelle et appel au meurtre, selon le Parquet.
Le gouvernement allemand avait indiqué à
la mi-juillet qu'il n'extraderait pas "le calife de Cologne" vers la Turquie,
arguant qu'Ankara ne s'était pas montrée prête à
garantir qu'il ne serait pas exécuté, s'il était condamné
à mort.
La justice turque l'accuse principalement d'avoir ordonné
à plusieurs de ses partisans de se rendre en Turquie pour y commettre
des attentats-suicides le 29 octobre 1998, jour du 75ème anniversaire
de la République turque, visant notamment le mausolée d'Ataturk,
fondateur de l'Etat turc. (AFP, 21 septembre 1999)