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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

50th Year / 50e Année
Mai
 
2024 May
N° 549
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76
Chief Editor /Rédacteur en chef: 
Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

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53e ANNIVERSAIRE
DE L'EXIL DES FONDATEURS D'INFO-TÜRK


11 mai 2024... Aujourd'hui marque le 53e anniversaire du début de l'exil de Doğan Özgüden et İnci Tuğsavul, qui a déjà dépassé un demi-siècle... À l'occasion de cet anniversaire, Info-Türk a publié le 7e volume d'Écrits d'exil, écris par Özgüden.
Après le coup d'État du 12 mars 1971, suite à la fermeture par la loi martiale de la revue socialiste Ant qu'ils avaient fondée, leurs noms ont été annoncés à plusieurs reprises sur la liste des personnes recherchées, diffusée à la radio et dans les journaux, et parce qu'ils étaient déjà sous la menace constante des militaires en raison de leurs publications antimilitaristes, ils ont quitté la Turquie le matin du 11 mai 1971, en embarquant sur un vol Lufthansa au départ d'Ankara avec un faux passeport de famille...
Les mémoires de Doğan Özgüden sur sa vie et ses luttes en Turquie et en exil ont déjà été publiées en deux volumes sous le titre Journaliste "apatride", et des sélections de ses écrits dans divers journaux, bulletins d'information et magazines pendant sa vie d'exilé ont été publiées en six volumes.
Dans tous les volumes d'Écrits d'exil, Özgüden interprète les événements et les problèmes de la période que nous vivons et emmène le lecteur dans les réalités qu'il a lui-même vécues depuis les années 40 de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à aujourd'hui, établissant ainsi un lien documentaire avec le passé.
À l'occasion du 53e anniversaire de l'exil, Info-Turk avait déjà publié Un rebelle dans l'encre d'exil, un livre d'Özgüden sur la lutte multidimensionnelle d'Inci Tugsavul, et Resistance Documents, qui rassemble Le dossier sur la Turquie, La chasse à l'homme en Turquie et La torture en Turquie, écrits en 1971-73 par Özgüden et Tuğsavil au nom du mouvement de la Résistance démocratique en exil contre la junte du 12 mars 1971, ainsi que des affiches de la résistance de l'époque.


Titres des évènements du mois

Titles of this month's events

Droits de l'Homme / Human Rights

Vers une loi sur les "agents d'influence" en Turquie
20-year-old political prisoner suspiciously dies in prison
Educators strike across Turkey in wake of teacher’s murder
May Day crackdown continues as 38 arrested
Plus de 200 arrestations en Turquie pour un 1er mai sous haute tension
Court of Cassation upholds sentences in Progressive Lawyers Association case
2022-2023 report reveals systematic human rights violations in Turkish prisons

Pression sur les médias / Pressure on the Media

Turkey to include ‘influence operations’ in anti-espionage legislation
RSF: Turkey’s new 'espionage bill' threatens media supported by international funds

Turkish court sentences 5 journalists from shuttered newspaper to prison
Turkey climbs to 158th in RSF Press Freedom Index
Journalist Barış Terkoğlu sentenced to 2 years under terror law

Mass raid in Turkey jails 3 Kurdish reporters, others put under judicial control
Belgium: Police raided two Kurdish TV newsrooms and seized journalistic materials


Kurdish Question / Question kurde

Le leader kurde Selahattin Demirtas condamné à 42 ans de prison
DEM: Kobane trial verdict shows Turkish state’s alignment with ISIS and fascism
Kurds celebrate Kurdish Language Day
Compte-rendu de la conférence organisée au barreau de Paris

Attaque armée contre un bureau du parti kurde
La répression du mouvement kurde continue en Europe
May Day marked in Kurdish cities: 'Poverty when working, death after retirement'

Minorités / Minorities

La CPI devrait examiner une nouvelle requête concernant le génocide
L'Église byzantine: Erdogan insiste en vain sur la déchristianisation -  Ragip Duran

À Istanbul, l'ex-église Saint-Sauveur-in-Chora rouvre ses portes en tant que mosquée

Politique intérieure/Interior Politics

Turkey’s top appeals court elects president after 37 rounds of voting amid ‘power struggle’
Muraille de Chine à Istanbul devant le cortège du 1er mai - Ragip Duran

Forces armées/Armed Forces

Le Niger, nouvel Eldorado des mercenaires proturcs de Syrie
Des frappes de l'armée avec des drones turcs ont tué des civils en Somalie

Affaires religieuses / Religious Affairs
 

L'interdiction du voile islamique validée par la Cour européenne

Environ 500 personnes arrêtées suspectées de lien avec le prédicateur Gülen
Le Comité R inquiet de l’entrisme des Frères musulmans

Socio-économique / Socio-economic

La Turquie annonce un plan de rigueur sur trois ans anti-inflation
Over 160 workers killed on the job in April
I'inflation s'accélère en avril, à 69,8% sur un an
Crise dans le "quick commerce", Getir se retire des marchés américain et européen
Partenariat renforcé de Turkish Airlines avec Airbus et Rolls Royce


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

François Hollande: Paris massacre in 2013 was an operation of the Turkish state
Le prince Laurent fait l’éloge du gouvernement turc
Erdogan: les politiques envers Gaza ont "ébranlé la foi" en l'UE

Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Washington appelle Israël et la Turquie à résoudre leurs différends

Ankara soutient le Néerlandais Rutte pour prendre la tête de l'Otan

Relations régionales / Regional Relations

Pour Erdogan, Israël s'en prendra à la Turquie si le Hamas est vaincu
Erdogan dit avoir suspendu tout commerce avec Israël pour le contraindre au  cessez-le-feu
Mort en Turquie d'un fils du dirigeant de facto du Soudan après un accident
Jérusalem: un policier israélien poignardé par un citoyen turc dans la Vieille ville

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Erdogan confirme la conversion en mosquée de Saint-Sauveur-in-Chora devant Mitsotakis

Immigration / Migration

La statuette du Manneken Pis coiffé de fez par les élus turcs à Bruxelles
Dix militants kurdes arrêtés pour une bagarre fin mars à Roissy

3 réalisatrices kurdes récompensées par le prestigieux Prix Lola
Journalist Celal Başlangıç passes away in exile



Droits de l'Homme / Human Rights

Vers une loi sur les "agents d'influence" en Turquie

Le Parlement turc devrait être saisi prochainement d'un projet de loi sur les "agents d'influence" prévoyant des peines de prison pour les journalistes et chercheurs accusés d'oeuvrer au profit d'intérêts étrangers.

Le texte, un projet d'amendement au code pénal, prévoit trois à sept ans de prison pour "toute personne qui effectue ou commandite une recherche sur les citoyens et les institutions (turcs) dans le but d'agir contre la sûreté, les intérêts politiques, intérieurs ou extérieurs de l'Etat, conformément aux ordres ou intérêts stratégiques d'une organisation ou Etat étranger".

Le texte ne détaille pas les activités visées mais le responsable du parti MHP (extrême droite), allié du parti AKP au pouvoir, en a donné un aperçu dans un message sur le réseau social X: "l'économie, la finance, l'armée, la défense nationale, la santé publique, la sécurité publique, l'ordre public, la technologie, la culture, les transports, la communication, le cyberespace, les infrastructures critiques et l'énergie" seraient concernés, selon Feti Yildiz, vice-président du MHP.

Le code pénal turc prévoit déjà un à cinq ans de prison pour toute personne détenant des "documents (...) qui devraient être tenus secrets pour la sûreté, les intérêts politiques internes et externes de l'Etat".

Cette loi suscite d'autant plus d'inquiétudes qu'elle fait écho à celle adoptée mardi par le Parlement de Géorgie, baptisée "loi russe" par ses détracteurs qui se sont fortement mobilisés à Tbilissi.

"Cette loi est une extension de la loi sur la censure", écrit le chercheur Muhammet Ali Yunus, pour qui "cette loi n'a pas pour véritable objectif de lutter contre l'espionnage (mais) vise au contrôle efficace des médias sociaux ou de l'espace public".

"Avec cette loi, le gouvernement va créer un crime d'une portée et d'une limite inconnues: la chasse aux sorcières par l'espionnage d'influence", commente également mercredi l'écrivain et contributeur du quotidien Cumhuriyet Emre Kongar sur X.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) s'alarme de l'absence de "garde-fou pour prévenir les abus judiciaires".

"Nous craignons que ce projet d'amendement au Code pénal menace d'emprisonnement tout journaliste travaillant pour un média qui survit grâce aux fonds internationaux", écrit mercredi Erol Onderoglu, représentant de RSF en Turquie.
 "Le gouvernement d'Erdogan continue de miner le terrain de la liberté d'expression et de la presse", relève RSF dans un communiqué.

"Après l'instrumentalisation de la législation sur la +désinformation+", poursuit-il, "l'incrimination fourre-tout d'agents d'influence risque d'affaiblir encore plus l'exercice du journalisme libre, pluraliste et indépendant en Turquie". (AFP, 15 mai 2024)

20-year-old political prisoner suspiciously dies in prison
 
Reber Soydan, a 20-year-old political prisoner, was reported to have taken his own life while being held in solitary confinement at the Van Type-F High Security Prison.
 
According to prison authorities, Soydan's father, Mehmet Selim Soydan, was informed of his son's death, which allegedly occurred by hanging in his cell.
 
Soydan's body was transferred to Van Yüzüncü Yıl University for autopsy procedures. The man had been arrested two years prior in Yüksekova, Hakkari, and was later sentenced to aggravated life imprisonment plus an additional 53 years on charges of "disrupting the unity and integrity of the country" for being a member of the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK).
 
This incident adds to the deaths within Turkey’s prisons, which have drawn international concern over the conditions and treatment of detainees. In 2022 alone, 78 prisoners lost their lives in prisons, with another 15 reported in the first five months of 2023, according to the Human Rights Association (İHD). Among these was Garibe Gezer, who allegedly suffered severe torture before her death, which was recorded as a suicide. (BIA, 13 May 2024)

Educators strike across Turkey in wake of teacher’s murder

The recent killing of a high school principal in İstanbul has sparked a nationwide one-day strike among educators demanding better security measures.

İbrahim Oktugan, 74, the principal of a private high school in İstanbul, was fatally shot on May 7  by a student who blamed him for his expulsion.

Members of several educators’ unions, including Eğitim Sen, Eğitim İş, Töb-Sen and Private Sector Teachers Union, as well as unions generally supporting the government’s policies like Eğitim Bir-Sen and Türk Eğitim-Sen, have joined the strike across various provinces.

The protests commenced a day before, when unionized teachers refused to attend the first class of the day and staged demonstrations in various locations.

In Ankara, the capital, educators gathered outside the Ministry of National Education today, chanting, "The teachers are here, where is the minister?" They then began marching towards the parliament.

“Not an isolated incident”
Deniz Ezer, chair of Töb-Sen, asserted that the latest incident was not isolated but was the result of years-long policies. “I’d like to emphasize that it is the result of the government’s policy of discrediting teachers, which has been going on for years. The cycle of violence towards teachers has come to this point gradually,” he told Sol Haber.

Ali Yalçın, the President of Memur-Sen and Eğitim Bir-Sen, shared a similar opinion, saying that "incidents of violence against education workers have ceased to be isolated" and have become "a widespread social issue."

"Preventing deliberate and unlawful acts leading to death, injury, and harm falls under the obligation of the state within the framework of the right to life principle, as enshrined in international law and the constitution,” he said.

Teachers urgently demand "the implementation of deterrent exclusively punitive measures against incidents of violence targeting education workers, as well as the enactment of legal regulations that provide legal protection for the victimized worker,” he added. (BIA, 10 May 2024)

May Day crackdown continues as 38 arrested

A court has arrested 38 suspects as 11 more people were detained during the raids over the weekend.

The aftermath of May Day celebrations in İstanbul has seen a significant number of detentions following attempts by leftist groups to march to Taksim Square, the historic location of Labor Day celebrations in the city, despite a ban by the authorities.

Among the 65 individuals detained on May 1 were referred to the courthouse on Saturday, with 38 of them arrested. Twelve of the released individuals are subject to judicial control measures.

The police crackdown continued beyond May Day, with raids on homes of individuals involved in clashes with the police during the events. Yesterday morning, 11 individuals were detained in raids on several addresses, said the Progressive Lawyers Association (ÇHD). The detained individuals are members of various leftist groups, according to the association.

Journalist Esra Solin Dal strip searched, kept in solitary confinement for 11 days
Esra Solin Dal, a reporter for the pro-Kurdish Mezopotamya Agency (MA), has been placed in solitary confinement at the Bakırköy Women's Closed Prison in İstanbul following her detention during a series of house raids on April 23. She was subsequently arrested and charged with "membership in a terrorist organization" on April 26.

Dal's request to be transferred to a communal cell with other detainees has yet to receive a response from the prison administration, MA reported. Her legal representatives have indicated that Dal is being subjected to "special treatment" and have announced plans to take legal action in response.

The case of Dal has garnered attention, particularly after reports emerged that she was subjected to a strip search upon her arrest, an act condemned by journalist associations as a violation of human dignity and a form of torture.

This incident is considered part of a broader pattern of repression against Kurdish journalists and pro-Kurdish media outlets, raising concerns about press freedom and human rights in the country. (BIA, 9 May 2024)

Plus de 200 arrestations en Turquie pour un 1er mai sous haute tension

Près de 230 personnes ont été arrêtées mercredi en Turquie à l'occasion des célébrations du 1er Mai, dont 217 à Istanbul placée en état de siège et paralysée une bonne partie de la journée afin de barrer les accès à l'emblématique place Taskim, épicentre de la contestation.

Plus de 42.000 policiers avaient été déployés avant l'aube dans la mégapole et capitale économique du pays, que l'opposition a conservé haut la main lors des dernières élections municipales du 31 mars.

Selon le ministère de l'Intérieur, "226 personnes ont été arrêtées dont 217 à Istanbul pour avoir manifesté dans des lieux non autorisés et ne pas avoir tenu compte des avertissements de la police".

Dans un message sur le réseau X, le ministre Ali Verlikaya avait dénoncé auparavant les manifestants "qui ont tenté d'avancer vers la place Taksim et ont attaqué nos policiers", assurant que 28 membres de forces de l'ordre ont été blessés.

Le maire CHP Ekrem Imamoglu, largement réélu fin mars, ainsi que le président de ce parti d'opposition, Özgür Özel, qui avaient appelé au rassemblement devant la municipalité, ont été empêchés d'avancer.

Les principales voies de circulation ont été barrées et l'ensemble des moyens de transports en commun de la rive européenne d'Istanbul suspendus jusqu'en fin d'après-midi, ferries compris, prenant au piège les très nombreux touristes présents le long du Bosphore.

En annonçant le dispositif prévu, mardi, M. Verlikaya avait dénoncé par avance les "organisations terroristes (qui veulent) faire du 1er mai un champ d'action et de propagande".

Dès le début de la matinée, alors que les manifestants se réunissaient dans le quartier de Besiktas pour célébrer le 1er-Mai, des incidents ont éclaté avec les policiers et plusieurs dizaines de personnes ont été emmenées sans ménagement dans les fourgons de la police, sous les yeux des journalistes de l'AFP.

D'autres incidents ont ensuite éclaté devant la municipalité d'Istanbul, où les policiers anti-émeutes ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en plastique contre les manifestants qui essayaient de forcer leurs barrages, ont constaté les équipes de l'AFP, dont un photographe a été atteint à la nuque.

