Droits
de l'Homme / Human Rights
Un ancien goal de l'équipe turque inculpé pour appartenance à un groupe
Un tribunal d'Istanbul a inculpé lundi l'ancien gardien de but de
l'équipe nationale turque Omer Catkic pour appartenance à un groupe
"terroriste", le renvoyant en détention dans l'attente de son procès,
selon les médias locaux.
Omer Catkic avait été interpellé le 22 août à cause de liens supposés
avec le groupe du prédicateur islamique Fethullah Gülen, à qui Ankara
impute la tentative manquée de coup d'Etat de l'été 2016.
Le tribunal a inculpé l'ancien gardien pour "appartenance à un groupe
armé terroriste" et a ordonné son maintien en détention dans l'attente
de son procès, dont la date n'a pas été encore fixée, a indiqué
l'agence privée Dogan.
Omer Catkic, 42 ans, est soupçonné par les autorités d'avoir utilisé
l'application de messagerie cryptée ByLock, qu'Ankara considère comme
l'outil de communication privilégié des putschistes, explique Dogan.
Il est également accusé d'avoir investi un million de dollars dans la
Bank Asya, une banque proche de Fethullah Gülen qui a depuis été placée
sous la tutelle de l'Etat.
La Turquie accuse le prédicateur d'être à la tête d'une entité illégale
désignée par l'acronyme FETO (organisation terroriste des partisans de
Fethullah), mais celui-ci nie toute implication dans le putsch manqué
et affirme diriger une organisation purement pacifique appelée Hizmet
("service", en turc)
Le footballeur a été sélectionné 19 fois dans l'équipe nationale de
Turquie, et a joué pour des clubs comme le Bursaspor ou l'Antalyaspor
avant de mettre un terme à sa carrière en 2012. Il travaille depuis
comme commentateur sportif à la télévision.
De vastes purges ont suivi le putsch manqué en Turquie, au cours
desquelles plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 100.000
limogées ou suspendues.
Le monde du football n'a pas échappé à ces purges, les autorités ayant
émis un mandat d'arrêt contre l'icône Hakan Sükür, désormais installé
aux Etats-Unis, et qui avait joué un rôle clé dans l'accession de la
Turquie à la troisième place de la Coupe du monde en 2002.
Les autorités avaient également arrêté l'ancienne vedette du football
Ismail Demiriz, joueur du Galatasaray de 1984 à 1993, relâché en
février.
Le joueur Bekir Irtegun, qui a porté les couleurs de la sélection
turque à dix reprises, était détenu le mois dernier pour des
accusations similaires, puis relâché. Il lui est toujours interdit de
quitter le territoire turc.
(AFP, 28 août
2017)
900 nouveaux limogeages, les renseignements rattachés à Erdogan
Plus de 900 fonctionnaires supplémentaires
ont été limogés dans le cadre des purges lancées en Turquie après le
coup d'Etat manqué de 2016, selon un décret-loi publié vendredi au
Journal Officiel.
Un autre décret-loi publié parallèlement prévoit le rattachement à la
présidence des services de renseignement turc (MIT) et la création de
quelque 32.000 postes au sein des forces de sécurité, dont 22.000
postes de policiers. Quatre mille postes de juges et procureurs sont
également créés.
Parmi les 928 personnes écartées de la fonction publique vendredi
figurent des militaires, des universitaires et des employés des
ministère de la Justice, de l'Intérieur et des Affaires étrangères.
Les autorités ont également dégradé dix généraux de brigade à la retraite.
Trois associations et trois médias, principalement basés dans le
sud-est à majorité kurde du pays, ont également été fermés par ce
décret-loi.
En outre, 57 fonctionnaires et militaires auparavant limogés ont été
réaffectés à leur poste par ce même décret-loi, dont 28 employés du
ministère de la Justice ou d'institutions liées.
La Direction générale de la sûreté nationale a par ailleurs annoncé
vendredi dans un communiqué avoir réintégré 734 de ses employés,
auparavant suspendus.
En ce qui concerne le rattachement à
la présidence des services de renseignement, auparavant liés au Premier
ministre, le deuxième décret-loi évoque notamment la création d'un
Comité de coordination des renseignements nationaux (MIKK) dirigé par
la présidence.
Le texte ajoute que l'autorisation du président de la République sera
dorénavant requise pour qu'une enquête sur le patron du MIT soit
ouverte ou qu'il soit convoqué comme témoin, selon le décret-loi.
Celui-ci autorise par ailleurs le MIT à enquêter sur les employés du
ministère de la Défense et sur les membres des forces armées.
Ce rattachement semble relever des mesures prises en vue de
l'application de la réforme constitutionnelle adoptée par référendum en
avril. Celle-ci verra notamment disparaître le poste de Premier
ministre et le transfert de l'ensemble du pouvoir exécutif au président.
La plupart des mesures de cette réforme, dont la suppression du poste
de Premier ministre, doivent entrer en vigueur après les élections de
2019.
Ces décrets-lois sont publiés dans le cadre de l'état d'urgence
instauré peu après le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé par
Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et qui
dément fermement tout implication.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 140.000
limogées ou suspendues par vagues successives depuis l'été dernier.
Des dizaines de médias et d'associations ont par ailleurs été fermés et de nombreux journalistes licenciés.
Ces purges suscitent l'inquiétude des partenaires occidentaux d'Ankara
et d'organisations de défense des droits de l'homme, mais les autorités
turques affirment que ces mesures d'exception sont nécessaires pour
éliminer les risques de sédition et faire face à la double menace
"terroriste" du groupe Etat islamique (EI) et du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK).
(AFP, 25 août
2017)
Les magistrats turcs qui défient le régime autoritaire d'Erdogan
Quelques cas emblématiques de magistrats
qui, comme l'ex-procureure vénézuélienne Luisa Ortega, se sont dressés
contre des régimes autoritaires dans le monde.
En Turquie depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, le gouvernement
a lancé des purges d'une ampleur inédite, avec le limogeage ou la
suspension de plus de 140.000 personnes dont plus de 4.000 juges,
procureurs et autre membres du ministère de la Justice.
Aydin Sefa Akay, l'un des magistrats du Mécanisme pour les
tribunaux internationaux des Nations unies (MTPI), a été condamné en
mai en à sept ans et demi de prison pour appartenance à la mouvance du
prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'avoir ourdi la tentative de
putsch.
Le juge, qui nie farouchement les accusations, a été condamné en raison
de la présence sur son téléphone de l'application de messagerie cryptée
Bylock, utilisée selon les autorités par les putschistes. Il est libre
en attendant l'appel, interdit de sortie du territoire.
En 2014, le gouvernement avait déjà procédé à des milliers de mutations
de magistrats après l'éclatement d'un scandale de corruption
éclaboussant le régime du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Ce
dernier a accusé le prédicateur Gülen d'être à l'origine des
accusations et d'avoir comploté pour provoquer sa chute.
Les juges sont également ont été cibles en Egypte, Tunisie, Grèce et Pologne.
(AFP, 26 août
2017)
TIHV: ‘Rights of 1,809,000 People Violated Under Curfews’
The Human Rights Foundation of Turkey (TIHV) Documentation Center has
issued a statement concerning the rights violation that have been
occurring during the curfews.
According to the center’s stats, there has been at least 252 officially
confirmed round-the-clock [all daylong] and open-ended curfews in 11
cities and at least 45 districts in Turkey.
The statement said that many fundamental rights including right to live of the residents have been violated.
“It is estimated that, according to the 2014 population census, at
least 1 million 809 thousand residents have been affected by these
curfews and fundemental rights of these people such as right to
liberty and security of person; right to privacy, family, home or
correspondence; freedom of assembly and association; freedom of
religion; freedom of receive and impart information; right to reserve
of property; right to education and especially right to life; right to
health and prohibition of torture are explicitly violated”.
According to the center, the curfews in relevant districts and provinces are seen in the map as follows:
The last two curfews that are declared by Bitlis Governorship on August
11,2017 and Hakkâri Governorship on August 13, 2017 are not included in
this data due to the fact that they define limits in scope of their
declarations, on the contrary to the "round-the-clock and open-ended"
curfews which we monitor. However, it will also be monitored by our
Documentation Center to see whether it will turn into a new and
perpetual practice.
The TIHV's statement is briefly as follows:
“In 2015, the conflicts in Turkey have begun right after the General
Elections on June 7, 2015 also due to the effect of the developments in
Middle East, along with the reason that a democratic and peaceful
solution on Kurdish issue was not able to be implemented as a holistic
programme.
“Within this period, the first one of the round-the-clock and
open-ended curfews was declared on August 16, 2015, which are violating
the Constitution, European Convention on Human Rights and all the other
international obligations of Turkey within the field of basic rights
and liberties.
“According to the information gathered by the Human Rights Foundation
of Turkey Documentation Center, between August 16, 2015 and August 16,
2017, there has been at least 252 officially confirmed round-the-clock
[all daylong] and open-ended curfews in 11 cities and at least 45
districts of Turkey within the last 2 years.
“This data reveals the fact that the practice of violation is ongoing
since the last fact sheet of TIHV on June 1, 2017 by showing that more
and more curfews are declared since then”.
(BIA, 18 August
2017)
Socialist Party of the Oppressed Chair Otlu Arrested
Socialist Party of the Oppressed (ESP) Chair Çiçek Otlu has been arrested.
After being detained on August 21 in Ankara, Otlu was brought before Ankara Court yesterday (August 22).
Connecting to Tunceli Court through a sound and vision information
technology system, Otlu testified "I revoke this decision which intends
to hinder my political actions".
She will stand trial on November 8, 2017.
Otlu was previously taken into custody in İstanbul on April 4, 2017 as
a part of an operation carried out simultaneously in 11 provinces.
She was transferred to Dersim, a predominantly Kurdish province in
eastern Turkey which was the home base of the operation and was
released after 7 days in detention.
After her release, another warrant was issued to forcibly take her upon objection by the Prosecutor's Office to her release.
As a part of the investigation carried out in April, ESP Central
Executive Board member İlke Başak Baydar, Federation of Socialist Youth
Foundations Central Executive Board member Beren Atıcı and Peoples'
Democratic Party (HDP) MP Ekber Kaya were also arrested along with many
others.
About Çiçek Otlu
Çiçek Otlu is the Chairperson of Socialist Party of the Oppressed
(ESP). Before the general elections on June 12, 2011, she was among the
independent MPs whom the Peace and Democracy Party (BDP), a preceding
political party of Peoples' Democratic Party (HDP) would support.
Arguing that she had a criminal record, Supreme Election Board has
rejected Otlu's candidateship twice and she could not run for the
elections.
She was among the 34 people who taken into custody on August 18, 2013
in police operations to Etkin News Agency (ETHA), Özgür Radio (Free
Radio) and Atılım Newspaper. (BIA, August 23, 2017)
Arrestation en Turquie d'un Belge soupçonné de préparer un attentat
Les autorités turques ont arrêté un Belge membre présumé du groupe Etat
islamique (EI), soupçonné d'être venu à Istanbul pour y commettre un
attentat, ont rapporté mardi les médias turcs.
Le suspect, identifié comme étant "Mehdi A.", s'était rendu en Syrie
avec son épouse et son enfant en 2014, selon le quotidien Hürriyet, qui
affirme qu'il y était responsable des jihadistes francophones de l'EI.
Il est également lié à l'organisation d'attentats commis en Europe, ajoute le quotidien, sans préciser lesquels.
Il a été interpellé jeudi dernier dans le quartier de Fatih, sur la
rive européenne d'Istanbul, alors qu'il préparait un attentat à la
bombe, selon l'agence progouvernementale Anadolu.
Cette annonce vient après qu'un membre présumé de l'EI a tué dimanche à
coups de couteaux un policier qui venait de l'interpeller et qui le
conduisait au poste à Istanbul.
La Turquie a été frappée depuis deux ans par de nombreux attentats
meurtriers attribués ou revendiqués par l'EI. Le dernier en date a fait
39 morts dans une discothèque huppée d'Istanbul la nuit du Nouvel An.
Depuis, les jihadistes n'ont commis aucune attaque sur le sol turc,
mais les autorités procèdent régulièrement à l'arrestation de
"terroristes" présumés et les mesures de sécurité restent maximales. (AFP, 15 août 2017)
Un Néerlandais disparu il y a plus d'un mois retrouvé mort
Le corps de Joey Hoffman, un Néerlandais de 22 ans disparu le 8 juillet
dans le sud de la Turquie, a été retrouvé lundi après plus d'un mois de
recherches, selon le quotidien Hürriyet.
Le jeune homme se trouvait avec son épouse et un ami dans la région de
Mersin, où il s'était rendu pour des vacances et pour acheter un
terrain, lorsqu'il a disparu.
Une équipe de 80 personnes, secondées par des chiens et des drones, a
été mise sur pied par les autorités turques afin de le retrouver,
précise le quotidien.
Son corps a été retrouvé lundi après 37 jours de recherches. Les images
montraient son cadavre en train être évacué d'une zone montagneuse
aride.
Une autopsie était en cours, ajoute Hürriyet, précisant que selon de
premières indications son corps ne présentait pas de trace de couteau
ou de balle.
(AFP, 14 août
2017)
Constitutional Court Rejects 70,771 Applications
The Constitutional Court (AYM) has rejected 70,771 applications
regarding actions taken directly through statutory decrees and
administrative actions taken under the State of Emergency as these were
only individual applications submitted without prior application to the
Commission on Examination of the State of Emergency Procedures and
domestic remedies were not exhausted.
The Court reminded that applications which directly relate to the
procedures in statutory decrees issued under the State of Emergency
would not be referred to the Commission.
The Court has also underlined that applications regarding statutory
decrees, which entered into force before the Commission began to
receive applications, could be submitted to the Commission within 60
days after it has begun receiving applications while applications
regarding statutory decrees which entered in force after the Commission
began receiving applications, could be submitted to the Commission
within 60 days after the statutory decree was published on the Official
Gazette.
(BIA, August 7, 2017)
Ministry of Interior: 1,656 People Arrested Over Tweets
In a statement delivered to Ankara representatives of newspapers and
television channels at TRT Headquarters yesterday (August 7),
Government Spokesperson Bekir Bozdağ said that nobody has been arrested
over tweets:
“Claiming that people are arrested due to their tweets is a perception
management. There is not a single soul who was arrested in Turkey for
posting tweet”.
However, in a statement issued by the Ministry of Interior Press Center
on August 7, 2016, legal actions were taken against 3,710 people during
March-August 2016.
The Ministry had announced that 1,656 of the 3,710 people were
arrested, 1,203 were released on probation, 84 were in custody and 767
were released from custody.
At the time of the statement it was mentioned that judicial process was continuing for 10,000 people who were identified.
Bekir Bozdağ was the Minister of Justice during that period.
(BIA, August 8, 2017)
Ouverture du plus grand procès de putschistes présumés
Le plus grand procès liè au coup d'Etat manqué du 15
juillet 2016 en Turquie, impliquant près de 500 suspects, s'est ouvert
mardi sous haute sécurité près d'Ankara.
Ce procès se déroule dans une salle spécialement aménagée dans une
prison à la lisière de la capitale turque. Les prévenus sont soupçonnés
d'avoir orchestré le coup manqué contre le président Recep Tayyip
Erdogan depuis la base aérienne d'Akinci au nord-ouest d'Ankara,
présentée comme le centre de commandement des putschistes.
L'audience a commencé peu après 10H00 (07H00 GMT), selon une correspondante de l'AFP sur place.
Elle se déroule dans la prison de Sincan, où une immense salle pouvant
accueillir plus de 1.500 personnes a été construite spécialement pour
la tenue de procès géants liés au putsch manqué.
Quelques dizaines de manifestants, encadrés par un important dispositif
de sécurité, se sont rassemblés aux abords du tribunal, certains
scandant des slogans appelant à la peine de mort pour les accusés.
Lorsque les suspects ont été escortés de la prison vers la salle
d'audience, des manifestants les ont conspués et jeté de noeuds
coulants et des bouteilles vides en leur direction.
Des manifestants ont paradé en portant des uniformes rappelant ceux des
détenus de la prison militaire américaine de Guantanamo à Cuba.
M. Erdogan s'était dit mi-juillet en faveur d'un uniforme unique "comme
à Guantanamo" pour les présumés putschistes jugés, à la suite d'une
polémique qui a éclaté après qu'un putschiste présumé s'est présenté à
son procès avec un t-shirt portant l'inscription "héros" en anglais.
C'est depuis la base d'Akinci, affirment les autorités, que les ordres
ont été donnés aux pilotes de l'armée de l'air qui ont bombardé le
parlement et le palais présidentiel dans la nuit du 15 au 16 juillet
2016.
- sous haute sécurité -
Parmi les suspects qui sont jugés, 461 sont en détention, sept autres sont en fuite alors que les autres comparaissent libres.
Le principal suspect jugé par contumace est le prédicateur auto-exilé
aux Etats-Unis Fethullah Gülen, qu'Ankara accuse d'être le cerveau du
putsch, ce que l'intéressé dément catégoriquement.
Adil Oksuz, considéré comme le chef opérationnel des putschistes, est
lui aussi en fuite. Il avait pourtant été arrêté après le coup avant
d'être libéré dans des conditions troubles sur ordre d'un juge.
Son second, l'homme d'affaires Kemal Batmaz, détenu dans une prison près d'Ankara, sera en revanche présent au tribunal.
L'ancien chef de l'armée de l'air Akin Ozturk figure lui aussi parmi
les suspects déjà en détention. Avec d'autres accusés, il est jugé dans
plusieurs procès en lien avec le putsch manqué.
Plusieurs chefs d'accusation ont été retenus contre les suspects,
allant de tentative d'assassinat de M. Erdogan à violation de la
constitution.
Le chef d'état-major, le général Hulusi Akar, et d'autres hauts gradés
de l'armée avaient en outre été séquestrés sur la base d'Akinci par des
militaires factieux avant d'être relâchés le 16 juillet au matin.
Un imposant dispositif de sécurité a été déployé pour l'audience,
mobilisant 1.130 agents de sécurité à l'intérieur et aux abords de la
salle, selon l'agence progouvernementale Anadolu. Des véhicules
blindés, des snipers et un drone de surveillance ont également été
déployés.
En mai, un autre procès impliquant plus de 200 instigateurs présumés du
putsch manqué s'y était ouvert sous haute sécurité, avec des
manifestants rassemblés aux abords de la prison pour réclamer la peine
de mort pour les accusés.
Un procès similaire pour quelque 330 suspects avait débuté en février dans la même salle d'audience.
Quelque 250 personnes avaient été tuées lors de la tentative de coup d'Etat, ainsi que 24 putschistes présumés.
Plusieurs procès de putschistes présumés se sont ouverts ces derniers
mois en Turquie où plus de 50.000 personnes soupçonnées d'être liées
aux réseaux gulénistes ont été arrêtées depuis la tentative de coup
d'Etat. (AFP, 1 août 2017)
3 Rights Advocates Transferred to Silivri Prison
Being arrested after detained at Büyükada and then sent to Bakırköy
Prison, rights advocates İdil Eser, Özlem Dalkıran and Nalan Erkem were
sent to Silivri Prison today.
Republican People’s Party (CHP) İstanbul MP Selina Doğan found out in
the prison where she went to visit Eser, Dalkıran and Erkem that the
three rights advocates would be transferred to Silivri Prison.
Speaking to bianet, Doğan said:
“We got permission from the Ministry of Justice for the visit on
Friday. They granted us the permission today but we were told that we
should visit them until 1 p.m. since they would be transferred after
that time”.
“Unfortunately, they learned that they would be transferred to the
Silivri through my visit. They were surprised. They expressed that this
situation will cause problems in terms of meeting with their families
since transportation to Silivri is hard. They told me that this was a
part of the intimidation practices.
“The warden told us that the transfer would take place because of lack
of physical space and not only them but there are other prisoners to be
transferred”.
What happened?
Nalan Erkem and Özlem Dalkıran (Helsinki Citizens Assembly), İlknur
Üstün (Women's Coalition), İdil Eser (Human Rights Watch Director to
Turkey) and Veli Acu (Human Rights Agenda Association), Günal Kurşun
(Human Rights Agenda Association), Nejat Taştan (Association for
Monitoring Equal Rights), Şeyhmuz Özbekli (Rights Initiative), Ali
Garawi (human rights trainer), and Peter Steudtner (German citizen
human rights trainer) were taken into custody during a training
workshop in Büyükada, one of the Prince Islands in İstanbul.
On July 11, an additional seven days of detention was issued for the rights advocates.
On July 18, Eser, Dalkıran, Kurşun, Acu, Garawi and Steudtner were
arrested. Erkem, Üstün, Taştan and Özbekli were released on probation
and international travel ban was imposed on them.
(BIA, July 31, 2017)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Retenu en Espagne, un écrivain germano-turc furieux contre Madrid
L'écrivain germano-turc Dogan Akhanli, menacé d'être extradé d'Espagne
vers la Turquie qui l'accuse de "terrorisme", a demandé mercredi aux
autorités espagnoles de ne pas le livrer à un pays "qui glisse vers le
fascisme", au d'une conférence de presse à Madrid.
M. Akhanli, 60 ans, qui réside depuis la fin 1991 en Allemagne et a la
nationalité allemande, avait été arrêté le 19 août à Grenade, dans le
sud de l'Espagne, où il faisait du tourisme.
Il avait été interpellé par des policiers espagnols opérant sur mandat
d'Interpol, à la demande d'Ankara, et accusé de "terrorisme" selon son
avocat Gonzalo Boye.
Après des protestations de Berlin, il a été remis en liberté le 20 août
mais est tenu de rester à Madrid en attendant de savoir si l'Espagne
accepte ou non de l'extrader vers la Turquie.
"Comment peuvent-ils envisager de m'expulser vers un pays (la Turquie)
qui glisse vers le fascisme, quand les Espagnols devraient avoir appris
de l'Histoire ce que cela signifie pour l'humanité", a demandé
l'écrivain, évoquant la dictature de Francisco Franco en Espagne de
1939 à 1975.
Au sujet de son arrestation à la demande d'Ankara, il a assuré que
"c'est parce que je m'exprime à voix haute et que j'écris des livres
sur le génocide des Arméniens (par les Turcs au début du XXe siècle) et
sur les droits des Kurdes".
"Si je n'étais pas un des acteurs de cette comédie, je serais - en tant
que défenseur des droits de l'Homme et écrivain - plus furieux encore
que je ne le suis maintenant", a-t-il dit, faisant valoir qu'il
voyageait jusqu'alors librement en Europe.
Dogan Akhanli s'est dit "solidaire" du journaliste turco-suédois Hamza
Yalcin, arrêté le 3 août en Espagne, à la demande d'Ankara qui l'accuse
d'avoir insulté le président turc Recep Tayyip Erdogan et d'être lié à
un "groupe terroriste". "Dans une situation similaire, lui reste en
prison et moi je suis libre", a-t-il souligné.
"L'Union européenne devrait se demander quelle est sa position
vis-à-vis d'une dictature comme la Turquie", a ajouté l'écrivain devant
la presse.
"L'UE va-t-elle expulser les 60.000 exilés turcs recherchés par le
gouvernement turc (...) depuis le coup d'Etat militaire en Turquie de
1980 ?", a-t-il demandé.
Emprisonné de 1985 à 1987 en Turquie, Dogan Akhanli avait de nouveau
passé quatre mois en prison en 2010 dans son pays natal, avant d'être
relâché après un procès.
A chaque fois, "je suis (présenté comme) le chef d'une organisation
différente" opposée au régime, a-t-il lancé. "Devant le juge, j'ai
entendu une sixième version. Si le juge comparait simplement deux
versions, il verrait que ça ne tient pas debout".
Me Gonzalo Boye a accusé l'Espagne d'accorder très facilement les
extraditions. Madrid a extradé trois personnes vers la Turquie en 2014,
trois en 2015, cinq en 2016, a-t-il dit, "et rien qu'en août 2017 deux
personnes sont réclamées par la Turquie. Les chiffres parlent
d"eux-mêmes".
Le dirigeant du parti de gauche espagnol Izquierda Unida, Alberto
Garzon, a reproché à l'Espagne d'apparaître "comme un allié de la
Turquie et de la politique autoritaire d'Erdogan".
"Cela a un lien avec le récent pacte migratoire UE-Turquie, un contrat
politique passé (en 2016) pour éviter l'arrivée de davantage de
migrants" en Europe, a estimé M. Garzon.
(AFP, 30 août
2017)
Rassemblement à Nantes pour la libération du journaliste Loup Bureau
Environ 150 personnes se sont rassemblées mercredi en fin d'après-midi
à Nantes pour exiger la "libération rapide" et le retour en France
"dans les meilleurs délais" de Loup Bureau, journaliste détenu en
Turquie depuis le 26 juillet, a constaté une journaliste de l'AFP.
Citoyens et élus se sont réunis dans la cour de l'Hôtel du département
en soutien au reporter indépendant de 27 ans, dont le portrait a été
affiché sur la façade et sur les grilles du conseil départemental de
Loire-Atlantique, accompagné du slogan "Libérez Loup Bureau".
