Droits
de l'Homme / Human Rights
"Verrouillez les portes du palais", la rue veut empêcher "Tayyip" de "fuir"
Entre les badauds faisant leurs derniers achats avant le Nouvel An et
les quelques Stambouliotes attablés dans les restaurants, des
manifestants ont réclamé une nouvelle fois dimanche le départ du
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, accusé d'avoir "protégé des
voleurs".
Six mois après une fronde antigouvernementale sans précédent, un
scandale de corruption et de malversations ébranle le régime du Parti
de la Justice et du développement (AKP) et exacerbe la colère des
Turcs, réunis de nouveau dans les rues.
"Verrouillez les portes du palais pour que Tayyip ne s'enfuie pas !",
criaient une centaine de manifestants, rapidement rejoints par des
passants à Besiktas, non loin du palais de Dolmabahçe où se trouve le
bureau stambouliote du Premier ministre.
"Honte à Erdogan le voleur !", hurlent les manifestants dans les rues
bondées, où tous les magasins sont ouverts. "Les voleurs devront rendre
des comptes au peuple", préviennent-ils, amusant ainsi les passants,
qui découvrent de nouveaux slogans, après ceux du mouvement du parc
Gezi.
Certains badauds n'hésitent pas à les soutenir en les applaudissant, d'autres choisissent de les menacer.
Trois jeunes hommes, partisans de l'AKP, ont dégainé sous leurs yeux
une arme blanche et un sabre, volé dans l'un des restaurants de
"döner", avant d'être appréhendés par la police.
"Ne pas protéger les voleurs"
"Je n'attends plus rien de ce gouvernement", dit, laconique, Gülten
Cihar, 45 ans. "Au lieu d'aider les plus pauvres", il "a volé le peuple
pour faire la fortune de son clan, de sa famille et de ses proches",
explique-t-elle avec amertume, rappelant que "ce parti de musulmans
était censé avoir des valeurs".
Le gouvernement a été contraint de procéder à un large remaniement
après la démission de trois ministres éclaboussés par ce scandale
politico-financier.
Selon un des procureurs chargés de l'enquête anticorruption, la police
a refusé d'exécuter des mandats d'arrêt délivrés par le parquet contre
une trentaine de personnes, des personnalités proches de l'AKP et des
hommes d'affaires connus.
En meeting dans l'ouest de la Turquie, le Premier ministre Recep Tayyip
Erdogan a de nouveau dénoncé dimanche le "complot" ourdi contre son
gouvernement.
"Mes rêves se sont brisés", commente, désabusée, Fatma, 53 ans, venue
avec sa fille Iren. "Ça fait dix ans que je vote pour l'AKP", reconnaît
cette mère au foyer qui souhaite garder l'anonymat. "Ces vols et cette
corruption ne trouvent aucun fondement religieux", insiste-t-elle.
Venue d'Izmir, elle a tenu à participer à un autre rassemblement, cette
fois d'un groupe de féministes. "Le gouvernement ne doit pas protéger
les voleurs", s'insurge Fatma, couverte d'un voile et portant une robe
longue.
Devant le siège local de l'AKP, dans le quartier de Sisli, sur la rive
européenne d'Istanbul, des manifestantes ont choisi de déposer des
boîtes de chaussures, dans une allusion à celles retrouvées pleines de
billets chez l'un des inculpés.
"On a vidé nos poches pour remplir à notre tour des boîtes", explique à
l'AFP Özge Akma, militante féministe. "Tout ce qu'on a trouvé à y
mettre, c'étaient des pommes de terre, des oignons et nos factures
d'électricité".
(AFP, 29 décembre 2013)
Demirtaş: "PM Erdoğan gave the command of Roboski Massacre"
Tens of thousands of people have gone to Roboski to commemorate and
protest the massacre of 34 Kurds involved in cross border diesel trade
who were bombed by Turkish warplanes on 28 December 2011. Speaking in
the remembrance act, the Peace and Democracy Party (BDP) Co-chair
Selahattin Demirtaş reminded: "From the foundation of republic to now,
the politicy of massacre has been conducted against Kurdish people."
and added, "The Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan gave the command of
Roboski. However, when Kurds have their Kurdistan, the account of this
massacre will be called."
Tens of thousands of people have gone to Roboski, in Uludere district
of Şırnak province, to commemorate and protest the massacre of 34 Kurds
involved in cross border diesel trade who were bombed by Turkish
warplanes on 28 December 2011. Amongst the thousands at Roboski are
Peace and Democracy Party (BDP) co-chairs Gültan Kışanak and Selahattin
Demirtaş, Democratic Society Congress (DTK) co-chairs Ahmet Türk and
Aysel Tuğluk, BDP and Peoples Democratic Party (HDP) MPs, BDP
provincial and district organisations, mayors from the region,
candidates and representatives of civil society organisations who
travelled together in a convoy from in front of the BDP office in
Şırnak.
'Murdering state will be held to account'
On arrival at Roboski the crowd of thousands firstly went to the
cemetery to pay their respects at the graves of the 34 victims of the
massacre. The Dayiken Şemiye (Saturday Mothers) and families of those
who died at Maraş, Sivas, Lice, Sündüs, Gezi and Gever were at the
front of the crowd, along with BDP and HPD MPs and local mayors. "Ey
Raqip" (Kurdish national anthem) was sung and slogans such as "martyrs
are immortal", "Murderer Erdoğan must resign" and "the murdering state
will be held to account" were chanted.
After the reading of Öcalan's message the crowd moved off towards
Roboski village, where the programme of commemoration is to take place.
Banners were carried with the latest photograph of Abdullah Öcalan and
a photograph of the Roboski massacre, bearing the messages: "If the
Turkish state was a real state it would find the killers immediately"
"We condemn the Roboski massacre", "The Kurdish people are standing
proud, despite the arrests and massacres" and "The Rojava revolution is
a historic example". Photographs of the three women revolutionaries
murdered in Paris were also carried by the crowd, which frequently
chanted slogans in favour of the PKK and Öcalan.
Kürkçü: You kept the murderers
HDP co-chair Ertuğrul Kürkçü noted that two years passed over Roboski
massacre but no steps had been taken by the AKP government to find
murderers and underlined: you kept the murderers, anymore you cannot
hide. We, as Kurdish and Turkish peoples, announce you PM Erdoğan as
accused. You kill our 34 lives. And you will give the account."
Tuğluk: When subject is Kurds, there's massacre
DTK Co-chair Aysel Tuğluk expressed: "I commemorate democratic martyrs,
Kurdistan martyrs with respect and from here we are promising one more
times to stay connected to their memoirs." Emphasizing that Roboski
massacre was a deep bruise at the heart of Kurdish people, MP Tuğluk
added: "Our sorrows did not cease, they are going on by increasing.
When Kurdish people are the subject, there is massacre."
'When Kurds have Kurdistan, account of massacre'll be called'
Speaking in the remembrance act, the Peace and Democracy Party (BDP)
Co-chair Selahattin Demirtaş reminded: "From the foundation of republic
to now, the politicy of massacre has been conducted against Kurdish
people." and added, "The Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan gave the
command of Roboski. However, when Kurds have their Kurdistan, the
account of this massacre will be called."
Suffering heart attack Roboski mother passes away
On the other hand, Niran Encü (42), mother of one of the 34 Kurdish
citizens being massacred by Turkish warplanes in Roboski village bound
to Uludere district of Şırnak on 28 December 2011, suffered a heart
attack in the commemoration act being held in the second anniversary of
the massacre in Roboski today. Mother Encü was taken to Uludere State
Hospital, she couldn't survive despite all the efforts of the doctors.
Mother Encü lost her life at the age of 42. (DIHA, Dec 28, 2013)
La police disperse des centaines de manifestants anti-Erdogan
La police turque est intervenue vendredi soir à Istanbul et à Ankara
pour disperser des milliers de manifestants qui exigeaient la démission
du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, éclaboussé par un scandale
politico-financier, ont constaté des journalistes de l'AFP.
A Istanbul, les forces de l'ordre sont intervenues peu avant 19h00
locales (17h00 GMT) contre plusieurs milliers de personnes qui, aux
cris de "gouvernement démission" et "la corruption est partout",
tentaient de rallier la place Taksim, le coeur de la fronde qui avait
fait vaciller le gouvernement islamo-conservateur de M. Erdogan en juin.
Après plusieurs sommations sans effet, les policiers ont fait usage de
balles en plastique et de canons à eau, et plus tard de gaz
lacrymogènes, pour disperser la foule.
Certains des manifestants ont riposté en visant les forces de l'ordre
avec des feux d'artifice, d'autres ont tenté d'ériger des barricades.
Au moins deux manifestants ont été blessés lors des ces échauffourées
et évacués par des ambulances, a constaté un photographe de l'AFP.
Après plusieurs heures d'échauffourées, la place Taksim avait retrouvé son calme vers 00h00 locales (22h00 GMT).
D'importants effectifs de police étaient toujours déployés dans le
quartier, alors que les équipes de nettoyage de la ville démantelaient
les dernières barricades et effaçaient les traces des incidents.
Selon le barreau d'Istanbul, au moins 31 personnes ont été interpellées par la police vendredi soir.
La police est également intervenue vendredi soir à Ankara pour
disperser une manifestation de plusieurs centaines de personnes réunies
dans le quartier de Kizilay, au centre-ville, a constaté un autre
photographe de l'AFP.
"La démission de trois ministres n'est pas suffisante. Nous exigeons
que le gouvernement dans son ensemble et le Premier ministre
démissionnent eux aussi", a indiqué à l'AFP un des organisateurs de la
manifestation dans la capitale, Hasan Yildiz.
Au pouvoir depuis 2002, M. Erdogan est touché par un scandale
politico-financier sans précédent qui fragilise son autorité, à quatre
mois des élections municipales.
(AFP, 27 décembre 2013)
La police disperse une manifestation contre la corruption à Istanbul
Des heurts ont opposé mercredi soir la police à une partie des quelque
5.000 manifestants rassemblés à Istanbul pour réclamer la démission du
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan quelques heures après la
démission de trois ministres mis en cause dans une retentissante
affaire de corruption, a constaté un photographe de l'AFP.
En milieu de soirée, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz
lacrymogène pour disperser la foule dans le quartier de Kadikoy, sur la
rive asiatique de cette mégapole turque.
Rassemblés à l'appel d'une dizaine de partis et d'organisations proches
de l'opposition, ces manifestants ont scandé des slogans hostiles à M.
Erdogan, qui devait annoncer plus tard dans la soirée un remaniement
ministériel.
"La corruption est partout !", "la résistance est partout !", ont-ils
notamment scandé, reprenant des slogans utilisés pendant la grande
fronde antigouvernementale qui a secoué l'ensemble de la Turquie les
trois premières semaines de juin.
D'autres rassemblements hostiles au gouvernement ont été rapportés
mercredi soir par les médias turcs dans le quartier stambouliote de
Besiktas, non loin des bureaux du Premier ministre sur la rive
européenne de la ville, ainsi que dans la capitale Ankara et à Izmir
(ouest de la Turquie) notamment.
Des appels circulaient mercredi soir sur les réseaux sociaux turcs en
vue d'une autre manifestation contre la corruption et M. Erdogan
vendredi soir sur la place Taksim, coeur de la contestation en juin
dernier.
Trois ministres proches de M. Erdogan ont quitté leurs fonctions
mercredi après la mise en cause de leurs fils dans le cadre d'une vaste
enquête anticorruption qui a provoqué une crise politique majeure au
sommet de l'Etat turc, à quatre mois des élections municipales.
(AFP, 25 décembre 2013)
La police attaque des manifestants à Istanbul
La police anti-émeutes turque a tiré des gaz lacrymogènes et utilisé
des lances à eau à Istanbul contre des manifestants dénonçant les
projets immobiliers du gouvernement et les accusations de corruption
qui le visent.
Quelque dix mille manifestants se sont rassemblés place Kadikoy sur le
versant asiatique de la ville pour réclamer la démission du
gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (AKP), a
constaté un photographe de l'AFP.
Une vaste affaire de corruption a été révélée la semaine dernière
impliquant de nombreuses personnes dont des fils de ministres en
exercice, des hommes d'affaires et le président directeur général de la
banque publique Halbank.
La police a saisi 4,5 millions de dollars cachés dans des boites à
chaussures au domicile du PDG de Halbank Suleyman Aslan, a annoncé la
semaine dernière la presse turque.
Certains des manifestants brandissaient des boites de chaussures.
Le Premier ministre Erdogan a menacé
dimanche de "casser les bras" à ses adversaires politiques s'ils
utilisent le scandale de corruption en cours pour saper son pouvoir.
"On va remettre chacun à sa place", a dit le dirigeant
islamo-conservateur devant une foule vibrante de sympathisants de son
Parti de la Justice et du Développement (AKP) dans la province de
Giresun, sur les bords de la Mer Noire.
"Quiconque ose nous faire mal, semer des troubles ou nous tendre des
pièges dans ce pays, nous lui casserons les bras", a-t-il martelé.
Sérieusement ébranlé par cette tempête politico-financière qui survient
à quatre mois des élections municipales, M. Erdogan à lancé une purge
de chefs de la police, à qui il reproche de ne pas avoir informé leur
tutelle politique de l'enquête qui la vise.
Vingt-cinq autres hauts responsables de la police ont été renvoyés,
après une première vague d'une cinquantaine de limogeages, ont rapporté
les médias dimanche.
M. Erdogan a déclaré qu'il combattait "un Etat dans l'Etat" et décrit
l'enquête sur la corruption comme une opération de dénigrement contre
son parti, au pouvoir depuis 2002.
Les critiques du Premier ministre l'accusent d'essayer désespérément de
protéger ses alliés, et la nomination de Selami Altinok, un gouverneur
peu connu et qui n'a pas fait sa carrière dans la police, à la tête de
la police d'Istanbul a été perçue comme une tentative d'arrêter
l'enquête.
Le chef du gouvernement n'a pas dit qui était derrière ce qu'il
qualifie de "sale opération" dirigée contre son gouvernement. Mais tous
les observateurs ont reconnu dans cette mise en cause la puissante
confrérie du prédicateur musulman Fetullah Gülen, très influente dans
la police et la magistrature.
Alliée de l'AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002, cette
organisation est entrée en guerre contre le gouvernement à cause d'un
projet de suppression d'écoles privées.
(AFP, 22 décembre 2013) (AFP, 22 décembre 2013)
A black mark on Turkey: Kahramanmaraş Massacre
According to official numbers, 111 people, mostly Alevis, were
massacred savagely in the Maras Massacre from 19 to 25 December 1978.
The witnesses of the massacre can not forget the agony of massacre
despite 35 years passing over it. Thousands of Alevis were wounded
during the incidents, over 111 people were massacred, more than 552
houses and some 289 shops were destroyed. The witnesses of the massacre
say, "We witnessed babies being beheaded in their swaddles, how can we
forget this?"
The massacre of Kahramanmaraş started with a bomb thrown into a movie
house. Rumors spread that left-wingers had thrown the bomb. The next
day, another bomb was thrown into a coffee-shop frequently visited by
left-wing circles. In the evening of 21 December 1978, teachers Hacı
Çolak and Mustafa Yüzbaşıoğlu were killed on their way home. They were
known as left-wingers. While a crowd of some 5,000 people prepared for
the funeral, right-wing groups stirred up emotions saying that "the
communists are going to bomb the mosque, and will massacre our Muslim
brothers".
On 23 December 1978, the incidents turned into a mass phenomenon.
Groups stormed the neighborhoods where Alevis were living, destroyed
their houses and shops. Many offices, including that of Confederation
of Progressive Trade Unions of Turkey (DİSK) and Teachers' Association
of Turkey (TÖB-DER) were destroyed.
The court cases, opened at military courts, lasted until 1991. A total
of 804 defendants, mostly right-wingers, were put on trial. The courts
passed 29 death penalties and sentenced seven defendants to life
imprisonment and 321 people to sentences between one and 24 years of
imprisonment. The Court of Cassation quashed the sentences and because
of legal amendments all defendants were released in 1991.
A secret document revealed that the secret service (MİT) had planned
the incidents. Opinions of witnesses include the following observations:
Seyho Demir: "The Maraş Police Chief at the time was Abdülkadir Aksu.
The massacre was organised by the Turkish secret service MIT, the
Nationalist Movement Party (MHP) and the Islamists together... As soon
as I heard about the massacre, I went to Maraş. In the morning I went
to Maraş State Hospital. There, I met a nurse I knew... When she saw
me, she was surprised: 'Seyho, where have you come from? They are
killing everyone here. They have taken at least ten slightly-wounded
people from the hospital to downstairs and killed them.' This was done
under the control of the head physician of the Maraş State Hospital.
Lawyer Halil Güllüoglu followed the Maraş massacre case. The files he
had were never made public. He was killed for pursuing the case anyway."
Meryem Polat: "They started in the morning, burning all the houses, and
continued in the afternoon. A child was burned in a boiler. They sacked
everything. We were in the water in the cellar, above us were wooden
boards. The boards were burning and falling on top of us. My house was
reduced to ashes. We were with eight people in the cellar; they did not
see us and left."
(ANF, Dec 22, 2013)
New Bill: Police chiefs have to inform governors before investigation
As reverberations of a major investigation into alleged bribery and
tender rigging still continue, the ruling Justice and Development Party
(AK Party) introduced a new controversial bill that requires that
police chiefs who are assigned to work with prosecutors in a probe now
have to inform their superiors, including city police chiefs and
governors before launching an investigation.
The change in a law that regulates the work of police along with
prosecutors in judicial cases came on the heels of a recent
investigation launched by İstanbul prosecutors into alleged bribery
linked with public tenders.
Two sons of Turkish ministers and an Iranian-Azerbaijani businessman
Reza Zerrab are among 24 suspects arrested as part of an investigation
into a bribery and fraud ring that has rocked Turkey since Tuesday.
Son of Economy Minister Zafer Çağlayan, Kaan Çağlayan, and son of
Interior Minister, Barış Güler, as well as Halkbank General Director
Süleyman Aslan and Zerrab are among 16 people arrested early on Friday.
Eight people were arrested late on Thursday.
On Thursday, 49 suspects, including Fatih district mayor Mustafa Demir and Güler, were referred to court for arrest.
The government lashed out at İstanbul police for not informing the
city police chief, governor and interior minister in prior to
investigation. Accusing police for "misconduct of operation", the
ruling party has removed more than 70 police chiefs and officials in a
number of provinces.
The Justice Ministry has introduced the bill requiring that police
chiefs have to inform their superiors before launching an investigation
led by a prosecutor.
Prosecutors who are working on a file now are also required to inform the chief public prosecutor in that city.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 21, 2013)
Solidarité avec les avocats progressistes de Turquie
Un rendez-vous solidaire à Bruxelles le vendredi 20 décembre 2013 à 18h
Au programme:
- Repas de soutien aux neuf avocats progressistes de Turquie, torturés et détenus depuis près d'un an
- Exposition d'artisinat réalisé par les prisonniers politiques en Turquie
- Récital du musicien Özgür Narin
Entrée (repas inclus): 5 euros
Adresse:
21 Rue Brialmont
1210 Bruxelles
A deux pas de la station de métro Botanique
Pour plus d'info sur les avocats emprisonnés:
www.change.org
www.bianet.org
mediawerkgroepsyrie
La police disperse un rassemblement, au parc Gezi
La police turque a dispersé un rassemblement de manifestants anti-gouvernementaux, au parc Gezi, à Istanbul.
Quelques manifestants, qui avaient l’intention d’exprimer leur vive
protestation aux politiques internes et externes du gouvernement
Erdogan, lors d’une cérémonie, en hommage aux victimes des récentes
manifestations, dans le parc Gezi d’Istanbul, ont été dispersés par la
police. Les manifestants scandaient des slogans contre le gouvernement
Erdogan.
Pour le rappel, la Turquie a été, il y a quelques mois, le théâtre de
manifestations, en protestation contre un projet d’urbanisation, à
Istanbul. Ces manifestations avaient dégénéré, avec l’intervention de
la police, faisant six morts et des milliers de blessés.
(http://www.lesobservateurs.ch, 16 déc 2013)
3e victime de la violence policière contre les manifestants à Yüksekova
Un manifestant kurde de 25 ans, blessé à la tête samedi dans le sud-est
kurde de la Turquie lors de heurts avec la police, a succombé mercredi
des suites de ses blessures à l'hôpital, a-t-on indiqué de source
médicale.
Bemal Topçu était traité à Van (est) après avoir été grièvement touché
à la tête, selon des témoins, par un projectile, vraisemblablement, une
grenade lacrymogène, tiré par la police anti-émeutes à Yuksekova
(sud-est), en protestant avec 5.000 autres manifestants.
La tension est brusquement montée vendredi dernier dans les provinces
kurdes de Turquie après la mort de deux manifestants kurdes, tués par
la police à Yüksekova, lors d'échauffourées provoquées par des
informations faisant état de la destruction de cimetières où étaient
enterrés des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK).
Les autorités turques ont formellement démenti ces informations, mais cela n'a pas réussi à apaiser les tensions.
(AFP, 11 décembre 2013)
Seize manifestants tués par la police turque en 2013
Un troisième manifestant kurde est décédé mercredi 11 décembre près
avoir reçu une balle dans la tête à Yuksekova, dans la province de
Hakkari, quand les policiers ont ouvert le feu sur les manifestants. Au
total, seize manifestants ont été tués lors des manifestations.
Après "l'exécution" de deux manifestants kurdes par la police, le 6
décembre à Yuksekova, au cours d'une manifestation pour dénoncer la
destruction de cimetières où étaient enterrés des combattants du Parti
des travailleurs du Kurdistan (PKK), un autre manifestant a succombé à
ses blessures.
Bemal Tokçu, âgé de 25 ans, a reçu une balle dans la tête le 7 décembre
au cours d'une manifestation à Yuksekova pour protester contre la
violence policière qui avait causé la mort de Mehmet Reşit İsbilir et
Veysel İsbilir, dont le premier avec six balles et le deuxième avec
deux balles.
LE GOUVERNEMENT JOUE AUX TROIS SINGES
Qualifiés d'exécution extrajudiciaire par des organisations des droits
de l'humain et le principal parti kurde BDP, ces crimes qui restent
toujours impunis ont provoqué une vague de manifestations dans les
provinces kurdes pendant quatre jours.
Les autorités turcs n'ont lancé jusqu'ici aucune enquête contre les
auteurs de ces crimes. Aucune déclaration n'a été faite par le
gouvernement, comme si rien ne s'était passé. "Le ministre de
l'intérieur tente de couvrir ce massacre" a dit le BDP, dans un
communiqué le 11 décembre.
EXPLOSION DES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS
Il ne s'agit pas du premier crime de la police turque. Au moins 15
personnes ont été tuée par la police lors des manifestations au cours
de l'année 2013, a déclaré l'association des droits de l'humain (IHD),
à l'occasion de la Journée des droits de l'homme, 10 décembre. Ce bilan
monte à 16 morts, après le décès de Bemal Tokcu.
"En 2013, les violations des droits de l'homme ont explosées, notamment
la torture et les violations du droit de manifester" a dénoncé
l'association.
Au moins 1.288 personnes ont été condamnées à une peine totale de 2.502
ans et onze mois de prison. La plupart des ces personnes ont été
condamnées dans le cadre des procès KCK, affirme l'association,
rappelant que 47 dirigeants et membres de la Confédération des
Syndicats des Travailleurs du Secteur public (KESK), dont 12 femmes,
ainsi que 8 dirigeants et membres de l'Association des avocats
progressiste (ÇHD) sont toujours en prison.
(Maxime Azadi,
actukurde.fr/actualites, 11 décembre 2013)
Un procureur inculpe 255 personnes pour les manifestations de juin
Le bureau du procureur d'Istanbul a formellement inculpé mardi 255
personnes, dont sept citoyens étrangers, pour leur participation à la
vague de violentes manifestations antigouvernementales qui a agité la
plus grande ville de Turquie en juin dernier.
Ces personnes sont accusées de toute une série de délits, dont des
violations du droit à manifester, des dommages causés à des propriétés
privées ou des lieux de cultes, des coups et blessures portés contre
des membres des forces de l'ordre ou des vols, a détaillé le bureau du
procureur dans un communiqué.
Les
faits reprochés à ces 255 inculpés incluent l'effraction dans la
mosquée de Dolmabahçe, sur les rives du Bosphore, non loin des bureaux
stambouliotes du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, un incident
très controversé en juin.
M. Erdogan avait alors accusé les dizaines de personnes qui avaient
trouvé refuge dans cette mosquée pour fuir des échauffourées avec les
forces de l'ordre d'y être entrées avec leurs chaussures et d'y avoir
bu de la bière.
Interrogé à l'époque par la police, l'imam de la mosquée avait démenti
le chef du gouvernement, assurant qu'aucun intrus n'y avait consommé de
l'alcool, un geste sacrilège aux yeux des musulmans.
La vague d'inculpations révélée mardi est la plus importante lancée
depuis la fronde politique sans précédent qui a visé le gouvernement
islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002.
Aucune date n'a été fixée pour un éventuel procès.
D'autres procès liés à ces manifestations ont déjà été lancés,
notamment contre des policiers poursuivis pour avoir causé la mort de
manifestants.
Un policier comparaît ainsi à Ankara depuis septembre pour avoir tué
par balle un ouvrier de 26 ans le 1er juin lors d'une manifestation
dans la capitale turque.
Dans la ville de Cannakale (ouest de la Turquie), un procureur a requis
de deux ans de prison ferme contre un adolescent de 13 ans poursuivi
pour avoir peint des slogans hostiles au gouvernement et à la police
sur une route, a révélé mardi le quotidien libéral Radikal.
Selon les ONG, plusieurs milliers de personnes ont été interpellées par
la police pendant ces manifestations, qui ont réuni plus de 2,5
millions de personnes dans près de cent villes turques pendant les
trois premières semaines du mois de juin.
La fronde a démarré par la mobilisation d'une poignée d'écologistes
opposés à la destruction du parc Gezi, un petit jardin public proche de
la place Taksim d'Istanbul, dans le cadre d'un projet d'aménagement
urbain contesté.
La violente répression de ce noyau de protestataires s'est rapidement
transformée en un mouvement politique de masse dirigé contre M.
Erdogan, accusé d'être autoritaire et de vouloir "islamiser" la Turquie.
De nombreux gouvernements étrangers ont sévèrement critiqué la riposte
policière d'Ankara aux manifestants, écornant sérieusement son image.
Les affrontements entre policiers et manifestants ont fait 6 morts et
plus de 8.000 blessés, selon l'association des médecins turcs.
(AFP, 10 décembre 2013)
ECHR Convicts Turkey on “Operation Back to Life”
The European Court of Human Rights issued a verdict on Leyla Alp and
others vs Turkey this morning, a case brought to ECHR by 20 women who
were subjected to “Operation Back to Life” in Çanakkale Prison.
The court found Turkey guilty of violating the right to life and
inflicting torture, ordering the applicants to pay a sum of 36,200
euros.
Between 19 and 22 December 2000 the security forces intervened in
around 20 prisons. Violent clashes occurred during the operation, known
as "Back to life". The incident left 4 inmates and 1 gendarmerie
soldier dead.
Inmates Sultan Sarı, Fahri Sarı, Fidan Kalsen and İlker Babacan died of
gendarmerie shooting, gas bombs and fire. The deceased gendarmerie
soldier was identified as Mustafa Mutlu.
Statute of Limitations and Acquittal
Following the operation, Çanakkale High Criminal Court launched
investigations in 154 inmates and 563 gendarmerie soldiers. While
gendarmeries accused three inmates, inmates accused gendarmerie
soldiers of “killing a soldier”, “forcing to suicide”, “carrying
explosives” and “rebelling against prison authorities”.
In 2008, statute of limitations was issued on inmates.
Gendarmeries, on the other hand, were acquitted for lack of evidence.
On December 12, 2012, Supreme Court of Appeals 9th Penal Chamber approved the acquittals.
“The verdict was issued not because it wasn’t obvious that defendants
weren’t culpable. It was because it was legally available,” the verdict
said.
It also underlined that the operation was held to suppress a rebellion
initiated by inmates. Inmates Leyla Alp, Gülay İncesu, Sakine Çakmak,
Sakine Işık, Aysel Sürücü, Ayşe Cabadak, Meral Kıdır, Duriye Demir,
Nazmiye Köle, Ünzile Karabük, Hülya Aydoğan, Meral Kaşoturacak, Birgül
İbiş, Filiz Uyan, Fidan Yıldırım, Türkan İpek, Safiye Sel, Süreyya
Bulut, Berna Ünsal and Elif Yaş applied to ECHR, saying that the
gendarmerie used excessive force.
In today’s verdict, the court found Turkey guilty of violating right to
life and torture ban as well as lack of adequate investigation.
While applicants Meral Kıdır will receive 8,000 euros, other applicants
Leyla Alp, Süreyya Bulut, Elif Yaş, Filiz Uyan and Gülay İncesu will
receive 5,000 euros each for non-pecuniary damages.
Turkey will also pay applicants 3,200 euros for court expenses.
Previously, ECHR convicted Turkey several times related to “Operation Back to Life”.
(BIA, Dec 10, 2013)
Parliamentary report reveals inhumane conditions in Turkish prisons
Parliament’s Human Rights Research Commission’s Prisons Subcommittee
has released its report on three prisons in the southern province of
Antalya, highlighting the inhumane conditions faced by prisoners.
Some of the shocking conditions include food containing insects,
beatings, and full body cavity searches. The report also says gay and
transsexual inmates in prison “suffer twice as badly for their sexual
identities.”
The subcommittee was made up of four deputies from three parties. Konya
deputy Ayşe Türkmenoğlu and Adıyaman deputy Mehmet Metiner from the
ruling Justice and Development Party (AKP), Malatya deputy Veli Ağbaba
from the main opposition Republican People’s Party (CHP), and Adana
deputy Murat Bozlak from the Peace and Democracy Party (BDP).
A number of inmates in the Antalya L Type Jail, where 1,600 prisoners
are currently serving sentences, are forced to sleep on the floor in
front of the toilet doors and stairwells, the report stated.
“Inmates cannot wash their clothes due to water problems and hygiene is
a serious problem. The transfer of patients to hospitals is another
issue. Gay and transsexual inmates live in the same cells, and they
complain about their emotional health. A transvestite said she was
feminine at the time she was jailed, but now she is not allowed to be
[feminine]. Another inmate said they suffered because of their sexual
identities, and said their section was the only area without security
cameras,” the report also read.
The biggest matters of complaint are the full body cavity searches and
the problem of overcrowded cells, according to the report.
The Antalya E Type Jail, where 1,800 prisoners are being held, is the worst of the three jails inspected, the report stated.
“It was the worst prison that the committee saw. Thirty-six people are
staying in rooms with the capacity to hold 25. Inmates find insects in
their food, and they eat raw fish,” the report said.
Rats and cockroaches are frequently seen in the prison, and security
guards beat prisoners, according to inmates contacted by the committee.
“For me, 30-second-long full body cavity searches last a year. I would
like the justice minister to see us being searched naked to witness how
deeply embarrassed we are during the searches,” one prisoner was quoted
in the report as saying.
The report also revealed that inmates in the Alanya L Type Prison, also
in the province of Antalya, where 1,491 prisoners are staying, cannot
watch opposition news channels like IMC TV, Cem, Yol, Hayat TV and Halk
TV.
The inmates in Alanya also complained about full body cavity searches and beatings. (hurriyetdailynews.com, Dec 10, 2013)
Three people sentenced to 440 years in prison
Three people have been handed a total of 440 years of imprisonment for
allegedly participating in two attacks that resulted in the deaths of 7
soldiers in Cizre district of Şırnak province.
The trial of Mesut Gökhan, Yahya Altın and İbrahim Kaya, charged with
causing the deaths of 7 soldiers and the wounding of 25 others
concluded at the Amed no. 4 Serious Criminal Court. Accused Mesut
Gökhan admitted he was a member of the PKK, but denied involvement in
the attacks in question, asking to be acquitted. Accused İbrahim Kaya
said he had gone to Cizre for treatment to his eye, adding that he had
not taken part in the actions.
After a short break the judges announced their verdict. Mesut Gökhan
was given 8 life sentences, 415 years imprisonment and a 20 thousand
lira fine for causing the deaths of officer Gökhan Yavuz and conscripts
Gökhan Soylu, Özkan Kılıç and Erdem Yüce and the wounding of 10 other
soldiers in a clash that took place on 13 November 2007 and the deaths
of soldiers Zeki Yolcu, Turan Dağmacı and Erhan Karataş shot while in a
military vehicle passing through Cizre on 24 December 2008, and the
wounding of 14 others. The court stated that on account of the accused
having shown absolutely no remorse there would be no reduction of
sentence.
The court sentenced Yahya Altın to 7 years imprisonment for "membership
of an illegal organisation" and İbrahim Kaya to 18 years.
The court also sentenced Sadice, Ayşe and Fehime Altın, the owners of
the house where the accused resided, to 3 years imprisonment for
"aiding and abetting".
(ANF, Dec 10, 2013)
Campagne contre la torture des avocats en Turquie
En janvier dernier, mes avocats turcs Me Selçuk Kozagaçli et Me Taylan
Tanay ont été arrêtés par la police à Istanbul sous prétexte de faire
partie d'un mouvement politique illégal, celui-là même qui me vaut
d'être aujourd'hui pourchassé en Europe.
Me Taylan Tanay a été arrêté dans les locaux de l'Association des
juristes progressistes (CHD) dont il préside la section stambouliote
tandis que le directeur de cette même association Me Selçuk Kozagaçli à
été appréhendé à l'aéroport d'Istanbul à son retour d'une mission
d'enquête en Syrie sur les crimes terroristes commis par les groupes
djihadistes protégés et armés par le régime d'Ankara.
Visiblement, les autorités turques n'apprécient guère que l'on critique
leur politique étrangère et encore moins leur soutien au terrorisme
international qui ravage la Syrie.
La semaine dernière, le site d'information alternatif Bianet a publié
des photos qui indiquent que Me Selçuk Kozagaçli a subi des mauvais
traitements voire des tortures durant sa garde à vue.
http://www.bianet.org/english/human-rights/151788-photos-reveal-torture-on-advocate-kozagacli
Si des avocats, en l'occurrence les miens, sont torturés en Turquie,
que risque-t-on de me faire subir au cas où les autorités italiennes
venaient à m'extrader vers ce pays ?
Le 24 décembre prochain, commencera le procès de MM. Kozagaçli et Tanay
ainsi que de sept autres avocats inculpés dans la même affaire et
emprisonnés depuis près d'un an.
Je vous demande de soutenir la campagne pour leur libération: Pétition
Leur liberté est la mienne.
Bahar Kimyongür, Tél: 00 32 485 / 37 35 32
Tension vive dans les zones kurdes après la mort de deux manifestants
La tension restait vive
dimanche dans les zones Kurdes de Turquie, après la mort vendredi dans
la ville de Yüksekova (sud-est) de deux manifestants kurdes lors de
violents heurts avec la police.
Des rassemblements étaient prévus dimanche à Diyarbakir, principale
ville du sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes, et dans
d'autres provinces de la région comme Batman et Van.
Samedi soir, un manifestant kurde âgé de 25 ans a été grièvement
blessé, touché selon des témoins à la tête par une grenade lacrymogène
tirée par les forces de l'ordre, à Yüksekova, après les funérailles de
deux Kurdes tués par balle par la police la veille à l'occasion
d'échauffourées provoquées par des informations faisant état de la
destruction de cimetières où étaient enterrés des rebelles du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK).
L'homme a été hospitalisé avec un traumatisme crânien, a-t-on indiqué de source locale.
Des affrontements ont opposé des jeunes Kurdes aux forces de l'ordre,
en marge des funérailles des deux victimes. La police est intervenue
avec des grenades lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les
protestataires, qui ont riposté par des jets de pierre.
Le bureau du gouverneur local a démenti formellement la destruction des cimetières à l'origine des incidents,
La mort des deux Kurdes a aussi provoqué des manifestations et
des heurts avec la police à Istanbul (nord-ouest), qui compte une
importante communauté kurde.
A Dogubeyazit (est), localité proche de la frontière iranienne, des
inconnus ont lancé des engins explosifs contre un poste de police, sans
faire de victime, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Le chef du PKK, Abdullah Öcalan, emprisonné à vie depuis 1999, a
dénoncé une "grande provocation" depuis sa prison où il a rencontré
samedi des députés kurdes.
"Ces assassinats constituent une grande provocation contre le
processus" de paix, a-t-il dit dans une communiqué publié au terme de
l'entretien, appelant les Kurdes à rester vigilants.
Ankara et le PKK ont engagé il y a un an des pourparlers pour
tenter de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait plus de 45.000
morts depuis 1984.
Mais ce processus est paralysé après la décision du PKK de suspendre
cet automne le retrait de ses rebelles de Turquie pour dénoncer des
promesses non tenues du gouvernement.
(AFP, 8 décembre 2013)
Democratization package draft law allows imprisonment of protesters
Protesters can be sentenced anywhere from two to five years in prison
if they are found guilty of illegally disrupting public services, says
a draft law made to expand fundamental rights and freedoms and
including 17 articles that were introduced in a democratization reform
package by Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan on Sept. 30.
The passing of article could mean that protesters from the Gezi Park,
hydroelectric power plant (HES) and Middle East Technical University
(ODTÜ) demonstrations will be subject to imprisonment.
The Gezi protests were staged to prevent a redevelopment project that
would replace Gezi Park in İstanbul's Taksim with a replica of Ottoman
barracks and a shopping mall. Hydroelectric power plants, or “HES
facilities” as they are called by Turkish environmentalists, are
popping up across Anatolia to harness the power of water to create
much-needed energy and have also been protested. Students of ODTÜ
staged demonstrations against a highway that was to be built through
their university's campus.
The draft law includes articles about the right of assembly.
Accordingly, mass meetings and demonstrations held outdoors must end
before sunset while meetings held in enclosed areas should finish by
midnight.
The images and voices of participants and speakers at mass meetings and
demonstrations can be recorded by security officers, though the video
and voice recordings cannot be used for purposes other than determining
if a crime occurred or locating a crime suspect. The organizers of such
meetings should end the meeting if they see that the meeting is getting
out of hand, and they should immediately inform security officers about
any illegal activities.
One of the articles stipulates that the places where demonstrations can
take place will be determined by senior local authorities. The local
representatives of political parties who have groups in Parliament and
representatives of the three unions with the highest number of members
can contribute to the decision.
Another article in the draft law lifts the ban on party membership of
citizens who have been found guilty of participating in terrorist
activities. It also alters an article of Turkey's law on political
parties, easing membership restrictions on citizens found guilty of
crimes including embezzlement, theft, fraud, forgery and corruption.
There are also claims that imprisoned terrorist Kurdistan Workers'
Party (PKK) leader Abdullah Öcalan will be allowed to join a political
party if the draft passes.
Commenting on the possibility that Öcalan may have the right to have
party membership and speculations that he may be released, Nationalist
Movement Party (MHP) parliamentary group deputy chairman Yusuf
Halaçoğlu said it is not acceptable to release the killers of 40,000
people and that this has nothing to do with democracy or politics.
Deputy Chairman of the ruling Justice and Development Party (AK Party) Hüseyin Çelik has denied these claims.
In a statement on Friday, Çelik rejected allegations that Öcalan will
now have the right to join a political party. “Erdoğan made it clear on
Sept. 30 that there is no such statement in the draft,” he said.
One of the articles in the draft also says those who intervene in how
others choose to express their beliefs and views will be subject to
imprisonment of up to three years.
Another article says that those who ban workers from fulfilling
religious obligations could be sentenced to three years in prison.
The draft law also includes an article stating those who prevent
someone's right to education, including a ban on headscarves at
universities, will serve two to five years in jail.
Another article says there would be a two- to five-year sentence given
to someone if they were to ban one's right to benefit from services
provided at public institutions.
‘Erdoğan keeps his promises to PKK, Öcalan and Barzani'
Criticizing some articles related to the Kurdish issue listed in the
draft law, MHP Deputy Chairman Şefkat Çetin said the government has
revealed its relations with the PKK's affiliates.
He said that the AK Party grants Kurdish people the right to an
education and to deliver election speeches in the Kurdish language, and
that it is seemingly accepting changes in village names -- all in line
with PKK demands.
"It is understood that Erdoğan is keeping his promises to the PKK, Öcalan and Barzani," he added.
Çetin also urged AK Party deputies not to approve all drafts brought to them and to consider Turkey's national unity.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 7, 2013)
Le procès d'un policier accusé d'avoir tué un manifestant suspendu
Un tribunal d'Ankara a décidé lundi de
suspendre le procès d'un policier poursuivi pour avoir tué un
manifestant en juin pour solliciter une autre cour à la suite
d'accusations de partialité formulées par les parties civiles.
Dans sa décision lue à l'audience, le juge Affak Illez a expliqué
s'être dessaisi du dossier et avoir sollicité une autre juridiction
pour qu'elle décide si le procès pouvait se poursuivre devant son
tribunal ou si elle devait se saisir elle-même du dossier.
A plusieurs reprises depuis l'ouverture du procès en septembre, la
famille de la victime a remis en cause l'impartialité du tribunal saisi
et dénoncé des pressions politiques sur les magistrats.
Comme lors des précédentes audiences, quelque 700 personnes se sont
rassemblées dès lundi matin devant le palais de justice d'Ankara pour
crier des slogans hostiles au gouvernement islamo-conservateur du Parti
de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, a
constaté un photographe de l'AFP.
"Ethem a été abattu par la police de l'AKP", ont notamment scandé les manifestants.
Agé de 26 ans, Ethem Sarisuluk, un ouvrier communiste, a été tué le 1er
juin lors d'une manifestation contre le gouvernement à Ankara.
Son meurtrier présumé, un policier identifié sous le nom de Ahmet S.,
n'était pas présent à l'audience lundi et a assisté à l'audience par
vidéosurveillance depuis la province de Sanliurfa (sud-est de la
Turquie).
Poursuivi pour "usage excessif de la force", il risque une peine maximale de cinq ans de prison.
Lors de la première audience de son procès le 23 septembre, l'accusé
était apparu devant ses juges portant une perruque et une fausse
moustache pour protéger son identité.
Des incidents avaient éclaté après la décision du tribunal de le laisser en liberté.
Sur une vidéo très largement diffusée sur internet dès le mois de juin,
on voit la victime s'effondrer brusquement face à un policier casqué
qui s'enfuit ensuite l'arme au poing.
La Turquie a été secouée en juin par une fronde sans précédent depuis
l'arrivée au pouvoir du parti islamo-conservateur du Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan, en 2002.
Des centaines de milliers de Turcs sont descendus dans les rues à
travers la Turquie pendant trois semaines pour exiger la démission de
M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir "islamiser" la
société turque.
Les heurts entre la police et les manifestants ont fait six morts et plus de 8.000 blessés. (AFP, 2 décembre 2013)
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
La Turquie réclame l'extradition de Pinar Selek, exilée en France
Le gouvernement turc a lancé une procédure pour obtenir l'extradition
de Pinar Selek, une sociologue turque condamnée dans son pays pour
terrorisme et exilée en France, ont rapporté lundi les médias turcs,
mais selon son avocat français, cette démarche est vouée à l'échec, Mme
Selek ayant obtenu l'asile politique en France.
La demande des autorités turques survient après l'émission cet été par
un tribunal d'Istanbul d'un mandat d'arrêt diffusé à Interpol à
l'encontre de cette militante des droits de l'Homme, âgée de 42 ans, a
précisé la chaîne d'information NTV.
La sociologue, qui a quitté la Turquie en 2009 et vit actuellement à
Strasbourg (est de la France), a été condamnée en janvier 2013 par un
tribunal d'Istanbul à la prison à vie pour avoir participé à un
attentat à l'explosif contre un site touristique de la mégapole turque,
le marché des épices, qui avait fait sept morts en 1998.
Quelques semaines après cette condamnation, Mme Selek a obtenu l'asile
politique en France, a dit à l'AFP son avocat parisien, Me Martin
Pradel. "Je suis confiant que les autorités françaises vont la protéger
comme elles s'y sont engagées", a-t-il souligné. La demande des
autorités turques "ce n'est pas sérieux, car ils savent bien qu'elle
est protégée par l'asile", a encore dit Me Pradel, pour qui la démarche
d'Ankara "s'inscrit dans le prolongement de l'acharnement subi depuis
tant d'années" par sa cliente. Cette affaire "montre bien que la
justice turque est instrumentalisée à des fins purement politiques",
a-t-il commenté.
L'asile politique ne constitue pas une "protection absolue" contre
l'extradition, a reconnu l'avocat. Cependant dans le cas présent la
demande d'extradition s'appuie sur la condamnation prononcée à
Istanbul, qui justement avait motivé l'octroi de l'asile politique à la
sociologue, a-t-il souligné. De ce fait, une extradition est
"impossible", selon Me Pradel.
De son côté, Pinar Selek a confié à l'AFP qu'elle était "peu surprise"
par cette nouvelle démarche judiciaire à son encontre. "Ce procès est
politique, la lutte continue", a-t-elle souligné.
Avant cette condamnation en janvier 2013, Pinar Selek avait été
acquittée des mêmes faits à trois reprises par des tribunaux turcs.
Arrêtée et incarcérée après l'attentat de 1998, la sociologue a été
impliquée dans cette affaire après avoir refusé de donner à la police
les noms de rebelles kurdes qu'elle avait rencontrés dans le cadre de
ses recherches. Elle avait été libérée en 2000 après la publication
d'un rapport attribuant l'explosion à une fuite de gaz.
Interrogé par l'AFP, le ministère turc de la Justice n'a pas souhaité se prononcer "sur une affaire de justice".
La situation de la sociologue, connue pour ses recherches sur les
minorités marginalisées, comme les transsexuels ou les Kurdes, mobilise
des comités de soutien en Turquie comme en France. Pinar Selek est
également soutenue par la Fédération internationale des ligues des
droits de l'homme (FIDH) ainsi que, au niveau local, par la mairie et
l'Université de Strasbourg.
(AFP, 30 décembre 2013)
Sevan Nisanyan Sentenced to Two Years in Prison
Well known Istanbul-Armenian journalist, writer, and linguist Sevan
Nişanyan was sentenced to two years in prison after being charged with
“illegal construction.” He tweeted about this in his microblog Twitter.
The appellate court upheld the Selçuk district of İzmir Criminal Court
ruling, which sentenced Nişanyan to two years in prison. The trial
began nearly ten years ago and the verdict that was handed down 5 years
ago, was affirmed only this week. Nişanyan was charged for illegally
constructing a small dwelling on his property in the village of
Iliastepe.
In an interview to CivilNet, Sevan Nişanyan said that he was not
surprised by the decision. “And, to tell you the truth, I am not sad,
because I was expecting a more severe verdict,” he said.
Earlier, Nişanyan had tweeted that as of next week, he would begin serving his two year prison sentence.
“After Balbay’s [Mustafa Balbay is a Turkish nationalist MP and
journalist, who was sentenced to 34 years in prison during the
Ergenekon case in 2009. He was recently released by a ruling of the
Constitutional Court - CivilNet] release, it’s probable that
there was some free space opened up for me. Long live the country,”
Nişanyan tweeted ironically.
The Istanbul-Armenian journalist is known for his tough stance against
the Turkish government and his sharp criticism towards Turkish
nationalists and conservatives. In May, he was charged with insulting
the Prophet Muhammad, which threatened a prison sentence of 1.5 years. (CivilNet , Dec 13, 2013)
Publisher Zarakolu is new guest writer for two years in Sigtuna
Ragip Zarakolu, renowned Turkish publicist and human rights activist,
arrived safely in Sigtuna city of refuge this week. After facing years
of legal harassments and imprisonment for publishing books and articles
on minorities and human rights, Ragip Zarakolu will restore his
strength during the two years shelter in Sigtuna for the next two
years, and continue the fight for freedom of thought from the new
stronghold.
This week Sigtuna welcomed their first guest writer; Turkish writer and
publisher Ragip Zarakolu, 2012 Nobel Prize nominee and iconic advocate
for the freedom to publish and write in Turkey and beyond. In spite of
40 years of censorship, harassment, death threats and imprisonments by
the Turkish authorities and far right groups, Zarakolu has never given
up his fight for freedom of thought and the necessity of minorities
right to be heard.
Born in 1948 in Istanbul, Ragip grew up as a member of the Greek and
Armenian minority in Turkey. He started writing for the magazines Ant
and Yeni Ufuklar in 1968, and is the co-founder of the daily newspaper
Demokrat, first published in 1979.
The first time Ragip was arrested was after the military coup in 1971,
for an article in the magazine Ant. In 1977, Zarakolu and his wife Ayşe
Nur established the publishing house "Belge Publishing" (Documents)
that publishes books on politics, economics, philosophy and the
cosmopolitan diversity of the region. They publish predominantly
academic books and literature on and by minority populations in Turkey,
in particular Kurdish writers. Most of the books are on the list of
banned literature in the country.
Ragıp is a founding member of the Turkish Human Rights Association
(IHD). He is also the chairperson of the Freedom to Publish Committee
of the Turkish Publishers Association (TPA/TYB). For some time Ragıp
Zarakolu also chaired the Writers in Prison Committee of International
PEN in Turkey, ICORN’s closest partner.
On 28 October 2011, Ragıp Zarakolu was arrested on his way home, as
part of a larger crackdown initiated in 2009 and still on-going against
Kurdish political parties. He was held on pre-trial detention between 1
November 2011 and 10 April 2012 under Turkish Anti-Terror Legislation
(ATL) for belonging to an illegal organisation. Released from prison,
pending trial, he is risking being sentenced to and spending another 15
years in prison if the prosecutors’ demands are met.