 - "Ne pas abandonner" -

 Selon l'association de défense des droits de la presse MLSA, plusieurs journalistes ont été jetés à terre durant ces échauffourées.

Le président du CHP, première force d'opposition au parlement, a promis de "ne pas abandonner": "Nous poursuivrons nos efforts jusqu'à ce que Taksim soit libre".

"Vous ne pouvez pas nous priver de Taksim!", "Taksim, c'est partout, la résistance est partout!", criaient les manifestants.

"Taksim appartient aux travailleurs", a-t-il déclaré, puis s'adressant aux policiers: "Ces travailleurs ne sont pas vos ennemis. Notre seul souhait est que ce jour soit célébré comme une fête. Nous ne voulons pas de conflit".

"Taskim est un symbole important pour nous, Taskim signifie 1er mai, signifie travail", a déclaré à l'AFP la secrétaire générale de la Confédération des syndicats progressistes de Turquie, Arzu Cerkezoglu.

Il a rappelé que la Cour constitutionnelle avait déjà statué sur le droit de manifester sur la place et la Cour européenne des droits de l'homme confirmé que l'interdiction était illégale.

Les rassemblements ne sont plus autorisés place Taksim, devenue l'épicentre de la contestation du pouvoir de Recep Tayyip Erdogan depuis la vague de contestation qui a secoué le pays en 2013. Mais les organisations syndicales et politiques appellent régulièrement leurs membres à y converger.

Mardi soir, le président Erdogan a dénoncé "les organisations terroristes qui veulent faire du 1er-Mai un outil de propagande" et mis en garde les syndicats et partis politiques contre "toute action qui nuirait à l'atmosphère du 1er-Mai". (AFP, 1 mai 2024)

Court of Cassation upholds sentences in Progressive Lawyers Association case

Eighteen lawyers were sentenced to 159 years in prison on “terrorism-related” charges in 2019. The top appeals court has upheld the sentences of lawyers Selçuk Kozağaçlı and lawyer Barkın Timtik.

Court of Cassation upholds sentences in Progressive Lawyers Association case
The Court of Cassation has upheld the sentences of two members of the Progressive Lawyers Association (ÇHD), former chairperson Selçuk Kozağaçlı and Barkın Timtik.

The court's Third Penal Chamber stated that the legal procedures during the trial were conducted in accordance with the law, and the evidence was obtained legally. The court emphasized that its decision was based on "definite, consistent, and nonconflicting data," underscoring the "thoroughness" of the judicial process.

The ÇHD trial, which has been a subject of significant legal and public interest, resulted in Kozağaçlı and Timtik receiving 12-year sentences each for “membership in a terrorist organization,” namely the Revolutionary People’s Liberation Party-Front (DHKP-C). Another lawyer, Oya Aslan, was sentenced to 10.5 years, along with additional penalties for propaganda. Other lawyers involved in the case received varying sentences of up to 6 years.

The Court of Cassation's ruling also included a rejection of appeals for a retrial, stating that the existing evidence was sufficient to support the convictions. The decision noted that the testimonies of secret witnesses did not have a decisive impact on the outcome⁵.

ÇHD lawyers Ebru Timtik and Aytaç Ünsal began hunger strikes in early 2020, in protest of the sentencings and demanding a “fair trial.” Timtik died on the 238th day of the hunger strike. Ünsal ended his hunger strike after Timtik’s death. (BIA, 1 May 2024)

2022-2023 report reveals systematic human rights violations in Turkish prisons

The “2022-2023 Prison Rights Violations Report” highlights the severe and systematic human rights abuses in Turkish prisons, reflecting a disturbing normalisation of political repression and isolation practices.

The report, presented by the Association of Lawyers for Freedom (ÖHD) and the Federation of Associations for Legal and Solidarity with Families of Detainees and Convicts (MED TUHAD-FED), underscores the reflection of the ongoing isolation on Kurdistan Workers’ Party (PKK) leader Abdullah Öcalan in İmralı Prison on the widespread suppression and human rights violations in Turkish prisons.

At a press conference held at the Human Rights Association (İHD) Diyarbakır Branch, ÖHD co-presidents and the management of İHD highlighted issues faced by prisoners in 91 different prisons based on complaints from prisoners and their relatives. Fırat Taşkın of the ÖHD pointed out that long-standing policies of isolation in Turkish prisons have led to numerous human rights violations.

Political prisoners and harsh conditions

Taşkın emphasised that the conditions reported reflect a broader pattern of political oppression and are deemed unacceptable. These conditions are frequently normalised within Turkey, raising significant concerns internationally. The report documents that these alleged practices in prisons represent typical examples of human rights violations, with prisoners subjected to arbitrary and extrajudicial disciplinary actions.

Hunger strikes and protests against isolation

Particularly troubling is the situation at the high-security F-Type Prison in İmralı, where PKK leader Abdullah Öcalan and others have been incommunicado since 25 March 2021. In protest against the severe limitations on their social interactions and communication with the outside world, including legal representation and family visits, 1,997 political prisoners across 91 facilities commenced hunger strikes on 27 November 2023.

Legal and health concerns in prisons

The report also criticises the recent execution adjustments which were enacted without adhering to the principle of equality, explicitly excluding political prisoners under organised crime laws. These adjustments have led to overcrowding in prisons, further exacerbating the harsh conditions. Moreover, sick prisoners face grave violations of their rights to health and life, with authorities frequently blocking their release on medical grounds.

International oversight and call for action

Despite these conditions, international bodies like the European Committee for the Prevention of Torture (CPT) have conducted visits but have not publicly disclosed their findings, purportedly pending approval from Turkish authorities. This lack of transparency and the continuation of these conditions necessitate urgent international attention and action, the report underlined.


Pression sur les médias / Pressure on the Media

Turkey to include ‘influence operations’ in anti-espionage legislation

The National Intelligence Organization (MİT) released a video titled "What is Espionage?" on May 4. The video was widely disseminated across various media outlets.
 
Shortly after the release of this video, public broadcaster TRT Haber reported on the details of the "9th Judicial Package," which it said will introduce a “new type of espionage,” namely “agents of influence,” to the legal framework. According to TRT, legal amendments would be made to prevent espionage activities by foreign intelligence organizations within Turkey.
 
Following TRT Haber's report, a similar article was published in the pro-government daily Yeni Şafak. The newspaper also used the term "agent of influence" to describe this new type of espionage. Referring to it as "a new dimension in intelligence warfare," the newspaper wrote that the law would encompass "agents of influence who conduct propaganda against Turkey, posing as beneficial to the country while undermining it."
 
According to Yeni Şafak, "agents of influence who conduct propaganda against Turkey via social media, as well as those who disrupt the country's economic, social, and public order," would face criminal penalties.
 
While "agent of influence" may not have been a term explicitly defined within Turkish legal framework, it has been frequently utilized in pro-government media as an accusation, particularly against rights defenders.
 
As Turkey debated the concepts of foreign agents and influence agents, ANKA News Agency published the draft text of the law on May 11. According to the draft, a new article would be added to the Turkish Penal Code.
 
This new article, numbered 339/A, would introduce penalties of up to five years in prison for "possession of documents related to state security" aligned with the strategic interests or instructions of a foreign state or organization.
 
The draft law specifies:
 
Article 339/A:
 
(1) Without constituting the crimes regulated in this section, those who research or commission research on Turkish citizens, institutions, or foreigners residing in Turkey in line with the strategic interests or instructions of a foreign state or organization, shall be sentenced to imprisonment for a term of three to seven years. If the act constitutes a crime other than those regulated in this section, the perpetrator shall be separately sentenced for both this crime and the relevant crime.
 
(2) If the act is committed during wartime or poses a risk to the state's preparations for war, its war activities, or military movements, the perpetrator shall be sentenced to imprisonment for a term of eight to ten years.
 
(3) If the crime is committed by individuals serving in units, projects, facilities, or services of strategic importance for national security, the penalty shall be increased by one fold.
 
(4) Prosecution for this offense shall be subject to the permission of the Minister of Justice.
 
The draft also includes the rationale behind the law. It emphasizes the need to punish activities detrimental to the state's internal or external political interests.
 
Activities that threaten the state's security include economic, financial, military, national defense, public health, public safety, public order, technological, cultural, transportation, communication, cyber domain, critical infrastructure, and energy sectors.
 
According to the draft's rationale, "the failure to protect these interests could jeopardize the state's security."
 
Therefore, activities contrary to these interests should also constitute offenses.
 
It is speculated that the proposal will be presented to the parliament on July 1, before the parliament's recess. Whether any changes will be made to the article remains unknown for now. However, according to Justice Minister Yılmaz Tunç, the regulation is nearing completion.
 
The consensus among politicians, jurists, and journalists is that the law will introduce a new constraint on politics, arts, sciences, and the media. (BIA, 14 May 2024)

RSF: Turkey’s new 'espionage bill' threatens media supported by international funds
 

Reporters Without Borders (RSF) has issued a statement on the controversial 'agent of influence' provision included in a sweeping draft law dubbed as the “9th Judicial Package.”
RSF stated that the law poses a threat to independent journalism and freedom of expression.
The organization warned that journalists working for media outlets funded by international organizations could face imprisonment under this law, jeopardizing the operations of independent media. RSF called on Turkey to retract the provision.
 
"Vague and broadly worded"
 
RSF's Turkey representative, Erol Önderoğlu, commented in the statement: "Given Turkey's well-known repressive judicial practices, we fear that this amendment to the Turkish Penal Code will threaten journalists working for media supported by international funds with imprisonment. Unfortunately, the provision lacks any safeguards to prevent judicial abuse. If this vague and broadly worded law is passed by the parliament, any journalist who displeases the authorities could easily be targeted as an agent of influence allegedly supporting the interests of a foreign country."
 
Turkey's media landscape is largely dominated by media conglomerates with close ties to the government, as shown by the Media Ownership Monitor Turkey, a joint project by bianet and RSF. In this environment, international funds play a role in sustaining media outlets that are not aligned with the ruling bloc or the main opposition party, even though these outlets do not match the financial resources and human capital of larger media entities.
 
RSF also referenced the “disinformation law “that took effect in October 2022 in its statement. Noting that the law has been used against more than 30 journalists within 18 months, RSF expressed concerns: "Accusing journalists of being agents of influences poses a risk of further weakening the practice of free, pluralistic, and independent journalism in Turkey."
 
Turkey ranks 158th out of 180 countries in the RSF's 2024 World Press Freedom Index. This ranking, an improvement of seven places from 165th in 2023, does not signify a positive shift in media freedom but indicates that Turkey remains in the "very serious" category for press freedom issues.  (BIA, May 15, 2024)

Turkish court sentences 5 journalists from shuttered newspaper to prison

After an Istanbul court on Thursday sentenced five journalists for “aiding a terrorist organization without being a member” in connection to their work at the shuttered pro-Kurdish daily Özgürlükçü Demokrasi (Liberal Democracy), the Committee to Protect Journalists called on Turkish authorities to not fight their appeals and end the judicial onslaught against the Kurdish media.

The court sentenced Mehmet Ali Çelebi, a former editor and columnist for the daily, to three years and nine months in prison. Former publisher İhsan Yaşar, former responsible news editor İshak Yasul, and former editors Hicran Ürün and Reyhan Hacıoğlu were sentenced to three years and 45 days each. The defendants will remain free pending appeal.

The court acquitted distributor Mizgin Fendik and separated the case of staffer Pınar Tarlak, which will be merged with other cases she has.

“Turkish authorities should not contest the appeals of journalists Mehmet Ali Çelebi, İhsan Yaşar, İshak Yasul, Hicran Ürün, and Reyhan Hacıoğlu as they have been on trial for their journalism for years,” said Özgür Öğret, CPJ’s Turkey representative. “The prolonged harassment trial is a good opportunity to put an end to the relentless judicial onslaught against the Kurdish media in Turkey.”

Authorities raided and seized Özgürlükçü Demokrasi and its printing house in March 2018 before shuttering the outlet alongside two others by a government decree in July of that year. The five defendants were arrested alongside other staff of the newspaper and printing house workers during or shortly after the raids in April 2018.

Istanbul prosecutors originally charged the defendants with running a “terrorist publication” and with being members of, and making propaganda for, the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK), according to court documents CPJ inspected. PKK has been fighting the Turkish forces since the 1980s and has been recognized as a terrorist organization by Turkey, the European Union, and the United States.

The Istanbul court originally found four of the journalists guilty of aiding a terrorist organization on June 28, 2019, and sentenced Ürün, Hacıoğlu, Çelebi, and Yasul to more than three years in prison. Yasul was also found guilty of “propaganda” and given an extra 18 months and 22 days of prison time.

The court did not find Yaşar guilty in that verdict but fined him 500 Turkish liras (US$2,885 at the time) for owning an unlicensed gun. That verdict was overturned by an appeals court in March 2021.

CPJ emailed the chief prosecutor’s office in Istanbul for comment but did not receive a reply.

Turkey was the world’s 10th worst jailer of journalists, according to CPJ’s latest prison census, conducted on December 1. (CPJ, 9 May 2024)

Turkey climbs to 158th in RSF Press Freedom Index

Reporters Without Borders (RSF) has released the 2024 World Press Freedom Index, placing Turkey at 158th out of 180 countries. This ranking marks a slight improvement from the previous year’s 165th position, but RSF cautions that this should not be interpreted as a positive trend in media freedom within the country.

The organization highlighted that Turkey’s rise in the index is attributed to the decline of other countries, particularly in ‘political’ and ‘security’ indicators. Nations such as India, Azerbaijan, Russia, Belarus, and Bangladesh have experienced significant setbacks, which inadvertently improved Turkey’s standing.

Despite the upward movement, RSF maintains that Turkey remains in the ‘very serious’ category of the index. The report points out that the country’s media landscape is marred by political bias in public broadcasting, the arrest of numerous journalists, and a lack of accountability for these actions. The aftermath of the February 6th earthquakes further exposed the legal challenges faced by journalists, with investigations and prosecutions for alleged ‘disinformation.’

The RSF Index is derived from a questionnaire answered by experts, reflecting five indicators: ‘Political,’ ‘Security,’ ‘Economic,’ ‘Socio-cultural,’ and ‘Legal.’ The ‘Political’ indicator, which assesses the independence of media from political pressures, has shown a significant decline for Turkey, particularly within the Eastern Europe and Central Asia (EECA) region. Turkey’s overall score dropped from 33.97 out of 100 in 2023 to 31.6 in 2024, indicating a loss of 2.37 points.

The report also expresses concern over the re-election of President Recep Tayyip Erdoğan’s party, citing ongoing journalist detentions, systematic online censorship, and judicial control as methods used to weaken the media. Turkey’s trajectory in the index has been a downward one, from 99th in 2002 to its current position, reflecting the increasing challenges faced by the press in the country. (BIA, 3 May 2024)

Journalist Barış Terkoğlu sentenced to 2 years under terror law

Turkish authorities should not contest the appeal of journalist Barış Terkoğlu after he was sentenced to two years on terrorism-related charges and review the related legislation to prevent retaliatory prosecution against journalists for their critical reporting, the Committee to Protect Journalists said Thursday.

The 13th Istanbul Court of Serious Crimes on Thursday found Terkoğlu, a columnist for the pro-opposition daily Cumhuriyet, guilty of “making targets of those assigned to combat terrorism” and sentenced him to two years in prison, his outlet reported. Terkoğlu, who was not immediately arrested, told CPJ after the verdict that his lawyers would appeal.

