Droits
de l'Homme / Human Rights
Perpétuité
pour le suspect d'un attentat ayant fait 52 morts
Un procureur turc a requis lundi la prison à vie contre l'auteur
présumé d'un double attentat à la voiture piégée qui avait fait 52
morts à Reyhanli (sud) en 2013, a rapporté l'agence étatique Anadolu.
Yusuf Nazik, capturé fin septembre lors d'une opération menée par les
services de renseignement turcs (MIT) en Syrie, est accusé d'avoir tué
52 personnes, dont 5 enfants, et d'avoir "porté atteinte à l'intégrité
de l'Etat".
Le procureur a donc requis 53 peines de prison à perpétuité contre lui
(une pour chaque victime et une pour avoir porté atteinte à l'intégrité
de l'Etat), au cours de la première audience de son procès, qui s'est
déroulée à Ankara lundi, selon Anadolu.
M. Nazik a été arrêté mi-septembre lors d'une opération inédite à
Lattaquié, un fief de Bachar al-Assad situé dans le nord-ouest de la
Syrie, avant d'être ramené en Turquie.
Le double attentat de Reyhanli avait choqué la Turquie, secouée
depuis
par d'autres attaques meurtrières, et mis en lumière les risques liés à
l'implication d'Ankara en Syrie aux côtés des rebelles cherchant à
renverser le président Assad.
Le gouvernement turc avait à l'époque imputé cette attaque à un
groupuscule d'extrême gauche turc lié aux services de renseignement
syriens. Une accusation rejetée par Damas.
Yusuf Nazik a toutefois "avoué" lors d'un premier interrogatoire que
l'attaque de Reyhanli avait été commanditée par les services de
renseignement syriens, avait rapporté Anadolu mi-septembre.
La prochaine audience de son procès aura lieu le 14 février. (AFP, 26 nov
2018)
Perpétuité pour trois suspects
dans un attentat ayant fait 36 morts
Trois personnes ont été condamnées mercredi à la prison à vie pour un
attentat qui a fait 36 morts en mars 2016 à Ankara, selon l'agence
étatique Anadolu.
Cinquante-cinq personnes étaient jugées lors d'un procès contre les
auteurs présumés d'un attentat à la voiture piégée qui avait eu lieu
dans le centre-ville d'Ankara et avait été revendiqué par les Faucons
de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical proche du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
Trente-six personnes avaient été tuées et 344 blessées selon Anadolu.
L'un des accusés, Mehmet Veysi Dolasan, a été condamné à 37 peines de
prison à vie, pour l'assassinat de 36 personnes et pour avoir "porté
atteinte à l'intégrité de l'Etat".
Il a également été condamné à 10.260 ans de prison pour tentative
d'assassinat de 342 personnes, dont des enfants, et 16 ans et 10 jours
ainsi qu'une amende pour transport et stockage d'explosifs.
Deux autres accusés, Sebahattin et Azamattin Karakoç, ont été condamnés
à une peine de prison à vie pour avoir "porté atteinte à l'intégrité de
l'Etat" et à 16 ans de prison et une amende pour stockage et transport
d'explosifs, a ajouté l'agence.
Six autres personnes ont été condamnées à des peines allant de 3 à 12
ans de prison dans le cadre de ce procès et sept ont été acquittées.
La Turquie a été frappée en 2015 et 2016 par de nombreux attentats
sanglants attribués ou revendiqués par la guérilla kurde ou le groupe
Etat islamique (EI). (AFP,
21 nov
2018)
Un grand coup à la justice d'Erdogan: Demirtas doit être
libéré
L'emprisonnement de l'opposant kurde Selahattin Demirtas, candidat à la
présidentielle de juin en Turquie, vise à "étouffer le pluralisme"
politique dans ce pays, a jugé jeudi la Cour européenne des droits de
l'homme (CEDH)
qui a
condamné Ankara.
La CEDH a ainsi demandé à la Turquie de libérer "dans les plus brefs
délais" le leader prokurde, un des chefs du Parti démocratique des
peuples (HDP), détenu depuis novembre 2016.
Quant
au président turc
Recep Tayyip Erdogan, il a immediatemment rejeté mardi la décision de
la
Cour européenne.
"Sa détention provisoire constitue une atteinte injustifiée à la libre
expression de l'opinion du peuple et au droit du requérant d'être élu
et d'exercer son mandat parlementaire", ont estimé les juges européens,
saisis par Demirtas.
"Les prolongations de la privation de liberté de l'intéressé, notamment
pendant deux campagnes électorales critiques, à savoir le référendum et
l'élection présidentielle, poursuivaient un but inavoué prédominant,
celui d'étouffer le pluralisme et de limiter le libre jeu du débat
politique, qui se trouve au coeur même de la notion de société
démocratique", a encore souligné la CEDH.
Celle-ci a condamné la Turquie à verser 10.000 euros au requérant pour
dommage moral, et 15.000 euros pour frais et dépens.
Selahattin Demirtas, écroué depuis novembre 2016 pour des accusations
d'activités "terroristes", est poursuivi dans de nombreux dossiers et
encourt jusqu'à 142 ans de prison dans le cadre de son principal
procès. Cela ne l'a pas empêché de recueillir 8,4% des voix à la
présidentielle du 24 juin, remportée par Recep Tayyip Erdogan.
Son incarcération est régulièrement critiquée par les organisations de
défense des droits de l'Homme qui accusent Erdogan de chercher à
étouffer toute voix d'opposition, en particulier depuis la tentative de
coup d'Etat du 15 au 16 juillet 2016.
Après le coup de force, les autorités turques ont lancé des purges
d'une ampleur sans précédent qui, au-delà des putschistes et de leurs
partisans présumés,
L'arrogance d'Erdogan contre la décision de la cour européenne
"Les décisions de la CEDH ne nous contraignent aucunement. Nous allons
contre-attaquer et mettre un point final à cette affaire", a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
Avant Erdogan, le ministre turc de la Justice Abdulhamit Gül avait
déclaré qu'il appartiendrait "à la justice turque de rendre la décision
finale" dans cette affaire.
Demirtas, qui a été condamné en septembre dernier à 4 ans et 8 mois de
prison pour "propagande terroriste", est poursuivi dans de nombreux
dossiers et encourt jusqu'à 142 ans de prison dans le cadre de son
principal procès. (AFP, 20 nov 2018)
ECtHR Asks: What Did You Do to
Prevent Civilian Losses?
The hearing of the court case relating to Orhan Tunç, who was one of
the 189 people from Cizre, Şırnak who lost their lives in the
operations launched in the region three years ago, was held at the
European Court of Human Rights (ECtHR) today (November 13).
Speaking to bianet about the hearing, one of the attorneys of Tunç
family, Ramazan Demir has stated that at the hearing held today, the
court directed questions to Turkey regarding "the nature of the
operations conducted in the region and the measures taken by the
government to prevent civilian losses."
Demir has added that the government representatives at the court gave
evasive answers and solely referred to the "ditches."
The hearing which was held today was attended by the lawyers Newroz
Uysal, Hüseyin Tül, Helen Duffy and Senem Gürol.
"ECtHR is aware of the gravity of the operations"
Attorney Demir has made the following remarks about the hearing:
"The judges at the ECtHR asked the government what measures were taken
by the state to protect the right to life. We also had similar
questions. In addition to that, the attitude of the judiciary in Turkey
regarding the case was also evaluated. In summary, questions regarding
the responsibility of the government were asked at the hearing.
"The government mostly did not answer the questions or gave evasive
answers. The government representatives frequently referred to the
ditches.
"We have seen that the ECtHR is aware of the gravity of the operations
as well as the civilian losses."
ECtHR will evaluate the discussions and announce its judgement later on.
35 applications, 2 lawsuits in total
Regarding the judicial process regarding the death of Tunç in the
domestic law, Ramazan Demir has said,
"As in the case of all incidents of death, the Prosecutor's Office
launched an investigation. However, like all other case files
pertaining to Cizre, it was stated that 'the member of a terrorist
organization was killed in the conflict' and the file was closed. We
have also applied to the Constitutional Court about this verdict. But,
we have not received any response yet."
35 applications in total have been submitted to the ECtHR regarding the
rights violations during the curfews in Sur and Cizre. The court has
decided to evaluate the case files of Orhan Tunç and Ömer Elçi and
apply the legal debates in these files to other applications.
What happened in Cizre?
While the curfew declared in the district of Cizre in Turkey's
southeastern province of Şırnak on December 14, 2015 was still in
effect, Minister of Interior of the time Efkan Ala announced on
February 11, 2016 that the operations of blockade were ended.
However, the curfew in Cizre was rearranged in a way to be in force at
nights as of March 2, 2016 and entry to/ exit from the district was
prohibited until March 2, 2016.
After the curfew was lifted in the neighborhoods of Cudi and Sur in
Cizre, 177 dead bodies, 25 of which belonged to children, were found in
the wreckages and debris of mainly 3 buildings and the houses in their
vicinity.
While the 103 of the deceased could be identified, 74 people were put
to rest without being identified. The total number of the dead has been
announced as 189.
According to the report of the Peoples' Democratic Party (HDP), almost
all of the dead bodies were beyond recognition because they were either
burned or decomposed.
The remnants of human bones and military ammunition were found in the
basements. Forensic Experts also found remnants of human bones of
children in the basements. . (BIA, 13 November 2018)
Operation, Curfew in 73 Villages, Hamlets in
Diyarbakır
The Governorship of Diyarbakır has announced that an operation will be
launched in Lice in Turkey's southeastern province of Diyarbakır and a
curfew has been declared in 19 villages and 54 hamlets in the district.
Referring to the Law no. 5442 on Provincial Administration in the
statement published on its official website yesterday (November 7), the
Governorship stated that the indefinite curfew would be in effect as of
6 p.m. on November 7 in the following villages and hamlets:
Villages: Yalımlı, Mahmutlu, Akçabudak, Ulucak, Örtülü, Saydamlı,
Kılıçlı, Yorulmaz, Güldiken, Bayırlı, Baharlar, Üçdamlar, Erginköy,
Yamaçlı, Yaprakköy, Kıralan, Dernek, Gürbeyli and Yünlüce.
Hamlets: Leyhosor, Tahtakülek, Ballıca, Mahmudan, Hevsel, Yeniyazı,
Hij, Gözeli, Dergan, Alıçlıyayla, Buban, Vilu, Arpacık, Karadere,
Sivritepe, Kilimli, Kaynaktaşı, Dokuzkat, Aliyan, Abdurrahmanağa,
Gelberi, Eskiköy, Hegogozer, Semezi, Bilgin, Koçmarin, Yaka, Karaç,
Kumımirza, Mehmedil, Sağlık, Körtan, Körha, Silkito, Hamzabey,
Kayadibi, Baverda, Aşağıhodik, Konuklu, Yeşilburç, Sumaklı, Zıraht,
Acımeşe, Muradiye, Mengusi, Puneyn, Çalıbükü, Kijikbadem, Kumluca,
Perpank, Sıkas, Gucik and Yıldız.
The 192nd curfew in Diyarbakır
The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) Documentation Center has
determined that curfew was declared for at least 332 times in 11
provinces and at least 50 districts from August 16, 2015 to October 1,
2018.
According to the report, at least 1 million 809 thousand people have
been affected due to these curfews. The report has also shown that 190
curfews have been declared in Diyarbakır before. The last curfew
declared yesterday has become the 192nd curfew in that regard.
About Diyarbakır
According to the Turkish Statistical İnstitute, in 2014 Diyarbakır was
Turkey’s 12th most populated city, with a population of 1,635,048. The
population of the city center is 834,854.
Diyarbakır’s (Amed’s) city center has about 9000 years of recorded
history. The Diyarbakır Castle and Gardens was named a Global Heritage
site by UNESCO in 2015. Dicle University was opened in 1978.
Diyarbakır Governor: Hüseyin Aksoy
Municipality co-chairs: Gültan Kışanak, Furat Anlı (Democratic Regions
Party).
(The elected Municipality Co-Chairs of Diyarbakır were arrested and the
former District Governor of Etimesgut, Cumali Atilla, who has been
appointed as a trustee to the municipality, took office on November 2,
2016)
(BIA, 7 November 2018)
Indictment of 3rd Airport Workers Accepted
An indictment has been filed against the workers of the 3rd Airport in
Istanbul, who protested their bad working conditions and occupational
homicides, demanded to work under humane conditions and were taken into
custody in an operation launched by the security forces.
The indictment prepared by the Gaziosmanpaşa Chief Public Prosecutor's
Office, Terrorism, Smuggling and Organized Crimes Investigation Bureau
has been conveyed to the Gaziosmanpaşa Penal Court of First Instance.
In the indictment, the following charges have been pressed against the
workers: "Resisting the fulfilment of duty", "violating the freedom to
work and labor", "damaging public property" and "attending meetings and
marches with weapons or instruments prohibited by the article no. 23."
The indictment has referred to 61 people, among whom are construction
workers and unionists, as defendants. The workers will stand trial at
the Gaziosmanpaşa 14th Penal Court of First Instance.
What happened?
After the workers of the 3rd Airport in İstanbul staged a protest
against their bad working conditions and the occupational homicides
that took place at the construction site of the airport in Akpınar,
police and gendarmerie forces entered the construction site and
intervened in the protests with pepper gas on September 14, 2018.
In raids conducted by the security forces, 537 workers in total were
taken into custody and 31 of them were arrested by the courts, to which
they had been referred. The Gaziosmanpaşa Chief Public Prosecutor's
Office has filed an indictment against 61 of these workers.
(BIA, 7 November 2018)
Curfew in 77 Villages, Hamlets in Diyarbakır
Curfew has been declared in 77 villages and hamlets in the districts of
Hazro, Lice and Kocaköy in Turkey's southeastern province of Diyarbakır
on the ground that an operation will be conducted in the region.
Referring to the Law no. 5442 on Provincial Administration in the
statement on its website, the Governorship has announced that the
curfew has been in effect as of 9 p.m. on October 29 in the following
villages and hamlets:
* In the district of Lice: Villages of Zümrüt, Gürbeyli, Kıpçak, Damar,
Sığınak, Kıyıköy, Çıralı, Dibekköy, Budak, Dallıca, Arıklı, Çağdaş,
Yolçatı, Tepe, Kutlu, Kayacık, Serince, Kabakaya, Uçarı, Yalaza, Ortaç,
Ziyaret, Bağlan, Oyuklu, Çavundur, Esenler, Dolunay and Türeli; and
Hamlets of Ahmetbey, Guçik, Kola, Hasana, Navaladiriş, Dingil, Ayşe,
Hacıhüseyin, Kuruca, Dablo, Alataş, Sınır, Pınar, Kolbağı, Bakanlar,
Kalkanlı, Beğendik, Hacıcemil, Esenli, Çaylarbaşı, Göçer, Kerpiçören
Çanak, Sağlam and Hevselbey;
* In the district of Kocaköy: Villages of Arkbaşı, Tepecik and Boyunlu;
and Hamlets of Akdiken, Hacıreşit, Varlık, Işıklar and Gökçe;
* In Hazro: Villages of Çitlibahçe, Sarıerik, Ormankaya, Meşebağları,
Kavaklıboğaz, Dadaş, Kırmataş, Terdöken and Gözebaşı; and Hamlets of
Şahgeldi, Bayram, Nebiya, Yılgeçti, Teknebaşı, Ajikan and Eldeğemez.
The ending date of the curfew has not been declared.
190 curfews in Diyarbakır
The Human Rights Foundation of Turkey (TİHV) Documentation Center has
determined that curfew was declared for at least 332 times in 11
provinces and at least 50 districts from August 16, 2015 to October 1,
2018.
According to the report, at least 1 million 809 thousand people have
been affected due to these curfews. The report has also shown that 190
curfews have been declared in Diyarbakır before.
(BIA, 30 October 2018)
Ministry of Interior to Collect Information
of Association Members
The Ministry of Interior has contacted 114 thousand 218 associations
operating in Turkey and demanded that the associations "immediately"
inform the ministry about the personal identifying information of 11,1
million association members, including their names, surnames, identity
numbers, occupations, educational backgrounds and dates of membership.
As reported by Sinan Tartanoğlu from Cumhuriyet daily newspaper, the
Ministry of Interior introduced an amendment to the Regulation on
Associations dated 2005 on October 1, 2018.
As per the new amendment, the associations operating in Turkey have
been required to inform the Ministry of Interior about the names,
surnames, identity numbers and occupations of their members as well as
the dates when their memberships were approved or terminated by the
associations.
Changes will be done immediately
The new amendment has stipulated that in case a new membership is
approved or terminated by an association, the Ministry of Interior
shall be informed about the related change in 30 days instead of in the
first four months of the year, as it was previously the case.
If an association has a member, who is a citizen of another country,
the association has also been obliged to inform the ministry about his
or her foreign identification number provided by the Directorate
General of Civil Registration and Citizenship Affairs.
The associations, which are not registered in the information system of
the Head of Department of Associations called DERBİS, are also
stipulated to inform the ministry about the aforementioned information
of their members.
The number of associations operating in Turkey
The number of associations that have been currently operating in Turkey
is 114 thousand 218. According to the recent information shared by the
DERBİS, 13.74 percent of Turkey's population, namely, 11 million 107
thousand 101 people have been members of an association.
While 8 million 798 thousand 752 of them are men, 2 million 308
thousand 349 of them are women.
Before the amendment
Before the related amendment has come into force, the Regulation on
Associations required that the executive board chairs of associations
inform the local authorities in the first four months of the year.
Accordingly, the associations informed the authorities only about the
number of their permanent and honorary members, indicating how many of
their members were women and men.
The associations were required to give information only about the
names-surnames, identity numbers, places of residence, educational
backgrounds and occupations of their founders.
(BIA, 29 October 2018)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
One Academic Given Deferred Prison Sentence of 1
Year, 3 Months
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday (November 28).
At the İstanbul 36th Heavy Penal Court, Dr. Lecturer Sinan Yıldırmaz
had his hearing. Yıldırmaz has been sentenced to 1 year and 3 months in
prison. The pronouncement of the verdict has been deferred.
At Diyarbakır 5th Heavy Penal Court, the testimony of Prof. Dr. Fikret
Uyar, who was discharged from Dicle University, was taken upon
instruction.
Prison sentence at 36th Heavy Penal Court
The court board of the İstanbul 36th Heavy Penal Court consisted of
Presiding Judge Hakan Özer; Members Onur Engin and Veli Gürsoy; and
Prosecutor Hasan Adalı.
At the hearing of Sinan Yıldırmaz, the Prosecutor's Office repeated its
previous opinion as to the accusations and demanded that the academic
be penalized as per the Article no. 7/2 of the Anti-Terror Law (TMK).
Attorney Fuat Ekin stated that they presented their defense as to the
accusations and requested that his client be immediately acquitted.
The court board ruled that Sinan Yıldırmaz shall be sentenced to 1 year
and 3 months in prison. The court suspended the announcement of the
verdict.
Hearing in Diyarbakır upon instruction
The court board of the Diyarbakır 5th Heavy Penal Court consisted of
Presiding Judge Onur Yerdelen; Members Deniz Kayihan, Alper Utku.
At his hearing which was held at the Diyarbakır 5th Heavy Penal Court,
academic Fikret Uyar, who was discharged from Dicle University, stated
that he demanded to make his detailed defense at the İstanbul 37th
Heavy Penal Court, where the lawsuit against him was filed.
The court board unanimously ruled that the document of instruction
shall be returned to the local court. The next hearing of Fikret Uyar
will be held at the İstanbul 37th Heavy Penal Court.
What happened?
On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled
"We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for
Peace initiative. With the participation of further academics, the
number of academics who have signed the declaration has reached 2,212.
With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits
were filed against the academics on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror
Law No. 3713.
As of November 28, 2018, 387 academics had stood trial since December
5, 2017. 37 of these academics were sentenced to 1 year and 3 months in
prison and all of the sentences were suspended, except for those of
Prof. Dr. Zübeyde Füsun Üstel from Galatasaray University and Prof. Dr.
Büşra Ersanlı from Marmara University.
The penalty of Prof. Dr. Üstel was not deferred on the grounds that
"she did not demand deferment of the announcement of the verdict and
that she did not make a statement of penitence." As for the penalty of
Prof. Dr. Büşra Ersanlı, it was not deferred on the ground that "no
opinion as to her avoidance of committing offense has emerged
considering her personality which does not express any remorse."
On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press
and shared with the public what they had been going through since the
declaration "We will not be a party to this crime" was published. The
academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc.
Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı
(March 31, 2016), who read out the above-mentioned statement for press,
were arrested on charge of "propagandizing for a terrorist
organization" as per the Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror
Law. They were released on April 2016. Upon the request of the
Prosecutor's Office, the Ministry of Justice granted a permission of
trial as per the Article No. 301 of the Turkish Penal Code No. 301 on
charges of "insulting the Turkish Nation, the State of the Republic of
Turkey and the institutions and organs of the government."
The trials still continue. (BIA, 29 November 2018)
Prison Sentences of 5 Editors-in-Chief Upheld
by Court of Appeal
The 3rd Penal Chamber of the İstanbul Regional Court of Justice has
upheld the prison sentences of 9 years and 9 months in total which were
given to five journalists in the trial of Özgür Gündem Editors-in-Chief
on Watch.
In the lawsuit filed against five journalists for participating in the
Editors-in-Chief on Watch campaign that was launched in solidarity with
the Özgür Gündem newspaper, which was closed as per the Statutory
Decree no. 675, the İstanbul 13th Heavy Penal Court gave its verdict
for Ayşe Düzkan, Ragıp Duran, columnists of the newspaper Mehmet Ali
Çelebi and Hüseyin Bektaş and its former Co-Editor-in-Chief Hüseyin
Aykol on January 16.
In its verdict dated January 16, 2018, the court ruled that the
journalists shall be penalized on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article no. 7/2 of the Anti-Terror
Law (TMK).
While the court sentenced Hüseyin Aykol to 3 years and 9 months in
prison, it sentenced Hüseyin Bektaş, Mehmet Ali Çelebi, Ayşe Düzkan and
Ragıp Duran to 1 year and 6 months in prison each.
Announcing its verdict today (November 29), the 3rd Penal Chamber of
the İstanbul Regional Court of Justice, upheld the prison sentences
given to the journalists by the İstanbul 13th Heavy Penal Court. (BIA, 29 November 2018)
Enquête
Khashoggi : fouille de la maison en Turquie d'un
Saoudien
Les autorités turques fouillaient lundi la villa située au sud
d'Istanbul d'un citoyen saoudien soupçonné d'être impliqué dans le
meurtre de Jamal Khashoggi pour y chercher ses restes presque deux mois
après sa mort, selon le parquet d'Istanbul et les médias.
L'un des suspects du meurtre a eu une conversation téléphonique avec le
propriétaire de la maison, qui se trouve dans la province de Yalova, le
1er octobre, la veille du meurtre de l'éditorialiste, a déclaré le
parquet d'Istanbul dans un communiqué.
"Il est estimé que cette conversation portait sur l'élimination ou la
dissimulation du corps de Jamal Khashoggi après son démembrement",
selon le parquet, qui indique que des fouilles y ont donc été
effectuées lundi.
Les recherches, qui visent à retrouver les restes du journaliste, ont
ensuite été étendues à une villa voisine, a précisé l'agence étatique
de presse Anadolu.
Un drone, un chien et des véhicules de pompiers ont été déployés sur
place, poursuit l'agence, qui ajoute que des échantillons ont été
prélevés dans le puits de la maison du Saoudien.
Celui-ci, présenté comme un homme d'affaires saoudien, n'était pas
présent en Turquie au moment du coup de téléphone et n'y a pas été
depuis "environ deux mois", a poursuivi Anadolu.
Les autorités ont déjà fouillé le consulat saoudien, où a été tué Jamal
Khashoggi qui s'y rendait pour des démarches administratives, et la
résidence du consul voisine, ainsi qu'une forêt située à la lisière
d'Istanbul.
Le quotidien progouvernemental Sabah avait écrit il y a deux semaines
que des traces d'acide avaient été découvertes dans les canalisations
de la résidence du consul saoudien, portant les enquêteurs à croire que
le corps du journaliste avait été dissous puis y avait été déversé.
Un conseiller du président turc Recep Tayyip Erdogan, Yasin Aktay,
avait lui aussi évoqué la piste selon laquelle le corps du journaliste
avait été démembré pour être dissous.
Le meurtre de Jamal Khashoggi, un collaborateur du Washington Post qui
s'était exilé aux Etats-Unis en 2017, a provoqué une onde de choc
mondiale et considérablement terni l'image de l'Arabie saoudite et du
prince héritier Mohammed ben Salmane.
Après avoir dans un premier temps nié la disparition de Jamal
Khashoggi, l'Arabie saoudite a fini par reconnaître sous la pression
internationale qu'il avait été tué et démembré dans son consulat à
Istanbul au cours d'une opération "non autorisée".
D'après des médias américains, la CIA n'a plus de doutes sur la
responsabilité de Mohammed ben Salmane dans le meurtre du journaliste.
Mais selon le président américain Donald Trump, l'agence américaine de
renseignement extérieur n'a "rien trouvé d'absolument certain". (AFP, 26 nov
2018)
1
More Academic Given Suspended Prison Sentence
Trial of academics, who have been charged with "propagandizing for a
terrorist organization" for having signed the declaration entitled "We
will not be a party to this crime" prepared by the Academics for Peace,
continued in İstanbul Çağlayan Courthouse yesterday (November 20).
14 academics had their hearings at three separate courts:
At the İstanbul 36th Heavy Penal Court: Prof. Dr. P.Y., lecturers Aslı
Takanay and İ.S., research assistant Bahar Şahin Fırat, Prof. Dr. Abbas
Vali, Dr. Lecturers S.Y. and Günizi Kartal, Assoc. Prof. Dr. Ayfer
Bartu Candan and Prof. Dr. M.G. from Boğaziçi University; and Prof. Dr.
Tahsin Yeşildere from İstanbul University had their second hearings.
At the İstanbul 28th Heavy Penal Court: Research assistant D.Ü. from
Mimar Sinan Fine Arts University (MSGSÜ) and lecturer Ç.A. from Sabancı
University had their second hearings.
At the İstanbul 26th Heavy Penal Court: Instructor Akın Tek from
İstanbul Şehir University and PhD student Özgecan Korkmaz from Michigan
University had their third hearings.
One academic sentenced to prison
At the 28th Heavy Penal Court, the court board sentenced academic Ç.A.
from Sabancı University to 1 year and 3 months in prison on charge of
"propagandizing for an armed terrorist organization."
The announcement of the verdict has been deferred.
Takanay did not request suspension of verdict
At the 36th Heavy Penal Court, the Prosecutor's Office announced its
opinion as to the accusations for academics M.G., P.Y., S.Y., Aslı
Takanay, Tahsin Yeşildere and Ayfer Bartu Candan. The office demanded
that the academics be penalized as per the Article no. 7/2 of the
Anti-Terror Law.
Takanay stated that in the event that she is penalized on these
charges, she does not request that the pronouncement of the verdict be
deferred.
At the 28th Heavy Penal Court, the Prosecutor's Office also announced
its opinion as to the accusations for academic D.Ü. As in the case of
other courts, the office demanded that the academic be penalized as per
the Article no. 7/2 of the Anti-Terror Law.
What happened?
On January 10, 2016, 1,128 academics published a declaration entitled
"We will not be party to this crime" on behalf of the Academics for
Peace initiative. With the participation of further academics, the
number of academics who have signed the declaration has reached 2,212.
With the indictment issued by the Prosecutor İsmet Bozkurt, lawsuits
were filed against the academics on charge of "propagandizing for a
terrorist organization" as per the Article No. 7/2 of the Anti-Terror
Law No. 3713.
As of November 20, 2018, 384 academics had stood trial since December
5, 2017. 34 of these academics were sentenced to 1 year and 3 months in
prison and all of the sentences were suspended, except for those of
Prof. Dr. Zübeyde Füsun Üstel from Galatasaray University and Prof. Dr.