Zarakolu has published several books on the Armenian Genocide, such as
George Jerjian’ s The Truth Will Set Us Free: Armenians and Turks
Reconciled and Professor Dora Sakayan's An Armenian Doctor in Turkey:
Garabed Hatcherian: My Smyrna Ordeal of 1922. In November 2007 Zarakolu
published David Gaunt's book "Massacres, resistance, protectors" about
the Assyrian Genocide in Turkish. All of them brought him new criminal
charges.
Sigtuna city of refuge
The Swedish city of Sigtuna joined ICORN in 2012 and Ragip Zarakolu is the city’s first ICORN guest writer.
"We had a strong wish to do something concrete (...) to support the
fight for freedom of expression. That is why we decided to make Sigtuna
a city of refuge for persecuted writers" local politician in Sigtuna
Pernilla Bergqvist said in an interview with Swedish Radio about the
decision to join ICORN in 2012. She is among many politicians and
citizens of Sigtuna who are happy welcome the new guest writers Ragip
Zarakolu and provide him with a safe haven and creative environment
where he can continue to work.
Sigtuna Municipality is the official host of the ICORN programme,
partnered up with Sigtuna Foundation, who hosts the guest writers and
manages the every day running of the programme. The Sigtuna
Foundation is a private cultural foundation whose principle aim is to
inspire human thought and reflection as well as to stimulate and
facilitate dialogues, encounters and bridge building relations. (http://www.icorn.org/articles.php?var=469)
Journalist Organizations Protest Police Media Ban
Turkey’s prominent journalism organizations protested the media
presence ban across the country’s police stations, saying that it
violated the right to information.
Journalists Society of Turkey (TGC), Journalist Union of Turkey (TGS)
Istanbul Branch, Journalists Federation of Turkey (TGF) and Media
Council protested the latest decision with separate statements. Some of
the highlights from the statements included the following.
Media Council: No such practice in democracies
In real democracies, right to information is a sacred right and it
can’t be blocked under any circumstances. This type of censure attempt
only happens when democratic rights are seriously threatened. They
never succeeded and they never will.
TGS: The government curtails facts
The government chose to dismiss police officers, prosecutors after
minister sons were arrested within corruption probe. They attempted to
curtailed the facts. The government always tried silence dissident
voices with threats and oppression. As journalists, we will stand
against this siege with our organized force.
TGC: Explicitly a censure
This decision is unfortunately an obstacle against people’s right to
learn the truth and right to be informed. This is almost to tell
journalists not to get any information and write anything. The
government says that it wants to diffuse whatever information it wants
to give and journalists have no right to investigate. This practice is
inconceivable at a true democracy. The right to be informed, one of the
pillars of constitution, is seriously being damaged wit this decision.
This is a direct intervention against press freedom. It is explicitly a
censure.
TGF: Never happened before
This decision is definitely meaningful at a moment when graft probe
broke. Journalist perform their duties in order to serve for public
interest to be informed. This decision does not only impede public
right to be informed but it is also a censure. Even in the post coup
era, journalists were subjected to such practice in Turkey.
What happened before?
Police authorities in Istanbul announced that media representatives
will no longer be allowed within the premisses of police stations
across Turkey. They also asked media representatives in Vatan and
Gayrettepe premisses in Istanbul to return the keys of media rooms and
entrance IDs.
(BIA, Dec 23, 2013)
Dec 20: The day independent journalism was arrested
At 5am on 20 December 2011, the Anti-Terror Unit of the Istanbul Police
Force arrested 44 Kurdish and independent journalists as part of a
coordinated city-wide operation. Police raided the offices and houses
of journalists from DIHA News Agency, Firat News Agency, daily Özgür
Gündem, Azadiya Welat, Etkin News Agency. They seized computers, files,
hard disk, papers, books in what was certainly one of the widest
operation against media in Turkey.
Speaking at a press conference later that day, security forces
described the 44 journalists as the KCK (Kurdish Communities Union)
‘propaganda’ or ‘press’ wing. Thirty-six of these journalists were
placed under pre-trial detention after questioning on 24 December 2011,
while eight were released pending trial. Two other journalists were
arrested and released pending trial in subsequent weeks as part of the
same investigation, bringing the total number being tried up to 46.
The arrests were the latest wave in a nationwide crackdown against
Kurdish and pro-Kurdish civilians: in 2011 alone a series of operations
targeted academics, writers and intellectuals, as well as unionists,
lawyers, human rights activists, students.
These operations were dubbed the KCK investigation, and had been
underway since 2009. Indeed the crackdown begun shortly after the local
elections in March 2009 which had seen an important advance by Kurdish
candidates with the BDP (Peace and Democracy Party) gaining many local
governments. Something which greatly annoyed the ruling AK Party.
Incapable of accepting defeat the government stepped up a smear
campaign against the BDP and more general against Kurds, their
institutions, associations, press.
It was in this context (and with thousands already in prison) that the
20 December 2011 operation against the independent media took place.
The first hearing of the KCK ‘press wing’ (as the trial was named in
the indictment) commenced nine months later, in September 2012. During
the hearing, the journalists asked to defend themselves in Kurdish, a
request that was rejected by the court. Shortly afterwards, detained
KCK suspects, including those charged with belonging to the KCK ‘press
wing’, announced a hunger strike; amongst their stated demands were the
right to defend themselves in their mother-tongue (Kurdish),
mother-tongue education, and improved conditions for imprisoned Kurdish
people's leader Abdullah Öcalan. Over 700 people participated in the
68-day hunger strike, which ended on 18 November 2012, and is seen to
have been instrumental in the passing of a new law which allows Kurdish
defendants to speak their mother tongue in court, although with many
limitations and problems.
For example, interpreters are not provided but should be paid by the
defendants themselves. [Article 14.3(f) of the ICCPR provides for the
right for defendants “[to have the free assistance of an interpreter if
he cannot understand or speak the language used in court”]. In many
cases Kurdish is still not allowed.
According to the Turkish authorities, the KCK is alleged to be an
umbrella political organization that includes the Kurdistan Workers'
Party (PKK), outlawed in Turkey.
The operation against media workers on 20 December 2011 was launched by
the Special Authorized Court Office and was grounded on Anti-terror Law.
The KCK operations are the specifically designed operation which has
been targeting Kurds in whatever way they organise (being it
democratically elected institution, civil society, cultural
organisations, unions etc) within the society. The charges are so vague
that indeed anyone with an interest (however slight) in Kurdish issues
could be accused of being part of this KCK structure.
The media, specifically the Kurdish, left wing and independent media,
could not go untouched by this wave of frenzy repression of anything
that has to do with Kurds. And indeed they were attacked in the most
vicious way. Scores of journalists have been (and are being) detained
and harassed and many of them today are still in prison.
When the trial opened it was even clearer that the journalists were put
in prison for what they wrote. News on environment, labor, politics,
women, life, culture, art and daily political developments were defined
as criminal evidences in the indictment which was prepared by Public
Prosecutor Bilal Bayraktar and accepted by Istanbul 15th High Criminal
Court.
So the trial is indeed against men and women working in papers and agencies but it is also a trial against freedom of press.
The journalists’ interviews, reports and phone conversations are put
forward as criminal evidences of membership and leadership of an
illegal organization.
As the journalists in prison wrote to colleagues outside "defending the
freedom of press is not only our responsibility but the duty of
journalism organizations as well". In their call to colleagues outside
and abroad the imprisoned journalists outline that this trial is a test
as to "all of us, both in Turkey and at an international level, are
ready to defend journalism principles and ethic as well the principles
of free press. But it is also an appeal to stop alternative sources of
information of society being attacked".
(ANF, Dec 21, 2013)
Baransu’s website censored by TİB over corruption scandal
The website of Taraf daily columnist Mehmet Baransu has been blocked in
Turkey by the Telecommunications Directorate (TİB) for publishing
photos and tapes about a major investigation into alleged bribery
linked to public tenders and money laundering, a move that Baransu
defined as an “unlawful action.”
Censorship attempts of the government on the media have been a highly
debated issue in Turkey in the last few years. Baransu has become the
latest victim of these censorship attempts.
Access to the website of Baransu, yenidonem.com, was blocked in Turkey
by TİB as of Wednesday evening because the journalist had published
content on the ongoing graft probe in which 52 people, including
bureaucrats, well-known businessmen and the sons of three ministers
were detained on Tuesday.
Anyone in Turkey who enters the URL “http://yenidonem.com” in a web
browser's address bar will be met with this statement in English from
TİB: “The protection measure has been taken for this website
(yenidonem.com) according to Decision Nr. [sic] 2013/20643 dated
19/12/2013 of ‘istanbul [sic] cbs' [the İstanbul Chief Public
Prosecutor's Office and] has been implemented by [TİB]."
Baransu, speaking with Today's Zaman, said: “My lawyer immediately went
to the İstanbul courthouse in Çağlayan to search for the decision
number that TİB mentioned. However, my lawyer found that the decision
number put forward by TİB belongs to a robbery investigation of a
person called ‘Murat.' My lawyer could not find any investigation file
or ruling against my website. My lawyer then got in touch with the
prosecutor, who was allegedly the person who demanded the website be
blocked. However, this prosecutor, whose name I cannot remember now,
said he never attempted to close down the website in question.”
Alleging that his website was blocked with an order from the
government, Baransu went on to say: “Then, we were told by a source in
the courthouse, off the record, that a top official from the government
called the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office and asked the
office to shut down the website. After this request from the
government, İstanbul Chief Prosecutor Turan Çolakkadı sent a statement
to TİB saying: ‘The ongoing corruption investigation is confidential.
Thus, please take necessary measures against websites publishing
evidence [from the police raids of the suspects' homes].' After this
statement from the İstanbul Chief Public Prosecutor's Office, TİB only
blocked my website. Almost every other website is publishing the same
content about the graft probe. Why did TİB only block mine? I published
the photo and tape evidence four or five hours after dailies such as
Radikal, Hürriyet, Zaman, Bugün and Vatan did on their websites. The
content I published is totally the same as what others have put up.”
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 21, 2013)
EFJ's New Year Appeal For Imprisoned Journalists in Turkey
The festive season is coming. It is a time we connect with those we
love, but it can also be a time where we can feel alone. While many of
us will spend the New Year with our families and loved ones, 60
journalists in Turkey will spend it alone in the prison.
They were denied the opportunity to spend the New Year with their
families and loved ones because they were put behind bars for telling
the truth. In fact, their professional rights as journalists were
violated. They cannot report freely without the fear of imprisonment;
they were punished for telling the truth and serving the public
interest.
But we remain positive that with your support to our campaign ‘‘Turkey:
Set Journalists Free’’, 2014 will be a better year for journalists and
press freedom in Turkey.
To give these journalists a hopeful year to look forward to, we are making an appeal for your support to our online petition.
Please help us reach 10.000 signatures before 2014 by signing the petition now.
You can do so by clicking this ''sign button''. Please spread the word and ask your families and friends to sign the petition.
We wish you a wonderful year in 2014!
Mogens Blicher Bjerregård
President, European Federation of Journalists
6 Defendants Released Within KCK Case Including Berktay
Istanbul 15th High Criminal Court released 6 defendants pending a trial.
For 27 months, 205 defendants (with 83 jailed) have been standing trial for charges related to being an “illegal organization”.
The names of released defendants are as follows: Mehmet Cevat İnce,
Nizamettin Açıkça, Seda Aktaş, Hatice Vural, Ayşe Berktay, Meryem Yiğit.
The next hearing was set to January 30.
Berktay previously awarded by PEN
Berktay is a member of the pro-Kurdish Party for Peace and Democracy
(BDP), which has 36 elected representatives in the Parliament. On 7
October 2011, she has been arrested for "being a KCK illegal
organization member".
Contributed to the formation of World Tribunal on Iraq and helped to
organize its last hearing in Istanbul in 2005, Berktay also observed
the KCK hearings prior to her arrest due to similar charges.
On the 10th anniversary of Iraq Invasion, BRussells Tribunal awarded Ayşe Berktay with its solidarity award.
She is also the recipient of 2012 PEN Duygu Asena Award.
(BIA, Dec 21, 2013)
Les éditions Belge toujours sous le coup de la censure
En procès depuis mai 2011 en Turquie, accusés d’avoir fait de la
propagande pour le Parti des travailleurs du Kurdistan, l’écrivain N.
Mehmet Güler et l’éditeur-militant Ragip Zarakolu, de la maison Belge,
risquaient jusqu’à plus de sept années d’emprisonnement pour la
publication du roman More Difficult Decisions than Death. Si Zarakolu a
finalement été acquitté, l’auteur en revanche écope d’une peine d’un an
et trois mois de prison.
Pour Bjorn Smith-Simonsen, président du comité pour la libre
publication de l’IPA, en ayant condamné l’auteur à quinze mois de
prison, la Turquie aurait violé l’article 19 de la Déclaration
universelle des droits de l’homme, l’article 19 de la Convention
internationale sur les droits civils et politiques, l’article 10 de la
Convention européenne des droits de l’homme, sans oublier l’article 11
de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, ce bloc
qu’elle aspire à rejoindre.
Tandis qu’un premier procureur avait renoncer à mener l’affaire en
justice et qu’un second l’avait relancée l’année suivante, Eugene
Schoulgin, , ajoute : « Ce n’est pas seulement la législation turque
qui a besoin de réformes. Son application a également besoin de
changement et de stabilité. En outre , ce ne sont pas seulement les
grands noms qui attirent l’attention des médias, comme Elif Shafak ou
Orhan Pamuk, qui ont besoin d’un acquittement. »
A noter que les démêlés juridiques ne s’achèvent pas avec ce verdict
pour les deux intéressés, puisqu’un second ouvrage écrit par Mehmet
Güler et publié chez Belge, KCK File / Global State and Kurds without
State, doit faire face à son tour aux mêmes accusations de propagande.
Ce livre se destine aux chercheurs, universitaires et journalistes, et
a été tiré à 1000 exemplaires seulement. Il a été interdit
immédiatement après sa sortie, et N. Mehmet Güler fera appel de la
sentence. L’International Publishers Associationn et le PEN
International appellent à son acquittement.
Source : http://www.actualitte.com/justice
Journalist Ilıcak fired from pro-government daily Sabah
Veteran Turkish journalist Nazlı Ilıcak was fired on Wednesday from her
long-time post at the Sabah daily over a “disagreement on issues,”
according to the pro-government newspaper. Ilıcak, who has been critical of Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's
government for quite some time, took an equally critical stance
regarding a recent investigation into alleged bribery linked to public
tenders.
She said on her Twitter account on Wednesday that she had lost her job
instead of her integrity. “I thank God that I did not follow the wrong
path,” she added.
The veteran journalist said the Turkish prime minister should have
adopted an assertive stance with regard to the graft probe, which has
cast doubts over the government's legitimacy. She held that the
ministers whose sons are suspected of being involved with the graft
should have resigned.
During the prep school row between the government and the Hizmet
movement, Ilıcak argued that Erdoğan had fallen into a trap and had
been misled by his advisors, leading to the formation of a plan to
close the prep schools and prejudices and suspicions about the Hizmet
movement.
Sabah said it had parted ways with Ilıcak due to a disagreement over a
number of issues, but declined to elaborate further on a possible link
between Ilıcak's dismissal and her stance regarding accusations of
government involvement in the corruption case.
In a recent interview on Bugün TV, Ilıcak said it would go against her
conscience to say that there is no political pressure on the media. "I
am convinced that pressure has been used as a method against political
criticism. This is how the climate feels," she said.
This came against a backdrop of a series of firings of journalists over the past year due to government pressure on media.
On March 18, experienced journalist Hasan Cemal parted ways with the
Milliyet daily, for which he had been working since 1998, following a
controversy over the paper's publishing of secret minutes of a meeting
between the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK) leader and Kurdish
deputies earlier in March.
Cemal decided to quit his job at the daily when an article he sent to
the daily to be published in the same week was rejected by
editor-in-chief.
Additionally, the Milliyet daily, which had fired a number of
columnists who were critical of the Justice and Development Party (AK
Party), has suspended the column of Derya Sazak, an opinion writer for
the paper who was also its editor-in-chief until a recent crisis.
Sazak's last column was published in Milliyet on July 29, 2013. He was
told after returning from vacation on which he had been since that date
that his column would no longer be needed, according to a report by
Internet magazine T24.
Veteran Turkish journalist Yavuz Baydar was also fired from Sabah on
July 23, after its editorial board censored two of his columns related
to the Gezi Park protests and media-government relations.
Ilıcak's case constitutes the latest incidents in a series of firings
of journalists in the Turkish media which have brought press and
government relations into the spotlight and cast further doubts on the
democratic credentials of the EU candidate.
Ilıcak said the daily called her earlier in the morning to inform her
on the parting of ways. Ilıcak said she didn't expect the daily's
decision, which came at a critical moment. She rejects that her columns
were mainly anti-government, adding that firings in the Turkish media
have become a regular occurrence.
Ilıcak, who also faced tremendous pressure from the military during the
Feb. 28 coup period after her revelations of the some generals'
involvement in editorial decisions of some Turkish media outlets in
producing manipulative news targeting critical journalists, said she
experienced harder days following the coup, which forced a
democratically elected civilian government to resign.
Baransu's website blocked
Meanwhile, access to a news portal that was recently built by
journalist Mehmet Baransu was temporarily blocked after he uploaded
documents on the corruption probe and accusations against the ministers
involved.
On Thursday, Emre Uslu, a columnist for Taraf, posted a photo of the
blocked website, announcing that Baransu's domain, yenidonem.com, was
blocked although there were no legal problems with it.
Baransu has been harshly criticized by members of the government and
has been called a traitor for publishing secret National Security
Council (MGK) documents a few weeks back.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 19, 2013)
Google: la censure en hausse, surtout en Turquie et Russie
Le géant de l'internet Google a fait
état jeudi d'une forte progression des demandes de retraits de contenus
de ses sites par des autorités gouvernementales, en particulier en
Turquie et en Russie.
Sur les six premiers mois de 2013, ce type de demandes a augmenté de
68% comparé au semestre précédent, a-t-il indiqué dans une mise à jour
de son "rapport sur la transparence".
Le groupe, qui outre les sites à sa marque est aussi propriétaire de
celui de vidéos en ligne YouTube, dit avoir reçu au total 3.846
demandes gouvernementales à l'échelle mondiale, visant à faire retirer
24.737 contenus. Google dit avoir accédé à ces demandes dans seulement
36% des cas.
Le rapport "ne donne certainement pas une vision complète de la censure
en ligne, mais il montre une tendance à la hausse inquiétante",
commente Susan Infantino, une dirigeante de Google chargée des
questions légales, dans un message publié sur le blog du groupe.
Autre "tendance inquiétante" des quatre dernières années selon elle,
"les gouvernements continuent de nous demander de retirer des contenus
politiques".
"Des juges nous ont demandé de retirer des informations cruciales pour
eux, des policiers de retirer des vidéos ou des blogs qui mettent en
lumière leur conduite, et des institution locales comme des conseils
municipaux ne veulent pas que les gens puissent trouver des
informations sur leurs procédures de décision", détaille Mme Infantino.
En Turquie, le nombre de demande de retraits d'informations s'est
envolé de 966%. Google dit notamment avoir ignoré une demande de
justice pour supprimer des résultats de recherche menant à des
informations sur un responsable politique et des scandales sexuels,
ainsi que pour retirer un blog contenant des informations sur le parti
et des militants kurdes.
En Russie, le nombre de requêtes a bondi de 125%, sous l'effet
notamment d'une nouvelle législation restreignant l'usage d'internet.
Sur 235 demandes de retrait de contenus faits à ce titre, Google dit
avoir retiré 115 contenus.
Aux Etats-Unis, le groupe dit avoir reçu 27 demandes d'une agence
fédérale pour suspendre des applications de sa boutique en ligne Google
Play accusées d'enfreindre les droits des marques. Il a retiré 76
applications sur les 89 mises en cause.
(AFP, 19 décembre 2013)
Turkey again named world’s leading jailer of journalists
Turkey has been named the world’s number one jailer of journalists for
the second consecutive year, followed closely by Iran and China, a
U.S.-based watchdog said Dec. 18.
The number of journalists behind bars in Turkey is 40; down from the 61
recorded in October 2012, and less than the 49 on Dec. 1, 2012,
according to the New York-based Committee to Protect Journalists (CPJ).
The number of journalists killed and imprisoned fell in 2013 but
despite this decrease it was still the second worst year on record for
reporters in prison, and Turkey still had the world record in number of
jailed journalists, holding more in custody than Iran, China, or
Eritrea.
“As a NATO member and a regional leader, Turkey should not belong in
the list of top press jailers. But from the failure to reform its
legislation in a meaningful way to the crackdown on its journalists in
the aftermath of the Gezi Park protests, Turkey has grown increasingly
repressive despite the modest decline in the number of media workers
behind bars,” said the CPJ in a statement on its website.
“It is frankly shocking that Turkey would be the world’s worst jailer of journalists for the second year in a row,” it added.
“Jailing journalists for their work is the hallmark of an intolerant,
repressive society,” said CPJ executive director Joel Simon.
The CPJ said it had contacted Turkish officials over the issue in
September and was informed by the Justice Ministry that there were 54
journalists jailed on different charges. The CPJ found, however, that
out of 54 jailed journalists, 40 of them were jailed for their work,
and further concluded that there was not sufficient information to
determine that the imprisonments in the other 14 cases were
work-related and continued its investigation over these cases.
Together, Turkey, Iran and China accounted for more than half of the
211 journalists imprisoned around the world in 2013, making it the
second worst year since records began in 1990, Agence France-Presse
reported. In 2012, there were 232 jailed journalists.
In Vietnam, the number of journalists behind bars rose from 14 in 2012
to 18 after what CPJ called an intensified crackdown on bloggers.
“It is disturbing to see the number of jailed journalists rise in countries like Vietnam and Egypt,” said Simon.
Meanwhile, so far this year, 52 journalists have been killed around the
world as a direct result of their work, down from 73 last year, the CPJ
said.
Syria, due to its civil war which has killed more than 126,000 people
and created 2.4 million refugees, was the deadliest country for
journalists for a second year running.
CPJ said 21 reporters were killed in Syria, six in Egypt, five in
Pakistan, four in Somalia, three in Brazil and another three in Iraq.
In Mali and Russia, two were killed.
One journalist was killed each in Turkey, Bangladesh, Colombia, Philippines, India and Libya.
The number of journalists imprisoned by the Syrian government fell from
15 in 2012 to 13, but dozens of others have been abducted and are
believed to be held by armed opposition groups. About 30 journalists
are missing in Syria.
Watchdog: Fewer reporters killed in 2013 than 2012
The media freedom watchdog Reporters Without Borders has said fewer
journalists have been killed this year than last year, but many more
have been kidnapped.
The watchdog released a statement yesterday saying that 71 journalists
had been killed in connection with their work in 2013. That represents
a drop from last year’s 88, but 2012 was considered an exceptionally
deadly year and this year’s toll is still above those in previous
years, the Associated Press reported.
The civil war in Syria has significantly contributed to the rise in
journalist deaths over the past two years. A total of 10 reporters were
killed in Syria this year.
The conflict has also contributed to a dramatic increase in journalist
kidnappings, which have more than doubled to 87. Reporters Without
Borders said the abductions in Syria - of which there were 49 this year
- were also becoming “more systematic.”
Meanwhile, the watchdog also stated that journalists were
systematically targeted by security forces in Turkey over the course of
the summer’s Gezi Park protests, and to a lesser extent in Ukraine
throughout the recent Independence Square (“Maidan”) protests.
Turkey continues to be one of the world’s biggest prisons for
journalists, said the Reporters Without Borders statement, adding that
at least 27 journalists and two media assistants were being held in
connection with their work in the country.
“Supported by an arsenal of repressive laws, the courts are quick to
treat outspoken journalists as ‘terrorists.’ Suspects often spend years
in preventive detention before being tried. Of the roughly 60 media
workers currently imprisoned, at least 29, including Turabi Kişin and
Merdan Yanardağ, are being held in connection with their work of
gathering and disseminating news and information. Many other cases are
still being investigated,” said the statement.
(hurriyetdailynews.com, Dec 18, 2013)
Quand la Turquie d’Erdogan offense Guillaume Apollinaire
L’éditeur et le traducteur d’un roman érotique d’Apollinaire seront
relaxés s’ils ne commettent pas d’autre crime pendant trois ans. Bigre
! La Turquie d’Erdogan continue de poursuivre les amateurs de liberté,
en l’occurrence éditoriale. En effet, ‘éditeur Irfan Sanci et le
traducteur Ismail Yerguz sont poursuivis pour la publication des «
Exploits d’un jeune Don Juan » de Guillaume Apollinaire (128 pages en
Folio). Le recueil de nouvelles étant considéré comme « sexuellement
offensante ».
Or, l’affaire dure depuis 2009. En effet, les deux hommes ont été
relaxés en 2010 mais la Cour Suprème a annulé ce verdict. Les juges ont
décidés, du haut de leurs compétences littéraires et éditoriales,
n’avait « aucune valeur artistique ou littéraire » et tombait donc sous
le coup de la loi turque qui punit la propagation des écrits obscènes,
à l’exception des ouvrages scientifiques et littéraires.
« Des affaires comme celle-là créent une atmosphère d’intimidation« , a
estimé une responsable de l’Association internationale des éditeurs
(AIE), Ola Wallin. On ne saurait dire moins…
Déjà, en 1999, la justice turque avait condamné un autre éditeur turc
qui avait publié une autre oeuvre érotique d’Apollinaire, « les onze
milles verges », et ordonné la destruction des exemplaires déjà
imprimés. Si un livre érotique français du début du XXe siècle pose
problème dans la Turquie d’aujourd’hui, on ose imaginer le sort réservé
aux publications sur le pouvoir en place en général et sur Monsieur
Erdogan en particulier.
(AFP, 18 décembre 2013)
Füsun Erdoğan Addresses Turkey’s EU Minister
Jailed journalist and former coordinator of Özgür Radyo, Füsun Erdoğan
urged Turkey’s EU Minister to prove the allegations on a letter sent to
Swedish parliamentarians which claimed that she was a “bomber” and
“assaulted people”.
“The letter went on to recklessly claim that I assaulted people with
guns and damaged buildings with explosives,” Erdoğan wrote in a letter
addressed to Selçuk Gökaltun, EU Minister Egemen Bağış’s advisor.
She urged the authorities to prove the allegation with the MLKP case that she was standing.
The letter was sent from Gebze Women’s Prison. Some of the highlights from the letter are as follows:
“Whenever the problem of jailed journalists is brought to public
attention, it is a well-known fact that officials especially PM Recep
Tayyip Erdoğan are distorting information.
“The amount of these distortions are even exceeding the amount of charges that prosecutors are issuing.”
“56 journalist terrorists"
She also urged journalism unions to raise their voices on the issue.
According to Fırat News Agency, advisor Selçuk Gökaltun makes the
following statement in a letter sent to President of Sweden’s
Parliament and Swedish foreign policy advisors on the situation of 56
jailed journalists in Turkey.
* Out of 56 journalists, 2 were released.
* 21 were convicted from various crimes.
* 33 are currently jailed for ongoing trials.
* 33 journalists are facing trial in PKK/KCK cases, while 8 from
Ergenekon, 4 from MLKP/MK, 3 from TKP (ML) TİKKO, 7 from DHKP-C and 1
from İBDA-C cases.
* 20 are being accused of being an armed terrorist organization, 18 for
having linkages or propagating for a terrorist organization, 1 for
violating the national and territorial unity, 8 for forcefully changing
the constitutional order and ousting the government, 4 for attempted
murder and threat, 3 for the unpermitted storage of dangerous agents
and document fraud.
(BIA, Dec 13, 2013)
OSCE: Excessive penalties threaten journalism in Turkey
Dunja Mijatovic, the Organization for Security and Cooperation in
Europe (OSCE) representative on freedom of the media, has said
excessive penalties against journalists may threaten investigative
journalism and freedom of speech in Turkey.
In a written statement sent to the Cihan news agency, Mijatovic spoke
against an investigation targeting Taraf journalist Mehmet Baransu for
reporting on a confidential National Security Council (MGK) document
that mentioned a planned crackdown on faith-based groups in Turkey.
According to the OSCE representative, it is “alarming” to see that the
journalist faces the risk of being sentenced to dozens of years in jail
for publishing confidential state documents.
Starting last month, the Taraf daily published several confidential
documents suggesting that the Justice and Development Party (AK Party)
and the National Intelligence Organization (MİT) profiled individuals
linked to some religious and faith-based groups. The party admitted the
authenticity of the documents but argued that no action was taken to
implement the policy prescriptions indicated therein.
Last week, however, the Prime Ministry, MİT and the National Security
Council (MGK) filed a joint criminal complaint against the daily and
Baransu for revealing confidential state documents. The complaint
immediately turned into an investigation against the journalist.
Baransu now faces charges of acquiring confidential documents crucial
to state security, unveiling information that is forbidden to announce
and political and military espionage. He may face a prison term of up
to 43 years for the charges.
Mijatovic said he is closely following developments related to the
investigation against Baransu. “It is very important that journalists
be able to freely perform their profession and their right to keep news
sources protected by the law,” she added.
The profiling document, published by Taraf on Nov. 28, shows that the
MGK advised the government in 2004 to adopt legal measures that would
impose harsh penalties on some religious and faith-based groups, in
particular the Hizmet movement, inspired by Turkish scholar Fethullah
Gülen.
The two-page MGK document was signed by Prime Minister Recep Tayyip
Erdoğan, then-Foreign Minister Abdullah Gül, then-President Ahmet
Necdet Sezer and Cabinet members as well as military commanders of the
time. The document urges the Foreign Ministry, Interior Ministry and
MİT to closely monitor and report on the activities of the Hizmet
movement at home and abroad. It further advises the government to
instruct the Interior Ministry and Ministry of Education to investigate
and monitor schools affiliated with the Gülen movement.
The OSCE statement follows an earlier message by the European Union,
which said public authorities should not interfere with freedom of
expression in the media, against the background of Turkish government
pressure on the media through criminal and civil lawsuits. “The right
to freedom of expression includes the freedom to receive and impart
information and ideas without the interference of public authorities,”
Peter Stano, spokesperson for EU Enlargement Commissioner Stefan Füle,
told the Cihan news agency on Tuesday.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 11, 2013)
Le journaliste Balbay condamné pour conspiration libéré
Un tribunal d'Ankara a libéré lundi soir de prison après près de cinq
ans de détention un journaliste d'opposition turc de renom, Mustafa
Balbay, condamné à une lourde peine dans une affaire retentissante de
conspiration contre le régime islamo-conservateur, a rapporté la presse
turque.
M. Balbay, 53 ans, a été libéré de la prison de haute sécurité de
Sincan, une lointaine banlieue de la capitale turque où il était
incarcéré et où l'attendait une myriade de caméras.
Cette libération intervient après que la Cour constitutionnelle turque,
saisie par les avocats du journaliste, a décidé la semaine dernière que
son incarcération avait "excédée le délai raisonnable" et constituait
une violation de ses droits.
La haute Cour a, en outre, accordé à M. Balbay un dédommagement de 5.000 livres (1.850 euros).
"Je ne peux être que content de cette décision. Les longs
emprisonnements de détenus ne faisaient que nuire au prestige de la
Turquie à l'étranger", a commenté le porte-parole du gouvernement, le
vice-Premier ministre Bülent Arinç, sur la chaîne d'information NTV.
Journaliste connu du quotidien de gauche Cumhuriyet, emprisonné depuis
2009 et élu député en 2011 sur une liste du Parti républicain du peuple
(CHP, pro-laïque), principale force d'opposition au Parlement turc,
Mustafa Balbay a été condamné en août dernier à 35 ans de prison dans
le cadre du procès Ergenekon. Ce réseau clandestin est accusé d'avoir
fomenté un complot pour renverser le gouvernement du Parti de la
justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au
pouvoir depuis 2002.
M. Balbay doit prêter serment au Parlement mardi et assumer officiellement ses fonctions de député, a annoncé son parti.
D'autres prisonniers, notamment kurdes, élus députés lors des
législatives de 2011 pourraient également retrouver la liberté dans le
cadre de cette procédure judiciaire, estiment les observateurs.
La situation de M. Balbay est emblématique en Turquie où le régime du
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, cible d'une vague de
contestation en juin pour sa dérive autoritaire et islamiste, est
accusé de tenter de faire plier la presse.
(AFP, 9 décembre 2013)
Le journal Taraf porte plainte contre Erdogan qui l'a accusé de "trahison"
Le quotidien turc Taraf portera plainte contre le Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan qui l'a accusé de "trahison" pour avoir dévoilé
les plans supposés du régime islamo-conservateur de se débarrasser
d'une puissance confrérie musulmane, a-t-on appris lundi du journal.
"Nous allons porter plainte dans les jours prochains pour des propos
diffamatoires et pour une volonté d'influencer la justice", a indiqué à
l'AFP Veysel Ak, avocat du journal libéral.
Mehmet Baransu, un journaliste connu du quotidien libéral, a publié à
la fin novembre un document confidentiel compromettant daté de 2004.
Dans cette lettre, signée notamment par M. Erdogan et par le président
Abdullah Gül, alors ministre des Affaires étrangères, le Conseil
national de sécurité (MGK) demandait explicitement au gouvernement de
prendre des mesures pour "en finir" avec le mouvement de l'imam et
penseur Fethullah Gülen, à la tête d'une grande organisation.
Depuis les Etats-Unis où il est exilé depuis 1999, Gülen a dénoncé ces
plans alors que des dirigeants du Parti de la Justice et du
développement (AKP), au pouvoir, ont démenti toute volonté de nuire à
la confrérie.
Les divisions entre les tenants du pouvoir en Turquie et la confrérie
Gülen, qui les avaient aidé à se propulser aux rennes du pays en 2002,
sont publiques depuis plusieurs semaines en raison d'une décision du
gouvernement turc de fermer les écoles préparatoires dont une partie
considérable appartiennent à la confrérie et constituent l'une de ses
principales sources de revenu.
Avec l'élection présidentielle de 2014 en toile de fond, la confrérie
n'a pas caché son désaccord avec l'"autoritarisme" de M. Erdogan.
De l'avis des observateurs, M. Erdogan serait irrité de l'ascension
dans l'appareil d'Etat de la confrérie, déjà très influente dans la
police et l'administration judiciaire.
Lors du weekend, M. Erdogan a exhorté la justice à sévir contre Taraf:
"Révéler des secrets d'Etat ne peut être considéré comme une liberté
d'expression, c'est tout simplement de la trahison".
Des procureurs ont immédiatement lancé une enquête contre M. Baransu.
Cet éditorialiste était devenu la bête noire de l'armée turque
lorsqu'il avait publié en 2008 des révélations embarrassantes sur des
conspirations visant à renverser le régime de M. Erdogan.
De nombreux généraux ont par la suite été condamnés sur la base de ces révélations.
M. Erdogan, visé par une vague de contestation en juin pour sa dérive
autoritaire et islamiste, est accusé de tenter de faire plier la
presse.
(AFP, 9 décembre 2013)
Prompt investigation against journalist over MGK, MİT revelations
A prompt investigation launched against journalist Mehmet Baransu for
reporting on a confidential National Security Council (MGK) document
that mentioned a planned crackdown on faith-based groups in the country
has been met with harsh criticism by Turkish and foreign journalist
associations.
“It is the responsibility of a journalist to report on issues that
directly concern the people,” stated Committee to Protect Journalists
(CPJ) Executive Director Joel Simon, when speaking to the Cihan news
agency.
Starting last month, the Taraf daily published several confidential
documents suggesting that the Justice and Development Party (AK Party)
and the National Intelligence Organization (MİT) profiled individuals
linked to some religious and faith-based groups. The party admitted the
authenticity of the documents but argued that no action was taken to
implement the policy prescriptions indicated therein.
On Thursday, however, the Prime Ministry, MİT and the National Security
Council (MGK) filed a joint criminal complaint against the daily and
Baransu for revealing confidential state documents. The complaint
immediately turned into an investigation against the journalist.
Baransu now faces charges of acquiring confidential documents crucial
to state security, unveiling information that is forbidden to announce
and political and military espionage. He may face a prison term of up
to 43 years for the charges.
Simon defined the complaint against Taraf as an “obstacle before the
people's freedom of information.” “The position of the Turkish
government [in filing the complaint] was no source of surprise for me.
There is no doubt over the authenticity of the [profiling] document,”
he said, adding that the government was ashamed of and angry with the
publication of the document, and that could be the reason behind the
filing of the complaint.
In a major front page report on Friday, Taraf harshly condemned the
criminal complaint, saying the government was treating the newspaper as
a “terrorist” as the criminal complaint was filed at the Ankara Deputy
Chief Public Prosecutor's Office, which is responsible for crimes
committed under Article 10 of the Counterterrorism Law (TMK). Taraf
also recalled a recent call on prosecutors by Deputy Prime Minister
Bülent Arınç to take legal action against the daily and Baransu for
reporting the profiling claims. However, said the daily, when
prosecutors refused to act upon Arınç's call, the Prime Ministry, the
MGK and MİT decided to file a complaint at the prosecutor's office.
The profiling document, published by Taraf on Nov. 28, shows that the
MGK advised the government in 2004 to adopt legal measures that would
impose harsh penalties on some religious and faith-based groups, in
particular Hizmet, inspired by Turkish scholar Fethullah Gülen.
The two-page MGK document was signed by Prime Minister Recep Tayyip
Erdoğan, then-Foreign Minister Abdullah Gül, then-President Ahmet
Necdet Sezer and Cabinet members as well as military commanders of the
time. The document urges the Foreign Ministry, Interior Ministry and
MİT to closely monitor and report on the activities of the Hizmet
movement at home and abroad. It further advises the government to
instruct the Interior Ministry and Ministry of Education to investigate
and monitor schools affiliated with the Gülen movement and report their
activities to the BTK.
The MGK is the top state body, created by the 1960 military coup. It
was seen as a shadow government while the military was in power.
Furthermore, it ruled the country directly from 1980 to 1983 before
transferring power to the civilian government.
In tweets on Friday, Baransu said he was facing a new investigation,
but this time by the government, on the grounds that he reported the
confidential documents. In the past, the journalist has faced several
investigations after complaints were filed by the Turkish military for
the same reason. (TODAY'S
ZAMAN, Dec 6, 2013)
BDP Co-chair: "Journalists potential prisoners"
There are 62 journalists behind bars in Turkey currently but all
journalists in Turkey are potential prisoners, Peace and Democracy
Party (BDP) co-chair Selahattin Demirtaş has said after attending a
court case against journalists with alleged links to outlawed groups.
At the trial taking place in in Istanbul’s Silivri district, 44 members
of the press are being tried for their alleged links with the outlawed
Kurdistan Workers’ Party (PKK).
Demirtaş slammed the court board accusing them of “playing a political theatre.”
“There is a political show of an already given verdict in this court
and they call it free judiciary. The evidence is nonsense. The right to
defense is being limited by the court board. The interviews done with
me are counted as a crime in the indictment. They ask one of the
journalists why he would have interviewed me, and they put this into
the indictment as evidence,” Demirtaş told the reporters while leaving
the courthouse on Dec 6.
“Prime Minister and the government officials insistently say those
people are not jailed because of journalistic activities whenever they
go abroad. But we know that in any country of the world even if it’s a
dictatorship or kingdom there would not be a law saying journalism is a
crime. If you want to arrest a journalist you will find a good excuse
for that. For every one of the journalists imprisoned in Turkey there
are excuses in the hands of the police,” Demirtaş said.
Demirtaş also said he hoped everyone in the case would be freed but
only Nilgün Yıldız a reporter from the Dicle News Agency (DİHA) was
released in the trial and the case was postponed to Jan. 13, 2014.
Nineteen other journalists were maintained under arrest.
According to the Committee to Protect Journalists’ (CPJ) report’s
figures, there are 60 journalists behind bars in Turkey, about 70
percent of whom are Kurdish journalists charged with aiding terrorism
by covering the views and activities of the outlawed Kurdistan Worker’s
Party (PKK) and the Kurdish Communities Union (KCK).
(hurriyetdailynews.com, Dec 6, 2013)
Eight hearing of the case against Kurdish journalists in Istanbul
The eight hearing of the so-called “KCK (Kurdistan Communities Union)
Press Committee” case is being resumed at Istanbul 15th High Criminal
Court in Silivri Prison Complex.
46 workers of the Kurdish press, including those for Dicle News Agency
(DİHA), Fırat News Agency (ANF), Özgür Gündem, Azadiya Welat,
Demokratik Modernite and Fırat Distribution, were arrested in the scope
of a KCK operation on 20 December 2011. Twenty among them are under
arrest ever since.
The hearing which is also being monitored by many journalists and press
workers began on Tuesday with ANF (Fırat News Agency) reporter Zeynep
Ceren Kuray's statement of defense.
Explaining the reason why she spoke Kurdish while answering the
questions the court directed during previous trials, Kuray said that;
“It doesn't matter whether my parents are Turkish or Kurdish, I embrace
any language that is denied presence and the right to live. Defending a
language's right to live means to me defending the humanistic ethics
that has been thought to me since my childhood”.
Describing mother tongue as a person's identity, culture and reason for
being, ANF reporter Kuray said this is an undeniable right that cannot
be prevented nor denied. Kuray said she protested the provision of
translation charges by defendants who speak their mother tongue in KCK
trials, and defended that “this is racism”.
I was born in 1978, into a Turkey shaken by the footsteps of the
fascistic military coup, Kuray said and noted that her family had to
move to France because of the “warrant of murder” issued for her father
Sarp Kuray, and the unending threats her mother received.
Kuray said she herself, like all other immigrant families, got her
share from racism in France, and added that; “The labelling of a person
as a mess and the insults due to his/her identity inflicted a wound
inside us at very young age. This wound later gave way to a burst of
anger and I learned that there is no need to be an organization in
order to object to racism”.
(ANF, Dec 3, 2013)
Journalists rallied in Istanbul for their colleagues on trial
Journalists rallied at Istanbul's central Galatasaray Square to voice
support for their colleagues before the eight hearing of the trial
against Kurdish journalists which will be held at Silivri Prison
Complex in Istanbul on 2 December.
The rally was joined by a number of journalists and politicians
including HDP (Peoples' Democratic Congress) co-chair Sebahat Tuncel,
CHP (Republican People's Party) deputy Melda Onur and Özgür Gündem
columnist Ragıp Zarakolu.
Speaking here, Ragıp Zarakolu commented the arrest of journalists as
the greatest scandal witnessed in Turkey's history, and remarked that
Turkish courts continued to hold journalists in prison by disregarding
the ongoing democratic resolution process in search of a peaceful
solution to the Kurdish question. Zarakolu pointed out that the
anti-terror law of Turkey has taken civil politics hostage and is being
used as a means of suppressing the people.
Zarakolu said the release of journalists should be the first step of
the normalization process in Turkey and called for solidarity with
journalists during tomorrow's hearing.
Speaking after, CHP deputy Melda Onur underlined that the arrest of
journalists was aimed to prevent them from writing the truths, and
called for the urgent release of all press workers on trial.
HDP co-chair Sebahat Tuncel remarked that the repression of free press
and its workers is going on for years now, but has failed to intimidate
journalists and to prevent them from doing their work, even in jail.
“They were taken hostage because they voiced the truth on oppressed
circles, Kurdish people and workers who are subjected to policies of
denial and assimilation. “They were arrested for writing about the
Roboski massacre and the truths”, Tuncel said and called on the Turkish
state to urgently release journalists and to apologize them for the
unlawful arrests.
Tuncel called for participation in tomorrow's hearing in solidarity with workers of the free press.
46 workers of the Kurdish press, including Dicle News Agency (DİHA),
Fırat News Agency (ANF), Özgür Gündem, Azadiya Welat, Demokratik
Modernite and Fırat Distribution, were arrested in the scope of a
so-called KCK (Kurdistan Communities Union) operation on 20 December
2011. Twenty among them are under arrest ever since.
(ANF, Dec 1, 2013)
Kurdish
Question / Question kurde
KCK's written response to Öcalan not prepared
BDP MP Pervin Buldan and HDP deputy chair Sırrı Süreyya Önder, who had
travelled to Kandil on 29 December to collect a response to the letter
written to the KCK by Abdullah Öcalan, returned to Turkey last night.
Buldan emphasised that they had gone to Kandil to collect the reply to
the letter and to assess the resolution process, adding that they had
held routine talks with KCK officials during a meeting that lasted over
8 hours.
Buldan said that after their meeting with Öcalan on 7 December, he had
given them a 20-page letter to be conveyed by them to Kandil, adding:
"'is a reply to this letter ready?' 'What are KCK executives planning
to do in this regard?' We went to Kandil to obtain a response and had a
long meeting. But we were told that Mr Öcalan's letter had to be read
and discussed in all areas before a reply could be composed and that
only then would a reply be prepared. We were told things verbally.
Therefore we shall definitely go there again."
'We discussed whether the process would be affected by the power struggle'
Buldan said that at their meeting with KCK leaders they had discussed
the political agenda in Turkey and examined the resolution process,
adding: "Of course, we assessed the latest developments in Turkey. We
talked about whether and how the power struggle between the AKP and the
Gülenists would affect the peace process. We also examined the judgment
in the Sebahat Tuncel case. We came to the conclusion that due to the
lack of resolution of the Kurdish question theft and corruption are to
be expected. The Kurdish question needs to be resolved, it cannot be
postponed. The AKP needs to resolve this question. It cannot go on like
this. There is the threat of provocations. A legal foundation must be
provided and steps taken on the basis of a democratic republic."
Buldan said they would hold their first meeting with the government
since the cabinet reshuffle on Thursday, and that they would also meet
cabinet ministers. Buldan added: "We have asked for meetings with the
Interior Minister, Minister of Justice and Parliamentary Speaker
Mr.Cemil Çiçek. How will the peace process go? We discussed the
existence of a parallel state. Mr Öcalan has mentioned this at every
meeting. He has said the Prime Minister should be careful. Alas, the
AKP-Gülenists have implemented oppression jointly. As a result this
corruption has been revealed. The Kurdish question needs to be resolved
in a democratic way. On Thursday we may clarify the date of our visit
to the island"
'On Thursday we will make our request to go to İmralı'
Buldan added that they hoped to meet Mr Öcalan soon, saying: "On
Thursday we shall make an application to the Ministry of Justice for a
visit to Mr Öcalan. We hope to hold a meeting with him at the beginning
of 2014."
(ANF, Dec 30, 2013)
Court of Appeal approved 8-year prison for Kurdish MP Tuncel
The 9th Chamber of the Turkish Supreme Court of Appeal has unanimously
approved the eight years and nine months prison sentence asked for HDP
(Peoples' Democratic Party) co-chair and Istanbul deputy Sebahat Tuncel.
Tuncel was tried by Istanbul 10th High Criminal Court on charges of
being a member of the Kurdistan Workers' Party (PKK). She had been
arrested but was released in 2007 when elected MP as her trial
continued.
HDP co-chair will be stripped off of her legal mandate should the court
verdict be sent to the parliament and be read at the general assembly.
She would further be put in jail and denied permission to be a MP for
receiving a prison sentence over one year.
Istanbul deputy Sebahat Tuncel has been sentenced on September 18, 2012
to eight years and nine months in prison for being a member of the
outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK).
Tuncel was detained and released in 2007 when she was elected as a
deputy while the court case was still proceeding. Turkish law grants
full judicial immunity to parliament members. They can be taken to
court only if parliament lifts their immunity.
Since it was established in 1984 the PKK has been fighting the Turkish
state, which still denies the constitutional existence of Kurds, to
establish an autonomous Kurdish region and more cultural rights for
ethnic Kurds,who make up around 22.5 million of the country's
75-million population, its goal to political autonomy. A large Turkey's
Kurdish community openly sympathise with PKK rebels.
The PKK wants constitutional recognition for the Kurds, regional self-governance and Kurdish-language education in schools.
PKK's demands included releasing PKK detainees, lifting the ban on
education in Kurdish, paving the way for an autonomous democrat Kurdish
system within Turkey, reducing pressure on the detained PKK leader
Abdullah Öcalan, stopping military action against the Kurdish party and
recomposing the Turkish constitution.
Turkey refuses to recognize its Kurdish population as a distinct
minority. It has allowed some cultural rights such as limited
broadcasts in the Kurdish language and private Kurdish language courses
with the prodding of the European Union, but Kurdish politicians say
the measures fall short of their expectations. (http://www.ekurd.net,
Dec 28, 2013)
Genève-2: les Kurdes envoient leur propre délégation
Des représentants des Kurdes syriens se sont mis d’accord sur l’envoie
d’une délégation indépendante à la conférence international sur la
Syrie, dite Genève-2.
Après une semaine de réunions et de discussion, le Conseil du peuple du
Kurdistan-Occidental (PCWK) et le Conseil national kurde de Syrie
(KNC) ont déclaré le 24 décembre à Erbil, capital de Kurdistan
irakien, que les Kurdes iront à Genève avec leur propre délégation,
distincte de celles du gouvernement et de l’opposition.
Le PCWK inclue notamment le PYD, le parti plus influant, tandis le KNC
est soutenu par Barzani et a perdu tout soutien populaire dans la
région kurde.
Cet accord intervient après un consensus entre le Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK) et le Parti démocratique du Kurdistan
(PDK) du président du Kurdistan irakien Massoud Barzani.
La coprésidence du conseil exécutif de l’Union des Communautés du
Kurdistan (KCK), système politique du PKK, a déclaré le 12 décembre
dernier qu’un consensus a été atteint entre le PKK et le PDK sur le
Kurdistan occidental, soit le Kurdistan syrien.
Ce consensus prévoit l’activation du conseil suprême kurde, créé en
juillet 2012 au Kurdistan syrien et une représentation plus forte du
peuple kurde lors de la conférence de paix sur la Syrie en Suisse.
Assurant son soutien total à ce consensus, la KCK a appelé les forces
politiques du Kurdistan occidental à s’unir et à renforcer la
révolution kurde dans le cadre du consensus.