“Barış Terkoğlu did not target anyone. He has been found guilty for reporting the facts and analyzing them as a journalist, nothing more,” said Özgür Öğret, CPJ’s Turkey representative. “Turkish authorities should not fight Terkoğlu’s appeal and review the vindictive use of the law article for ‘making targets of those assigned to combat terrorism’ due to continued prosecutions of journalists who report on security forces and judiciary.”

Terkoğlu’s trial began in 2021 after a complaint filed by Akın Gürlek, former head judge of the 14th Istanbul Court of Serious Crimes and current deputy justice minister, citing a 2020 column published in Cumhuriyet and a news story published on the independent news website Odatv, where Terkoğlu previously worked as the news editor.

Terkoğlu pled not guilty at the final hearing on Thursday and said: “Judges, prosecutors, and police are citizens. Therefore, they can be criticized for the actions they take and the decisions they make. Giving them exclusive protection is unconstitutional. I criticize the judiciary in 90% of my articles. That’s one thing, targeting [people] is another.”

Terkoğlu told CPJ that his lawyers assumed he would spend approximately six months in prison if they lost the appeal. “There wouldn’t be any prison time to consider if they would have filed a simple ‘insult’ trial,” he said.

Turkish authorities previously used the article to prosecute a Cumhuriyet journalist for her reporting in 2018.

CPJ emailed the chief prosecutor’s office in Istanbul and the Justice Ministry of Turkey for comment but did not receive a reply. (BIA, 2 May 2024)

Mass raid in Turkey jails 3 Kurdish reporters, others put under judicial control

Turkish authorities should release reporters Esra Solin Dal, Mehmet Aslan, and Erdoğan Alayumat and end the systematic harassment of Kurdish journalists, the Committee to Protect Journalists said Monday.

On April 23, Turkish authorities took nine people, who local media reported were all Kurdish journalists and media workers, into police custody after conducting house raids in Turkey’s largest city Istanbul, the capital Ankara, and the southeastern city of Şanlıurfa, according to news reports. Police questioned the journalists about their reporting and their news sources, according to news reports.

The detainees were denied access to their lawyers until the following day, according to a report by the Media and Law Studies Association (MLSA), a local press freedom group. Their lawyers were also not informed of the accusations against their clients due to a court order of secrecy on the investigation, according to the report.

Istanbul prosecutors transferred Dal and Aslan, who work for the Mezopotamya News Agency (MA), as well as Alayumat, a former MA report, to a court, asking for their arrests.

In the early hours of April 27, an Istanbul court arrested Dal, Aslan, and Alayumat, pending trial on suspicion of terrorist activity.

Dal was strip searched as she was processed at the Bakırköy Women’s Prison in Istanbul and will file a criminal complaint via her lawyers, reports said.

The other six detainees were released under judicial control, including Doğan Kaynak, another former reporter for MA, and Enes Sezgin Özgür and Şirin Ermiş, who are both media workers for the daily Yeni Yaşam newspaper in Istanbul.

CPJ could not confirm the identities of Saliha Aras, Yeşim Alıcı, and Beste Argat Balcı, who were mentioned only as “journalist,” “a worker of the Free Press,” and “media worker,” respectively, in the reports.

Judicial control involves the obligation to report regularly to a police station and a ban on foreign travel.

“Turkish authorities continue to harass members of the media with mass raids and consistently fail to provide credible evidence to back up their accusations of terrorism against them. The only secret that the courts are hiding with their orders of secrecy surrounding their investigations is their lack of proof of any wrongdoing. Once more, Kurdish journalists are being forced to spend days in jail being questioned about their professional activities,” said Özgür Öğret, CPJ’s Turkey representative. “Turkish authorities should immediately release Esra Solin Dal, Mehmet Aslan, and Erdoğan Alayumat, overturn the judicial control measures issued against other journalists and media workers who were swept up in the raid, and stop this harassment, which only tarnishes Turkey’s global reputation in terms of press freedom.”

Turkish police raided the houses of at least eight journalists in Izmir and Van in February and took them into custody. The practice is common in Turkey, according to CPJ research.

Alayumat used to be a reporter for the shuttered pro-Kurdish outlet Dihaber and was imprisoned for his journalism in 2017, as CPJ documented.

CPJ emailed the chief prosecutor’s office in Istanbul for comment about the arrests of Dal, Aslan, and Alayumat but did not receive a reply. (CPJ, April 29, 2024)

Belgium: Police raided two Kurdish TV newsrooms and seized journalistic materials

On the night of 22-23 April 2024, the Belgian federal police searched the premises of the Kurdish television channels Stêrk TV and Medya Haber (Medya News) in Denderleeuw, Flanders. The police operation was conducted as part of a European Investigation Order (EPO) on terrorist financing. The news channels reported serious material damage and equipment seizure. The International and European Federation of Journalists (IFJ-EFJ) joined the Belgian union, the Flemish Association of Journalists (VVJ), in strongly condemning the show of force that accompanied the search and urged authorities to guarantee that the confidentiality of journalists’ sources is respected.

The search lasted from 1 am to 4.30 am, involving over 200 police officers on the premises of Stêrk TV and Medya Haber in Denderleeuw city. As the images show, several doors were forced open and their handles removed. In some rooms, false ceilings were also smashed and large LED screens were damaged. The Public Prosecutor’s Office also seized two computers which, in addition to accounting and banking operations, were mainly used for journalistic work, putting the confidentiality of journalistic sources at risk. 

According to the Federal Public Prosecutor, the search was conducted at the request of the French national PNAT anti-terrorist prosecutor’s office. As part of an investigation into the financing of the Kurdish Workers’ Party (PKK), the French authorities suspect the television channels to be connected with the PKK. The party, on the terror list of the European Union, is no longer considered a terrorist organisation in Belgium.

“We make no comment about whether this raid was necessary – that is not our concern. The force used, however, was wholly disproportionate, and unnecessary, and caused considerable damage. We hope that all the usual guarantees in respect of press freedom have been observed, and will continue to monitor the situation closely?" stated VVJ General Secretary Charlotte Michils, after witnessing the damage on site.

“The IFJ-EFJ join the Flemish Association of Journalists in calling on the Belgian Federal Police for clarification: “The confidentiality of journalistic sources equally applies to the Kurdish TV channels based in Belgium. Any breach must be proportionate and treated with the utmost caution,” added EFJ General Secretary Ricardo Gutiérrez. 

This is not the first time that Kurdish TV channels in Denderleeuw have been the target of these massive police raids. There have been two similar police crackdowns in the past, in 1996 and 2010. None of the searches resulted in follow-up action.

The same night, Turkish police detained nine journalists working for pro-Kurdish media outlets in Istanbul, Ankara, and Urfa in raids on suspicion of terrorist activities. According to the Agence France Presse (AFP), the raids in Belgium had “no link” to the arrests in Turkey. (IFJ, April 29, 2024)

Kurdish Question / Question kurde

Le leader kurde Selahattin Demirtas condamné à 42 ans de prison

Le charismatique chef de file kurde déjà incarcéré, Selahattin Demirtas, a été condamné jeudi à 42 ans de prison, notamment pour atteinte à l'unité de l'Etat, dans une affaire qui a déjà valu à Ankara d'être condamné par la Cour européenne des droits de l'Homme.

Troisième force politique au Parlement turc, le Parti démocratique des peuples (HDP, devenu DEM) fait l'objet d'une répression implacable depuis 2016, année où Selahattin Demirtas a été arrêté et incarcéré.

Âgé de 51 ans, M. Demirtas, ancien coprésident du HDP, était jugé pour 47 chefs d'accusations, parmi lesquels celui d'atteinte à l'unité de l'Etat et à l'intégrité territoriale et d'incitation à commettre un crime, à l'occasion d'une flambée de violences en Turquie en 2014, ont rapporté les médias turcs et l'ONG MLSA.

L'autre ex-coprésidente du HDP d'alors, Figen Yuksekdag, a été condamnée à trente ans et trois mois d'emprisonnement.

Craignant des troubles, les gouverneurs d'au moins 14 provinces du sud et du sud-est du pays, qui abritent une importe communauté kurde turque ou syrienne, ont interdit les manifestations pendant quatre jours, selon MLSA.

A l'annonce du verdict, plusieurs députés du DEM ont brandi des portraits des deux dirigeants dans l'enceinte de l'Assemblée pour protester contre la décision.

"Nous avons tous été témoins ici aujourd'hui d'un massacre judiciaire", a réagi dans un communiqué le DEM, dénonçant une "nouvelle tache sombre dans l'histoire judiciaire de la Turquie".

Ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel du verdict.

Dans cette procédure-fleuve, la plupart des 108 accusés ont été condamnés, mais quelques-uns ont été acquittés. L'audience à Sincan, dans la banlieue d'Ankara, s'est déroulée en l'absence des accusés en détention provisoire.

Les procureurs avaient réclamé la réclusion à perpétuité à l'encontre de 36 accusés, dont Selahattin Demirtas.

Une partie des avocats de la défense a quitté la salle d'audience avant la lecture du verdict pour protester contre les atteintes aux droits de la défense au cours du procès.

- Prise de Kobané -

Les violentes manifestations d'octobre 2014, au cours desquelles 37 personnes avaient été tuées dans le pays, avaient débuté après un appel lancé par le HDP contre le refus du gouvernement d'Ankara d'intervenir pour empêcher la ville frontalière kurde de Syrie Kobané de tomber entre les mains des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Les combats étaient visibles du côté turc de la frontière et de nombreux membres de la communauté kurde du pays avaient dénoncé une inaction complice de l'armée turque.

Présenté dans la presse étrangère comme le Barack Obama kurde, Selahattin Demirtas s'était présenté à la présidentielle contre le président Recep Tayyip Erdogan en 2014 et en 2018, depuis sa prison.

Après sa condamnation en 2018 à quatre ans et huit mois de prison pour "propagande terroriste" dans un volet de cette affaire, la CEDH avait sommé Ankara de le libérer "dans les plus brefs délais", estimant que son emprisonnement visait à "étouffer le pluralisme" politique.

Ankara accuse le parti HDP, et aujourd'hui le DEM, de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme un groupe terroriste par la Turquie et ses alliés occidentaux - ce que le parti dément.

A l'été 2015, un cessez-le-feu en vigueur depuis deux ans avait été rompu après le déclenchement d'une offensive de l'armée turque contre des positions de combattants kurdes en Syrie et en Irak.

Des milliers de partisans du HDP et des dizaines de ses élus, en particulier dans le sud-est à majorité kurde du pays, sont emprisonnés, accusés de soutien au terrorisme ou de menaces à la sécurité. Ce que tous démentent en dénonçant des inculpations politiques.

Le verdict contre Selahattin Demirtas intervient alors qu'a été rejetée mercredi une demande de nouveau procès pour Osman Kavala, réclamé par son avocate.

L'homme d'affaires et philanthrope, âgé de 66 ans, a été arrêté en octobre 2017 puis condamné en 2022 à la perpétuité par la justice turque pour "tentative de renversement du gouvernement" via le financement des grandes manifestations de l'opposition à Istanbul en 2013, dites de Gezi. Il a toujours nié les accusations portées contre lui. (AFP, 17 mai 2024)

DEM: Kobane trial verdict shows Turkish state’s alignment with ISIS and fascism
 
Tuncer Bakırhan and Tülay Hatimoğulları, co-chairs of the People's Equality and Democracy (DEM) Party made a statement on the guilty verdicts in the Kobane Conspiracy Trial outside Ankara's Sincan Prison Campus on Thursday. The government has responded to public outcry over the verdicts by banning protests and gatherings across 20 cities over the next four days, but the DEM Party has pledged to be on the streets despite the ban.
 
On Thursday 16 May, a verdict was reached in the eight-year-long Kobane Conspiracy Trial. Peoples’ Democratic Party (HDP) Co-chair Selahattin Demirtaş was sentenced to a total of 42 years imprisonment, while co-chair Figen Yüksekdağ received a 32-year prison sentence. Many of their co-defendants received sentences in excess of 15 years.
 
The conspiracy case arose from the events of 6-8 October 2014, where people rose up all over southeast Turkey over Turkey’s supportive stance to the ISIS siege of the city of Kobane in northern Syria. Tensions on the streets and clashes with the police and fascist groups led to the death of 48 people. The majority of those killed were HDP supporters. However, the state, motivated by destroying its political opponents, launched an overarching conspiracy trial against HDP members.
 
Parliamentary immunity was stripped from MPs in 2016 to allow for the prosecution of 108 HDP politicians for charges including encouraging the uprisings and being members of a ‘terrorist organisation’. The Kobane Conspiracy Case has been widely criticised as an attack on democracy in Turkey. Demirtaş and Yüksekdağ’s imprisonment has been the subject of legal rulings by the European Court of Human Rights, and criticism by the European parliament.
 
Tuncer Bakırhan and Tülay Hatimoğulları, co-chairs of the People’s Equality and Democracy (DEM) Party, which is the political successor to the HDP, said that the verdicts in the trial showed that the Turkish state was aligning itself with ISIS and fascism. Bakırhan told the press conference yesterday: “another dark stain is added to the history of Turkey’s law and judiciary. In a period where gangs and mafias roam freely, and trials such as those of JITEM end in acquittals—JITEM, which massacred Kurds in acid wells and committed thousands of unsolved murders—Kurds, democrats, and politicians are being punished.” The Gendarmerie Intelligence and Counter-Terrorism (JITEM) was a special force that disappeared, tortured and massacred Kurdish people in the 1990s across Turkey. The Turkish courts have been notorious in their refusal to hold JITEM members to account for their crimes.
 
“We do not recognise this verdict. Selahattin, Figen, and those on trial in the Kobanî Case have been acquitted in the hearts of Kurds, Turks, workers, women, and youth; they are free,” Bakırhan said. “In the courtroom in Sincan where this hearing was held, the spectre of the military coups of 12 September and 12 March has resurfaced,” he added, referring to the military coups in 1980 and 1971 respectively.
 
Bakırhan warned that the verdicts may herald a hardening of the Turkish state’s stance toward the movement, after a period of relative calm following the 31 March elections. “We have been hearing normalisation and softening messages (from the government circles) in these days, but today the HDP, Kurdish politics, and democrats are being attempted to be erased from the political scene. On 31 March (in Turkey’s local elections), Kurds, workers, gave a great response to this unjust order, these judicial decisions influenced by the government. Those who do not understand this response have done a great harm to Turkey’s democracy and the future of the country. But they should know very well that we Kurds, workers, and the poor will nullify these dirty decisions as always, shoulder to shoulder in solidarity on the field. We will liberate our friends one day. Let those who made this decision know very well that those days are not far off. I respectfully greet our friends who stand in solidarity with us… We promise that this solidarity, this struggle, will continue more comprehensively and larger from now on,” he said.
 
Co-chair Hatimoğulları called the verdicts a “massacre of justice”. According to Hatimoğulları, the defendants, “Have been sentenced to hundreds of years in total.” She continued, “Just as the indictment was written in the [Presidential] Palace and the MHP [Nationalist Movement Party] Headquarters, this decision has also been written by the same circles. There is no judiciary left in Turkey. Another legal coup, another political coup has just taken place. Our friends, who have been unjustly and unlawfully sentenced… have already been acquitted in the conscience of the whole world’s public opinion.”
 