Büşra Ersanlı from Marmara University.
The penalty of Prof. Dr. Üstel was not deferred on the grounds that
"she did not demand deferment of the announcement of the verdict and
that she did not make a statement of penitence." As for the penalty of
Prof. Dr. Büşra Ersanlı, it was not deferred on the ground that "no
opinion as to her avoidance of committing offense has emerged
considering her personality which does not express any remorse."
On March 10, 2016, the Academics for Peace made a statement for press
and shared with the public what they had been going through since the
declaration "We will not be a party to this crime" was published. The
academics Dr. Lecturer Esra Mungan, Dr. Lecturer Muzaffer Kaya, Assoc.
Prof. Dr Kıvanç Ersoy (March 15, 2016) and Dr. Lecturer Meral Camcı
(March 31, 2016), who read out the above-mentioned statement for press,
were arrested on charge of "propagandizing for a terrorist
organization" as per the Article No. 7/2 of the Turkish Anti-Terror
Law. They were released on April 2016. Upon the request of the
Prosecutor's Office, the Ministry of Justice granted a permission of
trial as per the Article No. 301 of the Turkish Penal Code No. 301 on
charges of "insulting the Turkish Nation, the State of the Republic of
Turkey and the institutions and organs of the government."
The trials still continue.
(BIA, Nov 23,
2018)
Détention préventive pour un universitaire dans
l'attente de son procès
Un tribunal turc a ordonné dimanche le maintien en détention préventive
d'un universitaire arrêté vendredi en même temps que d'autres figures
du monde universitaire et intellectuel accusées d'avoir eu des
activités antigouvernementales lors des manifestations de 2013.
Yigit Aksakoglu, membre de l'université privée d'Istanbul Bilgi
spécialisée dans les sciences de l'éducation, a été maintenu en
détention préventive dans l'attente de son procès, a indiqué la
télévision NTV.
Les procureurs turcs avaient émis 20 mandats d'arrêt et quatorze des
personnes visées ont été arrêtées vendredi. Douze ont été relâchées
après avoir été entendues par la police, tandis qu'une autre était
toujours interrogée.
Parmi les personnes arrêtées puis relâchées figurent une professeure de
mathématiques de la prestigieuse Université du Bosphore, Betül Tanbayp,
ainsi que Turgut Tarhanli, professeur de droit et spécialiste des
droits de l'homme à l'université privée Bilgi.
Tous les suspects, y compris les personnes libérées, sont toujours
accusées d'avoir "créé du chaos et du désordre" et "cherché à renverser
le gouvernement" au cours des manifestations antigouvernementales de
2013 qui avaient été déclenchées par un mouvement de protestation
contre des projets immobiliers au parc Gezi dans le centre d'Istanbul.
Les suspects sont liés à une ONG présidée par l'homme d'affaires turc
Osman Kavala qui est détenu sans procès depuis un an dans le cadre
d'une enquête très controversée pour des liens présumés avec le putsch
manqué de juillet 2016 visant à renverser le président Recep Tayyip
Erdogan.
M. Kavala, président de la Fondation Culture Anatolie, a travaillé
étroitement avec des missions étrangères sur des projets de la société
civile et son incarcération a inquiété les alliés occidentaux de la
Turquie.
Les arrestations de vendredi avaient suscité une vague de critiques en
Europe ainsi qu'aux Etats-Unis.
Le département d'Etat américain avait appelé les autorités turques à
libérer les personnes interpellées tandis que l'Union européenne avait
jugé ces arrestations "alarmantes".
M. Kavala, qui est souvent comparé par les médias turcs
pro-gouvernementaux au milliardaire américain George Soros, a été
arrêté le 18 octobre 2017. Accusé d'avoir tenté de renverser l'ordre
constitutionnel, il a été placé en détention préventive en novembre
2017 et n'a toujours pas été officiellement mis en accusation. (AFP, 18 nov
2018)
PEN: ‘Imprisonment of 123 Journalists and Writers
Unacceptable'
International PEN Association of Writers' Turkey Center organized a
press conference on the occasion of the International Day of the
Imprisoned Writers today (November 15).
The press conference was held by PEN Turkey Center's 2nd Chair Halil
İbrahim Özcan, Tahir Şilkan from the Writers Union of Turkey and
Turkish Publishers Association Chair Kenan Kocatürk.
Journalists from Turkey and international press also followed the press
conference, which was organized with the aim of drawing attention to
the imprisonment and difficult conditions of writers who are behind
bars in Turkey and in the world for having expressed their opinions by
writing.
CLICK - November 15 Internations Day of the Imprisoned Writers: 1 Poet,
2 Journalists-Writers from Turkey
As it has also been previously announced by PEN International, this
year, the association and its centers have specifically focused on the
situation of four imprisoned journalists from Bangladesh, Mexico, Egypt
and Ukraine:
Activist writer-photographer Shahidul Alam from Bangladesh faces 7 to
14 years in prison; journalist-writer Dawit Isaak from Sweden-Eritrea
has been in prison in Eritrea for 17 years, he is prevented from
communicating with the outside world; activist-writer Wael Abbas from
Egypt has still been in prison; filmmaker-writer Oleg Sentsov from
Ukraine, who protests the occupation of Crimea by Russia, has been
sentenced to 20 years in prison in Siberia.
Last year, one of the names specifically focused by the PEN was
journalist and painter Zehra Doğan, who has been behind bars since June
12, 2017.
"We will continue writing until our dreams come true"
In his speech at the press conference, PEN Turkey Center's 2nd Chair
Halil İbrahim Özcan said,
"What would you think when you saw a title 'November 15 International
Day of the Imprisoned Writers no longer exists'? We will continue
writing until this title, until our dreams come true.
"We find the situation of 123 journalists and writers, who are
currently behind bars in our country due to their opinions and writings
as part of anti-democratic practices, unacceptable."
"Freedom of thought is freedom to express thoughts"
Taking the floor after Özcan, Tahir Şilkan from Writers Union of Turkey
stressed that freedom of thought means freedom to express thoughts.
Stating that there is no democracy in a country where freedoms do not
exist, Şilkan underlined that fascism, racism, discrimination and
warmongering cannot be seen within the scope of freedom of thought.
Şilkan added,
"We are on the side of journalists and writers who have been behind
bars in relation with thought crimes. I hope that we will not see any
one of our friends in prison on such charges."
"Our rights are guaranteed by the Universal Declaration of Human Rights"
At the press conference, Turkish Publishers Association Chair Kenan
Kocatürk reminded the audience that the year 2018 has marked the 70th
anniversary of the Universal Declaration of Human Rights and stressed
that Turkey is among the signatory countries of the declaration. (BIA, 15 November 2018)
EFJ-IFJ launch a transitional solidarity fund for
journalists in Turkey
Journalists in Turkey have in recent years faced unprecedented state
crackdown. Despite the lifting in July 2018 of a two-year long state of
emergency, the press continues to be stifled and journalists to face
trials, job insecurity and abuse. Thousands of journalists have been
sacked in recently years, particularly in the last two, with
catastrophic impact on the victims and their families.
To support journalists in need and their families, the International
and European Federations of Journalists (IFJ/EFJ) have established a
transitional solidarity fund for journalists in Turkey.
This solidarity fund provides financial relief to prosecuted and sacked
journalists. It will offer legal and humanitarian support to targeted
journalists or their families and will constitute a rapid response to
acute cases and longer-term support for the most in need.
The IFJ/EFJ transitional Solidarity Fund covers the following areas of
assistance:
Legal advice or defense of prosecuted or jailed journalists/media staff.
Immediate
humanitarian assistance for journalists or families of journalists and
media staff whose ‘bread-winner’ has been jailed or prosecuted.
Medical
fees for jailed/prosecuted journalists or a family member.
This
transitional solidarity fund is a source of aid and comfort and a
symbol of international solidarity that encourages journalists to carry
on in times of struggle and distress.
The applications for this fund are restricted to journalists based in
Turkey.
To apply, go to the application form here (https://www.ifj.org/turkey-solidarity-form.html)
Legal
Action Against 182 People Due to ‘Social Media’
The Ministry of Interior has released its weekly written statement
about the operations conducted between the dates of November 5 and 12.
According to the statement of the ministry published on its official
website, 277 social media accounts have been investigated and legal
action has been taken against 182 people in relation with their social
media posts in the indicated time period.
The following charges have been brought against the social media users:
"Propagandizing for a terrorist organization, promoting these
organizations, declaring affiliation with terrorist organizations,
inciting people to enmity and hatred, insulting state officials,
attempting against state's indivisible integrity, committing hate
speech..."
11 people were arrested in one month
According to the statement on rights violations made by the Republican
People's Party (CHP) İstanbul MP Sezgin Tanrıkulu, a legal action was
taken against 898 people due to their social media posts in October
2018.
In this one-month period, 11 people were arrested.
"Afrin" and "dollar" investigations
General Directorate of Security announced on August 12, 2018 that an
investigation was launched into 346 social media accounts which shared
posts about the exchange rate of the US Dollar.
Ankara and İstanbul Chief Public Prosecutor's Offices launched
investigation into "news items, printer and visual publication, social
media accounts that serve in economic attacks" on the same day.
CLICK - Ministry of Interior: 845 People Detained Due to 'Olive Branch'
The Ministry announced on February 26 that 845 people who criticized
the Afrin operation on social media and participated in critical
activities had been taken into custody. . (BIA, 12 November 2018)
L'assassinat de Khashoggi a-t-il été
commandité par le prince héritier?
Le président Donald Trump a déclaré samedi que les Etats-Unis
détermineraient dans quelques jours qui a tué le Saoudien Jamal
Khashoggi, assassiné le 2 octobre au consulat d'Arabie saoudite à
Istanbul.
L'annonce de M. Trump intervient alors que deux quotidiens américains
affirment, en citant des sources anonymes, que la CIA a conclu que
l'assassinat avait été commandité par le puissant prince héritier
saoudien Mohammed ben Salmane.
Parlant à des journalistes à Malibu (Californie) où il a visité samedi
des localités ravagées par les incendies, M. Trump a annoncé qu'un
"rapport complet" sur le point de savoir "qui l'a fait" serait achevé
"dans les deux prochains jours", soit dimanche ou lundi, puis il a
mentionné un délai différent, "lundi ou mardi".
Quelques heures plus tôt, Heather Nauert, porte-parole du département
d'Etat américain, a déclaré que les Etats-Unis n'avaient, à ce stade,
abouti à aucune "conclusion définitive" sur les responsabilités dans
l'assassinat de Jamal Khashoggi.
Elle réagissait à des informations du Washington Post et du New York
Times, qui citent des sources anonymes selon lesquelles la CIA a conclu
que c'était le prince héritier qui avait commandité l'assassinat du
journaliste.
- Informations "inexactes" -
Mme Nauert a déclaré qu'au moment où elle parlait il était prématuré de
désigner tel ou tel responsable.
"Les récentes informations selon lesquelles le gouvernement américain a
abouti à une conclusion définitive sont inexactes", a-t-elle indiqué
dans un communiqué. "Nombre de questions sans réponses demeurent".
M. Trump s'est entretenu samedi par téléphone avec la directrice de la
CIA Gina Haspel et avec le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, a indiqué la
porte-parole de la présidence, Sarah Sanders, à bord d'Air Force One
pendant le vol vers la Californie.
Interrogé avant son départ de la Maison Blanche, M. Trump est resté
évasif sur l'enquête Khashoggi mais a longuement insisté sur
l'importance des liens entre les Etats-Unis et l'Arabie saoudite.
"Ils sont un allié véritablement spectaculaire en termes d'emplois et
de développement économique", a-t-il déclaré. "Je suis président, je
dois prendre beaucoup d'éléments en compte".
Le département d'Etat a rappelé que les Etats-Unis avaient déjà annoncé
des sanctions financières ciblées contre 17 responsables saoudiens
impliqués dans le meurtre. Il a précisé que des "mesures
complémentaires" pourraient être examinées.
Les affirmations du Washington Post, avec lequel collaborait
régulièrement Jamal Khashoggi, très critique envers le prince héritier,
contredisent de récentes affirmations du royaume saoudien, qui a
totalement dédouané Mohammed ben Salmane.
Pour parvenir à ses conclusions, indique le quotidien, la CIA s'est
notamment appuyée sur un appel entre le frère du puissant prince
héritier, ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, et Jamal Khashoggi.
Selon le Washington Post, Khalid ben Salmane a conseillé à M. Khashoggi
de se rendre au consulat saoudien à Istanbul, lui assurant qu'il ne lui
arriverait rien. Le quotidien ajoute qu'il avait passé ce coup de
téléphone à la demande de son frère.
Khalid ben Salmane a très rapidement réfuté avec fermeté les
allégations du Washington Post. "C'est une accusation grave qui ne
devrait pas être laissée à des sources anonymes", a-t-il écrit sur
Twitter, assurant n'avoir jamais discuté d'un voyage en Turquie avec le
journaliste.
L'Arabie saoudite a changé à plusieurs reprises sa version officielle
sur ce qui est arrivé à Jamal Khashoggi une fois entré au consulat à
Istanbul.
Le vice-président américain Mike Pence a déclaré samedi que les
Etats-Unis étaient "déterminés à demander des comptes à tous ceux qui
sont responsables" du meurtre de Khashoggi.
"Nous allons suivre les faits", a dit M. Pence en marge du sommet de la
Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à Port Moresby.
Le vice-président a refusé de commenter des informations classifiées
mais a qualifié le meurtre du Saoudien d'"atrocité" et d'"affront à une
presse libre et indépendante".
Réfugié aux Etats-Unis après être tombé en disgrâce à Ryad, Khashoggi,
critique envers le prince héritier, coopérait régulièrement avec le
Washington Post, pour lequel il écrivait des articles d'opinion.
Tout en affirmant la volonté des Etats-Unis que les responsables de
l'assassinat soient punis, Mike Pence a souligné que Washington voulait
aussi garder un "partenariat fort et historique" avec l'Arabie
saoudite, notamment face aux ambitions régionales de l'Iran. (AFP, 18 nov
2018)
Nouvelles arrestations d'universitaires et
figures de la société civile
Les autorités turques ont arrêté vendredi plusieurs universitaires et
figures de la société civile à Istanbul, suscitant une vague de
critiques en Europe.
La
police turque a
relâché samedi huit universitaires et figures de la société civile
arrêtés la veille dans le cadre d'une vague d'interpellations qui ont
suscité la préoccupation de l'Union européenne et des Etats-Unis.
Les procureurs turcs avaient émis 20 mandats d'arrêt et quatorze des
personnes visées ont été arrêtées. Huit ont été libérées samedi après
avoir été entendues par la police, tandis que six étaient toujours
interrogées, a écrit l'agence de presse DHA.
Les personnes arrêtées sont toutes des membres ou liées à l'ONG Culture
Anatolie, qui oeuvre à surmonter les différences au sein de la société
turque à travers la culture et les arts et dont le président Osman
Kavala est détenu sans procès depuis plus d'un an.
Selon l'agence de presse DHA, le doyen de la faculté de droit de
l'Université Bilgi, Turgut Tarhanli, et une professeure de
mathématiques de la prestigieuse Université du Bosphore, Betül Tanbay,
font notamment partie des personnes arrêtées à l'aube.
L'agence étatique Anadolu a précisé que 20 mandats d'arrêt au total
avaient été émis et que treize des personnes visées avaient d'ores et
déjà été arrêtées.
Parmi celles-ci figurent la productrice et journaliste Cigdem Mater et
une figure de la scène culturelle et artistique stambouliote, Asena
Günal.
Elles sont soupçonnées, selon Anadolu, de "créer du chaos et du
désordre" et de "chercher à renverser le gouvernement en invitant des
facilitateurs et des militants professionnels" lors des manifestations
antigouvernementales de 2013, connues sous le nom
de "mouvement Gezi".
M. Kavala, homme d'affaires et philanthrope qui dirige Culture
Anatolie, est écroué depuis plus d'un an dans le cadre d'une enquête
très critiquée pour des liens présumés avec le putsch manqué.
M. Kavala a été placé en détention préventive en novembre 2017 et n'a
toujours pas été formellement mis en accusation.
Selon ses avocats, les autorités le soupçonnent d'être lié à la
tentative de putsch du 15 juillet 2016 et d'avoir "financé" les
manifestations du "mouvement Gezi".
Son incarcération est régulièrement dénoncée par des responsables
européens et des défenseurs des droits de l'homme.
- "Arrestations alarmantes" -
D'après Anadolu, le vice-président de Culture Anatolie, Yigit Ekmekçi,
et un membre de son conseil d'administration, Ali Hakan Altintay, font
partie des personnes visées par les mandats d'arrêt.
L'Union européenne a jugé ces arrestations "alarmantes", estimant dans
un communiqué que de telles mesures "vont à l'encontre de l'engagement
déclaré du gouvernement turc en matière des droits de l'Homme et des
libertés fondamentales".
Qualifiant d'"absurdes" les accusations pesant contre les personnes
arrêtées, Amnesty International a estimé que leur interpellation
"montre que les autorités sont déterminées à poursuivre leur campagne
brutale contre la société civile".
Thorbjorn Jagland, secrétaire général du Conseil de l'Europe dont la
Turquie est membre, s'est dit dans un communiqué "très préoccupé" par
ces dernières arrestations et a affirmé qu'il allait évoquer "ce
développement alarmant avec les autorités turques de façon urgente".
La rapporteure sur la Turquie au Parlement européen, Kati Piri, a
dénoncé "une attaque brutale sur la société civile turque" et appelé
l'UE à "vigoureusement condamner" ces arrestations.
Après la tentative de putsch du 15 juillet 2016 visant à renverser le
président Recep Tayyip Erdogan, les autorités ont lancé une répression
implacable : plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de
100.000 personnes limogées ou suspendues.
Ankara accuse le prédicateur Fethullah Gülen d'avoir ourdi le coup de
force. Mais celui-ci, un ancien allié de M. Erdogan qui réside
aujourd'hui aux Etats-Unis, dément toute implication.
Signe que les purges ne faiblissent pas plus de deux ans après le
putsch manqué, la justice turque a émis vendredi des mandats d'arrêt
contre 188 personnes, dont 100 militaires, soupçonnées d'être liées au
prédicateur Gülen, selon Anadolu. (AFP, 18 nov
2018)
Le
Soir sur l'incarcération d'Osman Kavala
Ce soir-là,
dans un restaurant d’Istanbul, on célèbre un anniversaire. Il y a des
petits fours, du bon vin, une assemblée cosmopolite. Mais le
propriétaire des lieux, celui dont on fête les 61 ans, ne viendra pas.
Osman Kavala est retenu à 90 kilomètres de là. Non pas dans un
embouteillage, mais dans une cellule de prison.
Depuis plus
de 30 ans, ce chef d’entreprise fortuné investit son argent et son
temps dans des causes qui lui tiennent à cœur : dialogue
turco-arménien, question kurde, expression des minorités, protection de
l’héritage culturel anatolien… « Osman Kavala, c’est quelqu’un dont les
bureaux, pendant très longtemps, n’ont pas eu de verrou. Quelqu’un que
n’importe qui peut aborder pour lui raconter ses problèmes ou ses
projets, décrit Kerem Mert Ispir, coordinateur des programmes au sein
de l’ONG Anadolu Kültür, fondée il y a 16 ans par le mécène turc. Il me
paraît absurde que ses activités puissent constituer un crime ou
déranger qui que ce soit. »
Plus d’un
an
après son arrestation à l’aéroport d’Istanbul, Osman Kavala ignore
toujours ce qui lui est reproché. Son procès n’a pas commencé, le
procureur chargé de l’enquête n’a pas encore écrit son acte
d’accusation. A l’issue de sa garde à vue, le parquet avait réclamé son
placement en détention préventive au motif qu’Osman Kavala aurait «
tenté de renverser l’Etat turc » en « organisant et en dirigeant » les
manifestations anti-gouvernementales du parc Gezi d’Istanbul à l’été
2013. Il aurait également, selon le procureur, participé au coup d’Etat
manqué de juillet 2016.
« Certains
essaient de présenter ce soi-disant membre de la société civile comme
un bon citoyen, avait lancé le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le
24 octobre 2017. Mais l’identité de ce personnage, surnommé le Soros de
Turquie , a été démasquée. Toutes ses connexions sont désormais connues
. » Une semaine plus tard, le 1 er novembre, Osman Kavala était
incarcéré.
Ces
dernières
années, les médias pro-gouvernementaux avaient affublé le mécène du
surnom de « Soros rouge de Turquie », du nom du milliardaire et
philanthrope américain George Soros, accusé par ses détracteurs de
chercher à déstabiliser des gouvernements. Pour les amis d’Osman
Kavala, ces accusations sont absurdes et sonnent comme un
avertissement. « Le but est de mettre en garde et de faire peur à la
société civile, explique Murat Çelikkan, militant des droits de
l’homme. Beaucoup de gens se sont dits : S’il est arrêté, alors
n’importe lequel d’entre nous peut être arrêté. »
Son
incarcération a aussi choqué en Europe où Osman Kavala était un contact
privilégié pour les politiques et les diplomates. De fait, « Osman est
devenu de plus en plus dérangeant avec l’augmentation de ses capacités
à mettre en relation les activités de société civile avec des
fondations internationales et l’Union européenne, estime le politologue
Ahmet Insel, son ami de longue date. A partir du moment où la
perspective européenne a été écartée par le pouvoir turc, des éléments
ultranationalistes ont commencé à désigner Osman comme un exemple de
riche qui perturbe la Turquie au nom des autres. Il est devenu le
prototype de l’ennemi intérieur ».
Un an après
son incarcération, ses proches se partagent entre un espoir ténu – s’il
n’y a toujours pas d’acte d’accusation, il n’y aura peut-être pas de
procès, se disent-ils – et un désespoir profond. Devant la lenteur de
la justice turque, la Cour européenne des droits de l’homme a décidé
d’examiner en urgence la requête du mécène turc. (Le Soir, 9 nov 2018)
‘Social
Media Investigation’ Against 142 People
In its weekly statement regarding the operations launched over the last
week, the Ministry of Interior has announced that legal action has been
taken against 142 people due to their social media posts over the last
week.
The statement on the official website of the ministry, has also
indicated that "works have been done" about 171 social media accounts.
In the operations that have been conducted from October 29 to November
5, the social media users have faced the charges of:
"Propagandizing for a terrorist organization, promoting these
organizations, declaring affiliation with terrorist organizations,
inciting people to enmity and hatred, insulting state officials,
attempting against state's indivisible integrity, committing hate
speech..."
"Afrin" and "dollar" investigations
General Directorate of Security announced on August 12, 2018 that an
investigation was launched into 346 social media accounts which shared
posts about the exchange rate of the US Dollar.
Ankara and İstanbul Chief Public Prosecutor's Offices launched
investigation into "news items, printer and visual publication, social
media accounts that serve in economic attacks" on the same day.
CLICK - Ministry of Interior: 845 People Detained Due to 'Olive Branch'
The Ministry announced on February 26 that 845 people who criticized
the Afrin operation on social media and participated in critical
activities had been taken into custody.
(BIA, 7 November 2018)
Le
corps de Khashoggi démembré
pour être
dissous
Le corps du journaliste Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre dans le
consulat de son pays à Istanbul, a été démembré pour pouvoir être
"dissous" plus facilement, a affirmé un conseiller du président turc
cité vendredi par le quotidien Hürriyet.
"Nous voyons à ce stade qu'ils ne se sont pas contentés de le
démembrer, ils s'en sont débarrassés en le dissolvant", a déclaré au
quotidien Hürriyet Yasin Aktay, conseiller du président Recep Tayyip
Erdogan au sein de l'AKP, le parti au pouvoir.
"Selon les dernières informations dont nous disposons, la raison pour
laquelle ils ont découpé le corps, c'est pour le dissoudre plus
facilement", a-t-il ajouté.
L'éditorialiste Jamal Khashoggi, collaborateur du Washington Post, a
été tué le 2 octobre dans le consulat saoudien d'Istanbul où il s'était
rendu pour des démarches administratives en vue de son mariage avec une
Turque.
Après avoir d'abord affirmé que Khashoggi avait quitté le consulat peu
après s'y être rendu, puis soutenu
qu'il était mort dans une rixe, Ryad a fini par évoquer une "opération
non autorisée" par le pouvoir.
Dans un communiqué publié mercredi, le parquet d'Istanbul a affirmé que
"la victime a été démembrée" et que l'"on s'en est débarrassée", sans
pourtant préciser comment.
Après les déclarations du parquet, un responsable turc a déclaré au
Washington Post que les autorités examinent une piste selon laquelle
son corps aurait été dissout dans de l'acide au consulat ou dans la
résidence du consul toute proche.
"Ils voulaient s'assurer de ne laisser aucune trace du corps", a ajouté
M. Aktay, un ami du journaliste décédé. "Tous les endroits où nous
menaient les caméras de surveillance ont été examinés, le corps n'a pas
été trouvé".
"Tuer une personne innocente est un crime, ce qui a été fait au corps
en est un autre et une honte", a-t-il poursuivi. (AFP, 2 nov
2018)
Appel à libérer Osman Kavala,
philanthrope écroué depuis un an
Les avocats de l'homme d'affaires et philanthrope turc Osman Kavala ont
appelé mercredi à sa libération, un an jour pour jour après son
placement en détention dans le cadre de la répression qui a suivi le
putsch manqué de 2016 en Turquie.
"Un an après son placement en détention provisoire, il n'y a toujours
pas d'acte d'accusation", a déclaré Me Ilkan Koyuncu lors d'une
conférence de presse à Istanbul. "Nous continuons de demander la remise
en liberté d'Osman Kavala".
M. Kavala, un mécène respecté dans les cercles intellectuels en Turquie
et à l'étranger, notamment en France, a été interpellé le 18 octobre
2017 puis placé en détention provisoire le 1er novembre suivant.
Incarcéré à la prison de Silivri, près d'Istanbul, il est soupçonné
d'avoir tenté de "modifier l'ordre constitutionnel" et de "renverser le
gouvernement" par "la force ou la violence".
Selon ses avocats, les autorités le soupçonnent d'être lié à la
tentative de putsch du 15 juillet 2016 et d'avoir "financé" les
manifestations anti-gouvernementales de 2013 lors du "mouvement Gezi".
"Je veux retrouver ma liberté, ma famille et mes amis le plus vite
possible", a déclaré M. Kavala dans un message écrit depuis la prison
et lu au début de la conférence de presse, ajoutant qu'il n'avait "rien
à voir" avec ces accusations.
Ses avocats ont dénoncé mercredi la lenteur du processus et le fait de
n'avoir pas accès au dossier d'instruction.
"Nous sommes comme Don Quichotte affrontant des moulins à vent. Nous ne
savons pas ce que nous avons en face de nous", a dénoncé mercredi
Köksal Bayraktar, un juriste qui conseille M. Kavala.
"Mais derrière tout cela, il y a une réalité concrète : celle d'un
homme, d'un intellectuel enfermé depuis un an entre quatre murs",
a-t-il ajouté.
Né à Paris en 1957, M. Kavala est le co-fondateur de l'une des plus
grandes maisons d'édition turques, Iletisim Yayinlari, et préside une
ONG qui oeuvre à surmonter les différences au sein de la société turque
à travers la culture et les arts.
M. Kavala, qui milite pour la reconnaissance du génocide arménien, est
régulièrement qualifié de "Soros Rouge" par la presse
progouvernementale turque, en référence au milliardaire américain
d'origine hongroise George Soros.
Il fait partie des plus de 55.000 personnes arrêtées dans le cadre des
purges lancées après la tentative de coup d'Etat du 15 au 16 juillet
2016. (AFP, 31 oct
2018)
Khashoggi étranglé et
démembré d'une manière préméditée, selon Ankara
Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été tué par "strangulation"
et son corps "démembré" au consulat de son pays à Istanbul d'une
manière préméditée, a affirmé le parquet turc mercredi, Ankara
regrettant un manque de coopération de Ryad dans l'enquête.