Selon la KCK, le succès de cette réunion avec la ranimation du conseil
suprême et une approche commune sur la participation à la conférence de
Genève jouera aussi un rôle déterminant pour la démocratisation de
l’ensemble de la Syrie.
(actukurde.fr/actualites, 26 décembre 2013)
Support for the participation of the Kurdish Supreme Council in Geneva II
The 10th EU Turkey Civic Commission (EUTCC) conference, on EU, Turkey
and the Kurds, held 4 and 5 December 2013, under the theme ‘Turkey, the
Kurds and the Imrali Peace Process: A Historical Opportunity’ was
attended byEU parliamentarians, civil society activists, journalists,
academics and politicians from across Turkey, Europe, America and the
Middle East and discussed the peace process undertaken by Turkey’s
Prime Minister, Recep Tayyip Erdogan and the leader of the PKK, Mr.
Abdullah Öcalan. Participating organisations and individuals expressed
support for a political solution to the Kurdish question in Turkey and
put forward recommendations for ensuring the success of the Peace
Process.
In addition to its deliberations about the Peace Process in Turkey, the
conference also deliberated the current situation in Syria and noted
that the conflict in Western Kurdistan (Rojava) has a negative impact
on the peace process underway in Turkey because, the Salafists, linked
to Al –Quaida, are using Turkey for their base and logistics and that
this is undermining the trust between the dialoguing parties who have
implemented a bilateral ceasefire.
The conference also noted that the war in Syria has been going on for
almost three years, resulting in the deaths of thousands of people, the
displacement of millions more and the destruction of the country and
resolved that there was a great urgency to support national, regional
and international peace efforts aimed at ensuring a free and democratic
future for the Kurds in Syria. 1
The EUTTC conference washopeful that the Geneva II Conference to be
held on 22 January 2014 would result in a peaceful and permanent
solution, which will be embraced by all in Syria. Furthermore we
believe that the exclusion of the Kurdish people from this conference
will undermine the credibility of any solution emerging from Geneva II.
The conference therefore urges you to ensure that every effort be made
to ensure that that Kurdish people participate in this historic step
toward peace in Syria and hopefully the broader Middle East.
To this end we respectfully urge you to support the request of the
Kurdish Supreme Council (KSC) to fully participate in Geneva II as the
representatives of the Kurdish people. The KSC represents a united
legitimate voice of the Syrian Kurdish political parties and other
social, civic, cultural and religious organizations.
We believe that your support for the participation of the Kurdish
Supreme Council in Geneva II will help to strengthen the legitimacy of
Geneva II and might also serve to encourage other social formations in
Syria to participate in and support the peace process Syria. (conference.eutcc@yahoo.com , Dec 24, 2013)
Kurdes assassinées à Paris: révélations sur le suspect
Les derniers développements de l'enquête sur l'assassinat de trois
militantes kurdes proches du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan),
le 9 janvier 2013, à Paris, renforcent les soupçons contre Ömer Güney,
l'unique suspect des meurtres. Ils accréditent désormais l'hypothèse
d'un assassinat politique sur fond d'espionnage.
Incarcéré, Ömer Güney, réfute toujours toute implication dénonçant un
"complot de la France" contre lui. Le jeune homme se présente comme un
Turc sympathisant "à 10.000%" de la cause autonomiste kurde. Mais cette
ligne de défense se trouve désormais très fragilisée après la brusque
accélération des investigations il y a quelques semaines et que
L'Express est en mesure de révéler.
Des photos compromettantes
Le laboratoire de police technique et scientifique situé à Ecully, près
de Lyon (Rhône) vient de réussir à restaurer des fichiers photos
effacés de la mémoire d'un téléphone mobile de marque Nokia utilisé par
Ömer Güney. Elles prouvent que, la veille des meurtres, celui-ci
pénétrait en pleine nuit dans les locaux d'une association kurde, à
Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) pour photographier le listing des
adhérents. Entre 4h30 et 5h30 environ, il a ainsi soigneusement
photographié, une à une, 329 fiches d'adhérents, sur lesquelles
figurent noms, adresses, numéros de téléphones de ces opposants à
l'Etat turc... Il avait pu pénétrer à l'intérieur grâce au double des
clefs dont il disposait.
Interrogé par la juge d'instruction Jeanne Duyé, en novembre, Ömer
Güney a reconnu avoir pris ces photos compromettantes. Mais il affirme
avoir agi sur ordre d'un cadre du PKK (dont il refuse de donner le nom)
qui lui demandait de "transférer (ce fichier) à l'extérieur". Au petit
matin, il aurait apporté cette liste à un sympathisant du mouvement en
région parisienne (dont il ne connaît pas l'identité et dont il a
oublié l'adresse). Il aurait effacé le tout pour ne pas encombrer "la
mémoire pour rien".
Un sympathisant de l'extrême-droite turque?
Ce n'est pas le seul élément nouveau de l'enquête. Les convictions
politiques dont Ömer Güney se prévaut ont été sérieusement remises en
cause par le retour de la commission rogatoire lancée en Allemagne,
pays où il vécut entre 2003 et 2011 avant de gagner la France et de se
rapprocher de la communauté kurde de Villiers-le-Bel.
Certes ses amis et collègues de travail, interrogés dans la région de
Munich par les policiers allemands, le décrivent comme un homme calme,
"incapable de tuer un oiseau". Mais selon eux, Ömer était bien éloigné
des thèses autonomistes. Il serait, au contraire, un sympathisant de
"l'extrême droite" turque, s'affichant proche du parti nationaliste MHP
et fréquentant un stand de tir. Deux témoins affirment en outre qu'il
portait une chevalière aux "trois demi-lunes", prisée par les "loups
gris", ces activistes d'extrême droite. L'un d'eux se souvient d'un
grand drapeau turc affiché dans sa chambre et de sa passion pour
Galatasaray, l'un des clubs de foot d'Istanbul...
Cinq téléphones
Les enquêteurs s'interrogeaient déjà sur les nombreux allers et retours
d'ömer Güney en Turquie. Le dernier eut lieu entre la mi-décembre et la
fin décembre 2012, peu avant les assassinats. Ils sont encore plus
intrigués par les appels d'Ömer Güney vers ce pays. Ils ont découvert
que le suspect utilisait cinq téléphones, avec des cartes françaises ou
turques. Deux d'entre eux n'ont pas été retrouvés.
Ömer Güney aurait envoyé des dizaines de textos en Turquie en direction
de numéros "atypiques pouvant s'apparenter à des numéros techniques",
selon les enquêteurs français. Ceux-ci devraient maintenant demander
l'appui de leurs homologues d'Ankara pour savoir à qui Güney
téléphonait si souvent. Et si discrètement.
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr
Des députés pro-kurdes cessent une grève de la faim
Six députés pro-kurdes ont mis un terme vendredi à une grève de la faim
qu'ils avaient entamée mardi pour dénoncer le rejet par la justice
d'une demande de remise en liberté de cinq députés kurdes, actuellement
en détention provisoire.
"Nous avons cessé notre action. Nous espérons que nos amis députés
retrouveront la liberté", a déclaré à la presse l'une des grévistes,
Sebahat Tuncel.
Dans un premier temps, quatre députés avaient entamé le mouvement dans
l'enceinte de l'Assemblée nationale. Deux autres les ont rejoint par la
suite.
Les grévistes n'ont pas quitté le Parlement pendant leur action.
Les députés grévistes de la faim entendaient dénoncer une décision d'un
tribunal de Diyarbakir, chef-lieu du Sud-Est en majorité kurde de
Turquie, qui n'a pas suivi un arrêt récent de la Cour constitutionnelle
ordonnant la remise en liberté d'un autre député incarcéré au motif que
sa détention provisoire avait trop duré.
Le tribunal de Diyarbakir a ainsi maintenu en détention cinq députés du
Parti de la paix et de la démocratie (BDP, pro-kurde) incarcérés en
2010, accusés de liens avec la rébellion du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK, interdit).
Vendredi, un autre tribunal a de nouveau rejeté une demande de libération de ces députés.
Les parlementaires pro-kurdes estiment que leur maintien en détention
nuit au processus de paix engagé en 2012 entre Ankara et le PKK pour
mettre fin à l'insurrection du mouvement armé kurde, qui a coûté la vie
à 45.000 personnes depuis 1984.
(AFP, 20 décembre 2013)
Des partis kurdes de Syrie réunis en Irak pour régler leurs désaccords
Des représentants des Kurdes syriens étaient réunis mardi au Kurdistan
irakien pour tenter d'aplanir leurs différends et présenter un front
uni à la conférence de paix sur la Syrie prévue en janvier, a annoncé
un responsable.
Les deux principaux groupes kurdes de Syrie -- le Conseil du peuple du
Kurdistan-Occidental (CPKO) et le Conseil national kurde (CNK) -- sont
en désaccord depuis que le premier a annoncé, sans l'accord du second,
la création d'une administration autonome de transition dans les zones
à majorité kurdes du nord-est du pays.
La mésentente a provoqué la fermeture de la frontière entre le
Kurdistan irakien, une région autonome qui soutient le CNK, et les
régions syriennes sous contrôle kurde.
Le CNK est membre de la Coalition nationale syrienne, le groupe
d'opposition au président syrien Bachar al-Assad. Cette dernière a
accusé le Parti de l'union démocratique (PYD), principal groupe armé
kurde de Syrie et force la plus importante au sein du CPKO, de liens
avec le régime.
Le PYD veut une région kurde autonome dans le cadre d'une Syrie fédérale, ce à quoi s'oppose la Coalition nationale.
"Les réunions des partis kurdes débutent aujourd'hui mardi à Erbil", la
capitale du Kurdistan irakien, a annoncé à l'AFP un membre du CNK,
Bahajat Bashir.
"Ces réunions sont destinées à unifier la maison kurde et sa (position)
politique (...) et à préparer la réunion de Genève, pour que la
participation kurde y soit forte", a expliqué M. Bashir à propos de la
conférence prévue à Montreux (Suisse) entre les différents acteurs du
conflit syrien.
Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a reçu lundi des
délégations des partis, en les exhortant, selon son site internet, à
présenter une position kurde unique lors de la conférence qui doit
s'ouvrir le 22 janvier à Montreux, en Suisse.
Depuis mars 2011, le conflit en Syrie a fait plus de 126.000 morts
selon une ONG, et des millions de réfugiés et déplacés selon l'ONU.
Les zones kurdes sont longtemps restées relativement calmes, avant que
des heurts éclatent cette année entre les milices kurdes et des
combattants jihadistes, poussant des dizaines de milliers de Kurdes
syriens à trouver refuge au Kurdistan irakien.
Les Kurdes représentent 15% de la population syrienne et se trouvent le
long de la frontière avec la Turquie dans le nord et l'est de la Syrie.
(AFP, 18 décembre 2013)
Baydemir and Zana in Hewler for mediation between KDP and PYD
Diyarbakır BDP (Peace and Democracy Party) mayor Osman Baydemir and
independent MP Leyla Zana have arrived in Hewler, the capital of the
Federal Kurdistan region, to mediate between the KDP (Kurdistan
Democratic Party) and PYD (Democratic Union Party). Baydemir and Zana
will make efforts to end the increasing tension between the PYD and KDP
which began following the refusal of the Federal Kurdistan region to
allow entry to PYD co-chair Salih Muslim, and to bring together Kurdish
political circles.
Baydemir said in a statement he made at the BDP representative office
in Hewler that; "We have come to make a modest contribution to the
talks," adding that he expected contacts would continue for several
days.
Osman Baydemir said they would visit Federal Kurdistan Region President
Massoud Barzani, and that their discussions in the region would last
for a few days, adding that the purpose of their visit was to lend
support to an alliance of the Kurdish people. Baydemir stressed that
peace and freedom in the Middle East was dependent on the Kurds,
adding: "Without the liberation of the Kurdish people there will be no
peace in the Middle East. In order for the Kurdish people to be free
there is an urgent need for an alliance. There may be different ideas
and views but finding common ground is essential. We have come to make
a modest contribution to this search for common ground.
Leyla Zana said she believed that there could be problems between
Kurdish political currents, and that they could be resolved. She
emphasised that all the parties wished to reach agreement within the
framework of the Hewler agreement. Zana went on: "We are extending our
hand to those who have denied the existence of the Kurds for a hundred,
two hundred years. The greatest shame is for Kurds to turn their backs
on each other. All the parties are prepared to come together within the
framework of the Hewler agreement. As two representatives of the
Kurdish people we wished to share this joy with them. I hope and
believe that a meeting of all the parties will take place soon."
Saleh Muslim: Talks in Hewler positive
PYD (Democratic Union Party) co-chair Saleh Muslim spoke to ANF about
the talks between KDP (Kurdistan Democratic Party) and the PKK
(Kurdistan Workers' Party) in Hewler.
Muslim put emphasis on the importance of the Hewler meeting which will
be led by KRG (Kurdistan Regional Government) President Massoud Barzani
and held in order for the revival of the Kurdish Supreme Council
(Desteya Bilind a Kurd) which has been performing works with its
various committees since 2012, but has faced some problems due to the
nonparticipation of some parties in recent months.
PYD co-chair said the revival of Desteya Bilind would be a crucial step
in order for the unity of the Kurdish people and the satisfaction of
their expectations.
Muslim also drew attention to the importance of the Geneva 2
Conference, and Kurds' strong participation in the conference which
will take place in January. Muslim stated that they will defend the
presence of Kurds during the conference and are currently discussing
about the way of participation in the Geneva 2.
In July 2013, West Kurdistan People's Assembly (MGRK) and Syrian
Kurdish National Council (ENKS) had signed the “Hewler Agreement” with
an aim to ensure the unity of Kurds in West Kurdistan. The seven point
agreement was signed by the representatives of both organizations after
a meeting with KRG President Massoud Barzani and a series of talks with
many parties and organizations in South Kurdistan.
The two organizations decided to establish the Kurdish Supreme Council
(Desteya Bilind a Kurd) to represent West Kurdistan people in national
and international area. (ANF, Dec 12, 2013)
Bayık: We will revise the cease-fire if AKP insists on its current policies
Cemil Bayık, co-president of the Kurdistan Communities' Union (KCK)
Executive Council, said in an interview with the Foreign Policy
magazine that the peace process in Turkey is over unless the governing
AKP (Justice and Development Party) moves from preliminary talks to a
roadmap for a genuine solution to the Kurdish problem.
In his interview with journalist Chase Winter for FP, Bayık said both
the PKK and AK Party agreed to "let the guns fall silent and politics
speak," adding that the AK Party however hasn't lived up to this.
"We are continuing the cease-fire, but if the government insists on its
current policies then we will revise our stance. We want to solve the
problem not with war, but with democratic methods," Bayık said, warning
that unless the government moves from preliminary talks to a roadmap
the cease-fire could end.
"Are we always going to wait for elections? How long do we have to
wait?" Bayik asked and pointed out that "We undertook the peace process
and cease-fire to create the foundation for a roadmap and formal
negotiations to solve the Kurdish problem, not to allow the AK Party to
easily win elections and take advantage of there being no conflict. The
Kurdish problem can't be used for tactical benefit, it can't be
sacrificed for election gains and buying time."
Referring to the Turkish state's ongoing support to the al Qaeda
affiliated Islamist groups attacking Kurds in Rojava, southern
Kurdistan, KCK co-president accused Turkey of using the nascent peace
process to support jihadist groups against the PYD (Democratic Union
Party).
"We didn't start the peace process so that Turkey could move the war to
Rojava by supporting the al-Nusra Front, Islamic State of Iraq and
al-Sham, and al Qaeda affiliated groups," Bayık said, adding that al
Qaeda has made Syria the center of its Middle East strategy. "The
biggest bulwark against al Qaeda is Rojava. If al Qaeda takes control
in Syria it will be a threat to everybody," he said. "This policy will
backfire on Turkey, it already has", he added.
Denying the accusations that the PYD and PKK (Kurdistan Workers' Party)
are working with the Assad regime, KCK co-president stated that the PYD
has chosen a "third way" that doesn't take sides and has saved Rojava
from sharing the devastating fate of Aleppo and Homs. "Syria doesn't
have the power to control all areas. It is good they are not attacking
the Kurds. Do we have to be bombed by Assad to prove that the PYD
doesn't have relations with the regime?" Bayık asked, pointing out the
PYD would fight against any group that attacks the Kurds.
Recalling the November visit of Massoud Barzani to the main Kurdish
city Diyarbakır, Bayık underlined that "We are not against economic,
political, and diplomatic relations between Turkey and South Kurdistan
, this is normal since they are neighbors. We find this to be positive.
What we oppose are relations that have been developed against the PKK.
Barzani is taking up Turkey's policies," , accusing Barzani of losing
his honor and becoming the "lifesaver" of Erdogan's failures.
"The Turkish state doesn't accept the Kurds as a people with natural
rights," Bayik said, describing the fundamental problem that threatens
to throw Turkey back into conflict.
Remarking that the Kurdish issue is one of the biggest problems in the
Middle East, KCK co-president added that; "It's the cause of much
instability and conflict. If you want stability and non-conflict, then
you need to solve this problem." (ANF, Dec 12, 2013)
Kalkan: AKP wants to recover lost votes in Kurdistan
Speaking at the Analysis programme on Sterk TV, KCK (Kurdistan
Communities Union) Executive Committee member Duran Kalkan drew
attention to the importance of the 30 March 2014 local elections to the
Kurdish people and democratic forces.
Kalkan stressed that the AKP wished to compensate for its loss of votes
in Turkey in general by increasing its share of the vote in Kurdistan,
saying that; "The AKP is playing its last trump cards. It is standing
what it thinks are its strongest candidates. Members of Parliament,
ministers, all of them involved in underhand business with MIT and
JITEM."
Kalkan remarked that the future of the AKP would be determined by the
results of these elections. “Has the AKP reached the end of the road or
will it go on? In particular, the future of Tayyip Erdoğan is dependent
on these elections", he underlined.
Kalkan emphasized that the ruling AKP government claims to have the
support of the Kurds and it wants to protect that position, but it is
handicapped by the fact that its tricks and demagogy have been revealed
for all to see.
‘The AKP cannot meet the needs of the system, it is in conflict with everyone'
Kalkan said that if the AKP had a mission it had now fulfilled it, and
that it was now in a position where it could not meet the demands of
the system, either at home or abroad. KCK executive remarked that; "The
AKP is in conflict, particularly with the Fethullah Gülen movement. It
is in alliance with the Hizbi contras. It is prepared to make
concessions to gain support. It has been weakened. For this reason it
is concentrating on Kurdistan and trying to get votes from Kurds.
Towards that end it has made concessions to the KDP. They took Barzani
to Amed, as if to say: 'we have brought you a new leader'. But we trust
the people of Amed. They know who their leader is. They found their
realities in the ideas of President Apo, so they will not be deceived."
(ANF, Dec 10, 2013)
Final resolution of the 10th Conference, on EU, Turkey and the Kurds
European Parliament, Brussels, 4th & 5th December, 2013
Introduction
The 10th EU Turkey Civic Commission (EUTCC) conference, on EU, Turkey
and the Kurds, held December 2013, under the theme ‘Turkey, the Kurds
and the Imrali Peace Process: A Historical Opportunity’ was attended by
EU parliamentarians, civil society activists, journalists, academics
and politicians from across Turkey, Europe, America and the Middle
East. The conference provided for rich discussions regarding the
Kurdish question in Turkey. In particular it discussed the peace
process undertaken by Turkey’s Prime Minister, Recep Tayyip Erdogan and
the leader of the PKK, Mr. Abdullah Ocalan. Participating organisations
and individuals expressed support for a political solution to the
Kurdish question in Turkey and put forward recommendations.
The conference believes that Turkey’s accession into the European Union
will increase the possibility for a peaceful permanent solution and
that such a peaceful solution can only be achieved through dialogue
between the parties. However the conference notes that the current
peace process is hurtling towards an impasse. The conference hopes that
this impasse is overcome soon and that the peace process will be
revitalised recognising that the peace is a necessary condition for
negotiations and for the deepening of democracy for the peoples of
Turkey.
The 10th annual EUTCC Conference resolves as follows;
With regard to The Peace and Negotiation Process
The conference notes that:
The Kurdish question is long standing with its roots
in the denial and the disregard of the Kurdish people and of their
demands and that furthermore any solution of this question can only be
solved by officially acknowledging the existence of the Kurdish people
and recognising its will;
The Kurds and all other peoples of Turkey want a
solution to this question and understand that only negotiation between
all parties will lead to a peaceful permanent solution and that the
peace process undertaken by the Prime Minister of Turkey Mr. Erdogan
and the leader of the PKK Mr. Ocalan is very important and the current
impasse is therefore upsetting;
The 2013 EU Progress report for Turkey acknowledged
that: “the launch of the peace process raised considerable hope… The
peace process moved forward in parallel with a number of confidence
building measures. A vast number of KCK court cases continued but with
a number of releases pending trial. The village guard system remained a
cause for concern.”
The conference therefore resolves that:
1. A third party facilitator/mediator be introduced to renew the stalled peace process;
2. The government should introduce legislation
that ensures a legal platform and conditions for Mr. Ocalan to create
and freely lead his negotiating team and these negotiations must result
in legal and constitutional amendment;
The conference therefore calls on
3. The government of Turkey to release Mr. Ocalan
in order that he may establish and lead his negotiating team to be able
to effectively participate in the peace negotiations
4. The government of Turkey to introduce such enabling legislation as a matter of utmost urgency.
With regard to Legal and Constitutional Rights
The conference believes that only official
recognition of the Kurdish people will allow Turkey to develop into a
stronger democracy
The conference notes that:
The 2013 EU report states that”... Formal
introduction of an announced arrangement to legalise the provision of
public services in languages other than Turkish, notably Kurdish, as
recommended by the Council of Europe’s Congress of Local and Regional
Authorities, is pending.”
In November 2013 in Diyarbakir the Turkish Prime
Minister Mr. Erdogan proclaimed that ‘those in the mountains will come
down, prisons will be emptied.’
The conference resolves that:
5. The existence, identity and culture of the
Kurdish people, the right to self-administration and the right to an
education in Kurdish at all levels must be constitutionally guaranteed
6. A comprehensive political
amnesty should be instituted to allow everyone to take part in
democratic politics.
The conference therefore calls on the government of Turkey and the EU to,
7. Constitutionally guarantee the existence,
identity and culture of the Kurdish people; the right to
self-administration and the right to an education in Kurdish at all
levels and;
8. Institute a general political amnesty.
With regard to Human Rights Abuse, Regional and Local Democracy
The conference notes that:
The courts in Turkey function with too wide of a
definition of terrorism in the Turkish Penal Code. During prosecutions
this wide definition is utilized in penalizing people for activities
such as hand clapping, shouting slogans, throwing stones, carrying a
lemon in the pocket, wearing a scarf or burning a tyre that are not in
any way connected to terrorism. The conference furthermore notes that
thousands of journalists, academics, students, politicians and human
rights activists are in prison due to article 314 of the Turkish Penal
Code;
The 2013 EU progress report raises a similar concern
and states that, this situation is impeding Turkey from developing its
democracy. The report states that it ‘...continued to lead to the
arrest and detention of many BDP-affiliated Kurdish politicians, party
activists, locally elected mayors and members of municipal councils,
adversely affecting the exercise of regional and local democracy’;
Each month prisoners who are ill die because of lack of adequate medical care.
The conference resolves that:
9. Article 314 of the Penal code of Turkey should
be abolished and that cases conducted under this article be stopped and
retried;
10. Those imprisoned under article 314 of the
Turkish penal code be released and that those who are seriously ill be
released as a sign of good will;
11. The EU, EC and UN be petitioned to encourage
the government of Turkey to abolish article 314 and release those
imprisoned under this legislation.
The conference calls on Turkey to:
12. Abolish section 314 of the penal code ;
13. Stop the cases that are being conducted under this section;
14. Retry those that have been sentenced in accordance with this section of the penal code;
15. Immediately free those
imprisoned under article 314 of the Turkish penal code (for non-violent
political activity);
16. To release political prisoners, who have
health problems, are seriously ill and whose lives are in danger
immediately as a sign of good will.
Regarding the Peace Process and Syria
The conference believes that without supporting a
free and democratic future for the Kurds in Syria, a commitment to the
peaceful solution of the Kurdish question in Turkey will seem insincere.
The conference notes that:
The conflict in Western Kurdistan (Rojava) has a
negative impact on the peace process underway in Turkey because, the
Salafists, linked to Al –Quaida, are using Turkey for their base and
logistics and that this is undermining the trust between the
dialoguing parties who have implemented a bilateral ceasefire.
The conference resolves to:
17. Support the Rojava struggle and the search
for a unified administration between the Kurdish people and other
peoples of the region; we respect the principle of a people’s right to
self-determination and condemn any action that abuses this right.
18. Support the official invitation of the Kurds
of Rojava to Geneva 2 as the exclusion of the Kurdish people from this
conference will ensure the failure of all efforts for a solution.
19. Encourage the EU parliament to write to the
ministers of foreign affairs in Russia and USA as well as to the UN
pointing out that this is an opportunity to solve the Kurdish problem
in Rojava which will also promote democracy and help to settle the
Kurdish problem in general.
The conference calls upon
20. The Turkish state to cease support to the
Salafists and prevent armed militias who are continually attacking the
people of Rojava from using Turkey as a logistical safe haven; The
Turkish state with immediate effect to stop the building of a wall
across the border between Turkey and Syria.
21. Kurds to use this historical chance (Rojva) to build their unity and involve minorities.
With regard to Expectations of the EU
The conference notes that:
Many international
institutions and state officials stated that they supported Mr.
Ocalan’s declaration at Newroz, 2013.
Similar to many other global experiences, a
third party will at some point need to be introduced to the process of
dialogue.
The conference therefore calls on the European Parliament
22. To make an effort in following and observing the peace process Turkey.
23. To rid itself of policies and laws that have a negative impact on the ongoing process.
24. To remove the PKK from the list of terrorist
organisations as the PKK is one of the sides of the peace process and a
force for the democratisation of Turkey.
25. Delegation of
parliamentarians of the EU to visit Ocalan on Imrali and meet with the
Turkish Prime-minister.
In conclusion, the 10th annual EUTCC Conference resolves that the currently stalled peace process be renewed by
1) Introducing a third party facilitator/mediator,
2) Removing the PKK from the terrorist list,
3) Releasing of the KCK political prisoners and
immediate releasing those political prisoners who are seriously ill and
whose life is in danger.
4) To release Mr. Ocalan in order to establish and
work with his negotiations team and to effectively participate in the
peace negotiations
5) Abolishing the law on terrorism
This then should be followed by the implementation of the following long-term goals:
1) Implementation of a general, unconditional,
political amnesty for all political prisoner and those sentenced for
political activity in Turkey,
2) Establishment of a truth, reconciliation and peace commission,
3) Revision of the Turkish constitution to include
recognition of Kurdish language as an official language and ensure
its use as in education as a mother tongue
4) Administrative and political decentralization of governmental institutions, among others.
The word 'Kurdistan' still a tabou in Turkish Parliament
The use of the word “Kurdistan” in official documents by the Peace and
Democracy Party (BDP) has stirred controversy at Parliament, prompting
ruling Justice and Development Party (AKP) officials to act to
eliminate the phrase in the documents.
The attempt eventually succeeded with support from both the main
opposition Republican People’s Party (CHP) and the Nationalist Movement
Party (MHP).
While expressing their opinion against the government’s 2014 budget,
the BDP controversially used the phrase “Turkish Kurdistan,” in
apparent reference to the predominantly Kurdish populated regions of
eastern and southeastern Anatolia.
However, on Dec. 9 the AKP initiated a discussion on the issue on
procedural grounds, in order to omit the phrase from the document,
which was annexed to a report on the 2014 draft budget by Parliament’s
Planning and Budget Commission.
Speaking to reporters before the discussion at the General Assembly,
AKP Deputy Parliamentary Group Chair Mustafa Elitaş said they would ask
for phrases such as “Kurdistan” and “Turkish Kurdistan” to be omitted.
“This is against the Constitution. It should not have been approved,” Elitaş said.
In addition, MHP leader Devlet Bahçeli decided not to take the podium
in today’s budget debates, in a move that party executives said was
aimed at warning Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan for his use of the
word "Kurdistan."
However, the BDP’s Hasip Kaplan referred to the founder of the Turkish
Republic, Mustafa Kemal Atatürk, in defense of the use of the word.
“You cannot take away the word ‘Kurdistan,’ used by Gazi [veteran]
Mustafa Kemal Atatürk, from these minutes,” Kaplan said.
“There is Kurdistan, there are Kurds, and there is a Kurdish language.
There is no need to make a u-turn here, after saying ‘Kurdistan’ in
Diyarbakır,” he added, referring to a Nov. 16 speech delivered by Prime
Minister Erdoğan during a joint visit to Diyarbakır with Massoud
Barzani, the president of Iraq’s Kurdistan Regional Government (KRG).
In that speech, Erdoğan used the term “Iraqi Kurdistan” for the first
time, and afterwards used it on a number of other occasions while
referring to the KRG.
AKP Deputy Parliamentary Group Chair Mahir Ünal said the prime minister
was referring to the “Iraqi Kurdistan Regional Government,” and
stressed that phrases used by the BDP, such as “colony, Turkish
Kurdistan, the Kurdish people’s leader [Abdullah] Öcalan [the jailed
leader of the outlawed Kurdistan Workers’ Party],” could not be
accepted.
Deputy Parliament Speaker Sadık Yakut agreed that the BDP’s dissenting
opinion was against both the Constitution and the internal regulations
of Parliament, and asked for a vote in order to omit it. The AKP, the
CHP and the MHP voted in favor of the move and it was decided to
republish the report in its new form.
Earlier, while Kaplan was delivering his speech, Özcan Yeniçeri of the
MHP interrupted on a number of occasions. Tension later escalated after
a scuffle broke out between Yeniçeri, BDP Deputy Parliamentary Group
Chair İdris Baluken, and BDP deputy Sırrı Sakık.
Other deputies held back Baluken as he tried to punch Yeniçeri, and Yakut was forced to announce a break in the session. (hurriyetdailynews.com, Dec 9, 2013)
Le PKK relâche quatre soldats enlevés dimanche, nouveaux heurts
Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont relâché
tôt lundi les quatre militaires turcs qu'ils avaient enlevés la veille
au soir dans le sud-est de la Turquie, a-t-on indiqué de source de
sécurité locale.
"Les soldats ont été remis aux autorités locales et sont en bonne
santé", a souligné cette source à l'AFP. Grâce à la médiation du parti
pro-kurde pour la paix et la démocratie (BDP), les rebelles ont été
convaincus à libérer leurs otages.
Les militaires avaient été enlevés par un groupe de rebelles en
voyageant en civil à la périphérie de Diyarbakir, chef-lieu du sud-est
anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes.
Leur enlèvement est intervenu après que la tension est brusquement
montée dans les provinces kurdes après la mort vendredi de deux
manifestants kurdes tués par la police à Yüksekova (sud-est). Les
d'échauffourées avaient été provoquées par des informations faisant
état de la destruction de cimetières où étaient enterrés des
combattants du PKK.
5.000 personnes rassemblées
dans le centre-ville de Diyarbakir ont défié la police qui est
intervenue pour les disperser, faisant usage de canons à eau et de gaz
lacrymogène.
Cinq manifestants au moins ont été interpellés.
Les protestataires qui brandissaient des effigies du chef emprisonné du
PKK Abdullah Öcalan, dénonçaient la police qui a tué par balles
vendredi deux manifestants kurdes à Yüksekova (sud-est), lors
d'échauffourées provoquées par des informations faisant état de la
destruction de cimetières où étaient enterrés des rebelles du (PKK).
Des rassemblements étaient prévus aussi dimanche dans d'autres villes kurdes, telles Batman et Van.
Samedi soir, un manifestant kurde âgé de 25 ans a été grièvement
blessé, touché selon des témoins à la tête par une grenade lacrymogène
tirée par les forces de l'ordre, à Yüksekova, après les funérailles des
deux Kurdes tués par balle par la police la veille.
Des affrontements ont opposé des manifestants à la police, en marge des funérailles des deux victimes.
Le bureau du gouverneur local a démenti la destruction des cimetières à l'origine des incidents,
La mort des deux Kurdes a aussi provoqué des manifestations et des
heurts avec la police à Istanbul (nord-ouest), qui compte une
importante communauté kurde.
A Dogubeyazit (est), localité proche de la frontière iranienne, des
inconnus ont lancé des engins explosifs contre un poste de police, sans
faire de victime, a rapporté l'agence de presse Dogan.
Lundi, la police anti-émeutes à tiré des balles en
caoutchouc et du gaz lacrymogène pour disperser environ 3.000
manifestants kurdes qui ont affronté les forces de l'ordre à Yüksekova,
située aux confins des frontières avec l'Iran et l'Irak, a-t-on indiqué
de source locale.
Les protestataires ont riposté avec jets de pierre et cocktails Molotov
et ont détruit des caméras de surveillance appartenant à la police et
des biens publics, a rapporté l'agence Dogan.
A Diyarbakir, la situation était calme et les magasins ont rouvert
lundi matin après deux jours de fermeture pour protester contre la
violence policière, a constaté un journaliste de l'AFP. (AFP, 9 décembre 2013)
Öcalan insists that the peace process has three components
A delegation of BDP MPs Pervin Buldan and İdris Baluken and the HDP's
Sırrı Süreyya Önder made their 13th visit to Kurdish people's leader
Abdullah Öcalan on İmralı island. The message Öcalan gave to the
delegation is as follows:
"Firstly, I extend my condolences to the families of the two sons of
our people who lost their lives in Gever, and to the entire Kurdish
people. These murders are an extreme provocation as regards the
process. Everyone must be more aware than ever of bigger provocations.
The best way to commemorate these two sons of the people is to
perpetuate their names in the struggle for peace and freedom."
"While I maintain my belief in the process I expect the government to
take a more positive initiative on negotiations. Whoever delays
democratic steps for the sake of short term election calculations will
be inviting chaos and conflict and jeopardising this process that will
lead to the liberation of Turkey and the region and the establishment
of a truly democratic republic.
There are three significant components of this great democratic process.
Firstly there is the legal basis and the judicial framework. Secondly,
since negotiations without parties is not possible the status of the
parties needs to be defined within this legal framework. And thirdly, a
monitoring or arbitration commission must be included in the process.
Since I have responsibilities as regards initiating this process, media
and other communication facilities must be provided to me urgently in
order for me to communicate directly to the entire public opinion of
Turkey.
"I wish success to all candidates and democratic forces in the local
elections. I also wish for peace, freedom and democracy for everyone in
the New Year. I also send my special greetings to the Roboski and other
families, to the sick prisoners, the women and young people, to all
those in prison."
Öcalan said he felt profound sadness at the death of Nelson Mandela, adding:
“Mandela’s sensitivity towards the Kurdish people was reciprocated by
the Kurds who had great respect and love for him. Nelson Mandela was a
bright star who enlightened the peoples of Africa. We will ensure that
this bright star will shine on the peoples of the Middle East."
(ANF, Dec 8, 2013)
KCK Declaration on Mandela's Death
Declaration of Kurdistan Democratic Communities’ Union (KCK):
We were deeply saddened to hear about the demise of the great democracy
and freedom fighter and the friend of the Kurdish People, Nelson
Mandela. We convey our heartfelt condolences to his family, peoples
struggling against racism and colonialism, and particularly the people
of South Africa. Nelson Mandela will always be remembered, his
aspirations and his struggle will continue till the entire world is
free.
Nelson Mandela is not only a milestone in the history-long struggle for
freedom and democracy, but also an icon who has carried the struggle to
a new stage, himself. He has not struggled only for the people of South
Africa, but for freedom and democracy all over the world. He is an icon
for the black people and for all Africa. The freedom and democracy
struggle in Africa will go on, not falling behind the principles he has
set. Real egalitarian and democracy struggle is already going on in
South Africa.
Nelson Mandela proved what a principled struggler for freedom and
democracy he was when he rejected the Ataturk Peace Award of Turkey. By
giving this award Turkey had intended to disguise and, hence, run more
easily its cultural genocide system on the Kurds. But Nelson Mandela
rejected this award of a dirty and special war system, on the ground of
the cultural genocide policies and practices against the Kurds.
Consequently, he ran down Turkey’s intention to abuse the sacred notion
of Peace for its dirty war. Therefore, the Kurds will always pay
tribute to him.
The Kurds are the people who understand best Nelson Mandela’s struggle.
The Kurdish People Leader’s 15 years of heavy solitary confinement on
the Imrali Island has led to frequent Öcalan-Mandela comparisons. Of
course, there are differences between Mandel’s struggle and the
paradigmatic, philosophical, ideological and theoretical perspectives
of Kurdistan struggle, set by Leader Ocalan. But they share their
decisiveness and commitment to their cause as well as their insistence
on going on with the struggle despite prison conditions. The Kurds have
understood Mandel’s struggle very well and have regarded his struggle
as a source of inspiration and a part of their struggle.
Mandela has proved that freedom cannot be achieved without paying its
price. Kurds are marching to freedom and democratic life, paying the
prices no other people in the world has ever paid. Raising their
struggle and appreciating the prices they have paid, the Kurds will
achieve a free and democratic life.
On the prison island of Imrali, Leader Abdullah Ocalan’s great struggle
and ensuing values will further heighten the great freedom fighter
Nelson Mandel’s aspiration for a free and democratic life and lead to
the concomitant freedom of Ocalan and the Kurdish people.
THE CO-PRESIDENCY OF KCK EXECUTIVE COUNCIL
For any questions or suggestions please contact us:
Contact No.: (00964) (0) 750 237 28 63 E-mail: zagroskckinfo@gmail.com
Les Kurdes rendent hommage à Nelson Mandela
La mort de Nelson Mandela, annoncée le 5 décembre, a déclenché une
vague d'émotion chez les Kurdes, comme partout sur la planète. "La
mémoire de Nelson Mandela vivra dans la lutte du peuple Kurde" a
déclaré le principal parti kurde BDP. Le leader du PKK Abdullah Ocalan
affirmait en 2010 que le modèle de la démocratie sud africaine était
une source d'inspiration pour le peuple Kurde.
Le héros de la lutte contre l'apartheid, Nelson Mandela, est mort à
l'âge de 95 ans à son domicile de Johannesburg. Les expériences sud
africaines sont au cœur de la lutte du peuple kurdes depuis longtemps.
On compare souvent la situation du leader kurde Abdullah Ocalan à celle
de Nelson Mandela.
En 1992, Nelson Mandela avait refusé le prix Atatürk de la paix décerné
par la Turquie en raison des violations des droits de l'homme qui ont
été commises à cette époque.
Fin 2009, une vaste campagne de signatures a été lancée à Cap Town pour
la libération d'Ocalan. Des dizaines de milliers de signatures ont été
collectées.
UNE LETTRE D'OCALAN A MANDELA
Aujourd'hui, le cas de Mandela est considéré comme la meilleur solution
pour le succès du processus de paix visant à mettre fin à près de 30
ans de guerre. Bloqué par l'approche du gouvernement qui cherche à
gagner du temps jusqu'aux élections municipales de 2014, le processus
de paix a besoin des reformes sérieuses afin de passer à une nouvelle
phase dans les négociations, soit des pourparlers profonds avec des
résultats.
Pour passer à cette phase, M.Ocalan rappelle notamment l'expérience
Sud-africaine qui a conduit à libération de Nelson Mandela. La phase de
« pourparlers profonds » est interprétée comme une liberté partielle
tout comme Mandela qui a été mis en résidence surveillée en décembre
1988.
Emprisonné sur l'Ile d'Imrali depuis 1999, le leader kurde avait envoyé
en mars 2010 une lettre à Nelson Mandela. Il affirmait que le modèle de
la démocratie sud africaine était une source d'inspiration pour le
peuple Kurde.
Attirant l'attention sur son combat pour la résolution pacifique de la
question kurde, Ocalan rappelait qu'il a été arrêté suite à une
opération illégale menée par des forces internationales pour empêcher
ses efforts visant à aboutir à une paix digne et durable.
Présentant ses respects, son affection et ses amitiés à Mandela et à
son peuple, il affirmait que son voyage vers l'Afrique avait pour
objectif de partager les expériences très chers de Mandale, avant de
rappeler son arrestation à Kenya en 1999 par un complot international.
"Même si mon voyage, ma volonté et mes efforts pour vous rencontrer
n'ont pas accompli, mes respects, mon affection et mes amitiés envers
vous et le peuple de l'Afrique du Sud se poursuivent dans la prison de
l'Ile d'Imrali. J'ai une confiance totale dans le fait que vous vous
suivez de près notre lutte pour la paix et une solution démocratique,
et que vous contribuerez à la résolution pacifique et démocratique du
problème kurde."
SA MEMOIRE VIVRA DANS LA LUTTE DU PEUPLE KURDE
Le principal parti kurde BDP, le Congrès pour une Société Démocratique
(DTK), une plateforme d'associations et mouvements kurdes dont le
principal parti kurde BDP en Turquie, ainsi que le Kongra Gel, le
Congrès National du Kurdistan (KNK), et l'Initiative "Freedom for
Abdullah Ocalan – Peace in Kurdistan" ont présenté leurs condoléances.
"Ce que nous avons appris des leaders comme Mandela, c'est que la lutte
et la résistance pour la liberté et contre la répression et la
domination sont universelles" ont dit les co-présidents du BDP,
Selahattin Demirtaş et Gultan Kişanak.
Le DTK a de son coté ajouté que "la mort de Mandela est une perte non
seulement pour l'Afrique du Sud et tous les peuples opprimés, mais
aussi pour le peuple kurde."
Le DTK a mis l'accent sur la position de leader sud-africain et sa
lutte qui a libéré son peuple. "Mandela a été un exemple pour les
peuples et les pays en situation similaire" a souligné le DTK.
"Le peuple kurde a toujours considéré Mandela comme un ami et a rappelé
souvent son modèle pour une solution au problème kurde. Parce que, le
peuple kurde a toujours comparé sa situation à celle du peuple de
l'Afrique du Sud." (Blog de Maxime Azadi avec ActuKurde.fr)
EUTCC Conference: Europe should act, not just express support
The 10th conference on Europe, Turkey and the Kurds, opened this
afternoon at the European Parliament.
Opening the two days conference EUTCC (European Union Turkey Civic
Commission) president Kariane Westrheim, said "it is not enough for the
European Union to say we support the current process of talks. Facts
should follow words. - she added - And one of these facts could be
lifting the PKK from the terrorist organizations list"
The opening speeches reiterated how the Imralı peace process is an "historic opportunity" to put an end to the conflict.
Independent Kurdish MP Leyla Zana listed some of the necessary steps
needed to facilitate the process of dialogue: "It is important that
sick prisoners are released from jail - she said - It is also important
to change the anti terrorism law and to take a more comprehensive step
on the release of political prisoners. It is crucial - she added - that
deadly events like the Roboski massacre are shed light on. And it is
important to put in place the appropriate measures to end the ban on
mother tongue".
Among the speakers to attend the Conference from Turkey are MP Ms.
Gulten Kisanak, co-Chair, BDP, MP Mr. Sezgin Tanrıkulu, CHP MP for
Istanbul, Mr. Hüseyin Yayman, Academic, Member of Wise People
Commission, Turkey Mr. Dogu Ergil, Academic, Member of the Wise people
Commission, Turkey Mr. Hasan Cemal, Journalist, MP Mr. Ahmet Türk,
co-Chair of the DTK, Turkey.
The three main panels will be focusing on Reforming the State and
Reconciling Society: Constitutional, political and social reforms in
Turkey, Peace-building Initiatives and Imrali Peace Process: The role
of the international community and the EU in promoting justice and
democracy in Turkey, The Kurdish Democratic Project: Strategies and
policies to bring peace to the Middle East.
BDP (Peace and Democracy Party) co-chair Gültan Kışanak put emphasis on
Europe's role and responsibility for the resolution of the Kurdish
question in Turkey.
Kışanak remarked that Europe had historical responsibilities regarding
the problems and tragedies suffered by Kurds, and underlined that; "It
is a requirement of this responsibility for Europe to play a positive
part for the achievement of a solution".
Reminding of the resolution declaration of Kurdish people's leader
Abdullah Öcalan, Kışanak said the first phase of the resolution process
didn't witness the steps it required, and added that; "The second phase
called for reforms, legal arrangements and constitutional changes but
the government failed to make legal arrangements and to perform
constitutional works in the so-called democratisation package it has
recently unveiled". BDP co-chair pointed out that the withdrawal of
guerrillas was suspended as a result of this fact, and has caused a
critical deadlock for the three-phased process. Kışanak put emphasis on
the importance of the continuation of the ceasefire and the talks with
Öcalan, and underlined that the present deadlock could only be
eliminated by giving weight to positive sides of the process and
fulfilling other needs.
Kışanak said the third phase, the normalization process, became a
subject of debate because of the government's statements, such as the
general amnesty discussion the Prime Minister, Recep Tayyip Erdoğan,
has recently initiated and led to further discussions in the society.
BDP co-chair underlined that the process faced the risk of failure
unless necessary legal foundations are provided and the discussion goes
beyond a single matter of debate.
"A solution to the Kurdish issue could only be achieved by initiating a
process in which the Kurdish people and other identities in Turkey can
attain their rights and freedoms. The centralist Turkish republic is a
state which resorts to assimilation and unlawful methods and
unrecognizes universal legal norms. If we are meant to talk about
normalisation, it is the state that should go through this process
first", Kışanak underlined.
BDP co-chair pointed out that for the continuation of the process, the
Turkish state should expand the scope of the ongoing talks with Öcalan,
provide the Kurdish leader with the opportunity to contact KCK
(Kurdistan Communities Union) executives and take some urgent positive
steps such as coming up with a solution to the ill prisoners issue that
has become a human drama today.
Kürkçü:
A third party is needed in the resolution process
At the first session of the 2nd day, peace initiatives, the İmralı
peace process and the role of the international community and the EU in
encouraging democracy and justice in Turkey were discussed.
The HDP co-chair Ertuğrul Kürkçü, the General Secretary of the European
Socialist Party Yonnec Polet, Green MEP Mark Demesmaeker, Hugh Pope of
the International Crisis Group, Prof. David L. Phillips from the Human
Rights Research Institute at Columbia University, Günter Seufert from
the Institute for International and Security Affairs in Germany and
journalist Günay Aslan were speakers at this session of the 10th
conference on Europe, Turkey and the Kurds, which opened on Wednesday
afternoon at the European Parliament.
The first speaker, Ertuğrul Kürkçü, explained the HDP, saying: “We have
a symbiotic relationship with the Peace and Democracy Party and will be
involved in joint struggle with it."
Kürkçü addressed the Kurdish question, saying: “The question we face
today in Turkey is an internal issue. The international community can
only play a complementary role. The dispute in Turkey has two aspects:
the rights denied to all citizens, and, secondly, the collective rights
denied to peoples who are not Turkish, first and foremost the Kurds."
Kürkçü emphasised that their aim was to achieve a democratic republic
with rights and freedoms, adding that the conflict had harmed Turkey's
economy, and that the new process initiated by Kurdish leader Abdullah
Öcalan had created 'a brand new climate'."
Kürkçü continued, saying: "We must realise that this process cannot
continue without the positive contributions of the international
community. A third party is needed," adding: "It is also essential as
regards a solution in Turkey that the international community adopt a
pro-freedom stance on developments in the other parts of Kurdistan."
It is necessary to warn Turkey over Al Qaeda
Kürkçü told the USA to stop suggesting and supporting Turkey regarding
the murder of PKK leaders. Recalling the murders in Paris, Kürkçü
called on the international community to restrict the activities of
their intelligence organisations. Kürkçü also called for a strong
warning to be given to Turkey for its military threats towards Rojava
and its support of Al Qaeda groups, adding: "It is our right to expect
the international community to lend its support to the founding of a
democratic Syria incorporating autonomy of peoples." "Turkey should be
presented with successful examples in order for the talks in İmralı to
become proper negotiations," he said.
“The Turkish government must ensure its parliament involves all
sections of society in a joint peace project to achieve a result,"
adding: "it is the duty of the international community to support
whoever is in favour of peace."
Aydar: Many things happened since the last EU conference
Speaking at the 10th Conference on Europe, Turkey and the Kurds, at the
European Parliament, Zübeyir Aydar, Member of the Executive Board of
Kurdistan National Congress, remembered that "a year ago, when the 9th
conference commenced right here, there was at that time no conditions
for any sort of dialog. On that day, in my speech, I stated that 'if
here is was an opportunity for negotiations, the Kurds will respond in
a positive light'. This is what happened. 22 days after the 9th
conference, Turkish prime minter Mr Tayip Erdogan publicly confirmed
that he had been meeting with Mr Abdullah Ocalan".
A week after this public statement, two BDP MP's attended to meet with
Mr Ocalan and the dialog process started. "The views of Mr Ocalan -
said Aydar - was communicated to various bodies of the movement and Mr
Ocalan's Democratic Resolutions messages were later publicly shared
with millions at the Newroz celebrations in Amed".
Aydar then repeated the proposed resolution by Ocalan which is articulated in three stages:
1. Both sides declare cease fire, and take steps which will create
mutual trust. The parliment to become involved in this process and
there to be commissions and mechanisms formulated to make process
easier. Guerilla forces to retreat from conflict zones.
2. Laws and legislations which create the Kurdish problem to be reviewed and changed which pave way to a resolution
3. Imprisoned political prisoners to be freed, those in the mountains
to come down, those who are in exile to return and for those who want
to take part in politics to be given the opportunity to do. This last
stage is the normalization stage.
According to the timetable for these stages, Aydar reminded that "the
first stage was to be completed by June, and second phase completed by
Spring 2013. So by now both phases should have been completed and by
which time we would be on third stage. Unfortunately - he added - due
to non-compliance of the proposed phases by the Turkish government,
this has not been possible. Instead there were already blockages in the
first stage. In accordance with the spirit of the proposed resolution,
it was hoped that the parliment would propose decisions which would
embrace these proposals. However this did not happen. There was legal
changes which would enable Guerilla's to leave the conflict zones, but
unfortunately there were no laws or acts passed".