She concluded that the court’s decision “indicates support for ISIS, an organisation regarded as an enemy of the people, women, and humanity, aiming to spread significant disaster across the Middle East… with its verdict, the court once again shows that it is on the side of ISIS and fascism… We do not recognise this decision, it is null and void.”
DEM Party spokesperson Ayşegül Doğan announced on Friday that the party was calling for demonstrations in Diyarbakır (Amed), Adana and Istanbul, despite the Turkish state’s four-day protest ban. The protests will be held on Saturday 18 May. (medyanews, May 17, 2024)

Kurds celebrate Kurdish Language Day
 

May 15 marks the annual celebration of the Kurdish Language Day, a day dedicated to recognizing Kurdish as a literary and cultural language. This year, the festivities were held in major centers such as Diyarbakır, Siirt, Van, and various districts, with significant public participation, as well as the Kurdish-populated regions in Iraq, Syria and Iran.
 
The event in Diyarbakır's Sûr district was organized by the Mesopotamia Language and Culture Research Association (MED-DER) at the Grand Mosque Square. It featured performances by traditional Kurdish storytellers and poets, known as Dengbêj and Çîrokbêj, showcasing the richness of the Kurdish language. The audience engaged in traditional interactive games and entertainment, including riddles known as "mamikler."

As the event concluded, participants and spectators joined together to sing "Zimanê Kurdî" (Kurdish Language), symbolizing unity and cultural pride.
 
The Kurdish Language Day commemorates the anniversary of the publication of the first issue of the Kurdish magazine Hawar in 1932 in Damascus, using the Latin alphabet. The magazine's launch is considered a pivotal moment in the development and standardization of the Kurdish language.
 
For the last century, the Kurdish language has faced systematic assimilation, oppression, and bans. The publication of Hawar on May 15 has been celebrated as the Kurdish Language Day since 2006, in recognition of its contributions to the preservation and development of Kurdish.
 
Hawar magazine has been at the forefront of significant changes in language, culture, identity, and literature, providing a platform for prominent Kurdish literary figures such as Osman Sabri, Nurettin Zaza, and Cegerxwîn to emerge. (BIA, May 15, 2024)

Compte-rendu de la conférence organisée au barreau de Paris

La conférence, organisée par la Coordination nationale Solidarité Kurdistan (CNSK), a réuni un panel d’intervenants, à savoir des avocats français éminents tels que Christian Charrière Bournazel, David Andic, Antoine Comte, Jean-Louis Malterre, ainsi que l'avocat belge Jan Fermon, la conseillère de Paris Geneviève Garrigos et l'universitaire Pascal Torre.

L'introduction par Christian Charrière Bournazel, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris, a jeté les bases de la conférence en soulignant l'impératif de dénoncer les arrestations et expulsions visant les Kurdes en France, voyant là une propagation de la répression turque sur le sol français.

L’avocat belge Jan Fermon a annoncé d’emblée le sujet de son intervention: "l’exportation de la répression par la France vers la Belgique." Il est revenu sur les perquisitions effectuées dans les locaux des télévisions kurdes en Belgique le 23 avril dernier. "Il s’agit d’un nouvel épisode dans une série que nous vivons depuis 1996", a-t-il dit. Depuis 1996, a-t-il expliqué, la télévision kurde fait l’objet d’attaques judiciaires en Belgique, en raison d’accords de coopération avec la Turquie. L’avocat belge a évoqué la première opération effectuée contre la télévision kurde Med TV en septembre 1996. Le grand procès pour blanchiment engagé alors contre le média kurde s’était soldé par un échec au début des années 2000, les témoignages anonymes présentés par l’accusation ayant été démontés un par un.

Entre 2006 et 2008, la Turquie avait déployé d’énormes efforts diplomatiques auprès du ministère belge des affaires étrangères afin que la Belgique mène une nouvelle opération contre la télévision kurde. Ankara avait même appelé à l’aide les Etats-Unis, qui avaient envoyé une délégation pour convaincre la Belgique. Finalement, deux sociétés de média avaient été ciblées: Stêrk et Roj.

En 2020, la Cour de cassation belge a considéré que le PKK n’était pas une organisation terroriste en raison de la primauté du droit de la guerre sur la législation interne. Le 23 avril 2024, les locaux de la télévision kurde en Belgique ont été perquisitionnés suite à une demande d’entraide judiciaire émanant de la France. Ce faisant, "le juge français ne tient pas compte de la décision de la cour de cassation belge. Il mène une instruction sur une activité qui ne constitue pas une infraction en Belgique", a souligné Jan Fermon.

Antoine Comte a conclu la conférence en dénonçant le cynisme dans la justice européenne. "Le juge français va intervenir en Belgique en contrepartie de renseignements donnés par la Turquie sur Daesh. Les droits fondamentaux sont sacrifiés au nom de la diplomatie", a déploré l’avocat français. (cdkf.fr, 15 mai 2024)

 
Attaque armée contre un bureau du parti kurde

Hier soir, une attaque armée a visé le bureau de district du Parti pro-kurde pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM) à Birecik, dans la province kurde d’Urfa.

L’auteur de l’attaque a été identifié comme étant Halil Begit, le frère de Mehmet Begit, qui avait démissionné du parti DEM après avoir été élu maire de Birecik lors des élections locales du 31 mars. Begit a été placé en garde à vue aujourd’hui.

Halil Begit aurait menacé les dirigeants de district du parti DEM via des messages WhatsApp le 7 mai, selon un article du journal Yeni Yaşam. Les dirigeants menacés ont immédiatement déposé une plainte pénale contre Halil Begit.

Des membres et sympathisants du DEM se sont rassemblés aujourd’hui devant le bureau du parti pour dénoncer l’attaque.

Lors de la manifestation, Hasan Yıldız, coprésident de l’organisation du district DEM, a déclaré : « Ceux qui ont osé cet [assaut] ne connaissent pas l’histoire de lutte de notre parti. Notre tradition démocratique de politique et de lutte n’a jamais toléré ce type de gangs et elle ne le tolérera pas à l’avenir ».

L’attaque contre le bureau du parti a provoqué des dégâts matériels, avec 14 balles touchant les fenêtres. (infolibertaire, 8 mai 2024)

La répression du mouvement kurde continue en Europe

Dans la nuit du 23 au 24 avril 2024, 200 policiers belges ont perquisitionné les locaux des chaînes de télévision kurdes Medya-Haber et Sterk TV, basées en Belgique. Du matériel a été saisi et parfois détruit, dans une volonté apparente d’empêcher ces deux chaînes de pouvoir émettre. Des violences policières ont été commises sur les personnes présentes.

France

Le 24 au matin, la police française a arrêté 9 Kurdes, en Île de France et dans les Bouches-du-Rhône. Quelques semaines plus tôt, la France avait également expulsé trois jeunes militants kurdes, aussitôt arrêtés à leur arrivée en Turquie.

En Turquie, une opération a également eu lieu contre la presse indépendante kurde, menant à l’arrestation de 8 journalistes ou travailleurs/euses de la presse.

Irak

Ces opérations interviennent quelques jours après le lancement d’une nouvelle opération militaire de la Turquie contre le PKK au nord de l’Irak et alors que l’état turc a multiplié les visites à l’étranger. Erdogan, affaibli lors des dernières élections municipales, s’est rendu ces derniers jours en visite officielle en Irak et dans la région kurde où il a rencontré les Barzani, qui l’assistent dans son offensive militaire contre le PKK.

Ces développements sont inquiétants et montrent un regain de la collaboration des pays européens et notamment de la France avec le régime turc dans la traque des opposant·es kurdes.

L’Union syndicale solidaire condamne avec force cette collaboration indigne et rappelle son soutien au mouvement d’autodétermination du peuple kurde. Le régime macroniste au pouvoir doit cesser sa collaboration avec le régime autoritaire turc et sa politique de répression des militant·es kurdes sur son sol. (solidaires.org, 3 mai 2024)

May Day marked in Kurdish cities: 'Poverty when working, death after retirement'

 May Day marked in Kurdish cities: 'Poverty when working, death after retirement'
"Long live the solidarity of the working class and all peoples against the capitalist hegemony."

Workers and laborers from 9 cities in the Kurdish-populated regons of the country gathered in Batman to celebrate May Day, where concerns about deepening poverty were voiced alongside calls for action.

Attendees from Diyarbakır, Siirt, Mardin, Şırnak, Urfa, Maraş, Bingöl, Adıyaman, and Malatya joined the event in Batman.

Starting from Turgut Özal Junction, the laborers marched in a procession towards the 8 March Women's Park, where the rally took place. The demonstration, organized by KESK, DİSK, TTB, TMMOB, TÜRK-İŞ, ÖHD, and İHD, saw the participation of various groups including the pro-Kurdish DEM Party, DBP, ESP, and municipality co-mayors, along with thousands of others.

Addressing the crowd on behalf of the organizing committee, Veysel Kartal, the President of the Petroleum Workers Union (Petrol İş), emphasized the urgency for reforms to protect workers and laborers, denouncing the mounting pressures of inflation and economic strains. "We have reached a breaking point. It is imperative to implement regulations that safeguard the rights of workers and laborers. Instead, we are faced with austerity measures. The taxation system must be immediately revised for fairness. The list of labor issues is endless, and our patience has worn thin. We demand equality, peace, and justice. It is time to say 'enough'."

"Every morning, we wake up to poverty"
Döne Gevher Koyun, the Women's Secretary of the Confederation of Public Employees' Trade Unions (KESK), also spoke out against the relentless exploitation perpetuated by the capitalist system. "Every morning, we wake up to poverty and unemployment. Seasonal agricultural workers and migrants are subjected to precarious employment conditions. Our fundamental human rights are being trampled upon. While we are forced to endure poverty while working, death awaits us in retirement. We say 'enough' to this system," Koyun asserted.

Mustafa Mesut Tekik, the Provincial Chair of the People's Equality and Democracy Party (DEM Party) in Batman, emphasized the importance of addressing both poverty and war policies. "While addressing poverty and unemployment, do not forget the policies of war," Tekik urged.

Echoing similar sentiments, Çiğdem Kılıçgün Uçar, Co-Chair of the Democratic Regions Party (DBP), highlighted the pervasive poverty in the country, attributing it to the choices made by the ruling AKP-MHP alliance. "They have created a system where the rights of labor are exploited through seasonal employment. Workers are losing their lives due to precarious working conditions. Batman suffers the most from unemployment and poverty, despite being rich in oil resources," Uçar remarked. She also criticized the closure of an association dedicated to combating poverty in Batman by the AKP government and called for a unified stance against oppressive policies. "We must respond strongly to the trustee policies. We cannot back down from hearing the voice of peace. Just as a common will was formed in Van, we must continue to demonstrate the same determination," Uçar concluded. (BIA, 1 May 2024)

Minorités / Minorities

La CPI devrait examiner une nouvelle requête concernant le génocide
 
La Cour pénale internationale devrait examiner une nouvelle requête concernant le génocide arménien, a déclaré le premier procureur général de la CPI, Luis Moreno Ocampo, dans un article publié par POLITICO.


Le mois dernier, le Centre pour la vérité et la justice (CFTJ), basé en Californie, a demandé à la Cour pénale internationale (CPI), dont j’ai été le premier procureur général, d’enquêter sur le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev pour génocide contre les Arméniens d’Arménie - et c’est une requête que la CPI devrait examiner.


« Il est amer de constater que, plus d’un siècle après le premier génocide largement reconnu de l’ère moderne, au cours duquel plus d’un million d’Arméniens ont été massacrés par les Ottomans, les Arméniens sont à nouveau victimes d’un génocide », déclare M. Ocampo.


« En effet, peu après le nettoyage ethnique au Haut-Karabagh, le président turc Recep Tayyip Erdoğan s’est rendu en Azerbaïdjan pour montrer son soutien à l’Azerbaïdjan. Et les dirigeants politiques occidentaux semblent également soutenir Aliyev - la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a même qualifié l’Azerbaïdjan de »partenaire de confiance« », ajoute-t-il.


« Tout cela nous rappelle à quel point nous avons peu appris de l’histoire et à quel point nous sommes encore vulnérables au mal. En 1932, Albert Einstein a écrit à Sigmund Freud pour lui dire que le nationalisme extrême pouvait engendrer la violence à grande échelle. Il est temps que le monde le comprenne aussi, et qu’il élabore de nouvelles stratégies pour mettre fin à tous les génocides », poursuit M. Ocampo. (armenews.com, 11 mai 2024)

L'Église byzantine: Erdogan insiste en vain sur la déchristianisation
 
Ragip Duran, TVXS.GR, 11 mai 2024
 
Le Président turc, grand perdant des élections locales du 31 mars dernier, poursuit sa politique de déchristianisation. L'Église Byzantine Saint-Sauveur in Chora, un des chefs d'œuvres de l'architecture byzantine du 4e siècle transformée en mosquée par les Ottomans au 16e siècle, devenu musée en 1948 a été retransformée en mosquée par un décret du Président Erdogan en 2020. Suite aux opérations bureaucratico-administratives Chora est ouverte le 7 mai dernier pour les pratiquants musulmans.
 
Ce monument, classifié parmi les sites à protéger de l'UNESCO, est un mélange unique des traditions orthodoxes et musulmanes : calligraphies islamiques d'un côté, fresques et mosaïques représentant des scènes de la vie de Jésus, de la Vierge Marie et des Saints de l'autre côté ornent les murs de Chora.
 
Il s'agit à Istanbul de la deuxième grande église transformée en mosquée après l'exemple de la Sainte-Sophie également ouverte aux prières des musulmans depuis quatre ans.
 
Nostalgiques de l'Empire ottoman, islamiste déterminé Erdogan et son équipe croyaient que la transformation des églises en mosquée pouvait renforcer sa base électorale.

Faut-il rappeler qu'Erdogan n'a pas pu augmenter ses voix malgré ces deux transformations d'église en mosquée, pourtant deux thèmes importants de ses campagnes électorales.
Les électeurs du pays, de plus en plus pauvres, savaient que les anciennes églises transformées en nouvelles mosquées ne pouvaient pas remplir les poches vides.
 
Par ailleurs, partisans d'une religion unique, presque tous les gouvernements turcs depuis la création de la République en 1923 ne supportaient pas l'existence des monuments magnifiques, représentants le passé chrétien du pays.

Les historiens spécialistes de la Turquie contemporaine comme le Prof. Taner Akcam ou le Prof. Hans-Lukas Kieser, avaient déjà précisé dans leurs études que la Turquie moderne était créée sur la base de l'anéantissement du passé non-musulman et non-turc de l'Anatolie. Donc sur le génocide des Arméniens de 1915, sur l'expulsion des Roums, des Juifs et sur la répression contre les Alévis et Kurdes de l'Anatolie entre 1915 et 1937.
 
La date de la mise en application du décret présidentiel concernant l'Eglise Chora coïncide bizarrement avec la visite du Premier ministre grec M. Mitsotakis qui sera en Turquie le 13 mai. La diplomatie grecque avait déjà déclaré que cette décision de transformation était ''une provocation''. Plusieurs observateurs grecs et turcs estimaient que M. Mitsotakis pouvait annuler sa visite officielle. Mais le Premier ministre grec qui désire maintenir le dialogue entre Athènes et Ankara, préférera affirmer son mécontentement au sujet de Chora directement au Président Erdogan.  
 
Le Président turc, essaie depuis fin mars de récupérer l'opposition, devenue désormais majoritaire, pour la convaincre sur la nécessité d'une nouvelle Constitution. Alors que le régime viole encore d'une façon permanente les dispositions de la Constitution en vigueur, il ne respecte pas non plus les décisions de la Cour Européenne des Droits de l'Homme. Le pouvoir actuel n'a pas pu trouver une solution contre la crise économique depuis au moins 5 ans.