Parallèlement, le parti au pouvoir en Turquie, l'AKP,
a estimé que le meurtre n'aurait pu être mené sans instructions de
"haut niveau" de Ryad, qui a cherché à se dédouaner en affirmant que
Khashoggi avait été tué lors d'une opération "non autorisée".
Le parquet d'Istanbul a révélé des détails sur le meurtre, perpétré le
2 octobre, dans un communiqué publié quelques heures après le départ du
procureur saoudien Saoud ben Abdallah Al-Muajab à l'issue d'une visite
entamée dimanche en Turquie et qui n'a permis aucune avancée sur deux
points clés de l'enquête: identifier les commanditaires du meurtre et
ce qu'il est advenu du corps.
En annonçant que Khashoggi a été tué par strangulation et son corps
démembré, le procureur d'Istanbul a confirmé pour la première fois des
informations publiées depuis plusieurs semaines dans la presse turque
sur les détails macabres du meurtre.
"Conformément à un plan prémédité, la victime Jamal Khashoggi a été
étranglée à mort dès son entrée au consulat", a affirmé le procureur.
"Le corps de la victime a été démembré et on s'en est débarrassé suite
à sa mort par strangulation, là encore conformément à un plan préparé
d'avance", a-t-il ajouté.
- "Instructions de haut niveau" -
En insistant sur le caractère prémédité du meurtre et de la façon dont
les tueurs se sont débarrassés du corps, le procureur démonte la
version initiale des autorités saoudiennes selon laquelle Khashoggi a
été tué lors d'un interrogatoire qui a mal tourné. Ryad a fini par
admettre du bout des lèvres que le meurtre était prémédité mais
seulement en se basant sur les éléments d'enquête fournis par les Turcs.
Avant la publication du communiqué du procureur, un haut responsable
turc parlant sous couvert d'anonymat avait affirmé à l'AFP que les
responsables saoudiens ne coopéraient pas "sincèrement" dans l'enquête.
Jamal Khashoggi, un éditorialiste saoudien collaborant notamment avec
le Washington Post, a été tué par un commando saoudien dans le consulat
de son pays à Istanbul après s'y être rendu pour des démarches
administratives.
Son corps n'a pas été retrouvé depuis.
Le parquet s'est dit dans son communiqué "obligé" de révéler des
éléments de l'enquête après avoir fait le constat que la visite à
Istanbul du procureur général saoudien "n'a pas donné de résultat
concret".
Sous la pression internationale, Ryad avait reconnu, après plusieurs
jours de dénégations, le meurtre du journaliste dans son consulat lors
d'une opération "non autorisée", mais a avancé plusieurs versions
contradictoires qui ont suscité le scepticisme.
Plusieurs responsables et médias turcs ont directement incriminé le
prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dit MBS, dans ce meurtre
alors que Ryad s'efforce de le dédouaner en insistant sur le caractère
"non autorisé" de l'opération.
"Qui a donné l'ordre? Il ne s'agit pas là d'une action qui aurait pu
être menée sans des instructions de haut niveau", a martelé mercredi
Omer Celik porte-parole de l'AKP, le parti au pouvoir en Turquie lors
d'une conférence de presse à Ankara.
"Nous n'accusons personne mais nous ne tolérerons aucune opération de
dissimulation et cela doit être clair", a-t-il ajouté.
- "Sauver MBS" -
M. Celik en outre mis en doute les déclarations de Ryad affirmant
ignorer où se trouve le corps du journaliste.
"Il est hors de question qu'ils n'en aient pas été informés", a-t-il
dit, estimant que le consul saoudien à Istanbul, qui a regagné Ryad
quelques jours après le meurtre, avait sans doute partagé cette
information avec les autorités saoudiennes.
Des observateurs ont jugé les explications saoudiennes peu crédibles
notamment en raison de la présence au sein du commando saoudien envoyé
à Istanbul de plusieurs membres de services de sécurité directement
rattachés au prince ben Salmane.
L'éditorialiste turc proche du pouvoir Abdülkadir Selvi a accusé
mercredi dans le quotidien Hürriyet le procureur saoudien de travailler
"pour sauver le prince héritier (saoudien) en manipulant cette enquête
au lieu de faire la lumière sur ce meurtre".
Commentant le déroulement de l'enquête, le chef de la diplomatie
française Jean-Yves Le Drian a estimé mercredi que "le compte n'y est
pas".
"Aujourd'hui, même si les autorités saoudiennes ont reconnu qu'il y
avait un meurtre, le compte n'y est pas. La vérité n'est pas au
rendez-vous", a-t-il déclaré sur la radio RTL. (AFP, 31 oct
2018)
Kurdish
Question / Question kurde
3 Years Pass Since Murder of Tahir Elçi, No Lawsuit
Filed Yet
Tomorrow (November 28) will mark the third year since the murder of
Diyarbakır Bar Association Chair Tahir Elçi; however, not only have the
perpetrators of the incident not been found in this three-year period,
but no progress has been made in his case file as well.
Submitting a parliamentary inquiry regarding the issue, Peoples'
Democratic Party (HDP) Siirt MP Meral Danış Beştaş has emphasized, "The
investigation into the death of Tahir Elçi will also be a step towards
bringing several other unidentified murders into light."
In the inquiry submitted to the Parliament, it has been stated that
"the ones who could be the suspects of the murder of Elçi were listened
only as witnesses; no crime scene investigation was conducted at the
scene of incident after Elçi was murdered; and the prosecutors
conducting the investigation into his murder have been constantly
changed."
What did the authorities of the time say?
Tahir Elçi was murdered in Sur in Turkey's southeastern province of
Diyarbakır on November 28, 2015 while making a statement for the press.
In her parliamentary inquiry, Danış Beştaş has also referred to the
remarks made by the authorities of the time regarding the murder of
Tahir Elçi:
"The then Prime Minister Ahmet Davutoğlu said, 'This incident will
definitely be brought to light. We will not let unidentified murders in
our time. No matter who has done it, the target is not only Dear Tahir
Elçi, but, Turkey.'
"The then Vice Prime Minister Numan Kurtulmuş also stated that the
attack against Tahir Elçi was 'a brutal assassination'."
What happened in the investigation?
The following information has been shared in the parliamentary inquiry
regarding the investigation launched into the murder of Tahir Elçi:
* Two chief prosecutors and four prosecutors conducting the
investigation have been changed so far.
* Four law enforcement officers who were seen to be shooting in the
direction of Elçi in the video footages were listened only as witnesses.
* While the examination of the video footages captured by the
surveillance cameras of the shops in the vicinity of the scene of
incident has remained inconclusive, the fourth camera of the Mardin
Kebab House, which was positioned in such a way to capture the murder,
"was not working".
* In the video footage captured by the police cameras, there is a
13-second gap, including the moment when Elçi was shot.
* Despite the applications submitted by the attorneys of Elçi family to
the Prosecutor's Office, the memory card of the police camera is not
found.
* No criminal investigation has been conducted on the weapons of over
30 police officers who were on the street at the time of incident. (BIA, 27 November 2018)
Syrie: manifestations en territoire kurde contre les
violences sexistes
Plusieurs centaines de femmes ont manifesté dimanche à Qamichli, ville
dominée par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie en guerre, lors de
la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard
des femmes, a constaté un correspondant de l'AFP.
Au son des tambours et des youyous, le cortège a parcouru les rues, les
participantes exhibant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "le
mariage des filles est un crime", ou brandissant des photos montrant le
visage d'une femme à l'oeil tuméfié, la bouche couverte par une main.
Les manifestantes de tout âge ont brandi des portraits de combattantes
des Unités de protection de la femme (YPJ), force combattante kurde
exclusivement féminine.
"On doit participer en masse à cette journée", lance Hanifa Mohamed, 47
ans, vêtue d'un pull vert et portant un hijab sombre encadrant son
visage souriant. "Les femmes doivent s'organiser et parvenir aux
échelons décisionnels. Elles doivent déterminer leur avenir",
ajoute-t-elle.
A la faveur de la guerre qui déchire la Syrie depuis 2011, les Kurdes
ont grignoté une autonomie de facto dans les territoires sous leur
contrôle dans le nord et le nord-est du pays. Les institutions locales
mises en place par cette minorité sont en général co-dirigées par un
homme et une femme.
Et dans un pays où règne une société conservatrice qui considère que la
femme n'a pas toujours les mêmes droits que les hommes, les Kurdes se
targuent d'encourager l'égalité des sexes, même au combat, alors que
les forces de la communauté ont joué un rôle clé dans la lutte contre
les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Lors du rassemblement de dimanche, certaines manifestantes ont marqué
leur hostilité à la Turquie voisine, le grand ennemi des Kurdes. Ankara
voit d'un mauvais oeil l'autonomie de facto des Kurdes de Syrie,
craignant qu'elle n'inspire sa propre minorité kurde.
L'évènement était aussi organisé en hommage aux femmes d'Afrine,
enclave kurde dans le nord-ouest syrien conquise en mars par l'armée
turque et ses supplétifs syriens, ces derniers contrôlant aujourd'hui
le secteur.
(AFP,
25 nov
2018)
Pétition pour la libération immédiate de
Selahattin Demirtas
Le Parti
démocratique
des peuples (HDP) a lancé une pétition adressée à Council
of the European Union pour la libération immédiate de Selahattin Demirtas.
Le parquet
turc a requis jusqu'à 142 ans de prison contre Selahattin
Demirtas, coprésident du principal parti Democratique HDP, accusé
d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) organisation
classée "terroriste" par la Turquie.Le parquet de Diyarbakir (sud-est)
a en outre requis jusqu'à 83 ans d'emprisonnement pour Mme Figen
Yüksekdag, qui copréside avec Selahattin Demirtas le Parti démocratique
des peuples (HDP), selon l'agence progouvernementale Anadolu. Ils
avaient été arrêtés en novembre avec une dizaine d'autres députés du
parti dont l'immunité avait été levée.
Ils sont
accusés d'appartenir ou
de soutenir le PKK, qui mène depuis trois décennies une lutte armée
pour demander plus de droits et d'autonomie pour les Kurdes. De ce fait
la CEDH (Cour européenne des droits de l'homme) a "ordonné" ce mardi 20
novembre 2018 à la Turquie de libérer l'opposant kurde M.Demirtas mais
le président turc Recep Tayyip Erdogan a rejeté la décision
rendue plus tôt par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH)
"ordonnant" à Ankara de libérer "dans les plus brefs délais" l'opposant
kurde et ancien député Selahattin Demirtas incarcéré depuis 2016.
"Les
décisions de la CEDH ne nous contraignent aucunement. Nous allons
contre-attaquer et mettre un point final à cette affaire", a-t-il
déclaré, selon des propos rapportés par l'agence de presse étatique
Anadolu.
Mais
contrairement aux affirmations de Recep Tayyip Erdogan, les arrêts
rendus par la CEDH ont bel et bien un caractère contraignant pour les
pays signataires, comme la Turquie, de la Convention européenne des
droits de l'Homme. "Aux termes de l'article 46 de la Convention, les
arrêts de la Cour ont un caractère contraignant pour tous les États
membres", a indiqué à l'AFP le porte-parole du Conseil de l'Europe,
Daniel Holtgen.
Détenu
depuis novembre 2016, l'opposant kurde âgé de 45 ans, candidat
malheureux à la présidentielle de juin en Turquie, est l'une des
figures de proue du Parti démocratique des peuples (HDP), dont il était
le coprésident.
"Étouffer
le pluralisme" politique
Dans son
arrêt, la Cour de Strasbourg condamne la Turquie, à
l’unanimité des juges, pour la durée excessive de la détention
provisoire de Selahattin Demirtas et pour violation du droit à des
élections libres en raison du statut de l’intéressé. Selon elle, si
l'arrestation et la détention reposent sur la base de "raisons
plausibles" de le soupçonner d’avoir commis une infraction pénale, la
prolongation de son emprisonnement est injustifié et vise à "étouffer
le pluralisme" politique en Turquie. La CEDH a également condamné
Ankara à verser 10 000 euros au requérant pour dommage moral, et 15 000
euros pour frais et dépens.
Selahattin
Demirtas, qui a été condamné en septembre dernier à 4 ans et
8 mois de prison pour "propagande terroriste", est poursuivi dans de
nombreux dossiers et encourt jusqu'à 142 ans de prison dans le cadre de
son principal procès.
Son
incarcération est régulièrement critiquée par les organisations de
défense des droits de l'Homme qui accusent Recep Tayyip Erdogan de
chercher à étouffer toute voix d'opposition, en particulier depuis la
tentative de coup d'État du 15 au 16 juillet 2016.
Après le
coup de force, les autorités turques ont lancé des purges
d'une ampleur sans précédent qui, au-delà des putschistes et de leurs
partisans présumés, ont également visé les milieux pro-kurdes et la
presse critique.
VOUS AUSSI
SIGNEZ POUR MONTRER VOTRE SOLIDARITE ENVERS M.SELHATTIN
DEMIRTAS ET DENONCER CES INJUSTICES!
SIGNONS
! PARTAGEONS!
Sommée par la CEDH de relâcher
Demirtas, Erdogan a
balayé cette demande
Sommé mardi par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de
libérer "dans les plus brefs délais" le leader prokurde Selahattin
Demirtas, détenu depuis 2016, le président turc Recep Tayyip Erdogan a
balayé cette demande d'un revers de main.
"Les décisions de la CEDH ne nous contraignent aucunement. Nous allons
contre-attaquer et mettre un point final à cette affaire", a-t-il
promptement répliqué, selon des propos rapportés par l'agence de presse
étatique Anadolu.
Du point de vue de la Cour, la détention prolongée de l'opposant kurde,
y compris pendant "le référendum (constitutionnel de 2017, NDLR) et
l'élection présidentielle" du 24 juin, poursuivait "un but inavoué
prédominant, celui d'étouffer le pluralisme" en Turquie.
Elle visait à "limiter le libre jeu du débat politique, qui se trouve
au coeur même de la notion de société démocratique", ont poursuivi les
magistrats européens.
Du fond de sa cellule, Selahattin Demirtas a malgré tout recueilli 8,4%
des voix à la présidentielle, remportée par M. Erdogan.
La cour de Strasbourg "admet" cependant que M. Demirtas, 45 ans, avait
été arrêté pour des "raisons plausibles" en 2016 car les autorités
turques le soupçonnaient d'avoir commis une infraction pénale. Mais les
motifs invoqués pour justifier la durée de sa détention n'était, selon
elle, pas "suffisants".
"Sa détention provisoire constitue une atteinte injustifiée à la libre
expression de l'opinion du peuple et au droit du requérant d'être élu
et d'exercer son mandat parlementaire", ont estimé les juges européens,
saisis par M. Demirtas.
En conséquence, ils ont condamné la Turquie à verser 10.000 euros à
Selahattin Demirtas pour dommage moral, et 15.000 euros pour frais et
dépens.
Voyant dans l'arrêt de la CEDH une "reconnaissance légale de (s)on
statut d'otage politique", l'intéressé a réagi via un communiqué de sa
formation, le Parti démocratique des peuples (HDP), dénonçant des
poursuites "menées à des fins politiques et non juridiques".
"Les procès et les accusations sur lesquelles j'ai été poursuivi se
sont effondrés" et "notre lutte pour le droit et la justice continuera
en toutes circonstances", a-t-il insisté.
Mais pour Recep Tayyip Erdogan, le HDP n'est autre qu'une vitrine
politique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une
organisation considérée comme "terroriste" par Ankara et les
Occidentaux.
- "Propagande terroriste" -
Troisième force au Parlement, le parti a ainsi été fortement touché par
les purges menées après le putsch manqué de juillet 2016. De nombreux
responsables sont incarcérés ou font l'objet de poursuites judiciaires.
Selahattin Demirtas lui-même, écroué depuis novembre 2016 et condamné
en septembre à 4 ans et 8 mois de prison pour "propagande terroriste",
est poursuivi dans de nombreux autres dossiers et encourt jusqu'à 142
ans de prison.
Le bras de fer judiciaire qui oppose Ankara à la CEDH - contrairement
aux assertions de M. Erdogan, les arrêts rendus par la CEDH ont bel et
bien un caractère contraignant -, s'ajoute à une longue série de
contentieux entre la Turquie et les institutions européennes.
Désireuse de renforcer son ancrage européen, la Turquie était devenue
en 2016 le sixième "grand contributeur" du Conseil de l'Europe, dont la
CEDH est le bras judiciaire. Elle avait ainsi porté son financement du
Conseil à 33 millions d'euros par an.
Mais l'année suivante, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
avait décerné son prix Vaclav Havel à Murat Arslan, magistrat turc
emprisonné dans le sillage des purges ayant suivi le coup d'Etat manqué
de juillet 2016.
Visiblement ulcérée, Ankara avait annoncé peu après sa décision de
renoncer à son statut de grand contributeur et de ramener sa
participation au budget du Conseil à 13 millions d'euros en 2018.
La Turquie est aussi avec la Russie, la Roumanie et l'Ukraine l'une des
principales pourvoyeuses d'affaires devant la CEDH qui l'a condamnée à
de nombreuses reprises. (AFP, 20 nov
2018)
La
chanteuse Hozan Cane condamnée à
six ans de prison
Une Allemande arrêtée en juin en Turquie a été condamnée mercredi à six
ans et trois mois de prison pour appartenance à une organisation
terroriste, a déclaré à l'AFP son avocat Mustafa Peköz.
Hozan Cane, une chanteuse kurde de Cologne, de son vrai nom Saide Inaç,
a été arrêtée le 23 juin en Turquie tandis qu'elle accompagnait le
parti prokurde HDP pendant la campagne pour les élections
présidentielle et législatives du 24 juin.
Me Peköz a dit qu'il ferait appel de la condamnation prononcée mercredi
par un tribunal d'Edirne (nord-ouest de la Turquie) contre sa cliente.
Selon sa famille, l'accusation s'est appuyée sur des photographies la
montrant avec des combattants des YPG, une milice kurde syrienne
qu'Ankara considère comme une extension en Syrie du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), classé "terroriste" par la Turquie
mais aussi les Etats-Unis et l'Union européenne.
Mais selon les proches de Mme Inaç, ces photos sont tirées d'un
documentaire qu'elle a réalisé sur la persécution des Yézidis par le
groupe Etat islamique en Irak.
La condamnation de la chanteuse survient en plein processus de
réchauffement des relations entre la Turquie et l'Allemagne entamé au
début de l'année après plusieurs mois de vives tensions. (AFP, 14 nov
2018)
La
France remet à l'Allemagne un membre présumé du PKK
La France a extradé en Allemagne un membre présumé du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), soupçonné d'être impliqué dans
l'enlèvement d'un ancien membre de cette organisation, a annoncé mardi
le parquet fédéral allemand.
Özkan T., un Turc de 31 ans, a été remis lundi en application d'une
demande d'extradition de l'Allemagne, a précisé le parquet basé à
Karlsruhe dans un communiqué. Il était visé par un mandat d'arrêt
européen depuis juin et avait été arrêté en France le 18 juillet.
Son interpellation était liée à l'arrestation les 20 et 21 juin de
quatre autres membres présumés du PKK, une organisation classée
"terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux.
Ils sont soupçonnés d'avoir enlevé, séquestré et blessé un ancien
membre de ce groupe pour le "forcer à continuer à travailler pour
l'association sous peine de le tuer" et s'assurer qu'il n'avait pas
coopéré avec la police, selon le parquet.
Après avoir été séquestré dans un endroit isolé près de Stuttgart
(Bade-Wurtemberg), tabassé, menacé de mort et détroussé, la victime
avait finalement été abandonnée près de la ville d'Esslingen.
Le PKK livre depuis 1984 une sanglante guérilla contre Ankara,
notamment dans le sud-est à majorité kurde du pays, qui a fait
plusieurs dizaines de milliers de morts. (AFP, 13 nov
2018)
Les
Kurdes syriens craignent
une nouvelle offensive d'Ankara
Dans le nord syrien, un projectile est tombé sur la maison de Chimo
Osmane et, depuis, ses enfants ne vont plus à l'école. A quelques
mètres seulement de la frontière turque, les villages de la communauté
kurde redoutent une nouvelle offensive d'Ankara.
Ces derniers jours, l'armée turque a mené des frappes d'artillerie
contre des positions militaires tenues par la principale milice kurde
de Syrie, les Unités de protection du Peuple (YPG), tandis que le
président turc Recep Tayyip Erdogan brandit la menace d'un nouvel
assaut.
Ankara refuse catégoriquement l'autonomie de facto instaurée par la
minorité kurde sur les territoires à sa frontière, dans le nord et le
nord-est syrien, craignant que cela n'exacerbe les velléités
séparatistes des Kurdes vivant sur son propre territoire.
Niché au milieu des champs d'oliviers dans la région de Kobané, le
village d'Achma surplombe les drapeaux turcs de la ligne de
démarcation, les grillages en fer et les barils remplis de gravats qui
séparent les deux pays.
Ici, comme dans les autres localités du secteur, les rues sont désertes.
"On ne peut plus aller sur le toit, on ne sort plus de la maison, les
enfants ont peur", lâche Chimo Osmane, qui se tient sur le perron de sa
villa avec ses cinq enfants.
Le père de 38 ans, au teint halé, assure que les forces turques postées
de l'autre côté de la frontière peuvent à tout moment "ouvrir le feu"
sur Achma.
Le deuxième étage de sa maison a d'ailleurs été visé par un tir:
depuis, l'un des murs arbore un trou béant. Dans le village, les
façades des maisons sont toutes criblées d'impacts de balles.
- "Anéantir notre présence" -
A certains endroits de la frontière, un imposant mur en béton surmonté
de fil barbelé s'étend sur des kilomètres, au milieu du paysage
vallonné.
Les bombardements à l'artillerie de l'armée turque ont visé ces
derniers jours des positions des YPG dans les régions de Kobané et Tal
Abyad, tuant cinq combattants kurdes, selon l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH).
Alliés de Washington, les YPG sont l'épine dorsale des Forces
démocratiques syriennes (FDS), une coalition kurdo-arabe engagée dans
l'est syrien dans une offensive contre le groupe Etat islamique (EI).
Après les bombardements turcs, les FDS ont annoncé fin octobre la
suspension temporaire de leurs opérations contre l'EI, qui leur a
infligé de meurtrières contre-attaques. Depuis septembre, d'intenses
combats ont déjà tué plus de 330 combattants kurdes.
Mardi, dans le cimetière de Kobané, des centaines de personnes
participaient aux funérailles d'un combattant des YPG, mort durant
l'offensive que menaient les Kurdes dans l'est.
Penchées sur le cercueil décoré d'un bouquet de fleur, des femmes aux
visages ridés pleuraient le défunt, tandis que des hauts-parleurs
entonnaient des chants kurdes à la gloire des combattants.
En hommage à la victime, une parade militaire a été organisée, devant
un imposant monument aux morts. Sur une tribune, des responsables
kurdes dénonçaient les frappes turques.
"L'Etat turc est hostile au peuple kurde et nous avons le droit de
riposter à toute attaque", s'est insurgé auprès de l'AFP un responsable
local de Kobané, en charge des questions militaires, Esmat Cheikh
Hassan.
"Ils ne font pas la différence entre militaires et civils, ils frappent
les villages avec des habitants", a-t-il martelé.
Ankara assure ne pas viser les civils et prendre uniquement pour
cible les positions militaires des YPG.
Hamo Masibkeradi, venu assister aux funérailles, montre du doigt les
rangées de tombes en marbre blanc: ce sont celles de combattants kurdes
tués dans la lutte contre l'EI.
"Ces martyrs sont tombés pour l'Humanité. La communauté internationale
doit coopérer avec nous", martèle le sexagénaire. "Erdogan veut
anéantir notre présence", affirme-t-il. "Les Etats-Unis ne doivent pas
accepter cette injustice". (AFP, 8 nov
2018)
Washington tente de désamorcer la crise entre
Ankara et les Kurdes
La Turquie et les Etats-Unis ont entamé jeudi des patrouilles
conjointes aux abords de Minbej, dans le nord de la Syrie, au moment où
Washington veut désamorcer l'escalade entre Ankara et une milice kurde
syrienne alliée clé des Américains dans la lutte antijihadistes.
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et américain Donald Trump se
sont entretenus jeudi au téléphone sur la Syrie, a indiqué la
présidence turque, peu après l'annonce de patrouilles communes à Minbej.
Ces derniers jours, la Turquie a haussé le ton contre la milice kurde
des Unités de protection du peuple (YPG), bombardant certaines de ses
positions situées en Syrie près de sa frontière et brandissant la
menace d'une nouvelle offensive d'ampleur.
Un regain de tension qui met les Etats-Unis dans l'embarras.
La milice des YPG, qui agit au sein d'une alliance kurdo-arabe baptisée
Forces démocratiques syriennes (FDS) est en effet un partenaire clé de
Washington en Syrie dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Mais la Turquie est aussi un allié stratégique des Etats-Unis au sein
de l'OTAN.
En réaction au pilonnage d'Ankara, les FDS ont annoncé la suspension
temporaire d'une offensive menée contre l'EI dans l'est syrien.
Dans ce qui apparaît comme un signe de Washington pour apaiser la
Turquie, des patrouilles conjointes avec Ankara ont débuté jeudi aux
abords de la ville syrienne de Minbej, où des troupes américaines et
françaises sont déployées.
Même si les YPG ont assuré avoir quitté cette ville arrachée en 2016 à
l'EI, la Turquie s'est récemment plainte de la présence continue de
membres de la milice, menaçant à plusieurs reprises d'y lancer une
offensive.
"La patrouille conjointe entre les forces armées turques et américaines
à Minbej a commencé ce jour à 15H53 (12H53 GMT)" a déclaré le ministre
turc de la Défense Hulusi Akar, cité par l'agence étatique turque
Anadolu.
La patrouille évolue autour de la rivière Sajour, située entre Minbej
et Jarablous, une ville contrôlée par les rebelles syriens soutenus par
Ankara, selon Anadolu.
- "Désescalade" -
Depuis plusieurs mois, la Turquie et les Etats-Unis menaient des
patrouilles séparées mais "coordonnées" à Minbej, dans le cadre d'une
feuille de route trouvée en juin entre les deux alliés pour désamorcer
les tensions.
Pour l'expert sur la Syrie Nicholas Heras, ces patrouilles doivent
aider Washington à neutraliser toute initiative du président turc
contre les territoires kurdes du nord et nord-est syrien tenus par les
FDS.
"L'entourage de Trump espère que le succès des patrouilles à Minbej va
empêcher Erdogan de s'agiter dans les secteurs contrôlés par les FDS",
estime le chercheur au Centre for a New American Security.
En effet, la minorité kurde, opprimée des décennies durant par le
pouvoir de Damas, a profité du conflit qui ravage la Syrie depuis 2011
pour grignoter une autonomie de facto dans ces zones.
Or, Ankara redoute que l'établissement d'une entité kurde à sa
frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son sol.
"Nous sommes en communication avec la Turquie et les FDS pour une
désescalade de la situation", a indiqué jeudi sur Twitter le colonel
Sean Ryan, porte-parole de la coalition antijihadistes en Syrie.
De son côté, le porte-parole des FDS, Kino Gabriel, a expliqué jeudi à
l'AFP que malgré la suspension de l'offensive contre l'EI menée dans
l'est syrien en coordination avec la coalition internationale, "les
forces sont toujours stationnées à leurs positions" dans le secteur.
- "Vengeance" -
Pour le deuxième jour consécutif, des rassemblements dénonçant les
bombardements turcs dans le nord de la Syrie ont par ailleurs eu lieu
jeudi, a constaté un correspondant de l'AFP.
"On veut faire parvenir notre voix au monde pour stopper les attaques
turques contre le peuple kurde", a indiqué le quinquagénaire Ali Saoudi
dans la localité d'Al-Qahtaniyé (nord-est).