Aydar underlined that "It was proposed that, in the parliament, there
would be two commissions formulated; one observing the peace process
and developments and the other 'truth and justice' commission. There
was a commission which was formulated way later then dates envisaged
which did not fulfill either of the purpose of either commission
proposed. A commission would be formulated of group of intellectuals,
independent and connected to the parliment, who would oversee the
process and provide a report to the parliment. However a group was
formed which was connected to the government".
This commission met with various sects of society and prepared a
report. "However - recalled Aydar - the government the recommendations
on board. In order to show some commitment to the process and create a
trust among society, it was hoped that the politicians imprisoned would
be set free, but not even sick political prisoners were released".
Instead, in the last months there is an increase of arrests. To add to
this, Aydar pointed out "the ways in which the government came to
perceive the Gezi Parki movement in Turkey as a 'conspiracy' and their
anti-democratic approach to this, indicated a dangerous mentality. In
order for the process to progress more comfortably and effectively,
there was no changes in Mr Ocalan's current situation".
Aydar listed what Kurds think is required to enhance the process. "The
Kurdish side - he said - uphold Mr Ocalan's Newroz declaration. In
order for the process to move forward in a progressive way Kurdish side
demand the following:
1. Thus far the process commenced via a dialog. However this cannot go
ahead one sided. Just like there are laws for wars, there needs to be
laws created to pave the way to peace. For this to happen the
parliament needs to create a legal base for this to happen.
2. In order for Ocalan to contribute to peace process, his health, freedom and safety conditions to be adressed.
3. Thus far the process reached blockages and did not progress as
planned. Therefore in order to ensure that conditions set and timetable
are adhered to, there needs to be a third observer commission formed to
follow this process.
4. Turkey to stop attacks on the Kurds in Syria and not to support groups who are persecuting Kurds in Syria.
(ANF, 4-5 Dec 2013)
EUTCC sent letter to Öcalan and Erdoğan
The EUTCC (European Union Turkey Civic Commission) has sent a letter to
Kurdish people's leader Abdullah Öcalan and Turkish Prime Minister
Recep Tayyip Erdoğan, asking them to send a message for the 10th
International Kurdish Conference.
Turkey, the Kurds and the Imrali Peace Process: An Historic
Opportunity. This is the title of the 10th conference on EU, Turkey and
Kurds which will be held at the European Parliament in Brussels on 4
and 5 December, and will be the occasion to talk about the state of the
current process in Turkey towards a peaceful solution of the Kurdish
question.
The letter, reportedly sent to Öcalan and Erdoğan by EUTCC chair
Kariane Westrheim and EUTCC secretary general Michael Gunter, saluted
the İmralı talks and voiced concerns over the deadlock it is currently
facing.
The letter underlined that Turkey's participation in the EU would also
contribute to the achievement of a permanent solution to the Kurdish
question, and that the Kurdish question could only be resolved through
mutual dialogue.
Noting that the course of the peace process depended on Öcalan and
Erdoğan, EUTCC put emphasis on the importance of building peace in
order for a solution to the problems of Turkey's peoples and further
democracy in the country.
The letter ended with a call to Öcalan and Erdoğan to send a message to
the International Kurdish Conference about the current state of affairs
in the ongoing talks and negotiations in search of a democratic and
peaceful solution to the Kurdish question.
Among the speakers to attend the Conference from Turkey are MP Ms.
Leyla Zana, MP Ms. Gulten Kisanak, co-Chair, BDP, MP Mr. Sezgin
Tanrıkulu, CHP MP for Istanbul, Mr. Hüseyin Yayman, Academic, Member of
Wise People Commission, Turkey Mr. Dogu Ergil, Academic, Member of the
Wise people Commission, Turkey Mr. Hasan Cemal, Journalist, MP Mr.
Ahmet Türk, co-Chair of the DTK, Turkey.
The three main panels will be focusing on Reforming the State and
Reconciling Society: Constitutional, political and social reforms in
Turkey, Peace-building Initiatives and Imrali Peace Process: The role
of the international community and the EU in promoting justice and
democracy in Turkey, The Kurdish Democratic Project: Strategies and
policies to bring peace to the Middle East.
Salih Muslim, president of the PYD will also be speaking about the revolution in Rojava.
(ANF, Dec 3, 2013)
(Information about the conference's programme: http://www.info-turk.be/423.htm#Brussels)
PKK says war only option if settlement process fails
The chief commander of the terrorist Kurdistan Workers’ Party (PKK) has
accused the Justice and Development Party (AK Party) government of
slowing down the settlement process aimed at ending the decades-old
Kurdish dispute and armed conflict, saying that if the AK Party fails
to take a substantial step to accelerate the process by next spring,
war remains the only option for the militant group.
Speaking to a local news portal, Yüksekova Haber, on Tuesday, chief PKK
commander Cemil Bayık has offered a sober assessment of the recent
state of the stalled settlement process, signaling that the militant
group may again appeal to arms if its demands are not addressed.
Bayık said the peace process is heading off course due to delaying
tactics and maneuvers employed by the AK Party, which the PKK chief
says has focused on the upcoming local and general elections in the
course of the next two years and is avoiding any risky adventure on
delicate issues, including the settlement process.
The PKK chief spoke on a critical visit by Kurdistan Regional
Government (KRG) President Massoud Barzani to the southeastern Turkish
city of Diyarbakır for a meeting with Turkish Prime Minister Recep
Tayyip Erdoğan last month, asserting that the symbolic and historic
event should not be an object of political exploitation by the ruling
AK Party.
He accused the AK Party government of using the event to win political
points by exploiting the internal squabbles among regional Kurdish
fractions.
The KRG president met with Erdoğan in Diyarbakır in the historic
meeting, an event that cemented ties between Turkey and the Kurdish
region of northern Iraq and also highlighted Barzani’s possible role in
the settlement process.
While Barzani’s presence was interpreted as a milestone in relations
between the regional government and Turkey, his visit also drew some
form of criticism from the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP)
deputies who are uneasy with the good rapport between the KRG and the
AK Party.
Bayık called on the KDP to clarify its position regarding the political
developments in northern Syria, where Kurdish groups hold sway after
intense battles against the radical opposition groups for control of
the region.
Bayık raised PKK concerns over a possible consensus and cooperation
between the Turkish government and the Barzani administration against
the Democratic Union Party (PYD), a political offshoot of the PKK in
northern Syria, warning the KRG about intra-fighting between Kurds.
According to Bayık, Turkey supports al-Qaeda-linked groups in their bid
to root out Kurdish political groups from Rojava (northern Syria), a
move that he notes clearly illustrates where the Turkish government
stands with regard to the political future of northern Syria. (TODAY'S
ZAMAN, Dec 3, 2013)
Le PYD veut un Kurdistan autonome dans une Syrie fédérale
Le Parti de l'Union démocratique (PYD), principal groupe armé kurde,
veut créer un Kurdistan autonome dans le cadre d'une Syrie fédérale, et
une commission prépare une Constitution pour cette région, a déclaré
dimanche à l'AFP à Marseille son responsable.
"La région du Kurdistan (syrien) sera divisée en trois provinces
autonomes : celle de Kobani (Ain al-Arab en arabe, dans le centre),
celle d'Efrine (dans l'ouest) et celle de Qamishli (dans l'est). Le but
n'est pas de faire sécession, mais les Kurdes demandent un système
fédéral en Syrie", a indiqué Salih Muslim, actuellement en Europe pour
participer fin janvier à la conférence Genève-2 sur l'avenir de la
Syrie.
L'entretien, qui a eu lieu à Marseille, s'est fait en kurde et a été
traduit en français par des représentants kurdes de cette ville du
sud-est de la France.
Le 12 novembre, des formations kurdes du nord-est de la Syrie ont
annoncé l'établissement d'une administration autonome de transition
après avoir enregistré plusieurs avancées sur le terrain face aux
groupes jihadistes.
"Il ne s'agit pas de la création d'un gouvernement autonome. Toutefois,
19 représentants ont été désignés en juillet avec pour tâche de
préparer une Constitution, une loi électorale et de définir les
modalités selon lesquelles la région sera dirigée. Cette commission a
terminé son travail et une date sera prochainement fixée pour des
élections", a ajouté Salih Muslim, précisant que toutes les composantes
de la population de la région participaient au processus.
"Lorsque nous avons pourchassé les forces du régime, nous avons dû
faire face aux attaques des jihadistes, soutenus et envoyés par l'État
turc. Les combats avec les jihadistes ont commencé en novembre 2012 et
se poursuivent au moment où je vous parle", a-t-il ajouté.
Les Kurdes représentent 15% de la population syrienne et se trouvent le
long de la frontière avec la Turquie dans le nord et l'est de la Syrie.
Dans un conflit où l'opposition est de plus en plus atomisée, ils
défendent avant tout leur territoire, d'où l'armée s'est retirée et où
ils souhaitent instaurer une zone autonome à l'instar des Kurdes d'Irak.
Les groupes jihadistes combattent pour leur part à la fois le régime
syrien, les autres rebelles et les Kurdes afin d'imposer leur pouvoir
sur tout le nord et l'est et d'assurer la liaison avec l'Irak, où ils
comptent sur une réserve de combattants aguerris.
"Nous avons été aidés par notre peuple, les Kurdes irakiens, le
président irakien (le Kurde Jalal Talabani) et par le PKK", a confié
dimanche le dirigeant du PYD, considéré comme proche du Parti des
travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie).
Il a fermement démenti vouloir chasser les populations arabes de la
région qu'il convoite. "Autour de nous, il y a trois sortes d'Arabes :
il y a ceux avec lesquels nous avons toujours vécu et avec lesquels
nous combattons côte à côte. Nous défendons la fraternité entre les
peuples", a-t-il affirmé.
"Il y a ceux qui n'ont pas leur place, les Arabes qui viennent de
l'extérieur, d'autres pays ou de la région, les jihadistes qui ont
brûlé nos maisons et qui ont décapité des Kurdes", a poursuivi Salih
Muslim.
"Enfin, il y a les Arabes installés au Kurdistan de force par Hafez
al-Assad à partir de 1974 en vue d'arabiser la région. Ce sont des
victimes de déplacements de populations. Nous préconisons une solution
pacifique pour ces populations : que ceux qui peuvent retourner sur
leur terre d'origine le fassent et que les autres puissent vivre en
paix avec les Kurdes", a-t-il encore dit.
(AFP, 1 décembre 2013)
Minorités
/ Minorities
Pressure on Armenian soldier’s murder witness
An eyewitness to the murder of a soldier of Armenian origin who was
killed while performing his military service in 2011 has admitted that
he altered his testimony under pressure from a relative of the
suspected murderer.
Eyewitness Halil Ekşi had first said that suspected murderer Kıvanç
Ağaoğlu shot soldier Sevag Şahin Balıkçı, but later claimed not to know
how Balıkçı was killed. He now says that he was forced to change his
witness testimony after being threatened by Ağaoğlu’s relative, Bülent
Kaya.
Armenian-Turkish soldier Balıkçı was shot in a gendarmerie station in
Batman province by another soldier, Kıvanç Ağaoğlu, who was stationed
at the same post and also performing his military service.
Ekşi had confirmed that suspect Ağaoğlu had pointed his weapon at Sevag
in his first testimony, but then claimed the incident was just an
accident at a later hearing.
While the trial of suspect Kıvanç Ağaoğlu is continuing on charges of
murder, Ekşi and Kaya are now also facing lawsuits on charges of “false
statements” and “instigation of false statements” respectively.
Ekşi admitted providing testimony in the first hearing of the lawsuit that took place on Dec. 19.
He said Kaya called him repeatedly after he completed his military
service and returned to the Aegean province of Aydın, where he resides,
asking him to change his statement.
“Later on this man [Kaya] came to Aydın. He talked to someone on the
phone and wrote down the parts of my testimony that needed to be
changed. After being pressured into doing so, we rearranged the
respective parts of my testimony,” Ekşi said. (hurriyetdailynews.com, Dec 21, 2013)
Déclaration contre la négation du génocide des Arméniens
Huffington Post, 20 décembre 2013
Les personnalités et associations signataires
expriment leur plus vive inquiétude et leur indignation suite à l'Arrêt
de la Cour européenne des droits de l'homme publié le 17 décembre 2013
dans l'affaire Doğu Perinçek contre la Suisse. Cet Arrêt stipule non
seulement que nier le génocide arménien n'est pas un délit, mais il va
au-delà, en mettant en doute un "consensus général sur des événements
tels que ceux qui sont ici en cause", à savoir le génocide arménien.
Par cette décision, la Cour européenne des droits de l'homme estime que nier le génocide arménien est l'un des droits humains fondamentaux.
Pire, elle se fait le vecteur de la négation du génocide arménien
perpétré en 1915 dans l'Empire ottoman, en bafouant la mémoire des
victimes et les droits de leurs descendants.
La décision de la Cour, qui s'inscrit en droite ligne de la politique
négationniste de l'Etat turc, est un signe d'encouragement adressé aux
négationnistes du génocide arménien, qu'elle conforte dans leurs
discours de haine et leur racisme anti-arménien.
La liste des signataires :
- Séta Papazian, Présidente du Collectif VAN (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme)
- Cindy Leoni, Présidente de SOS Racisme
- Albert Herszkowicz, Président de Memorial 98
- UEJF (Union des Etudiants Juifs de France)
- Jacky Mamou, Président du CUD (Collectif Urgence Darfour)
- Alain Gauthier, Président du CPCR (Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda)
-
Alain Jakubowicz, Président de la LICRA (Ligue Internationale Contre le
Racisme et l'Antisémitisme)
- Bernadette Hétier, co-présidente
du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples)
- Paul-Max Morin, Directeur exécutif de l'EGAM (European Grassroots Antiracist Movement).
Lire la suite sur le site du Huffington Post : Ensemble, contre la négation du génocide des Arméniens
CEDH/Génocide arménien : l’opinion dissidente de deux juges
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org , 18-12-2013 -
Sept juges de la Cour Européenne des Droits de l’Homme se sont exprimés
dans le cadre de l’Affaire Perinçek vs Suisse. Guido Raimondi (Italie),
Peer Lorenzen (Danemark), Dragoljub Popović (Serbie), András Sajó
(Hongrie), Nebojša Vučinić (Montenegro), Paulo Pinto de Albuquerque
(Portugal) et Helen Keller (Suisse). Ils ont, par cinq voix contre
deux, voté en faveur de la demande du requérant Doğu Perinçek, un
négationniste notoire, admirateur de Talaat Pacha, le « Hitler » turc.
L’Arrêt – inqualifiable ! - de la CEDH est détaillé sur 55 pages dans
un document de 82 pages au total, 27 pages étant consacrées – en fin de
dossier – aux opinions de quatre des juges. Celles conjointes du
Président Guido Raimondi (Italie) et de András Sajó (Hongrie) ; et
celles « en partie dissidentes » des juges Nebojša Vučinić (Montenegro)
et Paulo Pinto de Albuquerque (Portugal). C’est cette opinion
dissidente que le Collectif VAN reproduit ici, d’une part pour saluer
le courage de ces deux juges qui – en se démarquant des opinions
convenues de leurs collègues - ont « osé » défier l’Etat turc (toute
reconnaissance du génocide arménien et de la négation dont il fait
l’objet est en effet considérée à Ankara comme un crime de
lèse-majesté) et d’autre part pour mettre en valeur leur analyse
documentée qui servira sans nul doute de future base de travail aux
juristes soucieux de combattre un négationnisme insupportable, adoubé
désormais par la plus haute juridiction européenne.
Opinions dissidentes des juges Nebojša Vučinić et Paulo Pinto de Albuquerque
(Traduction)
1. L’affaire Perincek soulève deux questions juridiques fondamentales
que la Cour européenne des droits de l’homme (la Cour) n’a jamais
traitées : la reconnaissance internationale du génocide des Arméniens
et l’incrimination de la négation de ce génocide. Tout en étant
convaincus que des questions d’une telle ampleur requièrent un arrêt de
la Grande Chambre, nous voudrions les examiner de manière aussi
approfondie qu’il est possible de le faire dans les limites étroites de
la présente opinion. Bien que nous doutions grandement de la
recevabilité du grief du requérant au regard de l’article 17 de la
Convention européenne des droits de l’homme (la Convention), nous avons
finalement accepté de l’examiner au fond afin de considérer tous les
arguments juridiques avancés par l’intéressé sur le terrain de
l’article 10 de la Convention. Nous ne voulons pas, en effet, éviter de
nous pencher sur des questions juridiques épineuses au prétexte que les
déclarations litigieuses sont en elles-mêmes contraires aux valeurs qui
sous-tendent la Convention, comme celles considérées en l’espèce
semblent l’être prima facie. Quoi qu’il en soit, après mûre réflexion,
nous sommes parvenus à la conclusion qu’il n’y avait pas eu violation
de l’article 10 dans cette affaire. Nous sommes d’accord en revanche
pour dire qu’il n’est pas nécessaire d’examiner séparément le grief
tiré de l’article 7.
Lire la suite dans les Infos Collectif VAN en page d'accueil:
CEDH/Génocide arménien : l’opinion dissidente de deux juges
Notes de bas de page disponibles ICI
Nier le génocide arménien ne peut pas être un délit, estime la CEDH
Poursuivre en justice une personne et la condamner parce qu'elle a nié
le génocide arménien de 1915 est une atteinte à la liberté
d'expression, a tranché mardi la Cour européenne des droits de l'homme
(CEDH), donnant raison à un Turc condamné en Suisse.
"Le libre exercice du droit de débattre ouvertement de questions
sensibles et susceptibles de déplaire est l'un des aspects fondamentaux
de la liberté d'expression", ont rappelé les juges de Strasbourg, qui
en conséquence ont condamné Berne pour avoir violé la liberté
d'expression du requérant.
Cet arrêt n'est pas définitif. Les autorités helvétiques ont trois mois
pour le contester en demandant un nouvel examen de cette affaire, ce
que la CEDH n'est toutefois pas tenue de leur accorder.
La Cour avait été saisie par le président du Parti des travailleurs
turcs, Dogu Perinçek, une petite formation de gauche. L'intéressé avait
été condamné à une amende par la justice suisse, en 2007, pour avoir,
"animé par des mobiles racistes, nié le génocide arménien à trois
reprises, lors de conférences tenues en Suisse en 2005".
Dogu Perinçek avait qualifié le génocide arménien de "mensonge
international" et avait nié, à propos des massacres et déportations
ayant entraîné la mort de centaines de milliers d'Arméniens en 1915, la
volonté génocidaire de l'Empire ottoman.
Un tribunal de Lausanne avait considéré que les déclarations de Dogu
Perinçek n'étaient pas motivées par la volonté de susciter un débat
historique.
De leur côté, les juges européens ont souligné mardi qu'il ne leur
appartenait pas de se prononcer sur la réalité des massacres subis par
les Arméniens en 1915, ni sur l'opportunité de qualifier ces faits de
"génocide".
Ils ont cependant observé que l'emploi du terme "génocide" pour
évoquer ces événements ne faisait pas consensus. En outre le requérant,
"qui n'a jamais contesté les massacres et les déportations pendant les
années en cause", "n'a pas exprimé de mépris à l'égard des victimes",
ont-ils noté.
Dès lors, M. Perinçek "n'a pas usurpé son droit de débattre ouvertement
des questions, même sensibles et susceptibles de déplaire", ont estimé
les juges européens.
La Cour précise par ailleurs qu'il faut "distinguer clairement cette
affaire de celles qui portent sur la négation des crimes de
l'Holocauste" commis par le régime nazi, "des faits historiques,
parfois très concrets, comme l'existence des chambres à gaz", et qui
par ailleurs "avaient été jugés clairement établis par une juridiction
internationale".
(AFP, 17 décembre 2013)
For Armenia, Davutoğlu’s Visit to Armenia a “PR Show”
Turkish Foreign Minister Ahmet
Davutoğlu visited Armenia on December 12 in what Ankara has portrayed
as an attempt to jump-start a stalled rapprochement process. But many
in Yerevan perceived the trip as designed to counter Armenia’s efforts
to win worldwide recognition of the 1915 Ottoman-era mass slaughter of
Armenians as genocide.
Davutoğlu’s was the first senior Turkish official to travel to Armenia
since the 2009 signings of a framework agreement on reconciliation.
Neither the Turkish nor the Armenian parliament has ratified the
protocols. Both sides blame the other for the failure of the
reconciliation bid.
After years of inactivity, the topic recently reappeared on Turkey’s
diplomatic agenda. Davutoğlu said a desire to promote peace in the
South Caucasus motivated him to attend a Yerevan gathering of foreign
ministers from the Organization of the Black Sea Economic Cooperation
(BSEC).
In comments to reporters, Armenian Foreign Minister Eduard Nalbandian
said bilateral ties can be normalized only “without any preconditions”
– a reference to Ankara’s previous demands that Armenia return occupied
territories around Nagorno-Karabakh to Azerbaijan. The two foreign
ministers held a bilateral meeting on December 12 on the sidelines of
the BSEC gathering.
In advance of any official statement about the bilateral discussions,
Armenian analysts tended to voice pessimism about the visit, asserting
that Davutoğlu’s “intentions are not sincere.”
“Turkey is currently doing its best to throw dust in the eyes of the
international community, to make things look like there’s some certain
progress in the Armenian-Turkish rapprochement process, in order to use
it as a tool to neutralize the genocide-recognition process prior to
2015,” alleged political analyst Ara Papian, director of the Modus
Vivendi Center, a local think-tank mostly focusing on Armenian-Turkish
relations.
Papian, who served as Armenia’s ambassador to Canada before “football
diplomacy” with Turkey began in 2008, cited diplomatic friends who, he
said, cautioned against genocide-recognition as long as the
reconciliation process hung in the balance. “Now, Davutoğlu is trying
to refresh that impression,” Papian claimed.
Hovhannes Sahakian, an MP for the ruling Republican Party of Armenia,
expressed the belief that if Turkey was sincere about restarting the
rapprochement process, “relevant messages” would have been sent prior
to Davutoğlu’s visit.
In recent months, the Armenian government’s position on rapprochement
has appeared to sharpen. For example, this past July, for the first
time, a senior government official, then General Prosecutor Aghvan
Hovsepian, demanded that Turkey pay both material compensation to the
heirs of victims of the slaughter and that Armenia itself “get back”
sections of border territory that make up part of eastern Turkey. The
Turkish Foreign Ministry rebuffed both ideas.
As a reminder of the political pressures that the Armenian government
is operating under, hundreds of young nationalists, holding posters
demanding “Recognition” and chanting “Shame!,” gathered in the morning
outside Yerevan’s Marriott Hotel, which hosted the BSEC summit, to
protest Davutoğlu’s presence at the meeting.
Davutoğlu, together with Armenian Foreign Minister Nalbandian and a
bevy of bodyguards, is believed to have entered the hotel through a
back door. (EurasiaNet's Weekly, Gayane Abrahamyan, December 12, 2013)
Davutoglu déplore des déportations d'Arméniens "inhumaines" en 1915
Les déportations d'Arméniens sous l'empire ottoman étaient
"inhumaines", a estimé le ministre turc des Affaires étrangères lors
d'une visite jeudi à Erevan, exhortant à établir une "juste mémoire" de
ces faits que son pays refuse de reconnaître comme un génocide.
"Je considère que cette vague de déportation sous les Ittihatçi (Jeunes
Turcs) était absolument une erreur. Ce qu'ils ont fait était une erreur
et un acte inhumain", a dit aux journalistes de son pays qui
l'accompagnaient M. Davutoglu, cité vendredi par la presse.
Le chef de la diplomatie turque a participé à Erevan à une réunion de
l'Organisation de coopération économique de la mer Noire (OCEMN), sa
première visite en Arménie depuis l'échec en 2009 des efforts de
normalisation entre les deux pays.
La communauté arménienne de la Turquie ottomane a été victime de
massacres et de déportations de masses entre 1915 et 1917. L'Arménie et
nombre d'historiens ou de Parlements étrangers évaluent à 1,5 million
le nombre de victimes et qualifient ces événements de génocide.
Même s'il a adopté une approche plus conciliante que ses prédécesseurs,
le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir en Turquie depuis 2002
continue de récuser catégoriquement ce terme.
"Nous n'approuvons en aucun cas les déportations" d'Arméniens, a
souligné jeudi M. Davutoglu, appelant la partie arménienne à faire
preuve de souplesse politique pour avancer dans la voie de la
réconciliation.
A l'issue d'un entretien bilatéral avec son homologue arménien Edouard
Nalbandian en marge de la réunion de l'OCEMN, M. Davutoglu a plaidé
publiquement pour une réconciliation entre les deux pays sur la base
d'une "juste mémoire".
De son côté, M. Nalbandian a répété jeudi que "les relations arméno-turques doivent être normalisées sans conditions".
"Les tentatives de la Turquie pour lier cette question à d'autres ou
encore de fixer d'autres conditions sont vaines et dépourvues de toute
justification", a-t-il ajouté devant la presse.
La Turquie et l'Arménie ont signé en 2009 des accords de réconciliation
mais leur tentative de rapprochement, appuyée par les Etats-Unis, a
échoué en l'espace de six mois, chacune des deux parties accusant
l'autre de chercher à réécrire les textes et à poser de nouvelles
conditions. Aucun des deux Parlements n'a entériné ces accords.
Ankara et Erevan s'opposent aussi sur l'avenir du Nagorny Karabakh, une
enclave à majorité arménienne au coeur de l'Azerbaïdjan. Ankara
soutient Bakou dans cette dispute territoriale, à l'origine d'un
conflit sanglant entre les deux pays au début des années 1990, et a
fermé sa frontière avec l'Arménie depuis 1993.
(AFP, 13 décembre 2013)
Turkish history body ‘profiling’ scholars working on Armenian issue
The Turkish Historical Society (TTK) has been “profiling” scholars and
students working on the Armenian issue, weekly Agos has reported.
According to the report, the TTK demanded the names, contact
information and area of study of PhD and master’s degree students from
the Higher Education Board (YÖK).
TTK chief Metin Hülagü denied that the body had been “profiling”
scholars, but admitted that they gathered information on academic work.
“This fabricated story is an urban legend. They don’t use the real
meaning of ‘profiling.’ As the TTK we never profile, we are an academic
institution. Profiling is a hot topic these days and somebody wants us
to be a part of it,” Hülagü told the Hürriyet Daily News.
“As the TTK, we carry out these works in cooperation with universities
and we release some researchers’ books,” he said, adding that the work
of his society was to focus on all kinds of subjects, including the
Armenian issue.
However, two academics, who spoke to the Daily News on condition of
anonymity, said they were not surprised that their information had been
sought by official bodies, but added that the TTK’s involvement was
surprising.
“As university researchers, we already knew that YÖK was doing
profiling about those of us who were doing research on the Armenian
issue, but we are really surprised to hear that TTK was also involved,”
said one Turkish historian.
He added that in recent years many young Turkish historians had been
conducting research on the Armenian issue, but had concerns about their
future career in Turkey because of their chosen research topic.
“The young generation of Turkish historians wants to break the
‘Armenian taboo’ [in Turkey],” he said, urging Turkey to face “the
reality” and leave behind “100 years of denial politics.”
Another historian, a 35-year-old currently completing his doctorate
degree in the Netherlands, said he had moved out of Turkey because of
such concerns.
“I couldn’t continue researching in an atmosphere like that,” he said. (hurriyetdailynews.com, Dec 13, 2013)
Nişanyan to be jailed after losing appeal in illegal construction trial
The Supreme Court of Appeals on Dec. 12 approved the two-year jail
sentence given to the Turkish-Armenian writer and linguist Sevan
Nişanyan, over charges related to an illegal construction in İzmir’s
Şirince village, where he lives.
Nişanyan also faces a 13.5-month prison sentence, pending appeal, after
being sentenced last May by an Istanbul court for alleged blasphemy in
a blog post supporting the controversial anti-Islam film “The Innocence
of Muslims.”
The writer will be sent to jail next week, but accused the court of issuing a “politically-motivated” verdict.
In a country littered with illegal constructions, Nişanyan said the
court ruling on Dec. 12 was punishment for his outspoken views about
restrictions on freedom of expression in Turkey.
"It is politically motivated because in this community, those who try
to be an individuals and stand firm on their ideas have always been
punished," he told Agence France-Presse.
The 56-year old is one of the leading linguists of Turkey, and he
helped turned the village of Şirince into a booming holiday spot after
he bought several ruined Greek houses and turned them into hotels.
Thousands of people from around the world flocked to Şirince in
December 2012, believing the village - where many Christians say the
Virgin Mary ascended to heaven - would be spared from the predicted
Mayan doomsday.
Nişanyan’s conviction over his September 2012 blog post defending the
anti-Islam film that ridiculed the Prophet Muhammad had sparked outrage
among right groups.
"Mocking an Arab leader who centuries ago claimed to have contacted God
and made political, financial and sexual benefits out of this is not a
crime of hatred. It is an almost kindergarten-level test of what is
called freedom of expression," Nişanyan had written. "
His words touched a nerve in the country and he received hundreds of death threats after the court decision.
On May 22, the day of the sentencing, Nişanyan retweeted his blog post
on Twitter, writing: “Let’s share the article that was sentenced to
13-and-a-half months at the Istanbul 10th Criminal Court for insulting
religious blah-blah.”
Nişayan's blasphemy sentence cannot be converted to a financial penalty because of a previous conviction.
(hurriyetdailynews.com, Dec 13, 2013)
Zarakolu in Armenia after the publication of a book about 1915 Genocide
The Turkish-language version of Verzhine Svazlian’s
book, Armenian Genocide: Testimonies of Eye-Witness Survivors, has been
published by Belge publishing house, headed by Ragip Zarakolu. The
Turkish publisher was in Yerevan Tuesday to participate in the book’s
Turkish-language release.
The Armenian and English publications of the book
were released earlier. The book includes at least 700 testimonies of
eye-witness survivors and historic songs.
Starting in 1955, Verzhine Svazlian has been writing
down, recording and publishing the testimonies of genocide survivors
from Armenia and the diaspora from more than 150 settlements of
historic Armenia. She has dedicated 55 years to save the tragic and
heroic excerpts in the history of the Armenian people.
Zarakolu was the first to decide to break the wall
of denial in Turkey. He founded his own Begle publishing house in
Istanbul in 1976, where he published a number of books on the
harassment against national minorities in Turkey, as well as the
Armenian Genocide.
Zarakolu has often been persecuted in Turkey for his
activity, but it has not prevented him from publishing Verzhine
Svazlian’s book. Asked whether he’s not afraid to return to Turkey, the
publisher said: “I cannot go against my conscience. At the same time I
don’t think the Turkish authorities will launch a criminal case against
me this time. Experience has shown that these attempts never succeed.”
“Verzhine Svazlian’s name is known to many in Turkey
as a ‘pedestal of irrefutable truth.’ This book could become the statue
standing on that pedestal. In Turkey the ice is starting to melt and
the number of people seeking truth is increasing,” Ragip Zarakolu said.
Director of the Oriental Studies Institute Ruben
Safrastyan is confident that Verzhine Svazlian’s book will have a great
influence on Turkish society. (ArmRadio, ALISA GEVORGYAN, Dec 10, 2013)
Davutoglu Greeted by Protesters Upon Arrival in Armenia
Turkish Foreign Minister Ahmet Davutoglu was greeted
by protesters in front of the Armenia Marriot Hotel on Thursday and was
forced to enter from the back entrance of the hotel to attend the Black
Sea Economic Cooperation Organization’s summit, on the sidelines of
which he met with Armenia’s Foreign Minister Eduard Nalbandian.
The protest, organized by the Armenian Revolutionary
Federation Nigol Aghbalian Student Organization, attracted a diverse
group of Yerevan residents. The protesters sang patriotic songs and
shouted slogans urging Turkey to recognize the Armenian Genocide and to
make reparations for the crime.
Artur Ghazarian, a member of the ARF’s Yerevan
office said Davutoglu’s visit to Armenia was an opportunity to remind
Turkey “of our claims—recognition, condemnation and reparations.”
“Turkey proved yet again that it is scared to face
its own history; it’s afraid to look into the eyes of the heirs of
Armenian Genocide survivors,” said Gerasim Vardanyan, chairman of the
ARF Nigol Aghbalian Student Organization.
“By this action the [youth and student]
organizations express their protest saying STOP genocide, STOP
denialism, STOP falsification of history, and STOP injustice,” said an
action-alert by the ARF Student Organization.
Davutoglu and Nalbandian meet
On the sidelines of the BSCE Summit, Davutoglu and
Nalbandian met for an hour. Neither issued a statement after the
meeting, but Davutoglu held a press conference with the Turkish media
that is in Armenia to cover the visit.
Following the BSEC Summit, Nalbandian told reporters that Armenia’s position vis-à-vis relations with Turkey had not changed.
“The position of Armenia and the international
community is clear: the normalization of the Armenian-Turkish relations
should take place without preconditions. Therefore the attempts of the
Turkish side to link this to other issues, to set preconditions is
senseless and vain,” said Nalbandian.
Speaking to the Turkish press after his meeting with
Nalbandian, Davutoglu denied earlier Turkish press reports suggesting
that Turkey would open the border with Armenia if Armenia “cedes” two
of the so-called “occupied regions”—territories liberated by Karabakh
forces.
Davutoglu told the Turkish press corps that the
meeting with Nalbandian emphasized “open and sincere discussion of the
historical past of the Armenian and Turkish people.”
“It was a sincere meeting. It is not possible to
move forward without meeting, speaking and discussing the current
issues,” Davutoglu told reporters, adding that finding a lasting
solution to the current problems in Caucasus, economically developing
the region, the necessity for Armenia to join the regional economic
organizations were also discussed. (asbarez.com, Dec 12, 2013)
Armenia urges Turkey to recognize 'genocide' ahead of FM's visit
On the eve of Foreign Minister Ahmet Davutoğlu's visit to Yerevan,
Armenian Deputy Foreign Minister Shavarsh Kocharyan said on Sunday that
Davutoğlu should visit the Armenian Genocide Memorial in Yerevan
instead of making provocative statements, adding that Turkey could also
open its closed border with Armenia if it wants to improve relations
between the two countries.
According to Armenia's Armenpress news agency, Kocharyan commented on
Davutoğlu's visit to Yerevan, where the foreign minister will attend an
Organization of the Black Sea Economic Cooperation (BSEC) conference,
saying that Davutoğlu should visit the genocide memorial to commemorate
the victims of a crime.
He also stated that Turkey can contribute to the normalization of
relations with Armenia by ratifying and carrying out the
Armenian-Turkish Protocols that were signed in 2009.
“If Turkey wishes to speed up the establishment of civilized relations
between the countries of the region, it must recognize the Armenian
Genocide perpetrated by the Ottoman Empire and open the
Armenian-Turkish border, which it closed,” Armenpress quoted Kocharyan
as saying.
Diplomatic sources have responded to a report claiming that Foreign
Minister Davutoğlu will go to Yerevan with a proposal about
Azerbaijan's occupied territories and the opening of the
Turkish-Armenian border, saying that this is not on the foreign
minister's agenda.
The Akşam daily reported on Monday that Foreign Minister Davutoğlu,
scheduled to attend an Organization of the Black Sea Economic
Cooperation (BSEC) conference in Armenia on Dec. 12, would present
Yerevan with an offer proposing that Armenia leave two of Azerbaijan's
occupied territories in return for the opening of a border gate between
Turkey and Armenia.
Some diplomatic sources, wishing to remain anonymous, denied the
report, saying it would not be usual for Turkey's foreign minister to
visit Armenia, which no high-level Turkish official has visited since
2009, with such a proposal.
“Davutoğlu is going to Armenia for the BSEC meeting. It is still not
clear whether Davutoğlu will have bilateral meetings with Armenian
officials. If any bilateral meeting is held between the foreign
minister and Armenian officials, this will be a general meeting in
which both parties express their stance on regional peace. It is not
correct to talk about a specific issue that will dominate Davutoğlu's
Yerevan visit,” a diplomatic source told Today's Zaman.
While Davutoğlu's Yerevan visit caught the attention of diplomatic
circles in Ankara, Akşam reported details of the first high-level
diplomatic visit since 2009. The report said Davutoğlu will request
that the Armenian government take steps on the Nagorno-Karabakh issue
in return for the opening of the Alican border gate, one of the two
border gates between Turkey and Armenia which have been closed since
1993.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 9, 2013)
L'inaction de la police dénoncée au procès des assassins de Hrant Dink
L'un des instigateurs présumés de
l'assassinat du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink en
2007 a accusé mardi, au cours de son procès en appel, la police de
n'avoir rien fait pour empêcher le crime dont elle était pourtant au
courant.
Acquitté une première fois en 2012, Erhan Tuncel a affirmé mardi devant
un tribunal d'Istanbul qu'il avait informé l'ancien chef des services
de renseignement de la police, Ramazan Akyurek, du complot contre le
journaliste, mais que ces avertissements n'avaient pas été entendus,
ont rapporté les médias turcs.
"Je n'ai rien à voir avec le meurtre. Je les ai avertis. Le meurtre aurait pu être empêché", a insisté le suspect.
Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, 52 ans, a été abattu de deux balles
dans la tête à Istanbul devant les locaux d'Agos, l'hebdomadaire
bilingue turco-arménien qu'il dirigeait, par un jeune nationaliste âgé
de 17 ans, un crime qui a bouleversé la Turquie.
Hrant Dink oeuvrait à la réconciliation entre Turcs et Arméniens, mais il était haï par les nationalistes turcs.
Une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés devant le palais de
justice de la mégapole turque mardi pour dénoncer la "complicité" des
autorités turques dans ce meurtre. "L'Etat assassin va rendre des
comptes", ont-ils scandé.
Les allégations d'Erhan Tuncel accréditent la thèse d'une conspiration
au sein de l'Etat turc, fomenté par les services de police, pour se
débarrasser du journaliste.
Dans un entretien accordé le mois dernier il avait accusé la gendarmerie d'avoir joué un "grand rôle" dans cette affaire.
Mineur au moment des faits, Ogün Samast a avoué le meurtre du journaliste et été condamné en juillet 2011 à 23 ans de prison.
Moins d'un an après, le cerveau et l'instigateur présumé du meurtre,
Yasin Hayal, a été condamné par un tribunal d'Istanbul à la prison à
vie, mais les juges ont relaxé 18 autres accusés, dont Erhan Tuncel,
estimant qu'il n'y avait pas eu complot.
Toutefois en mai dernier, la Cour de Cassation a ordonné une nouveau procès, soutenant au contraire la thèse d'une conspiration.
La prochaine audience a été programmée le 7 janvier 2014.
(AFP, 3 décembre 2013)
Halki Seminary will remain closed until the mosque in Athens opened
The Greek Orthodox Halki Seminary in Istanbul will not be re-opened
until the Fethiye Mosque in Athens is opened for prayers, a senior
figue of the ruling Justice and Development Party (AKP) has said.
“Do not have a doubt, Turkey has not taken a step to re-open Halki
Seminary and it will not take a step until Greece, who did not hold up
the promise it gave in Lausanne, opens Fethiye Mosque in Athens,” Metin
Külünk, deputy chair of the party’s Foreign Affairs and Istanbul
deputy, said Dec. 1 in Germany’s Witten, where he attended a meeting
held by Western Thrace Turks Solidarity Association.
The Greek minority in Turkey has been expecting the re-opening of the
Greek Orthodox School in Istanbul’s Heybeliada since it was closed in
1971 by Turkey.
Külünk accused Turkey’s western neighbor Greece of being “a church
state,” and said Turkey is not expecting understanding and justice from
Greece.
Külünk said there are synagogues, churches and mosques standing upright
side by side in many places in Istanbul like Balat, Üsküdar and Ortaköy
neighborhoods.
The re-opening of the school has been postponed due to a lack of
clarity over its status, as well as the principle of reciprocity with
Greece, which has refused to allow Turkish minorities to elect their
own religious officials.
Turkey has been insistent on reciprocity on the issue, said EU Minister
Egemen Bağış in October that Turkey needs to be “encouraged” to reopen
the Greek Orthodox Halki Seminary calling on Greece to keep its promise
by opening a mosque in Athens.
(hurriyetdailynews.com, Dec 3, 2013)
Politique
intérieure/Interior Politics
Démission d'un cinquième député de l’AKP
Un nouveau député turc a démissionné mardi des rangs du Parti de la
justice et du développement (AKP - au pouvoir) en raison du scandale
politico-financier qui éclabousse le gouvernement du Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan, a annoncé le quotidien Hürriyet sur son site
internet.
La démission de Hasan Hami Yildirim porte à cinq (bien cinq) le nombre
de parlementaires ayant quitté l'AKP, au pouvoir depuis 2002, depuis
les premières interpellations, il y a deux semaines, de proches du
régime soupçonnés de corruption et de fraudes.
Tous ces élus ont dénoncé les "pressions" exercées par le gouvernement
contre la justice et la police depuis le début de cette affaire.
"Il n'est plus possible de faire entendre quoi que ce soit au parti au
pouvoir", avait déploré vendredi l'un d'entre eux, l'ancien ministre de
la Culture Ertugrul Günay, accusant son ancien parti d'"arrogance".
Depuis le 17 décembre, le gouvernement islamo-conservateur a purgé les
rangs de la haute hiérarchie policière du pays de plusieurs dizaines de
ses plus hauts gradés, remplacés par des fonctionnaires jugés
politiquement sûrs, et nommé de nouveaux procureurs pour encadrer ceux
qui mènent l'enquête en cours.
Deux autres députés de l'AKP, dont l'ancienne vedette du football turc
Hakan Sukur, ont claqué la porte du parti de M. Erdogan ce mois-ci pour
dénoncer la volonté du gouvernement de supprimer certaines écoles
privées.
Ce projet fait l'objet de violentes critiques de la part de la
confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, longtemps alliée de
l'AKP. M. Erdogan a accusé en retour ce mouvement, très influent dans
la police et la magistrature, d'être à l'origine de l'enquête
anticorruption qui le menace.
Malgré ces départs, l'AKP jouit toujours d'une très confortable majorité au Parlement, avec 320 sièges sur 550.
(AFP, 31 décembre 2013)
CHP: Corruption cannot be absolved at ballot box
Republican People's Party (CHP) Deputy Chairman Muharrem İnce said at a
press conference at Parliament on Monday that corruption and bribery
cannot be absolved at the ballot box as the prime minister says, but
that only the judiciary can do so.
İnce harshly criticized Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's attitude
toward a recent major corruption investigation, in which 52 suspects,
including sons of three ministers, bureaucrats and prominent
businessmen, were detained in raids on Dec. 17.
Saying that Turkey is facing the biggest corruption scandal in its
history, İnce sarcastically remarked: “Everybody is wrong. Prosecutors,
police officers, police chiefs, directors, the opposition and the media
are wrong. Only the prime minister is right." He added: “Corruption and
bribery cannot be absolved at the ballot box in a democratic country.
This can only be done by the judiciary.”
Criticizing Erdoğan's recent remarks targeting prosecutors and the
Supreme Board of Judges and Prosecutors (HSYK), İnce said: “We are all
equals in front of the judiciary. What Erdoğan wants is for the Court
of Accounts not to inspect the government. He doesn't want the police
to investigate and he wants nobody to ask for an account of the money
concealed in shoeboxes." He was referencing money found in shoeboxes
during a Dec. 17 raid of the Halkbank general director's home.
Deputy chairman of the parliamentary group of the Nationalist Movement
Party (MHP), Oktay Vural was another opposition deputy who held a press
conference at Parliament on Monday. He targeted the government, saying
that Erdoğan ignores the rule of law because he believes that he is the
state, that everything is under his control and that he knows
everything.
Indicating that the prime minister has defined those involved in the
corruption scandal as "innocent," Vural said that Erdoğan is defending
the crimes of criminals. He asked derisively: “Ok, who needs the court
then? We should close down the courts! The prime minister can make
laws, execute them and even be a judge.”
Vural also stated the government cannot keep ignoring the corruption
allegations by accusing external powers, an interest rate lobby or
gangs of being involved.
Türkeş: Judiciary should not give up despite obstructions by gov't
MHP Ankara deputy Yıldırım Tuğrul Türkeş criticized the government for
its attempts to put prosecutors under pressure following the graft
probe. He said he hopes the Turkish justice system will never stop
doing its duty, despite government obstructions or propaganda.
Türkeş said: “The top officials from the government have repeatedly
said the Turkish economy has been developing since the Justice and
Development Party [AK Party] government came to power and constructed
many roads, airports and bridges. They mean that their voters should
tolerate what they are doing [in reference to corruption and bribery].
This is not an attitude that can exist in democracy. Erdoğan and his
team have exceeded the speed limit on those double roads that they say
they constructed, and they have been caught by a radar gun belonging to
ethical Turkish prosecutors. Despite all obstructions, authoritarian
measures and propaganda by the government, we hope the Turkish
judiciary will never give up clamping down on corruption. Actually, I
am pretty sure they never will.”
Emin Haluk Ayhan, a MHP deputy chairman, also spoke at a press
conference on Monday, saying that the government should make public
those external powers that the ruling party says are behind the recent
corruption scandal. He also said the AK Party should make public the
crimes and the perpetrators of these crimes.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 31, 2013)
Main opposition leader says Erdoğan is a ‘gang leader’
Main opposition Republican People's Party (CHP) leader Kemal
Kılıçdaroğlu on Sunday continued to criticize the Justice and
Development Party (AK Party) government due to its alleged involvement
in corruption, saying Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's Cabinet is
a “criminal gang.”
Since a bribery and corruption operation became public on Dec. 17 with
the detention of businessmen and bureaucrats and the sons of some
ministers, Erdoğan has described the investigation as a “dirty
operation” aimed at toppling his government. He says a gang nested
within the state in collaboration with foreign powers is behind the
operation.
“Just as he said ‘there are gangs within the state,' I told him to
convene the Cabinet and see the gang. If you look in the mirror you
will see the gang leader,” Kılıçdaroğlu told Erdoğan.
He also said if there is a gang within the state as Erdoğan claims, he
wonders why the prime minister has not taken any action against it over
the past 11 years when it was in power.
“You are the gang leader and the one abusing this nation,” he said in further remarks
Kılıçdaroğlu's remarks came during the inauguration of his party's election office in İstanbul.
Concerning Erdoğan's repeated reference to him as the “general manager”
of the CHP in an insulting manner, Kılıçdaroğlu said he would even be
proud to be a watchman for the CHP, let alone a general manager, but it
is difficult to refer to Erdoğan as a prime minister due to his
protection of those facing corruption allegations.
Kılıçdaroğlu said that for the first time in the history of the Turkish
Republic, a prime minister is defending those involved in corruption
and it is impossible to call someone who defends “thieves” the prime
minister.
Kılıçdaroğlu, who was accompanied by his party's mayoral candidate for
İstanbul, Mustafa Sarıgül, also said if elected, Sarıgül will resolve
İstanbul's traffic problem in five years.
The CHP leader, who came to İstanbul from Ankara on Sunday afternoon,
was welcomed by an enthusiastic crowd at Atatürk Airport and it took
the CHP leader and his delegation several hours to reach Levent, where
the party's election office is located, from the airport due to huge
crowds.
In the meantime, CHP deputy chairman Sezgin Tanrıkulu released a
written statement on Sunday calling on the government to respond to
allegations that Justice Minister Bekir Bozdağ went to the İstanbul
Police Department to obstruct a second corruption investigation and the
detention of 30 new suspects.
“A new scandal is being added to the scandal surrounding the corruption
and bribery investigation which was made public on Dec. 17. Esteemed
Bekir Bozdağ, who assumed the title of justice minister following a
Cabinet reshuffle [last week], is the actor behind the new scandal,” he
said.
According to claims by those close to the police, after Bozdağ, who was
deputy prime minister at the time, had interfered with the detentions,
those people on the detainee list were informed that the prosecutor was
after them and that they should start taking measures accordingly.
Tanrıkulu said if these allegations are correct, Bozdağ should
immediately step down from his post because he meddled in a judicial
process just before becoming justice minister.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 29, 2013)
A trois mois des élections, la Turquie plonge dans la crise
A trois mois des élections municipales, la Turquie s'enfonce dans la
crise provoquée par le scandale politico-financier qui menace son
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, fermement décidé à résister par
tous les moyens à la justice, à ses rivaux et à la rue.
Erdogan a riposté samedi aux graves accusations de corruption qui
menacent son gouvernement en dénonçant une nouvelle fois la justice,
ses rivaux et la rue, tous accusés de comploter contre son pays.
Au lendemain d'une série de manifestations organisées dans une dizaine
de villes, notamment Istanbul et Ankara, pour exiger sa démission, M.
Erdogan, inflexible, a poursuivi sa contre-attaque en mobilisant ses
partisans contre les "groupes criminels" qui, a-t-il dit, veulent
mettre à bas la Turquie.
Aux premier rang de ses cibles, le chef du gouvernement
islamo-conservateur a épinglé les magistrats à l'origine de l'enquête
qui a abouti à l'incarcération d'une vingtaine de personnalités proches
du pouvoir et causé la démission de trois ministres.
"Certains magistrats, malheureusement, agissent de concert avec
certains groupes criminels et en collaboration avec certains médias
pour mettre en cause des gens innocents", a-t-il déploré.
Sous les acclamations de ses supporteurs, M. Erdogan a aussi épinglé
les "mouvements, médias et cercles d'affaires ou politiques (qui) ont
orchestré, depuis la Turquie, ce complot haineux".
Une allusion directe à la confrérie du prédicateur musulman Fethullah
Gülen, qu'il soupçonne d'être à l'origine de l'enquête anticorruption
qui éclabousse son entourage à trois mois des élections municipales
prévues le 30 mars 2014.