''Les nouvelles mosquées montées sur les anciennes églises ne sont sûrement pas de bonnes solutions pour résoudre le problème de la carence du Droit et du désastre économique" estime un professeur de Finances Publiques vivant en exile.

À Istanbul, l'ex-église Saint-Sauveur-in-Chora rouvre ses portes en tant que mosquée

De premiers fidèles musulmans ont prié lundi à l'intérieur de l'ancienne église orthodoxe Saint-Sauveur-in-Chora d'Istanbul, qui a rouvert ses portes en tant que mosquée après quatre années de restauration, a constaté l'AFP.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a célébré depuis Ankara la réouverture de cette ex-église byzantine emblématique, avait ordonné sa reconversion en août 2020, un mois après la réouverture au culte musulman de l'ancienne basilique Sainte-Sophie.

Une épaisse moquette couleur brique habille désormais le sol de la salle de prière, où des rideaux amovibles recouvrent deux mosaïques, dont l'une figurant le Christ.

L'immense majorité des fresques et mosaïques de l'édifice restent cependant visibles, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Construite par les Byzantins au 5ème siècle, l'église Saint-Sauveur-in-Chora, aussi appelée église de la Chora (Kariye, en turc), avait été convertie en mosquée après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, puis en musée après la Seconde Guerre mondiale.

Outre son histoire millénaire rivalisant avec celle de Sainte-Sophie, l'église de la Chora est surtout connue pour ses magnifiques mosaïques et fresques datant du 14ème siècle, dont une monumentale composition du Jugement dernier.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'édifice a subi une longue restauration menée par une équipe d'historiens de l'art américains et été ouvert au public en tant que musée en 1958.

"J'avais eu l'occasion de visiter le lieu avant et j'avais eu un peu peur initialement des travaux (...) ou de la conversion mais il faut reconnaître que c'est bien réalisé et que les fresques sont accessibles à tout le monde. Je suis rassuré et très content", a déclaré à l'AFP Michel, un chercheur français de 31 ans en vacances à Istanbul.

"C'est hors du temps, c'est quelque chose qui pour moi est supérieur à Sainte-Sophie, mieux préservé, moins touristique et beaucoup plus intimiste", s'est-il réjoui.

Le ministère grec des Affaires étrangères a lui dénoncé lundi soir une "provocation" de la part d'Ankara, estimant que la reconversion de Saint-Sauveur-in-Chora "altère son caractère et porte atteinte à ce monument du patrimoine mondial de l'Unesco appartenant à l'humanité".

L'annonce en 2020 de sa reconversion en mosquée avait suscité des craintes concernant le sort des mosaïques et fresques de l'édifice, l'islam interdisant les représentations figuratives.

La reconversion de Sainte-Sophie et de l'ancienne église de Chora en mosquées a été interprétée par nombre d'observateurs comme une tentative de galvaniser la base électorale conservatrice et nationaliste du président Erdogan, dans un contexte de difficultés économiques aggravées alors par la pandémie de Covid.

Sainte-Sophie comme Saint-Sauveur-in-Chora sont situés dans les zones historiques d'Istanbul, inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco. (AFP, 6 mai 2024)

Politique intérieure/Interior Politics

Turkey’s top appeals court elects president after 37 rounds of voting amid ‘power struggle’
 
The Court of Cassation has elected a new president after an unprecedented 37 rounds of voting. The election concluded today, marking the end of a prolonged process that began on March 25, following the completion of the former president Mehmet Akarca's four-year term.
 
The decisive 37th round saw Ömer Kerkez, the head of the court’s 3rd Civil Chamber, secure the presidency with 193 votes out of 348 members. His closest competitor, the incumbent Mehmet Akarca, received 103 votes. The election witnessed a turnout of 324 members, with 20 votes invalidated and 8 left blank.
 
The protracted election process was marked by the inability of any candidate to achieve the absolute majority required in the first 36 rounds. The situation was further complicated when Muhsin Şentürk, head of the 3rd Penal Chamber, withdrew his candidacy before the 36th round, amid speculations of political influences favoring Akarca.
 
Justice Minister Yılmaz Tunç extended his congratulations to Kerkez through social media, expressing his best wishes for the new term and gratitude towards Akarca for his services.
 
A power struggle

Media reports suggest that the prolonged election was not merely due to technical issues, but rather stemmed from an underlying power struggle.
 
Ömer Faruk Eminağaoğlu, a former Court of Cassation judge and prosecutor, commented, "The election has turned into a contest within the Court of Cassation over who will wield the existing power. The deadlock is broken, but the Court of Cassation did not emerge as the winner."
 
"The candidates in this election lacked significant contributions or achievements in the judicial field that would stand out; their knowledge and experience did not come to the forefront. The discussion was dominated by how much support the candidates received from various power centers,” he told ANKA news agency. “Ultimately, the election became about who within the same influential group in the Court of Cassation would control that power.”
 
The Court of Cassation has been in the spotlight more than once recently. In late 2023, an unprecedented crisis erupted between the Court of Cassation and the Constitutional Court over the case of MP-elect Can Atalay, who is serving his sentence in the Gezi Park case.
 
Despite two rulings by the Constitutional Court that the refusal to release Atalay violated his rights, the local court chose not to release him but instead referred the case to the Court of Cassation. The Court of Cassation then openly defied the highest court in the country, issuing a ruling laden with substantial criticism towards it.
 
While President Recep Tayyip Erdoğan remained neutral, declaring himself an arbitrator between the two high courts, his ally, MHP leader Devlet Bahçeli, explicitly backed the Court of Cassation.
 
Eventually, Atalay was stripped of his MP status despite the ruling of the country's top court. (BIA, 15 May 2024)

Muraille de Chine à Istanbul devant le cortège du 1er mai

Ragip Duran, TVXS.GR, 4 mai 2024

Mercredi dernier, Istanbul, était sous le couvre-feu, car le gouvernement voulait absolument empêcher la marche du 1er mai vers la Place de Taksim. En 1977, cette place, au centre de la ville fut, toujours le 1er mai la scène d’une attaque armée ‘’des forces ténèbres’’ contre les centaines de milliers de manifestants: Au moins 34 personnes sont mortes et plus de 300 blessées.

Depuis, Taksim, qui est d’ailleurs tout près du Parc Gezi, centre de la contestation spontanée de la jeunesse en fin mai 2013, était devenu la place favorite pour célébrer le 1er mai.

Ce fut le gouvernement d’Erdogan qui avait décrété en 2009 le 1er mai comme jour férié sous le nom de la ‘’Journée du Travail et de la Solidarité’’. Le régime d’Erdogan désirait interdire cette place par peur que le 1er mai se transforme en un meeting contre son palais. De plus, le régime ne veut pas du tout voir resurgir la revendication pour désigner, juger et punir les auteurs du 1er mai 1977.

Un mois après la victoire de l’opposition aux élections locales, le CHP, désormais premier parti du pays, DİSK centrale ouvrière de la gauche, KESK centrale des travailleurs du secteur public avaient promis, malgré l’interdiction de se réunir sur la place Taksim.

Mais l’armée de policiers et des forces de sécurité d’Erdogan a construit la muraille de Chine devant l’aqueduc de Valence, principale route d’entrée vers Taksim. Construit au 4ème siècle par l’Empereur Valence de Byzance, ce monument encore debout a une longueur de 971m et 30 m. de hauteur. Les rangs des policiers blindés, avec matraques et armes à la main ont bloqué la route des manifestants. Ça ressemblait à des scènes de l’Allemagne des années 30. Plus de 270 personnes ont été mis en garde à vue dans les quatre coins de la ville. La direction du cortège a fini par céder et les milliers de manifestants, déçus, sont rentrés chez eux.

Ozgur Ozel, nouveau président du CHP, est violemment critiqué par les porte-paroles de la gauche: ‘’Tu avais dit qu'à n’importe quel prix tu marcheras jusqu’à la Place Taksim’’, ‘’Premier essai raté !’’, ‘’Après cette défaite, tu devras annuler ton rendez-vous avec Erdogan’’.

Jeudi 2 mai, dans l’après-midi le premier entretien depuis 8 ans, entre le Président et le chef de l’opposition a eu lieu au quartier général du parti au pouvoir à Ankara. Les deux leaders se sont entretenus pendant 95 minutes et il n’y a pas eu de déclaration conjointe à la sortie.

La Cour Constitutionnelle turque avait pourtant en octobre 2023 pris une décision selon laquelle ‘’l’interdiction du gouvernement de la Place Taksim pour la célébration du 1er mai viole le droit d’organisation des syndicats’’. Mais le régime a encore une fois, n’a pas tenu compte du verdict de la plus haute instance judiciaire du pays.

En 1921, quand Istanbul était sous l’occupation franco-britannique les syndicats et travailleurs de l’Empire Ottoman avaient pu célébrer le 1er mai, rappellent les historiens.

Plusieurs observateurs avaient déjà prévu le durcissement du régime après la défaite électorale du 31 mars.

M.Oktay Saral, ancien maire d’Of (Mer Noire), ancien député d’Erdogan désormais chef conseiller du Président, a sur son compte X réagi contre les manifestants : ‘’Vous ne méritez pas la démocratie. L’Etat doit tout faire sinon tout le monde mourira’’!

Actuellement, seulement 14.7 % des travailleurs sont syndiqués en Turquie, selon les chiffres officiels du Ministère du Travail.

Selon une étude publiée en 2023 par la Confédération Syndicale Internationale, la Turquie est le pays où les droits des syndicats à signer des conventions collectives sont les plus réprimés.


Forces armées/Armed Forces

Le Niger, nouvel Eldorado des mercenaires proturcs de Syrie

Comme des centaines d'autres combattants proturcs, Omar a quitté le nord de la Syrie pour le Niger, acheminé dans ce nouvel Eldorado des mercenaires syriens par une société de conseil militaire privée turque.

"Les conditions difficiles en Syrie m'ont poussé au départ", dit cet homme de 24 ans, joint au téléphone par l'AFP au Niger et qui a eu recours à un nom d'emprunt.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un millier de combattants syriens venant des régions sous contrôle turc sont partis au Niger depuis un an pour y "protéger des intérêts et des projets turcs".

Certains n'en sont pas revenus, d'après cette ONG qui dénombre au moins neuf tués parmi ces mercenaires.

Dans les régions du nord de la Syrie contrôlée par la Turquie, où l'enrôlement au sein de factions pro-Ankara constitue le principal débouché selon Omar, son salaire mensuel ne dépassait pas les 46 dollars.

"Ici au Niger, on nous paye 1.500 dollars", ajoute le jeune homme, qui fait vivre sa mère et ses frères et soeurs: "J'espère pouvoir abandonner le combat à mon retour et ouvrir un petit commerce".

Omar faisait partie d'un premier groupe de plus de 200 combattants qui ont quitté le nord de la Syrie à la mi-août pour la Turquie.

Le jeune homme et deux autres combattants syriens proturcs joints par l'AFP ont indiqué s'être portés volontaires pour partir au Niger auprès du groupe Sultan Mourad, la principale faction proturque dans le nord de la Syrie.

Au quartier général du groupe, ils ont signé des contrats de six mois avec une société de conseil militaire privée turque, Sadat, qui protège des intérêts turcs, notamment des mines, au Niger.

- Arme secrète -

"Des officiers de Sadat sont entrés dans la pièce et nous avons signé le contrat avec eux", a témoigné pour sa part Ahmed (également un nom d'emprunt), qui se prépare à se rendre au Niger.

"Ils s'occupent de tout, des mesures de protection, des modalités de voyage...", ajoute l'homme de 30 ans.

Sadat est considérée comme l'arme secrète de la Turquie pour ses opérations extérieures, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, même si son chef l'a démenti lors d'un entretien avec l'AFP en 2021.

En 2020, un rapport du Département américain de la Défense affirmait que Sadat avait envoyé des équipes en Libye former des combattants syriens pour soutenir le gouvernement de Tripoli.

Le Centre syrien pour la justice et la responsabilité affirme que Sadat était également "responsable du transport aérien international de mercenaires" vers la Libye et l'Azerbaïdjan, en guerre contre l'Arménie, via la Turquie.

Interrogé par l'AFP, le ministère turc de la Défense a affirmé que "toutes ces allégations étaient fausses".

- Présence discrète -

Depuis la Turquie, un avion militaire a transporté Omar et ses camarades au Burkina Faso, d'où ils ont été acheminés par la route vers le Niger, où le régime militaire est confronté à la violence jihadiste.

Omar affirme avoir d'abord été chargé de protéger une position proche d'une mine, alors que d'autres de ses camarades ont été envoyés combattre le groupe armé Boko Haram ou chargés d'une mission à Lomé au Togo. Il n'a pas été précisé d'où venait les instructions qui leur ont été données.

Actuellement, Omar a achevé sa mission et se trouve dans une position proche de la frontière avec le Burkina Faso, où il attend impatiemment son rapatriement.

Sa famille reçoit son salaire, sur lequel la faction proturque dont il fait partie prélève 350 dollars par mois.

Ahmed, qui se prépare à partir, indique de son côté que sa mission au Niger consisterait, après avoir suivi un entraînement militaire, en des opérations de garde.

Le combattant, qui confond le Niger et le Nigéria, dit qu'il pourrait également prendre part à "des combats", sans savoir contre qui.

Ce père de trois enfants, qui porte les armes depuis 2014, a indiqué avoir déjà passé six mois en Libye, touchant plus de 2.000 dollars par mois.

La présence de ces mercenaires est très discrète, et tous les combattants qui se sont enrôlés ou qui se sont rendus au Niger ont parlé à l'AFP sous couvert d'anonymat pour des raisons de sécurité.

- Influence accrue -

La Turquie multiplie les initiatives en direction des régimes militaires du Sahel, et notamment du Niger, pays clé car situé à la frontière sud de la Libye, où Ankara est accusé d'avoir envoyé des milliers de mercenaires.

Le régime militaire du Niger, issu d'un coup d'Etat perpétré le 26 juillet 2023, a réorienté sa politique étrangère, dénonçant des accords de coopération militaire avec la France et les Etats-Unis, alors que la Russie avance ses pions dans ce pays.

Pour sa part, la Turquie a accru au cours de la dernière décennie son influence au Niger par le biais "de l'aide humanitaire, du développement et du commerce", explique Gabriella Körling, analyste à l'Agence suédoise de recherche pour la défense.

La TRT, la chaîne publique turque, a ainsi ouvert l'an dernier une chaîne en français destinée à l'Afrique.

"La composante défense de la relation entre le Niger et la Turquie est devenue plus importante avec la signature d'un accord de coopération militaire en 2020 et la vente de drones armés", ajoute-t-elle.

Pour l'analyste, le coup d'Etat de 2023 n'a pas affecté les relations diplomatiques, et le premier attaché militaire turc au Niger a été nommé en mars dernier, selon le ministère turc de la Défense.

Niamey, qui veut rompre avec les pays occidentaux, cite souvent la Turquie, la Russie et la Chine comme des "partenaires respectueux de la souveraineté du Niger", souligne Gabriella Körling.

Pour le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, la Turquie "exploite" les combattants des zones sous son contrôle et la dégradation de leurs conditions de vie pour "les recruter comme mercenaires dans des opérations militaires qui servent ses intérêts" à l'étranger.
 L'OSDH et d'autres ONG affirment également que la Turquie n'a pas toujours tenu ses promesses de paiement aux mercenaires envoyés à l'étranger.

Mohammad Abdallah, du Centre syrien pour la justice et la responsabilité, indique que son organisation a également documenté des "promesses d'octroi de la citoyenneté turque" à des mercenaires envoyés en Azerbaïdjan ou en Libye, qui n'ont jamais été tenues.