"C'est leur vengeance contre les acquis réalisés par les Kurdes" en
Syrie, déplore-t-il.
Depuis 2016, la Turquie a mené deux opérations contre les forces kurdes
en Syrie, la dernière contre l'enclave frontalière d'Afrine
(nord-ouest), conquise en mars et aujourd'hui contrôlée par des
rebelles syriens pro-Ankara.
Ankara considère la milice syrienne des YPG comme une extension du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une
sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Mais si le PKK est classé comme "terroriste" par les alliés occidentaux
de la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG.
L'antagonisme entre la Turquie et les Kurdes syriens illustre la
complexité de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et a fait plus
de 360.000 morts.
Déclenché avec la répression par le régime de Bachar al-Assad de
manifestations pro-démocratie, le conflit s'est élargi avec
l'apparition de groupes rebelles armés, d'organisations jihadistes,
mais aussi l'implication de puissances étrangères. (AFP, 31 oct
2018)
Les forces démocratiques
annoncent l'arrêt "temporaire" des opérations
anti-EI
Les Forces démocratiques syriennes, dominées par une milice kurde et
soutenues par la coalition anti-EI dirigée par Washington, ont annoncé
mercredi la suspension de leur offensive contre les jihadistes dans
l'Est, après les bombardements turcs de positions militaires kurdes.
Washington a dit sa "préoccupation" après les frappes de l'armée turque
ayant visé ces derniers jours des positions dans le nord de la Syrie
des Unités de protection du peuple (YPG) près de la frontière.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a même brandi la menace d'une
nouvelle offensive contre la principale milice kurde de Syrie, Ankara
voyant d'un mauvais oeil l'influence acquise par les YPG dans le
nord-est syrien.
Les YPG sont classés groupe "terroriste" par la Turquie, même s'ils
luttent contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) avec le
soutien de Washington, un allié d'Ankara.
La milice kurde est en effet l'épine dorsale des Forces démocratiques
syriennes (FDS), constituées également de combattants arabes et qui a
lancé le 10 septembre une offensive contre l'ultime réduit de l'EI dans
l'est syrien.
Mais sur ce front, les combattants des FDS ont dû récemment essuyer des
contre-attaques meurtrières lancées par les jihadistes.
Dénonçant une "synchronisation" entre les bombardements turcs et les
contre-attaques jihadistes, les FDS ont averti mercredi que l'arrêt des
opérations anti-EI dans l'Est pourrait s'inscrire dans la durée si
Ankara poursuivait ses attaques.
- "Soutien à l'EI" -
"Cette coordination directe entre les attaques de l'armée turque et
celles de l'EI contre nos forces nous a amenés à un arrêt temporaire de
la bataille" contre "le dernier bastion de l'organisation terroriste",
affirment les FDS dans un communiqué. "La poursuite de ces attaques
entraînera un arrêt prolongé de notre opération militaire".
Évoquant les combats menés par les FDS dans l'Est syrien,
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) assure qu'"au sol,
tout est à l'arrêt".
Depuis dimanche, quatre combattants kurdes ont été tués dans le
pilonnage de l'armée turque visant la région de Kobané et celle de Tal
Abyad, directement à la frontière turque dans le nord syrien, selon
l'OSDH.
Mercredi, l'armée turque a d'ailleurs visé des positions militaires
kurdes dans le secteur de Kobané (Aïn al-Arab, en arabe), selon
l'agence de presse étatique turque Anadolu.
Dans la ville syrienne de Qamichli dominée par les Kurdes (nord-est),
des centaines de personnes ont manifesté contre les bombardements
turcs, brandissant des portraits d'Abdullah Öcalan, le chef de la
rébellion kurde du PKK, détenu depuis 1999 en Turquie.
"Ces attaques sont un soutien aux mercenaires de l'EI", s'est indigné
Rizan Hamo, enseignant de 44 ans. "La communauté internationale et le
monde entier doivent stopper l'Etat turc".
- "Préoccupation" à Washington -
Le président Erdogan était monté à la charge mardi, assurant que les
"préparatifs" en vue d'une nouvelle offensive étaient terminés.
"Bientôt, il y aura des opérations plus efficaces et de plus grande
ampleur", a-t-il mis en garde. "Nous allons détruire la structure
terroriste à l'est de l'Euphrate".
Ankara considère la milice syrienne des YPG comme une extension du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une
sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Mais si le PKK est classé comme "terroriste" par les alliés occidentaux
de la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG.
Dans les faits, la Turquie redoute que l'établissement d'une entité
kurde à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son
sol.
Depuis 2016, la Turquie a mené deux opérations contre les forces
kurdes, la dernière contre l'enclave frontalière d'Afrine, conquise en
mars et aujourd'hui contrôlée par des rebelles syriens pro-Ankara.
Le Département d'Etat à Washington affirme être en contact avec la
Turquie et les YPG en vue d'une "désescalade".
"Des frappes militaires unilatérales dans le nord-ouest de la Syrie,
d'où qu'elles viennent, surtout alors que du personnel américain
pourrait être présent (sur place) ou dans les alentours, nous
préoccupent grandement", a déclaré mercredi son porte-parole Robert
Palladino.
"La coordination et la consultation entre les Etats-Unis et la Turquie
sur des questions de sécurité est une meilleure approche", a-t-il
ajouté.
Les antagonismes qui opposent la Turquie aux Kurdes syriens vient
illustrer la complexité de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et
qui a fait plus de 360.000 morts.
Déclenché avec la répression par le régime de Bachar al-Assad de
manifestations pro-démocratie, le conflit s'est rapidement transformé
avec l'apparition de groupes rebelles armés, d'organisations
jihadistes, mais aussi l'implication de puissances étrangères. (AFP, 31 oct
2018)
Minorités
/ Minorities
La
fondation de George Soros en Turquie met
fin à ses activités
L'Open Society Foundation du milliardaire George Soros a annoncé lundi
mettre un terme à ses activités en Turquie après que le président turc
Recep Tayyip Erdogan s'en est pris au magnat américain la semaine
dernière.
Le chef de l'Etat a accusé M. Soros de soutenir le philanthrope turc
Osman Kavala, écroué en Turquie depuis plus d'un an, soupçonné par les
autorités d'avoir "financé" des manifestations antigouvernementales en
2013 et d'être lié au putsch manqué en 2016, ce qu'il nie farouchement.
"Qui se trouve derrière lui (Osman Kavala) ? Le célèbre juif hongrois
Soros. Cet individu envoie des gens à travers le monde pour diviser et
déchirer les nations et emploie l'argent qu'il possède en grande
quantité à cet effet", a déclaré M. Erdogan à Ankara.
Dans un communiqué, la fondation de M. Soros décrit "un effort
concerté" pour l'associer aux manifestations de 2013 en recourant à des
"allégations infondées dans les médias".
"L'augmentation du nombre des accusations sans fondement et des
conjectures biaisées dans les médias contre l'Open Society Foundation
ces derniers jours a conduit le conseil d'administration à conclure que
la poursuite du travail de la Fondation était devenue impossible",
ajoute-t-on dans le communiqué.
Insistant sur le fait qu'elle a toujours opéré en accord avec la loi
turque, la fondation explique qu'elle déposera "immédiatement" sa
demande de fermeture auprès du tribunal.
Le milliardaire américano-hongrois George Soros est une cible régulière
de dirigeants autoritaires à travers la planète qui l'accusent de
comploter contre leur pays par le biais d'ONG qu'il finance. C'est le
cas notamment du Premier ministre hongrois Viktor Orban.
Le nom de M. Kavala, dont les défenseurs des droits de l'homme
dénoncent le maintien en détention malgré l'absence d'acte
d'accusation, est revenu sur le devant de la scène la semaine dernière
avec l'interpellation d'intellectuels liés au philanthrope. (AFP, 26 nov
2018)
Erdogan
s'en prend à Osman Kavala écroué, le comparant au
"juif" Soros
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mercredi l'homme
d'affaires et philanthrope Osman Kavala, écroué depuis un an, d'oeuvrer
à "déchirer" la Turquie, le comparant au "célèbre juif"
américano-hongrois George Soros, cible privilégiée des complotistes.
Osman Kavala est une figure majeure de la société civile en Turquie. Il
est écroué depuis plus d'un an, soupçonné par les autorités d'avoir
"financé" des manifestations antigouvernementales en 2013 et d'être lié
au putsch manqué en 2016, ce qu'il nie farouchement.
"Qui se trouve derrière lui (Osman Kavala) ? Le célèbre juif hongrois
Soros. Cet individu envoie des gens à travers le monde pour diviser et
déchirer les nations et emploie l'argent qu'il possède en grande
quantité à cet effet", a déclaré M. Erdogan à Ankara.
"De la même manière, son représentant en Turquie (...) emploie ses
moyens à soutenir ceux qui s'efforcent de déchirer et diviser ce pays",
a poursuivi le président turc, qui s'exprimait devant un parterre
d'élus locaux.
Le nom de M. Kavala est revenu sur le devant de la scène la semaine
dernière avec l'interpellation, vivement critiquée par des pays
européens, d'intellectuels liés au philanthrope.
Bien qu'il se défende de tout antisémitisme, M. Erdogan a plusieurs
fois été épinglé pour des propos controversés. En 2014, il avait ainsi
suscité un tollé en traitant un manifestant d'"espèce de sperme
d'Israël".
Le milliardaire américano-hongrois George Soros est une cible régulière
de dirigeants autoritaires à travers le monde qui l'accusent de
comploter contre leur pays par le biais d'ONG qu'il finance. C'est le
cas notamment du Premier ministre hongrois Viktor Orban.
M. Erdogan présente régulièrement la Turquie comme cernée par des
ennemis qui tentent d'empêcher son pays de déployer tout son potentiel
économique.
Mercredi, M. Erdogan a également vivement critiqué un arrêt émis mardi
par la Cour européenne des droits de l'homme sommant Ankara de libérer
l'opposant kurde Selahattin Demirtas. "Prenez les décisions que vous
voudrez, votez ce que vous voudrez depuis votre tour d'ivoire", a lancé
le président turc. (AFP, 21 nov
2018)
ECtHR Condemns Turkey in ‘Minority Report’ Case of
Kaboğlu and Oran
The European Court of Human Rights (ECtHR) has pronounced its judgement
in the case of Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu and Prof. Dr. Baskın Oran, who
previously applied to the court after the verbal attacks and threats
that they were subjected to due to the Minority Report, which they
jointly prepared in 2004, were not penalized by the courts in Turkey.
The ECtHR has ruled that Turkey has violated the Article no. 8 of the
European Convention on Human Rights on "Right to respect for private
and family life". Turkey has been sentenced to pay a total of 7
thousand Euro (approx. 42 thousand TRY) in pecuniary and non-pecuniary
damages.
"News reports contain threats and hate speech"
Prof. Dr. İbrahim Kaboğlu, who was the Chair of the Prime Ministry
Advisory Board on Human Rights at the time and is currently the
İstanbul MP of the Republican People's Party (CHP), and Prof. Dr.
Baskın Oran, who was the Chair of the Minority Rights and Cultural
Rights Working Group, were tried due to their "Minority Report" dated
2004 and were acquitted by the court.
Following the release of their report on minority rights, a number of
articles condemning it and attacking the professors were published in
the press.
Taking the view that those articles contained insults, threats and hate
speech against them, Kaboğlu and Oran filed four claims for damages
against the authors and the proprietors of the daily newspapers in
question.
In its judgement dated October 30, the ECtHR has stated, "The
applicants lost their cases before the domestic courts, which took the
view that the offending articles fell within legislation protecting
freedom of expression."
"Threats attempted to create fear and anxiety"
In the judgement of the ECtHR, it has been emphasized that "the verbal
attacks and threats of physical harm" made against Kaboğlu and Oran
"sought to undermine their intellectual personality, causing them
feelings of fear, anxiety and vulnerability".
It has also been indicated that the threats and hate speech in question
aimed "to humiliate them and break their will to defend their ideas".
In its judgement, the ECtHR has ruled that "the domestic courts had not
struck a fair balance between the applicants' right to respect for
their private life and freedom of the press".
Based on this judgement, the ECtHR has sentenced Turkey to pay Kaboğlu
and Oran one thousand 500 Euro each in respect of non-pecuniary damage
and 4 thousand Euro jointly for costs and damages.
(BIA, 30 October 2018)
Politique
intérieure/Interior Politics
Passports of Green Left Party Co-Spokespersons
Confiscated
The passports of the Co-Spokespersons of the Green Left Party, Eylem
Tuncaelli and Naci Sönmez, who were at the airport to go to Germany,
were confiscated today (November 23). Tuncaelli and Sönmez were
prevented from leaving Turkey for Germany.
The Co-Spokespersons of the party were on their way to the capital city
of Berlin to attend the 29th Conference of the European Green Party.
The Green Left Party of Turkey released a statement and announced that
there has been no international travel ban on Tuncaelli and Sönmez:
"Our Co-Spokespersons Eylem Tuncaelli and Naci Sönmez, who went to the
airport to attend the European Green Party Conference, were prevented
from leaving (Turkey) and their passports were confiscated though there
was no international travel ban imposed on them. This unlawful practice
cannot intimidate us, we will continue the struggle."
Eylem Tuncaelli stated on Twitter, "When we went to the airport with
Naci Sönmez for #EGP29, our passports were confiscated and we were
prevented from going abroad even though no international travel ban has
been imposed on us. These obstacles, unlawful practices will only help
us to close the ranks in our struggle for democracy and law."
Naci Sönmez also said, "This morning, we came to the airport to attend
the three-day meeting of the European Green Party. Though we do not
have any international travel bans, our passports were seized and we
were arbitrarily prevented from leaving (Turkey). This very incident
has become an indicator of new Turkey and the news regime for us!"
(BIA, Nov 23,
2018)
Forces
armées/Armed Forces
7 soldats tués et 25 blessés dans
une explosion "accidentelle"
Sept soldats ont été tués et 25 blessés lors d'une explosion
"accidentelle" survenue vendredi sur une base de l'armée dans le
sud-est de la Turquie, a déclaré samedi le président Recep Tayyip
Erdogan.
"D'après les derniers résultats qui nous sont parvenus, nous avons eu
7 martyrs dans l'explosion d'un dépôt de munitions à Hakkari, et
par
ailleurs nous avons 25 blessés", a déclaré le chef de l'Etat lors
d'une conférence de presse à Ankara.
Lors d'un discours télévisé un peu plus tôt, il avait fait état
de quatre morts et une vingtaine de blessés.
Parmi les blessés, quatre le sont grièvement et ont été évacués à
Ankara, a poursuivi M. Erdogan.
Le ministère turc de la Défense avait annoncé vendredi soir que
25
militaires avaient été blessés à la suite d'un "accident" qui s'est
produit après le tir "d'une munition d'arme lourde" sur la base
militaire de Süngü Tepe, dans la province de Hakkari, près des
frontières avec l'Irak et l'Iran.
Le ministère avait ajouté que les autorités cherchaient à localiser
sept soldats portés disparus. Le président Erdogan n'a pas fait
mention de disparus et n'a pas précisé si les personnes portées
disparues la veille étaient celles dont il a annoncé le décès
samedi.
Interrogé sur les circonstances exactes de l'explosion, le chef de
l'Etat a affirmé qu'une équipe technique était sur place pour
éclaircir cela.
Signe de la gravité de l'incident, le ministre de la Défense Hulusi
Akar et le chef d'état-major des armées Yasar Güler se sont
rendus
vendredi à Hakkari, la préfecture de la province du même nom.
La base où s'est produite l'explosion est située dans une zone
montagneuse reculée et difficile d'accès, théâtre d'escarmouches
régulières entre les forces armées turques et des membres du
Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK). (AFP, 10 nov
2018)
La
Turquie prête pour une nouvelle offensive contre
une milice kurde
La Turquie a terminé ses "préparatifs" en vue d'une nouvelle offensive
dans le nord de la Syrie pour "détruire" une milice kurde soutenue par
Washington, mais qu'Ankara considère comme "terroriste", a déclaré
mardi le président Recep Tayyip Erdogan.
"Nous allons détruire la structure terroriste à l'est de l'Euphrate.
Nous avons terminé nos préparatifs, nos plans et nos programmes à ce
sujet", a déclaré le chef de l'Etat turc dans une intervention devant
les députés de son parti au Parlement.
"Nous avons commencé il y a quelques jours notre intervention contre
cette organisation terroriste", a-t-il ajouté. "Bientôt, il y aura des
opérations plus efficaces et de plus grande ampleur".
L'armée turque a en effet pilonné dimanche des positions des Unités de
protection du peuple (YPG) situées sur la rive est de l'Euphrate dans
le nord de la Syrie, à l'ouest de Kobané (Aïn al-Arab, en arabe), selon
l'agence de presse étatique turque Anadolu.
Les YPG sont l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS),
une coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis pour combattre le
groupe Etat islamique (EI).
Mais Ankara les considère comme une extension en Syrie du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante
guérilla sur le sol turc depuis 1984.
Si le PKK est classé comme "terroriste" par les alliés occidentaux de
la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG.
"Chaque fois que la Turquie voit que la situation en Syrie évolue vers
une stabilité et une solution politique, elle menace l'est de
l'Euphrate et les régions du nord de la Syrie (...)", a regretté mardi
soir auprès de l'AFP le porte-parole des YPG, Nouri Mahmoud.
"Les Unités de protection du peuple réagiront à toute menace ou
attaque", a-t-il prévenu, qualifiant de "légitime défense" toute
éventuelle riposte des YPG à une offensive turque.
M. Erdogan a plusieurs fois menacé ces derniers jours de lancer une
offensive à l'est de l'Euphrate, après deux précédentes opérations
menées depuis 2016 à l'ouest du fleuve, pour en repousser à la fois
l'EI et les YPG.
La Turquie redoute en effet que l'établissement d'une entité kurde à sa
frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son sol.
D'après Anadolu, les bombardements turcs ont visé dimanche des abris et
des tranchées des YPG sur une colline dans le village de Zur Maghar,
situé sur la rive orientale de l'Euphrate en face de la ville de
Jarablous.
Le ministère français des Affaires étrangères a fait part dimanche de
sa "préoccupation" au sujet de ces frappes, appelant "toutes les
parties impliquées à la plus grande retenue".
Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, cité par Anadolu, a quant
à lui affirmé que l'est de l'Euphrate serait la prochaine étape après
Minbej, située à l'ouest du fleuve et où les YPG sont une force
dominante.
Au cours des derniers mois, la Turquie a plusieurs fois menacé
d'attaquer Minbej, où des militaires américains sont également déployés.
Afin d'éviter une confrontation entre les deux pays alliés au sein de
l'Otan, Ankara et Washington sont parvenus à une "feuille de route"
prévoyant notamment le retrait des YPG de Minbej. Mais la Turquie s'est
plainte récemment de la présence continue de membres de la milice kurde.
La Turquie et les Etats-Unis mènent depuis plusieurs mois des
patrouilles séparées mais "coordonnées" à Minbej. Selon M. Akar, des
patrouilles "conjointes" prévues par la feuille de route doivent
commencer "aujourd'hui (mardi) ou demain". (AFP, 30 oct
2018)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Un
procureur incrimine Gülen dans l'assassinat
de l'ambassadeur russe
Un procureur turc a incriminé 28 personnes, dont le prédicateur
Fethullah Gülen, pour l'assassinat en décembre 2016 de l'ambassadeur de
Russie à Ankara, selon l'acte d'accusation dévoilé vendredi par
l'agence de presse étatique Anadolu.
L'ambassadeur Andreï Karlov a été tué de façon spectaculaire le 19
décembre 2016 par un policier turc, en congé ce jour-là, au moment du
vernissage d'une exposition dans le centre-ville de la capitale turque.
Les images du meurtre ont fait le tour du monde.
Le meurtrier, Mevlüt Mert Altintas, qui avait affirmé avoir agi pour
venger Alep, la grande ville du nord de la Syrie alors en passe d'être
entièrement reprise par le régime syrien avec l'appui de Moscou, a été
abattu au cours d'une fusillade avec des policiers.
Mais la Turquie a très vite désigné comme coupable le réseau de
Fethullah Gülen, qualifié de "groupe terroriste" par les autorités
turques.
Selon l'acte d'accusation soumis vendredi au tribunal, ce meurtre était
un acte de "provocation" ayant visé à faire dérailler le réchauffement
des relations entre Ankara et Moscou entamé après une grave crise
provoquée par la destruction d'un bombardier russe par l'aviation
turque en novembre 2015.
Depuis, la Turquie et la Russie ont nettement renforcé leur
coopération, notamment en Syrie où ces deux pays soutiennent pourtant
des camps opposés.
Les 28 suspects sont poursuivis pour "violation de l'ordre
constitutionnel", "appartenance à une organisation terroriste" et
"meurtre avec un objectif terroriste", précise Anadolu.
Le procureur d'Ankara réclame la peine de prison à perpétuité pour
l'ensemble des personnes accusées.
M. Gülen, qui réside depuis une vingtaine d'années aux Etats-Unis, est
un ancien allié du président turc Recep Tayyip Erdogan dont il est
devenu la bête noire.
Le chef de l'Etat turc accuse notamment le prédicateur septuagénaire
d'avoir ourdi la tentative de coup d'Etat de juillet 2016. M. Gülen nie
toute implication.
Un mandat d'arrêt avait déjà été émis en avril contre lui dans le cadre
de l'enquête sur l'assassinat d'Andreï Karlov. (AFP, 23 nov
2018)
Ankara
requests the extradition of 84 members of
the Gülen movement
Mevlut Cavusoglu, Turkish Minister of Foreign Affairs, handed over to
Washington a list of 84 members of the movement of preacher Fethullah
Gülen, whose extradition request is being made by Turkey. The Turkish
president accuses the latter of orchestrating the failed coup of 2016.
Mevlut Cavusoglu, Turkish Minister of Foreign Affairs, handed over to
Washington a list of 84 members of the movement of preacher Fethullah
Gülen, whose extradition request is being made by Turkey. The Turkish
president accuses the latter of orchestrating the failed coup of 2016.
Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu on Tuesday handed over to the
US authorities a list of 84 members of the movement of preacher
Fethullah Gülen, whose extradition Turkey is demanding.
Ankara claims that Washington will hand over this long-time man in the
United States, whom Turkish President Recep Tayyip Erdogan accuses of
orchestrating the failed 2016 coup against him. But so far, his demands
have not succeeded.
The US channel NBC claimed last week that the White House was studying
the legal possibilities of getting Fethullah Gülen out as part of
diplomatic efforts to ease pressure on Saudi Arabia after the Saudi
journalist's murder in Istanbul. Jamal Khashoggi.
On a visit to Washington, the head of Turkish diplomacy said he did not
get "guarantees" after meeting with his US counterpart Mike Pompeo and
with President Trump's national security advisor, John Bolton.
"Opacity of this criminal network"
"But we gave them this list of people we are asking the United States
for extradition to Turkey," he added, adding that it included the names
of 84 people, including Mr. Gülen. "President Trump had asked Erdogan
to send this list," he said. Donald Trump assured Saturday that the
extradition of the preacher, who strongly denies any involvement in the
attempted coup, was "not under study" .
"We are still trying to see what we can do for Turkey," he said,
however, assuring that relations have now been "very good" between the
two countries since Turkish justice freed American pastor Andrew
Brunson which he insisted on returning to the United States.
Mevlut Cavusoglu said he was pleased to see the US federal police
investigating the activities of the Fethullah Gulen movement in the
United States. "The United States is discovering the opacity of this
criminal network," he said, accusing him of "money laundering, tax
evasion, visa fraud and other illegal activities . "
"This is what we asked the United States, start a simple survey and you
will see what network you have to do while welcome to your country," he
added. For his part, Mike Pompeo, while welcoming the "positive
momentum" in relations between the two allied countries since the
release of Pastor Brunson, has again denounced the "unfair detention of
US nationals and local employees" of diplomatic missions of the United
States, "including NASA researcher Serkan Golge" .
(BIA, Nov 20,
2018)
Bras de fer
entre la Turquie et l'Arabie saoudite sur fond de frères musulmans
L’assassinat
du journaliste Jamal Khashoggi a mis une nouvelle fois en valeur les
désaccords profonds entre Ankara et Riyad sur la confrérie des Frères
musulmans, un mouvement panislamique sunnite né en Égypte en 1928.
Selon le
Washington Post, le jeune prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane
(MBS) accuse le journaliste d’avoir été membre des Frères musulmans,
bref d’être un "dangereux islamiste". Le prince l’aurait dit dans une
conversation téléphonique avec le beau-fils du président Trump, Jared
Kushner, et son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, avant
même que l’Arabie saoudite ne reconnaisse l’assassinat.
La famille
de
Jamal Khashoggi dément fermement son appartenance à la confrérie et
souligne que l’éditorialiste du Washington Post lui-même "avait démenti
ces accusations de façon répétitive ces dernières années".
Bien que
Riyad ait financé les Frères musulmans pendant des décennies et que
ceux-ci aient joué un rôle dans la fondation en 1962 de la Ligue
islamique mondiale, d’obédience saoudienne, le tournant a été le
Printemps arabe. L’élection du frèriste Mohamed Morsi à la présidence
de l’Égypte en 2012, la première victoire d’un islamiste à la tête d’un
pays arabe, a sonné l’alarme dans les monarchies pétrolières, craignant
pour leur survie. De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a
toujours vu dans la confrérie de Hassan al-Banna l’occasion de rebattre
les cartes au Moyen-Orient et de démocratiser, sur fond religieux, des
régimes autoritaires.
Deux camps
se
démarquent
Depuis le
coup d’État égyptien de l’ancien maréchal Abdel Fattah al-Sissi, les
camps se démarquent.
Ankara
soutient étroitement le richissime Qatar, où vit en exil l’influent
prédicateur frériste al-Qaradaoui, un critique régulier du salafisme.
Les liens
sont si étroits que l’armée turque a déployé une base militaire
permanente dans ce pays, avec pour objectif notamment de former l’armée
qatarie. L’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, est aussi
venu au secours de l’économie turque, en août dernier, en promettant
d’investir quinze milliards de dollars en Turquie. "Les relations entre
les deux pays sont excellentes dans tous les domaines", a souligné
vendredi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, en
visite à Doha.
De l’autre
côté, on retrouve, autour de l’Arabie saoudite, l’Égypte et les Émirats
arabes unis. "Ces trois pays arabes s’opposent à la politique d’Erdogan
favorable aux Frères musulmans", note Soner Cagaptay, du Washington
Institute of Near East Policy, cité par l’AFP. Avec la Russie, la Syrie
et le Bahrein, ces pays rangent les Frères dans la catégorie des
"groupes terroristes". Le gouvernement conservateur israélien soutient
ce camp-là non seulement parce qu’il voit dans l’Arabie saoudite un
pays capable de freiner l’influence grandissante de l’Iran dans la
région mais aussi de stopper celle des Frères musulmans, dont le
soutien au Hamas dans la bande de Gaza était officiel au moins jusqu’en
2016.
Erdogan et
ses "munitions"
Le
président
turc - dont l’entourage distille jour après jour des éléments
accablants du dossier Khashoggi (le dernier en date étant que le corps
a probablement été dissous dans l’acide)- "est conscient qu’il a des
munitions susceptibles d’affaiblir MBS sur la scène internationale et
il est en train de voir comment il peut maximiser ses gains après cette
énorme bourde saoudienne", note Karim Bitar, de l’Institut des
relations internationales et stratégiques (Iris).
Mais M.