Alliée de l'AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002, cette
organisation a récemment déclaré la guerre au gouvernement contre son
projet de supprimer certaines écoles privées qui assurent une bonne
partie de sa prospérité
financière.
"Ce sont des organisations terroristes. Ce sont des pirates. Ils pèsent
sur notre pays comme un cauchemar", a affirmé samedi M. Erdogan dans
son second discours prononcé dans la région de Manisa.
Identique à celle qu'il avait adoptée pour contrer la fronde
antigouvernementale qui a fait vaciller son gouvernement en juin, la
stratégie de dénonciation de M. Erdogan a été sévèrement critiquée par
le chef du principal parti d'opposition.
"Le Premier ministre protège ceux qui sont impliqués dans la
corruption. Cela signifie qu'il n'est pas le Premier ministre de ce
pays, mais celui des corrompus", a lâché le président du Parti
républicain du peuple (CHP) Kemal Kiliçdaroglu.
Vendredi, trois nouveaux députés ont démissionné de l'AKP pour dénoncer
la volonté du gouvernement d'étouffer le scandale en faisant pression
sur la justice, portant à cinq le nombre d'élus qui ont claqué la porte
de leur camp depuis le début du scandale.
Inquiétudes
Après Bruxelles, le nouveau ministre allemand des Affaires étrangères
Frank-Walter Steinmeier s'est lui aussi inquiété de la crise qui secoue
le sommet de l'Etat turc. La capacité d'Ankara à élucider l'affaire
"aura valeur de test pour toute politique qui se réclame d'un Etat de
droit", a-t-il estimé.
Nommé mercredi soir à la faveur du remaniement ministériel d'urgence
opéré par M. Erdogan, le ministre turc des Affaires européennes Mevlut
Cavusoglu a tenté samedi de rassurer ses partenaires européens.
"La Turquie s'engage à respecter ses obligations envers l'Union
européenne et l'Etat de droit", a-t-il indiqué dans un communiqué,
avant d'inviter l'UE à "se dispenser de commenter l'actualité des
affaires intérieures turques qui ont des dimensions politiques".
Vendredi soir, la rue turque a une nouvelle fois grondé contre le
Premier ministre, ouvrant un nouveau front contre son gouvernement.
La police est intervenue vendredi soir à Istanbul et à Ankara pour
disperser plusieurs milliers de personnes qui exigeaient le départ de
M. Erdogan.
Les slogans des manifestants, les incidents violents avec les forces de
l'ordre, les gaz lacrymogènes et les barricades ont fait ressurgir le
souvenir des manifestations d'il y a six mois, notamment autour de
l'emblématique place Taksim d'Istanbul.
Selon le barreau local, 70 personnes ont été interpellées vendredi soir par la police dans la plus grande ville de Turquie.
Ces appels à manifester, épisodiques depuis le début du scandale il y
a dix jours, ont réuni les mêmes bataillons de jeunes, très politisés,
qu'en juin mais pas encore la foule qui avait alors défié le régime
pendant trois semaines.
Le climat délétère suscité par cette crise et l'intransigeance du
Premier ministre inquiètent sérieusement les marchés financiers.
La monnaie turque a plongé à son plus bas niveau historique vendredi,
s'échangeant à 2,1492 livres pour un dollar, et la bourse d'Istanbul
reculé toute la semaine.
(AFP, 28 décembre 2013)
Les différents volets de l'enquête anticorruption
Le scandale politico-financier qui menace le Premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan a pour origine une enquête à tiroirs lancée par le
bureau du procureur d'Istanbul il y a plus d'un an pour corruption,
fraude et blanchiment d'argent.
# Le premier volet des investigations concerne des ventes illégales
d'or de Turquie vers l'Iran, sous embargo international en raison de
son programme nucléaire controversé.
Selon les éléments de l'enquête citées dans la presse turque,
l'organisateur présumé de ce trafic, l'homme d'affaires azéri Rezza
Zarrab, aurait maquillé les transactions financières liées à ces ventes
grâce à la banque publique turque Halk Bank, dirigée par Suleyman
Aslan. La banque a catégoriquement démenti ces informations.
M. Zarrab aurait également monnayé des facilités, comme l'obtention de
la citoyenneté turque, des permis de résidence et de travail, auprès de
Baris Güler et Kaan Caglayan, les fils des ministres de l'Intérieur
Muammer Güler et de l'Economie Zafer Caglayan qui ont nié toute
implication dans l'affaire mais démissionné mercredi.
Le nom de l'ex-ministre des Affaires européennes Egemen Bagis, remercié
lors du même remaniement gouvernemental, a également été cité dans ce
dossier.
MM. Zarrab et Aslan, ainsi que les fils des deux ministres démissionnaires, ont été inculpés et placés en détention provisoire.
# Deux autres enquêtes ouvertes visent des malversations et des
irrégularités commises à l'occasion d'appels d'offres publics
immobiliers.
La première soupçonne Abdullah Oguz Bayraktar, le fils du ministre de
l'Environnement démissionnaire Erdogan Bayraktar, et plusieurs
responsables du même ministère d'avoir vendu des permis de construire
contre des pots-de-vin versés par des patrons d'entreprises de bâtiment
comme celle du magnat turc du BTP Ali Agaoglu.
Le seconde vise directement le maire du très religieux district
stambouliote de Fatih, Mustafa Demir, membre du Parti de la justice et
du développement (AKP) de M. Erdogan, accusé d'avoir accordé des permis
de construire contre rétribution dans une zone interdite à cause de la
construction du tunnel ferroviaire sous le Bosphore.
La plupart des personnes mises en cause ont été inculpées mais laissées en liberté.
# Les procureurs d'Istanbul s'apprêtaient cette semaine à procéder à
une deuxième vague d'arrestations pour des malversations liées à des
marchés immobiliers mais la trentaine de mandats délivrés à la police
judiciaire n'a pas été exécutée, ainsi que l'a révélé jeudi le
procureur Muammer Akkas.
Selon la presse turque, des patrons de grands groupes de BTP turcs
comme Limak et Kalyon et des élus proches du pouvoir figuraient sur
cette liste de suspects.
Des quotidiens turcs ont également affirmé que les procureurs
s'intéressaient dans ce cadre à une ONG, la Fondation turque pour le
service des jeunes et de l'éducation (Turgev), dont le premier des deux
fils de M. Erdogan, Bilal, est l'un des dirigeants.
(AFP, 28 décembre 2013)
Erdogan plus que jamais menacé par les défections et par la rue
L'étau s'est resserré vendredi autour du Premier ministre turc Recep
Tayyip Erdogan, éclaboussé par un scandale politico-financier sans
précédent qui a provoqué une vague de démissions dans son camp et de
nouvelles manifestations réprimées par la police.
Sur fond de dégringolade de la monnaie et de la bourse turques, les
forces de l'ordre sont intervenues dans la soirée à Istanbul et à
Ankara pour disperser, à grands renforts de canons à eau et gaz
lacrymogènes, des milliers de personnes venues dénoncer la corruption
du gouvernement islamo-conservateur et exiger la départ de son chef.
"On en a assez des sales affaires d'Erdogan et de son gouvernement. Il
faut qu'il parte", a déclaré à l'AFP un manifestant stambouliote, Tolga.
Dans la plus grande ville de Turquie, les échauffourées ont duré
plusieurs heures autour de la place Taksim, le coeur emblématique de la
vague de manifestations qui avait fait vaciller le pouvoir en juin
dernier.
Selon le barreau stambouliote, au moins 31 personnes ont été interpellées lors de ces incidents.
En tournée dans la même ville d'Istanbul, M. Erdogan, inflexible, a
continué à se défendre bec et ongles en dénonçant encore une fois,
devant des milliers de partisans réunis à l'aéroport international
Atatürk puis dans le quartier d'Uskudar, un "complot" ourdi contre lui.
Même s'il n'a pas nommé son adversaire, le Premier ministre a pointé à
nouveau du doigt la responsabilité du mouvement du prédicateur musulman
Fethullah Gülen, accusé d'être à l'origine de l'enquête anticorruption
qui a provoqué la démission de trois de ses ministres.
"Les récents développements sont une conséquence de l'affaire des
écoles privées", a lancé M. Erdogan, qui a également reproché aux
procureurs en charge du dossier d'avoir "stigmatisé" sans preuve son
gouvernement.
Fidèle soutien du Parti de la justice et du développement (AKP) de M.
Erdogan depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l'organisation de M.
Gülen, très influente dans la police et la magistrature, a récemment
déclaré la guerre au gouvernement qui veut supprimer les établissements
de soutien scolaire privés, l'une de ses principales sources de
financement.
Défections
Malgré le remaniement ministériel d'ampleur opéré mercredi soir, la
crise ouverte par l'interpellation, le 17 décembre, de dizaines de
personnalités proches du pouvoir a continué à faire des vagues vendredi.
Dans la majorité, trois nouveaux députés ont claqué la porte de l'AKP,
parmi lesquels l'ancien ministre de la Culture Ertugrul Günay, portant
à cinq le nombre de défections d'élus du parti au pouvoir depuis le
début de la crise. "Il n'est plus possible de faire entendre quoi que
ce soit au parti au pouvoir", a déploré M. Günay.
Dans cette ambiance délétère et sur fond de rumeurs de coup d'Etat
militaire, l'armée turque a publié un communiqué pour souligner son
intention de ne pas être "impliquée dans les débats politiques".
Les marchés financiers ont continué à afficher, eux aussi, une très
forte nervosité. La livre turque a poursuivi sa dégringolade,
s'échangeant en fin de journée à 2,1492 livres, soit une chute de plus
de 7,5% depuis le début du mois.
Quant à l'indice vedette de la bourse d'Istanbul, il a enregistré un
recul de 1,04%, après ceux de 2,33% jeudi et de 4,2% mercredi.
"La situation en Turquie est grave", a commenté Markus Huber, courtier
chez Peregrine and Black, "pas seulement à cause de la chute de la
livre turque et de la Bourse mais aussi en raison de la très grande
incertitude qui règne".
Camouflet
Le bras de fer qui oppose le gouvernement aux magistrats chargés de
l'enquête a connu un rebondissement avec la suspension par le Conseil
d'Etat d'un décret gouvernemental qui imposait à la police d'informer
sa hiérarchie de toute arrestation.
Cette décision constitue un camouflet pour M. Erdogan, qui a ordonné
une purge sans précédent dans la hiérarchie de la police, dont
plusieurs dizaines de hauts gradés ont été démis de leurs fonctions et
remplacés par des hommes jugés plus "sûrs".
Cette reprise en main de la police et les pressions dénoncées par les
magistrats en marge de l'enquête ont suscité une mise en garde ferme de
Bruxelles.
Le commissaire européen à l'Elargissement, Stefan Füle, a sommé la
Turquie de traiter de façon "transparente et impartiale" les enquêtes
anticorruption, estimant que les purges dans la police avaient "sapé
l'indépendance et l'impartialité" des enquêtes de justice.
Selon la presse turque, les procureurs en charge du dossier
s'intéressent de très près à l'un des deux fils du Premier ministre,
Bilal Erdogan, soupçonné de trafic d'influence via une fondation pour
l'éducation qu'il préside.
Toujours selon certains médias, son père aurait lui-même admis son
inquiétude. "La cible principale de cette opération, c'est moi",
aurait-il dit à son entourage.
A quatre mois des élections municipales, cette crise politique inédite
fragilise la position de M. Erdogan, qui règne sans partage sur la vie
politique turque depuis onze ans.
(AFP, 27 décembre 2013)
Erdogan toujours menacé par le scandale de corruption
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan fragilisé par une crise
sans précédent, faisait face vendredi à la contestation de la rue dans
plusieurs grandes villes de Turquie où des manifestations sont
organisées pour réclamer la démission de son gouvernement.
En même temps, le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction
administrative turque, a bloqué vendredi un décret gouvernemental
controversé obligeant la police à informer sa hiérarchie avant toute
arrestation dans le pays secoué par une crise politico-financière
majeure.
Une circulaire publiée dimanche obligeait es fonctionnaires de police à
informer leurs supérieurs hiérarchiques avant de procéder à des
perquisitions et des arrestations ordonnées par la justice. Cette
mesure avait été vue comme un moyen pour le gouvernement
islamo-conservateur, touché par une série d'enquêtes de corruption, de
garder la main sur la police.
Six mois après la fronde qui a fait vaciller son pouvoir, plusieurs
partis et organisations proches de l'opposition ont appelé à des
rassemblements de masse à Ankara et Istanbul, sur l'emblématique place
Taksim, pour exiger le départ de M. Erdogan et de son gouvernement.
La crise politique a également accéléré l'affaiblissement des marchés.
La devise nationale est tombée à 2,1515 livres pour un dollar vendredi
en milieu de journée, à un nouveau plus bas historique, en dépit d'une
intervention de la banque centrale.
De son côté, le principal indice de la bourse d'Istanbul a continué de
plonger perdant 3,8% vendredi matin après avoir déjà fortement reculé
jeudi et mercredi.
Le remaniement gouvernemental en urgence, après la démission de trois
ministres clé éclaboussés par le scandale dévastateur pour le pouvoir
islamo-conservatrice, n'a pas suffit à étouffer l'onde de choc qu'il a
provoquée.
L'annonce jeudi du dessaisissement d'un des procureurs en charge de
l'enquête, Muammer Akkas, a mis en lumière le bras de fer qui oppose la
justice turque et l'exécutif.
Dénonçant des "pressions" de la police et de sa hiérarchie, ce
procureur a accusé la police d'avoir refusé d'appréhender une trentaine
de personnes, notamment des personnalités du Parti de la justice et du
développement (AKP) du Premier ministre.
Après l'annonce du dessaisissement du procureur, la presse libérale a
dénoncé "un coup" de la police contre "l'ordre constitutionnel".
"La justice brisée", titrait vendredi à la Une le journal à gros tirage
Hurriyet dont un éditorialiste condamnait l'"intervention inacceptable
contre le pouvoir judiciaire".
"Comment peut-on vivre dans ce pays alors que (l'exécutif) tente par
tous les moyens de bâillonner des affaires de corruption qui s'étalent
au grand jour", s'interroge Mehmet Yilmaz.
La presse turque a confirmé par ailleurs que l'enquête s'intéressait
désormais de près à l'un des deux fils du Premier ministre, Bilal
Erdogan, qui dirige la Fondation turque pour le service des jeunes et
de l'éducation (Turgev), soupçonné de trafic d'influence dans des
fraudes impliquant des municipalités tenues par l'AKP.
Le chef du gouvernement aurait lui-même confié son inquiétude. "La
cible principale de cette opération, c'est moi", aurait-il dit à son
entourage, souligne la presse.
Manifestations dans les grandes villes
Vendredi deux grands rassemblements sont prévus à Ankara et Istanbul
dans l'après-midi, un mouvement qui fait ressurgir le spectre de la
fronde antigouvernementale qui a défié l'autorité de M. Erdogan en juin
dernier.
La police, au centre de la controverse, est soumise à une purge inédite
depuis le coup de filet anticorruption du 17 décembre. Le chef de
l'exécutif a entamé une chasse aux sorcières en sanctionnant plus d'une
centaine de hauts gradés. Il reproche à ces officiers de ne pas avoir
mis dans la confidence le gouvernement de l'enquête qui le vise.
Une circulaire publiée dimanche oblige désormais les fonctionnaires de
police à informer leurs supérieurs hiérarchiques avant de procéder à
des perquisitions et des arrestations ordonnées par la justice. Un
moyen pour le gouvernement de garder la main sur la police.
Pour raffermir son autorité, M. Erdogan a placé au ministère de
l'Intérieur un de ses proches conseillers, Efkan Ala, une nomination
critiquée par le principal parti d'opposition, le Parti républicain du
peuple (CHP) qui y voit une volonté de gouverner par l'intermédiaire
d'un " Etat parallèle".
Deux députés du parti gouvernemental, menacés d'expulsion pour s'être
prononcés en faveur de l'indépendance de la justice, ont annoncé
vendredi leur démission.
Si aucun nom n'a été cité, les spécialistes ont vu en toile de fond de
la crise actuelle une guerre, désormais ouverte, entre le pouvoir et
l'influente confrérie de l'imam Fethullah Gülen, exilé au Etats-Unis.
La confrérie, omniprésente dans la police et la magistrature, n'a pas
pardonné au gouvernement sa décision de fermer les nombreux
établissements de soutien scolaire, une de ses importantes sources de
revenus.
(AFP, 27 décembre 2013)
HDP calls for early elections over graft probe
The recently formed Peoples’ Democracy Party (HDP) has called for early
parliamentary elections over the high-level graft probe that has
gripped the country.
“It won’t be possible to escape from this process by reshuffling some
of the members of the Cabinet. What has to be done is to call
immediately for early elections,” HDP co-chair Sebahat Tuncel said on
Dec. 26 in a press statement.
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan announced a Cabinet reshuffle on
Dec. 25 after three ministers facing bribery allegations under the
graft probe stepped down.
The unprecedented probe has exposed a bitter feud between the movement
of Islamic scholar Fethullah Gülen, whose followers hold key positions
in the police and judiciary, and the ruling Justice and Development
Party (AKP).
Fellow HDP co-chair Ertuğrul Kürkçü said Turkey should not be left to
choose between the AKP and the Gülen Movement. “They are like two peas
in a pod. So you will not obtain anything when you copy/paste one to
the other in Parliament. We don’t want a new government which will be
trading with the Gülen Movement in a certain way. That’s why we ask to
go directly to early elections,” Kürkçü said.
He also suggested that all the elections could be combined, referring
to local elections, which will be held in March 2014, presidential
elections expected to be held in September and the 2015 general
elections.
(hurriyetdailynews.com, Dec 26, 2013)
Vaste remaniement du gouvernement après le scandale
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a procédé mercredi soir à
un vaste remaniement ministériel d'urgence après la démission de trois
de ses ministres, mis en cause dans un retentissant scandale de
corruption qui éclabousse le sommet de l'Etat depuis huit jours.
Au terme d'un entretien avec le chef de l'Etat Abdullah Gül, M. Erdogan
a présenté devant la presse sa nouvelle équipe ministérielle, au moment
où des manifestations exigeant sa démission ont éclaté dans plusieurs
villes du pays, notamment à Istanbul, Ankara et Izmir, faisant
ressurgir le spectre de la fronde antigouvernementale qui a défié son
autorité en juin dernier.
En plus du remplacement des trois ministres démissionnaires, le chef du
gouvernement en a profité pour remercier son fidèle ministre des
Affaires européennes Egemen Bagis, dont le nom a été cité par la presse
dans le contexte de l'enquête ouverte par la justice.
Au total, dix ministres ont été remplacés à la faveur de ce
renouvellement, dont ceux de la Famille, de la Justice et des
Transports, tous les trois candidats aux prochaines élections
municipales de mars prochain.
Après huit jours de controverses, l'opération anticorruption sans
précédent engagée par la justice turque s'est transformée mercredi en
épreuve politique majeure pour M. Erdogan avec les démissions
successives de trois de ses proches, les ministres de l'Intérieur
Muammer Güler, de l'Economie Zafer Caglayan et de l'Environnement
Erdogan Bayraktar.
MM. Güler et Caglayan concentraient sur eux toutes les critiques, après
l'incarcération samedi dernier de leurs fils, inculpés de corruption,
fraude et blanchiment d'argent dans le cadre d'une enquête judiciaire
liée à des ventes illégales d'or à l'Iran sous embargo.
Une vingtaine d'autres personnes ont été inculpées et écrouées dans le
cadre de cette affaire qui éclabousse le Parti de la justice et du
développement (AKP) de M. Erdogan, en pleine campagne pour les
élections locales du 30 mars 2014.
Sur la même ligne que leur Premier ministre depuis le début du
scandale, MM. Güler et Caglayan ont nié toute implication dans ce
scandale et dénoncé un "complot" ourdi pour déstabiliser le pouvoir.
Appel à démissionner
Mais leur collègue Erdogan Bayraktar, dont le fils a également été
inculpé mais laissé libre dans le cadre d'un autre volet de l'affaire
lié à des marchés publics immobiliers, a jeté un pavé dans la mare en
réclamant la démission de M. Erdogan lui-même.
Visiblement furieux d'avoir été poussé hors du gouvernement, il a
assuré que le Premier ministre était parfaitement au courant de ses
faits et gestes.
"De ce fait, je crois que le Premier ministre devrait aussi démissionner", a-t-il lancé en dénonçant ses "pressions".
Le chef du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple
(CHP), Kemal Kiliçdaroglu, s'est contenté de saluer les démissions des
trois ministres, regrettant seulement qu'elles "arrivent un peu trop
tard".
S'exprimant mercredi après-midi devant des cadres de son parti, M.
Erdogan a proclamé sa volonté de lutter contre la corruption, mais
s'est gardé d'évoquer cette vague de démissions.
Fidèle à sa rhétorique depuis le début de l'affaire, il a une nouvelle
fois dénoncé une "conspiration à grande échelle" contre son
gouvernement. "C'est une affaire présentée sous la forme d'une
opération judiciaire qui vise en fait à porter atteinte à l'avenir de
la Turquie", a-t-il proclamé sous les ovations de ses partisans.
Le Premier ministre s'en est également pris de façon très virulente à
la confrérie du prédicateur musulman Fetullah Gülen, accusé
implicitement de diriger ce complot.
La confrérie Gülen visée
"Nous ne tolérerons jamais des institutions parallèles à l'Etat",
a-t-il martelé en promettant d'en finir avec les "bandes qui ne pensent
qu'à leur propres intérêts, sous le couvert de la religion".
Fidèle alliée de l'AKP depuis sa conquête du pouvoir en 2002,
l'organisation de M. Gülen, très influente dans la police et la
magistrature turques, est récemment entrée en guerre ouverte contre le
gouvernement à cause de son projet de supprimer les établissements de
soutien scolaire privées, une de ses principales sources de revenus.
Ce divorce menace la position de M. Erdogan qui, contraint en 2015 de
quitter ses fonctions, ne fait plus mystère de son intention de briguer
en août 2014 le poste de chef de l'Etat, pour la première fois au
suffrage universel direct.
Mercredi soir, plusieurs rassemblements se sont déroulés à Istanbul,
dans la capitale Ankara et à Izmir (ouest du pays) pour exiger sa
démission en exhumant des slogans utilisés lors de la vague de
contestation sans précédent qui a secoué le pays pendant les trois
premières semaines de juin.
Des incidents ont brièvement opposé la police, qui a fait usage de gaz
lacrymogène, aux manifestants dans le quartier de Kadikoy, sur la rive
asiatique d'Istanbul, a constaté un photographe de l'AFP.
La crise a continué à affecter mercredi la confiance des marchés, où la
devise nationale a poursuivi sa chute à 2,0907 livres pour un dollar,
contre 2,0650 la veille, tandis que le principal indice de la Bourse
d'Istanbul a enregistré un recul de 4,2% à la clôture.
(AFP, 25 décembre 2013)
Erdogan confronté à sa plus grave crise politique
Six mois à peine après la fronde populaire
sans précédent qui a secoué la Turquie, le Premier ministre turc Recep
Tayyip Erdogan se retrouve confronté à sa plus grave crise politique
depuis son arrivée au pouvoir il y a dix ans, à quatre mois d'élections
municipales déjà cruciales pour son avenir.
Après la rue, c'est un scandale financier sans précédent qui menace son gouvernement.
La semaine dernière, la justice a inculpé et mis sous les verrous une
brochette d'hommes d'affaires, d'élus et deux fils de ministres mis en
cause dans une affaire de corruption à tiroirs qui ébranle l'élite
islamo-conservatrice qui dirige le pays depuis 2002.
Mis en cause en juin par la frange jeune, éduquée et laïque du pays
pour ses dérives autoritaire et islamiste, M. Erdogan est cette fois
contesté dans son propre camp, par la confrérie du prédicateur musulman
Fetullah Gülen sur laquelle il s'était jusque-là largement appuyé pour
conquérir et fortifier son autorité.
Comme il l'avait fait il y a six mois pour répondre et finalement
triompher de la contestation, le chef du gouvernement a dénoncé un
"complot", ourdi par un "Etat dans l'Etat" accusé de vouloir le "salir"
et "détruire" les progrès, notamment économiques, accomplis par le pays
depuis dix ans.
Longtemps larvée, cette guerre fratricide se joue désormais sur la
place publique et a déjà modifié la donne politique nationale, à
l'entrée du long tunnel électoral qui doit s'achever avec les
législatives de 2015.
"Il apparaît déjà que nous allons assister aux élections les plus dures
de toute l'histoire de la République", pronostique le journaliste et
analyste Rusen Cakir en évoquant le scrutin local de 2014.
"Mais le fait que l'une des deux parties au conflit ne dispose pas d'un
parti politique rend leur issue encore plus improbable", ajoute-t-il.
Dans ce contexte, les élections du 30 mars s'annoncent cruciales,
notamment pour le contrôle de la plus grande ville du pays Istanbul.
"La bataille pour Istanbul a toujours été très serrée entre l'AKP et
son opposition de gauche et laïque", rappelle Soner Cagaptay, directeur
du programme de recherche sur la Turquie au Washington Institute.
Confrontation
L'enjeu est d'autant plus important pour le Premier ministre que ce
scrutin local, dont son parti partait largement favori, doit lui servir
de tremplin pour l'élection présidentielle du mois d'août suivant.
M. Erdogan n'a pas encore déclaré ses intentions mais, contraint par
les règles en vigueur au sein de l'AKP à quitter la tête du
gouvernement aux législatives de 2015, il ne fait plus guerre mystère
de vouloir briguer le poste de chef de l'Etat, pour la première fois
attribué au suffrage universel direct.
Mais, si l'AKP et son chef incontesté restaient jusque-là très
populaires dans le pays, le scandale qui a éclaté la semaine dernière
risque de porter un coup sérieux à l'image d'un parti qui s'était érigé
en pourfendeur de la corruption.
Cette réputation n'est plus qu'une "idée fausse", a d'ores et déjà
tranché l'éditorialiste vedette du quotidien libéral Milliyet Kadri
Gürsel.
Conscient du danger, M. Erdogan a donc lancé une purge sans précédent dans les rangs de la haute hiérarchie policière du pays.
Il pourrait également profiter du remaniement de son équipe
gouvernemental annoncé avant la fin de l'année pour remplacer les
ministres candidats aux municipales pour se débarrasser de ses membres
directement exposés par l'affaire en cours.
Mais cela pourrait bien ne pas suffire à éteindre l'incendie.
Le mouvement Gülen "dispose de ses propres médias, de ses universités,
de ses cercles de réflexion, de ses soutiens dans les affaires et dans
la fonction publique et apparaît comme la seule force capable de
contester Erdogan", note Soner Cagaptay.
"Si l'organisation de M. Gülen est en mesure d'utiliser son influence
auprès des électeurs et sa puissance financière pour faire pencher la
balance en faveur de l'opposition, elle se placera alors en position de
contre-pouvoir efficace à M. Erdogan", ajoute-t-il.
Mais si le Premier ministre emporte malgré tout largement les
municipales, il deviendra alors "la figure politique la plus forte de
la Turquie moderne", prévient M. Cagaptay.
(AFP, Fulya OZERKAN, 24 décembre 2013)
Premières inculpations dans le scandale qui éclabousse Erdogan
La justice turque a inculpé et placé en détention provisoire les
fils de deux ministres proches du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan
dans le cadre d'un scandale de corruption sans précédent qui éclabousse
le gouvernement islamo-conservateur à quatre mois des élections
municipales.
Au terme d'une longue nuit d'auditions au palais de justice d'Istanbul,
Baris Güler et Kaan Caglayan, les fils des ministres de l'Intérieur
Muammer Güler et de l'Economie Zafer Caglayan, ont été emprisonnés
samedi matin, conformément aux réquisitions des procureurs en charge de
ce dossier.
Outre ces deux personnalités réputées proches de M. Erdogan, une
vingtaine d'autres personnes ont été placées en détention, dont le PDG
de la banque publique Halk Bankasi, Suleyman Aslan, et l'homme
d'affaires originaire d'Azerbaïdjan Reza Zerrab.
Toutes sont soupçonnés de corruption, de fraude et de blanchiment
d'argent dans le cadre d'une première enquête sur des ventes d'or et
des transactions financières entre la Turquie et l'Iran sous embargo.
Le fils du ministre de l'Environnement Erdogan Bayraktar, Abdullah Oguz
Bayraktar, le magnat des travaux publics Ali Agaoglu, patron du groupe
éponyme, et le maire du district stambouliote de Fatih, Mustafa Demir,
membre du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, ont
été laissés en liberté jusqu'à leur procès.
Ce deuxième groupe de personnalités est soupçonné de corruption dans le
cadre de deux affaires distinctes de marchés publics immobiliers.
Sérieusement ébranlé par cette tempête politico-financière qui survient
à quatre mois des élections municipales, le pouvoir islamo-conservateur
a poursuivi vendredi sa vague de purges dans la police en sanctionnant
17 nouveaux hauts gradés.
M. Erdogan reproche à la cinquantaine d'officiers démis de leurs
fonctions depuis mardi des "abus de pouvoir", en l'occurrence de ne pas
avoir mis dans la confidence leur tutelle politique de l'enquête qui la
vise.
Comme il l'avait fait lors de la fronde antigouvernementale qui a
secoué son pays en juin, le Premier ministre a brandi la théorie du
complot et accusé un "Etat dans l'Etat" d'être à l'origine de cette
"sale opération" destinée à le salir.
Vendredi soir, à la clôture des débats au Parlement sur le budget 2014,
le vice-Premier ministre Bülent Arinç a dénoncé pour sa part "une
campagne de lynchage contre le gouvernement".
Démissions
"Nous ne l'avons pas mérité. Qui d'autre que nous a lutté d'une manière
aussi déterminée contre la corruption", a-t-il lancé aux députés de
l'opposition qui l'interpellaient bruyamment.
"Nous sommes confrontés à une conspiration dégoûtante", a renchéri de
son côté le ministre des Affaires européennes, Egemen Bagis, dont le
nom a également été cité par certains médias dons cette affaire.
Le chef du gouvernement pas plus que ses ministres n'ont précisé le nom
des responsables de cette "conspiration". Mais tous les observateurs
ont reconnu dans leur mise en cause la puissante confrérie du
prédicateur musulman Fetullah Gülen, très influente dans la police et
la magistrature.
Alliée de l'AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002, cette
organisation est entrée en guerre contre le gouvernement à cause d'un
projet de suppression d'écoles privées, illustrant les failles qui
lézardent désormais la majorité.
Depuis quatre jours, la presse turque expose les détails de cette
affaire, plongeant un peu plus dans l'embarras un gouvernement
islamo-conservateur qui avait érigé en priorité la lutte contre la
corruption.
Le président du principal parti d'opposition, le Parti républicain du
peuple (CHP), a encore exigé vendredi la démission de M. Erdogan,
qualifié de "dictateur". "La Turquie a besoin d'une classe politique et
d'une société propres", a lancé Kemal Kiliçdaroglu.
L'ex-ministre de la Culture et député AKP Ertugrul Günay a joint
vendredi sa voix aux critiques et posé, comme l'opposition, la question
de l'avenir politique des ministres dont les fils sont mis en cause.
"Les personnes visées dans ces accusations auraient dû démissionner", a-t-il estimé sur son compte Twitter.
Afin de limiter le coût politique de cette affaire, M. Erdogan pourrait
percer l'abcès rapidement et se débarrasser des ministres dont les fils
ont été mis en cause à l'occasion du remaniement, annoncé avant la fin
du mois, prévu pour remplacer les ministres candidats aux municipales,
selon des sources proches du gouvernement.
Les milieux économiques et financiers turcs se sont aussi inquiétés.
Déjà affaiblie par la situation des marchés financiers, la devise
turque a atteint un plus bas historique vendredi à 2,089 livres pour un
dollar et 2,857 livres pour un euro.
(AFP, 21 décembre 2013)
Fragilisé, Erdogan poursuit les purges dans la police
La tempête politique déclenchée mardi par
l'opération anti-corruption contre des proches du Premier ministre
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a continué à faire des vagues
jeudi en Turquie, avec l'éviction par le gouvernement du préfet de
police d'Istanbul.
Comme une bonne trentaine d'autres hauts gradés déjà, Hüseyin Capkin a
été remercié sèchement, sur fond de guerre fratricide entre le pouvoir
et la toute-puissante confrérie du prédicateur musulman Fetullah Gülen
à quatre mois des élections municipales.
Le grand patron de la police stambouliote a lui-même confirmé son
départ à la presse qui faisait le siège de la direction de la sûreté.
"J'ai servi ici avec honneur ces derniers quatre ans et demi. On m'a
demandé de rentrer au siège (Ankara), c'est tout", a-t-il lâché.
Le gouvernement ne s'est pas immédiatement exprimé jeudi sur le cas de
M. Capkin. Mais la veille, M. Erdogan a justifié les purges en cours en
accusant les policiers sanctionnés d'avoir "abusé de leurs pouvoirs".
Plus explicite, le vice-Premier ministre Bülent Arinç a expliqué qu'ils
n'avaient pas prévenu leur hiérarchie de l'enquête en cours.
Sur ordre d'un procureur d'Istanbul, plusieurs dizaines de personnes
soupçonnées de corruption, de fraude et de blanchiment d'argent ont été
interpellées mardi à l'aube dans un coup de filet spectaculaire mené à
Istanbul et Ankara.
La personnalité des mis en cause a donné un tour très politique à cette affaire.
Parmi eux figurent les fils des trois ministres de l'Economie, de
l'Intérieur et de l'Environnement, le patron de la banque publique Halk
Bankasi, Suleyman Aslan, des patrons, des hommes d'affaires et le maire
du district stambouliote de Fatih, Mustafa Demir, membre du Parti de la
justice et du développement (AKP), au pouvoir.
Les premières des 41 personnes toujours gardées à vue ont commencé
jeudi à la mi-journée à être déférées au procureur, qui doit statuer
sur leur placement en détention.
Douze suspects ont été libérés jeudi soir par les juges qui les ont
entendus, tandis que les procureurs ont demandé que sept autres accusés
soient mis en examen et placés en détention préventive, a indiqué la
chaîne d'information NTV.
Directement mis en cause par l'opposition qui a exigé sa démission, M.
Erdogan a attribué mercredi la paternité de cette affaire à un "Etat
dans l'Etat" responsable d'une "sale opération" contre son gouvernement.
Remaniement
Le chef du gouvernement n'a pas nommé clairement son adversaire. Mais
depuis mardi, les observateurs turcs considèrent cette affaire comme un
nouvel épisode du conflit qui oppose le pouvoir à ses ex-alliés de la
confrérie Gülen, très influente dans la police et la magistrature.
Alliée de l'AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l'organisation a
rompu avec lui pour dénoncer la décision du gouvernement de supprimer
les écoles de soutien scolaire privées, une de ses principales sources
de financement.
Par la voix d'un de ses avocats, Orhan Erdemli, Fetullah Gülen, qui vit
aux Etats-Unis, a assuré mercredi soir n'avoir "rien à voir ni aucune
information sur les investigations en cours ou les personnes qui en
sont chargées".
Depuis trois jours, la révélation quotidienne des turpitudes de ces
personnalités proches du pouvoir a créé une onde de choc en Turquie et
fragilisé M. Erdogan, qui a lancé ces derniers jours la campagne de son
parti pour les élections municipales de mars.
Depuis mardi, ses adversaires et de nombreux éditorialistes se
déchaînent pour dénoncer la "folie du billet vert" qui s'est emparée du
gouvernement et rappellent son affairisme immobilier, déjà dénoncé lors
de la fronde de juin dernier.
De l'avis de nombreux observateurs, le prix électoral de cette affaire pourrait s'avérer élevé pour le chef du gouvernement.
Face à cette menace, le Premier ministre pourrait profiter du
remaniement ministériel, prévu pour remplacer les ministres candidats
aux municipales, afin de se débarrasser en même temps des trois membres
de son gouvernement mis en cause, selon des sources proches du pouvoir.
(AFP, 19 décembre 2013)
An ultra nationalist named as CHP’s candidate for Ankara mayor
Mansur Yavaş, the former mayor of Ankara’s Beypazarı district from the
Nationalist Movement Party (MHP), has been declared as a preliminary
candidate for the Ankara metropolitan mayor’s office from the main
opposition Republican People’s Party (CHP), for the upcoming March 2014
elections.
On Dec. 19, Yavaş met CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu at the party’s
headquarters in Ankara, and his nomination was made public with a press
statement following the meeting.
Yavaş’s nomination is seen as a reflection of the CHP’s March 2014
election policy of nominating candidates who will get the most votes,
even if they are not of CHP origin. In cities such as Ankara, the party
has been searching for candidates who will able to garner votes from
the center-right.
The CHP first contacted Yavaş in October to try to persuade him to
become the party’s Ankara candidate, but he initially rejected the
proposal.
However, in something of a U-turn, Yavaş last week gave the green light
to the CHP, while accusing the MHP administration of making
“inexplicable efforts” for the re-election of current Ankara Mayor
Melih Gökçek, from the ruling Justice and Development Party (AKP).
Yavaş was elected as Beypazarı mayor twice in a row in 1999 and 2004
from the MHP, gaining popularity not only among MHP voters but also
among others, mainly because of his success in turning Beypazarı into a
popular tourism spot.
He ran for the Ankara Metropolitan Municipality in the 2009, but
received only 27 percent of the vote, finishing third. Still, the
result was regarded as a success, as he managed to increase the MHP’s
vote rate by 10 percent from the previous local election in 2004.
In October, Yavaş declared his willingness to run again for the MHP,
but the party ruled out his candidacy, possibly due to his earlier
public criticism of party leader Devlet Bahçeli. (hurriyetdailynews.com, Dec 19, 2013)
Avis de divorce entre Erdogan et la confrérie Gülen
Le spectaculaire coup de filet anticorruption
qui a visé mardi l'entourage du Premier ministre islamo-conservateur
turc Recep Tayyip Erdogan illustre l'ampleur du conflit qui l'oppose
désormais ouvertement à la puissante confrérie musulmane de Fetullah
Gülen.
Au lendemain de cette opération qui suscite une onde de choc politique
dans tout le pays, le chef du gouvernement n'a pas nommément mis en
cause son adversaire.
Devant la presse, il s'est contenté de dénoncer une "sale opération".
"Certaines personnes, aussi bien en Turquie qu'à l'extérieur, essaient
d'arrêter la marche en avant de la Turquie", a-t-il déclaré, évoquant
un "Etat dans l'Etat".
Mais, sitôt connues les personnalités placées en garde à vue par la
police, dont les fils de trois ministres, l'opération est apparue aux
yeux de tous comme une attaque du mouvement du prédicateur. Car depuis
plus d'un mois, le torchon brûle entre les deux camps, à moins de
quatre mois des élections municipales.
A l'origine, il y a la volonté du gouvernement de fermer les milliers
d'établissements de soutien scolaires privés du pays, les "dershane",
dont le mouvement tire une part substantielle de ses revenus.
Exilé aux États-Unis en 1999 afin échapper aux poursuites de la justice
turque pour activités anti-laïques, Fetullah Gülen, 73 ans, est à la
tête d'un puissant réseau d'écoles qui diffusent la culture turque à
travers le monde, soutenu par des chaînes de télévision et le quotidien
le plus vendu de Turquie, Zaman.
Son organisation revendique plusieurs millions de partisans et des
relais influents dans les affaires, la police et la magistrature
turques qui ont contribué à asseoir l'autorité de M. Erdogan sur des
institutions jusque-là proches de "l'ancien régime" kémaliste.
Le projet de suppression des "boîtes à bac" a suscité de nombreuses
critiques dans les rangs de la majorité. Un député de l'AKP a été
sanctionné pour l'avoir critiqué et l'ex-vedette du football turc,
Hakan Sukur, lui aussi élu au Parlement, a spectaculairement claqué la
porte du parti au pouvoir lundi.
Séparation définitive ?
Jusque-là, la confrérie constituait l'un des socles de l'AKP. Même si,
récemment, certains hauts responsables du pouvoir réputés proches de M.
Gülen ont publiquement exprimé des opinions divergentes de celles du
Premier ministre.
Ce fut notamment le cas du président Abdullah Gül et du vice-Premier
ministre Bülent Arinç qui ont prôné la modération face à la fronde
antigouvernementale qui a secoué le pays en juin dernier, en contraste
avec la fermeté sans faille affichée par M. Erdogan.
Dans ce climat, l'opération de mardi a relancé la controverse entre les deux camps.
Les proches du prédicateur exilé ont à peine retenu leur satisfaction.
"Nous avons tous été surpris de voir que les intouchables pouvaient en
fait être touchés", a écrit mercredi Emre Uslu, considéré comme un
porte-voix des "gülenistes", dans son éditorial du journal Taraf.
"Personne ne croit que l'AKP et ses proches ont les mains propres",
a-t-il ajouté.
Dans les colonnes du quotidien Zaman, Hüseyin Gülerce, autre relais de
la confrérie, a insisté sur la "déception" provoquée par la suppression
annoncée des "dershane". "S'il y a un problème, et il y a en
effectivement un, le responsable n'est pas le Hizmet (autre appellation
du mouvement Gülen, ndlr), mais le gouvernement", a-t-il insisté.
Aux yeux de certains observateurs, cette querelle a pris une telle
tournure qu'elle menace désormais la suprématie que M. Erdogan exerce
sans partage sur la vie politique turque depuis plus de dix ans.
Après celles de 2002, l'actuel Premier ministre a remporté haut la main
les élections législatives de 2007 et 2011, et son parti par largement
favori des municipales de mars prochain.
Mais pour l'éditorialiste de Zaman, le divorce entre la confrérie et M.
Erdogan semble cette fois consommé. "Si quelqu'un me dit que tout va
revenir dans l'ordre, je lui répondrais qu'il se trompe", a-t-il jugé.
(AFP, Burak AKINCI, 18 décembre 2013)
Rafle anti-corruption en Turquie: trois fils de ministres interpellés
Une trentaine de personnes, dont des fils de ministres,
ont été interpellés mardi par la police turque dans le cadre d'une
affaire de corruption supposée, une opération judiciaire qui creuse les
clivages entre le pouvoir et une puissante confrérie musulmane.
De nombreux agents de la direction des finances de la sûreté nationale
ont procédé à l'aube à des descentes dans différents quartiers d'Ankara
et d'Istanbul et appréhendé 37 personnes, soupçonnées notamment de
corruption active, blanchiment d'argent et fraude dans des appels
d'offres publics pour la construction de logements sociaux par l'agence
gouvernementale du développement du logement (Toki), a indiqué la
chaîne d'information CNN-Türk.
Le gouverneur d'Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu, a confirmé aux
journalistes qu'"une opération judiciaire est en cours", sans d'autres
précisions.
La police a refusé de commenter ces informations et les responsables
gouvernementaux n'avaient fait aucune déclaration sur cette opération
policière en début d'après-midi.
Parmi les personnes actuellement interrogées par les autorités
judiciaires dans les deux villes figurent les fils des ministres de
l'Intérieur, de l'Economie et de l'Urbanisme, tous membres influents du
parti islamo-conservateur de la justice et du développement (AKP), au
pouvoir depuis 2002, précise l'agence Dogan.
Le PDG de la grande banque publique Halkbankasi, Süleyman Aslan, et des
hommes d'affaires connus dans le secteur de la construction
immobilière, ont aussi été arrêtés, ajoute l'agence. Les policiers ont
également interpellé un maire AKP d'un district d'Istanbul, celui de
Fatih, et perquisitionné le siège stambouliote du groupe Agaoglu,
propriété du magnat du bâtiment et des travaux publics, Ali Agaoglu,
selon les chaînes de télévision.
Malgré une répression accrue et une législation plus sévère, la
corruption reste chronique en Turquie, notamment dans la construction
immobilière qui a connu un boom spectaculaire ces dernières années sous
le pouvoir AKP.
Selon les observateurs politiques, cette rafle dans des milieux proches
du gouvernement a pour toile de fond une lutte de pouvoir entre le
parti gouvernemental du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et une
puissante confrérie musulmane, autrefois alliés.
La justice et la police sont réputées être contrôlées par la confrérie
de l'imam Fethullah Gülen, chef spirituel du mouvement Hizmet qui vit
aux Etats-Unis depuis 1999.
Depuis la ville de Konya, un bastion islamiste du centre de la Turquie,
où il était en déplacement mardi, M. Erdogan a clairement dit que son
régime ne céderait pas aux "menaces", sans s'adresser nommément à la
confrérie.
"Il n'est absolument pas question de céder. Nous ne nous éloignerons
jamais de Dieu et de sa justice", a-t-il lancé lors d'une allocution
devant des milliers de ses sympathisants réunis à l'occasion d'une
cérémonie d'inauguration de travaux publics.
"Personne ne peut nous tendre de piège et procéder à des opérations" de
déstabilisation, a martelé M. Erdogan dans des déclarations perçues
comme visant les partisans de M. Gülen, sans commenter l'opération
policière du matin.
Le chef du gouvernement a aussi invité ses détracteurs à défier son
régime lors des élections municipales de mars prochain sans recourir à
des "manigances".
Les épées sont tirées depuis quelque temps entre les deux parties
depuis la décision de l'AKP en novembre de fermer les nombreux
établissements de soutien scolaire, importante source de revenus de la
confrérie et devenus une véritable institution parallèle en Turquie.
La décision début décembre du gouvernement de différer le processus de
fermeture jusqu'en 2015 n'a pas apaisé les tensions et deux députés AKP
proches de l'influente confrérie, dont Hakan Sükur, un ancien
footballeur international, ont démissionné de leur formation en signe
de protestation.
Selon les analystes, la direction de l'AKP aurait décidé de faire payer
à la confrérie ses critiques contre le gouvernement, notamment lorsque
M. Gülen lui-même avait dénoncé les excès de la répression policière
lors de la fronde anti-gouvernementale sans précédent qui a secoué la
Turquie en été dernier. (AFP, 17 décembre 2013)
Des députés pro-kurdes en grève de la faim pour dénoncer l'injustice
Quatre députés pro-kurdes ont entamé mardi une grève de la faim au
Parlement pour dénoncer le rejet par la justice d'une demande de remise
en liberté de cinq députés kurdes, actuellement en détention
provisoire, a indiqué mardi l'un d'eux.
"Nous avons entamé notre grêve à 13H00 (11H00 GMT)", a déclaré à la
presse le député Ertugrul Kürkçü, dans l'enceinte de l'Assemblée
nationale.
Les députés grévistes de la faim entendent dénoncer une décision d'un
tribunal de Diyarbakir, chef-lieu du sud-est principalement kurde de
Turquie, qui n'a pas tenu compte de l'arrêt rendu la semaine dernière
dans une affaire d'un genre similaire par la Cour constitutionnelle.
Cette dernière avait jugé que la trop longue détention provisoire d'un
autre député avait enfreint ses droits.
Le tribunal de Diyarbakir a ainsi maintenu en détention cinq députés
du Parti de la paix et de la démocratie (BDP, pro-kurde), incarcérés en
2010, accusés de liens avec le Parti des travailleur du Kurdistan (PKK,
interdit).
Mustafa Balbay, journaliste-député de la principale formation
d'opposition au Parlement (CHP, Parti républicain du peuple), avait
pourtant retrouvé la liberté grâce à l'arrêt de la Cour
constitutionnelle après près de 5 ans de détention pour complot contre
le gouvernement.
M. Kürkçü, membre du HDP (Parti de la Démocratie du Peuple, pro-kurde)
a dénoncé une justice de "deux poids deux mesures, discriminatoire pour
les Kurdes".
La grève ne pourra durer que jusqu'à vendredi soir au Parlement car au
terme des discussions sur le budget de 2014 qui s'y poursuivent, les
députés partiront en vacances.
On ignore pour l'instant si les quatre parlementaires continueront ensuite leur mouvement.
Le BDP a pour sa part averti que le maintient derrière les barreaux des
députés kurdes pourrait nuire au processus de paix engagé en 2012 entre
Ankara et le PKK pour tenter de mettre fin à l'insurrection du
mouvement armé kurde, qui a coûté la vie à 45.000 personnes depuis 1984.
"Cette décision inacceptable de la justice pourrait mettre en danger le
processus" de paix, a déclaré Pervin Buldan, députée du BDP.
Le cessez-le-feu en vigueur depuis mars tient dans l'ensemble, mais la
libération des détenus accusés de lien avec le PKK est l'une des
revendications du mouvement kurde.
(AFP, 17 décembre 2013) (AFP, 17 décembre 2013)
Turkish courts reject requests to free Kurdish lawmakers
Turkish courts on Monday rejected bids by five Kurdish lawmakers to be
released from lengthy detention while on trial, a move that could
undermine confidence in a fragile peace process with Kurdish militants.
The decision by the courts in Diyarbakir, the regional centre of
Turkey's mainly Kurdish southeast, came despite the country's top court
ruling this month that the long-term detention of another deputy
pending trial was unconstitutional.
Gulser Yildirim and Ibrahim Ayhan, members of parliament for the
Kurdish Peace and Democracy Party (BDP), were detained in 2010, charged
with links to the militant Kurdistan Workers Party (PKK) and are still
held pending the completition of the trials.
Three other BDP deputies held while being tried on similar charges also
had their bids to be released quashed by a second court in Diyarbakir.
The Turkish state began peace talks with the PKK - designated a
terrorist group by Turkey, the United States and the European Union -
more than a year ago to try to end a three-decade conflict that has
killed more than 40,000 people.
The release of prisoners accused of links to the PKK has been a long-standing Kurdish demand.
The BDP described the court rulings as a "legal scandal" and said the
judiciary was showing an openly hostile attitude towards the deputies.
"It is a political decision, a decision which disregards completely the
public will and the right to conduct democratic politics," the party's
joint leaders Selahattin Demirtas and Gultan Kisanak said in a
statement.
The party demanded the immediate release of the jailed deputies, among
thousands being prosecuted in related court cases, and denounced
"political prosecutions".