"Mon fils n'aurait pas aimé être héroïsé, être en photo sur les
affiches. Mais dans la situation qui est la sienne, la médiatisation
est essentielle", a déclaré Loïc Bureau, père du jeune journaliste,
lors de cette manifestation de soutien organisée par le Département, le
club de la presse Nantes Atlantique et l'association des maires de
Loire-Atlantique.
Cet enseignant d'un lycée de Nantes a dit espérer "un impact le plus
important possible pour faire le plus impression sur le gouvernement
turc".
"Cette affaire commence à prendre de l'importance en France et pourrait
nuire à l'image de la Turquie", avait estimé M. Bureau en milieu
d'après-midi, à l'issue d'une rencontre avec la maire (PS) de Nantes,
Johanna Rolland.
"Mon espoir, c'est un retour à la raison, qu'on en revienne à une
attitude raisonnable, qu'on libère mon fils (...). Mon objectif, c'est
de le faire libérer le plus vite possible car je sens très nettement
qu'il coule un peu", a-t-il ajouté.
"Je sens bien que les conditions de détention, la sévérité de
l'enfermement commencent à peser fortement", s'est inquiété Loïc
Bureau, qui a pu parler "cinq minutes" par téléphone avec son fils
dimanche.
M. Bureau a par ailleurs salué la "montée en puissance" de la
mobilisation, "aussi bien au niveau politique que diplomatique",
évoquant les interventions du chef de l'État Emmanuel Macron, mais
aussi de l'ancien président de la République François Hollande.
Loup Bureau, qui a notamment collaboré avec les chaînes TV5 Monde, Arte
et le site Slate, a été interpellé le 26 juillet à la frontière entre
l'Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de
combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une
organisation "terroriste" par Ankara) ont été trouvées en sa
possession.
(AFP, 30 août
2017)
Omerta sur la grève de la faim de Nuriye et Semih
Il ne reste que trois jours à la célébration de la
fête du sacrifice… Tous les médias parlent de cet évènement avec les
images des moutons à sacrifier… Pourtant il n'y a aucun mot sur deux
enseignants en Turquie qui se sacrifient pour faire entendre la voix de
tous leurs collègues licenciés par le régime islamo-fasciste d’Erdogan.
Malheureusement, on ne parle pas de Nuriye Gülmen et de Semih Özakça
dans les journaux européens.
Il y a deux mois, à l’occasion de la fête du ramadan, Tieri Briet parlait de cette omerta meurtrière:
"Malheureusement, on ne parle pas de Nuriye Gülmen
et de Semih Özakça dans les journaux européens. Comme si, pendant le
temps que va durer leur agonie, le silence médiatique faisait partie
des négociations entre l'Europe et la Turquie. Et ce silence est encore
une torture. Une torture qui dure, elle aussi, depuis 110 jours,
bientôt quatre mois sans manger et dans nos journaux cette étrange
omerta. Je ne suis pas le complice des bourreaux de Nuriye et Semih.
"Je recopie ici la dernière lettre qu'a écrite
Nuriye de prison, à l'occasion de la fête de l'Aïd-el-Fitr pour la
rupture du jeûne de ramadan :
« Les musulmans célèbreront la fin du Ramadan ce
dimanche, le 109e jour de notre grève de la faim... Ce sera ma première
fête loin de ma famille. Ce sera aussi la première fête dans laquelle
je serai en grève de la faim. Notre faim n'est rien dans un monde où
des millions d'enfants s'endorment en ayant faim, alors que des
millions de personnes ont faim de justice... Cette fête ne sera pas la
plus belle que nous célébrerons. Nous aurons l'occasion de célébrer les
plus belles fêtes dans un avenir où nous aurons aussi la justice.»(blogs.mediapart.fr, 26 juin 2017)
Le silence est révoltant… Mais, comme le
caricaturiste Ismail Kizil Dogan a dit il y a deux jours lors d’une
manifestation à Bruxelles, le silence des médias turcs et des élus
belges d’origine turque est impardonnable.
Pas un seul mot sur le sacrifice de Nuriye et Semih
par l’Etat turc alors qu’ils, en tant qu’élus belges, critiquent sans
cesse l’interdiction du sacrifice sans assourdissement par la Belgique.
Rien d’étonnant car les élections communales
approchent… Ils ont peur, s’ils critiquent le sacrifice de deux
enseignants par l’Etat turc ils n’obtiendront plus les votes des
électeurs d’origine turque dont plus de 70% ont voté l’année passée
pour la constitution dictatoriale de Recep Tayyip Erdogan.
Idem pour les médias turcs, car ils ont peur de
perdre le soutien des milieux d'affaires et religieux turcs ainsi que
la confiance de l'Ambassade turque. (Info-Turk, 28 août 2017)
Macron demande à Erdogan la "libération rapide" du journaliste Loup Bureau
Le président Emmanuel Macron a demandé
dimanche à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan "la libération
rapide" du journaliste français Loup Bureau, détenu en Turquie depuis
le 26 juillet, et "son retour en France", selon un communiqué de
l'Elysée.
Le chef de l'Etat, qui s'est entretenu par téléphone avec le président
turc, "lui a demandé, au-delà de l'amélioration obtenue des conditions
de détention, sa libération rapide et son retour en France", précise le
communiqué de la présidence.
"Les deux présidents sont convenus que les contacts se poursuivent,
également au niveau ministériel, pour trouver, dans les meilleurs
délais, une issue positive", ajoute l'Elysée.
Le président français avait fait part le 15 août, lors d'un entretien
téléphonique, de sa "préoccupation" à son homologue turc, avec lequel
il était convenu de s'entretenir à nouveau cette semaine à ce sujet.
Vendredi, une demande de libération de Loup Bureau a été rejetée par le
juge qui l'avait mis en examen, a indiqué à l'AFP son avocat.
Cette demande de libération avait été déposée début août auprès du juge
qui avait mis en examen et placé le jeune homme de 27 ans en détention
provisoire le 1er août, pour soupçon d'appartenance à "une organisation
terroriste armée", avait précisé Martin Pradel, un des avocats français
du journaliste.
"Le rejet de sa remise en liberté est synonyme d'un autre mois passé
derrière les barreaux et l'obligation d'une intervention du chef de
l'Etat pour espérer une libération", avait réagi de son côté le comité
de soutien à Loup Bureau, sur sa page Facebook.
Jeudi, un rassemblement de soutien au journaliste avait été organisé à
Paris et une pétition en faveur de sa libération a reçu près de 28.000
signatures.
Le père de Loup Bureau avait alors déclaré attendre "une nouvelle prise
de parole de M. Macron" en regrettant de ne recevoir "aucune
information de la part du Quai d'Orsay".
Loup Bureau, qui a notamment collaboré avec les chaînes TV5 Monde, Arte
et le site Slate, a été interpellé le 26 juillet à la frontière entre
l'Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de
combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une
organisation "terroriste" par Ankara) ont été trouvées en sa possession. (AFP, 27 août
2017)
Une demande de libération de Loup Bureau rejetée
Une demande de libération de Loup Bureau,
journaliste français détenu en Turquie depuis le 26 juillet a été
rejetée par le juge qui l'avait mis en examen, a indiqué vendredi à
l'AFP son avocat.
Cette demande de libération avait été déposée début août auprès du juge
qui avait mis en examen et placé Loup Bureau en détention provisoire le
1er août, pour soupçon d'appartenance à "une organisation terroriste
armée", a précisé Martin Pradel, un des avocats français du journaliste.
"Un appel a déjà été formé contre cette décision, et il devrait être tranché d'ici une dizaine de jours", a ajouté l'avocat.
"Le rejet de sa remise en liberté est synonyme d'un autre mois passé
derrière les barreaux et l'obligation d'une intervention du chef de
l'Etat pour espérer une libération", a réagit de son côté le comité de
soutien à Loup Bureau, sur sa page Facebook.
Le comité souligne par ailleurs être "toujours dans l'attente du
deuxième entretien entre Emmanuel Macron et son homologue turc qui
devait avoir lieu cette semaine".
Le président français Emmanuel Macron avait fait part le 15 août, lors
d'un entretien téléphonique, de sa "préoccupation" à son homologue turc
Recep Tayyip Erdogan, avec lequel il avait convenu de s'entretenir à
nouveau cette semaine à ce sujet.
Jeudi, un rassemblement de soutien au jeune journaliste a été organisé
à Paris, et une pétition en faveur de sa libération a reçu près de
28.000 signatures.
Loup Bureau, 27 ans, qui a notamment collaboré avec les chaînes TV5
Monde, Arte et le site Slate, a été interpellé le 26 juillet à la
frontière entre l'Irak et la Turquie, après que des photos le montrant
en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement
considéré comme une organisation "terroriste" par Ankara) ont été
trouvées en sa possession.
(AFP, 26 août
2017)
L'écrivain arrêté en Espagne inquiet du "bras long" du pouvoir turc
L'écrivain allemand d'origine turque et détracteur d'Ankara Dogan
Akhanli a regretté lundi, après son arrestation en Espagne, que le
gouvernement turc puisse exercer son influence sur les autorités
espagnoles.
"Je ne peux pas imaginer, en tant que citoyen allemand, être livré à un
pays non-membre de l'UE. Mais je suis inquiet, je ne m'attendais pas à
ce que le bras du gouvernement turc soit assez long pour aller jusqu'en
Espagne", a-t-il dit dans un entretien publié sur le site internet de
l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.
"Ils ne me réduiront pas au silence", a toutefois prévenu M. Akhanli
lors d'une conférence de presse à Madrid et retransmise en direct à la
télévision allemande.
Assurant au Spiegel avoir voyagé à de nombreuses reprises en Europe
sans jamais avoir été inquiété, l'écrivain a jugé "étrange" son
arrestation dans son hôtel samedi à Grenade, dans le sud de l'Espagne.
Il a finalement été libéré sous conditions le lendemain.
"C'est une expérience effrayante parce que je pensais être en sécurité
dans les pays européens et que le bras long de l'arbitraire et de
l'arrogance ne pourrait pas m'y atteindre", a-t-il déclaré lors de sa
conférence de presse.
Désormais, l'Allemagne, où il a émigré en 1991 et où il a obtenu
l'asile politique puis la nationalité allemande, est "le seul endroit
au monde" où il se sente en sécurité, a-t-il affirmé.
A ce titre, il évoque ainsi le cas d'un "journaliste suédois qui a des
racines en Turquie", actuellement en détention en Espagne car "la
Turquie demande son extradition".
Selon Stockholm, un journaliste turco-suédois, Hamza Yalcin, est détenu en Espagne à la demande d'Ankara.
Il a été arrêté le 3 août à l'aéroport de Barcelone-El Prat en vertu
d'un mandat d'arrêt de la Turquie. Selon la presse turque, il est
accusée d'insulte au chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan et de
"propagande" pour un "groupe terroriste".
Les détracteurs du pouvoir turc ont dénoncé à maintes reprises le recours à ce type d'accusations pour museler l'opposition.
Selon Dogan Akhanli, M. Erdogan a une attitude "despotique" et ses déclarations trahissent son "arrogance" et sa "paranoïa".
M. Akhanli a été arrêté samedi en Espagne, à la demande d'Ankara, par
des policiers espagnols opérant sur mandat d'Interpol. Il a été remis
en liberté dimanche après des protestations de Berlin, mais il ne peut
pas quitter l'Espagne.
Il a estimé que si les autorités espagnoles décidaient de l'extrader
vers la Turquie, cela constituerait un "scandale juridique et
politique".
La chancelière Angela Merkel a accusé dimanche la Turquie d'avoir abusé
d'Interpol dans cette affaire, alors que les deux pays ont vu leurs
relations se tendre considérablement, en particulier depuis un an et le
putsch raté en Turquie et la répression qui a suivi.
L'écrivain Dogan Akhanli, qui a notamment écrit une trilogie évoquant
le génocide des Arméniens de 1915-1917, a indiqué que la Turquie
l'accuse d'être membre d'une organisation "terroriste" et veut aussi le
rejuger dans une affaire de vol à main armé pour laquelle il avait été
innocenté par le passé.
(AFP, 21 août
2017)
L'écrivain Dogan Akhanli arrêté en Espagne à la demande d'Ankara
Un écrivain allemand d'origine turque,
Dogan Akhanli, a été arrêté samedi en Espagne à la demande de la
Turquie, a annoncé le ministère allemand des Affaires étrangères qui a demandé à Madrid de ne pas l'extrader vers la Turquie.
Cette requête a été transmise par l'ambassade d'Allemagne "à un haut
niveau" diplomatique aux autorités espagnoles, a-t-on appris auprès du
ministère des Affaires étrangères à Berlin.
Les autorités allemandes ont également demandé au gouvernement espagnol
de permettre "une assistance consulaire aussi vite que possible" après
l'interpellation de l'écrivain.
Le député des Verts allemands, Volker Beck, avait auparavant annoncé l'interpellation de M. Akhanli.
"J'ai demandé au ministère allemand des Affaires étrangères
d'immédiatement tout entreprendre auprès des autorités espagnoles pour
empêcher une extradition vers la Turquie", avait-il affirmé.
De son côté, le ministère espagnol de l'Intérieur n'était pas à l'heure actuelle joignable pour des commentaires.
Selon le journal régional Kölner Stadt-Anzeiger qui cite son avocat
allemand, l'écrivain, né en 1957 en Turquie et qui vit depuis 1992 à
Cologne (ouest de l'Allemagne), a été interpellé samedi matin à 8h30
heure locale (07h30 GMT) à Grenade (Andalousie, sud) par des policiers
espagnols qui disposent d'une notice rouge d'Interpol.
Cette arrestation montre que le président turc Recep Tayyip Erdogan
cherche à "étendre son pouvoir au-delà des frontières de son pays, à
intimider les voix critiques et à les poursuivre dans le monde entier",
a martelé Volker Beck.
Dogan Akhanli, qui a notamment écrit une trilogie évoquant le génocide
des Arméniens, fait l'objet de poursuites en Turquie, explique le
journal de Cologne sans autres précisions.
L'écrivain présenté comme un critique du régime turc a déjà eu à faire
à la justice turque. Soupçonné d'être impliqué dans un vol à main armée
en 1989, il avait été arrêté à son arrivée à Istanbul en 2010. Il avait
finalement été relâché puis innocenté avant qu'une cour d'appel
n'ordonne une nouvelle procédure. Des députés Verts allemands avaient
assuré que ces poursuites avaient un caractère politique.
C'est "une chasse orchestrée du gouvernement turc contre des têtes
pensantes critiques à l'étranger", a par ailleurs commenté son avocat,
Ilias Uyar, cité par le Spiegel sur son site internet.
Il y a actuellement 10 citoyens allemands, certains ayant la double
nationalité, détenus en Turquie, selon les autorités allemandes.
Parmi eux, Deniz Yücel, un journaliste germano-turc, correspondant du quotidien allemand Die Welt, emprisonné depuis février.
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement
tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé au
prédicateur Fethullah Gülen, qui nie les faits.
(AFP, 19 août
2017)
Turkish-born German writer Dogan Akhanli arrested in southern Spain
The Turkish-born German writer Dogan Akhanli has been arrested in the
southern Spanish city of Granada on Saturday by National Police agents
fulfilling an international arrest warrant issued by Interpol in
response to a request by authorities in Turkey.
A police spokesman told EFE that the arrest took place Saturday morning at a hotel in the city center where Akhanli was staying.
The writer was then driven the police headquarters for the region of
Eastern Andalusia and will be interviewed by a judge in the next few
hours, added spokesman added, without specifying the motive for the
arrest cited in the warrant.
Akhanli faced trial at a Besiktas court in Istanbul, Turkey, on Dec. 8,
2010 after being arrested in Aug. that year during a visit to Turkey.
He was accused of armed robbery of an exchange office in 1989.
After his release from jail he was later denied entry to Turkey, he told journalists in Cologne in Jan. 7, 2011. (EFEGranada, 19 Aug 2017)
Neuf collaborateurs de médias incarcérés en Turquie
Les autorités turques ont incarcéré neuf personnes dans le cadre d'une
enquête sur les liens entre les médias et les réseaux du prédicateur
Fethullah Gülen, a rapporté l'agence Anadolu. Ils sont tous accusés par
Ankara d'avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016.
Des mandats d'arrêt avaient été émis le 10 août à l'encontre de 35
collaborateurs actuels ou passés de médias, et onze d'entre eux avaient
été interpellés. Deux ont été placés en liberté provisoire et neuf ont
été incarcérés mercredi pour «appartenance à une organisation
terroriste armée», selon l'agence progouvernementale Anadolu mercredi
soir.
Parmi les personnes incarcérées figurent notamment Burak Ekici,
responsable du site web du quotidien d'opposition BirGün, mais aussi
Yasir Kaya, ancien directeur de l'information de la chaîne de
télévision du club de Football Fenerbahçe, précise le quotidien
Hürriyet. Selon Anadolu, les autorités soupçonnent les 35 suspects
d'avoir utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock, qu'Ankara
considère comme l'outil de communication privilégié des putschistes
présumés.
Les organisations de défense de la liberté de la presse dénoncent des
atteintes régulières à cette liberté de la part des autorités turques,
notamment depuis la tentative de coup d'Etat. De nombreux médias ont
été fermés et une centaine de journalistes arrêtés dans le cadre de
l'état d'urgence en vigueur depuis le putsch manqué.
Plusieurs journalistes étrangers ont également été incarcérés en
Turquie ces derniers mois, comme le Germano-Turc Deniz Yücel depuis
février, et le Français Loup Bureau interpellé le 26 juillet.
Les autorités turques nient régulièrement toute atteinte à la liberté
de la presse, affirmant que seuls sont arrêtés les journalistes liés à
des «organisations terroristes», expression désignant surtout les
séparatistes kurdes du PKK et le réseau güléniste. La Turquie occupe la
155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi
par Reporters sans Frontières (RSF).
Des rédactions appellent à la libération de journaliste français Loup Bureau
Une vingtaine de rédactions ont dénoncé jeudi en France la répression
du régime d'Erdogan à l'encontre des journalistes et demandé la
libération de Loup Bureau, reporter français indépendant retenu en
Turquie depuis le 26 juillet.
"Alors que la Turquie a multiplié ces dernières semaines l'achat
d'espaces publicitaires dans plusieurs médias français et
internationaux pour vanter la grande 'démocratie' qu'elle est censée
être, le régime d'Erdogan multiplie la répression contre les
journalistes", ont dit des sociétés de journalistes dans une tribune
publiée sur le site du journal Libération.
Emmanuel Macron avait fait part mardi à son homologue turc Recep Tayyip
Erdogan de sa "préoccupation" au sujet de la détention en Turquie du
journaliste français. "Les deux dirigeants ont convenu de se reparler
la semaine prochaine", selon l'Elysée.
Le 11 août, des agents consulaires français avaient rendu visite pour
la première fois, au journaliste emprisonné depuis trois semaines en
Turquie, a indiqué mercredi le quai d'Orsay.
La tribune publiée jeudi compte parmi ses premiers signataires les
sociétés des journalistes de Challenges, des Echos, du Figaro, de
France 2, France 24, la rédaction nationale de France 3, Libération,
des JT de M6, Mediapart, le Monde, l'Obs, le Point, Premières Lignes,
Radio France, RFI, RMC, RTL, Télérama, TF1, TV5 Monde, l'AFP et les
rédactions d'Abacapress, Envoyé spécial, les Jours, LaTéléLibre et TV
Presse, soutenus par Reporters sans frontières et le Prix
Albert-Londres.
En outre, trois syndicats français de journalistes (SNJ, SNJ-CGT et
CFDT Journalistes) ont affirmé jeudi qu'"Erdogan doit libérer Loup
Bureau maintenant" et qu'"attendre encore une semaine, c'est une
semaine de trop". Elles dénoncent le "silence assourdissant" de
l'Europe sur les "manquements graves aux libertés démocratiques" du
régime turc.
Loup Bureau, étudiant à l'Ihecs à Bruxelles, a notamment collaboré avec les chaînes TV5 Monde et Arte et le site Slate. (AFP, 17 août 2017)
Macron exprime à Erdogan sa "préoccupation" au sujet de Loup Bureau
Emmanuel Macron a fait part, mardi lors d'un entretien téléphonique, à
son homologue turc Recep Tayyip Erdogan de sa "préoccupation" au sujet
de la détention en Turquie du journaliste français Loup Bureau, selon
un communiqué de l'Elysée.
Le président de la République a "exprimé sa préoccupation sur la
situation de Loup Bureau, étudiant en journalisme détenu en Turquie et
son souhait que notre compatriote puisse être de retour en France le
plus vite possible", indique l'Elysée dans un communiqué. "Sur ce
dernier sujet, les deux dirigeants ont convenu de se reparler la
semaine prochaine", précise la présidence.
Loup Bureau, qui a notamment collaboré avec les chaînes TV5 Monde et
Arte, et le site Slate, a été interpellé fin juillet à la frontière
entre l'Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en
compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré
comme une organisation "terroriste" par Ankara) ont été trouvées en sa
possession.
Dans un communiqué transmis jeudi à l'AFP, les avocats du journaliste,
Martin Pradel et Rusen Aytac, ont précisé qu'il avait été mis en examen
par un juge qui l'a considéré comme suspect d'appartenance à "une
organisation terroriste armée", et ce malgré ses dénégations.
Le père du journaliste français avait dénoncé le 11 août
l'"acharnement" des autorités turques et regretté le "silence général"
de la classe politique française depuis l'interpellation de son fils le
26 juillet.
Joint par l'AFP mardi, le père de Loup Bureau a jugé "très positif" ce
développement. "C'est une source d'espoir évidemment, même si nous
avons connu tellement de hauts et de bas depuis son arrestation",
a-t-il ajouté.
"Alors que l'on nous opposait un +non+ catégorique jusqu'ici, j'ai
réussi à avoir mon fils au téléphone samedi, au lendemain de la
première communication de M. Macron disant qu'il s'emparait du
dossier", a-t-il salué.
Pour lui, "c'est quelque chose de très important car cette affaire est plus politique qu'autre chose depuis le début".
MM. Macron et Erdogan ont par ailleurs, lors de leur entretien
téléphonique, évoqué la situation en Syrie. "Le chef de l'Etat a
rappelé son souhait de poursuivre le dialogue très étroit mis en place
avec la Turquie sur la lutte contre le terrorisme et la recherche d'une
solution politique inclusive pour la paix, la stabilité et l'unité du
pays", selon l'Elysée. (AFP, 15 août 2017)
Police Attack Protest in Solidarity With Özakça and Gülmen
Police attacked protesters in Kadıköy on Friday (August 11) who were
demonstrating in solidarity with academic Nuriye Gülmen and teacher
Semih Özakça on the 156th day of their hunger strike which they went on
to be reinstated to their jobs they lost through a statutory decree.
The protest in front of Süreyya Opera House in Kadıköy district of
İstanbul began at 7:30 p.m. on Friday evening. The police attacked the
group attempting to hold banners reading "We want our jobs back on the
156th day of the hunger strike".
16 people including Gülsüm Elvan, mother of Berkin Elvan who was
murdered during Gezi Resistance in 2013 were battered and taken into
custody. According to reports on the media, Gülsüm Elvan's left arm got
broken while being battered. On Monday, the doctors will determine
whether an operation is necessary to treat her arm.
After giving her testimony, Elvan was released from the police station
on order from the Prosecutor's Office. Others who were also taken into
custody, were released after the detention procedures were completed in
Vatan Security Department.
(BIA, August 14, 2017)
Özgür Gündem Editor-in-Chief on Watch Çelikken Sent Off to Prison
Journalists and rights defenders gathering on Friday bid farewell to Çelikkan.
Çelikkan was sentenced to 18 months in prison for joining now-closed Özgür Gündem newspaper's Editor-in-Chief on Watch campaign.
Journalists Nadire Mater, Tuğrul Eryılmaz, Yıldırım Türker, Mehmet Güç
(who joined the campaign as well), artist Deniz Türkali, staff from the
Truth Justice Memory Center at which Çelikkan is the director, rights
defenders, Çelikkan's journalist friends and his attorney Emel Ataktürk
Sevimli attended the event.
Çelikkan was seen off by his friends with the witty remark that “He
escaped ‘inside’ to get rid of the anti-democratic and oppressive life
‘outside’”.
About Murat Çelikkan
He has worked as reporter, editor, columnist and editor-in-chief during his 25-year journalism life.
He has actively taken part in the human rights movement; he founded the
Human Rights Association, Amnesty International Turkey, Helsinki
Citizens’ Association and took place in the board of directors. He
worked on projects concerning the Kurdish question and media ethics.
He is the director at Truth, Justice, Memory Center of which he is among the founders.
What happened?
He has worked as reporter, editor, columnist and editor-in-chief during his 25-year career in journalism.
He has actively taken part in the human rights movement; he founded the
Human Rights Association, Amnesty International Turkey, Helsinki
Citizens’ Association, and he was a member of the board of directors
for the Human Rights Association. He worked on projects concerning the
Kurdish question and media ethics.
He is the director at Truth Justice Memory Center of which he is among the founders.
(BIA, August 14, 2017)
dihaber Correspondent Deniz Nazlım Detained in Police Raid
Police raided 15 houses towards the morning hours today (August 14).
Nine people have been taken into custody during the raids including
correspondent Deniz Nazlım from dihaber (Dicle News Agency).