Erdogan prend aussi soin de garder les canaux ouverts avec l’Arabie
saoudite et son allié américain. Pari gagné en ce qui concerne les
États-Unis, son allié dans l’Otan : la Turquie figure selon Ankara
parmi les huit pays qui ont obtenu une dérogation pour l’importation du
pétrole iranien, les sanctions américaines étant rétablies ce lundi
après la dénonciation par le président Trump de l’accord sur le
nucléaire. (La
Libre Belgique, 3 novembre 2018)
Erdogan
utilise le meurtre pour apparaître comme
le
leader du monde musulman
Le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à
Istanbul risque de rebattre les cartes au Proche-Orient en y renforçant
l'influence de la Turquie aux dépens de l'Arabie saoudite au moment où
les deux pays se disputent le leadership du monde musulman, estiment
des analystes.
C'est en tout cas l'objectif que semble rechercher le président turc
Recep Tayyip Erdogan, principal soutien dans le monde arabe des Frères
musulmans, bêtes noires de l'Arabie saoudite et ses alliés notamment
les Emirats arabes unis et l'Egypte.
Si la réputation de Ryad a déjà été ternie avec le meurtre de Khashoggi
par un commando saoudien le 2 octobre, c'est l'éventuelle implication
du prince héritier Mohammed ben Salmane, dit MBS, qui pourrait
durablement plomber l'influence du royaume.
Car une telle implication, estiment des analystes, donnerait à M.
Erdogan un levier de pression sur un MBS affaibli et pourrait même
conduire à l'éviction du prince héritier par la famille royale, même si
ce scenario paraît peu probable.
"Le meurtre de Khashoggi a offert à Erdogan une occasion en or pour
mettre la pression sur l'Arabie saoudite et faire apparaître la Turquie
comme le nouveau leader du monde musulman", estime Lina Khatib,
responsable du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Chatham
House.
"La crise Khashoggi comporte un important enjeu géopolitique pour la
Turquie, qui semble mener l'affaire d'une main de maître. Mais la
Turquie seule ne peut pas pousser pour le départ de MBS. Sur ce point
la balle est dans le camp américain", ajoute-t-elle.
- "Occasion" pour Erdogan -
Pour M. Erdogan, remettre à flot les Frères musulmans que le camp
saoudien cherche à marginaliser dans le monde arabe -- notamment en
Egypte où ils ont été évincés du pouvoir et réprimés dans le sang en
2013 par l'actuel président Abdel Fattah al-Sissi -- figure au coeur de
cet enjeu "géopolitique".
Le dirigeant turc devrait aussi tenter d'arracher des concessions à
l'Arabie sur le Qatar, richissime émirat qui entretient des relations
privilégiées avec la Turquie mais auquel Ryad et ses alliés imposent un
blocus depuis juin 2017.
"Je pense qu'Erdogan voit une occasion de braver la triple entente au
Proche-Orient composée de l'Arabie de MBS, des Emirats de MBZ (Mohammed
ben Zayed) et de l'Egypte de Sissi", résume Soner Cagaptay, du
Washington Institute of Near East Policy. "Ces trois pays arabes
s'opposent à la politique d'Erdogan favorable aux Frères musulmans".
Sinan Ulgen, président du Center for Economics and Foreign Policy
(Edam) à Istanbul, juge qu'un "affaiblissement de MBS constitue une
victoire pour Erdogan, vu le positionnement de la Turquie sur le Qatar
et les Frères musulmans".
"Mais il faut voir si Ankara va pouvoir transformer la conjoncture
actuelle en un avantage pérenne qui renforcerait son influence
régionale au détriment de l'Arabie saoudite", ajoute-t-il.
Nicolas Heras du Center for New American Security, voit l'affaire
Khashoggi comme "le dernier chapitre en date dans la concurrence que se
livrent la Turquie et l'Arabie pour assumer le leadership du monde
musulman".
- "Remettre MBS à sa place" -
"Erdogan de toute évidence pense qu'il peut se servir de l'affaire
Khashoggi pour remettre Mohammed ben Salmane, et avec lui l'Arabie
saoudite, à leur place", ajoute-il.
En se gardant de l'incriminer directement, M. Erdogan cherche à
maintenir le prince héritier saoudien sous pression, selon Karim Bitar,
de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris).
"Erdogan est conscient qu'il a des munitions susceptibles d'affaiblir
MBS sur la scène internationale et il est en train de voir comment il
peut maximiser ses gains après cette énorme bourde saoudienne", note-il.
Si les Frères musulmans sont un enjeu pour M. Erdogan, les Occidentaux,
notamment Washington, s'en méfient et devraient orienter d'éventuelles
pressions sur MBS vers l'arrêt de la guerre au Yémen et la levée du
blocus du Qatar, selon les experts.
"Je m'attends à ce que le blocus du Qatar prenne fin dans un avenir
proche et que les Saoudiens trouvent moyen de soutenir les efforts de
l'ONU concernant le Yémen", estime Steven Cook, du thinktank américain
Council on Foreign relations.
M. Bitar note aussi que l'administration américaine compte sur le
soutien de MBS à son plan de paix attendu sur le conflit
israélo-palestinien et pour endiguer l'Iran.
Washington pourrait ainsi, selon lui, pousser MBS "vers un
rapprochement avec Israël et à maintenir une ligne dure envers l'Iran".
(AFP, 2
nov 2018)
Socio-économique
/ Socio-economic
La Turquie empêche une marche
contre les violences envers les femmes
La police turque a fait usage de gaz lacrymogène dimanche pour empêcher
une marche non autorisée à Istanbul à l'occasion de la Journée
internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes,
ont constaté des correspondants de l'AFP.
Après plusieurs sommations, des policiers en tenue anti-émeute ont
repoussé à l'aide de gaz lacrymogène et de boucliers environ un millier
de personnes, en majorité des femmes, qui s'étaient rassemblées pour
défiler sur l'avenue Istiklal, l'une des artères les plus fréquentées
d'Istanbul.
"Nous ne nous tairons pas, nous n'avons pas peur, nous n'obéirons pas",
ont scandé les manifestants, brandissant des pancartes sur lesquelles
on pouvait lire "contre les violences faites aux femmes", "nous
défendons la vie" ou encore "unies, les femmes sont fortes".
Après un face-à-face tendu avec la police qui a duré plus d'une heure
et demie, les protestataires ont scandé leurs slogans dans des ruelles
avant de se disperser.
La police a également empêché un autre rassemblement non autorisé à
Istanbul, sur la rive asiatique de la ville. Les autorités n'autorisent
les rassemblements qu'au compte-gouttes depuis de grandes
manifestations antigouvernementales en 2013.
"Etre femme en Turquie, c'est subir des violences de la part des hommes
dans tous les domaines de la vie, que ce soit au travail ou à la
maison", déclare à l'AFP Yasemin Esmer, venue défiler.
"Nous sommes ici pour crier notre sentiment de révolte, nous disons que
nous sommes fortes en étant unies", témoigne une étudiante, expliquant
être venue pour "défendre notre vie et notre façon de vivre".
Les violences envers les femmes sont un sujet récurrent en Turquie,
avec plusieurs centaines de féminicides chaque année. La plateforme
Stop aux féminicides en a recensé 409 en 2017, contre 328 l'année
précédente.
Même si le président Recep Tayyip Erdogan condamne régulièrement les
violences envers les femmes, des associations accusent le gouvernement
islamo-conservateur de ne pas prendre suffisamment de mesures, voire
d'entretenir un climat d'impunité.
La présidence turque a lancé cette semaine une campagne de
sensibilisation avec un slogan élémentaire : "La violence conjugale n'a
ni excuse, ni pardon". (AFP, 25 nov
2018)
On
Universal Children’s Day, 893 Thousand
Children Work in Turkey
It is the Universal Children's Day today (November 20). The legal
rights of children are violated and they live below the necessary
standards of living in Turkey as well as across the world.
Children's rights refer to all inherent rights of the child including
those of education, health, housing and the right of protection from
physical, psychological and sexual exploitation. These rights are
guaranteed by the United Nations (UN) Convention on the Rights of the
Child.
Though the Convention on the Rights of the Child grants and guarantees
these rights regardless of the identities, genders, religions or social
statuses of the child, the violation of children's rights is quite
prevalent in Turkey, which is also confirmed by official statistics.
According to the statistics shared by the Turkish Statistical
Institute, 393 thousand children in Turkey go to work instead of going
to school.
The same statistics also show that 44 percent of the 893 thousand
children, who engage in economic activities, work in a seasonal
agricultural job. Half of these 393 thousand children do not go to
school and work for more than 40 hours a day. The rights of education,
healthcare and protection from economic exploitation of these children
are being violated.
Gender and education
A report released by the UNICEF has also demonstrated that though
gender equality has been almost fully achieved in primary education in
Turkey, it is not the case for the further levels of education.
While the rate of girl children at the ages of 15-19, who are not
students or workers, is 28.2 percent, this rate is 16.5 percent for boy
children in Turkey. The rate of girls under the age of 15 subjected to
sexual abuse is 9 percent.
According to the Turkey Population and Health Research, 15 percent of
the women between the ages of 20 and 24 have still been stating that
they got married before they turned 18.
1.7 million Syrian refugee children
3.9 million refugees, a majority of whom are from Syria, have been
living in Turkey. 1.7 million of these refugees are children.
While 616 thousand children have been registered in a school in Turkey
in 2018, almost 430 thousand children still do not go to school.
Children constitute 28.3 percent of Turkey's population
According to the statistics shared by the TurkStat, children
constituted 28.3 percent of Turkey's population in 2017, which accounts
for 22 million 883 thousand 288 children.
The statistics of the Ministry of National Education show that the net
schooling rate in primary education in Turkey was 91.2 percent in
2016-2017.
(BIA, Nov 20,
2018)
Erdogan
et Poutine inaugurent un tronçon du gazoduc
TurkStream
Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont
célébré lundi en Turquie le franchissement d'une étape-clé dans la
construction d'un important gazoduc qui relie leurs deux pays via la
mer Noire et illustre le rapprochement entre Ankara et Moscou.
Au cours d'une cérémonie en grande pompe à Istanbul, les deux
dirigeants ont assisté via une retransmission vidéo à la pose du
dernier tube formant le tronçon sous-marin long de 930 km de ce gazoduc
appelé "TurkStream" ou parfois "Turkish Stream", selon une
correspondante de l'AFP.
"Le TurkStream sera très bénéfique pour notre pays et notre nation,
mais aussi pour nos voisins et la région", s'est félicité M. Erdogan.
"Nous entrons dans la dernière phase de ce projet historique".
Formé de deux conduites parallèles, le gazoduc devrait permettre
d'acheminer chaque année quelque 31,1 milliards de mètres cubes de gaz
pompé en Russie. Il ne reste désormais plus que la partie terrestre
située en Turquie à construire avant l'ouverture des vannes prévue pour
fin 2019.
Ces infrastructures, dont la construction a débuté en 2017, permettront
à la Russie d'exporter son gaz vers la Turquie, mais aussi vers
l'Europe en contournant l'Ukraine en proie à l'instabilité.
Le TurkStream "va transformer la Turquie en un important hub"
énergétique, a déclaré M. Poutine au cours de la cérémonie à Istanbul,
ajoutant que le gazoduc deviendrait l'un des symboles du "renforcement
du partenariat" entre Ankara et Moscou.
La partie sous-marine, qui s'étire à une profondeur d'environ deux
kilomètres, relie les villes russe d'Anapa et turque de Kiyiköy. Ce
tronçon du gazoduc a été posé à l'aide du Pioneering Spirit, l'un des
plus grands navires de construction du monde, long comme six terrains
de football.
Ce projet s'inscrit dans le cadre du rapprochement entre la Turquie et
la Russie après une grave crise diplomatique en 2015 déclenchée par la
destruction d'un avion russe par l'armée turque au-dessus de la
frontière syrienne.
Les deux pays coopèrent désormais étroitement sur le dossier syrien,
mais aussi dans le domaine de l'énergie, avec la construction par la
Russie de la première centrale nucléaire en Turquie, ainsi que dans le
secteur de l'armement. (AFP, 19 nov
2018)
Turkey
as the Country with
Highest Inflation Rate in Europe
The Turkish Statistical Institute (TurkStat) has announced the annual
consumer inflation rate in October 2018 as 25.24 percent. In addition
to the significant depreciation of the Turkish Lira vis-a-vis other
currencies, Turkey has also had the highest inflation rate of the last
15 years.
Turkey is one of the 10 countries of the world with the highest
inflation rate. As for its ranking among the countries in Europe,
Turkey ranks the first in terms of inflation rates with 25.24 percent.
Turkey has been followed by Ukraine with 8.90 percent and Romania with
5 percent. Romania is also the country with the highest inflation rate
among the European Union (EU) countries.
The inflation rate in Estonia has been measured as 4.40 percent and in
Hungary as 3.80 percent, which render them the countries with the
second and third highest inflation rates in the EU.
As for the United Kingdom, which is classified as a developed country
and one of the biggest economies of the world, but whose economy as
well as consumer prices have been negatively affected by the Brexit, it
is the country with the seventeenth highest inflation rate in Europe.
The European countries with the lowest rates of inflation are Denmark
and Ireland. In both countries, inflation rates are under the level of
zero. While this figure is 0.60 percent in Denmark, it is 0.90 percent
in Ireland. The inflation rates in Liechtenstein and Portugal are also
both 1 percent.
What is inflation, why does it increase?
Inflation can be defined as a sustained or continuous increase in the
price levels of goods and services in the economy of a country over a
period of time. An increasing rate of inflation implies that the
purchasing power of money has also been on the decrease.
The most common reason of an increasing inflation is a disturbed
equilibrium of supply and demand. In Turkey, the reason of the
increasing inflation is being stated as bad economic policies and
resulting absence of domestic production and extreme fluctuation in the
foreign exchange rates.
The level of inflation is determined based on the result of the
consumer and producer prices indexes.
(BIA, 9 November 2018)
Erdogan
inaugure à Istanbul le
futur "plus grand aéroport du monde"
Le président Recep Tayyip Erdogan a inauguré en grande pompe lundi à
Istanbul un nouvel aéroport destiné à devenir "le plus grand du monde"
et une vitrine des méga-projets d'infrastructures qui ont transformé la
Turquie depuis son arrivée au pouvoir.
"Ce nouvel aéroport fera la fierté de notre pays et sera un modèle pour
le monde", a déclaré M. Erdogan lors d'une cérémonie officielle, avant
de révéler le nom du nouvel édifice: "Istanbul".
"Istanbul n'est pas seulement la plus grande ville de notre pays, c'est
aussi sa plus grande marque(...). C'est pour cette raison que nous
avons donné le nom d'Istanbul à ce grand ouvrage", a indiqué M. Erdogan.
Des dirigeants des pays des Balkans et d'Asie centrale, ainsi que
l'émir de Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani ou encore le
controversé président du Soudan Omar el-Béchir, recherché pour génocide
par la Cour pénale internationale, étaient présents à la cérémonie.
M. Erdogan a suivi de près la construction de cet aéroport sur la rive
européenne d'Istanbul, près de la mer Noire, qui a été marquée par des
retards et par une grève d'ouvriers demandant l'amélioration de leurs
conditions de travail.
Ce projet s'inscrit dans la volonté du président turc de faire de
l'ex-capitale de l'Empire ottoman un carrefour mondial entre trois
continents, l'Europe, l'Asie et l'Afrique.
Mais l'inauguration lundi de cette infrastructure qui doit remplacer
l'aéroport international Atatürk est avant tout symbolique et coïncide
avec le 95e anniversaire de la République turque.
La construction, qui s'est faite à marche forcée, a en effet pris du
retard et ce nouvel aéroport ne tournera à plein régime qu'à partir du
29 décembre. Jusqu'à cette date, seulement cinq vols quotidiens y
seront assurés, les autres seront desservis par l'aéroport Atatürk.
- Polémiques -
Avec une capacité initiale de 90 millions de passagers par an, le
nouvel aéroport intégrera le top 5 au niveau mondial.
Mais son opérateur, l'IGA, ne compte pas s'arrêter là et vise, d'ici
2028, à atteindre une capacité de 200 millions de passagers par an,
soit près du double de l'aéroport américain d'Atlanta, qui occupe
actuellement la première place.
"Plus de 80 Tours Eiffel pourraient être bâties avec les 640.000 tonnes
d'acier utilisées pour sa construction", s'est rengorgé le président
Erdogan, qui a précisé qu'une partie de l'aéroport Atatürk resterait en
service, sous son nom actuel, notamment pour des meetings aériens, et
que le reste serait transformé en parc national.
Lorsque les quatre phases de construction et d'expansion seront
terminées, le nouvel aéroport "Istanbul' comptera six pistes et deux
terminaux répartis sur un gigantesque site de 76 kilomètres carrés,
selon l'IGA.
L'édifice, d'une valeur de 10,5 milliards d'euros, présente un visage
futuriste avec de nombreuses ouvertures vitrées, des lignes courbes et
des équipements dernier cri.
Un défi de taille sera le transfert des équipements de l'aéroport
Atatürk au nouveau site lors d'une opération délicate fin décembre qui
durera 45 heures.
Turkish Airlines, fleuron de l'économie turque, qui assurera mercredi
le premier vol commercial du nouvel aéroport à destination d'Ankara,
compte tirer parti des dimensions du nouvel aéroport pour élargir son
offre.
"L'an prochain, nous allons ajouter 40 appareils à notre flotte. D'ici
2023, nous transporterons 120 millions de passagers par an", explique
un cadre de la compagnie ayant requis l'anonymat.
Cet aéroport fait partie, avec le troisième pont sur le Bosphore et le
tunnel sous ce même détroit inaugurés en 2016, des grands projets
d'infrastructures ardemment défendus par M. Erdogan, qui veut
transformer la Turquie à temps pour le centenaire de la République, en
2023.
"Cet ouvrage va marquer l'histoire", a assuré M. Erdogan dans son
discours lundi.
Mais à quel prix ? La construction de l'aéroport a en effet été
accompagnée de polémiques, concernant notamment son impact sur
l'environnement.
Le mois dernier, c'est la situation des quelque 34.000 ouvriers
travaillant d'arrache-pied pour tenir les délais qui a suscité des
critiques.
Plusieurs centaines d'entre eux ont été arrêtés après avoir manifesté
pour demander l'amélioration de leurs conditions et dénoncer des
retards dans le versement des salaires. La plupart ont été relâchés,
mais une vingtaine sont encore écroués.
D'après l'IGA, 30 ouvriers sont morts sur le chantier depuis le début
des travaux. Un chiffre largement sous-estimé selon des syndicats. (AFP, 29 oct
2018)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
GB: rejet de la demande d'extradition
d'un homme d'affaires turc
Un tribunal londonien a rejeté mercredi la demande d'extradition
d'Ankara visant un chef d'entreprise turc, Akin Ipek, recherché pour
ses liens présumés avec le putsch manqué de 2016.
Le juge du tribunal de Westminster a estimé que la décision de
poursuivre M. Ipek avait "une motivation politique" et qu'il risquait
"des mauvais traitements" à son retour "en raison de ses opinions
politiques présumées".
Il a en outre relevé que les récent événements en Turquie "ne rassurent
pas la cour quant au respect de l'Etat de droit", cité dans un
communiqué des avocats de M. Ipek.
Sur Twitter, le ministre turc de la Justice, Abdulhamit Gül, a qualifié
cette décision d'"inacceptable".
"La demande d'extradition émanant de la Turquie est une obligation en
vertu de la loi et des accords internationaux", a-t-il ajouté, estimant
qu'une extradition par le Royaume-Uni serait un signe d'"amitié" et
d'"alliance".
Cette critique constitue un rare épisode de discorde publique entre
Ankara et Londres, dont les relations se sont renforcées ces dernières
années, au contraire de celles avec d'autres pays de l'UE.
Akin Ipek avait été arrêté en mai au Royaume-Uni à la demande des
autorités turques. Selon l'agence étatique turque Anadolu, cet ancien
dirigeant de la holding Koza-Ipek avait fui Ankara le 30 août 2015 à
bord d'un jet privé pour l'Angleterre, et n'est plus revenu en Turquie
depuis.
Il est soupçonné par la Turquie d'être un proche de l'ennemi juré du
président Recep Tayyip Erdogan, l'imam Fethullah Gülen, qui dirige
depuis les Etats-Unis un influent réseau d'ONG, médias et entreprises
qualifié par les autorités turques d'"organisation terroriste".
Ankara impute à Fethullah Gülen le putsch manqué de juillet 2016, ce
qu'il nie, et accuse Akin Ipek d'avoir financé des entreprises qui lui
seraient liées. Ce putch raté avait entraîné des dizaines de milliers
d'arrestations en Turquie.
Dans un communiqué, Akin Ipek s'est dit "très reconnaissant" envers la
justice britannique, dénonçant "une campagne de harcèlement et
d'intimidation" du gouvernement turc envers lui ces trois dernières
années.
"Il y a des milliers d'autres hommes d'affaires, juges, fonctionnaires
et journalistes qui sont incapables de se défendre en raison de
l'effondrement de la démocratie et de l'Etat de droit en Turquie",
a-t-il poursuivi, appelant à "la fin des violations des droits de
l'Homme" et prévenant qu'il ferait "son possible pour parler au nom de
ceux qui n'ont pas le droit à la parole en Turquie".
En octobre 2015, la justice turque avait décidé de mettre sous tutelle
la holding d'Akin Ipek, propriétaire de deux quotidiens et de deux
chaînes de télévision.
Un procureur d'Ankara avait accusé la holding de "financer", "recruter"
et "faire de la propagande" pour le compte de Fethullah Gülen.
Les demandes d'extradition de deux autres Turcs ont également été
rejetées.
(AFP,
28 nov
2018)
L'UE
espère que l'opposant kurde Demirtas sera
"bientôt" libéré
L'Union européenne a dit espérer jeudi qu'un des principaux opposants
au président turc Recep Tayyip Erdogan, le Kurde Selahattin Demirtas,
serait "bientôt" remis en liberté après plus de deux ans
d'incarcération.
"Nous espérons qu'il sera bientôt libéré", a déclaré la cheffe de la
diplomatie européenne Federica Mogherini lors d'une conférence de
presse à Ankara avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt
Cavusoglu et le Commissaire européen à l'élargissement Johannes Hahn.
Ces propos surviennent alors que la Cour européenne des droits de
l'homme (CEDH) a sommé cette semaine la Turquie de mettre fin à la
détention provisoire de M. Demirtas, incarcéré depuis plus de deux ans.
Cependant, le président turc Erdogan a balayé la décision de la CEDH en
estimant qu'elle n'était pas contraignante pour Ankara.
Tout en soulignant l'importance pour l'Europe du partenariat
"stratégique" avec Ankara, Mme Mogherini a également fait part de sa
préoccupation au sujet de l'interpellation la semaine dernière
d'intellectuels liés à l'homme d'affaires Osman Kavala, écroué depuis
plus d'un an en Turquie.
"La Turquie serait plus forte avec une société unie, des médias libres
et un dialogue constant et ouvert entre la société civile et les
dirigeants", a souligné la cheffe de la diplomatie européenne.
"Nous avons exprimé nos profondes préoccupations au sujet de
l'arrestation, y compris récemment, de plusieurs universitaires de
renom et de représentants de la société civile", a-t-elle ajouté.
La visite à Ankara de Mme Mogherini et de M. Hahn survient alors que le
processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne est au point
mort.
Les relations se sont fortement tendues dans la foulée de la tentative
de coup d'Etat visant M. Erdogan en juillet 2016, l'UE critiquant les
purges de grande ampleur lancées par les autorités turques qui ont
également visé des opposants et des médias critiques.
Cavusoglu:
"L'UE dépasse les bornes en demandant la libération d'un opposant
kurde"
La Turquie a estimé vendredi que l'Union européenne avait "un peu
dépassé les bornes" en appelant à la libération d'un opposant kurde du
président Recep Tayyip Erdogan écroué depuis plus de deux ans.
Lors d'une conférence de presse jeudi à Ankara avec le ministre turc
des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, la cheffe de la diplomatie
européenne Federica Mogherini a dit espérer que Selahattin Demirtas, un
des principaux rivaux de M. Erdogan, serait "bientôt" libéré.
Mme Mogherini "a un peu dépassé les bornes. Je le lui ai dit pendant
notre entretien", a déclaré M. Cavusoglu lors d'un entretien à la
chaîne CNN-Türk. (AFP, 23 nov
2018)
L'aide de l'UE pour les réfugiés en Turquie difficile à
suivre
Les fonds européens ont permis d'aider les réfugiés en Turquie mais le
refus d'Ankara de communiquer la liste des bénéficiaires crée un doute
sur la bonne utilisation de cette aide, estime la Cour des comptes
européenne dans un rapport publié mardi.
La Cour s'est intéressée à une aide initiale d'1,1 milliard d'euros
destinée à près de 4 millions de réfugiés en Turquie, essentiellement
des Syriens, au terme d'un accord de 2016 qui avait pour objectif de
réduire les arrivées dans l'UE.
"Nous pouvons constater que l'argent va aux réfugiés mais nous ne
pouvons pas être complètement certains que tout l'argent leur arrive
bien. Il y a un doute", a déclaré à la presse à Bruxelles un membre de
la Cour, Bettina Jacobsen.
La Cour a regretté de n'avoir pas pu suivre les bénéficiaires de l'aide
entre leur enregistrement et le paiement effectif, Ankara refusant de
donner les noms des bénéficiaires et le type d'aide reçue au nom de la
protection des données.
Selon la responsable qui travaille depuis plus de trois ans pour la
Cour c'est la première fois que l'institution se heurte à un tel refus.
Elle a toutefois précisé que les agences de l'ONU et d'autres
organismes impliqués dans les projets liés à cette aide avaient pu
"atténuer ce risque" en mettant en place des contrôles internes.
Dans ses recommandations, la Cour a demandé à la Commission européenne,
l'exécutif des 28, de faire pression sur Ankara pour que les données
des bénéficiaires soient disponibles pour la prochaine tranche d'aide
(trois milliards d'euros sur fin 2018 et 2019).
"Dans un contexte difficile, les projets humanitaires ont aidé les
réfugiés à subvenir à leur besoins fondamentaux, mais l'utilisation des
ressources n'a pas toujours été optimale", écrit la Cour dans son
rapport.
Elle fait également état de divergences entre la Commission et les
autorités turques sur la conduite de projets d'aide concernant
l'alimentation en eau et la gestion des eaux usées et des déchets. La
plus grande partie de ces réfugiés ont quitté les camps pour vivre en
ville.
La Cour estime que "l'efficience" de projets humanitaires peut être
améliorée, critiquant notamment le fait que lors de l'examen de ces
derniers, "la Commission n'a pas vérifié de façon cohérente et
exhaustive si les coûts inscrits au budget étaient raisonnables".
(AFP, 12 nov
2018)
65 personnalités signent la tribune du CCAF contre la
présence
d’Erdogan
Le Journal
Le
Monde a publié dans son édition de jeudi une tribune lancée par le CCAF
et intitulée : Erdogan à la commémoration du 11 novembre : ce qu’il
faut avoir le courage de lui dire.
Ce texte
signé par 65 personnalités, dénonce la présence du président de la
Turquie à cette commémoration, dont elles estiment qu’elle risque de
dénaturer le sens. Elles fustigent en particulier « l’odieux
négationnisme d’Etat de la Turquie à l’égard du génocide arménien ».
« Ce chef d’Etat n’a semble-t-il tiré de ce génocide qu’un seul
enseignement : le fait que le crime peut s’avérer payant »,
indique la pétition qui demande « à Emmanuel Macron de faire
montre de la clarté clarté nécessaire envers son « invité », afin
que sa présence ne puisse en aucun cas être interprétée comme une
caution apportée à ses méthodes, à sa gouvernance, à son régime, et à
ses manifestations de violence qui n’ont pas leur place dans le message
que se doit de porter le centième anniversaire de l’Armistice ».