"In town squares our people will give their response to this decision
which disregards their will in the best possible way," the statement
said.
Four members of the newly founded Peoples' Democratic Party (HDP),
which plans to contest elections next year in coalition with the BDP,
said they were going on hunger strike from Tuesday in protest at the
court decisions.
The government says the judiciary acts independently in such cases.
SIMMERING TENSIONS
A ceasefire with the PKK has largely held since March and the
government has proposed a package of limited reforms aimed at
bolstering democracy, but PKK commanders have warned of renewed
violence unless the process progresses.
Four Turkish soldiers were briefly seized by PKK militants this month
and there have been violent clashes between security forces and
protesters, exacerbated after the killing of two demonstrators in
Yuksekova near the Iranian border 10 days ago.
"This decision will be a serious problem for the peace process,
tensions will increase and the people will not accept it," deputy BDP
leader Meral Danis Bestas told Reuters.
Hopes for the Kurdish parliamentarians' release had been heightened
when a deputy from another opposition party was freed last week after
the Constitutional Court ruled his pre-trial detention had violated his
rights.
Mustafa Balbay of the main opposition Republican People's Party (CHP)
pledged his oath in parliament last Tuesday after he was released
pending appeal from nearly five years in prison on conspiracy charges.
He was among 275 defendants including an ex-military chief, retired
officers, academics, journalists and politicians jailed in August over
an alleged plot to overthrow Prime Minister Tayyip Erdogan's
Islamist-rooted government. (Reuters, 16 Dec 2013)
L'île de Yassiada repabtisée "Ile de la démocratie"
La petite île turque de Yassiada où un ex-Premier ministre a été jugé
avant d'être pendu par la junte militaire après le coup d'Etat 1960,
est devenue samedi officiellement "l'Ile de la démocratie et de la
liberté", après publication au Journal officiel samedi .
Yassiada est pour les Turcs, un nom de sinistre mémoire. C'est sur
cette petite île inhabitée de 10 hectares, faisant partie de l'archipel
des îles des Princes, dans la Mer de Marmara, à quelques kilomètres à
peine du centre d'Istanbul, qu'ont été internés pendant des mois,
torturés et jugés les membres du Parti démocrate (DP), après le putsch
du 27 mai 1960.
Opposé à la ligne étatiste et laïque du fondateur de la Turquie
moderne, Mustafa Kemal Atatürk, le DP avait remporté en 1950 les
premières élections multipartites de la République turque.
Plusieurs des accusés ont été condamnés à mort par pendaison, dont le
Premier ministre Adnan Menderes, ainsi que deux ministres de son
cabinet, Hasan Polatkan (Finances) et Fatin Rüstü Zorlu (Affaires
étrangères).
Grand admirateur de Menderes, l'actuel Premier ministre
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan avait lancé il y a trois ans
l'idée de transformer Yassiada en "Île de la démocratie", en y érigeant
un musée de la démocratie pour donner une "leçon" aux générations
futures.
Mais les modifications apportées en juin aux plans d'occupation des
sols (POS) de Yassiada et de la petite île voisine de Sivriada, que
l'AFP a pu consulter, montrent un projet immobilier d'une toute autre
ampleur.
Jusque là considérées comme zones militaires et interdites au public,
Yassiada et Sivriada --neuf hectares, où se trouvent des ruines
romaines et byzantines-- sont désormais constructibles respectivement à
65% et 40%.
Le POS de Yassiada prévoit notamment la construction d'un hôtel, de
bungalows, d'un café, d'un restaurant, d'un héliport et de salles de
conférence, tandis que celui de Sivriada comprend un centre de congrès
et de foires, un espace de prière, un terrain de sport et une marina.
Le projet a non seulement soulevé l'indignation à Istanbul et dans
l'archipel, mais a également suscité la colère des familles des
victimes du coup d'Etat qui soutiennent que l'île doit rester un "lieu
de deuil".
Le gouvernement de M. Erdogan est de plus en plus critiqué pour ses
grands projets d'urbanisme à Istanbul qui comprennent notamment la
construction d'un centre commercial dans le parc Gezi, un troisième
aéroport et un troisième pont sur le Bosphore.
(AFP, 14 décembre 2013)
Un nouveau "paquet démocratique" en deçà des revendications kurdes
Le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie a déposé au
Parlement un projet de loi destiné à renforcer les droits des Kurdes,
qui les jugent toutefois en deçà de leurs revendications, a-t-on appris
vendredi de source parlementaire.
Ce texte sera prochainement débattu en séance plénière et devrait être
adopté par l'Assemblée grâce à la confortable majorité dont y dispose
le Parti de la justice et du développement (AKP) du Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan.
Comme l'avait annoncé M. Erdogan fin septembre, ce "paquet
démocratique" prévoit une série de mesures symboliques comme
l'enseignement en langues maternelles dans les écoles privées ou la
possibilité pour des localités kurdes débaptisées après le coup d'Etat
de 1980 de reprendre leur nom original.
Il autorise également l'utilisation des lettres Q, W et X, longtemps
interdites en Turquie car absentes de l'alphabet turc mais présentes en
kurde, et de la langue kurde pour la propagande électorale.
La réforme instaure en outre un crime "de haine" puni d'une peine de
prison ferme pour toute atteinte aux particularités sexuelle,
religieuse ou raciale d'un individu.
Ces mesures n'ont pas satisfait la communauté kurde, qui représente
entre 12 et 15 millions des 75 millions d'habitants de la Turquie.
Interrogé vendredi par l'AFP, Sirri Sakik, un député du Parti pour la
paix et la démocratie (BDP, pro-kurde) a critiqué le projet. "Tout ça
est très symbolique, c'est loin de satisfaire les demandes de notre
population", a-t-il estimé.
Les Kurdes de Turquie exigent notamment la reconnaissance de leur
identité dans la nouvelle constitution, l'éducation en langue
maternelle dans les écoles publiques et une forme d'autonomie
démocratique.
Ils demandent également la libération des nombreux élus, journalistes,
avocats, syndicalistes et étudiants détenus pour leur proximité avec
les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un mouvement
interdit en Turquie.
Ankara et le PKK ont engagé il y a un an des pourparlers pour tenter de
mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 45.000 morts depuis
1984. Mais ce processus est paralysé, après la décision du PKK de
suspendre cet automne le retrait de ses combattants de Turquie pour
dénoncer des promesses non tenues du gouvernement.
(AFP, 6 décembre 2013)
Constitutional Court rules long imprisonment as ‘violation of rights’
The Constitutional Court ruled Dec. 4 that the long imprisonment of
main opposition Republican People’s Party (CHP) deputy Mustafa Balbay
amounts to a “violation of rights.”
The court also ruled that Balbay should be paid 5,000 Turkish Liras in compensation for the violation.
Balbay, who was sentenced to 34 years and eight months in prison on
charges related to the Ergenekon coup plot trial, had earlier objected
the court’s ruling due to his long imprisonment and the violation of
his right to a fair trial.
The Court is also set to discuss the situation of CHP Zonguldak deputy Mehmet Haberal following his personal objection.
The decision of the court concerns all other imprisoned deputies,
including CHP deputy Haberal and six other deputies from the Peace and
Democracy Party (BDP) and Nationalist Movement Party (MHP), as one of
its main justifications was described as an “immoderate violation of
the representation of the people.”
CHP leader expresses satisfaction
CHP leader Kemal Kılıçdaroğlu, who is currently in Washington for a
four-day visit, hailed the court’s decision on Balbay’s imprisonment.
“Long detentions have been continuously criticized by the President, by
the head of the Constitutional Court and the Supreme Board of Judges
and Prosecutors but no solution has been found. The Constitutional
Court made a decision today, so we hope that this ruling will help to
free Mr. Balbay,” Kılıçdaroğlu told reporters.
Balbay was elected a CHP deputy in the 2011 elections. The Ergenekon
coup plot trial, considered the most important legal battle in recent
Turkish history, reached a verdict on Aug. 5, with Istanbul’s 13th High
Criminal Court handing down severe punishments, including a life
sentence for former Chief of General Staff Gen. İlker Başbuğ.
(hurriyetdailynews.com, Dec 6, 2013)
Le maire contesté d'Istanbul candidat pour un troisième mandat
Le maire d'Istanbul Kadir Topbas,
contesté lors de la fronde antigouvernementale de juin en Turquie,
briguera en mars un troisième mandat sous les couleurs du Parti de la
justice et du développement (AKP) au pouvoir, a annoncé jeudi le
Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
"Istanbul est cruciale. Pour ces élections, notre candidat sera de
nouveau Kadir Topbas", a déclaré M. Erdogan, lui-même ancien maire
d'Istanbul, lors d'une réunion de l'AKP.
M. Topbas a piloté plusieurs des grands projets d'urbanisation de la
plus grande ville turque à l'origine de la contestation qui a secoué le
pays.
Cet architecte de 68 ans a d'abord prêché la modération face aux
manifestants, avant de se rallier à la fermeté de M. Erdogan,
principale cible de leur colère.
En juin dernier, la mobilisation d'un groupe d'écologistes contre la
destruction annoncée d'un petit jardin public du centre d'Istanbul a
dégénéré en une vague de protestation politique sans précédent dirigée
contre le gouvernement islamo-conservateur et son chef, accusé de
vouloir islamiser le pays.
Violente, la répression de ce mouvement a fait en trois semaines six
morts et plus de 8.000 blessés, selon l'association des médecins turc.
Les projets "pharaoniques" de l'AKP, comme le troisième aéroport de la
ville, le canal de 45 km parallèle au Bosphore ou le troisième pont sur
le Bosphore, ont été dénoncés comme autant de preuves de la dérive
autoritaire et de l'affairisme du gouvernement turc.
Ces manifestations ont sévèrement écorné l'image de M. Erdogan, tant dans son pays qu'à l'étranger.
A quatre mois des municipales, les derniers sondages pronostiquent
toutefois une large victoire de l'AKP, qui a remporté tous les scrutins
depuis son arrivée au pouvoir en 2002.
(AFP, 5 décembre 2013)
A la veille des municipales, l'horizon politique du "sultan" Erdogan s'obscurcit
Encore au faîte de sa puissance il y a
quelques mois, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan voit
s'accumuler les nuages au-dessus de son avenir politique, à quatre mois
du début d'un tunnel électoral qui doit occuper le pays jusqu'en 2015.
Vainqueur haut la main des trois derniers scrutins législatifs du pays,
le chef du gouvernement islamo-conservateur domine sans partage la vie
politique turque depuis plus de dix ans.
Mais, longtemps loué pour le bond économique impressionnant accompli
par le pays sous sa direction, celui que ses détracteurs appellent le
"sultan" est aujourd'hui contesté pour sa dérive autoritaire et
"islamiste", à la veille d'un scrutin local déterminant.
"Depuis qu'il a pris le pouvoir, le Premier ministre est
progressivement passé d'un exercice pragmatique du pouvoir à des
positions idéologiques, du travail en équipe à des décisions
personnelles, de la démocratie à l'autoritarisme, de politiques pensées
à d'autres plus impulsives", résume le politologue Ilter Turan, de
l'université privée Bilgi d'Istanbul.
La répression brutale de la fronde antigouvernementale qui a secoué
tout le pays les trois premières semaines de juin a considérablement
écorné l'image de M. Erdogan, tant dans son pays qu'à l'étranger.
Ses décisions de plus en plus controversées ont également révélé
des fractures au sein-même de son Parti de la justice et du
développement (AKP).
Ainsi, son projet de suppression des écoles de soutien privées lui vaut
les critiques publiques et virulentes de la toute-puissante confrérie
du prêcheur islamique Fetullah Gülen, très influente dans la police ou
la magistrature et considérée jusque-là comme l'un de ses plus fidèles
alliés.
Le défi lancé par le Premier ministre au réseau Gülen, qui finance un
quart des écoles de soutien privées menacées par son projet, pourrait
s'avérer "l'erreur de sa vie", a pronostiqué cette semaine un
éditorialiste turc.
A plusieurs reprises, le chef de l'Etat Abdullah Gül et, surtout,
le vice-Premier ministre Bülent Arinç, tout deux proches de la
confrérie,
ont osé défier l'intransigeance de M. Erdogan. Récemment, M. Arinç
s'est ainsi opposé à la volonté de son chef de supprimer la mixité dans
les résidences étudiantes.
Mise au pas
Sûr du soutien d'une majorité conservatrice du pays, le Premier ministre balaie toutes ces critiques d'un revers de main.
"Nous allons, en frères, ajouter une nouvelle victoire éclatante à
notre palmarès politique", a-t-il lancé vendredi devant ses troupes de
l'AKP.
Les derniers sondages d'opinion prédisent tous le succès du camp
islamo-conservateur, tant aux municipales de 2014 qu'aux législatives
de 2015.
En dix ans, M. Erdogan est parvenu à consolider son pouvoir en mettant
au pas l'armée, qui a provoqué la chute de quatre gouvernements depuis
1960, ou la plupart des médias.
"Le malaise suscité par la politique du Premier ministre grandit, tant
dans le pays qu'à l'étranger", assure Faruk Logoglu, vice-président du
principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP).
"La démocratie et les libertés sont menacées. Le prix de cette
politique, c'est une Turquie marginalisée sur la scène internationale
et divisée à l'intérieur", ajoute M. Logoglu.
Au Moyen-Orient, le soutien apporté par la Turquie sunnite aux rebelles
hostiles au président syrien Bachar al-Assad l'a brouillé avec les deux
principaux partisans du régime de Damas, l'Irak et l'Iran chiites.
Fidèle soutien de l'ex-président égyptien Mohamed Morsi, Ankara s'est également brouillé avec le régime qui l'a destitué.
"Si vous échouez à ajuster votre politique, vous réduisez votre marge
de manoeuvre diplomatique et isolez votre pays", a mis en garde Hasan
Cemal, l'éditorialiste du quotidien indépendant sur internet T24.
Contraint par une règle interne de son parti à renoncer à un quatrième
mandat à la tête du gouvernement en 2015, Recep Tayyip Erdogan a
désormais les yeux fixés sur la présidentielle d'août 2014, pour la
première fois au suffrage universel.
"Les chefs à poigne veulent laisser une marque dans l'histoire", estime
Ilter Turan. "Le Premier ministre est engagé à fond dans cette quête
(...) mais elle conduit à l'impatience", ajoute-t-il, "tant sur le
front intérieur qu'à l'étranger". (AFP, Fulya OZERKAN, 30 novembre 2013)
Overwhelming opposition to gov't interference in private lives
A recent survey has shown that the Turkish public is overwhelming
opposed to the government interfering in private lives, with a
significant number of people saying the government has actually been
meddling in the private sphere.
The survey by the MetroPOLL Strategic and Social Research Center on the
perception of Turkish people on the interference into private lives has
found that 73.1 percent of respondents said the government should not
intrude into the private lives of citizens. Only 20.3 percent said the
government can interfere, while the rest did not respond or said they
have not formed an opinion on that.
On the question of whether the ruling Justice and Development Party (AK
Party) government in Turkey has indeed meddled in private lives, the
survey suggested that people are roughly divided on that, with 43
percent saying “yes” while 50 percent say “no.”
Among AK Party supporters, people who believed the government is in
fact interfering in people's private lives total 22 percent, while the
number climbs to 61 and 78 percent among supporters of the Nationalist
Movement Party (MHP) and the Republican People's Party (CHP),
respectively.
The survey comes against the background of the privacy debate in Turkey
in which the government has been accused of interfering in the private
lives of Turkish citizens. Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan vowed to
end mixed-gender student houses in Turkey and the government has been
accused of eavesdropping on its citizens, including opposition party
deputies.
According to MetroPOLL, more than half of the respondents said they did
not see their way of lives under threat (56.1 percent) as opposed to
37.8 percent who disagree with that. The rest either did not respond or
said they have no opinion. The outlook is almost the complete reversal
of the June survey in which most people said their way of life was
under threat by the government amid the widespread anti-government Gezi
Park protests.
When asked if they would consider the state as a role model for “good
morality,” 50 percent of respondents in the survey said they would not,
while 39 percent said they saw the state as a role model on morality.
The nation also seems to be divided almost evenly on the idea of
whether the AK Party government is becoming more authoritarian and
repressive. Roughly 43 percent of respondents said they think the AK
Party has become authoritarian, while nearly 42 percent said they
disagree with that. The remaining percentage declined to comment.
On the co-ed student housing idea, the survey confirms that Turkish
society is by and large conservative, with 69 percent saying that they
would not approve of unmarried young men and women staying in the same
house. As the education level increases among respondents, the number
of people who approve of co-ed student housing also rises, according to
the survey. Again, the number of people who support the government move
to ban mixed-gender student houses is considerably high, with 55
percent. Only 38 percent said they opposed a legislative ban on co-ed
housing.
However, the Turkish public does not agree with the idea of police
monitoring co-ed student houses. While 54 percent opposed the idea of
monitoring by the police, 37 percent said they have no problem with the
police watching over mixed-gender student houses.
What seems to be an interventionist trend among AK Party supporters is
also visible when it comes to notifying authorities on co-ed houses and
having the police conduct raids on them. In general, 42 percent of
respondents approved of notifying the police about such houses, and
this figure climbs to 58 percent among AK Party supporters. Asked
whether they support police action on co-ed houses where adults live,
only 34 percent said they support raids on houses. The number is again
high among AK Party supporters, with 54 percent.
Asked whether the government has provided enough accommodation
facilities for university students, some 56 percent responded in the
negative while only a quarter of them responded in the affirmative.
The poll was conducted on Nov. 23-25 by telephone among a random
national sampling of 1,263 adults residing in cities, towns and
villages. The margin of error for the overall poll is 2.8 percentage
points, and the confidence level is 95 percent.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 1, 2013)
Forces
armées/Armed Forces
L'armée turque refuse de s'engager dans la crise
L'armée turque a annoncé vendredi ne pas vouloir s'immiscer dans les
débats politiques dans le pays dont le gouvernement est confronté à une
grave crise politico-financière.
"Les forces armées turques (TSK) ne veulent pas être impliquées dans
les débats politiques", souligne l'état-major des armées dans un
communiqué publié en ligne.
Cette déclaration de l'armée est intervenue après qu'un journal
pro-gouvernemental eut publié vendredi un article d'un proche
conseiller politique du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan,
suggérant que le scandale qui éclabousse son gouvernement
islamo-conservateur, aurait pu être déclenché pour ouvrir la voie à une
intervention de l'armée.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan a
considérablement réduit par des réformes l'influence politique de
l'armée qui, depuis 1960, a mené trois coups d'Etat et forcé un
gouvernement d'inspiration islamiste à la démission.
M. Erdogan traverse la plus grave crise depuis que son parti AKP est arrivé au pouvoir en 2002.
Un scandale de corruption a largement écorné son image et éclaboussé
son entourage, le contraignant à un vaste remaniement qui n'a pas suffi
à étouffer l'onde de choc qui continue à résonner dans le pays.
(AFP, 27 décembre 2013)
Le cerveau présumé du coup de force de 1997 remis en liberté
Un tribunal d'Ankara a ordonné jeudi la
remise en liberté de l'ex-général Cevik Bir, considéré comme le cerveau
du coup de force militaire qui avait chassé en 1997 le premier
gouvernement pro-islamiste de Turquie, ont rapporté les médias turcs.
A l'époque chef d'état-major adjoint de l'armée turque, le général Bir,
aujourd'hui à la retraite, avait été arrêté en avril 2012 avec 102
autres personnes pour avoir "renversé le gouvernement turc par la
force".
Selon le quotidien Hürriyet, cet officier a été libéré en même temps
que les cinq derniers accusés qui restaient encore en détention dans
cette affaire, au motif qu'ils ne pouvaient plus s'opposer à la
manifestation de la vérité et qu'ils faisaient l'objet d'une
interdiction de quitter le territoire turc.
Le procès est toujours en cours.
L'armée avait obtenu le 28 février 1997 la chute de la coalition au
pouvoir dirigée par le Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan,
mentor politique de l'actuel chef du gouvernement Recep Tayyip Erdogan.
Les militaires avaient ainsi organisé en février un défilé de chars
dans les rues d'une banlieue de la banlieue d'Ankara et poursuivi leur
bras de fer jusqu'à l'éclatement de la coalition au pouvoir, en juin.
A l'inverse des putschs qui l'ont précédée en 1960, 1971 et 1980, cette
intervention de l'armée dans la sphère politique s'est déroulée sans
violence.
Lui aussi accusé dans ce dossier, l'ancien patron de l'armée turque, le
général Ismail Hakki Karadayi, a nié la semaine dernière devant ses
juges toute participation à un coup d'Etat.
Depuis l'arrivée au pouvoir de son gouvernement islamo-conservateur, M.
Erdogan a réduit l'influence des militaires dans la vie politique.
Des dizaines d'officiers d'active et à la retraite ont été condamnés
depuis 2008 au terme de plusieurs procès pour des complots présumés
dirigés contre le pouvoir.
(AFP, 19 décembre 2013)
La Turquie admet exporter des armes en Syrie, mais pour "la chasse"
Suite à des informations de la presse turque faisant
état de livraisons d'armes vers la Syrie, les autorités d'Ankara ont
formulé un démenti. Elles affirment qu'il ne s'agit que de "fusils de
chasse" et de "pistolets à air comprimé".
"Nous n’exportons que des fusils de chasse et des
pistolets à air comprimé". C’est par ces mots que le ministre de
défense turque Ismet Yilmaz a démenti, mardi 17 décembre, toutes
livraisons d’armes aux rebelles syriens.
"Aucune arme de guerre n’a été exporté en Syrie. En
2013, aucun pistolet n’a quitté la Turquie pour la Syrie", a-t-il
insisté lors d’un débat sur le budget 2014 au Parlement.
La veille, le journal turc "Hurryiet" avait pourtant
affirmé dans ses pages avoir la preuve que Ankara, qui soutient
l’opposition syrienne, avait livré 47 tonnes d’armes et de munitions
depuis le mois de juin aux combattants hostiles au régime de Bachar
al-Assad. En s’appuyant sur des statistiques tirées de la base de
données des Nations unies sur le commerce des marchandises (Comtrade)
et de l'Institut turc des statistiques (Tüik), le quotidien avait
précisé que pour le seul mois de septembre, 29 tonnes d’équipements
militaires ont été fournis à des groupes hostiles à Damas.
Comme le rappelle le journal "Hurryiet", des sources
de l’opposition avaient également affirmé en août dernier que 400
tonnes d’armes leur étaient parvenus depuis la Turquie pour renforcer
leurs forces.
Malgré ces nombreuses informations, le gouvernement
turc est resté ferme sur ses positions et a toujours démenti toute
livraison d'armes aux rebelles syriens. Le pays abrite sur son sol plus
de 600 000 déplacés qui ont fui la guerre civile en Syrie.
(AFP, 17 décembre 2013)
La Turquie a fourni des armes à la rébellion syrienne
La Turquie a livré depuis juin 47 tonnes d'armes et de munitions à la
rébellion syrienne, malgré ses dénégations répétées, affirme lundi le
journal turc Hürriyet sur la foi de documents officiels turcs et
onusiens.
Pour le seul mois de septembre, 29 tonnes d'équipement militaire ont
ainsi été fournis groupes hostiles au régime de Damas, précise le
journal qui s'appuie sur des statistiques tirées de la base de données
statistiques des Nations unies sur le commerce des marchandises
(Comtrade) et de l'Institut turc des statistiques (Tüik).
Le gouvernement islamo-conservateur turc, qui soutient l'opposition au
président Bachar al-Assad, a toujours démenti toute livraisons d'armes
aux rebelles syriens, malgré des information parues en ce sens dans la
presse internationale.
Un diplomate turc, interrogé par l'AFP, a refusé lundi de commenter les
affirmations de Hürriyet, se contentant de répéter que "la Turquie ne
fournit des armes à aucun groupe" rebelle en Syrie.
Ce diplomate, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat, a en outre
souligné que les chiffres cités par le quotidien pouvaient concerner
des "armes n'ayant pas d'utilisation militaire", comme par exemple des
fusils de chasse.
La Turquie soutient ouvertement les rebelles contre le régime syrien et
abrite sur son sol plus de 600.000 déplacés syriens qui ont fui la
guerre civile dans leur pays.
(AFP, 16 décembre 2013)
Un ex-chef de l'armée nie son rôle dans un putsch en 1997
L'ancien chef d'état-major de l'armée turque, Ismail Hakki Karadayi, a
nié jeudi devant la justice son rôle dans un coup de force non violent
en 1997 qui avait chassé du pouvoir le premier gouvernement
pro-islamiste de Turquie.
L'ex-général, âgé de 81 ans, dispensé jusqu'à présent pour des raisons
de santé, a pour la première fois témoigné devant les juges d'une cour
criminelle d'Ankara où il est jugé depuis septembre avec 103 anciens
militaires.
"Je réclame mon acquittement, je n'ai rien fait qui peut être assimilé
à un coup d'Etat", a déclaré l'officier à la retraite. "Le 28 février
n'est pas un processus de coup d'Etat, l'armée n'a rien à se
reprocher", a-t-il insisté.
Le général Karadayi a plaidé que le coup de force de l'armée ne
constituait pas un "coup d'Etat" et que le gouvernement de tendance
islamiste de l'époque était responsable des "tensions" de l'époque car
il agissait contre les principes laïques de la République turque.
L'armée avait obtenu le 28 février 1997 la chute de la coalition au
pouvoir dirigée par le Premier ministre islamiste Necmettin Erbakan,
mentor politique de l'actuel chef du gouvernement Recep Tayyip Erdogan.
Les militaires avaient ainsi organisé en février un défilé de chars
dans les rues d'une banlieue de la banlieue d'Ankara et maintenu leur
bras de fer jusqu'à l'éclatement de la coalition au pouvoir, en juin.
Aujourd'hui décédé, M. Erbakan avait alors été interdit de toute
activité politique et son parti dissous.
A l'inverse des putschs en bonne et due forme qui l'ont précédé en
1960, 1971 et 1980, cette intervention de l'armée dans la sphère
politique s'est déroulée sans violence et est depuis qualifiée de "coup
d'Etat post-moderne".
Depuis septembre, la plupart des détenus incarcérés dans cette affaire
ont été libérés dans l'attente d'un verdict, à l'exception notamment de
l'ex-général Cevik Bir, à l'époque l'adjoint du général Karadayi,
considéré comme le "cerveau" de l'opération.
Depuis l'arrivée au pouvoir de son gouvernement islamo-conservateur, M.
Erdogan a réduit l'influence des militaires sur la vie politique.
Des dizaines d'officiers d'active et à la retraite ont été condamnés
depuis 2008 au terme de plusieurs procès pour des complots présumés
dirigés contre le pouvoir.
(AFP, 12 décembre 2013)
1036 Committed Suicide on Drafting in 12 Years
National Defense Minister Ismet Yılmaz said at least 1036 committed
suicide during compulsory drafting since 2002 - the beginning year of
AKP rule in Turkey.
Responding to an official inquiry by CHP deputy Mahmut Tanal, Yılmaz
announced the distribution of suicidal soldiers according to years as
follows:
“157 in 2002, 95 in 2003, 87 in 2004, 99 in 2005, 85 in 2006, 88 in
2007, 83 in 2008, 75 in 2009, 80 in 2010, 65 in 2011, 69 in 2012 and 52
in 2013 (until October 30).
Yılmaz said that those who left their lives during training, operation
or tracking were buried in “martyr cemeteries” according to ministry
regulation.
He also added that religious affiliation did not influence the “martyr
criteria” and families of deceased soldiers receive financial support
from Turkish Armed Forces Mehmetçik Foundation.
In his official inquiry, Tanal asked the following questions:
* What is the distribution of Turkish Military Forces staff on compulsory drafting who committed suicide between 2002 and now?
* How many of these soldiers have been considered as martyr?
* What are the criteria for a soldier to be considered as martyr? Who
is considered so and who is not? How do you make the distinction? Does
the religious affiliation of individual influence these criteria? If
so, isn’t this considered as discrimination?
* What kind of rights or privilidges do families receive when their sons commit suicide?
(BIA, Dec 3, 2013)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le conflit Erdogan-Gülen au coeur de la crise politique en Turquie
La guerre désormais ouverte que se livrent le Premier ministre turc
Recep Tayyip Erdogan et la confrérie du prédicateur musulman Fethullah
Gülen est au coeur du scandale politico-financier qui menace le
gouvernement islamo-conservateur d'Ankara.
QU'EST-CE QUE LA CONFRERIE GÜLEN ?
Baptisé "Hizmet" ("le service" en français), ce mouvement est né dans
les années 1970 autour de l'imam turc Fethullah Gülen. Aujourd'hui âgé
de 73 ans, le prédicateur vit en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, depuis
son départ de Turquie en 1999 pour échapper à des poursuites de la
justice turque pour "activités antilaïques". Très discret, il ne
s'exprime dans les médias que par le biais de quelques porte-parole
attitrés.
Son organisation s'articule autour d'un réseau d'écoles présentes dans
plus d'une centaine de pays pour y diffuser la culture turque à travers
le monde. Elle dispose aussi de chaînes de télévision et du quotidien
le plus vendu de Turquie, Zaman. La confrérie revendique plusieurs
millions de partisans et des relais influents dans les affaires, où
elle a créé sa propre organisation patronale, la police et la
magistrature.
De nombreux élus ou personnalités proches du pouvoir sont considérés
comme proches de Fethullah Gülen. A commencer par l'actuel chef de
l'Etat Abdullah Gül ou le vice-Premier ministre Bülent Arinç.
POURQUOI EST-ELLE ENTREE EN CONFLIT AVEC LE GOUVERNEMENT
Depuis la victoire du Parti de la justice et du développement (AKP) de
M. Erdogan aux élections législatives de 2002, "Hizmet", qui partage la
même base conservatrice et religieuse, a constitué l'un des principaux
alliés du gouvernement turc. Il a notamment contribué à asseoir son
autorité sur des institutions jusque-là très proches de "l'ancien
régime" kémaliste, comme la police et la justice.
Depuis quelques années pourtant, des divergences sont apparues, de plus
en plus visibles. Lors de la fronde antigouvernementale qui a secoué la
Turquie en juin 2013, MM. Gül et Arinç, ainsi que le quotidien Zaman,
ont prêché la conciliation face aux manifestants, avant de rentrer dans
le rang en se ralliant à la stratégie de fermeté de M. Erdogan.
La rupture est apparue au grand jour le mois dernier lorsque le
gouvernement a annoncé son intention de supprimer les "dershane", des
écoles de soutien scolaire privées très fréquentées en Turquie. La
confrérie en dirige plusieurs centaines en Turquie, qui contribuent
largement à sa puissance financière.
Depuis, les voix autorisées de la galaxie "güleniste" dénoncent
ouvertement la décision du gouvernement et ont promis de tout faire
pour l'empêcher de parvenir à ses fins.
JUSQU'OU CETTE GUERRE FRATRICIDE PEUT-ELLE ALLER ?
M. Erdogan en est persuadé, c'est bien la confrérie qui est à l'origine
de l'opération anticorruption qui a mis en cause des dizaines de
proches du pouvoir. Même s'il n'a jamais cité nommément son adversaire,
le Premier ministre lui-même répète à l'envi que cette enquête
constitue la riposte des "gülenistes", présentés comme un "Etat dans
l'Etat", à son projet de suppression des "dershane".
C'est ainsi que son gouvernement a ordonné une purge sans précédent
dans la haute hiérarchie policière, accusée de ne pas l'avoir prévenu
de l'opération en cours, et nommé de nouveaux procureurs à Istanbul
pour tenter d'encadrer ceux en charge du dossier.
Même si la confrérie n'a jamais affiché la moindre ambition électorale,
tous les analystes du pays sont persuadés que sa guerre fratricide avec
le gouvernement se traduira dans les urnes, dès les municipales de mars
2014. "C'est la fin du mythe de l'AKP insubmersible", pronostiquait
samedi dans le quotidien Hürriyet Daily News l'éditorialiste Cihan
Celik.
Depuis dix jours, cinq députés déjà ont claqué la porte du parti au
pouvoir, soulignant la profondeur des dissensions qui écartèlent
désormais la majorité.
Reste à savoir si elles peuvent remettre en cause la victoire annoncée
de l'AKP aux municipales et, au-delà, compromettre l'avenir de Recep
Tayyip Erdogan, qui règne sans partage sur la vie politique turque
depuis onze ans.
(AFP, 28 décembre 2013)
Les islamistes en guerre ouverte en Turquie
Un conflit aussi implacable qu’inédit oppose le Premier ministre
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, le leader de l’AKP au pouvoir
depuis novembre 2002, à la très influente confrérie islamiste de
Fethullah Gülen, qui fut longtemps son alliée. Cinq hauts responsables
de la police ont été démissionnés hier pour leur rôle dans une
opération anticorruption sans précédent visant l’AKP.
Pourquoi ce coup de filet ?
L’enquête menée depuis plus d’un an par des magistrats d’Istanbul, dont
le procureur Zekeriya Oz, considéré comme proche de la Cemaat (la
confrérie de Fethullah Gülen), sans que les services secrets (MIT) et
le ministre de la Justice n’en aient eu vent, touche le parti au
pouvoir en son cœur et sur son point le plus sensible : la corruption.
Un sujet tabou dans les médias, en particulier quand elle touche la
famille des grands barons de l’AKP.
Les fils du ministre de l’Intérieur, Muammer Güler, de celui de
l’Economie, Zafer Caglayan, et de son collègue de l’Environnement,
Erdogan Bayraktar, ont été placés en garde à vue en même temps qu’une
cinquantaine d’autres personnalités, dont Suleyman Aslan, PDG de Halk
Bankasi, une importante banque publique, des patrons, des hauts cadres
du parti et le maire du très islamiste quartier Fatih d’Istanbul. Ils
sont soupçonnés de corruption active, de fraude, de blanchiment
d’argent. Le ministre des Affaires européennes, Egemen Bagis, serait
aussi éclaboussé dans l’affaire. «Le divorce entre l’AKP et la Cemaat
est en train de se transformer en une guerre ouverte dans laquelle les
deux parties vont perdre énormément», relève Kadri Gürsel,
éditorialiste du quotidien libéral Milliyet.
Pourquoi ce bras de fer ?
La toute-puissante Cemaat - dont le chef spirituel Fethullah Gülen,
poursuivi pour activités antilaïques, est réfugié aux Etats-Unis depuis
1999 - avait longtemps soutenu l’AKP, partageant peu ou prou le même
projet d’islamisation de la société et des institutions. Mais les deux
forces sont de natures différentes. «La confrérie veut se débarrasser
d’Erdogan, car elle le perçoit désormais comme une menace pour sa
propre existence, mais elle ne lutte pas tant contre l’AKP que contre
le Premier ministre lui-même ; elle ne veut pas tant casser le vase
qu’en changer l’eau qui, selon elle, est pourrie», analyse Kadri
Gürsel. L’AKP de Recep Tayyip Erdogan, issu de l’ancien parti islamiste
Refah, est avant tout un mouvement politique. La confrérie, plus
libérale et pro-occidentale, mais encore plus bigote, dont le maître
mot est «hizmet» («service»), mise, elle, avant tout sur son pouvoir
d’influence au travers de ses journaux, dont Zaman, l’un des principaux
quotidiens du pays, ses réseaux d’écoles, y compris en Europe et en
Afrique, et l’infiltration massive de l’appareil policier et
judiciaire.
Quelles seront les conséquences ?
Le bras de fer entre l’AKP et la Cemaat ne pourra que s’envenimer en
2014, année cruciale avec des élections municipales en mars et la
présidentielle à l’automne - la première au suffrage universel -, où
Erdogan sera en lice.
Le conflit avait commencé en février 2012, quand les réseaux
«gülenistes» tentèrent d’avoir la tête du patron des services secrets,
Hakan Fidan, proche d’Erdogan. Ce dernier décida alors de casser le
pouvoir de la Cemaat. Au printemps, des proches de la confrérie, dont
le vice-Premier ministre, Bülent Arinç, avaient dénoncé l’excès de
répression contre les manifestants d’Istanbul. Il y a un mois, le
gouvernement a supprimé les cours de soutien scolaire, manne dont
profitait la confrérie. L’opposition laïque compte bien profiter de
cette guerre interne islamiste qui va éparpiller l’électorat et du
grand déballage des affaires.
http://www.liberation.fr/auteur/1847-marc-semo
Des centaines de Kurdes enlevés par Al-Qaïda
Subissant de lourdes défaites successives face aux combattants kurdes,
des groupes armés affiliés à Al-Qaïda ont enlevé vendredi 13 décembre
170 civils kurdes dont des enfants et des femmes dans un village
d'Azzaz.
Les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont
également confisqué 112 véhicules appartenant aux villageois. Les
civils ont été enlevés dans le village d'Ihris et ont été amenés vers
des villages de Chawish, Alo, Rustem, Birawi, Birimo et Sikhne, a-t-on
appris de sources kurdes.
50 autres civils kurdes avaient été enlevés le 4 décembre dans des
villages kurdes entre Alep et la ville kurde de Kobani par des groupes
affiliés à Al-Qaïda.
"Les otages subissent des tortures atroces", a raconté un jeune kurde,
libéré le 11 décembre après avoir été retenu pendant trois jours.
Montrant des traces de torture visibles sur son corps, il a affirmé que
des groupes armés d'Al-Qaïda arrêtent des gens en raison de leur
appartenance ethnique. Des enlèvements ont lieu dans des zones qui ne
sont pas sous contrôle des combattants kurdes.
LA COMPLICITE ET LA BIENVEILLANCE
En Syrie, les kurdes sont aujourd'hui la seule force qui est capable de
faire barrage aux groupes armés d'Al-Qaïda et d'autres groupes qui sont
massivement impliqués dans des crimes de guerre et des crimes contre
l'humanité. Sans avoir besoin de l'aide occidental, les Kurdes sont
aussi la seule force démocratique qui a une vision pour l'avenir de la
Syrie, proposant et mettant en œuvre un projet d'autonomie démocratique
dans une confédération démocratique et écologique.
La montée d’Al-Qaïda est considérée comme la conséquence la plus
visible de la politique occidentale menée en Syrie. Encouragés par
cette complicité et le silence observé longtemps par l'Occident, l'EIIL
et le front al-Nosra ont renforcé leur présence. Des liens étroits
entre la Turquie et al-Qaïda contre les Kurdes syriens ont également
permis aux "jihadistes" d'un accès libre en Syrie.
Pendant tout ce temps, des groupes opérant sous la bannière de l'armée
syrienne libre (ASL) ont préféré de faire alliance avec Al-Qaïda. De
nombreux groupes d'ASL ont changé de camps ou sont impliqués dans des
crimes de guerre en visant les civiles.
Alors que l'ASL est de plus en plus affaiblie faces aux groupes
Al-Qaïda, les Kurdes ont de leur coté infligé de lourdes pertes à
l'EIIL et au front al-Nosra. Ces deux groupes et leurs alliés ont été
chassés des villes et villages kurdes.
Depuis juillet 2013, des milliers d'entre eux ont été tués dans des
combats avec les combattants de l'YPG, armée kurde syrienne, constituée
de femmes et d’hommes. Parmi eux figuraient plusieurs chefs et émirs
d'Al-Qaïda. Certains qui ont été capturés ont avoué le soutien des
services turcs dans cette guerre par procuration, d'une part les pays
occidentaux, les monarchies du Golfe et la Turquie, d'autre part la
Syrie, la Russie et l'Iran.
(Maxime Azadi,
actukurde.fr/actualites, 13 décembre 2013)
21 étudiants islamistes, dont un Turc, seront jugés pour une manifestation
Vingt-et-un étudiants islamistes dont un Turc seront jugés en Egypte
pour une manifestation violente devant la prestigieuse université
d'Al-Azhar au Caire, ont annoncé des sources au sein du Parquet
dimanche.
Ces étudiants sont accusés d'avoir attaqué les bâtiments administratifs
de cette institution, la plus haute autorité de l'islam sunnite.
Un tribunal égyptien avait déjà condamné 12 manifestants islamistes à
17 ans de prison pour avoir attaqué ces bâtiments au cours d'une autre
manifestation.
Les manifestants réclamant le retour du président islamiste Mohamed
Morsi destitué par l'armée début juillet ont fait depuis octobre des
universités le dernier bastion de leur mobilisation.
Depuis l'éviction et l'arrestation le 3 juillet du premier président
élu démocratiquement du pays, ses partisans sont décimés ou arrêtés
dans la rue. La violente répression menée par les autorités dirigées de
facto par les militaires a fait à ce jour plus d'un millier de morts et
des milliers d'arrestations.
(AFP, 8 décembre 2013)
A Istanbul, Sainte-Sophie ranime les tensions religieuses... et politiques
Depuis quinze siècles, la basilique
Sainte-Sophie n'a pas été épargnée par les tempêtes en tous genres.
Mais du haut de ses 55 m, le monument le plus visité d'Istanbul est
parvenu à traverser les guerres, résister aux séismes et survivre aux
polémiques.
Et le voici de nouveau au centre d'un débat: à l'heure où le
gouvernement est accusé de vouloir "islamiser" le pays, le vice-Premier
ministre turc Bülent Arinç a rallumé la mèche de la discorde en
souhaitant que l'ancienne église orthodoxe, transformée en musée depuis
1934, redevienne la mosquée qu'elle fut sous l'empire ottoman.
"Nous regardons une Sainte-Sophie triste", a lâché M. Arinç il y a deux
semaines après une visite de l'édifice, "j'espère que nous la reverrons
sourire bientôt".
Même sibylline, cette petite phrase lâchée par un des membres les plus
en vue du très religieux Parti de la justice et du développement (AKP),
au pouvoir en Turquie depuis 2002, n'est pas passée inaperçue.
En gardienne de l'héritage orthodoxe et byzantin, la Grèce est montée
au créneau pour déplorer des déclarations qui "blessent les sentiments
religieux de millions de Chrétiens".
Oeuvre architecturale majeure construite au VIe siècle, l'église où
étaient couronnés les empereurs byzantins a été transformée en mosquée
au XVe siècle après la chute de Constantinople aux mains des Ottomans.
Sous le régime laïc de Mustafa Kemal, elle a été désaffectée et
transformée en musée, visité aujourd'hui par des millions de touristes.
La maigre communauté orthodoxe de l'ex-Constantinople a elle aussi accueilli la sortie de M. Arinç avec consternation.
"Certains voient une Sainte-Sophie triste depuis plus de 500 ans
et voudraient bien qu'elle redevienne une église", note Mihail
Vasiliadis, le rédacteur en chef du journal grec Apoyevmatini, établi à
Istanbul.
Pour ce porte-voix des Grecs d'Istanbul, nul besoin de ranimer une
quelconque guerre de religions. Le statut très oecuménique de musée
sied parfaitement à l'ancienne église.
"Retrouver notre souveraineté"
"Pour le bien des relations entre les deux communautés, il est
préférable que cet édifice reste un symbole de cohabitation", insiste
M. Vasiliadis, 74 ans. "Personne n'a intérêt à remettre du sel sur les
plaies".
Dans le camp d'en face, les jeunes militants du Parti de la grande union (BBP), islamiste et nationaliste, semblent déterminés.
"Le cadastre nous dit que Hagia Sophia (Sainte-Sophie) est une mosquée
du Livre sacré, qui abrite des sépultures, des espaces publics, un lieu
de prière et de recueillement et une école de théologie", plaide Bayram
Karacan, le vice-président du BBP.
"La conversion de Sainte-Sophie en musée n'a jamais été accepté par le peuple turc", affirme-t-il.
A plusieurs reprises déjà, ce mouvement a sollicité la conversion du
site, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, en vain jusque là.
Sur la grande place du quartier de Sultanahmet qui sépare
Sainte-Sophie de la Mosquée Bleue, la foule se presse en rangs serrés,
largement surprise par la soudaine relance de cette controverse au goût
de réchauffé.
Motivations électorales
"Je ne comprends pas pourquoi tout d'un coup il faudrait en refaire une
mosquée si, pendant si longtemps, elle est restée un musée qui a pu
accueillir les deux religions", lâche Gelareh Kiazand, un Iranien de 32
ans.
Peut-être à cause des motivations politiques du gouvernement
islamo-conservateur à quelques mois des élections locales, soupçonne
Ahmet Kuyas, maître de conférence à l'université Galatasaray d'Istanbul.
"Le pouvoir a commencé à construire un discours pour, peut-être,
attirer quelques voix par-ci, par-là, mais je ne pense pas que ça va
payer", pronostique M. Kuyas.
Depuis quelques mois, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, souvent
brocardé comme le "nouveau sultan", a multiplié les décisions à forte
connotation religieuse. De la restriction à la vente et à la
consommation d'alcool à l'autorisation du port du foulard islamique
dans la fonction publique.
Deux églises de Turquie ont récemment été transformées en mosquées. A
Istanbul, un monastère en ruines du Ve siècle devrait suivre l'an
prochain.
La Turquie compte déjà 83.000 mosquées, en hausse de 7% depuis
l'arrivée au pouvoir de M. Erdogan il y a onze ans. Istanbul en compte
elle-même 3.000, dont la Mosquée Bleue.
"Nous avons déjà plein de mosquées ici et pas mal sont vides", s'amuse
Fehmi Simsek, un commerçant du quartier. "Qui va remplir toutes ces
mosquées lorsque Hagia Sophia sera convertie?", s'inquiète-t-il, "et
puis les touristes ne reviendront plus".
Pour le plus grand bonheur de la frange la plus religieuse du pays.
"Hagia Sophia nous appartient, elle doit donc être une mosquée",
tranche sous son voile Sevdas, une habitante du quartier de Sultanahmet.
"Il existe chez certains une sorte de complexe d'infériorité, un
certain besoin d'affirmer l'islam", regrette le professeur Kuyas,
"c'est pour cela que l'on veut que Sainte Sophie devienne une mosquée,
ce serait un autre coup à la laïcité turque".
(AFP, Dilay GUNDOGAN, 1 décembre 2013)
Socio-économique
/ Socio-economic
La Livre turque est à un nouveau plus bas niveau historique
La Livre turque est tombée vendredi à un nouveau plus bas niveau
historique face au dollar à 2,1467 Livres turques pour un dollar alors
que le pays est plongé dans une crise politique.
Cette chute de la monnaie s'accompagne d'une forte baisse de la Bourse
dont l'indice principal BIST 100 perdait 3,76% vendredi vers 09h10 GMT
après avoir reculé de 2,33% jeudi et de 4,2% mercredi. Il était tombé
plus tôt dans la journée à son plus bas niveau de l'année à 62.129,81
points.
"La Turquie s'enlise dans une crise politique et la Livre turque est à
un niveau historiquement bas", observait Olivier Jakob du cabinet
Petromatrix.
Ce recul intervient malgré la décision de la banque centrale turque,
annoncée, mardi, d'injecter des liquidités pour tenter d'enrayer la
chute de la livre, déjà fragilisée par le resserrement monétaire
annoncé par la Fed américaine.
Ainsi, l'Institution a prévu d'injecter 450 millions de dollars
quotidiennement d'ici le 31 décembre et un total de 3 milliards USD en
janvier pour endiguer la perte de la livre qui a dépassé les 15% depuis
janvier 2013.
Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan traverse
sa plus grave crise politique depuis son arrivée au pouvoir en 2002,
son entourage étant touché par un scandale politico-financier de grande
ampleur.
La crise politique se ressent aussi sur le marché obligataire où le
taux de l'obligation à 10 ans atteignait vendredi 10,54% pour 9,84% le
25 décembre et 9,37% au début décembre.
(AFP, 27 décembre 2013)
La monnaie turque poursuit sa baisse face au dollar et à l'euro
La livre turque a atteint vendredi un niveau historiquement bas face au
dollar et l'euro après la réduction par la banque centrale des
Etats-Unis (Fed) de son soutien à l'économie américaine et le scandale
de corruption qui touche le gouvernement turc.
La monnaie nationale turque s'échangeait vendredi à la mi-journée à
2,094 livres pour un dollar contre 2,071 la veille et à 2,86 livres
pour un euro contre 2,78 jeudi.
Après avoir ouvert à la baisse (-0,65%) dans le sillage des marchés
émergents, le principal indice de la bourse d'Istanbul (BIST) s'est
rétabli pour repartir légèrement à la hausse à la mi-journée (+0,15%).
Jeudi, le marché turc avait chuté de 3,2% en une seule journée.
Pour défendre la devise nationale, la banque centrale turque a décidé
vendredi d'injecter des devises sur le marché par adjudications en
raison de "la volatilité constatée sur les marchés", a-t-elle fait
savoir dans un communiqué.
"La décision de la banque centrale devrait faire retomber un peu la
fièvre des devises mais la stabilisation sera longue", a commenté
l'analyste Serhan Yenigün, de la société d'investissements Finansinvest.
La Fed a annoncé mercredi soir sa décision de réduire "modestement" le
montant de ses injections de liquidités sur les marchés financiers.
Comme celles des autres pays émergents, l'économie turque traverse une
période difficile depuis que la (Fed) a annoncé en mai son intention de
réduire son soutien à l'économie et provoqué une dépréciation de sa
devise, de plus de 11%.
La Turquie accuse toujours de forts déficits publics et un taux
d'inflation à plus de 7% en rythme annuel. La crise en Europe, son
principal partenaire économique, a aussi eu des impacts sur son bilan.
Le pays est en outre agité depuis mardi par un vaste coup de filet
anticorruption visant des personnalités proches du Premier ministre
islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, dont les fils de trois
ministres et le patron d'une banque publique.
Le scandale a secoué le parti gouvernemental à l'approche d'une année chargée d'élections, municipales et présidentielle.
(AFP, 20 décembre 2013)
CAD reaches $52 bln in first 10 months, exceeds 2012 figures
Turkey's current account deficit (CAD) increased to $51.9 billion in
the first 10 months of the year, a figure $3 billion higher than the
country's CAD for all of 2012.