On the other hand, ETHA (Etkin News Agency) reported that 11 people
were detained. The Peoples' Democratic Party (HDP) Mamak and Etimesgut
district co-administrators are reportedly among the detainees as well.
According to dihaber, the names of the detainees, who are mostly administrators from HDP, are:
Deniz Nazlım, Dilan Çetin, Erkan Kara, İrfan Geçer, Yeliz Yıldırım, Yıldız Bahçeci, Laleş Ekmen, Engin Çevik and Mücahit Kaplan.
It has been claimed that there was an order to take journalist Nazlım
forcibly to give testimony before the court. Technical equipment in his
apartment was seized after a search.
The detainees have been taken to Ankara Security Directorate Anti-Terror Department.
(BIA, August 14, 2017)
Les journalistes turcs visés par une nouvelle vague d’arrestation
Après l’émission de 35 nouveaux mandats d’arrêts contre des
journalistes et collaborateurs de médias soupçonnés de lien avec la
confrérie Gülen, la police turque a lancé ce matin une nouvelle série
d’interpellations.
Un total de 35 collaborateurs des médias sont visés par un nouveau
mandat d’arrêt émis ce 10 août 2017 en Turquie. Ils sont soupçonnés
d’avoir installé l’application de messagerie cryptée ByLock sur leurs
téléphones. Les autorités turques considèrent la possession de ce
programme comme un signe d’appartenance à la confrérie Gülen, accusée
d’être derrière la tentative de putsch de juillet 2016.
La Cour de cassation turque a pourtant elle-même établi le 16 juin
dernier que “l’usage de [ByLock] constituerait une pièce à conviction
incontestable dans le cas où il serait établi techniquement et de
manière incontestable que la communication a eu lieu sur instruction de
l’organisation [Gülen] et dans le but d’assurer des échanges secrets”.
Dans la pratique, la justice tend même à criminaliser toute
communication avec des utilisateurs de ByLock, comme dans le cas du
chroniqueur de Cumhuriyet Kadri Gürsel.
“Une approche systématique à l’égard des utilisateurs de ByLock est
tout simplement illégale, souligne Johann Bihr, responsable du bureau
Europe de l’est et Asie centrale de RSF. La justice ne peut accuser des
journalistes sur la seule base de cette application, sans établir un
lien concret et individuel avec des activités criminelles.”
Neuf journalistes et collaborateurs des médias ont pour l’heure été
arrêtés dans ce nouveau coup de filet. Parmi eux figure le rédacteur de
l’édition web du journal de gauche BirGün, Burak Ekici ainsi que Muhsin
Pilgir (ex-Zaman, Cihan), Ömer Faruk Aydemir (IHA), Sait Gürkan Tuzlu,
Cüneyt Seza Özkan (ex-Samanyolu), Yusuf Duran, Ahmet Feyzullah Özyurt,
Ahmet Sağırlı (licencié la semaine dernière de l’hebdomadaire Türkiye)
et Mutlu Özay.
Avec plus de 100 journalistes derrière les barreaux, la Turquie est la
plus grande prison du monde pour les professionnels des médias. Le pays
occupe la 155e place sur 180 au Classement mondial 2017 de la liberté
de la presse, établi par RSF. (RSF, 10 août 2017)
Un journaliste turco-suédois critique d'Erdogan arrêté sur mandat turc
La Suède a annoncé mardi qu'elle apportait de l'aide à un journaliste
turco-suédois détenu en Espagne sur mandat d'arrêt international
délivré par Ankara, dans un contexte d'inquiétude sur la liberté de la
presse en Turquie.
Hamza Yalcin, journaliste critique à l'égard du régime d'Ankara, a été
arrêté le 3 août à l'aéroport El Prat de Barcelone et il est détenu le
temps qu'un tribunal décide s'il doit être extradé ou non, a expliqué
la police espagnole à l'AFP.
Selon Reporter sans frontière (RSF), la Turquie l'accuse de "terrorisme".
"Le ministère des Affaires étrangères a demandé à être autorisé à
rendre visite au citoyen suédois détenu à Barcelone, en Espagne", a
déclaré la ministre des Affaires étrangères suédoise Margot Wallström.
"Le ministère des Affaires étrangères s'est assuré qu'il a un avocat et s'emploie à éclaircir les accusations".
Selon RSF, le mandat d'arrêt est une tentative "pour réduire au silence
toute critique du régime turc", que les militants accusent de détenir
des dizaines de journalistes dans le cadre de l'état d'urgence décrété
après la tentative de putsch l'année dernière.
Selon l'organisation, Yalcin vivait depuis 1984 en exil en Suède, où il
écrivait pour le magazine en ligne Odak Dergisi, très critique avec le
régime d'Ankara.
Jonathan Lundqvist, à la tête de l'antenne de RSF en Suède, a critiqué
cette arrestation, tentative selon lui du président Recep Tayyip
Erdogan "d'étendre son pouvoir au-delà des frontières du pays".
"Il veut montrer qu'il peut s'en prendre aux personnes critiques même
si elles ne sont pas dans le pays. C'est un abus de la coopération
internationale entre les polices, qui risque d'avoir des conséquences
majeures", a-t-il jugé dans une déclaration.
Cette arrestation survient alors que les inquiétudes concernant la
liberté de la presse dans la Turquie d'Erdogan grandissent, des
journalistes étant aussi ciblés par la répression.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF.
Selon le site P24, spécialisé dans la liberté de la presse, 166
journalistes sont détenus en Turquie, dont la majorité dans le cadre de
l'état d'urgence décrété après la tentative de putsch. (AFP, 8 août
2017)
L'avocat du journaliste Loup Bureau dénonce un projet de transfert
L'avocat du journaliste français détenu en Turquie Loup Bureau a
dénoncé mardi une décision "scandaleuse" des autorités turques, qui
veulent, selon lui, le transférer dans une nouvelle prison située à des
centaines de kilomètres de l'actuelle, ce qui compliquerait très
fortement sa défense.
Maître Martin Pradel, un des deux avocats français qui assurent la
défense du journaliste, en liaison avec un confrère basé en Turquie, a
expliqué à l'AFP que les autorités turques voulaient transférer le
journaliste de Sirnak, près de la frontière avec l'Irak, vers la ville
de Van, plus proche de la frontière avec l'Iran.
"Il y a une première décision qui a été prise, et qui est en attente de
confirmation. Elle pourrait être confirmée aujourd'hui ou demain (mardi
ou mercredi, ndlr), et à partir de là Loup Bureau pourra être
immédiatement transféré", a-t-il précisé à l'AFP.
D'après Me Pradel, un tel transfert aurait pour conséquences d'éloigner
Loup Bureau de son avocat turc, installé à Sirnak, "à neuf heures de
route de Van", alors qu'il est quasiment son seul contact avec le monde
extérieur, et rendrait beaucoup plus difficiles les démarches pour sa
défense, le journaliste étant "poursuivi par le procureur de Sirnak" et
l'affaire "confiée à un juge qui se trouve à Sirnak".
Loup Bureau, journaliste indépendant qui a notamment collaboré avec les
médias TV5 Monde, Arte et Slate, avait été interpellé le 26 juillet à
la frontière entre l'Irak et la Turquie, après que des photos le
montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un
mouvement considéré comme une organisation "terroriste" par Ankara), et
issues d'un reportage qu'il avait réalisé en 2013, eurent été trouvées
en sa possession.
Si le journaliste est transféré à Van, "cela va avoir un effet
désastreux, son avocat qui lui rend visite tous les deux jours, ne
pourra plus travailler normalement, et lui va se retrouver isolé",
déplore Me Pradel, qui dénonce "une atteinte très grave au libre
exercice de sa défense".
L'avocat français demande aux autorités françaises d'intervenir contre
ce projet de transfèrement, qui relève d'une simple décision
administrative et non judiciaire. (AFP, 8 août
2017)
Police Batter Cellist Woman at Kadıköy Metro Station
Police have seized and battered cellist Gülşah Erol at the Kadıköy Metro Station on the pretext of her carrying a bomb.
Claiming that Erol’s cello was a bomb, the police alleged that Erol was a “terrorist” and closed her in a room.
Telling that she was handcuffed and battered in that room, Erol shared what happened on her Instagram account:
“I was battered by two police officers on August 2. They declared my
instrument a bomb and me a terrorist and closed me in a room. I was
handcuffed and punched and kicked several times. They hit in my face
with Turkish flag. They were telling me ‘We are citizens of this
country’, what about me? When I told them I was a musician, please be
careful about my arms and hands, they hit harder. They said that the
people like me should leave the country, we are traitors. They
threatened me with sending me to jail. They insulted my family. I
didn’t put the photos of the damages in my body because they look
horrible. I am a musician! I am an artist who labor for this country.
Is this what I deserve?! My whole body aches but mostly my heart. I
could have died yesterday…”
(BIA, August 4, 2017)
Appels à la libération du reporter français détenu en Turquie
Des organisations de journalistes et les avocats de Loup Bureau, un
reporter indépendant français détenu en Turquie, où les autorités le
soupçonnent d'activités "terroristes", ont réclamé jeudi sa libération
"immédiate", assurant qu'il était innocent.
Loup Bureau, qui a notamment collaboré avec les chaînes TV5 Monde et
Arte, et le site Slate, a été interpellé la semaine dernière à la
frontière entre l'Irak et la Turquie, après que des photos le montrant
en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement
considéré comme une organisation "terroriste" par Ankara), ont été
trouvées en sa possession.
Dans un communiqué transmis jeudi à l'AFP, les avocats du journaliste,
Martin Pradel et Rusen Aytac, ont précisé qu'il avait été mis en examen
par un juge qui l'a considéré comme suspect d'appartenance à "une
organisation terroriste armée", et ce malgré ses dénégations.
"Au cours des interrogatoires auxquels il a été soumis, il lui a été
reproché d'avoir effectué un reportage en 2013 sur les conditions de
vie des populations civiles au nord de la Syrie (...). Loup Bureau, au
cours de sa garde à vue et devant le juge a confirmé sa présence sur le
terrain pour des raisons strictement professionnelles. Il a souligné
que les contacts avec des protagonistes sur place sont nécessaires à
son travail journalistique, et que les images sur lesquelles il a été
invité à s'expliquer datent de l'époque du tournage de ce reportage",
disent-ils.
"Le caractère extrêmement sommaire de la procédure mise en place est
inquiétant, alors que la Turquie considère trop souvent comme des
terroristes les journalistes qui font indépendamment et courageusement
leur travail", ont ajouté les avocats du journaliste, soulignant
"l'urgence" de sa libération.
De leur côté, les syndicats français de journalistes SNJ, SNJ-CGT et
CFDT-Journalistes, soutenus par la Fédération européenne des
journalistes (EFJ) et la Fédération internationale des journalistes
(IFJ), ont appelé à "la libération immédiate" de leur confrère. Sa
détention rappelle celle de Mathias Depardon, photojournaliste français
arrêté en mai dans le sud-est de la Turquie et expulsé un mois plus
tard.
Ces organisations exigent "que le gouvernement français mette tout en
oeuvre" pour obtenir sa libération. "Les propos convenus ne suffisent
plus", disent-elles, alors que le ministère des Affaires étrangères a
dit suivre la situation "avec la plus grande attention".
Pour les trois syndicats, "il est clair que les dirigeants turcs et le
président Erdogan en tête abhorrent les journalistes étrangers trop
curieux et n'hésitent pas à les arrêter pour imposer un mur du silence
sur la réalité de ce pays, qui est la plus grande prison au monde pour
les journalistes où 160 de nos confrères sont derrière les barreaux".
L'EFJ et l'IFJ ont par ailleurs rappelé que Deniz Yücel, le correspondant en Turquie du quotidien allemand
Die Zeit "est lui toujours derrière les barreaux depuis février", et
qu'un autre journaliste français, Olivier Bertrand, qui effectuait un
reportage sur l'après-coup d'Etat pour le média en ligne Les Jours,
avait été expulsé en novembre.
Les organisations de défense de la liberté de la presse dénoncent des
atteintes régulières à cette liberté de la part des autorités turques,
notamment depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF. (AFP, 3 août 2017)
Un journaliste français écroué pour "terrorisme"
Un journaliste indépendant français a été placé en détention mardi par
les autorités turques qui le soupçonnent d'activités "terroristes" en
lien avec des combattants kurdes de Syrie, ont indiqué mercredi des
sources judiciaires à l'AFP.
Loup Bureau, qui a notamment collaboré avec la chaîne française TV5
Monde et se présente sur Twitter comme un étudiant en journalisme,
avait été interpellé la semaine dernière au poste-frontière de Habur
entre l'Irak et la Turquie.
Après avoir passé cinq jours en garde à vue, il a été incarcéré dans la
ville de Sirnak, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, selon
les sources judiciaires. Sirnak est située dans la province du même
nom, frontalière de l'Irak et de la Syrie.
Une source sécuritaire citée par l'agence progouvernementale Anadolu a
affirmé que M. Bureau avait été arrêté après que des photos le montrant
en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG, qu'Ankara considère
comme une extension des séparatistes kurdes de Turquie (PKK), eurent
été trouvées en sa possession.
Les YPG et le PKK sont classés organisations "terroristes" par la
Turquie qui les combat militairement. Les Etats-Unis soutiennent les
YPG contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
M. Bureau a réalisé il y a trois ans un reportage auprès des YPG dans
le nord de la Syrie diffusé par TV5 Monde. Le journaliste a publié la
vidéo sur sa page personnelle sur le site de partage Vimeo.
"Nous suivons avec la plus grande attention la situation de notre
compatriote détenu en Turquie et sommes en relation avec sa famille", a
indiqué à l'AFP le ministère français des Affaires étrangères.
Cette affaire rappelle le cas de Mathias Depardon, un photojournaliste
français arrêté dans le sud-est de la Turquie en mai et expulsé après
un mois de détention et une importante mobilisation.
Les autorités turques le soupçonnaient d'avoir fait de la "propagande
terroriste" pour le compte du PKK pour avoir diffusé sur les réseaux
sociaux des photos prises au cours d'un reportage.
Les organisations de défense de la liberté de la presse dénoncent des
atteintes régulières à cette liberté de la part des autorités turques,
notamment depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par RSF. (AFP, 2 août 2017)
Kurdish
Question / Question kurde
La province de Kirkouk annonce sa participation au référendum
Le conseil provincial de Kirkouk, une région que se disputent les
Kurdes irakiens et le gouvernement fédéral à Bagdad, a voté mardi en
faveur d'une participation au référendum sur l'indépendance du
Kurdistan, a indiqué l'un de ses membres à l'AFP.
Ce référendum prévu le 25 septembre doit poser la question d'une
indépendance du Kurdistan irakien, région autonome du nord de l'Irak.
De nombreux pays étrangers s'opposent à sa tenue ou à la date choisie
pour l'organiser, même si ses résultats seront non-contraignants.
"Vingt-quatre des 41 membres du conseil ont participé au vote et 22 ont
voté pour", a rapporté Hala Nour Eddine, membre du conseil provincial
de Kirkouk.
Les membres arabes et turkmènes du conseil provincial n'ont pas participé au vote, a-t-elle précisé.
Archad al-Salhi, député au Parlement à Bagdad et président du Front
turkmène, a affirmé à l'AFP que la décision du conseil de Kirkouk
"créera de nouveaux conflits en Irak".
Située dans le nord du pays, la province de Kirkouk, qui compte
notamment des populations kurde, arabe et turkmène, dépend du
gouvernement fédéral de Bagdad et ne fait pas partie de la région
actuelle du Kurdistan irakien.
Elle est bordée au nord et à l'est par les provinces kurdes d'Erbil et
de Souleimaniyeh, toutes deux dépendantes de la région autonome kurde.
Le gouverneur de Kirkouk, Najm Eddine Karim, a qualifié devant les journalistes ce vote d'"événement historique".
Bagdad s'oppose fermement à la tenue de ce référendum d'indépendance et
s'inquiète des ambitions kurdes sur des régions pour l'instant hors du
Kurdistan irakien.
Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a dénoncé une décision "pas
sérieuse", tandis que son porte-parole Saad al-Hadithi a qualifié
d'"illégal et anticonstitutionnel" le vote du conseil provincial de
Kirkouk.
"Nous refusons fermement toute mesure contraire à la Constitution et au
droit", a-t-il déclaré à l'AFP. "Les provinces qui n'appartiennent pas
à la région autonome (du Kurdistan) ne peuvent pas imposer de décisions
sans l'aval du gouvernement fédéral et Kirkouk fait partie de ces
régions", a-t-il insisté.
Le référendum est également critiqué par la Turquie et l'Iran voisins,
qui craignent qu'un tel processus ne fasse tache d'huile chez leur
propre minorité kurde.
Le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé mardi le vote à
Kirkouk comme "une nouvelle erreur" après "celle de départ sur la tenue
d'un référendum d'indépendance".
Parmi les cinq millions de Kurdes irakiens, les avis divergent aussi
sur l'opportunité du référendum et plusieurs initiatives ont vu le jour
pour réclamer un report de cette consultation.
Washington a appelé à reporter le vote, estimant que sa tenue pouvait
porter préjudice à la lutte contre les jihadistes de l'organisation
Etat islamique (EI).
La dispute autour de la province de Kirkouk, qui possède des ressources
pétrolières, est l'une des principales raisons, affirment les
observateurs, pour laquelle la bataille pour reprendre la ville de
Hawija (300 km au nord de Bagdad), l'un des derniers bastions de l'EI
en Irak, n'a pas encore été lancée.
La question d'une participation des combattants kurdes aux côtés des
forces fédérales dans cette bataille clé reste en effet en suspens.
(AFP, 29 août
2017)
Les Kurdes préparent les 1ères élections dans la "région fédérale" en Syrie
Les autorités kurdes en Syrie
ont commencé à préparer la tenue des premières élections locales dans
le cadre du système fédéral qu'elles ont mis en place dans le nord du
pays, a indiqué samedi à l'AFP une responsable.
Hadiya Youssef, co-présidente de l'assemblée constituante du système
fédéral, a tenu samedi une réunion à Qamichli devant des Kurdes, des
Arabes, des Syriaques et des représentants d'autres communautés pour
les informer de la façon dont se tiendraient les trois phases du
processus électoral.
La première phase aura lieu le 22 septembre, selon Mme Youssef, et
verra les habitants voter pour des représentants au niveau de leur
quartier.
Les élections pour les conseils exécutifs des villes et régions se tiendront le 3 novembre.
Enfin, le 19 janvier 2018, les habitants éliront des conseils
législatifs pour chacun des trois cantons (Afrine, Fourat et Jaziré),
ainsi qu'une unique assemblée législative.
Chaque canton pourra voter des lois "pourvu que celles-ci ne contredisent pas le +contrat social+", a précisé Mme Youssef.
Fin 2016, les Kurdes s'étaient dotés d'un "contrat social", une
Constitution pour la "région fédérale" autonome qu'ils avaient
proclamée dans le Nord en janvier de la même année.
Les élus des assemblées législatives auront un mandat de quatre ans, ceux des autres instances de deux ans.
Le régime et l'opposition en Syrie ou encore la Turquie voisine avaient
mal accueilli la proclamation de la "région fédérale" en 2016, mettant
en garde contre un morcellement du pays.
Mme Youssef s'est défendue samedi de toute velléité de partition de la Syrie, pays déjà morcelé par plus de six ans de guerre.
"Notre système fédéral est géographique et ne vise pas à diviser la Syrie", a-t-elle dit à l'AFP.
En difficulté dans plusieurs régions face à la rébellion, le régime
avait retiré ses forces dans le nord et le nord-est du pays en 2012.
Depuis, les Kurdes se sont évertués à y créer une région autonome.
Ils sont devenus un acteur incontournable dans le conflit et sont
notamment les fers de lance dans la bataille visant à chasser le groupe
jihadiste Etat islamique (EI) de la ville de Raqa (nord), son fief dans
le pays.
La Turquie, qui qualifie de "terroriste" le principal parti kurde en
Syrie, le Parti de l'union démocratique kurde, est par ailleurs
vigoureusement opposée au référendum qui doit se tenir le 25 septembre
sur l'indépendance du Kurdistan irakien. (AFP, 26 août
2017)
La Turquie "n'autorisera jamais" la création d'un Etat kurde
La Turquie "n'autorisera jamais" des
milices kurdes qu'elle considère comme "terroristes" à créer un Etat
kurde dans le nord de la Syrie, a déclaré mardi le président turc Recep
Tayyip Erdogan.
"Nous n'autorisons pas et n'autoriserons jamais la création d'un
soi-disant Etat par les PYD, YPG dans le nord de la Syrie", a affirmé
M. Erdogan, s'exprimant à Ankara devant des élus de quartiers.
La Turquie considère le Parti de l'union démocratique kurde (PYD) et sa
branche armée, les Unités de protection du peuple kurde (YPG), comme
une émanation en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan turc
(PKK), classé "organisation terroriste" par Ankara et ses alliés
occidentaux.
Le PYD a proclamé en mars 2016 une administration semi-autonome dans le nord de la Syrie.
Les Etats-Unis sont alliés des YPG dans leur lutte contre le groupe
Etat islamique (EI) et leur fournissent des armes, au grand dam de la
Turquie qui craint la création d'une zone contrôlée par les Kurdes à sa
frontière.
Elle a ainsi menacé à plusieurs reprises ces dernières semaines
d'intervenir militairement, notamment dans le "canton" kurde d'Afrin,
dans le nord-ouest de la Syrie.
La Turquie a déjà lancé une offensive terrestre dans le nord de
la Syrie en août 2016 afin de repousser l'EI de sa frontière et
empêcher la jonction des différentes zones contrôlées par les YPG.
"Quel est leur objectif ? Créer un corridor terroriste dans le nord de
la Syrie qui rejoigne la mer Méditerranée", a poursuivi M. Erdogan,
assurant que la Turquie combattera ces "organisations terroristes"
"partout où nous les trouverons".
Ces déclarations surviennent après une visite à Ankara la semaine
dernière du chef d'Etat major iranien, Mohammad Bagheri, qui a
notamment porté sur la lutte contre les rebelles kurdes.
Interrogé après cette visite sur une possible opération turco-iranienne
contre les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak, M. Erdogan a affirmé
qu'une telle éventualité était "toujours à l'ordre du jour".
La Turquie est par ailleurs vigoureusement opposée au référendum qui
doit se tenir le 25 septembre sur l'indépendance du Kurdistan irakien,
malgré les bonnes relations qu'elle entretient avec le leader kurde
irakien Massoud Barzani.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu doit se
rendre en Irak mercredi. Il y rencontrera le président irakien Fouad
Masoum, le Premier ministre Haider al-Abadi, mais aussi M. Barzani.
(AFP, 22 août
2017)
Erdogan évoque une opération turco-iranienne contre les Kurdes
Une opération conjointe de la Turquie et de l'Iran contre les rebelles
kurdes qui disposent de bases arrière en Irak est "toujours à l'ordre
du jour", a déclaré lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan.
La déclaration du chef de l'Etat intervient après la visite la semaine
dernière à Ankara du chef d'état major iranien Mohammad Bagheri, au
cours de laquelle les deux pays ont discuté de la lutte contre les
rebelles kurdes.
"Une opération commune avec l'Iran contre ces organisations terroristes
est toujours à l'ordre du jour", a déclaré le président turc, faisant
allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan turc (PKK) et au Parti
pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), un parti kurde iranien qui lui
est affilé, tous deux ayant des bases arrière en Irak.
Selon le quotidien Türkiye, l'Iran a fait lors de la visite de son chef
d'état major une "proposition surprise" à la Turquie, sur le lancement
d'une opération contre les rebelles kurdes à Sinjar et à Qandil, dans
le nord de l'Irak.
Interrogé sur les affirmations de ce journal au cours d'une conférence
de presse avant son départ pour une visite en Jordanie, M. Erdogan a
confirmé la tenue de discussions à ce propos.
"Nous pensons que si nos deux pays coopèrent, nous pouvons atteindre
des résultats beaucoup plus rapidement", a déclaré le chef de l'Etat,
sans autre détail.
Les violences entre Ankara et le PKK, une organisation classée
"terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux, ont repris à
l'été 2015 après un court cessez-le-feu.
Outre de violents combats dans le sud-est de la Turquie, Ankara mène
régulièrement des opérations ponctuelles contre les bases arrière du
PKK dans le nord de l'Irak.
Ankara a longtemps déploré que Téhéran ignore ses appels à une opération commune contre les rebelles kurdes.
Le général Bagheri a affirmé lundi que les deux pays se sont également
mis d'accord pour renforcer les contrôles à leur frontière commune,
alors que la Turquie a annoncé il y a deux semaines le début de la
construction d'un "mur de sécurité" à sa frontière avec l'Iran.
"Les actions de la Turquie et de l'Iran se complètent dans ce domaine",
a estimé le général Bagheri selon les médias iraniens. "Nous sommes
arrivés à de bons accords pour empêcher le passage des terroristes de
part et d'autre de la frontière".
Les deux pays ont également réitéré leur opposition à la tenue d'un
référendum d'indépendance au Kurdistan irakien le 25 septembre.