Avec Par ordre
Alphabétique :
Benjamin
Abtan, président de l’Egam (European Grassroots antiraciste Movement),
Nicolas Aznavour, Cengiz Aktar professeur à l’Université d’Athènes,
Stephane Audouin-Rouzeau, historien, Daniel Auguste, président du
comité de soutien aux Chrétiens d’Irak, Claude Barouch, président de
l’Union des patrons et professionnels juifs de France, Anette Becker,
historienne, Marine Brenier, députée, Vedat Bingol, coprésident du
CDK-F (Conseil démocratique du Kurdistan en France), Jean-Claude
Bouchet, députés, Valérie Boyer, député, Hamit Bozarslan, historien,
Pascal Bruckner, philosophe, Luc Carvounas, député, Gérard Chaliand,
statégiste, Youri Djorkaeff, footballeur, Fevziyé Erdemirci,
coprésident du CDK-F (Conseil démocratique du Kurdistan en France),
Michel Forissier, sénateur, Costa Gavras, cinéaste, Sacha Ghozlan,
Président de l’UEJF, Bruno Gilles sénateur des bouches du Rhône, Robert
Guédiguian, cinéaste, Stéphane Hasbanian, avocat, Ahmet Insel,
économiste, éditeur et politologue, Laurent Joly, historien, Jacques
Julliard, écrivain, Patrick Karam, président de la Chrédo (Chrétiens
d’orient en danger), Arno Klarsfeld, Conseiller d’Etat, Beate
Klarsfeld, présidente de la Beate Klasfeld foundation, Serge Klarsfeld,
président de l’Association des Fils et filles de déportés juifs de
France, Georges Képénékian, ex-maire de Lyon, Raymond Kévorkian,
historien, Mohamed Laqhila, député, Daniel Leconte producteur cinéma,
Mathieu Madenian, humoriste, André Manoukian, musicien, Alain Milon,
sénateur, Jacky Mamou, président d’Urgence Darfour, Evagoras
Mavrommatis, président de la communauté chypriote de France, Claire
Mouradian, historienne, Renaud Muselier, député européen et président
de la région PACA, Kendal Nezan, président de l’institut kurde de
France, Richard Odier, président du Centre Simon Wiesenthal, Nicolas
Offenstadt, historien, Erol Ozkoray écrivain, Mourad Papazian,
coprésident du CCAF, Seta Papazian (présidence du Collectif Van),
Michaël Prazan, cinéaste, Audrey Pulvar, présidente de la Fondation
pour la nature et l’homme, François Pupponi, député, Rudy Reichstadt,
Directeur de l’Observatoire du conspirationnisme, Pierre Rigoulot,
historien, Simone Rodan, politoloque, Henry Rousso, historien, Bernard
Schalsha, rédacteur à la Règle du jeu, Dominique Sopo président de SOS
racisme, Mario Stasi, Président de la Licra, Guy Tessier, député, Séta
Théodoridis, présidente de la communauté hellénique de France, Yves
Ternon, historien, Ara Toranian, coprésident du CCAF, Valérie Toranian,
directrice de la Revue des 2 Mondes, Charles Villeneuve, journaliste,
Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille Provence et du
conseil départemental des Bouches-du-Rhone, Joyce de Wangen-Blau,
professeur émérite des Universités. (Le
Monde, 8 nov 2018)
Treize interpellations à Strasbourg en marge d'une
manifestation
pro-kurde
Treize personnes ont été interpellées et sept gendarmes légèrement
blessés mardi à Strasbourg, en marge d'une manifestation pro-kurde lors
d'échauffourées entre militants et forces de l'ordre près des
institutions européennes, a-t-on appris de sources concordantes.
Les heurts ont débuté vers 13H15 "lorsque des manifestants ont tenté de
forcer un barrage de gendarmes mobiles pour se diriger vers la Cour
européenne des droits de l'Homme (CEDH)", a indiqué à l'AFP la
préfecture du Bas-Rhin.
Un peu plus tôt, douze militants avaient réussi à pénétrer par
effraction dans la CEDH, située à quelques centaines de mètres du
Conseil de l'Europe, avant d'être interpellés, a précisé à l'AFP une
source policière.
Rassemblée devant le Conseil de l'Europe pour protester contre les
conditions de détention du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), Abdullah Öcalan, une foule d'un millier de militants pro-kurdes
s'est dirigée vers la CEDH.
Bloqués en chemin par un barrage de gendarmes mobiles, les
manifestants, venus de France, d'Allemagne, de Suisse et des Pays-Bas,
"ont commencé à prendre à partie les forces de l'ordre", donnant des
coups et jetant des projectiles, selon la source policière.
"Les gendarmes ont répliqué à l'aide de gaz lacrymogène pour repousser
les manifestants hostiles", a-t-on ajouté de même source.
Les treize personnes interpellées ont été placées en garde à vue pour
"attroupement armé", "dégradation de biens publics en réunion" et
"rébellion en réunion".
Des manifestations pro-kurdes ont lieu régulièrement à Strasbourg,
ville du Conseil de l'Europe et de la Cour européenne des droits de
l'Homme, depuis l'arrestation en 1999 d'Abdullah Öcalan. Le chef de la
rébellion kurde du PKK est détenu sur l'île-prison d'Imrali, située au
large d'Istanbul.
En février, 11.000 personnes avaient défilé dans le calme dans les rues
de Strasbourg pour réclamer sa libération. (AFP, 6 nov
2018)
Turquie-USA-OTAN
/
Turkey-USA-NATO
Ankara renomme la rue de la nouvelle ambassade
américaine "rue Malcolm X"
La Turquie a renommé jeudi la rue dans laquelle sera située la nouvelle
ambassade américaine d'après le militant des droits civiques Malcolm X,
a constaté un correspondant de l'AFP.
La nouvelle ambassade, dont les travaux doivent s'achever en 2020,
était jusqu'à présent située sur la "rue 1478".
Les panneaux portant le nouveau nom ont été installés jeudi matin,
suivant une décision du conseil municipal datant du mois dernier.
Malcolm X, un militant musulman noir américain qui fut assassiné en
1965, a été l'un des plus fervents défenseurs des droits civiques des
Noirs américains.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait promis aux filles de
Malcolm X que son nom "perdurerait" dans la capitale turque.
Les autorités turques ont eu plusieurs fois recours ces derniers mois à
la "diplomatie de la rue", renommant notamment en février l'artère
longeant l'actuelle ambassade américaine du nom de l'offensive
militaire turque dans le nord de la Syrie contre une milice kurde
soutenue par Washington.
Cette offensive, baptisée "Rameau d'olivier", avait provoqué un regain
de tensions entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l'Otan.
(AFP, 28 nov
2018)
Ankara
peste contre des postes
d'observation américains
La Turquie a vivement critiqué samedi la mise en place par les
Etats-Unis de postes d'observation dans le nord de la Syrie visant à
empêcher toute altercation entre l'armée turque et des combattants
kurdes soutenus par Washington.
"Je suis d'avis que ces mesures vont compliquer davantage une situation
déjà très compliquée", a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi
Akar, selon des propos rapportés par l'agence de presse étatique
Anadolu.
"Nous avons fait part de notre malaise à nos homologues américains à
plusieurs reprises", a indiqué M. Akar, ajoutant qu'il s'était
récemment entretenu à ce sujet avec le chef d'état-major américain Joe
Dunford.
Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a annoncé mercredi que
l'armée américaine était en train d'installer des "tours d'observation"
dans plusieurs zones dans le nord de la Syrie, le long de la frontière
avec la Turquie.
Cette mesure vise à rassurer la milice kurde des Unités de protection
du peuple (YPG), qu'Ankara considère comme un groupe "terroriste", mais
qui est le fer de lance au sol de la coalition internationale luttant
contre le groupe Etat islamique (EI).
Les YPG sont l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS),
une coalition arabo-kurde qui combat les jihadistes de l'EI avec
l'appui des Etats-Unis.
L'armée turque, qui menace de passer à l'offensive contre les YPG, a
effectué ces dernières semaines des bombardements sporadiques contre
des positions du groupe kurde.
A la suite des bombardements turcs sur les positions des YPG, les FDS
avaient annoncé le 11 novembre la suspension de leurs opérations contre
l'EI, suscitant l'embarras de Washington.
Le soutien américain aux combattants kurdes est un sujet récurrent de
tension entre Ankara et Washington, deux alliés au sein de l'Otan aux
relations volatiles depuis deux ans.
Appelant une nouvelle fois les Etats-Unis à ne plus soutenir les YPG,
le ministre turc de la Défense a assuré que les tours d'observation
américaines ne seraient d'"aucune utilité".
La Turquie "n'hésitera pas à prendre les mesures qui s'imposent de
l'autre côté de ses frontières pour faire face aux risques et aux
menaces qui pourraient voir le jour", a déclaré M. Akar. (AFP, 24 nov
2018)
Trump réaffirme l'alliance avec
Ryad même si le prince était derrière
le meurtre
Le prince héritier saoudien était peut-être bien au courant du meurtre
du journaliste Jamal Khashoggi, mais cela ne remettra pas en cause la
relation "inébranlable" entre Washington et Ryad: pressé de hausser le
ton, Donald Trump a préféré mardi préserver une alliance qu'il juge
stratégique.
Selon plusieurs médias américains, dont le Washington Post, dans lequel
écrivait le journaliste saoudien critique du royaume, la CIA n'a plus
de doutes sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane, dit "MBS", le
puissant prince héritier d'Arabie saoudite.
Donald Trump a pourtant assuré mardi que l'agence américaine de
renseignement extérieur n'avait "rien trouvé d'absolument certain".
Il n'a donc pas tranché la question cruciale des commanditaires. "Il se
pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet
évènement tragique --peut-être, peut-être pas!", a-t-il dit dans un
communiqué.
"Nous ne connaîtrons peut-être jamais tous les faits entourant le
meurtre de Jamal Khashoggi", un "crime épouvantable que notre pays ne
pardonne pas", a-t-il ajouté.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a pour sa
part affirmé que les commanditaires devaient "rendre des comptes".
"C'est notre objectif", même s'il reste "des questions sans réponse",
a-t-il relevé, en visite à Washington.
Jamal Khashoggi, qui vivait aux Etats-Unis, a été tué le 2 octobre au
consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, où il était allé faire des
démarches pour son futur mariage avec une jeune femme turque.
Ce meurtre a terni l'image du royaume saoudien et de Mohammed ben
Salmane, dont la plupart des observateurs estiment qu'il ne pouvait pas
ignorer l'opération.
Donald Trump a souligné les dénégations de l'intéressé et de son père,
le roi Salmane,
rappelant que le journaliste était accusé par Ryad d'être un "ennemi de
l'Etat" et "un membre des Frères musulmans".
"Dans tous les cas, notre relation concerne le royaume d'Arabie
saoudite", a-t-il poursuivi comme pour relativiser les questions de
personnes. Et "les Etats-Unis entendent rester un partenaire
inébranlable de l'Arabie saoudite".
Le président américain a énuméré les raisons qui rendent cette alliance
stratégique: lutte contre l'Iran, ennemi commun, combat contre le
"terrorisme islamique radical", achat d'armes américaines ou encore
stabilité des prix du pétrole, dont Ryad est le premier exportateur
mondial.
Et il a évacué les autres reproches faits au géant du Moyen-Orient,
notamment son rôle dans le conflit yéménite: "Ils aimeraient bien se
retirer du Yémen, si les Iraniens en faisaient autant".
"Le monde est un endroit très dangereux", a-t-il justifié dans un texte
étonnamment scandé par de nombreux points d'exclamation. "Un monde
méchant et rude", lui a fait écho son secrétaire d'Etat Mike Pompeo
pour justifier devant la presse la primauté donnée aux "intérêts
américains". (AFP, 21 nov
2018)
Trump: l'extradition de Gülen vers
la Turquie pas à l'ordre du jour
Le président américain Donald Trump a assuré samedi que l'extradition
du prédicateur turc Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir
orchestré le putsch manqué de 2016, n'était pas à l'ordre du jour.
La chaîne NBC a affirmé cette semaine que la Maison Blanche étudiait
les possibilités juridiques de faire partir M. Gülen, dans la cadre des
efforts diplomatiques en cours pour que le président turc Recep Tayyip
Erdogan relâche la pression sur l'Arabie saoudite après le meurtre du
journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
"Non, ce n'est pas à l'étude", a répondu M. Trump, interrogé avant son
départ pour la Californie sur une éventuelle extradition du prédicateur
turc, installé de longue date aux Etats-Unis.
"Nous essayons toujours de voir ce que nous pouvons faire pour la
Turquie", a-t-il par ailleurs affirmé, assurant que les relations avec
ce pays étaient désormais "très bonnes".
"Je m'entends très bien avec le président (Erdogan). C'est un ami.
C'est un homme fort, un homme dur, un homme intelligent", a-t-il ajouté.
Les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, longtemps tendues, se
sont un peu réchauffées depuis que la justice turque a libéré, en
octobre, le pasteur américain Andrew Brunson, dont Washington réclamait
avec insistance le retour.
Le sort de Fethullah Gülen, qui nie toute implication dans la tentative
de coup d'Etat et que Washington n'a jusqu'ici pas accepté d'extrader,
reste l'un des principaux points de discorde entre ces deux pays alliés.
(AFP,
17 nov
2018)
Les
menaces turques contre les Kurdes en Syrie,
un casse-tête pour
Washington
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé les Kurdes en Syrie
d'une nouvelle offensive, cette fois-ci contre des secteurs du nord du
pays en guerre où des forces américaines sont présentes.
La Turquie ne veut pas de la présence à sa frontière des forces kurdes
syriennes. Ces derniers jours ses mises en garde se sont accompagnées
du pilonnage de positions de la milice kurde des Unités de protection
du peuple (YPG), l'épine dorsale des Forces démocratiques syriennes
(FDS) dans les régions de Kobané et de Tal Abyad.
Les Etats-Unis cherchent à calmer le jeu. A la tête d'une coalition
internationale, Ils aident les YPG et FDS dans la lutte contre le
groupe jihadiste Etat islamique (EI), mais Washington est aussi un
partenaire stratégique de la Turquie au sein de l'OTAN.
- Menaces sérieuses? -
Depuis 2016, la Turquie a mené deux offensives en Syrie contre les
forces kurdes, la dernière contre l'enclave frontalière d'Afrine,
conquise en mars et contrôlée depuis par des rebelles syriens pro-turcs.
M. Erdogan a maintes fois menacé ensuite de repartir à l'offensive,
dans l'hinterland des territoires kurdes.
Mais aujourd'hui, ses mises en garde sont à prendre au sérieux après le
pilonnage de Kobané et Tal Abyad, alors que son pays a le vent en poupe
sur la scène internationale, estiment les experts.
Sur le dossier syrien, la Turquie a conclu en septembre un accord avec
la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad, qui a empêché un assaut
de l'armée contre Idleb (nord-ouest), le dernier grand bastion insurgé
et jihadiste du pays, et évité un nouveau drame humanitaire.
Sur la scène internationale, Ankara pourrait selon des observateurs
mettre à profit le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au
consulat de son pays à Istanbul pour arracher des concessions aux
Etats-Unis sur la question des forces kurdes syriennes, en se gardant à
ce stade d'incriminer directement dans cette affaire le prince héritier
saoudien Mohammed ben Salmane, un allié clé de Washington.
En outre, les rapports d'Ankara avec Washington s'améliorent après la
libération en octobre du pasteur américain Andrew Brunsen détenu en
Turquie.
En pilonnant Kobané et Tal Abyad, M. Erdogan cherche à tester le niveau
de tolérance des Etats-Unis. "Il tente de voir jusqu'où il peut aller
en cas d'opération militaire", soutient Nicolas Heras, chercheur au
Center for a New American Security.
- Les Etats-Unis "coincés"? -
La Turquie qualifie les YPG de groupe "terroriste", alors que
Washington y voit un allié stratégique dans la lutte anti-EI.
La poussée de fièvre met dans l'embarras les Etats-Unis, d'autant que
les FDS doivent encore terminer une offensive contre l'une des
dernières poches de l'EI dans l'est syrien.
Mais l'assaut a dû être suspendu après les bombardements turcs.
"Les Etats-Unis sont coincés, ils veulent mener à terme l'offensive
anti-EI", explique Aaron Lund, analyste au think-tank The Century
Foundation.
Le fait que les Américains doivent compter sur les forces kurdes dans
la lutte antijihadistes donne aux FDS "un rare levier d'influence sur
la superpuissance" américaine, ajoute-t-il.
Quelques jours après l'annonce de la suspension des opérations par les
FDS, des soldats américains ont patrouillé pour la première fois dans
les secteurs frontaliers kurdes bombardés par l'armée turque.
Mais les troupes américaines et turques ont aussi lancé des patrouilles
conjointes aux abords de la ville de Minbej (nord), en application
d'une "feuille de route" élaborée par les deux alliés pour désamorcer
les tensions.
- Lutte anti-EI entravée? -
"Si les Etats-Unis cèdent face à la Turquie, ils ne pourront plus
compter sur les Kurdes", résume l'expert sur la Syrie Fabrice Balanche.
Pour Mutlu Civiroglu, expert en affaires kurdes, la pause dans les
combats constitue un "message clair" envoyé par les FDS à la coalition
internationale.
Ils leur disent, souligne l'expert: "on lutte ensemble, nous sommes
partenaires, quand je suis confronté à des
menaces, vous devez les stopper".
Avant l'arrêt des opérations, les FDS avaient massé d'importants
renforts venus de secteurs frontaliers du nord syrien, selon M.
Civiroglu. Dans ces régions, dit-il "leurs maisons, leurs familles sont
attaquées", et dans ces conditions, "il est difficile de se concentrer
sur le combat, déjà très dur".
Après avoir progressé, les FDS ont subi fin octobre un revers en raison
de contraintes climatiques et de contre-attaques meurtrières jihadistes.
Mais si les tensions offrent un sursis à l'EI, le groupe jihadiste
perdra en fin de compte le combat, soutient Aaron Stein, expert de
l'Atlantic Council. "L'EI est vaincu militairement, même s'il continue
de résister. Les Etats-Unis finiront le travail au final". (AFP, 7 nov
2018)
Offre américaine de récompenses pour trois
responsables du PKK
Les Etats-Unis ont décidé d'offrir plusieurs millions de dollars pour
obtenir des informations sur les allées et venues de trois dirigeants
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé un haut
responsable américain mardi, à l'issue d'une visite à Ankara.
Ces récompenses, pouvant aller jusqu'à 5 millions de dollars (4,4
millions d'euros) pourraient réjouir Ankara, qui demande depuis
longtemps à ses alliés occidentaux d'adopter une ligne plus dure contre
le PKK, interdit en tant que groupe terroriste par la Turquie mais
aussi par les USA et l'UE.
Matthew Palmer, sous-secrétaire d'Etat adjoint américain, a indiqué que
ces récompenses avaient été autorisées pour "informations conduisant à
l'identification ou la localisation" de Murat Karayilan, Cemil Bayik et
Duran Kalkan.
Les informations concernant Karayilan pourraient rapporter jusqu'à 5
millions de dollars, celles pour Bayik 4 millions de dollars, et sur
Kalkan 3 millions de dollars, a-t-il ajouté.
Les USA qualifient le PKK de groupe terroriste depuis 1997, mais la
Turquie s'est montrée très mécontente de leur coopération récemment en
Syrie avec les Unités de protection du peuple (YPG), qu'Ankara
considère comme une branche du PKK.
Les relations bilatérales ont aussi grandement souffert de la détention
pendant plus de deux ans en Turquie du pasteur américain Andrew
Brunson. Mais celui-ci a été libéré en octobre et les deux parties
semblent désireuses d'améliorer les relations entre ces deux pays
alliés dans l'Otan.
"Les Etats-Unis apprécient leur coopération antiterroriste avec notre
allié de l'Otan, la Turquie", a dit M. Palmer. Il a précisé que les
récompenses en question avaient été décidées dans le cadre du programme
"Récompenses pour la justice" du Département d'Etat.
Ce Programme a diffusé sur son compte Twitter officiel des photos des
trois hommes, sous la rubrique "Récompense pour information". "Paiement
possible. Confidentialité garantie à 100%", est-il précisé.
Le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin,
a déclaré que son pays accueillait ces annonces "avec prudence", et
qualifié cette décision de "tardive".
"Ils ne peuvent pas nous tromper en disant que les YPG sont différents
du PKK", a-t-il déclaré à la télévision HaberTurk.
Après deux opérations militaires couronnées de succès en Syrie, la
Turquie a maintenant des visées sur la région de Manbij, près de
l'Euphrate. Celle-ci est contrôlée par les YPG, et des soldats
américains y sont présents.
Karayilan et Bayik sont considérés comme les leaders de fait du PKK sur
le terrain, après la capture par la Turquie en 1999 du fondateur du
mouvement, Abdullah Ocalan. Celui-ci purge une peine de prison à vie
dans une île proche d'Istanbul.
Selon des spécialistes, Karayilan et Bayik pourraient se trouver
aujourd'hui dans des montagnes du nord de l'Irak, où le PKK dispose de
bases arrière. D'autres pensent possible qu'ils passent parfois aussi
en Iran.
(AFP, 6 nov
2018)
L'armée
américaine patrouille dans les zones kurdes à
la frontière
turque
Des soldats de l'armée américaine ont patrouillé dimanche dans un
secteur du nord de la Syrie, frontalier de la Turquie et récemment
bombardé par l'armée d'Ankara, ont indiqué la coalition antijadistes et
un correspondant de l'AFP.
La Turquie a haussé le ton es derniers temps contre la milice kurde des
Unités de protection du peuple (YPG), bombardant certaines de ses
positions dans ce secteur et brandissant la menace d'une nouvelle
offensive d'ampleur.
Les YPG, épine dorsale des Forces démocratiques syriennes (FDS), sont
un partenaire clé de Washington dans la lutte contre le groupe Etat
islamique (EI). Mais la Turquie est aussi un allié stratégique des
Etats-Unis au sein de l'OTAN.
Un correspondant de l'AFP a constaté l'arrivée en fin de matinée d'un
premier convoi de trois véhicules blindés aux abords de la localité de
Derbassiyé. A bord de chaque véhicule se trouvaient quatre soldats en
treillis militaire arborant le drapeau américain, a-t-il précisé.
Le colonel Sean Ryan, porte-parole de la coalition anti-EI, a confirmé
les "patrouilles américaines" dans la région indiquant qu'elles ne
seraient "pas régulières" et que leur fréquence dépendrait des
"conditions" sur le terrain.
Des patrouilles similaires avaient circulé "pour la première fois, le 2
novembre", a-t-il précisé.
Les véhicules devront patrouiller dimanche le long de la frontière
jusqu'à Ras al-Aïn (à 50 km à l'ouest de Derbassiyé), selon le
porte-parole des FDS Mustefa Bali. Il a précisé que des membres des FDS
escortaient les patrouilles américaines.
M. Bali s'est félicité d'une initiative visant à "mettre fin aux
agressions turques", soulignant à l'AFP que "les patrouilles étaient
directement liées à ces menaces".
Par ailleurs, la Turquie et les Etats-Unis ont entamé jeudi des
patrouilles conjointes aux abords de la ville de Minbej, toujours dans
le nord syrien.
Ankara, qui a déjà lancé deux opérations d'envergure contre les forces
kurdes dans le nord syrien depuis 2016, redoute que l'établissement
d'une entité kurde à sa frontière ne galvanise les velléités
séparatistes sur son sol.
La Turquie considère les YPG comme une extension du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une guérilla sur
le sol turc depuis 1984.
Mais si le PKK est classé comme "terroriste" par les alliés occidentaux
de la Turquie, ce n'est pas le cas des YPG.
En réaction aux pilonnages turcs, les FDS ont annoncé mercredi la
suspension temporaire d'une offensive menée contre l'EI dans l'est
syrien.
Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 360.000 morts et
déplacé plus de la moitié de la population. (AFP, 4 nov
2018)
Washington
et Ankara lèvent des
sanctions frappant des ministres des deux pays
La Turquie et les Etats-Unis ont levé vendredi des sanctions prises
réciproquement en août contre des ministres des deux pays en pleine
crise diplomatique, a annoncé le ministère turc des Affaires étrangères.
Selon ce ministère, Washington a levé les sanctions à l'encontre des
ministres turcs de la Justice, Abdülhamit Gül, et de l'Intérieur,
Süleyman Soylu, et Ankara a "parallèlement" pris une mesure similaire
concernant celles qui avaient été imposées aux ministres américains de
la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen, et de la Justice, Jeff
Sessions.
Le Trésor américain a simplement annoncé sur son site le retrait des
ministres turcs de la liste des personnes faisant l'objet de sanctions
en vertu de la loi dite Magnitsky.
Ces annonces surviennent au lendemain d'un entretien téléphonique entre
les présidents américain, Donald Trump, et turc, Recep Tayyip Erdogan,
au cours duquel ils ont dit leur détermination d'améliorer les
relations entre leurs deux pays.
Les sanctions réciproques consistaient en la saisie dans chaque pays
des biens et avoirs des ministres de l'autre pays, et à l'interdiction
pour tout ressortissant américain de faire affaire avec ces
responsables turcs et inversement pour les ressortissants turcs.
Les sanctions américaines avaient été prises par Washington en signe de
mécontentement face au maintien en détention en Turquie à l'époque du
pasteur Andrew Brunson. Ankara avait riposté par des mesures similaires.
M. Brunson, qui dirigeait une petite église protestante dans l'ouest de
la Turquie, a été libéré le 12 octobre et autorisé à rentrer aux
Etats-Unis.
La crise diplomatique alimentée par cette affaire entre ces deux alliés
au sein de l'Otan avait provoqué un effondrement en août de la livre
turque et mis en lumière les fragilités de l'économie turque.
La devise turque s'est toutefois redressée depuis la libération du
pasteur et elle a encore gagné vendredi un peu plus d'1,3% de sa valeur
face au dollar, qui s'échangeait contre 5,43 livres vers 14H10 GMT .
(AFP, 2 nov
2018)
Début des patrouilles turco-américaines conjointes à
Minbej
Les forces armées turques et américaines ont commencé jeudi des
patrouilles conjointes à Minbej, une ville du nord de la Syrie dominée
par une milice kurde considérée comme "terroriste" par la Turquie, mais
alliée des Etats-Unis, selon l'agence étatique turque Anadolu.
"La patrouille conjointe entre les forces armées turques et américaines
à Minbej a commencé ce jour à 15H53 (12H53 GMT)", a déclaré le ministre
turc de la Défense Hulusi Akar, cité par Anadolu.
La patrouille évolue autour de la rivière Sajour, située entre Minbej
et Jarablous, une ville contrôlée par les rebelles soutenus par Ankara,
selon Anadolu.
Minbej est dominée par les Unités de protection du peuple (YPG), milice
kurde considérée comme "terroriste" par Ankara mais alliée de
Washington dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Le soutien américain aux YPG étant devenu un important point de
friction entre les deux pays alliés au sein de l'Otan, Ankara et
Washington s'étaient accordés en juin sur une "feuille de route"
prévoyant notamment le retrait des YPG de Minbej et l'instauration de
ces patrouilles conjointes.
La Turquie et les Etats-Unis menaient déjà depuis plusieurs mois des
patrouilles séparées mais "coordonnées" à Minbej.
Mais Ankara s'est plaint récemment de la présence continue de membres
de la milice kurde, malgré l'accord prévoyant leur départ.
A Minbej, "l'organisation terroriste doit savoir qu'elle sera enterrée
dans les tranchées qu'elle a elle-même creusées", avait déclaré un peu
plus tôt jeudi M. Akar. (AFP, 31 oct
2018)
Relations
régionales / Regional Relations
Attaque au "gaz toxique" contre une zone du régime,
représailles russes
Le pouvoir syrien a accusé des groupes "terroristes" d'avoir mené une
attaque chimique dans la ville d'Alep, un drame qui a provoqué une
centaine de cas de suffocation et entraîné des raids de représailles
dimanche de l'allié russe.
Une importante coalition rebelle a démenti toute implication dans
l'attaque samedi soir contre Alep, métropole du nord aux mains du
régime, les autorités syriennes et leur allié russe évoquant un
possible recours au "gaz de chlore".