These latest figures undermine a 4 percent growth in the economy over
the first nine months of the year. Officials in Ankara acknowledge that
there is no time to celebrate growth given the growing vulnerability of
foreign cash inflows.
The central bank reported on Wednesday that the country's CAD had narrowed by $2.89 billion in October.
The report cited a widening gap in foreign trade as the main factor triggering the rise of Turkey's CAD this year.
The current account gap remains at about 7 percent of Turkey's gross
domestic product (GDP); it was 6 percent in 2012. This figure is 3.5
percent for Brazil and 3 percent for Indonesia, two leading figures in
the league of emerging markets of which Turkey is a part. Turkey has to
finance more than 80 percent of its CAD with short-term capital, and
this constrains growth. This current account gap remains the main
structural problem in the Turkish economy.
Turkey earlier revised its prediction of GDP growth for this year down
to 3.6 percent from 4 percent. The central bank has said the Turkish
foreign trade deficit hit $66.23 billion between January and October of
this year, recording an $11.55 billion year-on-year rise.
Revenue from tourism, an important subgroup of the service sector,
increased $2.82 billion in the first 10 months of the year over the
same period of 2012, reaching $25.04 billion, while spending by Turkish
tourists overseas rose to $4.08 billion in the same period. Direct
investment, portfolio investments and other types of investment,
including interest income and payments, all of which comprise the main
sub-item under investment income, recorded a net outflow of $7.93
billion in the first 10 months of the year, a $1.76 billion rise over
the same months in 2012.
The government often blames the approximately $60 billion in energy
imports for the country's widening CAD. Observers, however, underline a
need for domestic production of high added value products. Like Turkey,
South Korea, for example, imports almost all its energy but is still
able to manage its CAD thanks to relatively higher exports. The central
bank earlier said that 87 percent of Turkey's petrochemical imports are
used in domestic production. Turkey has to import 60 percent of the
materials it needs to construct vehicles domestically. The Turkish lira
has lost more than 15 percent of its value so far this year, a factor
that should help increase returns from exports. The country's imports,
however, are too high to resolve Turkey's CAD.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 11, 2013)
Naguère florissante, l'économie turque à l'heure de l'incertitude
Après des années de croissance débridée et
le coup de frein de la crise mondiale, l'avenir de l'économie turque
s'annonce perturbé en 2014, sous la pression des marchés mondiaux et
d'un niveau de déficit et de dette inquiétant en année électorale.
La Turquie a enregistré récemment des performances économiques
spectaculaires, qui ont hissé ce pays de 75 millions d'habitants dans
le peloton de tête des puissances émergentes.
C'était le temps où, fier de ses taux de croissance de plus de 8% en
2010 et 2011, le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip
Erdogan, au pouvoir depuis onze ans, vantait aux investisseurs le
"havre de stabilité" turc.
Mais la crise mondiale a sonné le glas de ces années "chinoises". Après
les 2,2% enregistrés en 2012, le gouvernement table sur une progression
de "seulement" 3,6% de son produit intérieur brut (PIB) cette année et
n'anticipe pas plus de 4% pour 2014.
"L'économie turque est devenue très vulnérable à cause du climat
international. Et je pense que la politique restrictive de la Fed et
les incertitudes qui en découlent vont augmenter sa vulnérabilité",
estime Deniz Cicek, économiste à la Finansbank d'Istanbul.
Comme celles de l'Inde ou du Brésil, la monnaie turque a dégringolé
l'été dernier à cause de la fin annoncée de la politique monétaire
accommodante de la Banque centrale américaine (Fed) qui a fait fuir les
investisseurs étrangers des économies émergentes.
La livre turque (TL) a reculé de 13% cette année et s'échange désormais
à un peu plus de 2 TL pour 1 dollar ou 2,75 TL pour un euro.
Pressée par le gouvernement de maintenir des taux d'intérêt
suffisamment faibles pour ne pas contrarier la croissance, la banque
centrale peine à enrayer cette chute.
Deux agences de notation, Moody's et Standard and Poor's, ont également
mis en garde contre le risque de dérapage des déficits courants et de
la dette extérieure du pays.
Les analystes estiment à plus de 7% du PIB le déficit public turc et
anticipent une poursuite de sa hausse l'an prochain, dans un climat de
forte volatilité des capitaux étrangers. Moody's a souligné ce mois-ci
un risque pour le financement à moyen-terme de l'économie turque, même
s'il a jugé "suffisants" les outils à sa disposition pour l'amortir.
Climat politique
En novembre, le Fonds monétaire international (FMI) a lui aussi
conseillé à Ankara de "resserrer sa politique macroéconomique et de
lancer des réformes structurelles" pour réduire l'inflation et
maîtriser ses déficits.
Le gouvernement a ainsi annoncé des restrictions à l'utilisation des
cartes de crédit mais l'inflation reste à un niveau élevé. Elle devrait
encore atteindre 7% en 2013, pour une fourchette estimée pour 2014
entre 6,8 et 5,3%.
Et, aux yeux des analystes, le long tunnel électoral dans lequel le
pays s'apprête à entrer, avec des municipales en mars prochain, la
présidentielle en août 2014 et les législatives en 2015, va encore
renforcer ces incertitudes.
"Ces scrutins sont un point d'interrogation mais leur impact sera
limité si et seulement si les dépenses publiques n'enflent pas de façon
incontrôlée", prévient M. Cicek.
"Jusque-là, le gouvernement du Parti de la justice et du développement
(AKP) a fait preuve d'une mesure étonnante dans sa politique fiscale",
se réjouit Andy Birch, économiste chez l'analyste américain IHS Global
Insight.
"Mais le risque persiste, en cas de dissensions au sein de l'AKP, de
voir le gouvernement se détourner de la gestion de l'économie pour se
focaliser sur les luttes politiques", ajoute M. Birch en référence au
débat sur la suppression des écoles de soutien privées qui déchire
actuellement le camp majoritaire.
Le ministre des Finances Mehmet Simsek a balayé cette tentation d'un
revers de main en promettant que le déficit budgétaire serait ramené
l'an prochain à 1,2% du PIB. "Nous n'avons pas préparé le budget avec
un oeil sur les élections", a-t-il assuré.
N'empêche. Certains analystes restent inquiets. Comme Gareth Leather,
de Capital Economics à Londres, qui a rangé la Turquie dans le club des
"Cinq fragiles" aux côtés du Brésil, de l'Inde, de l'Indonésie et de
l'Afrique du Sud.
"Le gouvernement va probablement laisser passer les élections
législatives de 2015 avant, au plus tôt, de s'attaquer aux décisions
difficiles", pronostique M. Leather.
(AFP, Fulya OZERKAN, 7 décembre 2013)
Un club menacé de sanction pour avoir célébré Atatürk
La Fédération turque de football (TFF) a
renvoyé devant sa commission de discipline le club de Fethiyespor, dont
l'équipe a exhibé des maillots célébrant le père de la Turquie moderne
Mustafa Kemal Atatürk avant un match mercredi, a-t-on appris samedi
auprès de la TFF.
Au début d'un match de coupe de Turquie à Istanbul contre l'équipe de
Fenerbahçe, les onze joueurs de Fethiyespor ont dévoilé, lors de
l'exécution de l'hymne national, des T-shirts marqués chacun d'une
lettre qui composait le mot "Yüce Atatürk" (Grand Atatürk), en
référence au fondateur en 1923 de la République turque laïque.
Lors de ce match, "Fethiyespor s'est approprié des valeurs embrassées
par la nation toute entière dans le seul but de susciter une
controverse", a regretté la Fédération dans un communiqué publié sur
son site internet.
"Ce type d'action ne peut être toléré sur un terrain de sport. Il a
donc été soumis à la commission de discipline du football
professionnel", a ajouté la TFF, soulignant que "des procédures
disciplinaires seront engagées contre tout comportement contraire aux
principes et aux règles" en la matière.
Cité par la presse turque, le président de Fethiyespor (2e division
turque) s'est réjoui de la victoire de ses joueurs face à Fenerbahçe
(2-1) et de leur initiative. "Le message a été entendu par ceux à qui
il était destiné", a remarqué Özkan Özcan Günes.
Depuis la fronde contre le gouvernement islamo-conservateur qui a
agité la Turquie en juin, les terrains de football turcs ont été à
plusieurs reprises l'occasion de manifestations dirigées contre les
autorités.
Lors de ces événements, des groupes de supporteurs ont joué un rôle de
premier plan dans les protestations dirigées contre le Premier ministre
Recep Tayyip Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir
"islamiser" le pays.
Le personnage d'Atatürk est devenu un symbole de la résistance au gouvernement.
La police turque a interpellé fin septembre plusieurs dizaines de
supporteurs des trois grands clubs d'Istanbul, Fenerbahçe, Besiktas et
Galatasaray, à la suite d'incidents survenus lors d'un derby entre ces
deux dernières équipes.
La quasi-totalité de ces supporteurs a été relâchée depuis et a dénoncé un règlement de comptes "politique". décembre 2013)
Drogba et Eboué menacés de sanction pour leur hommage à Mandela
Didier Drogba et Emmanuel Eboué, les deux
internationaux ivoiriens du club de 1re division turque de Galatasaray,
sont menacés de sanctions pour avoir rendu hommage à l'issue d'un match
à Nelson Mandela, décédé jeudi, rapporte dimanche la presse turque.
Vendredi soir, à la fin du match entre Galatasaray et SB Elagizspor,
comptant pour la Coupe de Turquie, Drogba a dévoilé sous son maillot un
tee-shirt où était inscrit
"Thank you Madiba" (littéralement "Merci Madiba", le surnom de l'icône de la lutte anti-apartheid).
Eboué a fait de même, son tee-shirt portant le message "Rest in peace
Nelson Mandela" (littéralement "Repose en paix Nelson Mandela").
Les deux joueurs ont été renvoyés par la Fédération turque de football
(TFF) devant sa commission de discipline, rapportent les quotidiens
Milliyet et Hürriyet.
Il est en principe interdit pour les footballeurs d'arborer des slogans
ou messages politiques sur leurs maillots, sous peine d'une amende.
(AFP, 7-8 décembre 2013)
Turkey lags behind in education among OECD countries
Despite huge amounts of money allocated to the education system in
recent years in Turkey, the country still lags behind among the member
countries of the Organization for Economic Cooperation and Development
(OECD), a report has revealed.
According to the Program for International Student Assessment (PISA)
report for the year 2012, Turkey ranks 42nd out of 65 countries.
Although it was also noted in the report made public on Monday that
Turkey is among the OECD countries that have achieved the fastest
progress in the category of physical sciences and reading, the
country's average score remained below the average of OECD countries in
education.
The PISA report, which is the world's most comprehensive education
report, provides data to compare the rate of success in mathematics,
physics and physical sciences of various countries. The report covers
400,000 students in 65 countries. In the overall evaluation, China's
Shanghai got the first place, while Singapore was next on the list.
Countries which got scores below that of the OECD average such as
Turkey, Tunisia, Brazil and Mexico made some progress by performing
better than in the PISA survey of 2009.
The budget Turkey allocates to education has more than tripled in the
past 10 years. Next year the country's education budget -- to be
transferred to the Ministry of Education from the national budget with
a 15 percent increase compared to this year -- amounts to $38.5 billion
(TL 78.5 billion) however, Turkey still struggles with major problems
in the educational system.
A frequent change of ministers is one of the major defects in the
Turkish education system. In the past 11 years -- the period the
Justice and Development Party (AK Party) has been in power -- the
Ministry of Education has been headed by five ministers, for which the
government has been widely criticized.
Beginning with Erkan Mumcu as the first education minister, the AK
Party subsequently appointed Hüseyin Çelik, Nimet Çubukçu, Ömer Dinçer
and Nabi Avcı to the post. The education system has been changed almost
every other year by the Ministry of Education, leading to adaptation
problems and ambiguities for both parents and students.
Parents, students and educators have been overwhelmed with the new
changes and do not have the chance to adapt to earlier reforms, which
makes them feel insecure and worried because they're not sure if this
new policy or practice will be changed yet again. Also, in the past 11
years, the admission system into high schools has been changed four
times and the admission system to universities twice.
The fast-tracked education reforms in recent years have been the
subject of much criticism in Turkey, and the government is under fire
for not consulting all the stakeholders, including parent-teacher
associations, before proceeding with implementing reforms.
In the mathematics ranking in the PISA report, China's Shanghai has the
highest score with a mean score of 613 points, while Turkey ranks 43rd
with a mean score of 448. The mean score of OECD-member countries in
math is 494. Other than China's Shanghai, Singapore, Hong Kong-China,
Chinese Taipei, Korea, Macao-China, Japan, Liechtenstein, Switzerland
and the Netherlands constitute the top 10 countries in descending order
of scores in mathematics.
In the category of reading, although Turkey has achieved an average of
a five-point progress in the past three years, the country ranks 40th,
below the OECD average, with a mean score of 475 points. With the
progress Turkey has made in this category, Turkey is the country that
has made the fastest progress after Qatar and Serbia as per the report,
which noted that the number of students with low-performance in reading
has decreased between 2003 and 2012.
Inefficient governmental attempts to increase mandatory education from
eight years to 12 --called the 4+4+4 plan -- and 213,000 unemployed
teachers waiting to be appointed to state schools by the ministry are
some of the other major problems in the education sector.
Teachers are awaiting significant steps from the government for better
working conditions -- one of the primary challenges that the education
system is facing. Compared to other OECD countries, Turkish teachers
have the longest working hours, the highest numbers of students per
class and the lowest starting salaries.
According to a report by the Union of Democrat Educators (DES), the
issues of teachers' training, salaries and career development policies
do not comply with current needs. There is also a lack of coordination
among the various faculties of education, the Ministry of Education,
schools and students.
The Ministry of Education has vocational opportunities for 2,000
primary school teachers every year, while universities have 12,000
students studying to teach at primary schools. But as not all graduates
are able to pass an obligatory exam to be appointed and as the need for
teachers increases, the ministry tries to compensate for the shortage
by appointing paid teachers who earn TL 8 per lesson and are only
allowed to work 30 hours a week at the most. The maximum salary they
can earn is TL 960 a month, which is less than the salary of a school
janitor.
Another problem regarding teachers is the increasing need for guidance
and counseling teachers at schools. There is only one guidance and
counseling teacher per 1,200 students and 8 million students are unable
to benefit from this service. The minimum number of teachers needed in
this field is 17,000, but only 2,800 students graduate each year from
this department.
Eric Charbonnier, director of the PISA report, has cautioned that the
closure of prep schools, which the Turkish government is planning to
do, would harm equality of opportunity in education. Noting that prep
schools are more successful than schools in Turkey, he said the Turkish
government should better explain the purpose of the closure of prep
schools and how the void that the closure will bring about will be
filled in.
Speaking to Today's Zaman, Charbonnier said: “Turkey has achieved some
progress thanks to steps taken in education in 2009 and 2010. Steps to
be taken from now on should ensure social equality. If prep schools are
to be abolished, then a better system should take its place. Public
schools should provide the services prep schools offer. As indicated by
the PISA report, countries which lead a clear-cut education policy with
stability become more successful.” (TODAY'S
ZAMAN, Dec 3, 2013)
128 Workers Killed on the Job in November
According to a report released by Worker Health and Work Security
Assembly, at least 128 workers including 5 immigrants, 5 children and
10 women were killed from work-related injuries in November.
Among 10 women included Rukiye Şimşek (42), a house worker who fell to
death as she was cleaning windows on 4th floor of a building in
Istanbul.
Some of the highlights from the report are as follows:
The distribution of workplace mortalities according to sector listed as
follows: Construction (31 with 23 due to falls), transportation (13),
agriculture (18), textile/leather (13), trade (12) and mining (10).
* While traffic accidents left 49 workers dead, 35 were killed due to crushes and collapses and 26 died because of falls.
* While not listed as cause of death for labor sectors, Yılmaz
Pehlivan, a leather worker, died on the job of lung cancer while
working at a factory in Zeytinburnu district, Istanbul.
* On November 5, 7 textile workers died due to a traffic accident in Bozova district, Şanlıurfa.
* On November 7, 5 trade workers died due to a fire in Gaziantep.
According to a preliminary report by Chamber of Electric Engineers, the
building had no fire or emergency exits. It was also noted that it was
not suitable for manifacture.
5 immigrant, 5 child workers
* Alim Koç (33), a teacher, committed suicide due to a 8 year long wait
for post assignment. Alim marked the 37th case who suffered from
capitalist education system.
* 4 workers from Syria (Hacı Mehmet Dolihammor, Bilal, Üveysi
Derihamar, Vaisa Dail Hamiossa) and 1 worker from China (Qighu Li)
died.
* The sectors and information on deceased child workers included: Orhan
Sürer (13, construction, died in Diyarbakır province), Hasan Bakdur
(16, agriculture, died in Şanlıurfa), Muharrem Dursun (14, retail, died
in Gaziantep), Salih Eroğlu (17, retail, died in Gaziantep) and Gökhan
Örüç (17, construction, died in Konya).
(BIA, Dec 3, 2013)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
La politique allemande met la pression sur Ankara
Plusieurs politiques allemands ont appelé Ankara samedi à résoudre la
crise qui secoue la Turquie, le ministre des Affaires étrangères
parlant de "test" pour la démocratie turque et l'euro-député Elmar Brok
de la fin de l'ère Erdogan.
"Nous faisons confiance à la force de l'État turc pour faire la lumière
sur les soupçons de corruption qui ont cours, sans distinction de
personnes", a déclaré au Bild am Sonntag le ministre des Affaires
étrangères Frank-Walter Steinmeier, qui vient de prendre ses fonctions.
La capacité d'Ankara à élucider l'affaire "aura valeur de test pour
toute politique qui se revendique d'un État de droit", a poursuivi M.
Steinmeier dans un extrait de l'interview diffusé à l'avance.
"L'État de droit et la lutte conséquente contre la corruption sont des
conditions sine qua non à une adhésion à l'Union européenne", a
renchéri son secrétaire d'État Michael Roth, interrogé samedi par
l'édition en ligne du Handelsblatt. "Il est dans l'intérêt de la
Turquie de montrer maintenant qu'elle est une démocratie à l'épreuve
des crises, qui adhère pleinement à nos valeurs communes", a-t-il
poursuivi.
"Nous autres Allemands observons les développements à Ankara et à
Istanbul avec une grande attention", a déclaré pour sa part M.
Steinmeier, qualifiant la Turquie de "partenaire très important" pour
Berlin. "Dans une région, le Moyen-Orient, marquée par les crises et
les conflits, nous avons besoin d'une Turquie forte comme pôle de
stabilité vers l'intérieur et vers l'extérieur", a-t-il également
martelé.
L'Allemagne compte la plus grosse communauté turque hors de Turquie, avec quelque trois millions de personnes.
La Turquie s'enfonçait dans la crise politique samedi, alors que le
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, dont le gouvernement est
éclaboussé par un scandale de corruption, refuse de céder aux pressions
de la justice et de la rue. Des incidents violents ont eu lieu dans
plusieurs villes du pays dont Istanbul et Ankara.
Pour Elmar Brok, euro-député conservateur allemand et président de la
commission des Affaires étrangères du Parlement européen, "Erdogan a
fait son temps". En s'accrochant au pouvoir, le Premier ministre turc
fait subir à son pays "une perte dramatique de crédibilité", a-t-il
jugé sur les ondes de la radio publique allemande Deutschlandfunk
samedi.
(AFP, 28 décembre 2013)
L'UE appelle Ankara à traiter les enquêtes de façon transparente
Le commissaire européen à l'élargissement, Stefan Füle, a sommé
vendredi la Turquie de traiter de façon "transparente et impartiale"
les enquêtes anticorruption qui ébranlent depuis plus d'une semaine le
Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.
"J'exhorte la Turquie, en tant que pays candidat (à l'entrée dans
l'Union européenne) engagé à respecter les critères politiques à
l'accession (...), à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire
en sorte que les allégations de corruption soient traitées sans
discrimination ou favoritisme et d'une façon transparente et
impartiale", a déclaré M. Füle dans un communiqué diffusé par la
représentation de l'Union à Ankara.
"Ces derniers jours, les changements opérés au sein de la police
judiciaire ont sapé l'indépendance et l'impartialité des enquêtes
conduites par la justice sur des allégations de fraude, y compris de
corruption", a-t-il ajouté.
M. Füle a également rappelé son "inquiétude", après la purge dont été
victimes des dizaines de hauts gradés de la police, démis de leur
fonction sur ordre du gouvernement dans les jours qui ont suivi les
premières interpellations de personnalités proches du gouvernement sur
des accusations de fraude, corruption et blanchiment d'argent.
Le commissaire européen s'est par ailleurs réjoui de la décision du
Conseil d'Etat turc de suspendre un décret gouvernemental imposant à la
police d'informer sa hiérarchie avant toute arrestation.
"Je me félicite de cette suspension et j'espère que la décision du Conseil sera rapidement exécutée", a-t-il souhaité.
Au pouvoir depuis 2002, M. Erdogan est éclaboussé par un scandale
politico-financier sans précédent qui fragilise son autorité, à quatre
mois des élections municipales.
(AFP, 27 décembre 2013)
EP Socialists strongly warn the Turkish Government
The second largest group in the European Parliament, the Socialists
have strongly warned the Turkish government not to cover up
wrongdoings, stressing that the investigation was the last chance to
show the determination in the fight against corruption.
Hannes Swoboda, chairman of the Socialists and Democrats group, warned
that ongoing investigations should not be interrupted and that
officials should not be punished for simply doing their jobs.
In a written statement announced despite the Christmas break, Swoboda
said the investigations were Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan's last
chance to “show that he wants to fight and not cover up corruption.”
“The dismissals of police chiefs and officers over the last days are
worrying. Ongoing investigations should not be interrupted and
officials working on those investigations must not be punished for
doing their job: fighting corruption, regardless of whether it occurs
in the public or private sector,” he said.
Swoboda, one of the most senior politicians in European politics, has
strongly backed AK Party-led EU reforms and quite often sparred with
his Turkish sister party, the Republican People's Party (CHP).
Stressing that developments were worrying, the Socialist leader called
on Erdoğan and his government to fully respect the principle of
separation of powers and guarantee the independence of the judiciary
and the impartiality of investigations.
Swoboda also reiterated that the press has been banned from police
departments. “Mr. Erdoğan and his government must fully respect the
principle of separation of powers and guarantee the independence of the
judiciary, the impartiality of the investigations, as well as freedom
of [the] press. Banning journalists from police stations does not
comply with the necessary transparency of a modern, democratic
country,” he said.
Swoboda, who strongly criticized the way the government handled this
summer's Gezi protests, underlined that protests against state
corruption and the government were springing up in several Turkish
cities, with some demonstrations being forcefully dissolved.
For a strong Turkey to play the often-coveted role of a major power,
Swoboda said the only way was a transparent and democratic Turkey.
“Turkey will only play the leading regional role that Mr. Erdoğan wants
it to play if domestic issues are dealt with in a transparent and
democratic way. Therefore, the government should engage in open
dialogue with [the] opposition and civil society, rather than
conspiracy theories,” he said.
The European Commission has also warned the government to carry out the
investigations impartially and independently. Despite warnings, the
government has sacked many police chiefs and one of the dossiers on
corruption has been taken away from the prosecutors.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 26, 2013)
Erdogan à Bruxelles mi-janvier
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé lundi qu'il se
rendrait en visite à Bruxelles, au siège de l'Union européenne (UE), en
janvier et qu'il recevrait en Turquie le président français François
Hollande les 27 et 28 du même mois.
"Le président français visitera la Turquie les 27 et 28 janvier", a
déclaré M. Erdogan lors d'une allocution prononcée à Ankara à
l'occasion de la signature avec l'Union européenne (UE) d'un accord de
réadmission des migrants clandestins.
"Moi-même j'effectuerai une visite officielle en à Bruxelles", a-t-il
ajouté, "ces visites constitueront une opportunité pour donner un
nouvel élan, un nouvel enthousiasme, à nos relations avec l'Union
européenne".
Le chef du gouvernement turc a précisé qu'il s'entretiendrait le 21
janvier dans la capitale européenne avec les présidents du Conseil
européen Herman Van Rompy, de la commission José Manuel Barroso et du
Parlement Martin Schulz.
L'UE a décidé en octobre de relancer ses négociations d'adhésion avec
la Turquie, paralysées depuis trois ans, en ouvrant un nouveau chapitre
de discussion avec Ankara.
La Turquie est officiellement candidate depuis 1999, mais le processus
de négociations, engagé en 2005, s'avère le plus lent jamais mené par
l'UE avec un aspirant à l'adhésion.
Il se heurte aux fortes réserves de Paris et Berlin à l'entrée d'un
pays de 76 millions d'habitants à majorité musulmane, et à l'absence de
règlement du cas de Chypre, dont la partie nord est occupée depuis 1974
par les troupes turques.
Les relations entre Paris et Ankara ont ainsi connu moult difficultés
ces dernières années, notamment en raison de l'opposition de
l'ex-président français Nicolas Sarkozy à l'entrée de la Turquie dans
l'UE) et au vote, annulé depuis, par le Parlement français d'une loi
condamnant la négation du génocide arménien, que les Turcs refusent de
reconnaître.
Le climat entre les deux pays s'est réchauffé à la faveur de l'élection
de François Hollande à la présidence française en mai 2012.
Paris a notamment levé son veto à l'ouverture du chapitre des négociations d'entrée de la Turquie lancé en octobre.
(AFP, 16 décembre 2013)
Flautre: Investigation into journalist sover MGK docs 'scandalous'
Hélène Flautre, the co-chairwoman of the EU-Turkey Joint Parliamentary
Committee, has described the launch of an investigation into the Taraf
daily and journalist Mehmet Baransu for publishing records of
controversial National Security Council (MGK) documents as being
“scandalous” and “inappropriate,” adding that she has serious concerns
about freedom of the press in Turkey.
A prompt investigation was launched last week against Taraf and Baransu
for reporting on a confidential MGK document that mentioned a planned
crackdown on faith-based groups in the country.
In November, the Taraf daily published several confidential documents
suggesting that the Justice and Development Party (AK Party) and the
National Intelligence Organization (MİT) profiled individuals linked to
some religious and faith-based groups. The party admitted the
authenticity of the documents but argued that no action was taken to
implement the policy prescriptions indicated therein.
On Thursday, however, the Prime Ministry, MİT and the MGK filed a joint
criminal complaint against the daily and Baransu for revealing
confidential state documents. The complaint immediately turned into an
investigation against the journalist.
“Attacking the newspaper or the journalist who printed this news [about
government profiling of individuals] is like arresting somebody who
runs toward you and reports a crime. The journalist is told: ‘You are
going to jail. It is you who is going to jail for revealing a crime.'
Certainly, this is obviously an inappropriate situation and is
scandalous behavior. This newspaper reported something for the public's
benefit and it revealed a violation of duty at the end of the day,”
Flautre told the private Cihan news agency in an exclusive interview.
She said the limits of activities about collecting information about
the private lives of individuals are clearly set by laws and if these
laws have been violated, then there is a need for extensive reform to
establish a democratic control mechanism.
Baransu now faces charges of acquiring confidential documents crucial
to state security, unveiling information that is forbidden to announce
and political and military espionage. He may face a prison term of up
to 43 years for the charges.
The European parliamentarian said she believes there is a serious
censorship imposed on the Turkish press, which triggers self-censorship.
“As a matter of fact, when you take the consequences of the
publications you make, you began to be more careful before you print
them. This is definitively a worse situation. There is a need for the
establishment of a structure that will clearly guarantee media freedom
in Turkey. Politicians making accusatory statements about newspapers or
journalists is not something that can be seen in deep-rooted
democracies,” Flautre said.
Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan on Saturday accused those who
leaked secret state documents that included a covert plot against
Turkish Islamic scholar Fethullah Gülen and profiling citizens of
“treason to the homeland.”
Speaking to a crowd of supporters in the northwestern Turkish town of
Tekirdağ, Erdoğan recalled the leaked confidential documents that the
Taraf daily published last week and said: “I now see that some media
groups are hand-in-hand. These groups couldn't even come together until
recently. Exposing state secrets is not freedom but absolutely
treasonous to the country and homeland.”
She also said the launch of an investigation into Taraf and Baransu
will definitely come to the agenda of the European Parliament during
the talks on its annual report on Turkey.
‘Turkey needs education reform'
Flautre also commented on the ongoing debate in Turkey with regards to
government plans to close down prep schools that help students to
prepare for standardized high school and university examinations.
Despite huge public opposition, the government is determined to go
ahead with its plans and asks the prep schools to either turn into
private schools or study centers.
Flautre said the existence of prep schools shows the shortcomings of
the education system in Turkey and the education system needs to be
reformed so that students do not feel the need to go to prep schools in
order to be able to enter a university.
“Perhaps you need to change the university entrance system. In any
case, the latest PISA [Program for International Student Assessment]
study shows Turkey has gone backwards in its rankings like France. This
shows that there is a need for extensive reform in education,” she said.
Despite huge amounts of money allocated to the education system in
recent years in Turkey, the country still lags behind among the member
countries of the Organization for Economic Cooperation and Development
(OECD), according to the PISA report for the year 2012. Turkey ranks
44th out of 65 countries in the newly revealed report.
The PISA report, which is the world's most comprehensive education
report, provides data to compare the rate of success in mathematics,
physics and physical sciences of various countries. The report covers
400,000 students in 65 countries.
‘Commission's failure beyond disappointment'
The failure of a constitutional commission in Turkey to come up with a
draft text of a new constitution that would replace the country's
coup-era constitution was another issue Flautre focused on.
The parliamentary Constitutional Reconciliation Commission, which was
tasked with the drafting of the new constitution, has recently been
dissolved due its failure to come up with a text.
Flautre called the situation as being “beyond disappointment.”
“The commission gave the right for equal representation to all parties.
Today, we see that polarization, instrumentalization and ill will from
all parties terminated this process. For us, this is something beyond
disappointment,” she said, adding that the political parties' failure
to reach a consensus on a draft text also shows the bankruptcy of the
political system in Turkey.
When asked about some diplomacy issues such as Prime Minister Erdoğan's
proposal to Russian President Vladimir Putin to include Turkey in the
Shanghai Cooperation Organization (SCO) during a visit to Russia last
month as an alternative to Turkey's EU membership bid, Flautre said
Erdoğan's statement made people in Europe smile, noting that Europeans
have now got used to the Turkish prime minister's “untimely” statements.
To another question about the prospects of extreme right-wing
politicians such as Marine Le Pen and Geert Wilders getting better
results in the upcoming European parliamentary elections and whether
she has concerns about this, Flautre said there are serious social
problems in Europe and the extreme right wing wins votes due to these
problems.
She also said she does not think Le Pen will leave her French rivals behind in the elections.
“Social problems and the disappointment caused by political parties
lead to this dangerous situation. At the same time, I see there are
citizenship projects rising in every part of Europe. So Marine Le Pen
will not dominate French politics tomorrow or anytime soon, I hope
never,” she said.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 8, 2013)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Nouvelle menace d'Erdogan: Expulser certains ambassadeurs étrangers
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a averti samedi qu'il
pourrait expulser certains ambassadeurs étrangers auteurs "de
provocations", sur fond de tensions provoquées par un scandale de
corruption sans précédent.
"Certains ambassadeurs sont engagés dans des actions de provocation",
a-t-il dit dans des remarques faites dans la ville de Samsun, sur les
bords de la Mer noire, et retransmises par la télévision. "Nous ne
sommes pas tenus de vous garder dans notre pays", a ajouté le chef du
gouvernement.
Les déclarations de M. Erdogan apparaissent comme une mise en garde
voilée à l'adresse de l'ambassadeur américain Francis Ricciardone qui,
selon certains médias pro-gouvernementaux, aurait déclaré à des
représentants de l'Union européenne que Washington avait demandé à la
banque publique Halkbank de couper tous ses liens avec l'Iran en raison
des sanctions.
Le directeur général de Halkbank, Suleyman Aslan, fait partie des
personnes concernées par une enquête de corruption qui vise aussi les
fils de deux ministres et frappe au coeur le gouvernement d'Erdogan, au
pouvoir depuis 2002.
M. Aslan a été accusé d'avoir accepté des pots-de-vin. La police a
saisi 4,5 millions de dollars en liquide cachés dans des boîtes à
chaussure à son somicile, avaient rapporté les médias turcs la semaine
dernière, citant des sources judiciaires.
Halkbank est sous le feu de critiques aux Etats-Unis pour s'être livré
à des transactions illégales avec l'Iran, mais la banque a démenti ces
accusations.
"Nous avons demandé à Halkbank de couper ses relations avec l'Iran. Ils
ne nous ont pas écoutés. On assiste à l'écroulement d'un empire",
aurait déclaré M. Ricciardone aux ambassadeurs de l'UE, selon plusieurs
quotidiens.
Mais M. Ricciardone a démenti samedi ces informations de presse comme
étant "des allégations sans fondement", sur son compte Twitter en turc.
"Personne ne devrait compromettre les relations USA-Turquie sur la base d'allégations sans fondement", a-t-il dit.
(AFP, 21 décembre 2013)
CHP leader meets US ambassador amid political turmoil
U.S. Ambassador to Turkey Francis Ricciardone hosted main opposition
Republican People’s Party (CHP) leader Kemal Kılıçdaroğlu over a lunch
held at the Embassy residence on Dec. 19, as a corruption and bribery
probe targeting Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan’s allies continued
to rock the country.
CHP deputy chairs Faruk Loğoğlu, Sezgin Tanrıkulu, Şafak Pavey, as well
as CHP lawmakers Osman Korutürk and Aykan Erdemir, also attended the
lunch.
Speaking to the Hürriyet Daily News after the meeting, Loğoğlu stressed
that the lunch had been scheduled more than 10 days ago, upon the
invitation of the U.S. ambassador, in order to exchange views over the
CHP leader’s recent visit to Washington D.C.
Accompanied by a large delegation, Kılıçdaroğlu paid a four-day visit
to the U.S. capital at the beginning of December and held a series of
talks with officials, including a special assistant to President Barack
Obama and members of Congress. He also delivered a number of speeches
and attended gatherings at civil society think tanks.
Loğoğlu said all party officials who attended the lunch with
Ricciardone were among the CHP delegation that visited Washington, and
shared their impressions of the trip.
“The U.S. ambassador said it was a normal thing for any ambassador to
meet with leaders of the opposition. But it’s not being perceived this
way in Turkey,” he added.
The meeting took place at a time when Turkey has been shaken by a
corruption and bribery operation, which included the sons of three
ministers being taking into custody, as well as a number of prominent
businessmen and bureaucrats. In comments on social media,
pro-government critics have labeled the timing of the CHP’s meeting
with the U.S. ambassador “meaningful,” suggesting the involvement of
“external forces” in the ongoing struggle between the government and
Gülen movement, with particular emphasis on the alleged role of the
U.S., where Gülen resides.
Loğoğlu chided such comments as “conspiracy theories.”
“According to them, everything is a conspiracy and a provocation. But
they never speak about corruption or bribery. They still suppose they
can deceive people with their conspiracy theories and delusions,” he
said.
The recent corruption operation was one of the topics of their
discussions during the lunch, the CHP deputy chair added, noting that
they had reiterated their views on the issue that they had previously
made public.
“As he said before, Kılıçdaroğlu voiced his opinion that the ministers
[whose sons have been taken into custody] should leave their posts, in
order to safely conduct the judicial process. Ricciardone, for his
part, said the U.S. favored democracy and transparency for Turkey, as
they do for all countries,” Loğoğlu said.
CHP Deputy Chair Sezgin Tanrıkulu also denounced conspiracy theories based on the timing of the meeting.
Party officials reportedly considered whether or not to cancel the
visit, but eventually decided to go ahead with it, taking into account
that such a cancellation would cause further speculation.
“If we had canceled our meeting on the basis that it might be
misinterpreted due to the corruption investigation, it would have shown
a lack of self-confidence. We do know what and where to speak. We can
voice our views, which we also voiced behind closed-doors, publicly. We
have such confidence,” Tanrıkulu said.
Just a day before the meeting with Turkey’s main opposition leader,
U.S. officials stressed that Washington had no intention to get
involved in what it described as “a family fight,” denying suggestions
that the U.S. had a role in the ongoing struggle.
“Please don’t draw us into your family fight here. We don’t want one
side or the other to feed this conspiracy idea that we are against the
prime minister, or against Fethullah Gülen Hocaefendi,” U.S. officials
told the Daily News on Dec. 18. The same message was also delivered to
the Turkish government through diplomatic channels on the same day. (hurriyetdailynews.com, Dec 19, 2013)
Achat de missiles chinois: le Congrès américain coupe les fonds
Le Congrès des Etats-Unis devrait adopter la semaine prochaine une loi
qui interdirait l'utilisation de fonds américains pour financer
l'acquisition par la Turquie de missiles chinois destinés à être
intégrés aux systèmes de défense de l'Otan.
La grande proposition de loi annuelle sur la défense contient une
clause qui interdit l'utilisation de crédits américains pour "intégrer
les systèmes de missiles de la République populaire de Chine dans les
systèmes de défense américains", selon un document explicatif des
commissions de la Défense du Congrès.
"Un tel système ne serait pas compatible et ne doit pas être intégré
aux systèmes de défense par missiles de l'Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord" (Otan), précise le texte.
Sans subventions américaines, le coût pour la Turquie de l'installation des missiles chinois augmenterait.
La loi a été adoptée jeudi par la Chambre des représentants et devrait
l'être la semaine prochaine par le Sénat, avant d'être promulguée par
le président américain.
Ankara a annoncé en septembre avoir retenu l'entreprise China Precision
Machinery Import-Export Corporation (CPMIEC) pour l'acquisition de
missiles sol-air de longue portée Hongqi, un contrat estimé à 4
milliards de dollars (2,9 milliards d'euros).
La Turquie a justifié son choix par des raisons de prix et de transferts de technologies.
Mais la préférence accordée par les Turcs à cette entreprise, qui fait
l'objet de sanctions américaines pour avoir livré des armes à l'Iran et
à la Syrie en dépit d'un embargo, a irrité ses alliés de l'Otan.
Les concurrents de la société chinoise --l'américain Raytheon, le russe
Rosoboronexport et le franco-italien Eurosam-- ont jusqu'au 31 janvier
2014 pour confirmer leurs offres initiales, notamment en ce qui
concerne les prix et la date de livraison des équipements, a indiqué
Ankara début décembre.
Le choix définitif de la Turquie devrait être confirmé à l'été 2014.
(AFP, 13 décembre 2013)
CHP and the US rediscover each other
Main opposition Republican People’s Party (CHP) leader Kemal
Kılıçdaroğlu started his five day contacts in Washington DC on Dec. 1.
The U.S. capital is the latest stop of the CHP’s diplomatic tour - as
an alternative to Turkish Prime Minister Tayyip Erdoğan’s - after
contacts in Brussels, Damascus, Beijing, Baghdad and Cairo. This is not
something usual in Turkish politics.
This is also the first visit of a CHP leader to the U.S. in 37 years.
Then, Bülent Ecevit had survived an assassination attempt by a Greek
Cypriot in New York in 1976, in the wake of the Turkish military’s
Cyprus intervention in 1974.
In the meantime, the U.S. has changed a lot, Turkey has changed a lot,
and the CHP has changed as well. The change in the CHP, as a party that
is the same age as the 90-year-old Turkish Republic, has perhaps been
rather slower. This has lead to criticism from foreign observers that
its opposition is inefficient and fails to offer an alternative to the
current Justice and Development Party (AK Parti) government of Prime
Minister Tayyip Erdoğan. Therefore, Kılıçdaroğlu’s move to let the
opposition voice be heard, especially on Turkey’s foreign policy, is a
sign of a new policy line for the CHP, too.
There are three main reasons that have forced the CHP to make such a
change: The need to reply to Erdoğan’s 50 percent election victory in
2011 with policies other than the traditional secularist-Kemalist line,
the latest turmoil in the Middle East kicked off by the Arab Spring
that hit Turkish borders with the Syrian civil war in 2012, and the
Gezi Park wave of protests that shook Turkey in the summer of 2013.
“We drew our lessons from the Gezi protests” Kılıçdaroğlu told
reporters covering his trip to Washington DC. “It was a release of
energy by young people of many walks of life against the pressure of
the government on their private lives; a new form of opposition.”
Believing that it was the Gezi protests that triggered interest about
the opposition in Turkey abroad, Kılıçdaroğlu says the CHP “received
the invitation from the U.S. Congress and think tanks here following
Gezi. We have modified a brochure that we prepared for the Socialist
International’s Istanbul meeting in November about Gezi, and it will be
an important part of our presentations here”.
Asked about Erdoğan’s criticism that CHP is giving a “bad name” to
Turkey with its contacts abroad, Kılıçdaroğlu says Erdoğan is confusing
their contacts in the EU and the Western world with those made
elsewhere. “We did not criticize the Turkish government but told about
our own policies, together with Turkey’s, in our contacts in, for
example, Damascus, Beijing, and Baghdad” he said. “But Brussels is a
different story. Turkey has turned its face to the West for nearly 200
years. We are members of NATO, the Council of Europe, the OECD, and now
we want to be a member of the European Union. Erdoğan talks about the
EU as a separate entity, whereas we think that it’s a world we want to
be a part of. That’s why we criticize the Turkish government in EU
contacts. The EU strongly criticizes Turkey in its reports anyway. We
do not think Turkey should be a part of it a world with more
authoritarianism. We think Erdoğan’s Shanghai membership demand is
wrong.”
So, it’s not only Gezi that the CHP delegation here is going to focus
on. “The Americans want to understand what the CHP thinks about
political issues and we are going to tell them first hand about our
foreign, economic, and energy policies, and our line from the Iran
nuclear deal to the Geneva talks on Syria,” Kılıçdaroğlu said.
He is actually trying to summarize the transformation of his party from
a rather isolationist foreign one with a focus on the duties of
citizens to the rights of citizens in domestic politics. Pursuing an
anti-American line has been a part of the party up until a few years
ago, but Kılıçdaroğlu says this is changing. “We cannot have a policy
against any country, let alone the U.S. as the world’s biggest power.
And it’s very natural for the U.S. Congress and thinks tanks to decide
to listen to the opposition in Turkey,” he said.
It seems that the CHP is rediscovering America, while the U.S. is
rediscovering the opposition in Turkey on behalf of the CHP, perhaps
thanks to the Gezi protests, which showed that Turkish society is not
monolithic. (hurriyetdailynews.com, Dec 1, 2013)
Relations
régionales / Regional Relations
Davutoglu à Erevan le 12 décembre pour une réunion régionale
Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a annoncé
vendredi qu'il participerait le 12 décembre à Erevan à une réunion
régionale, sa première visite en Arménie depuis l'échec en 2009 des
efforts de normalisation entre les deux pays, qui s'opposent sur le
génocide arménien de 1915.
Interrogé par la presse, M. Davutoglu n'a pas précisé s'il profiterait
de cette réunion de l'Organisation de coopération économique de la mer
Noire (OCEMN) pour avoir des entretiens bilatéraux avec des
responsables arméniens.
"Les détails de cette visite ne sont pas encore définis", a-t-il déclaré.
Jeudi à Kiev, le chef de la diplomatie turque a rencontré ainsi, selon
la presse turque, son homologue arménien, Edouard Nalbandian, en marge
d'une réunion ministérielle de l'Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (OSCE).
"Nous avons dans le passé rencontré le ministre arménien des Affaires
étrangères et nous sommes toujours prêts à le faire", a souligné le
ministre.
La Turquie et l'Arménie ont signé en 2009 des textes visant à établir
des liens diplomatiques et à rouvrir leur frontière commune, fermée
depuis plus de dix ans. Mais le processus s'est enlisé et n'a donné que
très de peu de résultats.
Ankara et Erevan sont profondément divisés sur la question du génocide
arménien sous l'empire ottoman (1915-1917), catégoriquement nié par la
Turquie qui défend la thèse d'un "massacre" dans les dernières années
chaotique d'un empire en pleine dislocation.
Les deux pays s'opposent aussi sur l'avenir du Nagorny Karabakh, une
enclave à majorité arménienne au coeur de l'Azerbaïdjan. Ankara
soutient Bakou dans cette dispute territoriale, à l'origine d'un
conflit sanglant entre les deux pays au début des années 1990.
(AFP, 6 décembre 2013)
Turkey losing positive perception in Middle East
Positive perceptions about Turkey in the Middle East have decreased of
late, with the sharpest drops registered in Egypt and Syria, according
to a poll released yesterday by the Turkey Economic and Social Studies
Foundation (TESEV). Despite this loss of popularity, Turkey is still
seen as an important power in the region, with 60 percent of those
polled supporting a greater regional role for Turkey, according to the
study.
Conducted for the fifth time, the TESEV poll shows a considerable drop
in Turkey’s popularity over the course of the last three years. While
78 percent of respondents had a positive view of Turkey in 2011, this
ratio dropped to 69 percent in 2012, and to 59 percent in 2013.
The most recent poll was conducted in 16 regional countries between August and September via telephone interviews.
The sharpest drop was registered in both Egypt and Syria, where
positive views of Turkey decreased by half. While the ratio of
Egyptians with a positive view was 86 percent in 2011 and 84 percent in
2012, it had dropped to 38 percent this year. In Syria the percentages
were 44 percent in 2011, 28 percent in 2012, and 22 percent in 2013.
The numbers likely reflect the repercussions of Turkey’s involvement in
the developments of the two countries. While the Justice and
Development Party (AKP) government has sided with the opposition
calling for the Bashar al–Assad regime in Syria to quit, it has also
staunchly criticized the recent coup in Egypt.
Some 88 percent of those polled in Syria believe the Turkish government
is “not friendly” to their country, while this number is 68 percent in
Egypt. However, 90 percent in Libya, 88 percent in Tunis, and 88
percent in Jordan believe the Turkish government is “very friendly” to
their country.
Across the region, the United Arab Emirates ranks first in terms of
positive perceptions, followed by Saudi Arabia, and then Turkey. Turkey
had ranked first in 2011 and 2012.
Despite its erosion of popularity in the region, Turkey is still seen
to be an important political power on equal footing with Saudi Arabia,
with 64 percent saying that Turkey was becoming “more influential each
day.” The ratio of those who see Turkey as a “model” is also still high
in many countries, apart from Syria, Egypt, Iraq and Iran.
Fifty-five percent of respondents said Turkey presented a “successful
combination of Islam and democracy,” though 76 percent said the law
should take its legitimacy from religion.
38 percent think Turkey follows 'sectarian policies'
In comparison to 2012, the perception that Turkey is following
sectarian policies is increasing. Thirty-eight percent said Turkey was
following sectarian policies, an increase of 9 percent from last year.
In comparison, 65 percent said Iraq, 62 percent said Syria and 61
percent said Iran were following sectarian policies.
Regional interest in the Kurdish peace process in Turkey is lower than
expected, with only 31 percent saying they are aware of developments.
Some 85 percent of those who are aware of the process expressed support
for it.
In contrast, there is more awareness in the region about the Gezi
events, the widespread anti–government demonstrations sparked by a
small group of environmentalists protesting against the destruction of
a park in central Istanbul. Seventy-one percent followed the protests,
with 50 percent expressing the opinion that they had a positive effect
on the Turkish economy.
In 2012, economic problems had topped the list of most important issues
in all 16 countries except Iraq. However, in 2013 political issues and
security/terrorism issues topped the list, especially in Egypt, Lebanon
and Tunis. The economy remained a concern for Iranians. In Iraq and
Libya, the Western presence or threat is perceived as the number one
issue of importance.
Meanwhile, 43 percent of respondents said the coup was good for Egypt,
with 46 saying it was bad for Egypt. With regard to powers outside the
region, there is an increase in positive perceptions about Russia and
China.
Positive perceptions about the Arab Spring, however, are decreasing.
Only 37 percent said the period had been good for their country - a
ratio much lower than in 2011 and 2012. The exception was Iraq, where
58 percent believe the Arab Spring has had a positive impact on their
country.
(hurriyetdailynews.com, Dec 3, 2013)
Claims of energy agreements with KRG deal blow to Ankara-Baghdad thaw
Although Ankara and Baghdad recently agreed to turn a new page in their
troubled relations, recent reports that Turkey and the Iraqi Kurdistan
Regional Government (KRG) have signed a package of landmark deals that
will see the Kurdish region's oil and gas exported via pipelines
through Turkey have once again strained the ties, dealing a blow to the
recent thaw between Ankara and Baghdad.
Although the Turkish Foreign Ministry denied the claims on Saturday
that energy deals have been signed between Ankara and Arbil, reports
that the Iraqi central government in Baghdad has barred private Turkish
jets from flying to Iraq's autonomous Kurdish region dropped onto the
agenda like a bombshell.
The claims have come out ahead of an energy conference on Monday that
Turkish Energy Minister Taner Yıldız is expected to attend in Arbil. A
senior Turkish diplomat told Today's Zaman before it went to print that
Yıldız's plane had taken off from Ankara but not yet landed in the
Iraqi capital.
It was still unclear when this report was written whether Yıldız would
still travel to Arbil after his visit to Baghdad. However, a source
from the KRG told Today's Zaman that if Yıldız goes to Baghdad, he will
definitely attend the conference in Arbil as well. Asked whether Yıldız
would discuss the energy deals reportedly inked between Ankara and
Arbil while in Arbil for the conference, the source declined to comment
on the matter.
In an effort to put ties with Baghdad back on track, Turkish Foreign
Minister Ahmet Davutoğlu recently paid his first visit to Baghdad in
four years to repair relations. There, Turkish and Iraqi officials
pledged to end the diplomatic tensions plaguing the two neighbors and
said that “we have turned a new page in relations.”
Soon after these pledges were made, bilateral visits followed and it
was said that Iraqi Prime Minister Nouri al-Maliki would visit Turkey
soon. Turkish Prime Minister Tayyip Erdoğan said he wants to pay an
official visit to Iraq after Maliki's visit, traveling to both Baghdad
and Arbil.