Un tel changement géographique "peut provoquer des tensions et des
affrontements à l'intérieur de l'Irak et cela ne se limitera pas à ce
pays", a déclaré M. Bagheri. "L'insécurité se propagera aux pays
voisins notamment en Iran et en Turquie, ce qui est inacceptable."
(AFP, 21 août
2017)
La Turquie met en garde contre le risque de guerre civile au Kurdistan irakien
Le référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien prévu le 25
septembre pourrait conduire à une "guerre civile" en Irak, a mis en
garde mercredi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt
Cavusoglu.
L'Irak traversant de nombreux problèmes, "un référendum d'indépendance
ne fera qu'aggraver la situation", a estimé M. Cavusoglu, interrogé sur
la chaîne publique TRT. "Cela peut mener jusqu'à une guerre civile".
Ankara a régulièrement qualifié ce projet de référendum d'"erreur" et de "menace" pour l'intégrité territoriale de l'Irak.
Malgré de bonnes relations entretenues avec le leader kurde irakien
Massoud Barzani, la Turquie, elle-même en proie sur son territoire à un
conflit avec des séparatistes kurdes qui a fait plus de 40.000 morts
depuis 1984, est fermement opposée à toute constitution d'un Etat kurde
à sa frontière.
Elle a ainsi déclenché en août 2016 une opération militaire dans le
nord de la Syrie pour en chasser les jihadistes du groupe Etat
islamique (EI), mais également pour empêcher aux Kurdes syriens de
faire la jonction entre les cantons qu'ils contrôlent dans cette région
en proie à une guerre civile.
Elle voit également d'un très mauvais oeil le soutien américain apporté
aux milices kurdes dans le nord de la Syrie, qu'Ankara considère comme
des groupes "terroristes".
L'opposition de la Turquie à l'indépendance du Kurdistan irakien,
région autonome aux termes de la Constitution irakienne de 2005, est
susceptible de mettre en péril la viabilité d'un éventuel Etat kurde.
Le Kurdistan irakien tire en effet ses principales recettes de
l'exportation du pétrole, et celle-ci se fait via un pipeline arrivant
au port turc de Ceyhan. (AFP, 16 août 2017)
A night of torture for family in Şemdinli's Şapatan village
New details are emerging in the mass torture incident where Turkish
special operations police and soldiers tortured some 100 villagers in
the Şapatan (Altınsu) village in Şemdinli, Hakkari. Necmettin Korkmaz,
his wife and 6-year-old daughter were subjected to torture in the raid
on their home, and Korkmaz spoke to DİHABER news agency about the
experience.
SPEAKING OF THE NIGHT OF TORTURE
Korkmaz spoke of the experiences of the night: “It was 1 a.m. After we
heard footsteps, our windows were broken. I rushed to the door but I
was too late. They broke the door down. They kicked it open. 4-5 men
jumped on me. They put a gun to my head and hit me with the butt. They
kicked me everywhere, on my back, on my head... They said we were
involved with the incident [of a special operations police man losing
his life in the clashes], they said: ‘You did it, the blood of our
martyr will be avenged. You will have no peace as long as we are here.
Like we lost a life here, we will take lives.’ They led me outside, I
heard my wife crying. We had wood for the winter, they hit me with the
pieces on my head and my back, everywhere on my body. They put a gun to
my head and told me they will kill me. They beat my daughter and my
wife too.
“TIED TO THE PANZER”
“They tied my hands to the panzer and dragged me some 500 meters up the
village, until the headman’s home. I was not allowed to stand up. Every
time I tried they kicked me. I wasn’t allowed to speak, to shout or to
scream.”
Korkmaz said the whole village was beaten en masse.
Korkmaz continued: “There were people waiting for us by the entrance of
the police headquarters. They said ‘the guests have arrived’. They beat
everybody, some civilians stopped the beating outside. They told us we
would not be able to leave.”
FASCIST IN DOCTOR’S CLOTHING
Korkmaz said a doctor named Dr. Elif Ç. refused to issue battery
reports after the torture, and told the police: “You didn’t beat this
one enough, do some more. The blood of our martyrs will be avenged. I
won’t give anybody reports.” He added that they had faced similar
oppression for the last 3 years.
MONEY AND GOLD STOLEN
Necmettin Korkmaz’s wife Kudret Korkmaz said their hands were tied and
they were beaten up. She said they were forced onto the ground and 3
people trampled them. Korkmaz showed their furniture and said there was
nothing left undamaged. She added: “Later I couldn’t find my gold and
the money we kept in the house. They left nothing. They just took my
money. I had money and gold in a chest. They broke the chest and took
everything in it. We pressed charges for the stolen money and gold.”
The 6-year-old daughter of the Korkmaz family said she was blindfolded,
choked and thrown against the walls.
(ANF, August 14, 2017)
La Turquie renforce sa présence militaire à la frontière syrienne
L'armée turque a déployé samedi plusieurs pièces d'artillerie dans un
secteur de la frontière syrienne où les forces d'Ankara et des milices
kurdes s'accrochent régulièrement, a rapporté l'agence de presse
progouvernementale Anadolu.
Un convoi militaire comprenant au moins cinq obusiers est arrivé dans
la nuit à Kilis (sud), province frontalière de la Syrie et théâtre
d'échanges de tirs transfrontaliers récents entre l'armée turque et les
Unités de protection du peuple kurde (YPG), selon Anadolu.
Ce déploiement ne vise pas à relever, mais à renforcer les effectifs
déjà présents à la frontière syrienne, a précisé l'agence, citant des
sources militaires.
La province de Kilis se trouve en face du "canton" kurde d'Afrin, situé
dans le nord-ouest de la Syrie et contrôlé par les YPG, honnies par
Ankara, mais soutenues par Washington.
L'armée turque et les YPG ont échangé à plusieurs reprises ces derniers
mois des tirs dans cette zone frontalière et Ankara a maintes fois
menacé de lancer une offensive contre Afrin.
La Turquie considère les YPG comme une émanation du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation séparatiste kurde classée
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
Les Etats-Unis soutiennent en revanche ces milices kurdes qui,
associées à des combattants arabes, ont lancé une offensive pour
reprendre la ville de Raqa, fief du groupe Etat islamique (EI) en Syrie.
Ankara a déjà lancé une offensive terrestre dans le nord de la Syrie en
août 2016 afin de repousser l'EI de sa frontière et empêcher la
jonction des différentes zones contrôlées par les YPG. (AFP, 5 août 2017)
Condamnation pour avoir combattu aux côtés des Kurdes en Syrie
Deux ressortissants tchèques, un homme et une femme, arrêtés en
novembre en Turquie et accusés d'avoir combattu aux côtés des milices
kurdes, ont été condamnés mercredi à des peines de prison, a indiqué à
Prague le ministère tchèque des Affaires étrangères.
Miroslav Farkas et Marketa Vselichova, âgés respectivement de 30 et de
24 ans, ont été condamnés chacun à 6 ans et 3 mois de prison ferme,
sous l'accusation de collaboration avec les Unités de protection du
peuple kurde (YPG), considérées comme une organisation terroriste par
Ankara.
Placés en détention depuis leur arrestation à la mi-novembre au passage
frontalier de Habur, dans le sud-est de la Turquie voisinant avec la
Syrie et l'Irak, les deux Tchèques affirment être des travailleurs
humanitaires.
"Le verdict d'aujourd'hui représente une grosse déception pour moi", a
indiqué à Prague le chef de la diplomatie tchèque, Lubomir Zaoralek.
"Il faut faire le maximum pour que l'affaire soit réexaminée par la
Cour d'appel. Je suis fermement convaincu qu'elle va évaluer la
situation de manière différente", a-t-il ajouté dans un communiqué.
M. Zaoralek s'est dit également prêt à reparler de l'affaire avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu.
"Notre ambassade est en contact permanent avec les deux détenus et
continuera à assurer un rôle actif d'intermédiaire", a aussi déclaré le
ministre.
La porte-parole du ministère tchèque, Michaela Lagronova avait indiqué
en novembre à l'AFP que les deux Tchèques avaient été arrêtés lors
d'une tentative d'entrer en Turquie par un passage frontalier avec
l'Irak, un pays par lequel transitent souvent les combattants étrangers
se rendant en Syrie.
"La police a saisi sur eux des documents mentionnant l'organisation YPG", a alors précisé Mme Lagronova.
Marketa Vselichova s'était dite "fascinée par le combat des Kurdes pour
leur liberté", dans un entretien paru en août 2016 dans le journal
tchèque Dnes, selon lequel elle s'était déjà rendue à quatre reprises
dans cette région. (AFP, 2 août 2017)
Minorités
/ Minorities
Internationalist revolutionary Nubar Ozanyan fell in fighting against Isid
Internationalist revolutionary Nubar Ozanyan, also
known by his name of war Orhan Bakırcıyan, fell martyr on August 14,
2017 in Serêkaniyê, in combat against the Islamic State of Iraq and the
Levant during the Battle of Raqqa.
He was a Turkey-born Armenian communist
revolutionary, who served as commander for the Communist Party of
Turkey/Marxist–Leninist (TKP/ML).
ANF News reports that a funeral ceremony was held on August 28 in Derîk with the participation of his comrades.
Thousands from Derîk city of Rojava gathered in
front of Derîk Hospital to accompany the Armenian revolutionary in his
final journey to Martyr Xebat Dêrik Cemetery of Martyrs, carrying
images of Kurdish People’s Leader Abdullah Öcalan and flags of TİKKO,
and chanting “Şehîd Namirin” [Martyrs are Immortal].
Following a military ceremony by YPG-YPJ and
Self-Defense Forces, TİKKO commander Cemil Rojava held a speech and
stated that family of Martyr Nubar, who fought for humanity against
fascism, had survived the Armenian Genocide of 1915.
Cemil Rojava recalled that Martyr Nubar had taken an
active place in Armenian, Palestine and Rojava revolutions, and vowed
that they would be following Martyr Nubar’s cause for the oppressed
peoples.
Speeches held after the TİKKO commander also
emphasised the promise to keep the struggle going for humanity and
freedom of peoples.
Following the ceremony, the Armenian revolutionary was laid to rest.
A detailed information on the revolutionary life of Nubar Ozanyan can be read at the following link of Wikipedia:
https://en.wikipedia.org/wiki/Nubar_Ozanyan
Une ancienne église arménienne démontée pour ériger une mosquée
Une ancienne église arménienne, qui a survécu au terrible génocide
arménien en Turquie en 1915, serait sur le point de disparaître, les
habitants la démontant pour construire une mosquée.
Les Turcs démontent une ancienne église arménienne faisant partie du
monastère de Varagavank, situé en Turquie, près de Van, afin d'utiliser
les pierres pour la construction d'une mosquée, affirme
yeniozgurpolitika.org.
Principalement érigé aux Xe et XIe siècles, cet important centre
religieux a été détruit lors du génocide arménien. L'église en question
a été construite aux VII-VIIIe siècles. Résidence de l'archevêque de
Van, le site connaît une période de déclin au XVIe siècle. Après le
génocide arménien de 1915, le monastère a été délaissé.
À présent, l'église arménienne serait au seuil d'une destruction complète, avertissent les défenseurs du patrimoine culturel.
Malgré les assertions des autorités turques qui assurent se montrer
très sensibles à la réservation du patrimoine culturel, 464 des 913
églises ayant survécu au génocide arménien de 1915 ont été détruits
avant 1974, 252 sont tombées en ruines et 197 frôleraient la
disparition, selon l'Unesco.
Le génocide arménien est un génocide perpétré d'avril 1915 à juillet
1916, au cours duquel les deux tiers des Arméniens qui vivaient alors
sur le territoire actuel de la Turquie périssent du fait de
déportations, de famines et de massacres de grande ampleur. Il a coûté
la vie à environ un million deux cent mille Arméniens d'Anatolie et
d'Arménie occidentale. (Sputnik, 7 août 2017)
Commémoration d’août 2014 par les Yézidis à Liège
A11h15 exactement, jeudi, les cloches des églises du centre de Liège se
sont mises à sonner et une cinquantaine de Yézidis se sont figés sur la
place Saint-Lambert. C’était le geste de soutien de l’évêque de Liège,
Jean-Pierre-Delville, en mémoire du massacre des yézidis et des
chrétiens syriaques, qui s’est déroulé à partir du 3 août 2014 en Irak.
Trois longues minutes de silence. Les visages étaient figés. Les doigts
en V, levés. Des passants immortalisaient la scène sur leur portable.
“N’oubliez pas le massacre de Sengal. La liberté des femmes de Sengal
est la liberté pour toute l’humanité”, pouvait-on lire sur une
banderole, tandis que des portraits d’Abdullah Öcalan, le leader kurde
en prison, et des drapeaux yézidis frappés de l’aigle étaient brandis.
“Excusez mon ignorance : c’est où Sengal ?”, demande un passant.
Sengal est le nom kurde pour Sinjar, le haut lieu historique de la
communauté yézidie en Irak. Sinjar a été reprise à Daech par des
miliciens kurdes, les peshmergas et les combattants alliés au Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK), mais ceux-ci se regardent en chiens de
faïence. Près de 3000 femmes et filles yézidies sont toujours portées
disparues.
SUITE DE L'ARTICLE
Politique
intérieure/Interior Politics
85 International, 147 Domestic Visits By Erdoğan Since He Takes Office
State-run Anadolu Agency (AA) has developed an infographic
demonstrating Chairperson of Justice and Development Party (AKP) and
President Recep Tayyip Erdoğan's visits in and outside of Turkey.
According to AA's report with the headline "Erdoğan's dazzling
visits'traffic", Erdoğan has carried out 85 visits to 55 countries and
147 visits to 65 countries in Turkey in total in two years 11 months
and 55 days.
20 visits to 15 European Countries
Erdoğan has visited 15 countries 20 times. He has been to England,
Latvia, Estland, Ukraine, Slovenia, Slovakia, Romania, Albania,
Croatia, Poland, Belarus and Bosnia and Herzegovina once each. He
visited Germany twice, has been to France and Belgium three times.
He visited US once in 2014, three times in 2016 and one more time
this year (2017) and has been to Columbia, Mexico, Chile, Peru and
Ecuador in the continent of America.
Saudi Arabia, Russia, Qatar, China
Visiting Saudi Arabia for five times, Erdoğan has been to Qatar four
times, in Kuwait three times and only one time on Bahrain and Jordan
each.
Suudi Arabistan'a beş kez giden Erdoğan, Katar'a dört, Kuveyt'e üç, Bahreyn ve Ürdün'e ise birer kez gitti.
65 Provinces in the country
In Turkey, Erdoğan Erdoğan has visited 65 provinces 147 times.
Antalya, Rize, Kayseri, Gaziantep, Trabzon, Kocaeli, Konya, Balıkesir,
Bursa, Çanakkale, İzmir, Malatya, Mardin and Urfa are the provinces he
has visited more than once.
(BIA, August 28, 2017)
Le chef du CHP accuse Erdogan de se comporter en "tyran"
Le chef du principal parti
d'opposition turc a accusé le président Recep Tayyip Erdogan de diriger
son pays en "tyran", affirmant que toute la population avait "soif de
justice", à l'ouverture samedi d'un "Congrès pour la justice" inédit en
Turquie.
"Il n'y a pas de droit, de loi ou de justice dans ce pays", a déclaré
Kemal Kiliçdaroglu, le chef du Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate), devant des milliers de ses partisans.
"C'est mon devoir de réclamer justice. C'est mon devoir de me tenir aux
côtés des innocents et contre les tyrans", a-t-il ajouté.
L'opposition dénonce une dérive autoritaire du président Erdogan depuis
la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, suivie de vastes purges
qui ont visé, au-delà des putschistes présumés, les milieux prokurdes
et les médias.
Quelques heures après l'ouverture du congrès du CHP, M. Erdogan
commémorait dans l'est de la Turquie la Bataille de Malazgirt, au cours
de laquelle l'armée du sultan seldjoukide Alparslan a mis en déroute
les Byzantins en 1071, ouvrant ainsi l'Anatolie aux Turcs.
Flanqué de gardes en costumes d'époque, il a alors comparé la défaite
des putschistes aux batailles historiques de son pays, affirmant que
les "organisations terroristes" contre lesquelles lutte actuellement
Ankara ne sont que des "pions" entre les mains d'autres "puissances",
sans pour autant préciser à qui il faisait allusion.
"Aujourd'hui, nous nous battons sur tous les fronts", a-t-il affirmé,
évoquant entre autres les gulénistes (les partisans du prédicateur
Fethullah Gülen) auxquels Ankara impute la tentative de coup d'Etat,
les séparatistes kurdes et le groupe Etat islamique (EI).
- 'Soif de justice' -
Le CHP a également fait le choix de la référence à l'Histoire samedi en
installant son congrès de quatre jours dans la province de Canakkale
(nord-ouest).
C'est en effet là qu'a eu lieu la bataille de Gallipoli au cours de
laquelle l'armée ottomane a repoussé les forces alliées pendant de la
Première Guerre mondiale.
Cette bataille est devenue un symbole de la résistance qui a abouti à
la fondation par Mustafa Kemal Atatürk de la République turque moderne
en 1923.
Le CHP, parti laïc et progressiste, a lui-même a été créé par Atatürk.
"Ce n'est pas une personne, mais 80 millions (l'ensemble de la
population turque, NDLR) qui ont soif de justice", a affirmé Kemal
Kiliçdaroglu.
Ce congrès a lieu dans la foulée de la "marche pour la justice", quand
le chef du CHP a parcouru à pied les quelque 450 kilomètres séparant
Ankara d'Istanbul.
Cette initiative avait rencontré un succès inattendu, avec notamment la
participation de centaines de milliers de personnes au rassemblement
qui l'avait conclue, début juillet.
Dans une ambiance bon enfant, les participants au congrès montaient des
tentes dans les bois pour la durée de l'événement, au cours duquel des
sessions seront organisées chaque jour sur les différentes atteintes
aux droits dont l'opposition accuse le président Erdogan.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées en vertu de l'état d'urgence
instauré après le putsch manqué et plus de 140.000 ont été limogées ou
suspendues, dont des universitaires, des magistrats et des policiers.
M. Kiliçdaroglu a expliqué que l'incarcération du député du CHP Enis
Berberoglu, l'élément déclencheur de la "marche pour la justice", avait
été "la goutte qui a fait déborder le vase".
M. Berberoglu a été condamné à 25 ans de prison pour avoir fourni au
quotidien d'opposition Cumhuriyet des informations confidentielles.
Recep Tayyip Erdogan a remporté en avril un référendum sur
l'accroissement de ses pouvoirs et la Turquie semble d'ores et déjà
engagée dans la campagne pour les élections législatives et
présidentielle de novembre 2019.
Signe des tensions entre M. Kiliçdaroglu et M. Erdogan, une
photographie du leader de l'opposition déjeunant, en simple débardeur
blanc, dans sa caravane pendant la marche lui a valu de vifs reproches
de la part du chef de l'Etat.
Kemal Kiliçdaroglu est parfois comparé par ses partisans au Mahatma
Gandhi et M. Erdogan a particulièrement peu apprécié la une d'un
journal le décrivant comme "le citoyen Kemal". (AFP, 27 août
2017)
Le congrès pour la justice ouvert à Canakkale
«Quatre-vingt millions (de personnes) ont soif de
justice», a affirmé samedi le chef du principal parti d’opposition
turc, accusant le président Recep Tayyip Erdogan de diriger le pays en
«tyran», lors de l’ouverture d’un «Congrès pour la justice» de quatre
jours.
Kemal Kiliçdaroglu, chef du Parti républicain du
peuple (CHP), a ouvert samedi son Congrès pour la justice dans la
province de Canakkale (nord-ouest), un événement inédit en Turquie.
Celui-ci se tient un peu plus d’un mois et demi
après le rassemblement géant qui a marqué la fin de la «marche pour la
justice» au cours de laquelle M. Kiliçdaroglu a parcouru à pied les
quelque 450 kilomètres qui séparent Ankara d’Istanbul, ralliant une
foule croissante tout au long du parcours.
«Il n’y a pas de droit, de loi ou de justice dans ce
pays», a-t-il déclaré samedi. «Ce n’est pas une personne, mais 80
millions qui ont soif de justice».
«C’est mon devoir de réclamer justice. C’est mon devoir de me tenir au côté des innocents et contre les tyrans», a-t-il ajouté.
M. Kiliçdaroglu a réitéré ses accusations selon
lesquelles l’instauration de l’état d’urgence quelques jours après le
putsch manqué du 15 juillet 2016 et les purges qui ont suivi
constituent un «coup d’état civil» mené par le pouvoir turc.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées sous
l’état d’urgence et plus de 140.000 ont été limogées ou suspendues,
dont des universitaires, des magistrats et des policiers.
«Des milliers d’universitaires ont été limogés. Les
prisons sont remplies de journalistes, (...) des députés sont
incarcérés», a déploré le chef du CHP, devant des milliers de personnes
qui l’interrompaient à cris de «droits, loi, justice».
Il a expliqué que l’incarcération du député CHP Enis
Berberoglu, qui a été le déclencheur de la marche pour la justice, a
été «la goutte qui a fait déborder le vase».
M. Berberoglu a été condamné à 25 ans de prison pour
avoir fourni au quotidien d’opposition Cumhuriyet des informations
confidentielles.
Citant le poête engagé Nazim Hikmet, Kemal
Kiliçdaroglu a affirmé que le thème du congrès serait: «Vivre comme un
arbre seul et libre, vivre en frères comme les arbres d’une forêt».
Au cours de ce congrès, des sessions seront
organisées chaque jour avec pour thèmes les différentes atteintes aux
droits dont l’opposition accuse le président Erdogan.
«Nous avons de nombreux citoyens actuellement en
prison parce que ce sont des opposants. Nous battre pour nos droits est
le devoir du peuple courageux de ce pays», a déclaré M. Kiliçdaroglu. (AFP, 26 août 2017)
Les rivalités politiques s'enflamment à deux ans des élections
En Turquie, la tension politique est si
élevée que l'on pourrait croire que les élections sont pour demain.
Le président Recep Tayyip Erdogan délivre des discours
quasi-quotidiens pour galvaniser ses fidèles, l'opposition enhardie
prépare des événements inédits et les rumeurs fusent sur la
recomposition du paysage politique.
Mais le prochain rendez-vous dans les urnes n'aura lieu qu'en mars 2019
avec des élections locales, suivies d'élections législatives et
présidentielle en novembre de la même année.
La température va grimper ce week-end alors que M. Erdogan et le chef
du principal parti d'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, organisent des
événements concurrents.
Le président tient samedi un meeting géant dans la ville de Malazgirt
(est), commémorant une bataille au cours de laquelle l'armée d'un
sultan seldjoukide a mis en déroute les Byzantins en 1071.
A l'autre bout du pays, le Parti républicain du peuple (CHP,
social-démocrate) organise à partir de samedi un "Congrès pour la
Justice" de quatre jours à Canakkale (nord-ouest) pour dénoncer les
abus attribués au pouvoir dans la répression menée depuis le putsch
manqué de juillet 2016.
M. Kiliçdaroglu cherche à profiter du succès inattendu de sa "Marche
pour la Justice" qui l'a conduit au début de l'été d'Ankara à Istanbul
et qui a rallié à son apogée des centaines de milliers de soutiens.
Le président combatif et le chef de l'opposition plus réservé ont
échangé d'amères insultes, certaines des accusations portées par M.
Erdogan déclenchant même des rumeurs sur une possible arrestation de M.
Kiliçdaroglu que le gouvernement a été contraint de démentir.
Dans leur dernière prise de bec, le chef de l'Etat a qualifié
"d'insulte aux citoyens" turcs une photographie de M. Kiliçdaroglu,
prise durant sa "Marche pour la Justice", sur laquelle il porte un
débardeur blanc alors qu'il mange en compagnie de sa fille.
- 'Pas une tâche facile' -
Le référendum d'avril, dont la plupart des dispositions n'entreront en
vigueur qu'après la présidentielle de 2019, a transformé le paysage
politique turc non seulement en accordant des pouvoirs étendus à M.
Erdogan, mais également en lui permettant de reprendre immédiatement la
tête du Parti de la Justice et du Développement (AKP).
Le président Erdogan a dirigé l'AKP entre 2003 et 2014, lorsqu'il était
Premier ministre, mais avait dû, en vertu des anciennes règles
constitutionnelles, le quitter lors de son élection à la présidence en
2014.
Le référendum gagné, il a rapidement repris la tête du parti
islamo-conservateur. Mais la victoire a été serrée pour M. Erdogan et
l'AKP, malgré une campagne largement dominée par le camp du "oui".
Les trois plus grandes villes du pays, Istanbul, Ankara et Izmir, ont
voté "non", tandis que de nombreux Kurdes ont été rebutés par
l'alliance de l'AKP avec le parti nationaliste au cours de la campagne.
Depuis son retour à la tête de l'AKP, M. Erdogan a cherché à réaffirmer
son emprise sur la bureaucratie du parti, appelant à son renouveau et
assurant que lui seul détermine sa ligne.
"Les préparatifs d'Erdogan pour remanier l'organisation de son parti
illustrent son souhait d'y refléter la nouvelle réalité d'un dirigeant
unique" estime Özgür Ünlühisarcikli, directeur du bureau d'Ankara du
German Marshall Fund, un thinktank basé à Washington.