Dans un pays ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de
360.000 morts, c'est le pouvoir de Bachar al-Assad qui a été le plus
souvent accusé d'avoir utilisé l'arme chimique lors d'attaques souvent
meurtrières.
Mais samedi, les autorités syriennes ont accusé des "groupes
terroristes" --une terminologie habituelle du régime qui ne fait pas de
distinction entre jihadistes et rebelles-- d'avoir visé Alep.
Selon un photographe de l'AFP, des dizaines de personnes, dont des
femmes et des enfants, avaient afflué dans la nuit de samedi à dimanche
vers un hôpital d'Alep, certains allongés sur les brancards du
Croissant-Rouge ou portés par des proches.
Les blessés semblaient pris de vertige et avaient du mal à respirer.
Ils ont été soignés à l'aide de masques à oxygène, qu'ils ont gardés
pendant une quinzaine de minutes.
L'agence de presse officielle Sana a fait état de "107 cas de
suffocation".
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a lui fait état de
94 cas de suffocation, la majorité des patients ayant pu quitter
l'hôpital.
Le chef de la police d'Alep, cité par Sana, a accusé "les groupes
terroristes" d'avoir utilisé "des roquettes contenant des gaz
toxiques". A Moscou, le ministère de la Défense russe a évoqué des
"obus de 120 mm contenant à priori du chlore". (AFP, 25 nov
2018)
Nouveau round de pourparlers à
Astana les 28-29 novembre
Des pourparlers sur la Syrie réuniront les 28 et 29 novembre à Astana
des émissaires de l'Iran, de la Russie et de la Turquie, pour discuter
notamment de la situation à Idleb (nord-ouest), ont annoncé lundi les
autorités kazakhes.
"Les participants prévoient de discuter de la situation en Syrie, en
particulier à Idleb, et la création des conditions pour le retour des
réfugiés et déplacés, et le rétablissement du pays post-conflit" a
déclaré le ministre des Affaires étrangères Kaïrat Abdrakhmanov, cité
par l'agence Interfax-Kazakhstan.
Parrainé par la Russie et l'Iran, alliés du régime syrien, ainsi que la
Turquie, soutien des rebelles, le processus d'Astana réunit depuis
janvier 2017, sans implication de Washington, des représentants de
Damas et une délégation de l'opposition.
Il a éclipsé les négociations parrainées par l'ONU, incapable de
trouver une solution à la guerre qui a fait plus de 350.000 morts
depuis mars 2011.
La mise en place d'une "zone démilitarisée" à Idleb a été l'objet d'un
accord le 17 septembre entre la Russie et la Turquie pour éviter une
offensive de grande ampleur du régime contre la région.
L'accord devait entrer en vigueur à la mi-octobre, mais sur le terrain
certaines dispositions n'ont pas été respectées et des escarmouches
opposent régulièrement les forces de Bachar al-Assad aux rebelles et
jihadistes.
A Astana, les négociations avaient permis notamment la mise en place de
"zones de désescalade" mais la cessations des hostilités dans ces
régions n'avaient été que temporaires.
Le processus d'Astana a illustré le rôle incontournable de Moscou dont
l'intervention militaire en septembre 2015 a permis au régime de Bachar
al-Assad, alors en mauvaise posture, de renverser la donne et
d'accumuler les victoires. (AFP, 19 nov
2018)
Combats inédits en Syrie entre rebelles pro-Ankara,
25 morts
Des affrontements ont éclaté pour la première fois entre factions
rebelles syriennes pro-turques dans la ville d'Afrine, dans le nord de
la Syrie, faisant 25 morts et des dizaines de blessés dimanche, selon
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
La région d'Afrine, située dans la province d'Alep et majoritairement
kurde, est tombée en mars aux mains de l'armée turque et de ses
supplétifs syriens, qui en ont chassé les forces kurdes au terme d'une
offensive meurtrière.
Les affrontements, commencés samedi et qui se poursuivent dimanche,
opposent la quasi-totalité des groupes rebelles à une seule faction
s'appelant "Tajamo Chouhada al-Charkiya", accusée de ne pas respecter
"les décisions des forces turques" et "de multiples abus", a expliqué
le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Ils s'inscrivent dans le cadre général de la "lutte d'influence entre
les groupes" rebelles pro-turcs à Afrine, a-t-il ajouté en précisant
que l'objectif est d'"éliminer" "Tajamo Chouhada al-Charkiya".
Les combats dans plusieurs quartiers de la ville d'Afrine ont fait 25
morts et des dizaines de blessés dans les deux camps, selon M. Abdel
Rahmane.
"Ces combats violents continuent et ils sont sans précédents
depuis que les rebelles ont pris Afrine", a précisé M. Abdel Rahmane.
"Les civils sont terrifiés", a-t-il ajouté.
Face aux violences, les forces turques présentes dans la ville ont
demandé aux habitants de rester chez eux, a précisé l'Observatoire,
ajoutant que "des chars turcs patrouillent dans les rues".
La faction "réfractaire", qui compte près de 200 combattants
majoritairement originaires de la province de Deir Ezzor (est), avait
participé à l'offensive qui a abouti à la prise d'Afrine, selon l'OSDH.
Sur son compte twitter, l'"Armée nationale", qui regroupe la
plupart des factions pro-Ankara, a expliqué qu'elle cherchait à en
finir "avec les gangs hors-la-loi".
La ville d'Afrine a été le théâtre ces derniers mois de vols, pillages,
expropriations et enlèvements, l'ONU dénonçant en août la saisie
systématique de maisons abandonnées, alors que l'ONG Amnesty
International décriait un "climat de terreur" dans la cité.
La moitié des 320.000 habitants d'Afrine avaient fui l'avancée des
troupes turques, selon un rapport de l'ONU en septembre sur la Syrie,
pays ravagé par la guerre depuis 2011. (AFP, 19 nov
2018)
La
conférence sur la Libye: la
Turquie quitte la scène
La conférence de Palerme sur la Libye a subi un nouveau coup dur avec
le départ précipité mardi de la Turquie, outrée d'avoir été exclue
d'une réunion dans la matinée.
Le vice-président turc Fuat Oktay a préféré claquer la porte de cette
conférence, convoquée par le gouvernement italien en Sicile, après
avoir été tenu à l'écart d'une réunion informelle des principaux
acteurs de la crise libyenne, qui s'est tenue en marge de la conférence.
"Toute réunion qui exclut la Turquie ne peut être que contre-productive
pour la solution du problème", a indiqué un communiqué de M. Oktay,
dont le pays joue pourtant un rôle clé dans la crise libyenne.
Cet accès de colère de la Turquie, qui s'est dit "profondément déçue",
s'ajoute au mauvais départ de cette conférence qui s'est ouverte lundi
soir, boycottée par le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est
de la Libye.
Ce dernier s'est bien rendu en Sicile, mais en précisant qu'il était
hors de question qu'il participe à cette conférence. Il a toutefois
accepté de rencontrer plusieurs acteurs nationaux et internationaux en
Libye, lors d'une réunion informelle mardi matin.
Placée sous la présidence du chef du gouvernement italien Giuseppe
Conte, elle a rassemblé, outre M. Haftar, le président égyptien Abdel
Fattah al Sissi, le chef du gouvernement d'union nationale (GNA)
internationalement reconnu, Fayez al-Sarraj, le ministre français des
Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, le Premier ministre russe
Dimitri Medvedev, le président tunisien Beji Caïd Essebsi, le Premier
ministre algérien Ahmed Ouyahia, l'émissaire des Nations unies pour la
Libye Ghassan Salamé et le président du Conseil européen Donald Tusk.
Le maréchal Haftar, qui a volé la vedette à tous les autres
participants à ce rendez-vous, a quitté la Sicile sitôt terminée cette
réunion informelle sans attendre la session plénière de la conférence,
prévue juste après.
M. Haftar, accueilli lundi soir par M. Conte à la Villa Igiea, avait
déjà refusé de participer au dîner.
Dans son entourage on explique que ce militaire qui a fait de
l'extrémisme islamiste sa bête noire a refusé de s'asseoir avec
certains des participants à la conférence qu'il juge proche de cette
mouvance.
Une dizaine de chefs d'Etat et de gouvernement ont participé à cette
conférence, à laquelle ont été conviés une trentaine de pays dont
l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, le Qatar, l'Arabie saoudite, la
Turquie, le Maroc, la France, l'Allemagne, la Grèce, ou l'Espagne.
L'Union européenne est représentée par Donald Tusk et la cheffe de la
diplomatie européenne Federica Mogherini.
Côté libyen, outre MM. al-Sarraj et Haftar, étaient également présents
le président du Parlement, Aguila Salah, celui du Conseil d'Etat,
équivalent d'une chambre haute à Tripoli, Khaled al-Mechri, ainsi que
des représentants de certaines milices.
- Resserrer les rangs -
Le gouvernement italien entendait faire de ce rendez-vous de Palerme,
qui fait suite à la conférence de Paris sur la Libye en mai dernier,
l'occasion pour la communauté internationale de resserrer les rangs
derrières les Nations unies dont la feuille de route a été présentée
jeudi à New York par l'émissaire de l'Onu pour la Libye, Ghassan Salamé.
Mais, cette conférence, minée par les tensions entre factions
libyennes, a une nouvelle fois prouvé qu'elle l'est aussi par les
divisions entre les différents pays qui s'intéressent de près à la
Libye. "Malheureusement, la communauté internationale n'a pas été
capable de s'unir ce matin", a ainsi regretté la Turquie. Cette
dernière a également déploré que certains pays, qu'elle n'a pas nommés,
"continuent à prendre en otage le processus (politique en Libye) au nom
de leurs propres intérêts".
La Turquie entretient des rapports difficiles avec l'Egypte, présent à
la réunion informelle mardi à Palerme, et l'un des principaux soutiens
du maréchal Haftar.
Le départ fracassant de la Turquie a en tout permis d'éclipser les
frictions passées entre la France et l'Italie sur le dossier libyen. En
mai, Paris avait fortement plaidé pour la tenue d'élections en
décembre, rencontrant très vite le scepticisme côté italien, mais aussi
côté américain.
Des doutes partagés par M. Salamé qui a indiqué jeudi devant le Conseil
de sécurité de l'Onu qu'une conférence nationale devrait se tenir début
2019, enterrant de facto la perspective d'élections avant la fin de
l'année. (AFP,
13 nov
2018)
Une
force kurdo-arabe annonce reprendre son
offensive contre l'EI
La force kurdo-arabe soutenue par la coalition internationale
antijihadistes a annoncé dimanche reprendre son offensive contre le
groupe Etat islamique (EI) dans l'est syrien, dix jours après l'avoir
subitement suspendue en raison des tensions avec la Turquie dans le
nord du pays.
Evoquant des "contacts intensifs" avec la coalition emmenée par les
Etats-Unis et un engagement diplomatique pour "désamorcer la crise"
avec Ankara, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont indiqué dans
un communiqué avoir décidé de "reprendre les opérations militaires"
contre l'EI afin d'"oeuvrer à sa défaite définitive".
"Tout en réitérant notre détermination à pourchasser le terrorisme,
nous soulignons tout autant notre volonté de protéger les frontières du
nord syrien", a mis en garde l'alliance kurdo-arabe.
Cette annonce des FDS intervient après une poussée de fièvre entre les
Kurdes de Syrie et la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan allant
jusqu'à menacer, le 30 octobre, de lancer une nouvelle offensive contre
les combattants de cette communauté.
L'armée d'Ankara pilonnait alors, dans le nord syrien, des positions
militaires de la principale milice kurde de Syrie, les Unités de
protection du peuple (YPG).
Ces combattants sont la colonne vertébrale des FDS, qui avaient en
réaction annoncé le 31 octobre la suspension de leur offensive contre
l'ultime réduit de l'EI dans l'est syrien.
Ces vives tensions ont mis dans l'embarras les Etats-Unis: les FDS sont
un partenaire-clé de Washington dans la lutte antijihadistes, tandis
que la Turquie est un allié stratégique au sein de l'Otan.
- "Désescalade" -
Après l'arrêt de l'offensive anti-EI, la coalition internationale avait
ainsi annoncé être en contact avec la Turquie et les FDS pour une
"désescalade".
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des
représentants de la coalition ont assuré aux forces kurdes que l'armée
d'Ankara ne mènerait plus de bombardements dans ses territoires du nord
de la Syrie.
Depuis vendredi, ce secteur n'a de fait enregistré aucun pilonnage,
d'après l'Observatoire.
Depuis la fin octobre, l'ONG s'appuyant sur un vaste réseau de sources
dans le pays en guerre rapportait des bombardements quasi-quotidiens
dans les régions de Kobané et Tal Abyad, qui ont tué cinq combattants
kurdes selon elle.
Pour désamorcer les tensions, les forces américaines ont notamment
lancé le 4 novembre des patrouilles dans les territoires kurdes
bombardés par Ankara.
La Turquie continue toutefois de refuser catégoriquement l'autonomie de
facto instaurée par la minorité kurde sur les territoires à sa
frontière, dans le nord et nord-est syrien. Elle craint que cela
n'exacerbe les velléités séparatistes des Kurdes sur son propre
territoire.
La minorité kurde en Syrie, opprimée des décennies durant par le
pouvoir de Damas, a profité du conflit qui ravage le pays depuis 2011
pour instaurer dans ses zones une administration semi-autonome qui
dispose de ses propres forces de sécurité et de ses propres
institutions locales.
- "Contre-attaques" de l'EI -
Depuis 2016, Ankara a déjà mené deux opérations contre les forces
kurdes en Syrie, la dernière contre l'enclave frontalière d'Afrine
(nord-ouest), conquise en mars et aujourd'hui contrôlée par des
rebelles syriens pro-Ankara.
Dans l'est syrien, où se trouve le dernier réduit de l'EI, non loin de
la frontière irakienne, l'OSDH a affirmé que les manoeuvres offensives
des FDS n'avaient pas encore repris, mais l'ONG a rapporté le
déploiement de nouveaux renforts.
Ces derniers jours, malgré l'arrêt des combats au sol, la coalition
internationale continuait de mener des raids aériens sur ce réduit,
tuant des dizaines de jihadistes mais aussi faisant des victimes
collatérales parmi les civils, selon l'OSDH.
Les combattants des FDS avaient lancé en septembre cette offensive
contre la poche de l'EI qui englobe notamment les localités de Hajine,
Soussa et Al-Chaafa.
Juste avant d'interrompre leur offensive, ils avaient essuyé de durs
revers face à des contre-attaques des jihadistes, qui avaient pris
avantage de mauvaises conditions climatiques.
L'antagonisme entre la Turquie et les Kurdes syriens illustre la
complexité de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et a fait plus
de 360.000 morts.
Déclenché avec la répression par le régime de Bachar al-Assad de
manifestations pro-démocratie, le conflit s'est élargi avec
l'apparition de groupes rebelles armés, d'organisations jihadistes,
mais aussi l'implication de puissances étrangères. (AFP, 11 nov
2018)
Des
dizaines de jihadistes de
l'EI tués par des raids aériens
Au moins 65 jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en Syrie ont été
tués depuis lundi dans l'est de la Syrie, principalement dans des raids
aériens de la coalition internationale menée par Washington, a rapporté
mercredi une ONG.
Ces frappes interviennent alors que les Forces démocratiques syriennes
(FDS), une alliance arabo-kurde partenaire clé de la coalition au sol,
ont annoncé fin octobre la suspension de leurs opérations anti-EI,
après des bombardements turcs visant des positions militaires kurdes
dans le nord syrien.
Mercredi soir, au moins 20 jihadistes ont été tués dans la province de
Deir Ezzor par des raids aériens de la coalition, a indiqué
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les combattants de l'EI ont été visés lors d'un assaut qu'ils ont lancé
contre le champ pétrolier d'Al-Tanak, en état d'activité mais aussi
utilisé comme position militaire par les FDS, a précisé l'Observatoire.
Ce champ pétrolier est situé à quelques km au nord de Hajine, un
village qui constitue avec ses alentours le dernier réduit des
jihadistes en Syrie.
Ces nouvelles frappes interviennent après la mort de 28 jihadistes de
l'EI, lundi et mardi, dans des raids similaires, a précisé à l'AFP le
directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Sollicité par l'AFP, un porte-parole de la coalition n'a pas réagi dans
l'immédiat.
L'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, détermine
les auteurs des raids à partir du type d'avion utilisé, du lieu de la
frappe, des plans de vol et des munitions utilisées.
- "Opérations de défense" -
Ces pertes s'ajoutent à celles essuyées lundi par le groupe jihadiste,
lorsque 17 de ses membres ont été tués dans des affrontements avec les
FDS, d'après l'OSDH.
L'alliance kurdo-arabe a été contrainte de répliquer à une attaque
jihadiste en dépit de l'arrêt de ses opérations dans le secteur, a
précisé l'ONG.
Un porte-parole des FDS, Kino Gabriel, avait récemment expliqué à l'AFP
que malgré la suspension de l'offensive contre l'EI, les "opérations de
défense" n'étaient pas interrompues.
Dimanche, l'EI avait tué 12 membres des FDS dans une attaque à la
voiture piégée contre une position de l'alliance kurdo-arabe, selon
l'OSDH.
En septembre, celle-ci avait lancé avec le concours de la coalition
internationale une offensive contre les localités de Hajine, Soussa et
Al-Chaafa, non loin de la frontière avec l'Irak.
Après avoir progressé, les FDS ont subi fin octobre un dur revers en
raison de contraintes climatiques et de contre-attaques meurtrières
jihadistes.
La coalition kurdo-arabe a annoncé le 31 octobre interrompre son
offensive quand la Turquie a bombardé à l'artillerie des positions
militaires kurdes, notamment dans les régions de Kobané et de Tal Abyad
(nord).
Déclenché en 2011 avec la répression de manifestations pacifiques par
le régime de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au
fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes
jihadistes.
Il a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et
réfugiés. (AFP,
7 nov
2018)
12 membres d'une force antijihadistes tués par l'EI
Douze membres d'une force arabo-kurde soutenue par la coalition
antijihadistes dirigée par Washington ont été tués dimanche dans une
attaque du groupe Etat islamique (EI) dans l'est de la Syrie, a indiqué
l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), Mustefa Bali,
a confirmé à l'AFP qu'il y avait eu une attaque de l'EI contre les FDS
mais démenti des pertes dans leurs rangs.
"Un jihadiste de l'EI à bord d'une voiture piégée s'est fait exploser
près d'une position des FDS" dans la province de Deir Ezzor (est), a
indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, en référence à une
région proche de la frontière avec l'Irak où se trouve le dernier
réduit jihadiste en Syrie.
Il a fait état de "12 morts et 20 blessés" parmi les FDS dans
l'explosion et des accrochages ayant eu lieu "entre les villages de
Hajine et Al-Bahra", le premier étant tenu par les jihadistes et le
second par les FDS.
"L'EI a profité des mauvaises conditions météorologiques", a ajouté M.
Abdel Rahmane, évoquant de la pluie et du brouillard "ayant empêché la
coalition anti-EI de mener à bien ses frappes aériennes" en soutien aux
FDS.
Selon l'OSDH, les jihadistes ont avancé en direction d'Al-Bahra, où se
trouve une petite base regroupant "des cadres des FDS et des
conseillers de la coalition internationale".
Les FDS, qui avaient lancé le 10 septembre une offensive anti-EI dans
la région de Hajine, en ont annoncé mercredi la suspension après des
attaques menées dans le nord du pays par l'armée turque contre des
positions de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG),
épine dorsale des FDS.
Quelques jours avant l'annonce de cette suspension, les FDS avaient
envoyé des centaines de combattants en renfort dans cette région à la
suite de contre-attaques meurtrières de l'EI.
Samedi, au moins quatorze civils ont été tués dans des frappes
aériennes de la coalition sur Hajine et deux autres localités proches,
a indiqué l'Observatoire. Neuf jihadistes sont également morts dans les
frappes.
Interrogé par l'AFP sur ces allégations, le colonel Sean Ryan, le
porte-parole de la coalition anti-EI, s'est contenté de dire que "les
frappes ont tué des terroristes de l'EI et détruit trois installations"
militaires du groupe jihadiste.
Depuis le 10 septembre, au moins 327 combattants de la force
kurdo-arabe ont péri, contre 523 jihadistes, selon l'OSDH.
Le groupe ultra-radical avait conquis en 2014 de larges pans du
territoire syrien avant d'en être chassé et de se retirer dans quelques
poches dans l'est sous le coup d'offensives distinctes menées par le
régime syrien et son allié russe d'un côté, et les FDS de l'autre.
Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 360.000 morts et
déplacé plus de la moitié de la population. (AFP, 4 nov
2018)
Erdogan
accuse les "plus hauts
niveaux" du gouvernement saoudien
La Turquie a accusé vendredi les "plus hauts niveaux du gouvernement
saoudien", mais pas le roi Salmane, d'avoir commandité le meurtre du
journaliste Jamal Khashoggi, tué il y a un mois au consulat d'Arabie
saoudite à Istanbul, et dont le corps démembré aurait été dissous.
"Nous savons que les auteurs" de l'assassinat "sont parmi les 18
suspects détenus par l'Arabie saoudite", a écrit le président turc
Recep Tayyip Erdogan dans une tribune publiée dans le Washington Post,
quotidien auquel collaborait le journaliste saoudien critique du régime
de Ryad.
"Nous savons aussi que ces individus sont venus pour exécuter leurs
ordres: tuer Khashoggi et partir. Enfin, nous savons que l'ordre de
tuer Khashoggi est venu des plus hauts niveaux du gouvernement
saoudien", a-t-il ajouté.
Pour autant, le président Erdogan a assuré ne pas croire "une seule
seconde que le roi Salmane, le gardien des saintes mosquées, ait
ordonné le coup". Il ne mentionne pas en revanche le prince héritier
Mohammed ben Salmane, ou MBS, l'homme fort du royaume dont l'image a
été considérablement ternie par cet assassinat condamné par la
communauté internationale.
L'éditorialiste Jamal Khashoggi a été tué le 2 octobre dans le consulat
où il s'était rendu pour des démarches administratives en vue de son
mariage avec Hatice Cengiz.
La fiancée turque du journaliste a appelé vendredi la communauté
internationale, dans une tribune publiée dans plusieurs médias, à
"prendre des mesures réelles, sérieuses et concrètes pour mettre au
jour la vérité et traduire les responsables en justice".
- Israël défend la "stabilité" saoudienne -
Une demande qu'elle a ensuite plus particulièrement adressée au
président américain Donald Trump lors d'une cérémonie à la mémoire de
son fiancé à Washington.
"Cela fait exactement un mois que nous avons perdu Jamal", a-t-elle dit
dans un message préenregistré. "Rien n'a pu me soulager de la douleur
qui a suivi l'atrocité de ce que j'ai traversé. Et la principale raison
pour cela, c'est que son corps n'a toujours pas été retrouvé", a-t-elle
ajouté.
La diplomatie américaine avait estimé jeudi que "les restes de M.
Khashoggi" devaient "être localisés et restitués à sa famille pour un
enterrement approprié le plus tôt possible".
Mais selon un conseiller du président turc, les tueurs "ne se sont pas
contentés de le démembrer, ils s'en sont débarrassé en le dissolvant".
"Selon les dernières informations dont nous disposons, la raison pour
laquelle ils ont découpé le corps, c'est pour le dissoudre plus
facilement", a expliqué Yasin Aktay au quotidien Hürriyet.
Le parquet d'Istanbul a affirmé cette semaine que Jamal Khashoggi avait
été "démembré" et que les tueurs s'étaient "débarrassé" de son corps,
sans préciser comment. Un responsable turc anonyme avait ensuite dit au
Washington Post que les autorités examinaient une piste d'une
dissolution dans de l'acide au consulat ou dans la résidence du consul
toute proche.
Après avoir d'abord affirmé que M. Khashoggi avait rapidement quitté le
consulat, puis soutenu qu'il était mort dans une rixe, Ryad a fini par
évoquer une "opération non autorisée" par le pouvoir.
Si plusieurs responsables et médias turcs ont directement incriminé le
prince héritier, le royaume saoudien s'efforce de le dédouaner.
Washington met en effet la pression sur Ryad pour que cette affaire
soit élucidée, mais semble accorder le bénéfice du doute à MBS, un
puissant allié de Washington au Moyen-Orient.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a ainsi insisté jeudi sur le
caractère "inacceptable" du meurtre du journaliste, tout en soulignant
que les Etats-Unis avaient "l'intention" de préserver les relations. Et
il s'est dit satisfait de la coopération des autorités saoudiennes pour
faire la lumière sur ce crime.
Vendredi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont le
pays partage avec l'Arabie saoudite son implacable hostilité à l'Iran
chiite, a souligné l'importance de la "stabilité" du royaume saoudien,
tout en qualifiant d'"horrible" le meurtre de Jamal Khashoggi.
Amnesty International a appelé vendredi les Etats membres de l'ONU "à
mettre un terme à leur silence assourdissant face à l'Arabie saoudite",
les exhortant à surveiller la "cruauté" du royaume après cet assassinat.
"L'épouvantable mort de Jamal Khashoggi a montré jusqu'où peuvent aller
les autorités saoudiennes dans leur répression de toute opposition
pacifique, une répression qui n'a fait que s'intensifier depuis que
Mohammed ben Salmane est devenu prince héritier", a ajouté dans un
communiqué la directrice des campagnes d'Amnesty International au
Moyen-Orient, Samah Hadid. (AFP, 2 nov
2018)
Call for Europe for 800 ISIS arrestees in Rojava
A press conference was held in Brussels, Belgium for the ISIS arrestees
and their families in Northern and Eastern Syria. The conference was
organized by Cizire Canton Foreign Relations Council Co-chair Dr.
Abdulkerim Omer and the Brussels Kurdish Institute in the European
Press Club.
Free University of Brussels Clinical Psychology Professor Gerrit Loots
and V-Europe (an NGO that defends victims of terrorism in Belgium)
Chairperson Philippe Vansteenkiste attended the conference alongside
Omer. Loots and Vansteenkiste had recently visited Rojava and made in
situ observations.
The conference on the foreign gang members under arrest in Rojava and
Northern and Eastern Syria and their family members pointed to the role
of Europe in particular.
The speakers said European governments are responsible for the safety
and future of the children of ISIS members in Northern Syria, and added
that European citizen ISIS members should be tried and sentenced in
their own countries. The conference was followed by a wide array of
media institutions.
“TURKISH ATTACKS ARE A FLAGRANT SUPPORT FOR ISIS”
Omer said the Turkish army unjustifiably targeted the region of Kobanê
on October 27 against the last pockets of ISIS in the countryside of
Deir ez-Zor, and added that this “constitutes a flagrant support for
ISIS.”
Omer said the Turkish state attacked Kobanê and Gire Spî in the days
after, and added that Kobanê is under attack again “at the time of this
conference now”.
Omer also pointed out that the attack came one day after the quadruple
summit in Istanbul.
“We condemn these attacks, and demand that the international community,
the international coalition in particular, speak up,” said Omer and
went on to talk about the gang members under arrest in Northern and
Eastern Syria and their families.
LANDS LIBERATED IN SDF OPERATIONS
Omer pointed to the SDF operations and said: “The military campaign,
launched by the Syrian Democratic Forces (SDF) in coordination with the
international coalition, managed to liberate large swathes of lands in
Northern and Eastern Syria. It is estimated that about 30% of the total
area of Syria has been liberated from the terrorism of the Islamic
State.”
Omer added that the fight against ISIS terrorism continues and pointed
out that ISIS still poses a threat to the free world and the common
human values.
“The sacrifices our forces made to defeat terrorism on behalf of all
humanity were heavy,” said Omer and continued: “8.000 of our men and
women fell while combating terrorism, and nearly 5.000 were permanently
physically disabled. ISIS destroyed entire towns and villages, and
displaced thousands of their residents, who are now living in camps
that lack basic services.”