Ces missions au Niger ne sont pas sans risques: une cinquantaine de corps de combattants tués sont attendus en Syrie dans les prochains jours, selon une source au sein d'une faction dont les membres sont partis au Niger.

M. Abdel Rahmane évoque également ce nombre sans pouvoir le confirmer, indiquant que la mort de neuf Syriens a été avérée, dont les corps de quatre ont été rapatriés.

Abed, un père de quatre enfants qui fait partie d'une faction proturque, s'est enrôlé tout en étant conscient des risques.

"J'ai peur de mourir", dit cet homme de 30 ans, qui vit avec sa famille dans un camp de déplacés du nord de la Syrie.

"Mais je me console en me disant que je peux aussi mourir en Syrie. Mieux vaut mourir en touchant 1.500 dollars par mois, que 1.000 livres turques (30 dollars)", son salaire dans son pays. (AFP, 16 mai 2024)

Des frappes de l'armée avec des drones turcs ont tué des civils en Somalie

Deux frappes de l'armée somalienne avec des drones turcs ont tué en mars dernier 23 civils, dont 14 enfants, a dénoncé mardi dans un rapport Amnesty International, appelant à une enquête pour de possibles "crimes de guerre".

Ces frappes ont touché le 18 mars une ferme près du village de Bagdad dans la région du Bas Shabelle (sud), faisant en outre 17 blessés, selon l'organisation de défense des droits humains.

Selon des habitants interrogés par Amnesty, "les frappes de drones faisaient suite à d'intenses combats au sol" entre les islamistes radicaux shebab et les forces de sécurité somaliennes.

Des membres de l'ONG ont interrogé 12 personnes, dont des victimes, leurs proches et des témoins, et analysé des images satellite et des photos de fragments d'armement pour établir que des bombes et des drones Bayraktar TB-2 de fabrication turque avaient été utilisés.

Mohamed Ali Deerey, qui a perdu son jeune frère et son neveu de 9 ans dans l'attaque, a dit à Amnesty avoir couru vers la ferme après avoir entendu la première explosion, juste avant la deuxième frappe.

"C'était le chaos. Il y avait des cris, du sang, et des corps partout au sol", a-t-il rapporté, cité par Amnesty.

Selon l'ONG, les cinq familles touchées par les frappes appartenaient à une communauté somalienne marginalisée.

"En Somalie, les civils ont trop souvent supporté le poids des souffrances de la guerre. Ces morts atroces ne doivent pas être négligées", souligne le directeur régional d'Amnesty, Tigere Chagutah, dans le rapport. "Les gouvernements somaliens et turcs doivent enquêter sur ces frappes meurtrières en tant que crime de guerre", ajoute-t-il.

En mars, le gouvernement somalien avait dit avoir mené une opération visant les shebab dans cette zone, sans mentionner de victimes civiles.

"Plus de trente (jihadistes) ont été tués lors d'une opération menée conjointement avec nos forces armées et nos partenaires internationaux", avait indiqué le ministère de l'Information dans un communiqué le 19 mars.

Amnesty a indiqué avoir sollicité en vain les gouvernements somalien et turc pour de plus amples informations.

Ankara, qui entretient des relations étroites avec la Somalie, est son principal partenaire économique et en matière de coopération militaire.

La Somalie abrite également la plus grande base militaire et centre de formation à l'étranger de la Turquie, selon les médias turcs.

Les shebab mènent depuis 2007 une sanglante insurrection pour tenter de renverser le gouvernement somalien soutenu par la communauté internationale et instaurer la loi islamique.
 Une offensive menée depuis août 2022 dans le centre du pays par l'armée et des milices claniques, avec l'appui aérien de l'armée américaine et de la force de l'Union africaine dans le pays (Atmis), avait permis de reconquérir des territoires, avant de marquer le pas. (AFP, 6 mai 2024)


Affaires religieuses / Religious Affairs

L'interdiction du voile islamique validée par la Cour européenne
 

La Cour européenne des droits de l’homme a débouté jeudi trois jeunes femmes de confession musulmane qui se plaignaient de l’impossibilité de porter le voile islamique, sauf lors des cours de religion, dans leurs écoles secondaires à Maasmechelen à la suite de l’interdiction du port de signes convictionnels visibles dans l’enseignement officiel de la Communauté flamande.

En 2013, l'enseignemnet officiel flamand a décrété une interdiction du port de signes religieux ostensibles dans le cadre des activités scolaires.

Par un jugement du 23 février 2018, saisi par les parents des trois jeunes filles, le tribunal de première instance du Limbourg (division Tongres) avait déclaré inapplicable aux requérantes l’interdiction contenue dans le règlement scolaire. Il avait dit que tous les citoyens doivent pouvoir vivre leur foi, estimant que les écoles n’avaient pas pu démontrer que le port du foulard par les filles concernées était problématique.

Le pouvoir organisateur des écoles avait cependant interjeté appel. Le 23 décembre 2019, la cour d’appel d’Anvers avait réformé le jugement. Elle avait jugé que l’interdiction du port de signes convictionnels peut être nécessaire dans l’enseignement communautaire, vu qu’il a déjà mené par le passé à des pressions et perturbations. “Les élèves doivent pouvoir développer leur personnalité dans un environnement libre, pour qu’ils puissent se faire leur propre jugement sur leur identité, entre autres religieuse, et sur celle des autres. La cour pense que la création d’un cadre d’apprentissage libre de signes idéologiques peut y contribuer” , disait l’arrêt de la cour d’appel d’Anvers.

Après avoir envisagé la cassation, les trois jeunes filles, nées entre 2001 et 2004, avaient porté l’affaire à Strasbourg où elles ont été déboutées ce jeudi. Les juges ont estimé que l’interdiction de signes convictionnels visibles dans l’enseignement officiel de la Communauté flamande n’est pas incompatible avec l’article 9 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme, qui garantit la liberté de religion. (La Libre Belgique, 16 mai 2024)

Environ 500 personnes arrêtées suspectées de lien avec le prédicateur Gülen

Les autorités turques ont annoncé mardi l'arrestation de 544 personnes soupçonnées d'être liées au prédicateur Fethullah Gülen, bête noire du président Recep Tayyip Erdogan qui l'accuse d'avoir orchestré une tentative de putsch en 2016.

"544 suspects ont été arrêtés dans le cadre de l'opération Pince-15", a affirmé le ministre de l'Intérieur turc Ali Yerlikaya sur X (ex-Twitter).

L'opération, menée dans 62 des 81 provinces turques, visait des "individus destinés à intégrer différents niveaux de la fonction publique par Feto", acronyme utilisé par Ankara pour désigner le mouvement religieux güléniste.

"Nous ne laisserons pas tranquilles les membres de Feto", a prévenu le ministre.

Les suspects sont accusés de s'être inscrits aux concours de la fonction publique sur ordre du mouvement güleniste et d'utiliser la messagerie Bylock pour échanger, considérée par Ankara comme appartenant aux partisans du prédicateur.

En exil volontaire outre-Atlantique depuis 1999, Fethullah Gülen, à la tête d'un mouvement aussi puissant qu'opaque, est tenu pour responsable de la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, ce qu'il a toujours nié.

Autrefois allié précieux de M. Erdogan, le prédicateur musulman, âgé de 83 ans selon l'état civil, avait été accusé par les autorités turques d'être à l'origine des soupçons de corruption qui ont visé le gouvernement en décembre 2013, quand M. Erdogan était encore Premier ministre.

Depuis la tentative du coup d'Etat, le chef de l'Etat accuse l'imam, à la tête d'un mouvement présent sur tous les continents via, notamment, un tentaculaire réseau d'écoles privées, d'avoir mis en place un Etat parallèle destiné à le renverser.

Les autorités turques ont procédé depuis ce putsch manqué à plus de 300.000 arrestations, notamment dans les rangs de la police, de la justice et de l'armée et parmi les intellectuels.

Des poursuites ont été engagées contre près de 700.000 personnes et 3.000 d'entre elles, accusées d'avoir joué un rôle dans le coup d'Etat raté, ont été condamnées à la prison à vie.

La Turquie exige régulièrement des pays occidentaux l'extradition de militants gülénistes vivant sur leurs sols.

Ankara en avait aussi fait l'une des conditions à la ratification par le Parlement turc de l'adhésion la Suède et de la Finlande à l'Otan, avant finalement de passer outre. (AFP, 14 mai 2024)

Le Comité R inquiet de l’entrisme des Frères musulmans

C’est une petite phrase dans le rapport annuel du Comité R, l’organe chargé du contrôle des services de renseignement : Sûreté de l’État et SGRS. "Les risques liés au renforcement des Frères musulmans en Belgique ne semblent pas toujours pris à leur juste mesure", peut-on lire dans la préface de ce rapport du 30 avril.

Mardi, sur BX1, le président du Comité R, Serge Lipszyc, en fin de mandat à la tête de l’organe, a été plus explicite, dénonçant l’entrisme des Frères musulmans : "Il y a aujourd’hui une volonté d’insérer au sein des structures de l’État une idée de renversement de l’État démocratique par l’idée qu’un certain islam devrait gérer notre société."

Et le toujours président du Comité R de souligner qu’il a interpellé le Parlement et le gouvernement. "Nous les avons invités à réfléchir à la manière de répondre à cette menace." Il propose ainsi de "screener" des fonctionnaires. "Il nous semble que certains fonctionnaires ne respectent pas le prescrit" selon lequel tout fonctionnaire doit jurer fidélité à la Constitution et aux lois du peuple belge. M. Lipszyc estime qu’"un certain nombre [de fonctionnaires] devraient peut-être être écartés de leur fonction au sein des di!érentes administrations ou services publics".

Cette problématique des Frères musulmans n’est pas neuve. Déjà en 2020, la Sûreté de l’État notait que les Frères musulmans "constituent une menace haute et prioritaire en matière d’extrémisme dès lors que leur stratégie à court terme pourrait créer un climat de polarisation et de ségrégation au sein de la société belge, et constituer ainsi un vecteur de radicalisation".

En 2021, cet entrisme des Frères musulmans avait déjà attiré l’attention lorsque la secrétaire d’État à l’Égalité des chances avait voulu nommer Ihsane Haouach au poste de commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. La Sûreté s’était intéressée aux liens qu’elle était présumée entretenir (délibérément ou à son insu) avec la mouvance des Frères musulmans. Le Comité R avait alors déjà recommandé de mener des screenings, à savoir une vérification préalable de l’intégrité, de la loyauté et de la discrétion pour l’exercice de certaines fonctions publiques. (La Libre Belgique, 8 mai 2024)


Socio-économique / Socio-economic

La Turquie annonce un plan de rigueur sur trois ans anti-inflation

La Turquie a annoncé lundi un plan d'économies sur trois ans visant à réduire les dépenses publiques pour sortir de l'inflation qui atteignait 70% sur un an en avril.

"Notre priorité est de combattre la cherté de la vie. Une faible inflation à un chiffre est indispensable pour une croissance durable", a affirmé le ministre de l'Economie Mehmet Simsek lors de la présentation du plan d'économies à Ankara.

Le plan prévoit de nombreuses restrictions de budget "pour l'ensemble du service public", dont certaines nécessitant des changements législatifs qui seront soumis au Parlement, a précisé le ministre.

L'achat ou la location de tout nouveau véhicule de service public sera ainsi interdit pendant trois ans, à l'exception des "besoins obligatoires" concernant le secteur de la santé, de la sécurité et de la défense.

L'usage de véhicules importés prendra aussi fin au sein du service public, a promis le ministre et le recours aux transports publics imposés aux fonctionnaires.

A l'exception de ceux effectués contre les risques sismiques, ou à la suite de catastrophes naturelles, la construction ou l'achat de bâtiments publics sont aussi suspendus pour trois ans.

D'autres coupures budgétaires sont aussi prévus pour "discipliner les dépenses" comme la réduction de 10% des budgets publics pour l'achat des biens et des services et de 15% pour les investissements, à l'exception des dépenses concernant les régions affectées par le séisme de février 2023 (plus de 55.000 morts).

Le ministre n'a pas précisé la politique du gouvernement sur les salaires, mais le nombre des recrutements dans la fonction publique sera limité au nombre des départs à la retraite, a-t-il assuré.

Mi-avril, le ministre turc du Travail, Vedat Isikhan, avait annoncé mi-avril le gel du salaire minimum d'ordinaire relevé en juillet, contrairement aux deux années précédentes.

Le salaire minimum net a été relevé de près de 50% au 1er janvier, pour atteindre 17.002 livres turques (489 euros).

L'inflation a atteint 69,8% sur un an en avril en Turquie, contre 68,5% en mars, selon les données officielles publiées début mai.

La semaine dernière, le gouverneur de la Banque centrale de Turquie Fatih Karahan avait estimé que l'inflation commencerait à baisser en juin, et revu légèrement en hausse sa prévision pour la fin de l'année, à 38% contre 36%.

M. Simsek a confirmé le retour à une inflation à un chiffre à la fin 2025.

La hausse vertigineuse des prix à la consommation et l'affaissement de la livre turque face à dollar et à l'euro sont jugés responsables du sévère revers électoral infligé au président Recep Tayyip Erdogan et à son parti, l'AKP, lors des municipales du 31 mars.

Un groupe d'économistes turcs indépendants (Enag) estime l'inflation à plus de 124% sur un an en avril, en hausse de 5 points sur un mois. (AFP, 13 mai 2024)

Over 160 workers killed on the job in April

At least 163 workers lost their lives in work-related incidents in April, according to the monthly report of the Health and Safety Labor Watch (İSİG).

İSİG dedicated this month’s report to the 30 workers who were killed in a fire that erupted during renovation work at a nightclub in Beşiktaş, İstanbul, whose license was revealed to have expired. The report criticized the central and local administrations for failing to conduct the required inspections and enforce regulations.

The first four months of 2024 have seen at least 597 workers perish, averaging at least five deaths per day due to “occupational homicides” as termed by İSİG.

The distribution of April's workplace fatalities across sectors was as follows: construction and road work (51), agriculture and forestry (36), accommodation and entertainment (20), transportation (10), defense and security (8), municipal and general services (8), mining (5), food and sugar (3), trade, office, education, cinema (3), energy (3), health and social services (3), cement, soil, glass (2), metal (2), shipbuilding, shipyard, sea, port (2), and banking, finance, insurance (1). Six workers' sectors were undetermined.

The fatalities spanned across 48 cities and two foreign countries, involving short-term workers or those employed by Turkish-origin companies abroad. The age distribution of the victims included two children under 14, three young workers aged 15-17, 27 workers aged 18-29, 64 workers aged 30-49, 51 workers aged 50-64, eight workers aged 65 and above, and eight workers whose ages were unknown.

The causes of these workplace fatalities varied, with crushing and collapse (35), poisoning and drowning (32), traffic and service accidents (27), heart attacks and brain hemorrhages (16), falls from height (13), violence (13), electrocution (7), suicide (6), cuts and amputations (4), and object impacts or falls (3) being the leading reasons. (BIA, 10 May 2024)\

I'inflation s'accélère en avril, à 69,8% sur un an

L'inflation a atteint 69,8% sur un an en avril  en Turquie, contre 68,5% en mars, selon les données officielles publiées  vendredi.

Les prix à la consommation ont grimpé de 3,2% sur un mois, selon l'Office  national des statistiques (Tüik).