La sphère nationaliste est également largement secouée par les
ambitions de Meral Aksener, importante figure politique expulsée du
Parti d'action nationaliste (MHP), de créer une nouvelle formation pour
rivaliser avec son ancien parti désormais allié à l'AKP.
En mettant l'accent sur la justice, le CHP cherche à sonder le terrain
en matière d'alliances potentielles avec les autres forces
d'opposition, comme le Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde)
dont le dirigeant est incarcéré depuis fin 2016.
Pour M. Ünlühisarcikli, le CHP tente d'accroître la cohérence entre les
groupes opposés au président Erdogan lors du référendum, afin de les
unir derrière un candidat unique capable de le battre à la
présidentielle de 2019.
"Ce ne sera pas une tâche facile, puisqu'à part leur opposition à l'AKP
et Erdogan, ces partis n'ont pas grand chose en commun", estime-t-il
néanmoins.
(AFP, 24 août
2017)
Erdogan appelle au renouvellement de l'AKP en vue des élections de 2019
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi soir à un
"changement profond" et au renouvellement de son parti AKP en vue des
élections de 2019, lors d'un discours pour le 16e anniversaire de sa
formation.
Le Parti de la Justice et du Développement (AKP, islamo-conservateur),
cofondé par M. Erdogan en 2001, est au pouvoir depuis 2002 et n'a pas
perdu une seule élection depuis.
"Cette fois-ci, nous allons avoir besoin d'un changement bien plus
profond" que ceux qui ont été opérés au fil des années, a déclaré le
président turc devant une foule réunie près d'Ankara et qui ne
l'interrompait que pour scander son nom.
M. Erdogan a multiplié les interventions en ce sens ces derniers jours,
alors qu'il a clairement engagé la campagne pour les élections, d'abord
locales au printemps 2019, puis législatives et présidentielle en
novembre de la même année.
Il n'a remporté le référendum du 16 avril sur l'extension de ses
pouvoirs qu'à une très courte majorité, de 51,4%, et en partie grâce à
une alliance avec le parti nationaliste MHP.
"Bien sûr que nous allons poursuivre notre route avec nos amis qui ont
été couronnés de succès", a-t-il tempéré. Mais il a appelé ceux qui
ressentent "de la fatigue et de la lassitude" à "passer le relais".
Le président turc a affirmé que le processus de renouvellement avait déjà commencé au niveau local et se terminerait en février.
La plupart des changements inscrits dans la réforme constitutionnelle
adoptée en avril n'entreront en vigueur qu'après les élections de
novembre 2019, qui sont donc lourdes d'enjeux.
Cette réforme, décriée par l'opposition qui y voit une dérive
autoritaire, prévoit notamment la suppression du poste de Premier
ministre et le transfert de l'ensemble du pouvoir exécutif au
président. Elle permet également en théorie à M. Erdogan de rester au
pouvoir au moins jusqu'en 2029.
(AFP, 14 août
2017)
Forces
armées/Armed Forces
Erdogan appelle un général à accepter sa rétrogradation
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi un général qui
l'avait soutenu lors de la tentative de putsch de juillet 2016 à
accepter sans rancune son évincement de la tête des forces spéciales,
dans une rare démonstration de tensions entre l'armée et le pouvoir.
Les médias ont rapporté lundi que le général Aksakalli souhaitait
démissionner après avoir été démis de ses fonctions de chef des forces
spéciales pour être assigné à un corps moins prestigieux.
"Dans l'armée, il n'y a pas de concept tel que la déception", a déclaré
M. Erdogan, au cours d'une conférence de presse avant son départ pour
une visite diplomatique en Jordanie. "Quel que soit le poste auquel on
l'assigne, le soldat y va et y accomplit son devoir."
Le quotidien Hürriyet a rapporté lundi que dix généraux, dont Zekai
Aksakalli, ont menacé de quitter l'armée après l'annonce d'un
remaniement au sein de l'armée.
Alors qu'aucune raison officielle n'a été donnée, Hürriyet explique que
le général Aksakalli a été rétrogradé en raison d'une "gêne" due à sa
présence trop médiatique lors de l'opération en Syrie, mais aussi d'une
volonté de le remplacer par quelqu'un de plus jeune.
Zekai Aksakalli a dirigé l'opération Bouclier de l'Euphrate lancée par
la Turquie en Syrie en août 2016 pour lutter contre le groupe Etat
islamique (EI) et les milices kurdes dans le nord de la Syrie.
"La mission de Zekai Aksakalli au sein des forces spéciales a été
remplie", a poursuivi M. Erdogan, précisant que la décision a été prise
le 2 août par le Conseil militaire suprême (YAS).
"Il poursuivra son travail là-bas", au sein du Second Corps d'armée,
basé sur la péninsule de Gallipoli dans le nord-ouest de la Turquie,
a-t-il ajouté, alors qu'il est extrêmement inhabituel que le président
turc commente les nominations militaires.
Le général Aksakalli avait été promu au garde de général de corps
d'armée l'été dernier, en remerciement du rôle qu'il a joué pour
déjouer la tentative de putsch du 15 juillet 2016.
C'est notamment lui qui a donné l'ordre de tuer Semih Terzi, un général
putschiste qui tentait de prendre le quartier général des forces
spéciales à Ankara, brisant ainsi la chaîne de commandement des
putschistes.
Cette décision survient après que les chefs des armées de terre, de
l'air et de la marine ont été remplacés lors de la réunion du YAS du 2
août.
(AFP, 21 août
2017)
La Turquie remplace des chefs militaires un an après le coup avorté
La Turquie a remplacé mercredi les chefs des armées de terre, de l'air
et de la marine, procédant ainsi aux plus profonds changements au
sommet des forces armées depuis le putsch manqué mené par des
militaires factieux l'an dernier.
Ces mesures, effectives à compter du 30 août, ont été prises lors d'une
réunion du Conseil militaire suprême (YAS) présidée par le premier
ministre Binali Yildirim, en présence des dirigeants de l'armée, dont
le chef d'état-major Hulusi Akar, et de plusieurs ministres.
Le président Recep Tayyip Erdogan, qui dînera mercredi soir avec les
membres du YAS, a formellement approuvé ces décisions à l'issue de la
réunion qui s'est tenue à Ankara et a duré quatre heures, a indiqué son
porte-parole Ibrahim Kalin.
Les chefs des armées de terre, de l'air et de mer "ont terminé leur
mission. Je leur souhaite du succès dans la nouvelle période de leur
vie qui commence maintenant", a déclaré M. Kalin.
Le chef de l'armée de terre Salih Zeki Colak, celui de l'armée de l'air
Abidin Unal et le chef de la marine Bülent Bostanoglu sont remplacés
respectivement par Yasar Güler, Hasan Küçükakyüz et Adnan Ozbal, selon
l'agence de presse progouvernementale Anadolu.
Le général Güler est l'actuel chef des forces de la gendarmerie. Sa
promotion en fait, selon la presse, le principal candidat pour succéder
au général Akar lorsque le mandat de celui-ci arrivera à terme en 2019.
Quant au général Küçükakyüz, il est actuellement à la tête de l'unité de défense balistique à la base aérienne d'Eskisehir.
La presse a par ailleurs présenté comme une surprise la nomination
d'Adnan Ozbal, un vice-amiral, à la tête de la marine. Il a été préféré
au commandant d'une flotte au rang d'amiral qui était considéré, selon
les médias, comme favori pour diriger les forces navales.
Les nouvelles nominations marquent en tout cas les changements les plus
significatifs à des postes-clefs au sein des forces armées depuis le
coup d'Etat manqué du 15 juillet 2016 contre le président Erdogan.
- Reprise en main -
Ce coup de force a été suivi de vastes purges, dans l'armée : 149
généraux et amiraux, soit près de la moitié des effectifs des officiers
de ce rang, ont été écartés.
Pour combler les besoins au sommet de la chaîne hiérarchique, 61
colonels ont été promus au rang de général ou d'amiral au cours de la
réunion mercredi, a indiqué M. Kalin.
Les nouvelles nominations surviennent en effet alors que l'armée turque
est très sollicitée par les combats qu'elle mène contre les
séparatistes kurdes du PKK dans le sud-est de la Turquie, et par une
opération militaire dans le nord de la Syrie.
Les bouleversements qui ont suivi le putsch avorté ont accéléré la
reprise en main par les autorités civiles de l'armée, autrefois
toute-puissante.
Ainsi, le YAS se réunit désormais au palais de Cankaya, le lieu de
résidence du Premier ministre à Ankara, et non plus au quartier général
de l'armée. La réunion de mercredi est la troisième depuis le putsch
avorté, attribué par Ankara au prédicateur auto-exilé aux Etats-Unis
Fethullah Gülen.
Une réforme a de plus augmenté le nombre de responsables civils au sein
du YAS. Outre le Premier ministre, les cinq vice-Premiers ministres et
les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Intérieur et
de la Justice y siègent.
Si l'armée a été particulièrement touchée, les purges lancées après le
putsch ont largement dépassé le cadre militaire, suscitant des vives
inquiétudes de l'Occident et des organisations de défense des droits de
l'homme.
Au nom d'une traque inlassable des partisans présumés de M. Gülen, plus
de 50.000 personnes ont en effet été arrêtées et plus de 100.000
limogées par vagues successives depuis plus d'un an.
Outre les milieux gulénistes cette traque a aussi touché les milieux
prokurdes, dont les principaux dirigeants politiques ont été écroués,
des journalistes critiques ou encore des ONG. (AFP, 2 août 2017)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Erdoğan’s Hatred Fans Anti-Christian Campaign In Turkey
The hatred towards Christian minority groups in Turkey and xenophobic
euphoria against Christians in general are being fueled in an
unprecedented campaign led by Turkey’s rulers, especially the country’s
authoritarian leader Recep Tayyip Erdoğan, a new case study by
Stockholm Center for Freedom (SCF) has revealed.
Turkish president Erdoğan who often spews hate speech against
Christians, particularly Vatican, continues to stigmatize millions of
people in Turkey and around the world with his systematic and
deliberate campaign of churning hostility against Christians. His
propaganda machinery amplifies this hateful narrative and the mass
media under Erdoğan’s control spread it further to a larger audience.
“Erdoğan has weaponized hate speech against Christians in Turkey and
this has been quite worrisome development for some time now,” said
Abdullah Bozkurt, the President of Stockholm Center for Freedom (SCF).
“He resorts ugly slurs, floats false claims about Vatican, associates
his Muslim opponents with fabricated Crusader stories and fan the
hostility against Christians,” he added.
SCF has reviewed Erdoğan’s public speeches delivered in recent years to
uncover the pattern as well as campaigns run by his associates in
politics and media. Turkish president openly ruled out an interfaith
dialogue between Islam and Christianity, branded the European Union as
group of infidels led by the Pope, and even accused the United Nation
Security Council as representing only Christian nations.
The unrelenting attacks against the Holy Sea, especially the Pope,
often came out when Erdoğan bashed and tried to bully his opponents
whether that would be Fethullah Gülen, the US-based Muslim scholar and
major critic of Erdoğan or countries like Germany and the Netherlands
when he was prevented to run political campaigns for diaspora Turks.
US Secretary of State Rex Tillerson recently slammed Turkey for not
treating non-Muslim groups equally and accused Erdoğan government of
restricting rights of Christian groups. He also raised the issue of
American pastor Andrew Brunson, who has been wrongly imprisoned in
Turkey since October 2016 over alleged links to the faith-based Gülen
movement.
SCF calls upon Turkey to tackle with hate and prejudice that no longer
fester in darkness but mushrooms in an open public space freely and
without any hindrance. Erdoğan government should honor Turkey’s
international commitments in tackling hate and stop infringing Turkish
laws as well as international obligations.
It is high time for Turkey’s international partners and allies to
confront the thuggish behavior of Turkish president and tell him that
his behavior will no longer be condoned and tolerated.
(stockholmcf.org/, August 28, 2017)
Will Turkey Succeed in Turning the Hagia Sophia Into a Mosque?
By Uzay Bulut
The Islamist Felicity Party (Turkish: Saadet Partisi) organized the
“Great Jerusalem demonstration” on July 30 in Istanbul. This event
attended by thousands of people who condemned Israel following the
recent incidents on the Temple Mount.
The demo quickly turned into an anti-Israel and anti-Jew hate fest in
which several Islamic activists delivered harsh speeches against the
Jewish State. Mustafa Koylu, the head of the Cansuyu Association, said,
“You have to do one thing so that those who do not see Turkey as a man
and as a state will think once again. Open Hagia Sophia to [Muslim]
worship! Open it! If you open Hagia Sophia to worship, Zionists will
not be able to close al-Aqsa mosque to worship. Because then you will
prove that you are a nation.”
Salih Turhan, the head of the Islamic Anatolian Youth Association,
openly stated that the demonstration was not about the freedom to pray
at the al-Aqsa Mosque, but that it was focused on Islamist displeasure
at the Jewish presence in Jerusalem.
“Even if you remove all of the obstacles in front of the Masjid-i Aqsa
[al-Aqsa mosque] and enable everyone to perform Friday prayers, our
reaction to you will not end,” he said. “Only when you leave all of the
Palestinian lands you have seized since 1948 will our attitude to you
partly diminish. Even if you make all of our Palestinian brothers
martyrs and come here and make all of our brothers in this square
martyrs, our struggle will not end. We do not recognize Tel Aviv as the
capital of Israel either. Go find yourself another land!”
Before the rebirth of Israel in 1948, Jew-haters repeatedly told Jews
to go back to their land – Israel. Now that Jews are back in their
native land, Jew-hating tyrants in the Muslim world (who systematically
persecute non-Muslim natives) are telling Jews to leave and “find
themselves another land.”
In contrast to the lack of religious liberty for Christians and other
non-Muslims in Muslim-majority lands, Muslims in Jerusalem can pray at
their mosques freely – as long as they do not resort to violence. The
cause of the recent conflicts surrounding the Temple Mount was actually
the deadly terror attack committed on the compound. After two police
officers were murdered by three Muslim extremists, Israeli authorities
had to place metal detectors at the entrances of the mosque to prevent
Muslims from smuggling weapons onto the Temple Mount and to provide
security for both worshippers and tourists.
But the Turkish government has been attempting to incite more conflict
in Jerusalem over these incidents. Turkish president Recep Tayyip
Erdoğan called on Muslims “to go defend Jerusalem.” He even went on to
accuse Israel of “trampling on Islamic sacred [values],” adding,
“Israeli soldiers pollute Al-Aqsa grounds with combat boots, and easily
spill blood.”
Full text: https://philosproject.org/turkey-uncensored-will-hagia-sophia-lost-islam/
Un policier tué par un membre présumé de l'EI
Un policier a été tué dimanche soir à coups de couteau par un membre
présumé du groupe Etat islamique (EI) qu'il venait d'interpeller et
qu'il conduisait au siège de la police d'Istanbul, a rapporté l'agence
Anadolu.
Le suspect a été immédiatement abattu par les forces de l'ordre,
poursuit l'agence progouvernementale. Il avait été appréhendé un peu
plus tôt dans la journée parce que la police le soupçonnait de préparer
un attentat.
L'agence privée Dogan précise que l'homme était soupçonné de préparer
un attentat suicide. Les faits ont eu lieu peu avant 23h00 (20h00 GMT),
alors que l'assaillant était descendu du véhicule des forces de l'ordre
et était en train d'être conduit à sa cellule, selon la même source.
Plusieurs médias s'interrogeaient sur la manière dont l'homme avait pu
être en possession d'un couteau malgré son interpellation.
Le policier a succombé à ses blessures après avoir été évacué par une ambulance.
La Turquie a été frappée depuis deux ans par de nombreux attentats
meurtriers attribués ou revendiqués par l'EI, dont le dernier en date a
fait 39 morts dans une discothèque la nuit du Nouvel An.
Depuis, les jihadistes n'ont commis aucune attaque sur le sol turc,
mais les autorités procèdent régulièrement à l'arrestation de
"terroristes" présumés et les mesures de sécurité restent maximales.
Samedi encore, les autorités ont annoncé l'arrestation de cinq membres
présumés de l'EI, dont quatre à l'ouest d'Istanbul et un qui
effectuait, selon Anadolu, une mission de reconnaissance à Ankara en
vue d'y commettre un attentat. (AFP, 13 août
2017)
Attaque au Burkina: un Turc parmi les 18 morts
Un citoyen turc a été tué et un autre blessé dans l'attaque
"terroriste" menée contre un café-restaurant à Ouagadougou qui a fait
18 morts, a confirmé lundi le ministère turc des Affaires étrangères.
"Nous sommes profondément attristés par la mort d'un de nos citoyens et
les blessures d'un (autre) dans cette attaque", a déclaré le ministère
dans un communiqué.
Selon le ministre de la Communication burkinabé Remis Dandjinou, 18
personnes ont été tuées et une dizaine blessées dans cette attaque
perpétrée par des jihadistes présumés.
Un ambulancier avait annoncé dans la nuit à l'AFP la mort d'un Turc à son arrivée à l'hôpital.
"Selon des témoins, au moins deux assaillants arrivés à moto vers
21H00, armés de kalachnikov, ont ouvert le feu sur le restaurant
Istanbul", a indiqué à l'AFP un officier de gendarmerie sous couvert
d'anonymat.
Après avoir évacué le périmètre, les forces de sécurité - gendarmerie,
police et armée - ont donné l'assaut vers 22H15 contre les assaillants
retranchés dans l'immeuble qui abrite le café, selon l'officier de
gendarmerie.
L'opération a pris fin lundi matin, tandis que des opérations de
"quadrillage et vérification des maisons avoisinantes" se
poursuivaient, selon M. Dandjinou.
(AFP, 14 août
2017)
Arrestation d'un Russe accusé de préparer un attentat
Les autorités turques ont interpellé un Russe, membre présumé du groupe
Etat islamique (EI), qui préparait un attentat au moyen d'un drone
contre une base militaire américaine dans le sud de la Turquie, ont
rapporté jeudi les médias locaux.
Renat Bakiev a tenté de se procurer un drone afin d'attaquer la base
militaire d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, ou un avion qui y
était stationné, a expliqué l'agence progouvernementale Anadolu, citant
un communiqué des autorités.
L'agence privée Dogan a précisé qu'il avait prévu "d'abattre un avion américain à l'aide d'un drone".
Selon Anadolu, le suspect, interpellé à Adana (sud), a demandé à l'EI,
via l'application de messagerie cryptée Telegram, de lui fournir 2.800
livres turques (un peu moins de 800 dollars) pour mener à bien cette
opération.
La base d'Incirlik, située non loin de la frontière syrienne, est
utilisée par la coalition internationale menée par Washington pour ses
opérations contre l'EI.
L'ambassade de Russie à Ankara a affirmé dans un communiqué "effectuer
le nécessaire pour comprendre ce qu'il s'est passé et éclaircir la
situation".
Selon Anadolu, Renat Bakiev, qui a admis être membre de l'EI, avait
déjà tenté sans succès de commettre un attentat contre des forces
américaines lorsqu'il s'était rendu en Syrie pour combattre dans les
rangs de l'organisation jihadiste.
Il avait également prévu de s'en prendre à la communauté alévie, une minorité musulmane progressiste, ajoute Anadolu.
La Turquie a été frappée depuis deux ans par de nombreux attentats
meurtriers attribués ou revendiqués par l'EI, dont le dernier en date a
fait 39 morts dans une discothèque la nuit du Nouvel An.
Depuis, les jihadistes n'ont commis aucune attaque sur le sol turc,
mais les autorités procèdent régulièrement à l'arrestation de
"terroristes" présumés. (AFP, 10 août
2017)
Erdogan entraîne la Turquie vers un Etat fondé sur la charia
Audrey Duperron
En Turquie, les législateurs envisagent d’autoriser les muftis à
célébrer les mariages civils. Un mufti est un religieux musulman du
courant sunnite expert dans l’interprétation des lois. Il établit un
lien important entre la théorie et la pratique de la loi coranique et
détient également l’autorité de prendre des décisions juridiques sous
la forme de fatwas.
Le projet de loi n’est pas anodin ; jusqu’à présent, les mariages
civils ne pouvaient être célébrés que par des fonctionnaires, et le
mariage religieux était subordonné au mariage civil.
Certains émettent des réserves concernant cette mesure, y voyant un
nouveau signe que la Turquie se dirige de plus en plus vers un État
fondé sur la charia.
C’est ce que redoute notamment le théologien Cemil Kılıç de OdaTV. Il
n’y voit pas une mesure isolée, mais une étape nécessaire dans le
parcours pour introduire la charia dans le pays. Il rappelle que les
programmes scolaires ont été remaniés pour inclure la culture de la
religion et l’éthique. Selon lui, le seul objectif de ce remaniement
vise à préparer les jeunes à l’introduction des lois de la charia :
« Soyons francs : le fait que les muftis mariages civils soient
autorisés à célébrer des mariages civiles signifie que lois islamiques
portant sur le mariage et sur le divorce seront légalisées. Ce qui
entraînera la Turquie dans un tunnel sombre où elle sera transformée en
Etat religieux ».
Les agents de maintien de l’ordre public ne peuvent plus épouser une « personne impure »
En janvier, le journal britannique The Independent a rapporté qu’un
décret avait été émis par le gouvernement Erdogan, qui stipulait que
les agents de maintien de l’ordre public, tels que les agents de
police, les agents de sécurité et les gardes-côtes, pouvaient se voir
suspendus de leurs fonctions pendant 24 mois s’ils épousaient une
personne connue pour avoir été impliquée dans un adultère. Les
fonctionnaires chargés de faire respecter la loi ne peuvent « se marier
intentionnellement avec une personne qui est connue pour être impure,
ou rester dans un mariage, ou continuer à vivre avec une telle personne
», indique ce décret.
Il défend également les agents d’abuser de l’alcool, du jeu, et de « se
rendre dans des lieux qui pourraient nuire à leur réputation », ou «
dépenser de façon excessive », le tout en dehors des heures de travail.
Le think tank Gatestone Institute conclut lui aussi que la Turquie adopte graduellement une version « douce » de la charia :
« La Turquie, autrefois un état semi-moderne, glisse désormais
rapidement vers l’ordre de la charia, mais sans que cela soit qualifié
de charia ».
https://fr.express.live/2017/08/02/turquie-etat-charia-mariages-civils-muftis/
Socio-économique
/ Socio-economic
Vacances officielles prolongées pour dynamiser le tourisme
Le gouvernement turc a décidé mardi de prolonger de quatre jours les
vacances officielles de la Fête du sacrifice, qui dureront donc dix
jours, afin de relancer le secteur du tourisme domestique en berne.
Cette année, les Turcs devaient disposer de 6 jours fériés, puisque la
Fête musulmane du sacrifice (Aïd al-Adha), qui commémore le sacrifice
d'Abraham, devait se tenir du 31 août au 4 septembre, et était précédée
le 30 août de la Fête de la victoire, qui commémore le dernier épisode
de la guerre d'indépendance turque en 1922.
Mais le porte-parole du gouvernement, Bekir Bozdag, a annoncé mardi
soir la décision de rendre férié le lundi 28 et le mardi 29 août, afin
qu'avec le weekend précédent, les Turcs disposent de 10 jours de
vacances.
L'objectif, selon M. Bozdag, est de "donner aux citoyens le temps de
rendre visite à leurs familles, ranimer le secteur du tourisme et avoir
un effet positif sur le commerce".
Le secteur du tourisme, qui représente environ 5% du PIB du pays, a été
lourdement affecté par la situation politique et sécuritaire du pays,
marqué par une série d'attentats sanglants et une tentative de putsch à
l'été 2016.
Ainsi, en 2016, les revenus du tourisme ont baissé de près de 30%.
Alors que la Turquie n'a été frappée par aucun attentat majeur depuis
le début de l'année, le nombre de visiteurs étrangers en Turquie a
cependant augmenté de 14% au cours des six premiers mois de 2017.
Certains s'étaient exprimés contre la décision de rajouter
exceptionnellement des jours fériés, comme le ministre de l'Economie,
Nihat Zeybekçi qui craignait des effets néfastes sur la productivité
économique.
Mais le patron de la Fédération turque des hôteliers (TUROFED), Osman
Ayik, la soutenait vivement, affirmant que le secteur touristique avait
besoin de "stimulation". (AFP, 15 août 2017)
La restriction des droits des femmes est une obsession pour Erdogan
Depuis plusieurs jours, les femmes turques sont dans la rue pour
réclamer la liberté de s’habiller comme elles l’entendent. Deux femmes
ont été agressées dans les transports publics par des hommes qui
jugeaient le port d’un débardeur ou d’un short « provocant ».
Sophie Bessis est une historienne franco-tunisienne et chercheuse
associée à l’Institut de relations internationales et stratégiques
(IRIS). Elle est également l’auteure de plusieurs ouvrages traitant de
la condition des femmes dans les pays arabo-musulmans, du Maghreb et du
monde arabe. Elle livre son point de vue sur la situation en Turquie,
où le conservatisme patriarcal tend à s’imposer progressivement, avec
l’assentiment du pouvoir en place.
Concernant les droits des femmes, peut-on parler de virage idéologique au sein du pouvoir turc ?