Omer stressed that only a new and democratic Syria can stop gangs like
ISIS.
790 ISIS MEMBERS FROM 46 COUNTRIES UNDER ARREST
Omer said ISIS members from 46 different countries have been captured
in the ongoing war and gave information on the number of gang members
and their families.
Omer said 790 ISIS members, 584 women and 1.248 children have been
captured to date and added that the women and children stay in the
Al-Hawl, Roj and Ayn Isa refugee camps.
“The number of terrorists and their families are still on the rise due
to the ongoing campaign in Deir ez-Zor,” said Omer and added that up to
5.000 ISIS fighters are estimated to still be in the area around Hajin
and its outskirts, the last stronghold of IS.
ARRESTEES POSE A THREAT DUE TO TURKISH ATTACKS
Omer said the arrested gang members pose a big issue and a threat for
them, and added that if they get a chance to flee due to Turkish state
attacks, they may pose a threat for Europe too.
Omer said the international community needs to take responsibility for
the families and children of ISIS members and added that this issue is
a huge burden on them. Omer stressed that the captured gang members
should also be tried and sentenced in their own countries.
NO EUROPEAN COUNTRY HAS APPEALED
Omer added that they are in dialogue with the international coalition
but they haven’t received any support in the matter. Omer also asked
European media to take the matter on and pressure governments.
Omer pointed out that there are citizens from all European countries
among the ISIS arrestees: “But not one European country has appealed.
Similarly, none of the coalition countries that we are in an alliance
with have started any initiatives.” Omer added that some ISIS members
were turned over to Russia and Belgium had also sent an e-mail for
information on the children.
Omer stated that the number of ISIS members from each country can’t be
made public for security reasons. (ANF, 31 Oct 2018)
La
Turquie s'enracine et étend son influence dans
le nord syrien
"La fraternité n'a pas de limites". La phrase est soigneusement peinte
en arabe et en turc sur un mur de la ville d'Azaz, située au coeur du
protectorat de facto de la Turquie dans le nord de la Syrie.
Enseignement du turc dans les écoles, implantation de l'opérateur
mobile Turk Telekom... Le rôle d'Ankara dans cette région sous contrôle
rebelle ne cesse de s'étendre.
"Tout ici vient de chez nos frères turcs", explique Mohammad Hamdan
Keno, président du conseil local d'Azaz, à la frontière avec la Turquie.
Dans son bureau, le drapeau de la révolte syrienne avec ses trois
étoiles côtoie celui de la Turquie, frappé d'une étoile et d'un
croissant blancs.
Ankara a commencé à fournir un soutien humanitaire, politique et
militaire à l'opposition syrienne peu après le début des manifestations
anti-régime en 2011.
Mais son influence s'est amplifiée à partir de 2016 à la faveur d'une
opération militaire conjointe menée par ses troupes et leurs supplétifs
syriens contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) d'une part, et
les combattants kurdes, d'autre part.
Ensemble, ils ont délogé les jihadistes des villes de Jarablos et
d'Al-Rai, avant de conquérir cette année l'enclave kurde adjacente
d'Afrine.
- "Garantie pour nos enfants" -
La Turquie a maintenu des soldats et membres des services de
renseignement dans la région, et continue de soutenir la police locale.
Des institutions étatiques et sociétés privées turques s'y sont
également installées.
A Jarablos, le principal hôpital, désormais géré par une direction
turque, arbore des portraits du président Recep Tayyip Erdogan. Et la
ville est éclairée par un réseau électrique installé par Ankara.
Un projet similaire, encore embryonnaire, est en cours d'exécution à
Azaz par AK Energy, une société privée turque. D'un coût de trois
millions de dollars, il a déjà permis de raccorder au réseau plusieurs
quartiers de la ville, affirme M. Keno.
Selon lui, la Turquie a par ailleurs aidé le conseil de la ville à
paver des routes, rénover des mosquées et réhabiliter des salles
d'écoles endommagées par les combats.
"Ils ont fourni des bureaux, des livres, des cartables, des ordinateurs
et des imprimantes", énumère le responsable local.
En guise de reconnaissance, le conseil de la ville a introduit
l'enseignement de la langue turque dans le cursus scolaire destiné aux
18.000 élèves d'Azaz et de ses environs.
"Nous avions auparavant deux langues étrangères dans notre programme:
l'anglais et le français", mais il a récemment été décidé de "remplacer
le français par le turc", indique M. Keno.
Il s'agit d'une "garantie pour l'avenir de nos enfants", d'autant que
"la Turquie est désormais l'Etat parrain".
Illustrant le phénomène, la plupart des panneaux dans les rues sont
bilingues, et les résidents ont de plus en plus recours à des puces
téléphoniques turques.
"La demande est soutenue", se félicite le représentant de Turk Telekom,
Ahmad Hadbeh. "Nous avons érigé des tours (de télécommunications) à
Al-Bab, Azaz et Jarablos".
- "Sorte de mandat" -
Pour Ahmet Yayla, professeur à l'université DeSales aux Etats-Unis, la
Turquie table sur le long terme.
"Toutes les administrations de ces villes sont dirigées par la Turquie.
C'est une sorte de mandat", dit-il à l'AFP. "Ces zones ne feront pas
officiellement partie de la Turquie", mais Ankara y "règnera de facto".
Sur le plan commercial, cette tutelle se traduit par des échanges
accrus avec la Turquie.
Le principal centre commercial à Azaz regorge de produits turcs:
sucreries, riz, vêtements et produits ménagers.
Salim Horani y vend du tissu, des chaussures et des équipements
industriels importés de l'autre côté de la frontière.
"Les produits en Turquie sont beaucoup plus abordables" que ceux venant
de l'intérieur de la Syrie, assure-t-il.
Certains Syriens de la région se font même livrer leurs vêtements et
autres produits par le biais du service postal national turc (PTT), qui
a récemment ouvert une succursale à Azaz. (AFP, 30 oct
2018)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Erdogan met en garde Chypre contre
les explorations gazières "téméraires"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde Chypre mardi
contre tout "agissement téméraire", alors que Nicosie est déterminé à
explorer des gisements gaziers en dépit de l'opposition énergique
d'Ankara.
"Les agissements téméraires de la Grèce et de l'administration
chypriote-grecque, qui reçoivent le soutien de certains pays européens,
sont devenus source de menace et de danger, à commencer pour
elles-mêmes", a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.
Dans une allusion aux pays européens qu'il accuse d'appuyer Chypre dans
ses ambitions énergétiques, M. Erdogan s'est emporté contre "ceux qui
tremblent comme des feuilles mortes devant l'afflux de migrants et se
transforment en lions dès qu'il s'agit de pétrole ou de gaz".
Ces déclarations virulentes interviennent alors que le gouvernement
chypriote a annoncé lundi que les géants énergétiques français Total et
italien Eni avaient conjointement répondu à un appel d'offres pour
explorer et exploiter du gaz et du pétrole au large de l'île.
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en
Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de
devenir à terme un acteur énergétique majeur.
La République de Chypre, membre de l'Union européenne et n'exerçant son
autorité que sur les deux tiers sud de l'île, a signé ces dernières
années des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures
comme Eni, Total ou encore l'Américain ExxonMobil.
Mais Ankara, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l'île
en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce,
réclame la suspension de toute exploration, tant qu'une solution à la
division de Chypre n'est pas trouvée.
La Turquie s'oppose en effet à toute exploitation de ces ressources
gazières qui exclurait l'autoproclamée République turque de Chypre du
Nord, non reconnue par la communauté internationale.
Début novembre, M. Erdogan avait qualifié de "forbans" les majors
pétrolières étrangères qui tentent d'explorer les gisements au large de
Chypre.
En février, un navire affrété par ENI pour effectuer des forages
d'exploration avait dû rebrousser chemin après avoir été bloqué par des
navires de guerre turcs. (AFP, 27 nov
2018)
Washington
soutient
l'exploration de gaz au large de Chypre
Un responsable américain a exprimé vendredi le soutien de Washington
aux opérations d'exploration de gaz au large de Chypre, alors que
ExxonMobil et Qatar Petroleum ont lancé des travaux de forage en dépit
de l'opposition de la Turquie.
Ankara a mis en garde à plusieurs reprises les compagnies pétrolières
contre toute exploration énergétique au large de l'île méditerranéenne
divisée.
La République de Chypre, n'exerçant son autorité que sur les deux tiers
sud de l'île, a, toutefois, signé ces dernières années des contrats
d'exploration avec des géants des hydrocarbures.
Washington "reconnaît le droit de Chypre à développer ses ressources
naturelles", a affirmé le sous-secrétaire d'Etat Francis Fannon.
"Nous considérons l'énergie comme un catalyseur de la coopération et du
développement économique, qui peut bénéficier à tout le monde dans la
région", a-t-il indiqué aux journalistes à Nicosie, soulignant "le rôle
significatif de Chypre dans ce sens".
M. Fannon, sous-secrétaire d'État pour le Bureau des ressources
énergétiques, s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec le ministre
chypriote de l'Énergie, George Lakkotrypis.
ExxonMobil et Qatar Petroleum ont lancé vendredi les opérations de
forage dans le bloc 10 de la zone économique exclusive (ZEE) au large
de l'île, selon le ministre chypriote de l'Énergie.
Ankara, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l'île en
réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce, réclame
la suspension de toute exploration par les Chypriotes-grecs tant qu'une
solution à la division de Chypre n'est pas trouvée.
Selon M. Fannon, qui devait se rendre également en Egypte et en Israël,
les États-Unis estiment que "les richesses issues des ressources
naturelles doivent être partagées avec toutes les communautés de l'île
de manière équitable dans le cadre d'un règlement global" visant à
réunifier Chypre.
Début novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié ceux
qui défient Ankara de "forbans" qui méritent le même traitement que ses
ennemis en Syrie.
En février, un navire affrété par la compagnie pétrolière italienne Eni
pour effectuer des forages d'exploration au large de Chypre a dû y
renoncer après avoir été bloqué par des navires de guerre turcs.
Ce qui n'a pas empêché Chypre d'inviter début octobre Total, Eni et
ExxonMobil à répondre à un appel d'offres pour explorer un nouveau bloc
de gaz offshore, le bloc 7.
Depuis plusieurs années, la Méditerranée orientale est devenue une zone
d'exploitation gazière active, notamment après la découverte de
gisements au large d'Israël, de Chypre et de l'Egypte, donnant lieu
parfois à des tensions entre divers pays de la région sur les droits et
les frontières maritimes. (AFP, 16 nov
2018)
Erdogan
met
en garde contre toute exploration gazière au large
de Chypre
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde dimanche les
majors pétrolières étrangères contre toute exploration gazière au large
de Chypre, décrivant ceux qui défient Ankara comme des "forbans" qui
méritent le même traitement que ses ennemis en Syrie.
Dans un discours prononcé lors de la réception d'un nouveau navire de
guerre, le président turc a prévenu qu'exploiter les ressources de la
Méditerranée orientale en excluant Ankara était "inacceptable".
La République de Chypre, membre de l'Union européenne et n'exerçant son
autorité que sur les deux tiers sud de l'île, a signé ces dernières
années des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures
comme l'Italien Eni, le Français Total ou l'Américain ExxonMobil.
Mais Ankara, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l'île
en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce,
réclame la suspension de toute exploration par les Chypriotes-grecs,
tant qu'une solution à la division de Chypre n'est pas trouvée.
"De la même manière que nous avons fait payer les terroristes en Syrie,
nous n'abandonnerons pas le terrain aux forbans", a déclaré Erdogan
lors de la mise en service du TCG Burgazada, le troisième navire de
combat de type corvette construit par la Turquie dans le cadre de son
vaste programme d'équipement militaire (Milgem).
"Il est absolument inacceptable d'usurper les ressources naturelles de
la Méditerranée orientale en excluant la Turquie et la RTCN"
("République turque de Chypre du Nord"), a-t-il ajouté.
Au cours des deux dernières années, la Turquie a mené avec succès des
campagnes militaires en Syrie contre la milice kurde et les jihadistes
du groupe État islamique, qui ont abouti au contrôle de fait d'une
partie du nord du pays par des forces pro-Ankara.
Navires de guerre, menaces, contrats de plusieurs milliards de dollars:
la découverte de gaz en Méditerranée orientale fait naître de grands
espoirs, mais génère aussi des tensions dans une région déjà explosive.
En février, un navire affrété par ENI pour effectuer des forages
d'exploration au large de Chypre a dû y renoncer après avoir été bloqué
par des navires de guerre turcs.
Ce qui n'a pas empêché Chypre, début octobre, d'inviter Total, Eni et
ExxonMobil à répondre à un appel d'offres pour explorer un nouveau bloc
de gaz offshore, le bloc 7, situé dans la "Zone économique exclusive"
de l'île. Le bloc 10 a quant à lui déjà été concédé à ExxonMobil et à
Qatar Petroleum.
La compagnie texane Noble Energy a été la première en 2011 à découvrir
des gisements de gaz au large de Chypre, dans le champ Aphrodite (bloc
12), dont les réserves sont estimées à 127,4 milliards de mètres cubes
de gaz. En 2015, la découverte de l'énorme réservoir offshore de Zohr,
en Égypte, a nourri l'espoir que de nouvelles richesses puissent être
extraites au large de Chypre. (AFP, 4 nov
2018)
Immigration
/ Migration
Une
place Jean Demannez à Saint-Josse? Il n'est pas
demandeur!
Y aura-t-il une - petite - place Jean Demannez à Saint-Josse ? Validée
par le collège tennoodois début novembre, la proposition doit être
discutée ce lundi en conseil communal. Contrairement a que la commune
avait laissé sous-entendre début novembre, la commission de toponymie
et de dialectologie avait été pourtant rendu un avis défavorable à la
demande d'Emir Kir. Avis rendu... en août dernier. "Jean Demannez est,
si mes renseignements sont exacts, encore en vie. Or, la commission
déconseille de baptiser des espaces publics de noms de personnes qui ne
sont pas décédées depuis au moins dix ans", argue la commission dans un
courrier adressé au cabinet du bourgmestre de Saint-Josse Emir Kir. Qui
passe outre, ici.
L'avis de la commission n'est pas contraignant. Il se base pourtant sur
une circulaire - contraignante elle - interdisant que l'on donne un nom
de place ou de rue à une personnalité encore vivante à l'exception du
Roi et des chefs d'Etat. Cette circulaire datant de 1972 stipule
clairement que "les dénominations existantes de rues ne peuvent être
modifiées sans raison sérieuse et seulement de l’avis conforme de la
Commission [royale de Toponymie et Dialectologie]. Et que, pour la
dénomination de nouvelles voies de communication, il sied de puiser en
premier lieu dans les données de l’histoire, de la toponymie et du
folklore de la localité [tandis que], les noms de personnes vivantes ne
peuvent jamais être pris en considération. Les noms de personnes
décédées ne peuvent être retenus que dans des cas tout à fait
exceptionnels."
Contacté, Jean Demannez n'est quand à lui pas demandeur. "Je me demande
simplement pourquoi, tout à coup, le collège et son aimable bourgmestre
songe à ma modeste personne d'autant que son arrivée à la tête de la
commune ne s'est pas déroulée dans les meilleures conditions en ce qui
me concerne. D'autant, également, qu'il supprimé les subventions du
Saint-Jazz Festival et divisé par deux l'aide à la Jazz Station",
commente celui qui a passé 36 années sur les bancs du conseil communal.
"Je ne suis pas demandeur. Je n'ai jamais été demandeur."
"Emir Kir ne m'a jamais téléphoné pour me demander mon avis. Je sais
qu'il n'avait pas à le faire mais tout de même. J'ai la désagréable
impression de servir de prétexte, de précédent à ce qui pourrait
survenir d'ici un an ou deux et cela me dérange." Quoi donc ? "Un buste
à l'effigie d'Emir Kir à l'entrée de la petite Anatolie, à l'angle de
la chaussée de Haecht et de la rue du Méridien..."
Dans l'opposition, Ahmed Mouhssin estime que le collège tennoodois "a
fait preuve de grossièreté et d'amateurisme notamment car Emir Kir et
les échevins n'ont pas eu la politesse de consulter Jean Demanez, qui,
il est vrai, pourra donner son avis comme tout citoyen lors de
l'enquête publique prévue dans le cadre de la procédure." Ecolo
souhaite ainsi donner le nom de cette placette à une femme ayant marqué
l'histoire de la commune. "Considérant que les noms de rues dans notre
région sont majoritairement celles d'hommes, et que seulement 4% des
rues portent des noms de femmes, nous proposons que le Collège baptise
ce croisement du nom d'une femme qui a marqué l'histoire de
Saint-Josse."
Pour mémoire, Jean Demannez est le prédécesseur de l'actuel bourgmestre
Emir Kir. Echevin de 1978 à 1999, et député régional de 1989 à 2001, il
avait assuré la relève au décès de Guy Cudell jusqu'en 2012. Sa passion
l'a mené à développer notamment les politiques culturelles et
sportives. On lui doit ainsi la création d'un lieu culturel dédié au
Jazz dans le cadre de la réhabilitation de l'ancienne gare de la
chaussée de Louvain. La Jazz Station a vu se succéder de grands
représentants du jazz de la scène belge et internationale dont Toots
Thielemans, Sadi, Philip Catherine, Steve Houben, etc. (DH, 28 nov 2018)
Les
immigrés turcs sous une double menace, par
Vienne et Ankara
Alper Yilmaz connaît des nuits agitées: naturalisé autrichien il y a
trente ans, ce paisible commerçant viennois craint comme des milliers
de citoyens d'origine turque de perdre sa nationalité d'adoption en
raison d'une offensive déclenchée par l'extrême droite au pouvoir.
Le ciel lui est tombé sur la tête en juin dernier, quand il a reçu une
lettre des autorités l'accusant d'avoir une double nationalité, un
délit --sauf cas particulier-- en droit autrichien.
"Elle disait que je devais renoncer à ma nationalité autrichienne" sauf
à apporter la preuve qu'il ne disposait plus de la nationalité turque,
explique ce gérant d'un café-restaurant du nord de la capitale.
Or Alper Yilmaz, 53 ans, l'assure: il a fait annuler sa nationalité
turque en 1988, de façon précisément à pouvoir être naturalisé par
l'Autriche, où il avait rejoint ses parents à l'adolescence.
Son cas est loin d'être isolé depuis que le parti d'extrême droite FPÖ,
arrivé au pouvoir en décembre dernier avec les conservateurs, a
entrepris de faire vérifier la nationalité de la centaine de milliers
de personnes figurant sur les listes électorales turques en Autriche.
"Au sein de la communauté, c'est pour ainsi dire devenu le seul sujet
de conversation", confie Duygu Ozkan, journaliste autrichienne
d'origine turque travaillant au quotidien Die Presse.
- Parcours d'obstacle -
La façon dont ces listes supposées sont arrivées en possession du FPÖ
reste un mystère. Tout comme la raison pour laquelle le nom d'Alper
Yilmaz et d'autres citoyens ayant renoncé à leur nationalité turque y
figurent.
"Mon pays, c'est l'Autriche", souligne le commerçant, qui assure
n'avoir jamais redemandé la nationalité turque. "Je n'en dors plus la
nuit, je me demande ce qui va arriver", confie-t-il.
L'Autriche, un pays de 8,7 millions d'habitants qui comme de nombreux
autres en Europe a massivement fait appel à la main d'oeuvre étrangère
dans les années 1960, compte quelque 270.000 habitants d'origine
turque, dont plus de 150.000 ont obtenu la nationalité autrichienne.
Ordonnée par le ministère de l'Intérieur, la vérification systématique
de l'état civil des personnes figurant sur les listes électorales
turques a nécessité l'embauche de 26 personnes rien que pour la ville
de Vienne, a reconnu celle-ci.
Les cas de fraude avérés sont cependant rares: pour l'ensemble du pays,
seuls 85 citoyens ont à ce jour été déchus de leur nationalité
autrichienne et des droits y afférents.
Mais pour les personnes de bonne foi, faire la preuve qu'elles ne
possèdent pas la nationalité turque se transforme le plus souvent en
parcours d'obstacles kafkaïen. D'autant que les autorités turques ne
sont pas toujours coopératives.
Un client de l'avocat salzbourgeois Peter Weidisch en a fait l'amère
expérience. Invité par les autorités autrichiennes à obtenir un
certificat de non-nationalité auprès du consulat turc, il s'y est vu
répondre "Vous êtes un citoyen autrichien, on ne peut rien faire pour
vous", témoigne-t-il.
"On lui demande de prouver qu'il n'a pas fait quelque chose (redemander
la nationalité turque, ndlr). C'est extrêmement difficile", relève
l'avocat.
- "Le FPÖ en action" -
Cigdem Schiller, une jeune femme de 31 ans naturalisée en 2003, a eu
plus de chance. Elle aussi sommée de prouver qu'elle ne disposait pas
de la nationalité turque, elle a fini par obtenir le précieux
certificat, non sans avoir dû faire le siège du consulat et alerté les
médias.
Mais comment a-t-elle pu figurer sur les listes électorales turques
alors qu'elle était mineure au moment où elle a renoncé à la
nationalité de ce pays ?
La presse autrichienne a avancé que les consulats turcs avaient pu être
incités à "gonfler" ces listes, la diaspora votant massivement pour le
parti AKP du président Erdogan.
Pour Alper Yilmaz, le cauchemar n'est pas fini: le consulat l'a
invité... à se rendre en Turquie pour régulariser sa situation. Un
scénario que le commerçant veut éviter à tout prix: membre de la
minorité kurde alévite, il craint d'y être emprisonné dès qu'il
remettra les pieds dans le pays.
"J'attends de l'Etat autrichien qu'il nous soutienne: nous sommes
citoyens autrichiens", résume-t-il.
Mais une inflexion du FPÖ apparaît peu probable, du moins à court
terme. Dans un message sur Facebook, le vice-chancelier Heinz-Christian
Strache a vanté "le FPÖ en action" en annonçant les 85 premières
déchéances de nationalité.
Le parti, qui depuis son arrivée au pouvoir s'est efforcé de limiter
les dérapages xénophobes, a par ailleurs dû retirer en catastrophe de
son site il y a quelques jours une vidéo contre les fraudes à la sécu
où les suspects se prénommaient Ali ou Mustafa et portaient le fez. (AFP, 19 nov
2018)
Le
18ème Med à Bruxelles du 30 novembre au 7 décembre
Au
Botanique, à Bozar, au Cinéma Aventure et au Palace !
Au
programme :
une compétition internationale, un panorama comprenant inédits et films
déjà sortis à Bruxelles, des documentaires et débats, des courts
métrages, des invités, des séances scolaires, associatives, senior et
famille. Mais aussi des concerts, des soirées et un marché des saveurs
méditerranéennes.
Une
véritable plongée en Méditerranée !
Voici les
films en lien avec la Turquie:
SIBEL
De Çağla
Zencirci & Guillaume Giovanetti
En
compétition au festival
Un village
isolé au coeur des montagnes de la mer noire en Turquie. Elle est
muette mais communique grâce à la langue sifflée ancestrale de la
région. Rejetée par les autres habitants, elle traque sans relâche un
loup qui rôde dans la forêt voisine, objet de fantasmes et de craintes
des femmes du village. C’est là que sa route croise celle d’un fugitif.
Une
histoire
contemporaine et universelle, tout comme le message qui accompagne les
majestueuses images de la nature environnant le village.
Présenté au
Festival de Locarno.
QUI A TUÉ
LADY WINSLEY ?
De Hiner
Saleem
En
avant-première au festival
Lady
Winsley,
une romancière américaine, est assassinée dans la petite ville
balnéaire de Yeniköy, en Turquie. L’inspecteur Fergün arrive d’Istanbul
pour mener l’enquête. Avec l’aide de la tenancière de l’auberge, la
belle Azra, il doit alors faire face à des secrets bien gardés dans ce
petit coin de pays où les tabous sont nombreux, les liens familiaux
étroits, les traditions ancestrales et la diversité ethnique plus large
que les esprits.
L’enquête
n’est ici qu’un prétexte à la comédie caustique.
GARDIENS
De Berivan
Binevsa (projection en présence de la réalisatrice)
Midas, sa
soeur
Rodin et leur ami Siyabend, trois enfants yézidis, passent leur
quotidien dans un camp de réfugiés du Kurdistan en Turquie. Chaque
jour, Midas s’adonne à la même mission : s’échapper du camp pour aller
surveiller la frontière en attendant le retour de ses parents. Un jour,
Midas casse ses jumelles…
NEVER LEAVE
ME
De Aida
Begić
On estime
que
la moitié des 5 millions de réfugiés syriens sont des enfants et que
600 000 d’entre eux sont orphelins en raison de la guerre. Un
orphelinat turc accueille des enfants réfugiés syriens. Ils se
débattent dans leurs histoires passées pour survivre dans un quotidien
diffi cile et violent.
Découvrez
le programme complet à partir du 7 novembre sur le site : http://www.cinemamed.be
73% en un an de personnes vulnérables à
la frontière
gréco-turque
Les autorités grecques et le Haut commissariat des réfugiés (HCR) ont
exprimé vendredi "leur inquiétude" face à la hausse du flux migratoire
à la frontière terrestre gréco-turque, marquée par l'arrivée de
nombreuses personnes vulnérables, familles et mineurs non accompagnés.
"Notre principale inquiétude est la hausse importante des personnes
vulnérables et du nombre des mineurs non accompagnés cette année", a
déploré auprès de l'AFP Margaritis Petritzikis, responsable du HCR au
camp de rétention de Fylakion, à proximité du fleuve Evros, qui marque
la frontière gréco-turque à l'extrême nord-est de la Grèce.
Un tiers de la population de ce camp sont des mineurs non accompagnés,
soit "93 personnes sur un total de 265 dans le camp", précise Irini
Logotheti, directrice de celui-ci.
Entre janvier et fin octobre de cette année, 11.003 personnes au total
ont franchi cette frontière à destination de l'Europe, "une
augmentation de 140%" par rapport à la même période 2017, selon elle.
Le nombre des personnes vulnérables, dont la majorité sont Irakiens,
Afghans, Syriens, Pakistanais mais aussi Turcs, a augmenté de 73% en un
an, a-t-elle ajouté.
Les ressortissants turcs fuient leur pays après la purge effectuée
depuis l'été 2016 par le régime du président turc Recep Tayyip Erdogan
contre ses opposants.
En raison des réglementations restrictives européennes mises en place
en mars 2016 sur les îles grecques de la mer Egée les plus proches de
la Turquie, pour limiter le flux migratoire par mer depuis celle-ci, la
frontière terrestre est actuellement le plus emprunté par les personnes
fuyant guerre et pauvreté.
"Le camp de Fylakio est un des premiers camps de rétention en Grèce,
qui a commencé à être opérationnel en 2014", rappelle Irini Logotheti.
Mais après quatre ans, des défaillances importantes dans
l'infrastructure ont réduit sa capacité, initialement de 260 personnes.
Actuellement, il n'y a que "180 places alors que 265 personnes y
résident", ajoute Irini Logotheti.
Le HCR va installer 13 conteneurs en décembre, ce qui va porter la
capacité à au moins 400 places.
Après leur identification et enregistrement, qui peut prendre quatre
jours, les migrants et réfugiés sont transférés à d'autres camps situés
à Thessalonique, capitale du nord, ou à Athènes.
Chaque jour, un minimum de 60 personnes sont ainsi transférées, tandis
que le même nombre arrivent, selon Mme Logotheti.
Zania, un Irakien kurde âgé de 20 ans, juge la vie "très mauvaise" dans
le camp. Le jeune homme, qui espère arriver au Royaume-Uni, a entrepris
la traversée par bateau, mais l'a terminée à la nage. Entretemps, le
bateau s'est renversé, et une femme et deux enfants se sont noyés. (AFP, 2 nov
2018)
informations du
mois
passé
Informations
of the past month
Toutes les informations depuis 1976
All informations since 1976