Le relèvement des taux d'intérêt de 8,5% à 50% entre juin et mars par la  banque centrale turque n'a pas permis pour l'heure d'endiguer l'inflation,  alimentée par la dévaluation quasi continue de la livre turque.

Afin de lutter contre la pression inflationniste, aucune hausse du salaire  minimum n'aura lieu en juillet -- contrairement aux deux années précédentes  --, a affirmé mi-avril le ministre turc du Travail, Vedat Isikhan.

Le salaire minimum avait été relevé de près de 50% au 1er janvier.

Selon les données officielles, l'augmentation des prix concerne  particulièrement l'éducation (+103,9% sur un an), l'hôtellerie et la  restauration (+95,8%), les transports (+80,4%) et la santé (+77,7%).

Cette flambée des prix est vue par les analystes comme la raison majeure de  la débâcle du Parti de la justice et du développement (AKP,  islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan aux élections locales  organisées fin mars.

Un groupe d'économistes turcs indépendants (Enag) estime l'inflation à plus  de 124% sur un an en avril, en hausse de 5 points sur un mois. (AFP, 3 mai 2024)

Crise dans le "quick commerce", Getir se retire des marchés américain et européen

La plateforme turque de livraison express à domicile Getir a annoncé lundi son retrait des marchés américain, britannique, allemand et néerlandais, nouvel épisode de la crise qui secoue le secteur du "quick commerce".

"Getir annonce quitter l'Europe et les États-Unis, où il réalise 7% de son chiffre d'affaires, pour se concentrer sur la Turquie", indique le groupe qui avait annoncé l'an dernier la suppression de près de 2.500 emplois dans les cinq pays où il exerçait encore son activité.

Les livreurs de Getir, reconnaissables à leurs uniformes et à leurs scooters ou vélos jaunes et violets, étaient apparus en 2021 dans les rues de New York, de Londres, d'Amsterdam, de Paris ou encore Madrid, avec la promesse de livrer en dix minutes des produits de consommation courante.

Getir, qui avait déjà annoncé son retrait de quatre pays européens (France, Italie, Espagne, Portugal), dit vouloir se focaliser désormais sur la Turquie, "son principal marché où il perçoit le plus grand potentiel de croissance durable à long terme".

"Triste jour pour @Getir", a écrit sur le réseau social X son fondateur Nazim Salur.

La licorne turque, qui avait atteint une valorisation de 12 milliards de dollars il y a deux ans, emploie quelque 20.000 personnes dans le monde.

 - bataille féroce -

 Le secteur de la livraison rapide, en forte croissance à partir de 2020, a été durement touché par l'inflation.

Dans plusieurs pays européens, Getir, Flink, Cajoo, Gopuff, Gorillas et consorts se sont également livrés ces dernières années une bataille féroce à coups de promotions extrêmement agressives, financées par des levées de fonds impressionnantes.

Fondée à Istanbul en 2015, Getir a obtenu un soutien financier important d'investisseurs tels que les fonds d'investissement californiens Sequoia Capital et Silver Lake ainsi que le fonds souverain Mubadala, basé aux Emirats.

Le groupe turc a indiqué lundi avoir obtenu "de nouveaux financements auprès de Mubadala et de G Squared", une société d'investissement en capital-risque américaine.

"Getir utilisera ces financements pour renforcer sa position concurrentielle dans ses activités en Turquie", affirme-t-il.

Getir, qui avait racheté en 2022 l'allemand Gorillas, autre acteur majeur du secteur, a atteint son apogée pendant la pandémie de coronavirus, lorsque des demandes de livraisons de courses et de repas ont explosé.

Pionnier autoproclamé de la livraison rapide de produits alimentaires, le groupe turc s'est déployé dans neuf pays avant de se replier sur la Turquie.

En France, Flink, une des dernières entreprises de livraison de courses express à domicile, a annoncé mi-avril qu'elle jetait l'éponge, suivant le destin de la plupart des acteurs du secteur qui ont abandonné le marché en raison d'un durcissement de la réglementation. (AFP, 29 avril 2024)

Partenariat renforcé de Turkish Airlines avec Airbus et Rolls Royce

La compagnie nationale turque Turkish Airlines a signé lundi en grande pompe un accord de partenariat renforcé avec l'avionneur européen Airbus et le britannique Rolls Royce pour la production de composants en Turquie.

Turkish Airlines, qui a confirmé en décembre la commande de 233 Airbus supplémentaires pour sa flotte, souhaite ainsi "approfondir sa coopération avec Airbus" grâce à ce Programme stratégique renforcé STEP (Strategic TÜrkiye Enhanced Programme), a indiqué devant la presse à Istanbul son président Ahmet Bolat.

"Compte tenu des développements rapides de la technologie, (cet accord) marque nos efforts pour faire des compagnies turques des fournisseurs potentiels, en lien étroit avec Airbus" a-t-il poursuivi.

Aucun des partenaires n'a confirmé le montant de cet accord, mais le patron d'Airbus Guillaume Faury a indiqué que la valeur créée serait, "à terme, de l'ordre" des 20 milliards de dollars avancés par la presse.

"Chaque Airbus que nous livrons en Asie ou aux États-Unis contient déjà des composants fabriqués en Turquie", a insisté M. Faury, rappelant qu'au cours des 20 dernières années, l'avionneur européen avait soutenu directement ou non 3.500 emplois dans le pays et qu'il avait "investi 4 milliards de dollars", qu'il comptait porter à "six ou sept milliards d'ici 2030".

"Nous voulons faire de la Turquie un centre mondial de l'industrie aérospatiale dans les quinze prochaines années" a-t-il insisté devant les ministres turcs des Transports, du Commerce et de l'Industrie.

"C'est un accord fondé sur la compétitivité, l'innovation, l'éducation" a encore assuré M. Faury en insistant aussi sur la nécessité de développer une aviation "décarbonée", grâce à des usines plus efficace en matière d'énergie".

Pour Rolls Royce, son président Tufan Erginbilgiç a rappelé les liens anciens du fabricant de moteurs avec la Turquie, dont il détient la double nationalité avec la britannique, à la fois pour la production la maintenance et la réparation.

Turkish Airlines est devenue en quelques années l'une des principales compagnies aériennes au monde, desservant 346 destinations dans 130 pays, notamment depuis l'aéroport international d'Istanbul. (AFP, 29 avril 2024)

Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

François Hollande: Paris massacre in 2013 was an operation of the Turkish state
 
On Wednesday 15 May, former President François Hollande gave a lecture-talk on the defence of Europe to 300 students on the campus of the University of Bretagne Sud in Lorient.

During the lecture, a Kurdish student asked about the interventions of the Turkish state, recalling in particular the massacre of three Kurdish women revolutionaries in January 2013.

"This is a much more serious situation because it was an operation that we don't know exactly at which level of the Turkish state it was decided, but it is clear that it was the intervention of operators who contributed to the killing of a Kurd with a very strong personality in France," François Hollande said, referring to Sakine Cansız, one of the founders of the PKK.

"This is indeed the intervention of a foreign state, a member of NATO and a candidate for membership of the European Union," Hollande added.

Hollande also noted that the Turkish state pursues an "ambiguous" policy, pointing to Turkey’s relations with Russia despite being a member of NATO, its sale of arms to Ukraine while circumventing sanctions against Russia, the refugee deal and its position in Syria.

On 9 January 2013, PKK founding member Sakine Cansız (Sara), KNK Paris Representative Fidan Doğan (Rojbîn) and youth movement member Leyla Şaylemez (Ronahî) were murdered with three bullets in their heads at the Kurdistan Information Office located a short distance from the cultural centre.

Documents, audio recordings and testimonies came to light that clearly revealed the responsibility of the Turkish intelligence organisation MİT for the massacre. However, there has been no progress in the case. Neither the Turkish state nor the French state shared the information they had. The French Domestic Intelligence Service (DGSI) continues to refuse to provide this information, remaining silent to the requests of the judges and the Kurdish people, claiming that it is a "state secret". The "state secret" barrier has raised further suspicions.

Lawyers and Kurdish organisations believe that the documents contain important information about the activities of the murderer, Ömer Güney, who died under suspicious circumstances in prison in 2016. Kurdish organisations and friends have repeatedly warned the French authorities that further attacks are possible if those who ordered the massacre, the killers and their accomplices are not punished. Nearly ten years later, on 23 December 2022, Emine Kara (Evîn Goyî), a leader of the Kurdish Women's Movement, Kurdish artist Mîr Perwer and Kurdish activist Abdurrahman Kızıl were assassinated in front of their association building in Paris. (ANF, May 16, 2024)

Le prince Laurent fait l’éloge du gouvernement turc
 
Le prince Laurent ne peut avoir de contacts politiques sans être couvert par le gouvernement fédéral, a rappelé le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), en réaction à une interview du Prince parue dans Het Laatste Nieuws.
 
Laurent y faisait notamment l’éloge du gouvernement turc.
 
Le prince Laurent, qui souhaite travailler sur les énergies renouvelables dans le cadre de son ASBL Environment Network, a récemment signé un accord de coopération avec l’université d’Istanbul. Dans la presse flamande, le Prince a assuré qu’il "préparait une nouvelle vie", peut-être sans dotation de la part du gouvernement belge. Il y exprime également son admiration pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, qu’il souhaite rencontrer.
 
"En échange d’une dotation, il y a un certain nombre de devoirs et d’attentes", a de son côté souligné Premier ministre belge. Sans dotation, le Prince est "un homme libre", mais pour ce faire, il doit d’abord prendre contact avec le gouvernement. Pour l’instant, cette question n’a pas été abordée, a encore affirmé Alexander De Croo. (La Libre Belgique, 15 mai 2024)

Erdogan: les politiques envers Gaza ont "ébranlé la foi" en l'UE

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu jeudi que les politiques suivies par "certains pays et institutions" depuis le début de la guerre à Gaza ont "ébranlé la foi" en l'Union européenne.

"Les politiques suivies par certaines institutions et pays européens durant la guerre à Gaza "ont ébranlé la foi dans les valeurs européennes", écrit le chef de l'Etat dans un message transmis à l'UE à l'occasion de la Journée de l'Europe.

Depuis le début de la guerre dans le territoire palestinien, qui a fait 34.904 morts selon le Hamas et qui est menée par Israël en représailles des massacres du 7 octobre (1.170 morts et toujours 129 personnes retenues en otages), M. Erdogan a pris le parti du mouvement palestinien dont il est proche et dénonce sans relâche l'attitude des Occidentaux.

"Tant que les crises, les conflits et les guerres qui touchent l'Europe et notre géographie commune demeureront irrésolus, la remise en question de ces valeurs ne cessera de s'accentuer", prévient-il.

"De nombreux défis tels que les guerres, les conflits, les actes terroristes, la migration irrégulière et le changement climatique (...) menacent l'ordre sur le continent européen", poursuit le chef de l'Etat.

Il dénonce "la montée de l'islamophobie, de la xénophobie et du racisme à travers le continent (qui) constituent l'une des plus grandes sources de préoccupation pour nos citoyens et les immigrés vivant en Europe", dit-il, et insiste sur "la discrimination et les crimes haineux contre la communauté turque européenne (devenus) monnaie courante".

Le président Erdogan dont le pays frappe à la porte de l'UE depuis une trentaine d'années, juge qu'il est "grand temps" de "développer leur coopération dans tous les domaines, y compris les négociations d'adhésion".
 La Turquie a été reconnue comme candidate en 1999 mais les négociations d'adhésion sont gelées depuis 2018.

Le chef de l'Etat turc termine sur une mise en garde: "face aux politiques d'exclusion à l'égard de notre pays (...), la Turquie ne s'abstiendra pas d'utiliser et de développer ses opportunités et capacités stratégiques".

Membre de l'Otan et son principal allié sur son flanc oriental, la Turquie - qui développe sa propre industrie de défense - a acquis auprès de Moscou des missiles antiaériens S-400.

Livrés en 2019, ils n'ont jamais été mis en service mais cet achat avait déclenché une crise entre Washington et Ankara, bloquant l'acquisition d'avions américains F-35. (AFP, 9 mai 2024)


Turquie-USA-OTAN / Turkey-USA-NATO

Washington appelle Israël et la Turquie à résoudre leurs différends

Les Etats-Unis ont appelé lundi la Turquie et Israël à résoudre leurs différends après qu'Ankara a dit suspendre les relations commerciales pour tenter de "forcer" le gouvernement israélien à accepter un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Ils sont tous deux nos alliés et nous les encourageons à surmonter leurs différends", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, interrogé sur le gel des échanges commerciaux.

Il s'est refusé à tout autre commentaire.

Les Etats-Unis se montrent souvent prudents dans leurs commentaires publics sur la Turquie, sur fond de relations tendues avec le président Recep Tayyip Erdogan.

M. Erdogan, critique virulent d'Israël, a justifié vendredi cette décision de suspendre les relations commerciales "pour forcer Israël à accepter un cessez-le-feu et à augmenter le volume d'aide humanitaire entrant (à Gaza)".

La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, avait déjà annoncé en avril des restrictions sur les exportations de 54 produits vers Israël, dont l'acier et le métal. (AFP, 6 mai 2024)

Ankara soutient le Néerlandais Rutte pour prendre la tête de l'Otan

La Turquie soutient le Premier ministre néerlandais Mark Rutte pour succéder à Jens Stoltenberg à la tête de l'Otan, a indiqué lundi à l'AFP le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères.

"Nous l'avons annoncé aujourd'hui à Bruxelles", où se trouve le siège de l'Alliance atlantique, a déclaré Öncü Keçeli, le porte-parole du ministère turc, trois jours après une rencontre à Istanbul entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et M. Rutte.

M. Erdogan n'avait pas révélé le choix de la Turquie mais avait souligné que sa décision serait fondée sur la "raison", tout en souhaitant en souriant à M. Rutte du succès dans son "nouveau voyage".

Mark Rutte, 57 ans, est considéré comme le grand favori pour prendre la tête de l'Alliance, face au président roumain Klaus Iohannis.

Plusieurs pays --France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne-- ont déjà exprimé leur soutien au chef du gouvernement néerlandais sortant.

Mais la Hongrie de Viktor Orban, qui maintient des relations étroites avec la Russie, s'y oppose et des voix se sont élevées pour une candidature issue du flanc oriental.

La décision, qui doit être annoncée d'ici un sommet prévu en juillet à Washington, est prise par consensus parmi les Etats membres pour ce poste qui revient à un Européen. (AFP, 29 avril 2024)

Relations régionales / Regional Relations

Pour Erdogan, Israël s'en prendra à la Turquie si le Hamas est vaincu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a soutenu mercredi qu'Israël s'en prendra à la Turquie "tôt ou tard" s'il parvient à défaire le Hamas dans la bande de Gaza.

"Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza", a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara.

"Si on ne l'arrête pas, cet État voyou et terroriste jettera tôt ou tard son dévolu sur l'Anatolie", a-t-il jugé, faisant référence à la partie de la Turquie située en Asie mineure et qui représente la plus grande partie de son territoire.

La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël pour le "forcer à accepter un cessez-le-feu et à augmenter le volume d'aide humanitaire entrant" à Gaza.

Contrairement aux Etats-Unis, à Israël et à l'Union européenne qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, Recep Tayyip Erdogan multiplie les déclarations de soutien au mouvement palestinien.