Il ne s’agit pas de virage et les choses se sont faites de façon assez
lente. L’AKP [Parti de la justice et du développement] est au pouvoir
depuis quinze ans maintenant. Dans les dix premières années, son chef a
fait part de son souhait d’entrer dans l’Europe et a cherché à
satisfaire aux exigences de l’Union européenne en matière de droits
humains. Mais le refus de l’UE d’envisager une adhésion turque et les
fondements idéologiques de l’islam politique qui sont ceux de l’AKP ont
fait revenir le balancier vers une réislamisation de la société.
Pour ce faire, le pouvoir dispose d’une base sociale en Turquie
centrale et orientale notamment, et dans les grandes villes de l’Ouest,
vers lesquelles l’émigration d’origine rurale a été importante. Dans ce
contexte, la restriction des droits des femmes est une obsession pour
le président turc, Recep Tayyip Erdoan. C’est très clair sur
l’avortement et la contraception. Il a aussi affirmé à plusieurs
reprises que le rôle naturel des femmes était au foyer et a qualifié de
« traîtres » celles qui n’auraient pas au minimum trois enfants.
Sophie Bessis, chercheuse associée à l’Institut des relations internationales et stratégiques.
Sur l’avortement, le régime turc a tenté de mettre en place une
législation très restrictive, mais, devant les protestations, a reculé.
Est-ce que ça signifie qu’il écoute la rue ?
Erdogan n’est pas homme à écouter mais à tenir compte des rapports de
force. Et l’opposition, aussi réprimée soit elle, existe toujours.
Erdogan cherche le moment opportun pour faire passer ses réformes. Il
va donc continuer dans cette voie. Mais la majorité des femmes turques
ne sont pas prêtes à renoncer à leurs droits, hérités de l’époque
kémaliste et donc vieux de près d’un siècle. Sur ce plan, la Turquie a
été en avance sur le monde musulman et parfois sur l’Europe. Le droit
de vote pour les femmes turques date de 1937, bien avant les Françaises
[qui l’ont obtenu en 1944]. La Turquie a une tradition de modernité.
Qu’est-ce qui explique que ces manifestations aient lieu maintenant ?
Il suffit de voir l’évolution dictatoriale du pouvoir turc. Le
président dispose désormais de la totalité du pouvoir exécutif, d’une
grande partie des pouvoirs judiciaire et législatif. Or, on sait que la
séparation des pouvoirs est une garantie pour la démocratie.
L’inquiétude des démocrates est donc croissante. Et, de son côté,
l’Union européenne ne les défend que du bout des lèvres car l’Etat turc
l’aide à contrôler les flux migratoires.
Est-ce que les hommes turcs soutiennent les manifestantes ?
La question des droits des femmes est une ligne de clivage fondamentale
entre les modernistes et les conservateurs dans les pays musulmans. En
2011, après la révolution, la Tunisie a été gouvernée par les
islamistes, pendant trois ans, qui souhaitaient aussi réduire les
droits des femmes. Les modernistes sont conscients que les avancées
pour les femmes sont centrales dans un projet de société démocratique.
Donc il y a aussi des hommes, les femmes ne sont pas seules. Mais seul
leur combat permettra d’avancer.
Pour autant, la population turque ne s’oppose pas dans son ensemble à la politique d’Erdogan.
Il y a une grande polarisation de la société turque. On le remarque au
récent référendum pour la modification de la Constitution. Même avec
des trucages, Erdogan a gagné avec une très courte majorité. La société
est actuellement profondément divisée entre partisans et adversaires
d’une réislamisation de la loi et des pratiques sociales.
Cette régression de la condition féminine n’est pas limitée à la Turquie…
Et pas non plus aux pays musulmans. Regardez l’Irlande, ou la Pologne,
en pleine Union européenne. Dans ces deux pays, l’Eglise dispose d’une
influence très importante et oriente vers une législation plus
traditionnelle. En Pologne, membre éminent de l’UE par sa population,
le Parlement, dominé par un parti ultraconservateur proche de l’Eglise,
a voulu interdire l’avortement. Il a fallu que les Polonaises sortent
dans la rue par dizaines de milliers. Rien n’est acquis en matière de
droits des femmes, et la lutte est pour elles constante.
D’après vous c’est la résurgence de la religion qui est responsable de la remise en question des droits des femmes ?
Il est évident que toutes les grandes religions servent d’appareil
idéologique de maintien des rôles traditionnels attribués à chaque
sexe. Elles sont une justification de la domination patriarcale. (Le Monde, 8 août 2017)
Les femmes manifestent à Ankara pour le droit de s'habiller
Les manifestants, dont une majorité de femmes, ont défilé dans la
capitale turque sous haute surveillance policière en scandant "Touche
pas à mon short" et en brandissant des pancartes exhortant les Turques
à "ne pas déserter les nuits, les rues et les places".
Des manifestations similaires ont été organisées la semaine dernière à
Istanbul et Izmir (ouest), après que le surveillant d'un parc
stambouliote eut demandé à une jeune femme de quitter les lieux au
motif qu'elle portait une "tenue inappropriée". L'employé a été
suspendu et une plainte déposée contre lui.
Les vêtements en question
En outre, plusieurs agressions de femmes ces derniers mois, notamment
dans les transports en commun, ont provoqué l'indignation en Turquie,
où la société reste encore très patriarcale.
Ainsi, en juin, à Istanbul, une femme âgée de 22 ans a été frappée dans
un bus par un homme qui lui reprochait d'avoir mis un short pendant le
mois de ramadan. L'agresseur a défendu son geste en affirmant avoir été
"provoqué".
Une affaire similaire avait déjà provoqué l'indignation d'associations
féministes l'année dernière, lorsqu'un homme a asséné un coup de pied
au visage d'une femme de 23 ans parce qu'elle portait un short.
Les défenseurs des droits des femmes accusent le gouvernement
islamo-conservateur turc de créer un contexte propice à un sentiment
d'impunité, même si les dirigeants turcs condamnent régulièrement ces
agressions. (RTBF, 4 août 2017)
Des centaines de femmes turques manifestent à Istanbul
Des centaines de femmes ont manifesté samedi à Istanbul pour dénoncer
la violence et l'animosité des hommes leur demandant de se vêtir de
façon conservative, rapporte l'agence Reuters.
"Nous n'obéirons pas, nous ne serons pas silencieuses, nous n'aurons pas peur. Nous allons gagner par la résistance"
La manifestation, baptisée "Don't Mess With My Outfit" ("Ne m'ennuie
pas avec ma tenue", ndlr), a débuté dans la populaire artère
commerçante Kadikoy, sur la rive asiatique de la plus grande ville
turque. Les manifestantes chantaient des slogans et exhibaient des
shorts en jeans sur des cintres pour illustrer le type de vêtements que
certains hommes jugent inacceptable dans le pays. "Nous n'obéirons pas,
nous ne serons pas silencieuses, nous n'aurons pas peur. Nous allons
gagner par la résistance", scandaient en chœur les participantes à la
manifestation.
Des drapeaux aux couleurs de la communauté LGBT étaient aussi exhibés
dans le cortège, alors que la gay pride prévue en juin a été interdite
par les autorités. Certaines femmes protestaient aussi contre les
critiques auxquelles elles sont exposées pour porter le voile. "Ne te
mêle pas de mon foulard, short, vêtement", signalaient aussi certaines
pancartes. Les manifestantes estiment que les cas de violences verbales
et physiques se multiplient envers les femmes pour leurs choix
vestimentaires. Un juin, une jeune femme a notamment été agressée par
un homme dans un bus à Istanbul car elle portait un short durant le
ramadan. (RTL, 31 juillet 2017)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
Juncker: "La Turquie s'éloigne à pas de géant de l'Europe"
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a affirmé
mardi que la Turquie, qui suscite de fortes inquiétudes sur les droits
de l'homme et l'Etat de droit, s'éloignait "à pas de géant de l'Europe".
Tout en soulignant qu'il entretenait de "bonnes relations" avec le
président turc Recep Tayyip Erdogan, M. Juncker a déclaré qu'il le
"soupçonnait" de vouloir pousser l'Europe "à dire qu'elle veut mettre
un terme aux négociations pour pouvoir charger de la responsabilité la
seule Union européenne et non pas la Turquie".
"La Turquie s'éloigne à pas de géant de l'Europe", a-t-il ajouté lors
d'un discours devant les ambassadeurs de l'Union européenne.
Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, lancées en 2005, sont
aujourd'hui au point mort. Mais une majorité de pays européens ne
souhaitent pas pour l'heure franchir le pas d'une suspension formelle,
craignant de provoquer une rupture définitive avec un partenaire clé
sur le dossier migratoire et dans la lutte antiterroriste.
"La question est de savoir si nous devons mettre un terme aux
négociations avec la Turquie. C'est une question de pure théorie,
puisque de toute façon il n'y a pas de négociation pour l'instant", a
poursuivi M. Juncker.
"Moi, je voudrais que nous nous conduisions de façon à ce que les Turcs
remarquent que c'est eux, c'est-à-dire le +système Erdogan+, qui rend
impossible l'adhésion de la Turquie à l'UE, au lieu de tomber dans le
panneau", a-t-il ajouté.
Avant d'insister: "La responsabilité entière est du côté turc."
Les relations diplomatiques entre Ankara et Bruxelles se sont fortement
dégradées depuis le coup d'Etat avorté de juillet 2016 en Turquie.
Elles se sont encore tendues après le référendum d'avril qui a renforcé
les pouvoirs du président Erdogan.
La Turquie a lancé des purges d'une ampleur sans précédent contre les
partisans présumés du mouvement Gülen, accusé d'être l'instigateur de
la tentative de coup d'Etat: plus de 50.000 personnes ont été arrêtées,
plus de 100.000 limogées par vagues successives.
(AFP, 29 août
2017)
Call from PACE About MPs Detained on Remand
Chairperson of the Party of the Unified European Left in the
Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE) Tiny Kox sending
a letter to Speaker of the Grand National Assembly of Turkey (TBMM)
İsmail Kahraman said, “Elected MPs must be in the parliament, not in
prison”.
Saying that “We reiterate our call for the immediate release of all MPs
detained on remand”, Kox stated that he was surprised with Kahraman
rejecting Peoples’ Democratic Party’s (HDP) imprisoned co-Chair
Selahattin Demirtaş’s request to address his parliamentary group via
Sound and Vision Information Techonology System (SEGBIS).
Stressing that there 10 HDP MPs and one Republican People’s Party (CHP)
MP are behind bars, and that HDP co-Chair Figen Yüksekdağ, Nursel
Aydoğan, Faysal Sarıyıldız and Tuğba Hezer were relieved of their MP
duties, Kox said that they believed that Kahraman must do his best to
protect impunity of the MPs.
The letter is as follows:
"The Parliamentary Assembly of the Council of Europe already has urged
several times to respect the rights of elected Members of the
Parliament of the Republic of Turkey. The Assembly has made it clear
that lifting the parliamentary immunity of a large number of MPs,
especially the members of the opposition parties HDP and CHP, followed
by the prolonged detention of some of these Members of Parliament, are
in direct violation of the respect accredited to the elected
parliamentarians of the Member States of the Council of Europe.
"One of the most prominent Members of the Parliament of Turkey whose
immunity has been lifted and who has been in detention since early
November 2016 awaiting for a possible trial against him is the co-chair
of the HDP, Mr. Selahattin Demirtaş. Recently, the procedure started
against him has been delayed and it is still unclear whether at all and
when in this case, Mr. Demirtaş will appear before the court. In the
meanwhile, conditions are created which make it impossible for him to
communicate with the HDP Group – Turkey’s third party – which elected
him as their chairman.
"Earlier this week, in your capacity as the president of Parliament of
Turkey, you have denied Mr. Demirtaş the right to communicate from
prison with his Group peers through the SEGBIS audio visual information
system.
"This decision astonishes us, since Mr. Demirtaş, although his
parliamentary immunity has been lifted and he has been held in
captivity, still is a member of your Parliament which should not
unnecessarily obstruct for the purpose in maintaining contacts with his
Group peers and to perform his parliamentary duties.
"Furthermore, we urge you to protest against the fact that during every
transport which Mr. Demirtaş has to undergo in the context of the
procedure against him, his hands are handcuffed, totally an unnecessary
and insulting practice.
"Moreover, we do believe that in your capacity as the president of the
Parliament of Turkey, you should do everything that is possible to
protect the immunity of your Members and to protest against them being
held in detention. Currently, there are 10 HDP and 1 CHP deputies in
prison, along with the co-presidents of HDP. The mandate of Nursel
Aydoğan, Faysal Sarıyıldız and Tuğba Hezer were dropped together with
the mandate of Figen Yüksekdağ.
"Elected Parliamentarians belong in parliament, and not in prison. We
call once again on you to demand with us for the immediate release of
all the Members of your Parliament who are currently held in detention.
"As the Member of the Council of Europe, Turkey has taken the
obligation upon itself to protect the rule of law, to respect human
rights and to foster democracy. We appeal to you as the President of
the Parliament of Turkey to strictly fulfill these commitments.
"We also count on your support to foster the visit of the PACE
presidency to the co-presidents in prison, as previously requested.
"A copy of this call is sent to the chairman of the delegation of the
Parliament of Turkey in the Parliamentary Assembly in the Council of
Europe. We intend to take up this matter shortly once again during the
meetings of our Assembly.”
11 MPs are behind bars
Selahattin Demirtaş, Figen Yüksekdağ, İdris Baluken, Selma Irmak,
Gülser Yıldırım, Ferhat Encü, Abdullah Zeydan, Ayhan Bilgen, Çağlar
Demirel and Burcu Çelik from the HDP, and Enis Berberoğlu from the CHP
have been detained on remand.
(BIA, August 29, 2017)
La Suède convoque l'ambassadeur de Turquie sur deux arrestations
Stockholm a convoqué jeudi
l'ambassadeur de Turquie en Suède afin d'évoquer l'arrestation de deux
de ses ressortissants par Ankara, signe de dégradation des relations
entre les deux pays.
Le Suédois Ali Gharavi, consultant en technologie de
l'information, avait été interpellé alors qu'il participait le 5
juillet à un séminaire sur la liberté de l'internet près d'Istanbul.
D'autres militants, dont la directrice d'Amnesty International en
Turquie, avaient également été arrêtés à cette date.
L'écrivain turco-suédois Hamza Yalcin, critique envers le régime
d'Ankara et qui collabore avec des médias de gauche en ligne, avait été
arrêté à 3 août à Barcelone en vertu d'un mandat d'arrêt international
lancé par la Turquie.
L'ambassadeur turc a rencontré jeudi Annika Soder, la secrétaire
d'Etat auprès de la ministre suédoise des Affaires étrangères Margot
Wallstrom, dans l'enceinte du ministère.
"Le reste du gouvernement (suédois) et moi avons depuis longtemps
clairement exprimé aux responsables turcs notre vision de ces affaires
ainsi que celle sur les évolutions inquiétantes en Turquie", a écrit
Margot Wallstrom dans un message posté jeudi sur Facebook .
"Nous avons souligné que les derniers événements avaient un
impact direct sur notre relation et celle de l'Union européenne avec la
Turquie", a t-elle ajouté.
Ankara accuse les deux ressortissants suédois de "soutenir des
organisations terroristes", expression qui désigne le plus souvent pour
les autorités turques les partisans du prédicateur Fethullah Gülen,
accusé d'avoir fomenté le putsch manqué du 15 juillet 2016, et les
séparatistes kurdes du PKK.
Les groupes de défense des droits de l'Homme soutiennent que ces
arrestations visent à réduire au silence les dissidents politiques,
sous couvert d'un état d'urgence mis en place après le coup d'Etat
manqué.
Qualifiant son arrestation en Espagne de "cauchemar kafkaïen", M.
Yalcin a écrit lundi dans le quotidien suédois Expressen: "Mon monde
s'effondrait. Mes vacances ont viré à l'enfer sur terre. Pourquoi cela
m'arrive maintenant?".
Il a estimé que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait
"personnellement" utilisé l'organisation internationale de police
Interpol pour l'interpeller.
Margot Wallstrom a expliqué que la Suède voulait "s'assurer" que
les mandats d'Interpol ne puissent pas être utilisés abusivement à des
"fins politiques". "C'est particulièrement grave dans les affaires qui
risquent d'affecter la liberté d'expression", a-t-elle estimé.
(AFP, 24 août
2017)
Un ministre turc s'en prend au chef de la diplomatie allemande
Le ministre turc des Affaires européennes,
Omer Celik, a accusé mercredi le chef de la diplomatie allemande Sigmar
Gabriel de "copier" les racistes et l'extrême droite, alors que les
tensions entre Ankara et Berlin s'accentuent.
"Gabriel ne fait pas de déclarations originales", a écrit M. Celik dans
une série de tweets furieux. "Il parle en copiant l'extrême droite et
les racistes".
Omer Celik a publié mercredi pas moins de 29 tweets s'en prenant à
l'Allemagne, mais aussi à l'Autriche dont les relations avec Ankara se
sont également dégradées, notamment lorsque Vienne a interdit une
visite du ministre turc de l'Economie, Nihat Zeybekçi, pour un
rassemblement marquant l'anniversaire du coup d'Etat manqué de juillet
2016.
"Les attaques des racistes, fascistes et islamophobes" ne sont "rien" pour la Turquie, a ajouté M. Celik.
Il a également accusé M. Gabriel de s'évertuer à saboter les relations
entre la Turquie et l'Union européenne en donnant raison aux racistes.
M. Gabriel a accusé mardi des partisans du pouvoir turc d'avoir menacé
sa femme parce qu'ils se sont sentis encouragés par une sortie
agressive du président Recep Tayyip Erdogan à son encontre.
Sigmar Gabriel "ne connaît aucune limite! Qui es-tu pour parler
au président de la Turquie? (...) Depuis combien de temps fais-tu de la
politique? Quel âge as-tu?", avait lâché M. Erdogan dans un discours
télévisé samedi.
Il réagissait aux accusations d'ingérence du gouvernement allemand
après que M. Erdogan à appelé les électeurs germano-turcs à voter
notamment contre le parti de la chancelière Angela Merkel, la CDU, et
celui de M. Gabriel, le SPD, lors des législatives du 24 septembre.
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement
tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé par Ankara
au prédicateur musulman Fethullah Gülen qui nie les faits.
Ankara accuse Berlin de protéger des "terroristes" tandis que
l'Allemagne condamne fermement l'ampleur des purges entreprises en
Turquie après le putsch manqué, au cours desquelles plus de 50.000
personnes ont été arrêtées.
Il y a actuellement 10 citoyens allemands, certains ayant la double
nationalité, détenus en Turquie, selon les autorités allemandes.
Parmi eux, Deniz Yücel, un journaliste germano-turc, correspondant du
quotidien allemand Die Welt, détenu depuis février et le militant
allemand Peter Steudtner arrêté le 5 juillet aux côtés d'autres
militants des droits de l'Homme, dont la directrice d'Amnesty
International pour la Turquie, Idil Eser.
MM. Yücel et Steudtner ont tous deux reçus une visite de l'ambassadeur allemand Martin Erdmann mardi.
M. Erdmann a ainsi pu se rendre compte par lui-même qu'ils "se portent
aussi bien que possible étant donné les circonstances", a déclaré le
ministère allemand des Affaires étrangères dans un communiqué,
mentionnant des conversations "intenses" de "plus d'une heure".
La diaspora turque en Allemagne, forte de trois millions de personnes,
est la plus importante dans le monde et près de 1,2 million de Turcs
disposent également de la nationalité allemande, ce qui leur permettra
de voter lors des élections législatives du 24 septembre.
(AFP, 23 août
2017)
Un ministre allemand accuse des partisans d'Erdogan de harceler sa femme
Le chef de la diplomatie allemande Sigmar
Gabriel a accusé des partisans du pouvoir turc d'avoir menacé sa femme
parce qu'ils se sont sentis encouragés par une sortie agressive du
président Recep Tayyip Erdogan à son encontre.
Avec "la manière dont Monsieur Erdogan fait les choses, certains se
sentent du coup clairement motivés pour harceler et tourmenter ma
femme. Je trouve que c'est un évènement grave", a-t-il dit dans des
propos diffusés mardi par la chaîne d'information allemande n-tv,
expliquant qu'il s'agissait d'appels menaçants sans plus de précisions.
"Quand le sommet de l'Etat s'en prend à des personnes en particuliers,
il y a malheureusement des gens qui considèrent qu'ils ont le droit de
harceler", a-t-il dit aussi à l'agence DPA.
M. Gabriel se réfère à l'attaque très agressive et personnelle lancée
par M. Erdogan en réaction aux accusations d'ingérence du gouvernement
allemand.
Sigmar Gabriel "ne connaît aucune limite ! Qui es-tu pour parler au
président de la Turquie ? (...) Connais tes limites ! Il tente de nous
faire la leçon (...) Depuis combien de temps fais-tu de la politique ?
Quel âge as-tu ?", avait lâché M. Erdogan dans un discours télévisé.
L'Allemagne et la Turquie entretiennent des relations toujours plus
tendues, en particulier depuis le putsch avorté de juillet 2016 en
Turquie et les critiques allemandes sur les purges qui ont suivi.
Ankara accuse ainsi Berlin de protéger des "terroristes".
M. Erdogan a provoqué une nouvelle crise la semaine dernière, en
appelant les électeurs germano-turcs à voter notamment contre le parti
de la chancelière Angela Merkel, la CDU, et celui de M. Gabriel, le
SPD, lors des législatives du 24 septembre.
(AFP, 22 août
2017)
European Commission: Interpol Mustn’t Be Misused
Following German citizen writer and rights advocate Doğan Akhanlı being
detained in Spain upon Turkey’s demand, Interpol’s field of operation
and “misuse” of Interpol is on the agenda.
German Chancellor Angela Merkel had blamed Turkey for “misusing” the Interpol.
According to a report by Deutsche Welle Türkçe, European Commission
Spokesperson Jyrki Katainen said, “We believe that institutions such as
Interpol mustn’t be misused in attempts to detain critical writers
against regime”.
The politicians from Germany made a call that Interpol needs to undergo a chance in terms of its operations.
Detained on August 18 in Granada in Spain through “red notice” issued
by Interpol upon Turkey’s request, Doğan Akhanlı was released on
probation on August 20. Akhanlı is not allowed to leave Spain until his
extradition procedures are completed. (BIA, August 22, 2017)
EU commissioner calls for new Turkey policy
EU enlargement commissioner Johannes Hahn has called for a change of
course for the EU on Turkey's accession to join the bloc, after
president Recep Tayyip Erdogan urged Turks living in Germany not to
vote for the county's two ruling parties in the upcoming September
elections.
Erdogan said last week that German citizens with Turkish origins should
not vote for chancellor Angela Merkel’s Christian Democrats (CDU),
Martin Schulz’s Social Democratic Party (SDP) or the Green Party,
because they had demonstrated an anti-Turkey stance.
'The interference of president Recep Tayyip Erdogan in a national
election campaign ... are unacceptable' (Photo: Turkish presidency)
"I believe it is time for the member states to discuss the strategic
implications of this behaviour. Shrugging your shoulders is not a
political strategy in the long run," Johannes Hahn told German daily
Sueddeutsche Zeitung on Monday (21 August).
Hahn justified his demand with Erdogan's interference in the Bundestag
election campaign, as well as Ankara's forced extradition request of
the German-Turkish author Dogan Akhanli.
"The interference of president Recep Tayyip Erdogan in a national
election campaign, as well as requests for extradition regarding
alleged political opponents are unacceptable," said the Austrian EU
commissioner, who has been in charge of the EU enlargement policies
since 2014.
Armed police arrested Dogan Akhanli on Saturday morning at his hotel in
Granada, Spain. He was handcuffed and driven to a regional HQ for
questioning.
The 60-year-old writer was later freed, but is not allowed to leave
Spain until judges have decided whether to extradite him to Turkey.
The arrest of a Turkish dissident has highlighted the way rogue regimes use Interpol to hunt their enemies inside the EU.
The European Parliament voted in July by a large majority to suspend
Turkey's membership talks with the EU, saying president Erdogan's
crackdown on political opponents meant Ankara did not meet the bloc's
democratic criteria.
But, so far, EU member states and the European Commission have held back on criticism of Turkey.
They do not want to provoke a change of an agreement struck last year,
whereby Turkey effectively stopped migrants reaching Greece, easing the
migration crisis that had threatened EU unity.
The layoffs and arrests without a legal basis show that the leadership
in Ankara "is apparently not willing to revise its course, which brings
it farther and farther away from Europe," Hahn said.
The commissioner was backed by Luxembourg's foreign minister, Jean
Asselborn, who told the German daily that "Erdogan knows no limits, he
wants to provoke the abortions of the accession negotiations".
"We should keep a cool head and not fall for it," Asselborn added,
saying that there was still hope that Turkish democracy could be saved.
Turkey applied to join what was then the European Economic Community in
1987, and was declared eligible to join the EU ten years later, but
there has been little progress in reality on Turkey's membership bid
since negotiations were formally launched 12 years ago. (euobserver.com, August 22, 2017)
Ankara ne doit pas "abuser" d'Interpol, avertit Merkel
La chancelière allemande Angela Merkel
s'est félicitée dimanche de la remise en liberté par la justice
espagnole d'un écrivain germano-turc interpellé à la demande d'Ankara,
mais elle a prévenu que la Turquie ne devait pas "abuser" d'Interpol.