However, Baghdad raised its eyebrows after KRG Prime Minister Nechirvan
Barzani told reporters in Ankara following a three hour-long meeting
with Erdoğan on Wednesday that oil exports from the region to Turkey
could start next month.
Observes maintain that if Ankara fails to convince Maliki that it has
not signed any deals with Arbil, then it may be difficult to see
through the Iraqi prime minister's upcoming visit to Turkey and that it
would not only harm the normalization process between Ankara and
Baghdad but would also cause further disputes to arise in the coming
days.
The Turkish side has refrained from commenting publicly on the deals,
saying that discussions of them with both Baghdad and Arbil are
continuing.
Ankara said in a statement that during Barzani's visit to Ankara the
two agreed on several commercial energy deals in compliance with the
Iraqi constitution; however, it added that the deals have not yet been
finalized. Ankara also underlined that Turkey would seek to cooperate
with Baghdad.
“Our wish and preference is to undertake this matter within a
tripartite framework and to bring it to a conclusion that will benefit
our mutual interests and welfare,” said the statement released by the
Foreign Ministry.
Reports say that it is an indication of Baghdad's anger with the KRG
for planning to export its oil before it reaches an agreement with
Baghdad on the sharing of revenue generated by those exports that it
has now barred private Turkish jets from flying to the KRG.
“Baghdad has stopped private planes coming from Turkey as of [Friday],”
Talar Mustafa, general director of the airport in Arbil, the capital of
the Kurdish region of northern Iraq, told Today's Zaman.
“These are not regularly scheduled flights. They are only private
planes. The order came from the Ministry of Transportation.” Mustafa
said airport authorities were not informed of the reasons behind the
move.
However, Baghdad denies having made any decision to bar private Turkish jets from traveling to the KRG.
Nasser Bandar, head of Iraq's civil aviation authority, has said that
the claims are groundless, adding that Yıldız will fly to Baghdad on a
private plane and will not have any trouble. Reports emerged later that
special permission has been granted to Yıldız's plane as a workaround
to the barred private flights.
Last year, Baghdad denied landing permission to a plane carrying Yıldız
to Arbil, saying the plane had not obtained the necessary permits.
Now, a similar possibility has emerged on the eve of the conference.
According to reports, Iraqi and Turkish energy officials are scheduled
to meet in Baghdad and Yıldız is scheduled to meet with Iraq's deputy
prime minister for energy, Hussain al-Shahristani.
Baghdad says any deal with KRG would harm sovereignty of Iraq
Although Baghdad is concerned that Turkey's close ties with the KRG
could threaten the territorial integrity of Iraq and could lead to the
breakup of the country, Ankara is keen to walk a fine line between
Baghdad and Arbil.
While turning over a new leaf in its relations with Baghdad, in
contrast to its former policy, Turkey is also trying to maintain
economic relations with the KRG. Turkey has offered to mediate the oil
dispute between Kurdish authorities and the Iraqi central government.
Shahristani said on Thursday that any energy deal with Arbil would be “an encroachment on the sovereignty of Iraq.”
Turkey's economic ties with the autonomous Kurdish region in northern
Iraq have not only raised eyebrows in Baghdad but also Washington,
which is concerned that bypassing the Iraqi central government could
increase the already high tensions between the KRG and the Maliki
government in Baghdad. These tensions would then pose a significant
risk to the country's stability, in Washington's view.
However, as a growing country, Turkey desperately needs energy, and the
KRG appears to be one of the best options for meeting Turkey's energy
needs. Turkey says Iraqi Kurdistan's resources will help diversify its
energy supply and reduce its ballooning $60 billion annual energy bill.
The US Department of State has reiterated its concerns over the plan
for the export of oil from Iraqi Kurdistan to Turkey, saying that no
energy deals should be implemented without the approval of the Iraqi
central administration.
“Our view has not changed. We don't support oil exports from any part
of Iraq without approval of the Iraqi federal government. We continue
to urge the federal government of Iraq and Kurdistan Regional
Government to reach a constitutional solution, and that has
consistently been our position,” said US Secretary of State spokeswoman
Jen Psaki during a daily press briefing on Wednesday.
The new oil pipeline is expected to link up with an existing pipeline from Kirkuk to Turkey's Mediterranean port of Ceyhan.
(TODAY'S
ZAMAN, Dec 1, 2013)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Les pourparlers de réunification au point mort à Chypre
Le président chypriote-grec Nicos Anastasiades a estimé vendredi qu'une
reprise des pourparlers de réunification de Chypre était encore loin,
en dépit de l'optimisme exprimé jeudi par Ankara.
M. Anastasiades a déclaré à la presse que Chypriotes-grecs et
Chypriotes-turcs n'étaient en aucun cas proches d'un accord sur une
feuille de route à partir de laquelle les pourparlers, suspendus depuis
un an et demi, pourraient reprendre.
M. Anastasiades, qui préside la République de Chypre exerçant son
autorité sur la partie sud de l'île peuplée majoritairement de
Chypriote-grecs, a martelé que les deux camps devaient se mettre
d'accord sur une déclaration commune avant de négocier un accord de
paix pour l'île divisée depuis 40 ans.
A la question de savoir si les deux parties étaient plus proches d'un
accord, M. Anastasiades a répondu "nous en sommes aussi loin que nous
en sommes proches".
L'envoyé spécial de l'ONU Alexander Downer s'est montré très prudent
après avoir rencontré M. Anastasiades vendredi: "Une fois qu'il y aura
un accord sur une reprise des négociations, les négociations
reprendront, je ne me lance pas dans le jeu des prédictions".
Un responsable turc avait affirmé jeudi à l'AFP que la reprise des
négociations semblait "imminente" après les progrès effectués selon lui
par les dirigeants des deux parties.
"Les deux communautés poursuivent les entretiens. Le communiqué
conjoint sera bientôt finalisé, une fois qu'il aura été avalisé par la
partie chypriote-grecque", a déclaré cette source sous couvert de
l'anonymat.
L'île méditerranéenne est coupée en deux depuis l'invasion turque de
1974, en réaction à un coup d'État fomenté par des nationalistes
chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher Chypre à la Grèce.
Le tiers nord de l'île est dirigé par un gouvernement reconnu par la
seule Turquie. En juillet 2012, les Chypriotes-turcs avaient quitté la
table des négociations pour protester contre la présidence tournante
chypriote de l'UE.
La reprise était annoncée pour l'automne, mais les deux parties ne sont
pas parvenues à se mettre d'accord sur une déclaration commune
établissant les modalités des nouvelles négociations.
Athènes et Ankara ont appelé vendredi à la reprise du dialogue lors d'une
(AFP, 13 décembre 2013)
Cypriots inch toward blueprint for peace
A joint statement that could start long-awaited reunification talks in
Cyprus is nearing completion, with hopes that Turkish and Greek Cypriot
leaders will officially launch the process within days.
“Reunification talks can be launched at any time. There is a minor
problem with regard to the joint statement, but we hope it will soon be
overcome,” a senior Turkish diplomat told the Hürriyet Daily News
yesterday. The progress was also confirmed by a Western diplomat
closely following the preparation process for the joint statement,
saying: “The drafted statement is a good one. We hope it’s going to
create a very good basis for talks.”
The official statement is expected from Alexander Downer, the United
Nations’ special envoy for Cyprus, if both parties give the green light
for the joint statement.
Turkish and Greek Cypriots have been negotiating over the statement for
the last three months as the latter’s pre-condition to start
negotiations. Greek Cyprus’ insistence at putting some very significant
and key aspects of a potential settlement into the blueprint has
delayed the agreement but two sides were able to recently narrow their
differences.
Single sovereignty, citizenship and single international representation
were the Greek Cypriot priorities, while the Turkish side pressed to
include a timeframe for talks in order not to have them open-ended. The
Greek Cypriot leadership, however, has no intention of limiting the
duration of talks.
Turkish Foreign Minister Ahmet Davutoğlu exchanged phone calls with his
American and British counterparts, John Kerry and William Hague,
respectively, on Dec. 10 to discuss the developments regarding the
Cypriot negotiations.
“Both countries’ interest and attention regarding the prospected talks
are rising. The United States is closely following and the United
Kingdom is the guarantor country. They are getting more involved and it
would lend impetus,” the Turkish diplomat said. Western powers and the
European Union are also hoping that the two parties will return to the
negotiation table to resolve the nearly four-decade-old problem.
Turkish Cypriots plan to complete negotiations in the first quarter of
2014 and to put the peace plan to a referendum in the spring, 50 years
after the U.N. issued its first resolution on Cyprus.
Davutoğlu to Athens, Nicosia
Davutoğlu’s itinerary this week includes trips to Athens tomorrow and
to Nicosia on Dec. 14, when he will evaluate the upcoming Cypriot talks
with his Greek counterpart, Evangelos Venizelos.
Turkey and Greece have already agreed for cross talks to be carried out
by simultaneous visits of Turkish Cypriot representatives to Athens and
Greek Cypriot representatives to Ankara. Although it was originally a
Greek idea, it has not yet been realized due to internal problems in
Greece.
“We expect that these cross talks will take place after the official
launch of talks. If talks can begin this week, then these visits can be
staged in two weeks’ time,” another Western diplomat said. (hurriyetdailynews.com, Dec 11, 2013)
Immigration
/ Migration
Amnesty International est intervenue dans l'affaire de Kimyongur
L'avocat Federico Romoli, défenseur de Monsieur BAHAR KIMYONGÜR, dans
son intérêt et en accord avec ce dernier et les membres de la famille,
émet le suivant:
Amnesty International est intervenue dans l'affaire de Bahar Kimyongur en envoyant une lettre à son avocat défenseur.
Dans la missive Amnesty parcourt les étapes de l'affaire judiciaire du
journaliste et militant belge, en soulignant que les accusations
d'association terroriste à la charge de Bahar Kimyongür ont déjà été
jugées infondées tant en Belgique qu'aux Pays-Bas.
En outre, Amnesty dénonce le haut risque de torture ou de mauvais
traitements en prison, ainsi que de violations du droit à un procès
juste et équitable auxquels sont exposées en Turquie les personnes
accusées de crimes relevant de la loi anti-terroriste.
Elle a également exprimé de vives critiques à propos de l'abus par
certains États du système de signalisation “Red Notice” d'Interpol, qui
–comme dans le cas de Bahar Kimyongür– se traduit par une répétition,
pour les mêmes faits, de l'arrestation et de la détention de réfugiés,
défenseurs des droits de l'Homme, journalistes et militants de la
société civile, en dépit de décisions judiciaires précédentes rejetant
la demande d'extradition.
Amnesty conclut en se déclarant sérieusement préoccupée pour
l'extradition possible en Turquie de Bahar Kimyongur, ce qui exposerait
ce dernier à des violations graves de ses droits humains, parmi
lesquelles la torture, des traitements inhumains et un procès
inéquitable, et en déclarant, donc, qu'en cas de remise à la Turquie le
Gouvernement italien manquerait à ses propres obligations en droit
international. (CLEA, 24 déc 2013)
Nouvelle campagne du CLEA pour Bahar Kimyongür
Le 28 mai dernier, la Turquie réactivait discrètement un mandat
d’extradition contre le citoyen belge Bahar Kimyongür. En vacances en
Espagne avec sa compagne et leurs deux enfants, Bahar a ainsi été
appréhendé par la police à Cordoue le 17 juin. L’Audiencia Nacional a
toutefois remis notre compatriote en liberté –contre le versement d’une
importante caution de 10.000 euros– dans l’attente d’une résolution sur
le fond.
21 novembre 2013 : Bahar Kimyongür est arrêté à l’aéroport de Bergame,
cette fois, alors qu’il devait participer à deux conférences
internationales sur la Syrie, à Monza et à Padoue, les 21 et 22
novembre respectivement. Incarcéré durant treize jours, notre
compatriote est finalement contraint à l'obligation de demeurer
(obbligo di dimora) dans la petite localité de Marina di Massa d'abord,
et dans la ville de Massa à l'heure actuelle –où chacun de ses
déplacements doit être prévenu à la police–, le temps que la justice
italienne statue sur son sort… Autant dire, plusieurs semaines, voire
plusieurs mois.
On s’en doute, la «nouvelle affaire Kimyongür» va énormément coûter
–Ankara étant décidée à faire chèrement payer un homme qui n’a jamais
cessé de réclamer la justice pour les peuples de Turquie.
...
Dans ce contexte contraignant, nous avons donc besoin de toutes les contributions –y compris en terme de solidarité financière.
N’hésite donc pas à verser, même peu : aussi modeste soit-elle, toute
aide pécuniaire est la bienvenue. Et ne craint pas de solliciter tes
proches les plus chers : eux, aussi, peuvent poser un geste vraiment
efficace.
Verser une aide financière
sur le compte du CLEA
Code IBAN: BE47 3630 0542 6380
Code BIC: BBRUBEBB
avec, comme message,
«Solidarité Bahar !»
Trois dernières nouvelles envoyées par le CLEA:
1. La page Facebook «Soutien à Bahar Kimyongür»
2. Article de la RTBF: Acharnement
3. Article de Miguel Alvarez Peralta: Harcelement
Financement du DHKP-C en France: jusqu'à 7 ans en appel
La cour d'appel de Paris a prononcé mardi des peines allant jusqu'à
sept ans de prison à l'encontre de 15 prévenus pour le financement du
DHKP-C.
Les peines, qui vont de deux ans de prison dont six mois avec sursis à
sept ans d'emprisonnement, sont globalement conformes à celles
prononcées le 20 décembre 2012 par le tribunal correctionnel de Paris.
Deux prévenus ont vu leur peine allégée en appel.
Si en première instance, le tribunal avait relaxé les prévenus du chef
de financement d'une entreprise terroriste, la cour a quant à elle jugé
que ce délit était bien constitué.
La décision a été accueillie dans le calme, contrairement au jugement
du tribunal correctionnel, qui avait été suivi d'une échauffourée entre
des proches des prévenus et les gendarmes à la sortie de la salle
d'audience.
Parmi les 15 condamnés figure Ilker Alcan, considéré comme le chef en
France du DHKP-C, interdit en Turquie et inscrit sur la liste des
organisations terroristes de l'Union européenne.
Les prévenus ont été condamnés pour avoir récolté des fonds, en
organisant en région parisienne avec cette association des
manifestations culturelles ou commémoratives ou des ventes de
magazines, fonds ensuite envoyés en Turquie.
L'un des avocats de la défense, Me Julien Pignon, a jugé la décision de
la cour d'appel "incompréhensible", expliquant que dans un dossier
similaire, mais concernant le PKK, la cour a prononcé il y a quelques
mois des peines de prison avec sursis.
(AFP, 17 décembre 2013)
La Turquie et l'UE signent un accord sur l'immigration clandestine
Le lent réchauffement entre la Turquie et l'Union européenne a connu
une nouvelle étape lundi avec la signature par Ankara d'un accord sur
l'immigration clandestine qui doit permettre, à l'horizon 2017, la
libre circulation des Turcs sur le territoire européen.
Deux mois après avoir relancé ses discussions d'adhésion avec
Bruxelles, engluées depuis trois ans, Ankara s'est engagé à accepter le
retour sur son territoire des migrants clandestins partis de Turquie
expulsés par les Européens.
En échange, l'UE a accepté de garantir dans un délai de trois ans et
demi la libre entrée des ressortissants turcs dans ses Etats membres.
"La porte de l'Europe sans visa va désormais être ouverte", s'est
félicité le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lors de la
signature, assurant que "la Turquie remplira sans faille tous les
engagements qui lui incombent à propos de l'accord de réadmission".
Le gouvernement islamo-conservateur turc avait paraphé cet accord de
réadmission dès 2012 mais il avait suspendu sa signature formelle à un
engagement de l'UE à étendre la libre circulation sur son territoire
aux citoyens turcs.
Cette signature était attendue avec impatience à Bruxelles. La Turquie
est l'un des principaux couloirs empruntés par les migrants clandestins
originaires d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie qui souhaitent se
rendre en Europe.
Elle accueille en outre plus de 600.000 réfugiés syriens qui ont fuit
la guerre civile dans leur pays, en cours depuis le printemps 2011.
De son côté, le gouvernement turc était lui aussi pressé de conclure
cet accord. Associée à l'Europe depuis 1963, membre de l'union
douanière depuis 1995, candidate à l'UE depuis 1999, la Turquie
considère comme un droit légitime la libre circulation de ses citoyens.
Pour rassurer les Européens, M. Erdogan a jugé lundi sans fondement la
"crainte" de voir des cohortes de Turcs se presser aux portes de
l'Union. "Grâce aux réformes que nous avons accomplies, la Turquie
n'est plus un pays que l'on quitte mais un pays que l'on rejoint",
a-t-il assuré.
Réchauffement
Selon une source turque, cet accord devrait surtout profiter aux investisseurs et aux hommes d'affaires turcs.
Le chef du gouvernement a également plaidé lundi pour un
raccourcissement du délai fixé pour la levée des visas, fixé à 2017,
qu'il a estimé "beaucoup trop long".
Avant lui, le ministre turc des Affaires européennes Egemen Bagis a
insisté la semaine dernière sur la nécessité d'un "délai raisonnable",
précisant que son pays conservait le droit de renoncer à l'accord de
réadmission.
Signé par le ministre turc de l'Intérieur Muammer Güler et la
commissaire européenne aux Affaires intérieures Cecilia Malmström, cet
accord doit encore être validé par les parlements turc et européen,
ainsi que par les Etats membres de l'Union.
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu l'a dès lundi jugé
"historique". Et Mme Malmström a salué "une nouvelle étape de la
coopération" euro-turque.
Après des années de blocages et de tensions, ce pas en avant vient
confirmer l'amélioration des relations entre Ankara et Bruxelles,
malgré les remontrances adressées par les Européens à M. Erdogan lors
de la répression de la fronde antigouvernementale qui a agité son pays
en juin.
Jusque-là très réservés sur l'entrée d'un pays à très forte majorité
musulmane dans l'UE, Paris et Berlin ont finalement levé cette année
leur veto à l'ouverture d'un nouveau chapitre de discussion,
formellement engagé en octobre.
Signe de ce réchauffement, M. Erdogan a annoncé lundi rencontrerait le
21 janvier les responsables européens à Bruxelles et qu'il recevrait
une semaine plus tard, les 27 et 28, le président français François
Hollande.
Les relations entre Paris et Ankara ont connu de nombreuses difficultés
ces dernières années, aussi bien en raison de l'opposition de
l'ex-président français Nicolas Sarkozy à l'entrée de la Turquie dans
l'UE et au vote, annulé depuis, par le Parlement français d'une loi
condamnant la négation du génocide arménien.
"Ces visites donneront un nouvel élan, un nouvel enthousiasme aux
rapports entre la Turquie et l'UE", a estimé le Premier ministre turc.
(AFP, 16 décembre 2013)
Aydan Özoguz, première ministre allemande d'origine turque
La sociale-démocrate Aydan Özoguz, 46 ans, nommée secrétaire d'Etat en
charge des Migrations, des Réfugiés et de l'Intégration, est la
première personnalité politique d'origine turque à faire partie d'un
gouvernement fédéral allemand.
"Je me réjouis beaucoup de pouvoir siéger au sein du gouvernement", a
déclaré Mme Özoguz, citée lundi dans le quotidien Hamburger Abendblatt,
au lendemain de l'annonce de sa nomination. "Quand on prend du plaisir
à faire de la politique, voilà jusqu'où ça peut conduire, et ce, même
quand on porte un nom difficile", a-t-elle ajouté.
Sa nomination a été saluée comme l'une des surprises de cette nouvelle
équipe gouvernementale par la presse allemande qui lui a consacré
plusieurs encarts. Le quotidien turc Hurriyet, l'un des principaux
journaux du pays, commençait son article sur le nouveau gouvernement
allemand par cette information tandis qu'un autre titre, Haber Turk,
évoquait "Une première en Allemagne!"
Fille de commerçants turcs, Mme Özoguz est née le 31 mai 1967 à
Hambourg (nord), a été naturalisée en 1989 et a effectué en quelques
années une rapide ascension politique.
D'abord responsable de projets en lien avec l'intégration dans une
fondation, elle est repérée par Olaf Scholz, l'actuel maire
social-démocrate (SPD) de la ville hanséatique. Elle devient députée en
2009, après avoir adhéré au SPD en 2004.
Très vite, son profil séduit la direction du parti: Sigmar Gabriel,
patron des sociaux-démocrates, souhaite augmenter le nombre de
personnes aux racines étrangères au sein de la direction d'un parti
encore secoué par les conséquences de l'affaire Thilo Sarrazin.
Ce politicien SPD avait publié en 2010 un livre à scandale "Deutschland
schafft sich ab" ("l'Allemagne court à sa perte"), défendant l'idée que
l'immigration, notamment turque, affaiblissait structurellement le pays.
Mme Özoguz est nommée vice-présidente du parti en 2011, sept ans
seulement après être devenue adhérente. "L'affaire Sarrazin a porté un
grand coup au SPD (...) Personnellement, je pense qu'il aurait été
mieux de l'exclure du parti, afin d'envoyer un signal clair",
avait-elle déclaré récemment à l'AFP.
Très présente au côté de Peer Steinbrück, candidat malheureux face à la
chancelière Angela Merkel lors des dernières élections législatives,
Mme Özoguz était chef de file de son parti à Hambourg, deuxième ville
d'Allemagne.
Tout au long de la campagne, elle a oeuvré à convaincre les Allemands
d'origine étrangère, et particulièrement turque, de voter SPD, avec
notamment la promesse d'ouvrir la double-nationalité à tous les enfants
d'immigrés ayant grandi en Allemagne, alors qu'ils étaient jusqu'ici
contraints de choisir entre celle du pays d'origine et celle de leur
pays d'accueil.
"Si nous avons une majorité au Bundestag, nous pourrons immédiatement
modifier le droit de la nationalité. Ce serait naturellement un pas
énorme", soulignait-elle. Au terme d'un compromis avec les
conservateurs, le SPD a finalement obtenu que cette double-nationalité
fasse partie du programme de coalition gouvernementale, mais en la
limitant aux enfants nés en Allemagne. Mme Özoguz travaillera à la mise
en oeuvre de cette mesure.
En tant que députée, elle était membre de la commission parlementaire
"famille, personnes âgées, jeunesse, femmes" et chargée des questions
d'intégration pour le groupe SPD, au cours de la dernière législature.
Répondant à des spéculations sur son avenir en mai dernier, la
vice-présidente du SPD n'avait pas caché avoir été déjà approchée pour
prendre des fonctions ministérielles. "Ce n'est pas un mystère",
affirmait-elle à la radio Deutschlandfunk.
Mais, précisait-elle, "j'ai pu remarquer que c'était relativement
incompatible (avec une vie de famille) et je ne souhaite faire que ce
que je peux vraiment bien faire". Mme Özoguz a une fille d'une dizaine
d'années et son mari, Michael Neumann, est lui-aussi engagé en
politique en tant que responsable de la politique intérieure de la
ville-Etat de Hambourg.
Selon Deutschlandfunk, la désormais ministre fédérale avait refusé l'an
passé un poste de ministre régionale de l'Intégration, proposé par le
chef SPD du gouvernement du Land du Schleswig-Holstein.
(AFP, 16 décembre 2013)
Lettre d'exil à Clea: «Otage du Sultan, au cœur de l'Europe»
Bahar Kimyongür - Marina di Massa, le 10 décembre 2013
Le 2 décembre dernier, la Cour d'Appel de Brescia a finalement décidé
de me libérer et de me reléguer en «exil forcé» dans l'attente du
dossier turc.
Le lendemain après-midi, j'ai pu quitter la prison de Bergame avec, en
main, l’ordonnance de la Cour me donnant sept heures pour arriver à la
station des Carabiniers de Marina di Massa –mon lieu d'exil situé à
quelque 300 kilomètres de la prison.
C'est dans un quartier calme, situé entre la mer et les Alpes apuanes, que je devrai attendre l'issue de mon sort.
A partir de l'annonce aux autorités turques de mon arrestation, ces
dernières ont 40 jours pour envoyer leur demande formelle
d'extradition. Ensuite, c'est de la notification du Procureur général
que dépendra la durée de la procédure.
Le Procureur général aura trois mois maximum, après réception du
dossier turc, pour envoyer à la Cour d'Appel de Brescia ses questions,
ses demandes d'informations complémentaires ou du moins pour réagir
sous une forme ou sous une autre à la requête d’Ankara.
En additionnant les 40 jours maximum de délai légal dont dispose la
Turquie pour l'envoi de sa demande d'extradition aux trois mois dont
dispose le Procureur pour envoyer ses appréciations à la Cour d'Appel
de Brescia, on arrive à quasi quatre mois d'attente pour la prochaine
audience. Ça fait très long pour un dossier vide et considéré comme tel
par la justice de plusieurs pays.
Je suis loin de ma femme et de mes enfants.
Pour quitter mon lieu de résidence, je dois (à chaque fois) demander la
permission aux Carabiniers. Ma liberté de mouvement est restreinte à un
périmètre délimité par la mer, une ligne de chemin de fer, une rivière
et l'aérodrome municipal.
Ce n'est pas le fascisme, loin de là, mais cette relégation rappelle
quand même un peu «Le Christ s'est arrêté à Eboli» de Carlo Levi.
Lettre de Bahar Kimyongür à l'opinion, rédigée en prison
Nous voilà repartis pour un tour ...
Bahar Kimyongür - Casa Circondariale di Bergamo, 10e jour de détention
Après les Pays-Bas, la Belgique et l'Espagne, c'est à
l'Italie de m'ouvrir ses portes de fer et de les refermer aussitôt,
cette même Italie où j'ai séjourné une quarantaine de fois sans le
moindre souci malgré le mandat d'arrêt international lancé il y a 10
ans par un tribunal d'Ankara.
Aux Pays-Bas, mon arrestation survint alors que je circulais en voiture sur l'autoroute dans la périphérie de La Haye.
En Belgique, où j'ai subi un procès pénal inutile et coûteux qui a
empoisonné quatre années de ma vie, le parcours fut plus classique : du
tribunal de Gand à la prison de Gand.
En Espagne par contre, la police manifestement plus inspirée, m'a
arrêté à l'intérieur de la Cathédrale de Cordoue avec ma femme et mes
deux enfants.
En Italie, les unités de la DIGOS m'ont cueilli à l'aéroport Orio al
Serio quelques minutes après l'atterrissage de mon avion en provenance
de Charleroi. Les agents italiens m'ont ensuite emmené à la prison de
Bergame où je croupis depuis une dizaine de jours dans des conditions
indignes.
En provoquant ces arrestations en chaîne, les autorités turques
espèrent m'intimider, me décourager, me fragiliser financièrement et
faire douter les nombreux amis et camarades qui me soutiennent.
Pour banale qu'elle soit, la privation de liberté n'en est pas moins un
châtiment d'une violence extrême dont les premières victimes sont les
familles, en particulier les enfants.
Âgés de 3 et 5 ans, mes enfants comprennent des tas de choses.
Mais ils ne peuvent comprendre ni accepter que leur papa qui leur
enseigne les règles de la vie en société, les valeurs humaines telles
que l'honnêteté, la justice, l'amour et la solidarité, soit sans cesse
puni à cause de ses écrits. Même les adultes ne peuvent comprendre un
pareil acharnement.
Le sentiment d'injustice qui germe dans le cœur de mes enfants à cause
du malheur insensé et irrationnel qui leur arrive ne peut que leur
causer des blessures psychiques graves.
Il serait trop facile de jeter la pierre sur le seul régime turc et de
dédouaner les États européens «victimes» de simples dysfonctionnements
administratifs. Le monde a vu la férocité assumée et revendiquée de la
police d'Erdogan lors de la révolte de la place Taksim durant l'été
dernier.
L'Europe toute entière s'en est indignée. Cela n'a pas empêché les
polices européennes de jouer les janissaires du sultan Erdogan.
A quoi bon être innocenté par la justice européenne si des forces de
police européennes se mettent aux ordres du régime néo-ottoman et
piétinent les décisions de cette même justice?
Pourquoi un juge italien m'empêche de voyager, alors qu'un juge espagnol m'y autorise?
Comment est-il possible qu'un organisme comme Interpol puisse se placer au-dessus des lois et échapper à tout contrôle?
De quel droit Interpol se permet de convertir un signalement arbitraire et abusif en peine à perpétuité?
Comment se fait-il qu'un régime comme celui d'Ankara qui chaque jour
accueille des bataillons entiers de terroristes massacrant le peuple
syrien, soit considéré comme un partenaire de l'Europe dans la lutte
contre le terrorisme ?
Mes mésaventures auront eu au moins le mérite de faire la lumière sur
certains côtés sombres de nos démocraties super-maxi-ultra-plus qui
lavent toujours plus blanc que blanc.
En attendant ma libération, je remercie de tout cœur les milliers
d'amis sur qui je peux toujours compter dans les moments heureux comme
dans les moments difficiles et qui une fois encore, se sont mobilisés
pour soutenir ma famille et porter haut l'étendard de nos idéaux
communs.
*
À propos des conditions de détention
Bahar Kimyongür - Casa Circondariale di Bergamo, 6e jour de détention
« (...) Pour être honnête, ma cellule est une horreur. On dirait que
tous les vents polaires s'y sont donnés rendez-vous. La "vitre" est un
plexi irrégulier, incurvé qui ne tient avec du silicone que d'un seul
côté. Un tiers de la "vitre" manque à l'appel. La partie manquante est
couverte de pages de journal collées avec du dentifrice.
Pareil pour la petite salle de douche. Là, il manque carrément une
vitre. Une lourde porte métallique sépare les deux pièces. Pour
l'ouvrir, il faut la porter car elle a subi des dégradations. Comme
elle ne se referme pas complètement, il y a un courant d'air permanent
dans la cellule.
Notre lit superposé est composé de trois étages. La cellule où je me
trouve est une cellule dite "d'accueil". Elle n'a pourtant rien
d'hospitalier. En rentrant en prison, on m'a fait croire que l'on
pouvait choisir une cellule "non fumeurs". Cette option se trouvait
dans le formulaire d'accueil et naturellement, je l'ai cochée. Mais en
raison de la surpopulation, les non fumeurs son obligés de partager
leur cellule avec des fumeurs. Les conditions sanitaires son
exécrables. Je n'ai pu balayer ma cellule crasseuse qu'au sixième jour
de ma détention, c'est-à-dire aujourd'hui.
Ma cellule est un vrai moulin. Quatre détenus y ont déjà transité en 6
jours : Silvio, un colérique de 50 ans arrêté pour avoir battu son
frère et ses parents. Monsieur Carbonara de Bari, un sexagénaire accusé
de vol et libéré hier après moins de 48h de détention. Aujourd'hui, un
jeune ressortissant marocain condamné pour trafic de drogue a débarqué.
Depuis hier, je partage ma cellule avec Stefano, un Roumain de 25 ans
père d'un petit garçon de 3 mois. Il est très aimable, abattu par ce
qui lui arrive et un peu timoré. Il a peur par exemple d'aller prendre
l'air. A propos, "aria", la cour en principe destinée à prendre l'air,
est un véritable fumoir. Quand une quarantaine de détenus fument en
même temps, on n'a pas vraiment l'occasion de profiter de l'air pur qui
nous vient des Alpes...
Ah oui, je dois aussi te parler du "café". On s'imagine qu'en Italie,
même en prison, on a droit à du café italien... eh bien non. Au pays de
l'esspresso et du capuccino, le café de la prison est un liquide
trouble servi à la louche! Tellement répugnant que je n'en ai plus
repris depuis le premier matin.
Dans notre cellule, il n'y a qu'une petite table basse et un tabouret
cassé, pour trois. Les murs sont sales, les sanitaires sont sales, le
sol est sale. Alors, on se réfugie sous le drap de son lit comme on se
cramponne à un radeau au milieu d'un naufrage.
Quand tu t'embarques dans une galère italienne, tu reçois un kit de
survie incomplet. Pas de serviette. Pas de lingerie. Pas de chaussette.
C'est l'église catholique qui complète le kit. Encore faut-il pouvoir
décrocher un rendez-vous avec le "prete", l'aumônier.
En cellule la seule "friandise", c'est le téléviseur. Il faut tordre le
câble de mille et une manières pour pouvoir décrypter l'une des huit
chaînes italiennes que nous sommes censés capter (...).»
Un couple d'étudiants turcs condamnés pour un salut nazi à Auschwitz
Un couple d'étudiants turcs a été condamné lundi à six mois de prison
avec sursis, pour s'être photographié en train de faire le salut nazi
"heil Hitler" sur le site du camp d'Auschwitz-Birkenau, a annoncé la
police locale.
Les jeunes gens, âgés de 22 ans, ont été interpellés dimanche devant
l'entrée principale de cet ancien camp symbole de l'Holocauste,
installé par l'Allemagne nazie à Oswiecim dans le sud de la Pologne
pendant la Seconde guerre mondiale
"Il ont accepté tous les deux de se soumettre à une peine volontaire.
Le tribunal d'Oswiecim a donc prononcé son verdict sans procès", a
précisé un porte-parole de la police, Mariusz Ciarka, cité par l'agence
PAP.
Poursuivis pour "propagation du nazisme" et "profanation d'un lieu de
mémoire", ils ont en outre été condamnés à une amende et à la
confiscation du téléphone portable qui avait servi à prendre des
photos, a-t-il indiqué.
Etudiants en histoire à Budapest, les jeunes Turcs ont été remis en liberté lundi.
Un million de Juifs européens avaient été tués de 1940 à 1945 à
Auschwitz-Birkenau, ainsi que 70.000 à 75.000 Polonais non juifs,
21.000 Tziganes, 15.000 prisonniers de guerre soviétiques et 10.000 à
15.000 autres prisonniers, selon les données du musée du camp.
(AFP, 9 décembre 2013)
Trois migrants noyés dans le naufrage au large de la Turquie
Trois personnes, dont un enfant, ont péri tôt lundi lors du naufrage au
large des côtes ouest de la Turquie d'une embarcation transportant des
migrants clandestins à destination de la Grèce, a-t-on appris de source
officielle.
"Nous avons retrouvé les corps de deux femmes et d'un enfant", a précisé à l'AFP un responsable des gardes-côtes.
Des recherches étaient toujours en cours lundi après-midi pour tenter
de retrouver quatre personnes portées disparues dans les eaux de la mer
Egée, au large de la station balnéaire de Cesme, a ajouté ce
responsable.
Vingt-neuf autres personnes qui avaient pris place à bord de cette
embarcation, pour la plupart d'origine afghane, birmane et syrienne,
ont été secourues, a-t-il ajouté.
Six clandestins ont péri dans des circonstances similaires le 29 novembre dernier au large de la Turquie.
La Turquie est une route importante de l'émigration clandestine d'Asie
et d'Afrique vers l'Europe. Des immigrants clandestins venus d'Afrique
et du Proche-Orient y sont régulièrement arrêtés et les naufrages en
mer assez fréquents.
La guerre civile en Syrie a fait augmenter le nombre d'immigrants,
contraignant la Grèce, assistée du dispositif européen Frontex, à
renforcer ses patrouilles.
La Turquie accueille plus de 600.000 réfugiés syriens.
(AFP, 9 décembre 2013)
Kimyongür: La Turquie s’obstine et a convaincu Rome de l’intercepter
Bahar Kimyongur, ce ressortissant belge dont la Turquie réclame depuis
des années l’extradition, a été assigné à résidence en Italie où une
dizaine d’agents de la Digos (le GIGN italien) l’avaient arrêté à
l’aéroport de Bergame il y a quinze jours. Dans la petite station
balnéaire de Marina di Massa où il se trouve, Kimyongur ne peut
désormais quitter un périmètre délimité par l’aérodrome municipal de
Cinquale, un car-wash situé à hauteur d’un ruisseau appelé Ricortola,
la voie de chemin de fer et la mer. Son épouse et ses deux enfants
devraient l’y rejoindre mercredi. Contrainte et forcée, la famille
devrait séjourner encore durant deux mois en Italie.
La Turquie a 60 jours pour motiver le mandat d’arrêt délivré à
l’encontre du militant d’extrême gauche, acquitté en Belgique des
incriminations d’appartenance à une organisation à vocation terroriste,
le DHKP-C turc dont la branche armée a revendiqué plusieurs attentats.
«Je ne comprends pas pourquoi j’ai une nouvelle fois été arrêté, nous
dit Kimyongur depuis son lieu d’assignation à résidence. Je m’étais
déjà rendu une quarantaine de fois en Italie sans jamais avoir été
inquiété.» Le Belge avait déjà été arrêté aux Pays-Bas en vertu du même
mandat turc. La justice néerlandaise avait jugé la revendication
d’Ankara fantaisiste et sans fondement. L’été dernier, Kimyongur a été
arrêté à nouveau dans la basilique de Cordoue en Espagne. Il avait été
libéré sous caution. Une décision de la justice espagnole est attendue
dans les semaines à venir.
«La Turquie, estime-t-il, bafoue une décision européenne déjà prise sur
la validité de mon mandat d’arrêt. C’est inquiétant pour l’Europe.»
Selon les documents transmis par Ankara à Rome, Kimyongur est accusé
d’être «un dirigeant d’une organisation terroriste». Le mandat turc est
également accompagné de photos d’attentats attribués au DHKP-C.
La Belgique avait dépêché à Bergame le consul général qui avait pu
avoir en prison un entretien de deux heures avec Bahar Kimyongur qui
l’a notamment interrogé sur les procédures à suivre pour qu’il soit
procédé par Interpol à l’effacement de ce mandat d’arrêt turc. (Le Soir, M.M., 9 décembre 2013)
Condamnations pour 10 Kurdes en France
Des peines allant de six mois à trois ans de prison, dont deux ans avec
sursis, ont été prononcées mardi à l'encontre de 10 Kurdes de
nationalité turque dans une affaire de financement du PKK par
l'intermédiaire de la Maison du peuple kurde (MPK) de Marseille.
La 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris a également condamné
la MPK à 20.000 euros d'amende et prononcé la dissolution de
l'association. Un homme considéré comme le président de fait de la MPK
a écopé de la condamnation la plus lourde.
Certains des prévenus ont été relaxés pour une partie des chefs de
prévention et les peines prononcées sont inférieures aux réquisitions
du parquet, qui avait demandé jusqu’à quatre ans de prison ferme.
L’avocate de quatre des prévenus, Me Sylvie Boitel, a salué un jugement « d’apaisement ».
Selon l’accusation, sous couvert d’activités culturelles, de soirées,
de concerts, la MPK servait en fait pour la « kampanya », la collecte
de l’impôt révolutionnaire auprès de la diaspora kurde, et aurait fait
office de siège financier du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan)
dans le sud de la France.
Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les Etats-Unis.
Pendant l’enquête, le responsable du financement avait estimé le
montant annuel de la kampanya à 300.000 euros, mais il avait assuré
qu’il s’agissait d’un acte « complètement volontaire ».
L’enquête avait démarré après deux plaintes de victimes.
La première avait déclaré à la police en novembre 2008 avoir fait
l’objet de violences dans les locaux de la MPK et d’une tentative
d’extorsion de la part de membres du PKK qui lui réclamaient 5.000
euros en liquide.
L’homme avait exprimé sa crainte de représailles contre lui et sa famille, à la suite de son dépôt de plainte.
Un autre membre de la diaspora kurde, entrepreneur en litige avec l’un
des prévenus qui lui reprochait de ne pas l’avoir payé pour son
travail, s’était lui aussi vu réclamer 15.000 euros au titre de la
kampanya.
Selon l’accusation, chaque secteur avait un objectif chiffré à
atteindre pour la collecte de l’impôt révolutionnaire. Si les victimes
ne voulaient pas payer, elles faisaient l’objet de relances
téléphoniques puis domiciliaires.
Si elles ne se résolvaient toujours pas à payer, une « commission de
justice » au sein de la MPK était saisie. Si tout ceci restait sans
effet, les victimes étaient prises en charge par les « jeunes » de la
MPK pouvant intervenir de manière musclée.
Certains prévenus ont le statut de réfugié politique.
(http://www.institutkurde.org/info/depeches/-4671.html)
Bahar Kimyongür assigné à résidence en Italie
Communiqué du CLEA - Mardi 3 décembre 2013
Ce mardi 3 décembre, la justice italienne a
ordonné l'assignation à résidence de Bahar Kimyongür... Le
ressortissant belge devra donc rester en Italie le temps que la Cour
d’Appel de Bergame se prononce sur la demande d'extradition turque.
Bahar Kimyongür n'est plus en prison, le pire est pour le moment évité.
Depuis 13 jours, en effet, le journaliste et activiste pour la paix et
les droits de l'Homme était maintenu en prison, en raison de ses
convictions.
La décision du tribunal traduit, en partie, la revendication portée par
les avocats du «prévenu» et les citoyens mobilisés, en Belgique et en
Italie : rien ne justifie une incarcération prolongée de notre
compatriote.
Pour autant, dans cette affaire, rien n'est réglé.
Bahar Kimyongür est confronté aujourd'hui à une situation réellement problématique.
En exil forcé, il va devoir rester pendant plusieurs semaines assigné à
résidence dans la ville de Marina di Massa. L’État turc disposant de 40
jours (depuis le 21 novembre où Bahar a été interpellé) pour
transmettre ses «arguments» à l'Italie, notre ami se verra dans
l'interdiction de se déplacer, de quitter la ville toscane, au moins
durant 27 jours supplémentaires.
Banni de son propre pays, comment fera-t-il pour travailler, pour
s'occuper de ses enfants qui vivent et sont scolarisés en Belgique ?
Cette décision est d'autant plus scandaleuse que Bahar Kimyongür s'est
toujours présenté devant les tribunaux, en Belgique ou à l'étranger,
quand l’État turc l'y a fait convoquer.
Étant donné que le dossier turc est vide et que le ressortissant belge
donne toutes les garanties quant à sa présence aux audiences en Italie,
le CLEA continue à exiger la libération immédiate de Kimyongür et son
retour en Belgique.
Bahar se trouve donc dans une situation vraiment critique… L'Italie
entamera, dans les semaines à venir, l'examen de la demande
d'extradition formulée par la Turquie –des semaines qui risquent de
s’éterniser…
Il est donc nécessaire de poursuivre les mobilisations pour empêcher
que le citoyen belge ne soit remis entre les mains des bourreaux turcs,
pour qu’il retrouve au plus vite sa liberté de mouvement et son droit à
la libre parole.
Le Comité pour la Liberté
d'Expression et d'Association
www.leclea.be
Lettre d'Özgüden au ministère italien de la justice pour Kimyongür
Bruxelles, le 3 décembre 2013
Madame Anna Maria Cancellieri
Ministre italienne de la justice,
Madame la Ministre,
Nous venons d'apprendre avec indignation que Bahar Kimyongür, chercheur
primé par notre fondation en 2008 pour son travail intitulé "l'impact
des coups d'état militaires de 1971 et 1980 sur l'exode de Turquie vers
l'étranger", a été incarcéré à Bergame sur demande de la Turquie, qui
exige son extradition.
Il s'agit d'un nouvel acte inacceptable à l'encontre d'un opposant du
régime répressif d'Ankara, fomenté par les services obscures du pays
d'origine et des pays européens.
Il s'agit également d'une honte pour les instances européennes de ne
pas intervenir alors que la terreur du pouvoir islamiste contre le
peuple de ce pays "candidat à l'Union européenne" a atteint un degré
insupportable notamment lors de la résistance de Taksim.
Rappelons que Bahar Kimyongür a été primé par un jury présidé par
l'historienne Anne Morelli (ULB) et le sénateur-journaliste Josy Dubié
le 12 mars 2008 lors d’une cérémonie organisée par des organisations,
arménienne, assyrienne, kurde et turque, issues de l’émigration
politique en provenance de Turquie, à l’occasion du 37e anniversaire du
coup d’état militaire de 1971.
Le concours portait sur l’impact des régimes répressifs sur l’émigration politique.
Il est important que vous sachiez que depuis plus d'une décennie, Bahar
Kimyongür subit un véritable harcèlement de la part de l’État turc. Ce
harcèlement s'est manifesté d'abord en Belgique. Pourtant, au terme de
quatre procès et de deux cassations, Bahar Kimyongür a été totalement «
blanchi », acquitté par la Cour d'appel de Bruxelles.
La Turquie a aussi fait pression sur les Pays-Bas mais la Chambre
d'extradition de La Haye a refusé, dès 2006, son extradition. Sur base
du même mandat d'arrêt international délivré par la Turquie, c'est
ensuite durant ses vacances en Espagne que Monsieur Kimyongür a été
interpellé, le 17 juin dernier. Ce pays, même si la procédure
d'extradition y est toujours en cours, l'a cependant, très rapidement,
remis en liberté.
Désormais, c'est en Italie que Bahar Kimyongür continue d'être
persécuté par Ankara. Or, il est essentiel que cet acharnement cesse
car, comme le soulignent les décisions belges et hollandaise, Bahar
Kimyongür n'a commis aucun acte de violence, aucun délit. Ce qui pose
en réalité problème à la Turquie, ce sont ses prises de position
critiques, ses écrits -dans lesquels il s'oppose à la politique
d'Ankara-, ses déclarations -dans lesquelles il dénonce courageusement
les violations des droits de l'homme et les cas de torture dans les
prisons turques-.
Madame la Ministre,
L’Italie compte un prisonnier politique ! Dans votre pays, un citoyen
belge est actuellement emprisonné pour ses opinions. Cette situation
est insupportable.
Toutefois, dans les cinq jours qui viennent, l'Italie doit statuer sur
la demande de remise en liberté de Bahar Kimyongür, introduite par
Maître Federico Romoli. C'est la raison pour laquelle je me permets, au
nom de la liberté d'expression, de vous écrire afin de vous encourager
à entreprendre toutes les démarches nécessaires à la libération
immédiate de Bahar Kimyongür.
Veuillez agréer, Madame la Ministre, mes salutations les plus distinguées.
Dogan Özgüden
Rédacteur en chef
Bahar libéré ? Non, décision reportée !
Communiqué du Clea - Lundi 2 décembre 2013
Ce lundi matin, la Justice de Brescia a choisi
de reporter sa décision quant à la libération de Bahar Kimyongür.
Depuis 12 jours, le journaliste belge vie un véritable cauchemar : il
est incarcéré en Italie, en raison de ses convictions. Cette situation,
inadmissible pour toute personne soucieuse de la liberté d'expression,
va donc perdurer.
Au cours de l'audience qui s'est tenue aujourd'hui, le juge a considéré
qu'il avait besoin d'informations complémentaires et d'un délai
supplémentaire pour prendre une décision. L'avocat de Kimyongür lui a
donc transmis de nouvelles pièces. D'après Maître Federico Romoli, la
décision de maintien en détention ou de remise en liberté de son client
(le juge ne statue pas, à ce stade, sur la question de l'extradition)
devrait être prise endéans les 5 jours ; donc au plus tard, ce vendredi
6 décembre.
Bahar Kimyongür n'a commis aucun crime, aucun délit ; son tort :
critiquer le gouvernement en place à Ankara et dénoncer les cas de
torture dans les geôles turques.
Le CLEA appelle donc tous les démocrates à poursuivre leurs mobilisations pour que Bahar soit libéré
dans les plus brefs délais, pour qu'il ne soit pas remis entre les
mains des bourreaux dont il dénonce courageusement les crimes et afin
qu'il puisse s'exprimer, critiquer l’État turc et tout Étant menaçant
la paix ou violant les droits de l'Homme, partout où il le jugera
nécessaire. Comme l'a rappelé ce dimanche son avocat italien, Bahar
Kimyongür est un activiste pour la paix et les droits de l'Homme qui
travaille pour l'ONG suisse “International Institute for Peace, Justice
and Human Rights”.
L’État belge doit désormais prendre toute la mesure de la situation,
comprendre que l' «affaire Kimyongür» met notre démocratie à l'épreuve
et agir concrètement pour protéger notre compatriote.
Le combat continue...
Le Comité pour la liberté d’expression et d’association
www.leclea.be
Manifestation pour la libération de Kimyongür devant l'ambassade d'Italie
Une centaine de personnes se sont rassemblées dimanche
après-midi devant l'ambassade d'Italie à Bruxelles pour réclamer la
libération du Belge d'origine turque Bahar Kimyongur. Ce dernier a été
arrêté le 21 novembre dernier à Bergame sur base d'un mandat Interpol
renouvelé par la Turquie, qui réclame son extradition.
Le gouvernement turc considère M. Kimyongür, qui
a été poursuivi mais acquitté en Belgique pour appartenance au DHKP-C,
comme un dangereux terroriste. "Mon mari a seulement osé confronter le
ministre turc des Affaires étrangères, lors d'une visite de celui-ci à
Bruxelles en 2000, aux faits de torture qui se produisent dans les
prisons turques. Il a également écrit une lettre critique à
l'ambassadeur de Turquie en Belgique, mais n'a jamais proféré de
menaces", indique son épouse Deniz Demirkapi. "Ce sont pourtant les
seuls éléments sur lesquels se base l'enquête turque."
D'après les manifestants, le gouvernement turc veut faire taire
l'activiste car celui-ci ose se montrer critique par rapport au régime
et au rôle qu'il joue dans le conflit syrien. "Il n'a jamais fait
d'appel à la violence et a seulement exprimé son opinion", estiment les
personnes présentes devant l'ambassade.
Vendredi dernier, Bahar Kimyongür, a reçu la visite du consul de
Belgique en Italie et a pu appeler sa femme dix minutes. Il devra
comparaître devant le juge lundi. Lors de cette audience, le juge
italien statuera sur le maintien en détention ou la remise en liberté
et le retour en Belgique de Bahar Kimyongür. La remise en liberté de ce
dernier et son assignation à résidence en Italie, est également une
possibilité. L'avocat italien de Bahar Kimyongür demandera sa
libération. (Belga, 1 Décembre 2013)
[Informations précédentes sur ce sujet en novembre: http://www.info-turk.be/423.htm#famille ]
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