"Nous continuerons à soutenir le Hamas, qui lutte pour l'indépendance de son propre pays et qui défend l'Anatolie", a-t-il affirmé devant les députés de l'AKP.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, menant une vaste opération militaire dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 35.000 morts, selon un nouveau bilan communiqué lundi par le ministère de la Santé du Hamas. (AFP, 15 mai 2024)

Erdogan dit avoir suspendu tout commerce avec Israël pour le contraindre au  cessez-le-feu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a  affirmé vendredi que la suspension des relations commerciales avec Israël,  annoncée la veille, visait à "forcer" le pays à accepter un cessez-le-feu dans  la bande de Gaza.

"Nous avons pris certaines mesures pour forcer Israël à accepter un  cessez-le-feu et à augmenter le volume d'aide humanitaire entrant (à Gaza)", a  indiqué le président devant des hommes d'affaires à Istanbul. "Nous  surveillerons les conséquences de la mesure que nous avons prise en  coopération (...) avec nos milieux d'affaires".

Jeudi, le ministère turc du Commerce avait annoncé la suspension des  "exportations et importations en relation avec Israël", marquant une nouvelle  étape dans la dégradation des relations entre les deux pays.

La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, avait déjà  annoncé en avril des restrictions sur les exportations de 54 produits vers  Israël, dont l'acier et le métal.

"Nous ne cherchons pas l'hostilité et le conflit dans notre région", a  assuré M. Erdogan, qui a durement critiqué Israël depuis le début de la guerre  à Gaza. "Nous ne voulons pas voir le conflit, le sang ou les larmes dans notre  région".

"Nous savons maintenant que nous avons fait la bonne chose", a-t-il ajouté.

La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans  précédent menée contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la  mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP  établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont  34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza  depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que  les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a  fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le  ministère de la Santé du mouvement islamiste. (AFP, 3 mai 2024)


Mort en Turquie d'un fils du dirigeant de facto du Soudan après un accident

Un des fils du chef de l'armée soudanaise  Abdel Fattah al-Burhane, le dirigeant de facto du Soudan, est mort à l'hôpital  en Turquie après avoir été grièvement blessé dans un accident de la route, a  annoncé vendredi l'agence de presse privée turque DHA.

Mohammed Fattah al-Burhane Rahmane circulait à moto dans la capitale  turque, Ankara, lorsqu'il est entré en collision en mars avec un véhicule  utilitaire et a été projeté à plusieurs mètres de distance. Il a ensuite été  transféré à l'hôpital où il a été admis en soins intensifs.

En guerre depuis plus d'un an contre les paramilitaires des Forces de  soutien rapide (FSR), le général Burhane dirige de facto le Soudan depuis son  putsch de 2021.

Ce conflit a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes et forcé  des millions d'autres à fuir leurs foyers dans ce pays, l'un des plus pauvres  d'Afrique de l'Est.

Il a également déclenché de graves pénuries alimentaires et une crise  humanitaire qui expose la population soudanaise au risque de famine. (AFP, 3 mai 2024)

Jérusalem: un policier israélien poignardé par un citoyen turc dans la Vieille ville

Un policier israélien a été poignardé mardi par un ressortissant turc de 34 ans dans la Vieille ville de Jérusalem, a indiqué la police israélienne.

Les services de secours israéliens du Magen David Adom (MDA) ont précisé que le policier blessé, âgé de 30 ans, avait été transporté à l'hôpital dans un "état de santé intermédiaire". L'assaillant a été tué par balles, a ajouté le MDA.

"Un terroriste armé d'un couteau est arrivé dans la Vieille ville de Jérusalem, dans la rue menant à la porte d'Hérode, s'est rué sur un policier et l'a poignardé", a détaillé la police dans un communiqué, précisant qu'un autre policier présent avait "neutralisé l'assaillant".

Plusieurs attaques au couteau ont eu lieu en Israël ces dernières semaines, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi-quotidiens dans la bande de Gaza. Le 26 avril, une jeune femme de 18 ans avait été grièvement blessée dans une banlieue de Tel-Aviv et son agresseur abattu.

Cette nouvelle attaque mardi intervient alors qu'une médiation qatarie et égyptienne de longue haleine semble porter ses fruits et fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'un certain nombre d'otages détenus à Gaza.

Le mouvement islamiste a mené le 7 octobre une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Quelque 250 personnes ont été enlevées le jour de l'attaque et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 34.535 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste. (AFP, 30 avril 2024)

Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Erdogan confirme la conversion en mosquée de Saint-Sauveur-in-Chora devant Mitsotakis

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé lundi devant le dirigeant grec Kyriakos Mitsotakis la conversion en mosquée de Saint-Sauveur-in-Chora d'Istanbul, trésor du patrimoine byzantin, ignorant les réclamations et le "mécontentement" d'Athènes.

Le chef de l'Etat turc, qui recevait à Ankara le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, est passé outre les appels de ce dernier à revenir sur cette décision qui irrite le monde orthodoxe.

"La mosquée de Kariye (son nom turc, ndlr) dans sa nouvelle identité reste ouverte à tous", a insisté le président Erdogan devant la presse et au côté du dirigeant grec.

"Comme je l'ai dit au Premier ministre (grec, ndlr), nous avons ouvert notre mosquée Kariye au culte et aux visites après un travail de restauration minutieux conformément à la décision que nous avons prise en 2020", a-t-il insisté.

"J'ai eu l'occasion de discuter avec M. Erdogan de la conversion de l'église Saint-Sauveur-in-Chora et je lui ai exprimé mon mécontentement" a fait valoir en retour M. Mistotakis.

"Il est au moins très important de préserver la valeur culturelle unique de ce monument, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, afin qu'il puisse rester accessible à tous les visiteurs" a-t-il insisté.

M. Erdogan avait lui aussi souligné "la grande importance" qu'il attache "à la protection de chaque monument qui constitue un bien du patrimoine culturel de l'Unesco et à le rendre accessible au bénéfice de notre nation et de toute l'humanité".

- "Forte insatisfaction" -

Recep Tayyip Erdogan, promoteur d'un islam politique, avait ordonné en août 2020 la conversion de cette église byzantine du 5è siècle en mosquée, un mois après la réouverture au culte musulman de l'ancienne basilique Sainte-Sophie. Les premiers fidèles y ont été accueillis le 6 mai, au lendemain des Pâques orthodoxes alors que certaines fresques chrétiennes ont été masquées par un rideau.

M. Mitsotakis avait aussitôt exprimé "sa forte insatisfaction".
 "Les mosquées ne manquent pas dans la ville. Ce n'est pas une façon de traiter le patrimoine culturel", avait-il réagi en rappelant qu'Istanbul "fut la capitale de Byzance et de l'Orthodoxie pendant plus de mille ans".

A l'avant-veille de sa visite à Ankara, il avait annoncé samedi son intention d'interpeller son hôte sur le sujet et de lui demander "d'inverser" sa décision.

Les deux dirigeants ont néanmoins entamé après des décennies de tensions et de malentendus un processus de normalisation de leurs relations que M. Erdogan a salué.

"Nous pensons que le renforcement de l'esprit de coopération entre la Turquie et la Grèce sera bénéfique aux deux pays et à la région" a-t-il dit en insistant sur une "réunion extrêmement productive, sincère et constructive".

Les deux responsables sont notamment convenus de porter leurs échanges bilatéraux de près de six milliards de dollars l'année dernière, "à 10 milliards de dollars" selon M. Erdogan.

"Aujourd'hui, nous avons montré qu'à côté de nos désaccords établis, nous pouvons écrire une nouvelle page" a également relevé M. Mitsotakis. "Nous souhaitons intensifier nos contacts bilatéraux. Continuons sur la voie positive".

Les deux pays ont également signé un accord pour renforcer leur coopération dans la gestion de catastrophes et situations d'urgence, telles que le séisme de février 2023 en Turquie (55.000 morts) et les incendies de forêt, suivis d'inondations catastrophiques en Thrace l'été dernier. (AFP, 13 mai 2024)

Immigration / Migration

La statuette du Manneken Pis coiffé de fez par les élus turcs à Bruxelles

La statuette du Manneken Pis dans le centre-ville, l’un des symboles historiques de la capitale européenne Bruxelles, a été accoutrée en Turc coiffé d’un fez à l’occasion du 60e anniversaire de l’immigration turque en Belgique.

Après une cérémonie organisée à l’Hôtel de Ville de Bruxelles en présence du bourgmestre Philippe Close, du président de la fédération bruxelloise du Parti socialiste Ahmed Laaouej, d’élus turcs du Parlement régional bruxellois et du Conseil communal de la Ville de Bruxelles, ainsi que de l’ambassadeur et du consul général de Turquie à Bruxelles.

Les citoyens turcs vendus par l’État turc aux capitales européennes comme une marchandise bon marché parce qu’il ne trouvait pas de solution au chômage n’étaient pas des personnages folkloriques coiffés d’un fez sur la tête, mais des ouvriers qui, au péril de leur vie et de leur santé, descendaient à des centaines de mètres de profondeur dans les mines de charbon de Wallonie et du Flandre.
 
Dix militants kurdes arrêtés pour une bagarre fin mars à Roissy

Dix militants kurdes ont été arrêtés mercredi pour une bagarre fin mars à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, qui a éclaté alors qu'ils tentaient d'empêcher l'expulsion d'un militant kurde de France, a appris l'AFP de source aéroportuaire.

Une trentaine de personnes ont manifesté le 27 mars dans le terminal 1 de Roissy pour protester contre l'expulsion d'un jeune militant kurde visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Elles craignaient qu'il ne soit arrêté et torturé une fois en Turquie.

Le rassemblement a dégénéré en affrontement physique lorsque des agents de la sécurité de l'aéroport ont bloqué le passage de manifestants vers les portes d'embarquement. Des vidéos amateurs largement partagées sur internet montrent une scène de violence avec des agents frappés et des poteaux jetés.

Suite à plusieurs semaines d'enquête pour identifier les auteurs des violences, dix suspects ont été arrêtés mercredi matin, principalement en région parisienne. L'opération a mobilisé une cinquantaine de policiers.

"Il y avait des délits commis, des troubles à l'ordre public à l'intérieur d'un aérogare, ce n'est pas anodin. Ce sont des zones en partie réglementées, il ne doit rien se passer dans ces endroits", a déclaré la source aéroportuaire.

L'enquête a été confiée par le parquet de Bobigny à la police aux frontières. (AFP, 15 mai 2024)

3 réalisatrices kurdes récompensées par le prestigieux Prix Lola

Lors du Prix du cinéma allemand de cette année, trois réalisatrices kurdes ont remporté plusieurs prix. La 74e cérémonie du Prix du cinéma allemand le « Deutsche Filmpreis » (Lola*) a eu lieu le 3 mai à Berlin. Les réalisatrices kurdes récompensées, Ayşe Polat, Soleen Yusef et Milena Aboyan ont dédié ces distinctions à « la justice et la liberté ».

Les réalisatrices kurdes Ayşe Polat, Soleen Yusef et Milena Aboyan ont été nominées dans diverses catégories pour le Prix du cinéma allemand récompensant les réalisations cinématographiques de l’industrie cinématographique allemande.

Ayşe Polat a reçu les Lola pour la meilleure réalisatrice et le meilleur scénario pour son thriller politique « Im Toten Winkel » (In The Blind Spot / Dans l’angle mort) et le 3e prix du meilleur long métrage. Ayşe Polat est née en 1970 à Malatya (Meletî), au Kurdistan sous colonisation turque, et a déménagé à Hambourg, en Allemagne, avec sa famille en 1978.

« In The Blind Spot » raconte l’histoire d’une équipe de tournage documentant la manifestation des Mères du samedi à Kars (Qers), dans l’est de la Turquie, dont les fils ont été kidnappés et exécutés par les services de renseignement turcs (JITEM) dans les années 1990. Pendant le tournage, d’étranges incidents liés au JITEM se produisent.

Dans son discours de remerciement, Polat a souligné le besoin d’empathie et expliqué comment le scénario a été inspiré par les Mères du samedi, un mouvement de protestation de mères en Turquie qui exigent des réponses concernant leurs proches disparus.

Elle a dédié ce prix à « toutes les femmes qui luttent courageusement pour la justice et la liberté », soulignant les diverses perspectives et histoires présentées lors du Prix du cinéma allemand de cette année.

Soleen Yusuf a remporté le prix du meilleur film pour enfants pour « Sieger Sein » (« Winners / Gagnants ») qui raconte l’histoire d’une jeune fille kurde, Mona, qui a fui le Rojava, vers l’Allemagne avec une passion pour le football. Yusef est née en 1987 dans la région du Kurdistan de Duhok en Irak et a fui en Allemagne avec sa famille à l’âge de neuf ans.

Le film « Elaha » de la réalisatrice kurde-yézidie Milena Aboyan a été nominé pour le meilleur personnage féminin et le meilleur long métrage. L’intrigue suit la découverte de soi d’une femme de 22 ans alors qu’elle approche du mariage, remettant en question les traditions sociétales et l’autodétermination sexuelle.

*Le Deutscher Filmpreis (« Prix du film allemand »), surnommé Lola, est une récompense de cinéma allemande décernée par la Deutsche Filmakademie (de) (« Académie du film allemand ») et la Filmförderungsanstalt (« Organisme de promotion des films ») depuis 1951. (kurdistan-au-feminin, 8 mai 2024)

Journalist Celal Başlangıç passes away in exile

Turkish journalist and author Celal Başlangıç died on Friday night at the age of 68 as a result of cancer at Cologne University Hospital, his relatives confirmed.

Celal Başlangıç completed his journalism studies in Izmir at the end of the 1970s. He started his career in 1975 at the newspaper Ege Ekspres. After working for other local newspapers, he moved to the daily Cumhuriyet and was responsible for the Adana bureau and the domestic politics section in the years following the military coup of 12 September 1980.

In 1989, Başlangıç caused a sensation when he revealed that several inhabitants of a village near the Cizre district of Şırnak had been forced by Turkish soldiers to eat their faeces. When Cumhuriyet refused to run the story for fear of state revenge, Başlangıç threatened to quit. The newspaper then published the Cizre torture case on its front page. His insistence that the public learn about the reality of the war in Kurdistan paved the way for those responsible to be punished. Years later, he wrote the following in a text published by Bianet: "This was certainly not the first incident in which Kurdish villagers were forced by security forces to eat faeces. But it was the first time that those responsible were punished for their actions - even if this happened at the end of a lengthy process. Even though the national and international courts had no doubts about the accuracy of our reporting, it could never be ignored in the corridors of the General Staff that I was considered a 'traitor'."

In 1995, Celal Başlangıç was one of the co-founders of the Evrensel newspaper and a year later he co-founded the Radikal newspaper. He wrote columns for T24, Gazete Duvar, Bianet and Haberdar and was the author of several books, including "Kanlı Bilmece" (Bloody Riddle) about the war in Kurdistan. In the mid-2010s, he regularly travelled to the Kurdish provinces. "It's about solidarity with the people," he said. It was the time of the curfews and military siege that followed the proclamation of self-government, which was a democratic alternative to the totalitarian "presidential system" proposed by the AKP.

In 2019, Başlangıç was sentenced to fifteen months in prison on the charge of "terror propaganda" because he showed solidarity with the pro-Kurdish daily newspaper Özgür Gündem, which had been banned by emergency decree in October 2016, as a "symbolic editor-in-chief" action as part of the "standby journalism" campaign. At the time, the journalist was living in Cologne. Since 2017, he had been setting up the exile broadcaster Artı TV and the web newspaper Artı Gerçek, which he had already worked for in Turkey. In 2021, it became known that Celal Başlangıç's name was on an "execution list" of more than fifty opponents of Erdoğan. (ANF, 3 May 2024)



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