"On ne doit pas abuser d'organisations internationales comme Interpol",
a déclaré la chancelière sur la chaîne RTL, s'exprimant sur le cas de
Dogan Akhanli, un écrivain allemand d'origine turque qui écrit
notamment sur les droits de l'homme en Turquie.
M. Akhanli avait été arrêté samedi en Espagne à la demande d'Ankara, par des policiers espagnols opérant sur mandat d'Interpol.
Il a été remis en liberté sous conditions dimanche après des
protestations de Berlin, dont les relations avec Ankara se sont
nettement dégradées depuis le putsch manqué contre le président Recep
Tayyip Erdogan l'an dernier.
Selon son avocat Illias Uyar, l'écrivain "est libéré à condition de
rester à Madrid" en attendant que la Turquie demande formellement son
extradition.
Angela Merkel a également indiqué que Berlin était en contact étroit
avec les autorités espagnoles et qu'elle était disposée à appeler son
homologue Mariano Rajoy si nécessaire.
"Ce serait une chose terrible si, même à l'autre bout de l'Europe, la
Turquie réussissait à faire arrêter des gens qui élèvent la voix contre
le président Erdogan", a estimé le ministre allemand des Affaires
étrangères Sigmar Gabriel après la remise en liberté conditionnelle de
M. Dakhanli.
Son arrestation est "malheureusement l'un des nombreux cas" d'Allemands contre lesquels la Turquie a lancé
des poursuites, a poursuivi Mme Merkel dimanche. Et d'évoquer l'affaire
Deniz Yücel, du nom du journaliste germano-turc, correspondant du
quotidien allemand Die Welt, emprisonné depuis février en Turquie.
"C'est la raison pour laquelle nous avons changé de politique vis-à-vis
de la Turquie", a-t-elle ajouté lors d'une rencontre télévisée avec des
électeurs.
Le journal de Cologne Kölner Stadt-Anzeiger affirme que Dogan Akhanli
fait l'objet de poursuites en Turquie, sans plus de précisions.
L'auteur, qui a notamment écrit une trilogie évoquant le génocide des
Arméniens de 1915-1917, vit depuis 1992 à Cologne et il a déjà eu
affaire à la justice turque.
Emprisonné de 1985 à 1987 en Turquie, puis, soupçonné d'être impliqué
dans un vol à main armée en 1989, il avait été arrêté à son arrivée à
Istanbul en 2010. Il avait finalement été relâché puis innocenté avant
qu'une cour d'appel n'ordonne une nouvelle procédure.
Des députés Verts allemands avaient assuré que ces poursuites avaient un caractère politique.
- 'Gifle' électorale -
Sur un autre registre, Angela Merkel, candidate à un quatrième mandat à
l'issue des élections législatives du 24 septembre, est revenue
dimanche sur la polémique née des propos du président turc au sujet de
ce scrutin.
M. Erdogan a appelé ces derniers jours ses compatriotes disposant
également de la nationalité allemande à ne pas voter pour la CDU de Mme
Merkel, ni pour les sociaux-démocrates (SPD) ou les Verts, des partis
"ennemis" de la Turquie, selon lui.
Dimanche, il a réitéré son appel. "Soyez avec ceux qui sont
bienveillants envers la Turquie. Peu importe qu'il s'agisse de petits
partis, donnez-leur votre voix. Ils gagneront ensuite en importance",
a-t-il lancé dans un discours à Istanbul.
"A mon avis, ceux qui attaquent la Turquie de la sorte méritent une
gifle à ces élections", a encore estimé M. Erdogan, sans préciser pour
quels partis il appelait à voter.
"Il est absolument inacceptable que le président turc exhorte les
citoyens allemands d'origine turque à ne pas voter" pour l'un de ces
trois partis, a réagi la chancelière, qui avait déjà dénoncé
l'"ingérence" de M. Erdogan.
La communauté turque en Allemagne, forte de trois millions de membres,
est la plus importante du monde hors des frontières de la Turquie et
près de 1,2 million de Turcs disposent également de la nationalité
allemande, ce qui leur permettra de voter aux prochaines élections.
Par le passé, les Allemands d'origine turque ont plutôt voté à gauche,
en majorité pour le SPD. Mais Recep Tayyip Erdogan est très populaire
au sein de la diaspora turque en Allemagne, qui a voté à 59% pour son
parti aux législatives de novembre 2015.
(AFP, 20 août
2017)
Ankara demande à Berlin de rechercher un des chefs présumés du putsch manqué
Ankara a envoyé une note diplomatique à Berlin, lui demandant de
rechercher l'un des meneurs présumés du putsch manqué, actuellement en
fuite et que certaines rumeurs situent en Allemagne, a annoncé mercredi
le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu.
Adil Öksüz, considéré comme le chef opérationnel des putschistes, avait
été arrêté après la tentative de putsch du 15 juillet 2016 puis relâché
dans des conditions qui restent encore à éclaircir.
Alors qu'il est activement recherché depuis, des rumeurs circulent ces
dernières semaines selon lesquelles il aurait été aperçu en Allemagne.
"Si cet individu y est bien, nous souhaitons que l'Allemagne (...)
l'arrête au plus vite et l'extrade en Turquie", a déclaré Mevlüt
Cavusoglu, interrogé sur la télévision publique TRT, expliquant que la
Turquie a adressé à l'Allemagne une note diplomatique officielle, via
son ambassade à Berlin.
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne, particulièrement tendues
depuis le putsch manqué, se sont encore dégradées cet été après
l'incarcération par Ankara de militants des droits de l'Homme, dont un
Allemand mi-juillet.
Les interrogations autour de la fuite d'Adil Öksüz ont par ailleurs
créé de vives tensions avec les Etats-Unis, notamment après la
révélation en mars d'un coup de téléphone passé par le consulat
américain d'Istanbul à M. Öksüz quelques jours après le putsch.
L'ambassade américaine à Ankara a affirmé que cet appel visait
seulement à prévenir M. Öksüz de la révocation de son visa pour les
Etats-Unis du fait d'une coopération avec les autorités turques.
Une explication que le Premier ministre turc Binali Yildirim n'a pas jugée "convaincante".
Les autorités turques accusent le prédicateur islamique Fethullah
Gülen, installé aux Etats-Unis, d'avoir fomenté le putsch manqué à
l'aide de la puissante confrérie qu'il dirige, ce que l'intéressé a
toujours fermement nié.
Selon des responsables officiels turcs, Adil Öksüz, professeur en
théologie, était le soi-disant "imam" du complot, chargé d'assurer la
coordination entre Fethullah Gülen et l'armée turque en vue du coup
d'Etat manqué.
Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées en Turquie depuis le putsch manqué et plus de 100.000 limogées ou suspendues.
Outre les milieux gulénistes, ces purges ont également frappé des opposants prokurdes, des médias critiques et des ONG. (AFP, 16 août 2017)
Didier Reynders réagit à l’incarcération de Loup Bureau en Turquie
Loup Bureau, journaliste français de 27 ans et étudiant à l’Ihecs à
Bruxelles, est incarcéré depuis le 26 juillet en Turquie, à la
frontière avec l’Irak. Ce jeune Français est soupçonné d’appartenir à
une organisation terroriste armée, suite à un reportage que le
journaliste a consacré aux combattants kurdes syriens des YPG, en 2013,
pour TV5 Monde notamment.
Depuis lors, les marques de soutien sont nombreuses. Plus de 2.700
personnes ont rejoint le Comité de soutien à Loup Bureau sur Facebook
et une pétition réclamant sa libération a déjà récolté plus de 17.000
signatures, à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Une lettre ouverte émanant de diverses organisations étudiantes,
universitaires et journalistiques, a également été envoyée au ministre
belge des Affaires étrangères Didier Reynders (MR) afin de demander à
la Belgique de soutenir les autorités françaises dans leur démarche
visant à faire libérer Loup Bureau au plus vite, alors que la justice
turque envisage le transfert du journaliste dans une prison encore plus
orientale, empêchant ainsi son avocate turque de rendre visite à son
client.
Didier Reynders a répondu ce mercredi à cette lettre ouverte,
expliquant que « des contacts ont immédiatement été pris avec les
autorités françaises afin de s’informer des démarches entreprises dans
le cadre de l’assistance consulaire à leur ressortissant ». Le ministre
explique que la Belgique peut offrir une « assistance à titre
humanitaire » à Loup Bureau en raison de sa nationalité française. « La
Belgique continue à défendre la liberté d’expression et de la presse
dans ses contacts bilatéraux, y compris avec la Turquie », conclut le
ministre. (Belga, 10 août
2017)
Berlin obtient le droit de rendre visite à ses soldats en Turquie
Une visite de députés allemands aux soldats de la Bundeswehr stationnés
en Turquie sur une base de l'Otan aura lieu en septembre après avoir
été bloquée le mois dernier par Ankara en raison de tensions entre les
deux pays.
La Turquie a "donné son accord pour l'organisation d'une visite (sur la
base de Konya) le 8 septembre", a indiqué le ministre allemand des
Affaires étrangères, Sigmar Gabriel dans un courrier au président de la
commission parlementaire de la défense Wolfgang Hellmich dont l'AFP a
obtenu une copie mardi.
Selon cette lettre, c'est l'intervention du secrétaire général de
l'Otan Jens Stoltenberg qui a permis de débloquer la situation : la
visite des députés allemands ne sera pas organisée par Berlin mais par
l'Alliance atlantique, une solution acceptée par Ankara.
Invoquant la détérioration des relations bilatérales avec Berlin,
Ankara avait demandé le 14 juillet dernier le "report" de cette visite
parlementaire allemande sur la base de Konya (centre de la Turquie), où
une trentaine de soldats allemands sont stationnés.
Depuis, Berlin exigeait l'annonce d'une nouvelle date.
"C'est une bonne solution que la visite des députés allemands se fasse
sous la houlette de l'Otan", a jugé la ministre allemande de la
Défense, Ursula von der Leyen, citée par l'agence dpa.
"Nous devrions nous concentrer sur la lutte contre le terrorisme
islamiste. C'est aussi dans l'intérêt de la Turquie", a-t-elle ajouté.
Les députés allemands ont l'obligation de rendre visite aux soldats
déployés, le contrôle de l'armée faisant partie des missions de la
chambre des députés.
La Turquie avait déjà interdit à plusieurs reprises des visites de
parlementaires aux 260 soldats allemands basés à Incirlik (sud de la
Turquie). En raison de ces refus répétés, Berlin a décidé du retrait de
Turquie de ces troupes engagées dans le cadre de la coalition contre le
groupe Etat islamique et de les transférer en Jordanie.
Autre sujet qui envenime les relations germano-turques,
l'emprisonnement en Turquie du journaliste bi-national Denis Yücel et
de Peter Steudtner, un militant allemand des droits de l'Homme dont
Berlin exige qu'ils soient libérés.
Berlin a considérablement durci le ton face à Ankara à la suite des
purges massives engagées en Turquie après la tentative de putsch de
juillet 2016. Le pouvoir turc a pour sa part accusé le gouvernement
allemand de soutien aux "terroristes" qui ont orchestré la tentative de
coup d'Etat. (AFP, 8 août
2017)
European court: Turkish teachers on hunger strike do not have to be freed
The European Court of Human Rights on Wednesday rejected a request by
two Turkish teachers, who are on hunger strike while in detention
following last year's failed coup, to order Ankara to release them on
health grounds.
The Strasbourg-based court ruled that the detention of professor Nuriye
Gulmen and primary school teacher Semih Ozakca "did not pose a real and
imminent risk of irreparable harm to the life or limb of the
applicants".
"It therefore rejected the applicants' request that the court order the government to release them," the court said.
The two have gone on hunger strike to protest against a government
crackdown in which they lost their jobs. The authorities locked them
away saying their protest was driven by DHKP-C, a militant leftist
group deemed terrorist by Turkey.
The teachers have said their hunger strike is aimed at highlighting the
plight of around 150,000 state employees suspended or sacked after last
July's failed putsch, which president Tayyip Erdogan blames on
followers of U.S.-based cleric Fethullah Gulen. Gulen denies
involvement.
Human rights groups and the European Union say Erdogan is using the
crackdown to stifle dissent in Turkey and persecute his opponents. Ties
between Ankara and the European bloc hit a new low over that.
The court told Ankara, however, to allow doctors to examine the two
teachers as they see fit, and inform the court about any new
developments. It also reiterated its call that the two drop their
hunger strike.
Doctors following their case said in June that the condition of the
teachers - who have been on water, sugar, salt and vitamin B for more
than 100 days - was approaching critical.
Though not an EU member, Turkey is covered by the court as it has
ratified the European Convention on Human Rights. (Reuters, August 2,
2017)
Germany Wants EU to ‘Raise Financial Pressure on Turkey’
Germany has submitted a draft paper to the European Commission asking
that financial pressure on Turkey be raised to protect democracy and
the rule of law.
It also said the European Commission should look into suspending all pre-accession aid to Turkey if the need arises.
Stressing that “preparatory work on negotiations with Turkey about
modernizing the EU-Turkey Customs Union because it would send the wrong
signal”, the paper mentioned that the EU countries should stay away
from giving the procuration to the EU commission about this matter.
“Aids must be shifted to NGOs”
According to the reports by Deutsche Welle and Reuters, the financial
aids granted to Turkey must be formed to sustain the norms concerning
democracy and the rule of law.
The draft paper asked that the “financial aids must be directed towards the benefit of the NGOs”.
The document was submitted High Representative of the European Union
for Foreign Affairs and Security Policy and Vice-President of the
European Commission Federica Mogherini and Commissioner for European
Neighbourhood Policy & Enlargement Negotiations Johannes Hahn as
well.
(BIA, August 1, 2017)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Violences à Washington: 3 nouveaux gardes d'Erdogan inculpés
Les autorités américaines ont annoncé mardi avoir inculpé trois
nouveaux agents de sécurité du président turc, accusés de violences à
Washington en marge d'une récente visite de Recep Tayyip Erdogan.
Au total 19 suspects, dont 15 agents de sécurité turcs et gardes du
corps de M. Erdogan, sont soupçonnés d'avoir agressé le 16 mai dernier
des manifestants kurdes pacifiques dans la capitale fédérale américaine.
Les trois inculpés supplémentaires ont été identifiés par les noms de Muhsin Kose, Yusuf Ayar et Harrettin Eren.
Les violences s'étaient déroulées le 16 mai au soir devant la résidence
de l'ambassadeur de Turquie, où l'homme fort d'Ankara s'était rendu
après son entretien à la Maison Blanche avec le président américain
Donald Trump.
La rixe s'était soldée par un bilan de 12 blessés dont un policier.
A Ankara, le président turc avait violemment critiqué en juin les premières décisions d'inculpation des autorités américaines.
"Nous nous battrons politiquement et juridiquement" contre ces mesures,
avait déclaré M. Erdogan dans un discours retransmis à la télévision.
Alors que des groupes "terroristes" faisaient "une manifestation à 50
mètres de moi, la police américaine n'a rien fait", avait-il accusé.
Selon les témoignages et vidéos, des agents de sécurité turcs, souvent
en costume sombre, avaient agressé les protestataires pacifiques, les
frappant même à terre.
"L'intervention de la police était risquée car il y avait des personnes
porteuses d'arme à feu", avait ensuite souligné le chef de la police de
la capitale, Peter Newsham.
Sur les 19 inculpés, seuls deux ont été arrêtés: Sinan Narin, habitant
la Virginie, et Eyup Yildirim, résidant dans l'Etat du New Jersey, sont
poursuivis pour coups et blessures et comparaîtront en septembre devant
la justice américaine.
Les autres suspects sont recherchés et il est improbable qu'ils remettent volontairement le pied sur le territoire américain.
(AFP, 29 août
2017)
Erdogan dit à Mattis sa "gêne" face au soutien de Washington aux Kurdes
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a
exprimé mercredi la "gêne" de la Turquie face au soutien américain aux
milices kurdes syriennes, considérées comme terroristes par Ankara, au
cours d'une rencontre avec le chef du Pentagone Jim Mattis, selon la
présidence turque.
M. Mattis était à Ankara mercredi pour rencontrer son homologue turc Nurettin Canikli et le président Erdogan.
Selon des sources présidentielles, M. Erdogan a exprimé la "gêne" de la
Turquie à propos du soutien apporté par les Etats-Unis aux Unités de
protection du peuple kurde (YPG), principale composante des Forces
démocratiques syriennes (FDS), fer de lance de la lutte contre le
groupe jihadiste Etat islamique en Syrie.
Washington a annoncé en mai avoir commencé à livrer des armes à ces
forces qui mènent actuellement l'assaut contre Raqa, principal bastion
de l'EI en Syrie.
Mais la Turquie, membre important de l'Otan, considère les YPG comme
une "organisation terroriste", émanant du Parti des travailleurs du
Kurdistan turc (PKK), lui-même classé "organisation terroriste" par
Ankara et ses alliés occidentaux.
Le président Erdogan, cité par le quotidien Hürriyet, a estimé mardi
soir que plus de 1.000 camions d'aide américaine acheminés depuis
l'Irak étaient parvenus aux milices kurdes dans le nord de la Syrie. La
Turquie craint que ces armes ne parviennent ensuite au PKK et se
retournent contre elle.
Le Pentagone a déclaré de son côté que M. Mattis avait abordé lors de
la réunion les préoccupations "légitimes" de la Turquie vis-à-vis de la
sécurité et que les deux hommes avaient exprimé leur volonté commune
pour que leurs pays "créent des conditions pour une région plus stable
et plus sûre".
- 'Corridor terroriste' -
Ankara redoute également la création d'un Etat kurde en Syrie à sa
frontière et a mené entre août 2016 et mars 2017 une offensive
terrestre dans le nord de la Syrie, afin de repousser l'EI de sa
frontière mais aussi d'empêcher la jonction des différentes zones
contrôlées par les YPG.
"La Turquie n'autorisera pas l'ouverture d'un corridor terroriste en
Syrie vers la mer Méditerranée", a déclaré mardi le président turc,
selon des propos recueillis par Hürriyet à bord de l'avion qui le
ramenait d'une visite en Jordanie.
"Quel que soit le prix à payer, nous interviendrons", a-t-il ajouté.
La Turquie a ainsi menacé à plusieurs reprises ces dernières semaines
d'intervenir militairement, notamment dans le "canton" kurde d'Afrin,
dans le nord-ouest de la Syrie.
"Notre détermination à propos d'Afrin est la même. Nos plans se poursuivent comme prévu", a assuré M. Erdogan, selon Hürriyet.
Il a également fait allusion à une opération potentielle dans la
province syrienne d'Idleb (nord-ouest), actuellement sous le joug des
jihadistes, sans donner de détails.
- Kurdistan irakien -
M. Erdogan et M. Mattis ont également réitéré leur opposition au
référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien qui doit se tenir le
25 septembre, selon la présidence turque.
Le secrétaire américain à la Défense était mardi en Irak où il a
rencontré le leader kurde irakien Massoud Barzani, notamment au sujet
de ce référendum.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu était à son
tour en Irak mercredi où il devait rencontrer les responsables irakiens
à Bagdad, mais aussi M. Barzani à Erbil.
"Nos attentes à ce sujet sont claires: ce référendum doit être annulé",
a déclaré M. Cavusoglu, qualifiant ce scrutin d'"erreur", lors d'une
conférence de presse conjointe avec son homologue irakien Ibrahim
al-Jaafari.
M. Cavusoglu avait estimé la semaine dernière que ce référendum pouvait "mener jusqu'à une guerre civile" en Irak.
Par ailleurs, selon le Pentagone, MM. Mattis et Canikli ont exprimé
leur "inquiétude au sujet de l'influence néfaste de l'Iran dans la
région", sans donner plus de détails.
Washington est inquiet du rapprochement entre Ankara et Téhéran,
notamment après la visite en Turquie du chef d'état-major iranien la
semaine dernière.
Affirmant que la Turquie et l'Iran ont alors décidé de lutter ensemble
contre le "terrorisme", M. Erdogan a déclaré que cela "peut être à
Qandil, cela peut être à Sinjar", deux localités du nord de l'Irak où
les rebelles kurdes turcs et iraniens disposent de bases arrières.
"Les discussions se poursuivent", a ajouté le chef de l'Etat turc, toujours selon Hürriyet.
Mais les Gardiens de la révolution en Iran ont démenti mardi soir tout projet d'opération hors des frontières iraniennes.
(AFP, 23 août
2017)
La Turquie dénonce des propos de l'envoyé américain anti-EI
La Turquie s'est élevée mardi contre des déclarations de l'envoyé
américain auprès de la coalition internationale combattant le groupe
Etat islamique (EI) laissant entendre qu'Ankara avait toléré
l'émergence d'un bastion d'Al-Qaida près de sa frontière en Syrie.
Lors d'une allocution jeudi au Middle East Institute à Washington,
l'envoyé américain, Brett McGurk, avait laissé entendre que les actions
de la Turquie avaient indirectement permis à des factions liées à
Al-Qaida, comme l'ex front al-Nosra de s'emparer de la province d'Idleb
dans le nord de la Syrie.
"Idleb constitue aujourd'hui un gros problème. C'est un sanctuaire pour
Al-Qaida tout près de la frontière de la Turquie. C'est un sujet dont
nous allons évidemment discuter avec les Turcs", avait-il dit.
Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan a
vivement dénoncé mardi ces propos, les qualifiant d'"inacceptables".
"Une telle allusion tentant d'associer la Turquie avec cette
organisation terroriste à Idleb est inacceptable", a-t-il dit lors d'un
entretien télévisé.
Les propos du responsable américain n'ont pas été tenus "avec une bonne intention", a-t-il ajouté.
Le ministère turc des Affaires étrangères avait protesté dès dimanche
contre les déclarations "provocantes" de M. McGurk, bête noire d'Ankara
qui voit d'un mauvais oeil les liens qu'il entretient avec les milices
kurdes syriennes considérées par la Turquie comme un prolongement des
séparatistes turcs du PKK.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu avait même
appelé en mai au départ de M. McGurk mais Washington avait répliqué en
réitérant son soutien à son émissaire.
Les Etats-Unis considèrent les milices kurdes syriennes des YPG comme
les seules forces locales capables de lutter au sol contre les
jihadistes du groupe EI et leur fournit des armes, au grand dam de la
Turquie. (AFP, 1 août 2017)
Le Pentagone inquiet du possible achat de missiles russes
Le Pentagone a critiqué lundi le projet de la Turquie d'acheter un
système de missile anti-aérien dernier cri à la Russie plutôt que
d'investir dans une technologie développée au sein de l'Otan.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est en discussion pour
convaincre la Russie de lui fournir son système de missiles sol-air
S-400.
Le Pentagone voit d'un mauvais oeil cette acquisition de matériel russe
par la Turquie, qui est membre de l'Otan, de crainte que ce système ne
fonctionne pas avec l'équipement utilisé par les 28 autres membres de
l'Alliance atlantique, a indiqué le porte-parole du Pentagone, le
capitaine de vaisseau Jeff Davis.
"Généralement c'est plutôt une bonne idée pour des alliés d'acheter du matériel qui opère ensemble", a-t-il dit.
"Nous voulons que chaque allié, chaque partenaire avec qui nous
inter-agissons achète des choses qui investissent dans notre alliance",
a-t-il ajouté.
La presse turque a rapporté ces derniers jours qu'un accord devait être finalisé avec la Russie.
Le S-400 a une portée de 400 kilomètres environ et il est conçu pour abattre des avions ennemis. (AFP, 31 juillet
2017)
Relations
régionales / Regional Relations
L'Iran dément une opération avec la Turquie contre les Kurdes en Irak
Les Gardiens de la révolution en Iran ont
nié mardi les dires de la Turquie selon lesquels les deux pays
planifiaient une opération conjointe contre les rebelles kurdes en Irak.
"Nous n'avons prévu aucune opération hors des frontières de l'Iran", a
assuré la force d'élite de la République islamique dans un communiqué
publié par l'agence ISNA.
"Mais comme toujours nous nous opposerons avec force à tout groupe
(...) ou personne qui tentera d'entrer sur le territoire iranien pour
des opérations menaçant la sécurité" du pays, ajoute le texte.
La veille, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait affirmé qu'une
opération conjointe de la Turquie et de l'Iran contre les rebelles
kurdes était "toujours à l'ordre du jour".
M. Erdogan faisait allusion au Parti des travailleurs du
Kurdistan turc (PKK) et au Parti pour une vie libre au Kurdistan
(PJAK), un parti kurde iranien qui lui est affilié, tous deux ayant des
bases arrière en Irak.
Les violences entre Ankara et le PKK, une organisation classée
"terroriste" par la Turquie et ses alliés occidentaux, ont repris à
l'été 2015 après un court cessez-le-feu.
Selon un quotidien turc, l'Iran a fait lors de la récente visite de son
chef d'état major une "proposition surprise" à la Turquie, sur le
lancement d'une opération contre les rebelles kurdes à Sinjar et à
Qandil, dans le nord de l'Irak.
"Nous pensons que si nos deux pays coopèrent, nous pouvons atteindre
des résultats beaucoup plus rapidement", a déclaré lundi le chef de
l'Etat turc, sans autre détail.
La déclaration du président turc intervenait après la visite la semaine
dernière à Ankara du chef d'état major iranien Mohammad Bagheri, au
cours de laquelle les deux pays ont discuté de la lutte contre les
rebelles kurdes.
Dans leur communiqué, les Gardiens de la révolution ont répété que
l'"Iran n'envisageait pas des opérations à l'extérieur de ses
frontières", prévenant toutefois que "si un groupe terroriste
quelconque (...) tentait de créer l'insécurité à nos frontières, il
devra faire face à une riposte vive et intensive de notre part, et les
membres du groupe seront pris pour cible où qu'ils se trouvent".
La Turquie et l'Iran ont eu des relations tendues par le passé et la
visite du haut gradé iranien a été perçue comme un signe de
réchauffement entre les deux pays. Il s'agissait de la première visite
d'un chef d'état major iranien en Turquie depuis la révolution
islamique de 1979.
(AFP, 22 août
2017)
Erdogan et le roi de Jordanie veulent des négociations "sérieuses"
Le roi Abdallah II de Jordanie et le président turc Recep Tayyip
Erdogan ont appelé lundi à de nouvelles négociations de paix "sérieuses
et efficaces" entre Israël et les Palestiniens, a-t-on indiqué de
source officielle à Amman.
Au cours d'un entretien à Amman, les deux dirigeants ont appelé à "la
reprise de négociations sérieuses et efficaces entre les Palestiniens
et Israël pour mettre fin au conflit, sur la base de la solution à deux
Etats, garantissant la création d'un Etat palestinien indépendant dans
les frontières de juin 1967 et Jérusalem-Est comme capitale", selon un
communiqué du Palais royal.
"Les nouvelles négociations de paix doivent être menées selon un
calendrier précis et fondées sur les résolutions internationales",
ont-ils indiqué.
Les deux responsables ont également exprimé leur "rejet sans équivoque
de toute tentative de changement du statut juridique et historique de
la mosquée Al-Aqsa et de toute action israélienne unilatérale menaçant
l'identité de Jérusalem-Est".
La Jordanie, seul pays arabe avec l'Egypte à avoir fait la paix avec
Israël, est un acteur incontournable du conflit israélo-palestinien qui
a connu en juillet un nouvel épisode de tensions autour de l'esplanade
des Mosquées --abritant la mosquée Al-Aqsa et le Dome du Rocher--, à
Jérusalem. De violents affrontements ont éclaté entre Palestiniens et
forces de l'ordre israéliennes après la mise en place de mesures de
sécurité sur ce lieu ultrasensible, sacré pour les juifs et les
musulmans.
Les efforts de paix entre Palestiniens et Israël sont gelés depuis l'échec d'une initiative américaine en avril 2014.
L'administration américaine tente de relancer les négociations de paix
entre les deux parties, mais les Palestiniens critiquent la passivité
de Washington face à la construction de colonies par l'Etat hébreu dans
les Territoires palestiniens.
Le roi jordanien et M. Erdogan ont par ailleurs souligné l'importance
d'une solution politique pour mettre fin à la guerre en Syrie, par le
biais du processus de Genève.
Jusqu'à présent, tous les efforts diplomatiques pour mettre un terme à
cette guerre qui a fait plus de 330.000 morts et des millions de
déplacés depuis 2011 ont échoué.
Les deux dirigeants ont salué "le succès des pourparlers trilatéraux
entre la Jordanie, les Etats-Unis et la Russie", en référence à
l'accord ayant débouché sur une trêve dans trois régions du sud de la
Syrie.
(AFP, 21 août
2017)
Rencontre entre le chef d'état-major iranien et le président Erdogan
Le chef d'état-major iranien Mohammad Bagheri a rencontré mercredi le
président turc Recep Tayyip Erdogan, au cours d'une visite à Ankara
pour des discussions au plus haut niveau, notamment sur la crise
syrienne et l'Irak.
La rencontre s'est tenue au palais présidentiel en fin d'après-midi,
selon la présidence turque, en présence du chef d'état-major turc
Hulusi Akar.
La rencontre entre MM. Erdogan et Bagheri a duré cinquante minutes, selon l'agence progouvernementale Anadolu.
Les deux parties ont discuté "de leur coordination pour apporter la
paix et la sécurité en Syrie", a déclaré à l'issue de la rencontre le
général Bagheri, cité par l'agence officielle iranienne IRNA.
"Il a été souligné que le processus de paix en Syrie doit être suivi
sur la base du cycle de négociations en cours à Astana et des
discussions entre experts et politiques à Téhéran et Ankara ", a-t-il
affirmé. "Les responsables turcs ont dit qu'ils étaient en totale
harmonie et que le processus continuera".
Le général Bagheri, arrivé mardi à Ankara, a également rencontré
mercredi le ministre turc de la Défense, Nurretin Canikli, selon les
médias. Les rencontres à ce niveau sont "sans précédent", a souligné
IRNA.
Parmi les sujets abordés au cours de cette visite de trois jours figure la sécurité à la frontière qui sépare les deux pays.
"L'insécurité" causée par des "groupes terroristes" au niveau de la
frontière entre l'Iran et la Turquie, "ont conduit le général Bagheri
(...) à se rendre en Turquie pour examiner les moyens disponibles pour
lutter contre ces groupes avec la Turquie", a déclaré le général
Ramezan Sharif, porte-parole des Gardiens de la révolution, selon des
propos rapportés par IRNA.
Il n'était pas précisé à quels groupes "terroristes" il faisait allusion.
"Actuellement, du fait de la situation dans la région et parce que nous
partageons des frontières (...), nous devons discuter avec ce pays sur
différents sujets", a-t-il poursuivi.
La Turquie avait annoncé la semaine dernière la construction d'un "mur
de sécurité" à sa frontière avec l'Iran sur le modèle du mur en
construction avec sa frontière syrienne.
Les relations entre la Turquie sunnite et l'Iran chiite sont parfois
tendues, M. Erdogan ayant évoqué par le passé le danger du
"nationalisme persan", notamment en Irak.
Les deux pays soutiennent des camps adverses en Syrie, puisque l'Iran,
comme la Russie, est allié au président Bachar al-Assad, tandis que la
Turquie soutient l'opposition.
Mais les trois pays ont été amenés à coopérer à plusieurs reprises sur
ce dossier, notamment lors des négociations sur la Syrie à Astana.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a mentionné
mercredi des discussions en cours sur la situation dans la province
syrienne d'Idleb actuellement sous le joug des jihadistes, évoquant
l'arrivée du chef d'état-major iranien et annonçant une visite à venir
du chef d'état-major russe, sans en préciser la date.
Le général Bagheri a confirmé qu'Ankara et Téhéran avaient également
discuté du référendum d'indépendance prévu le 25 septembre au Kurdistan
irakien, auquel tous deux s'opposent fermement.
"Les deux parties ont souligné que si le référendum avait lieu, il
conduirait au début d'une série de tensions et de conflits en Irak,
dont les conséquences affecteraient les pays voisins", a-t-il dit. "La
tenue du référendum impliquera l'Irak, mais aussi l'Iran et la Turquie,
c'est pourquoi les autorités des deux pays soulignent qu'il n'est pas
possible et ne devrait pas avoir lieu".
La Turquie entretient de bonnes relations avec le dirigeant kurde
irakien Massoud Barzani, mais elle est farouchement opposée à toute
constitution d'un Etat kurde à sa frontière. M. Cavusoglu a notamment
estimé mercredi que ce référendum "peut mener jusqu'à une guerre
civile" en Irak. (AFP, 16 août 2017)
Construction d'un mur à la frontière iranienne
La Turquie a entamé la construction d'un "mur de sécurité" à sa
frontière avec l'Iran, a déclaré mardi le gouvernorat de la province
d'Agri, dans l'est de la Turquie.
"Le gouverneur d'Agri, Süleyman Elban, s'est rendu sur le site où a
démarré la construction d'un mur de sécurité à la frontière pour
examiner les travaux", a affirmé le gouvernorat dans un communiqué,
précisant que la visite avait eu lieu avec des représentants des forces
de l'ordre.
Des photographies publiées sur le site du gouvernorat montrent le déplacement d'immenses blocs de béton.
Selon
l'agence de presse Dogan, ces blocs mobiles mesurent deux mètres de
long sur trois de haut et pèsent sept tonnes chacun.
Les autorités turques avaient annoncé en mai la construction de ce mur
de 144 km de long pour empêcher notamment les mouvements
transfrontaliers des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), une organisation classée "terroriste" par Ankara et ses alliés
occidentaux.
Les deux pays partagent une frontière d'environ 500 km.
La Turquie a déjà entamé en 2015 la construction d'un mur à sa
frontière avec la Syrie pour empêcher toute intrusion des jihadistes du
groupe Etat islamique (EI) et les traversées illégales d'un pays à
l'autre.
En juin, le ministre de la Défense, Fikri Isik, expliquait que 690 km
de mur avaient déjà été construits sur les 828 km prévus à la frontière
syrienne. Il ajoutait alors que d'autres mesures de sécurité seraient
ajoutées une fois le mur terminé. (AFP, 8 août
2017)
Les pays musulmans dénoncent à Istanbul les "actions provocatrices" d'Israël
Des représentants des pays musulmans ont dénoncé mardi les "actions
provocatrices" d'Israël autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem
lors d'une réunion organisée à Istanbul pour apporter leur soutien aux
Palestiniens.
La réunion au niveau ministériel des 57 membres de l'Organisation de la
coopération islamique (OCI) s'est tenue alors qu'une vive tension
continue de régner autour de l'esplanade dans la vieille ville de
Jérusalem, en dépit du retrait des détecteurs de métaux et de toutes
les mesures de sécurité mises en place par Israël à la mi-juillet après
une attaque meurtrière ayant coûté la vie à deux policiers israéliens.
Dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion, l'OCI a "fermement
condamné les récentes actions provocatrices d'Israël, dont la fermeture
de l'esplanade des Mosquées et l'interdiction faite aux Palestiniens,
musulmans et chrétiens, de prier dans les lieux saints à Jérusalem".
Le groupe pan-islamique a affirmé que l'esplanade, également vénérée
par les Juifs qui l'appellent Mont du Temple, était "un sanctuaire
appartenant à l'islam".
Les ministres de l'OCI ont également rejeté toute mesure israélienne
"susceptible de porter préjudice au droit palestinien d'une pleine
souveraineté sur Jérusalem-est (occupée et annexée par Israël) en tant
que capitale de l'Etat de Palestine".
Parlant à l'ouverture de la réunion, le ministre palestinien des
Affaires étrangères Riyad al-Malki a accusé le Premier ministre
israélien Benjamin Netanyahu de chercher toujours à modifier le statu
quo en place depuis plusieurs décennies, aux termes duquel les
musulmans ont le droit de prier sur l'esplanade de jour comme de nuit,
tandis que les juifs peuvent s'y rendre à certaines heures, mais pas y
organiser de prières.
"Netanyahu va essayer de nouveau d'imposer son statu quo et nous devons
nous préparer pour le prochain round, qui pourrait arriver très bientôt
et être très rude", a déclaré M. Malki.
La levée de mesures israéliennes "est une petite victoire dans une longue bataille pour la liberté", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, dont le pays est le
président en exercice de l'OCI, a pour sa part appelé les pays
musulmans à soutenir les Palestiniens "avec des actes et non pas des
paroles".
"Nous devons agir pour protéger la mosquée Al-Aqsa et la Palestine",
a-t-il ajouté en réitérant l'appel lancé il y a quelques jours par le
président turc Recep Tayyip Erdogan à tous les musulmans de visiter
Jérusalem.
Les entrées de l'esplanade sont contrôlées par Israël, qui a occupé la partie orientale de Jérusalem en 1967 avant de l'annexer.
De nombreuses manifestations avaient suivi l'installation par Israël de
détecteurs de métaux et des heurts entre forces israéliennes et
manifestants palestiniens ont coûté la vie à sept Palestiniens à
Jérusalem-Est, en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Un
Palestinien a également tué trois colons en Cisjordanie.
Confronté à de fortes pressions internationales, M. Netanyahu a
finalement reculé, annonçant d'abord le retrait des détecteurs de
métaux puis de toutes les nouvelles mesures de sécurité. (AFP, 1 août 2017)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Immigration
/ Migration
Attaque au couteau à Bruxelles avec deux Corans
Un Belge d'origine somalienne a agressé des soldats au couteau vendredi
à Bruxelles avant d'être abattu et un homme a été arrêté dans la même
soirée à Londres après avoir blessé des policiers, dans un contexte de
multiplication des attaques jihadistes en Europe.
L'attaque en Belgique a rapidement été qualifiée de "terroriste" par
les autorités et la police britannique a annoncé dans la nuit que
l'assaillant arrêté devant le palais de Buckingham était détenu "dans
le cadre de la législation antiterroriste".
Ces deux attaques sont survenues alors qu'une grande manifestation pour
la paix est prévue samedi après-midi à Barcelone, une semaine après les
attentats de Barcelone et de Cambrils qui ont fait 15 morts et plus de
120 blessés les 17 et 18 août.
A Bruxelles, le parquet fédéral belge a indiqué avoir ouvert une
enquête pour des "faits de tentative d'assassinat terroriste", après
l'attaque commise sur un boulevard en plein coeur de la capitale belge.
L'assaillant "s'est précipité dans le dos" de trois militaires "et les
a frappés" avec un couteau, "en criant +Allah Akbar+" (Dieu est le plus
grand en arabe), selon les détails donnés samedi matin par les
enquêteurs.
L'un des militaires a alors riposté en ouvrant le feu. "L'homme a été
touché à deux reprises et est décédé peu après, à l'hôpital, des suites
de ses blessures", a détaillé le parquet, ajoutant que l'agresseur,
outre son couteau, "était aussi en possession d'une arme à feu factice
et de deux corans".
L'assaillant, né en 1987, "est de nationalité belge, d'origine
somalienne" selon cette même source, précisant qu'il "est arrivé en
Belgique en 2004 et a obtenu la nationalité belge en 2015". (Le Vif, 26 août 2017)
Si Erdogan fait un appel pareil aux électeurs turco-belges?
Erdogan appelera-t-il les électeurs turco-belges,
dont 75% sont favorables à son despotisme, à ne pas voter pour certains
partis, par exemple PS, MR, cdH, DéFi, Ecolo, PTB francophones et N-VA,
CD&V, Open VLD, Sp.a, PVDA néerlandophones?
Pourquoi pas, il peut appeler ses partisans à voter
le nouveau parti islamiste qui sera constitué par Abou Jahjah et Ahmet
Koç, un militant pro-Erdogan exclu du Sp.a., même Mahinur Özdemir, une
autre militante pro-Erdogan exclue du cdH.
Dans ce cas, qu'est-ce qu'ils feront les élus turco-belges actuels comme Emir Kir?
Berlin dénonce l'ingérence d'Erdogan dans la campagne électorale
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a dénoncé
vendredi une "ingérence d'Erdogan dans la campagne électorale
allemande" après que le président turc a appelé les électeurs
germano-turcs à voter contre la CDU d'Angela Merkel et le SPD.
"C'est un acte d'ingérence exceptionnel dans la souveraineté de notre
pays", a jugé le chef de la diplomatie, issu du SPD, dans un entretien
à des journaux régionaux.
"Cette ingérence d'Erdogan dans la campagne électorale montre qu'il
veut monter les gens les uns contre les autres en Allemagne" avant le
scrutin du 24 septembre, a-t-il ajouté.
La diaspora turque en Allemagne, forte de trois millions de personnes,
est la plus importante dans le monde et près de 1,2 million de Turcs
disposent également de la nationalité allemande, ce qui leur permettra
de voter lors des élections législatives.
De son côté, le candidat social-démocrate à la chancellerie, Martin
Schulz, a estimé que M. Erdogan, qui multiplie les saillies contre les
dirigeants allemands, avait "perdu toute mesure".
"Nous sommes d'autant plus aux côtés de tous ceux qui luttent pour une
Turquie libre et démocratique", a-t-il ajouté sur son compte Twitter.
Le co-président de la Communauté turque d'Allemagne, l'une des
organisations représentatives, Atila Karabörklü, a dénoncé l'objectif
du chef de l'Etat turc "de diviser la société allemande".
L'électorat turc en Allemagne, ouvrier ou enfant d'ouvriers venus
travailler en Allemagne, est traditionnellement acquis à une large
majorité au SPD. Une large majorité des Turcs vivant en Allemagne est
acquise à la cause de M. Erdogan.
Sigmar Gabriel a enjoint aux Turcs d'Allemagne à "s'élever contre cette
tentative" de M. Erdogan de s'immiscer dans le débat politique allemand.
"Montrons à ceux qui cherchent à nous diviser que nous ne jouons pas ce
vilain jeu", a-t-il souligné au groupe de journaux Redaktionsnetzwerk.
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se sont particulièrement
tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, imputé au
prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis et qui nie les
faits.
Ankara accuse Berlin de faire preuve d'indulgence envers des
"terroristes", en abritant des séparatistes kurdes et des putschistes
présumés. (AFP, 19 août 2017)
Erdogan appelle les Turcs d'Allemagne à voter contre la CDU, le SPD et les Verts
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé
vendredi les Turcs d'Allemagne à ne voter ni pour le parti
chrétien-démocrate (CDU), ni pour le Parti social-démocrate (SPD), ni
pour les Verts, lors des législatives de septembre, qualifiant ces
partis d'"ennemis de la Turquie".
"Je le dis à tous mes compatriotes d'Allemagne:
(...) ne soutenez pas les chrétiens-démocrates, le SPD ou les Verts. Ce
sont tous des ennemis de la Turquie", a déclaré à la presse M. Erdogan,
sur fonds de tensions entre Ankara et Berlin.
"Apportez le soutien nécessaire à ceux qui ne font
pas preuve d'hostilité à l'encontre de la Turquie. Peu importe que ce
soit le premier ou le second parti, votez pour eux", a-t-il poursuivi,
sans nommer de formation politique. "Il s'agit d'une lutte pour
l'honneur de tous nos citoyens vivant en Allemagne".
Les relations entre la Turquie et l'Allemagne se
sont particulièrement tendues depuis le putsch manqué du 15 juillet
2016, imputé au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis et
qui nie les faits.
Ankara accuse Berlin de faire preuve d'indulgence
envers des "terroristes", en abritant des séparatistes kurdes et des
putschistes présumés.
Le gouvernement turc a notamment envoyé une note
diplomatique à Berlin cette semaine, demandant à ce qu'Adil Öksüz,
considéré comme le chef opérationnel des putschistes, actuellement en
fuite et que certaines rumeurs situent en Allemagne, soit recherché et
extradé en Turquie.
L'Allemagne de son côté, condamne fermement
l'ampleur des purges entreprises en Turquie après le putsch manqué, au
cours desquelles plus de 50.000 personnes ont été arrêtées.
Il y a actuellement 10 citoyens allemands, certains
ayant la double-nationalité, détenus en Turquie, a affirmé mercredi le
porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Martin
Schaefer.
Parmi eux, Deniz Yücel, un journaliste germano-turc, correspondant du quotidien allemand Die Welt, détenu depuis février.
Le SPD, dont le candidat à la chancellerie est
l'ancien président du Parlement européen Martin Schulz, et la CDU
d'Angela Merkel s'opposent dans les élections à venir, mais ont une
position commune sur la Turquie au sein de la coalition actuellement au
pouvoir.
Les Verts quand à eux appellent à une ligne beaucoup
plus dure à l'encontre de la Turquie. Leur co-président, Cem Özdemir,
lui-même d'origine turque, est extrêmement critique du président
Erdogan. (AFP, 18 août 2017)
Saint-Josse: pas de suite judiciaire pour l’institut kurde visé
En novembre 2016, l’Institut kurde de la commune de Saint-Josse, 16 rue
Bonneels, avait été la cible de manifestants pro-Erdogan. Coups de
klaxons, feu de bengale lancés contre la façade, vitre brisée avaient
rythmé la soirée.
Une enquête avait été ouverte après la diffusion d’une vidéo sur les
réseaux sociaux et ce, afin de déterminer qui avait participé à ces
dégradations. Mais, le parquet de Bruxelles a annoncé que le dossier
avait finalement été classé sans suite.
Pour rappel, la vidéo postée attestait de l’incident. Un cortège de
voiture défile, drapeaux flottants, klaxons résonnant dans la rue
Bonneels. Le bourgmestre Emir Kir (PS) avait appelé le quartier au
calme afin d’éviter les dérapages.
(http://sambre-meuse.lanouvellegazette, 11 août 2017)
RAPPEL: Le communiqué commun juste après l'attaque à l'Institut kurde de Bruxelles en novembre 2016
http://www.info-turk.be/459.htm#commun
Un couac du prince Laurent concernant la propagande d'Erdogan
Le prince Laurent, l’enfant terrible de la famille royale a été
photographié fin juillet durant la cérémonie du 90e anniversaire de la
fondation de l’armée chinoise. La photo a créé une vive polémique. Le
prince ne peut en effet pas rencontrer de dignitaires étrangers sans
autorisation préalable du ministre des Affaires étrangères. Un couac
royal qui en cache un autre…
Un autre incident évité il y a peu…
Voici quelques semaines, un autre incident a été évité avec le prince.
Laurent avait en effet accepté une invitation émanant des partisans du
président Erdogan d’aller parler devant la communauté turque. Mais le
gouvernement l’a appris et a pu l’empêcher. Laurent n’y est donc pas
allé…
(Belga, 8 août 2017)
Zuhal Demir veut se défaire de sa nationalité turque
La secrétaire d'Etat à l'Egalité des chances Zuhal Demir (N-VA) a
entamé la procédure pour se défaire de sa nationalité turque, peut-on
lire dans l'édition de samedi de De Morgen, qui a déjà publié une
partie de l'interview vendredi. La personnalité N-VA avait déjà fait
savoir qu'elle ne souhaitait pas conserver la double nationalité; elle
a dès lors envoyé une demande en ce sens au consulat turc.
"Je ne me reconnais plus dans le pays dans lequel mes parents ont
grandi", a-t-elle indiqué. "Le fossé est devenu trop grand. L'influence
grandissante de l'islam, la place de la femme, la démocratie et les
minorités: tout va dans la mauvaise direction." La secrétaire d'Etat a
reçu la nationalité turque car toute personne issue d'un parent turc en
bénéficie automatiquement.
Selon la procédure, Zuhal Demir remplit toutes les conditions pour
demander une suppression. Elle n'est pas recherchée pour des faits
criminels, elle ne présente pas de dettes envers les autorités turques
et elle est âgée de plus de 18 ans. Elle a toutefois précisé qu'elle ne
serait pas étonnée que les autorités turques refusent de lui retirer sa
nationalité turque.
Le professeur liégeois spécialisé en droit de la nationalité Patrick
Wautelet a soulevé que la procédure turque était en effet une
"blackbox". "Il y a bien une procédure, mais on ne sait jamais quel
résultat en sortira. Vous êtes juste suspendu à une décision
politique." (Le Vif, 4 août 2017)
Souveraine, la Belgique peut refuser sur son sol un referendum turc
Aucune règle n'oblige la Belgique à permettre à une communauté
d'origine étrangère de participer à un referendum organisé sur son sol
par le pays d'origine, a indiqué le Premier ministre Charles Michel en
réponse à une question parlementaire à propos de l'éventualité d'un
referendum turc sur la peine de mort.
Dans le sillage de la répression qui a suivi le coup d'Etat manqué de
l'an passé, le président turc Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre
qu'il pourrait réintroduire la peine de mort dans son pays en
soumettant la question à un referendum.
En mai dernier, le Premier ministre belge et la chancelière allemande
Angela Merkel ont fait savoir qu'il n'accepteraient pas l'organisation
d'une consultation sur le sujet dans leurs pays respectifs.
M. Michel avait précisé qu'il avait demandé un avis juridique sur ce
point. Dans la réponse fournie à une députée du Vlaams Belang, il se
montre plus explicite. "Dans l'état actuel du droit international, il
n'existe aucune règle qui oblige formellement la Belgique à permettre
la participation d'une communauté diasporique présente sur son sol à un
referendum organisé par le pays d'origine", a-t-il expliqué.
Le Premier ministre rappelle le principe de souveraineté d'un Etat. "La
Belgique n'est pas tenue d'autoriser l'organisation, contre sa volonté,
d'un referendum", a-t-il ajouté.
Ce refus ne serait pas une première. La Belgique n'avait pas autorisé
l'organisation en 2014 par l'ambassade de Syrie de l'élection
présidentielle orchestrée par le régime de Bachar El Assad, et que
l'Union européenne avait qualifiée de "farce".
Mardi, le procès de près de 500 personnes, soupçonnées d'avoir pris
part au coup d'Etat manqué en Turquie s'est ouvert dans la prison de
Sincan, près d'Ankara. Dans la foule qui a accueilli les accusés à leur
arrivée, des manifestant brandissaient des noeuds coulants pour
réclamer la peine de mort, rapportait jeudi "Le Monde". (Belga, 4 août 2017)
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