Droits
de l'Homme / Human Rights
Saturday Mothers/People on trial
Put on trial over their 700th gathering at İstanbul's Galatasaray
Square, Saturday Mothers/People had their fourth hearing at the
İstanbul 21st Criminal Court of First Instance yesterday (March 23).
Before the hearing of the trial of 46 rights defenders, a press
statement was held in front of the İstanbul Courthouse in Çağlayan.
A lawsuit was filed against 46 people who were detained during the
police attack targeting the 700th gathering of Saturday Mothers/
People, who have been demanding justice for their enforced disappeared
relatives at Galatasaray Square in İstanbul. Since the police
intervention in the 700th week on August 25, 2018, they have been
prevented from gathering there.
As part of this recent lawsuit, the defendants have been charged with
"unarmed participation in unlawful demonstrations and marches and
refusal to disperse despite warning" and they now face a possible
sentence for violating the Law on Meetings and Demonstrations.
'I wanted to trust justice'
As reported by Mezopotamya Agency (MA), Hanife Yıldız, a Saturday
Mother, spoke during the press statement and said:
"I met justice in 1995. I went to Kocaeli Courthouse to file a criminal
complaint. I went to ask about my son while looking at the police in
the face. But the police didn't come. They read out a written statement
because they were busy. On that day, I understood that there was no
justice.
"When I asked about my son in İzmir, they said, 'Your psychopath son
played with us'. Justice is written in huge letters. But will there be
justice? If there had been justice, I would not have come from İzmir
and Kocaeli to here. I wanted to trust justice, but I went through
these".
'We are the real complainants'
Speaking afterwards, Human Rights Association (İHD) Co-Chair Öztürk
Türkdoğan also briefly said:
"We will not give up on the Galatasaray Square. We will sit there with
an awareness of memory. They ban the square which has long been a site
of memory. We are the real complainants. Where are the perpetrators?
Why don't you penalize them? The ones who make us sit at the bar should
be ashamed. We will keep struggling until our pursuit of justice bears
fruit".
Amnesty International Turkey Campaigns Director Milena Buyum stressed
that putting Saturday Mothers, who have been waging the longest
peaceful struggle for justice, is unfair. She stressed that "not only
is the freedom of assembly a Constitutional right, but lies and
violence should also be put on trial, the current trial should end and
everyone should be acquitted".
The next hearing will be held on September 21 at 1.30 pm. (BIA, 25
March 2022)
Fırat Akdeniz from Human Rights Association
sentenced to 6 years in prison
Education and Science Laborers' Union (Eğitim-Sen) and Human Rights
Association (İHD) Diyarbakır Branch member Fırat Akdeniz had his final
hearing in the trial where he was charged with "membership of an
[illegal / terrorist] organization". He has been sentenced to prison.
The hearing was held at the Diyarbakır 11th High Criminal Court. As
reported by Mezopotamya Agency (MA), Akdeniz did not attend the
hearing. Reiterating its opinion as to the accusations, the
prosecutor's office requested that Akdeniz be penalized for
"organization membership".
Speaking as to the prosecutor's final opinion, lawyer Lütfullah Yalçın
said that 17 press statements, condolences and anonymous witness
statements were cited as criminal evidence against Akdeniz.
Yalçın recalled that during a press statement he attended in 2019,
police officers tortured his client and he filed a criminal complaint.
Noting that the current lawsuit was filed right after he had filed a
criminal complaint against the police officers, lawyer Yalçın said,
"The Ministry of Interior inspectors have launched an inquiry against
the police officers. There is a desire to take revenge on the incident
with this case".
İHD Diyarbakır Branch Chair and lawyer Abdullah Zeytun also said that
some of the press statements cited as criminal evidence against Fırat
Akdeniz were organized by the Eğitim-Sen union, of which Akdeniz is a
member. Zeytun noted that democratic works and activities could not be
a ground for accusation. He requested the acquittal of Fırat Akdeniz.
Following the recess, the court handed down its ruling and sentenced
Akdeniz to 6 years, 3 months in prison. (BIA, 23 March 2022)
Le patron émirati d'Interpol visé par une enquête en
France pour "torture
Ahmed Nasser Al-Raisi, parvenu à la présidence d'Interpol en novembre
sous les critiques d'ONG, est désormais visé par une enquête à Paris
pour "torture" et "actes de barbaries" après une plainte d'une ONG
dénonçant le traitement de l'un des principaux opposants émiratis,
incarcéré depuis 2017.
C'est le parquet antiterroriste (Pnat) qui a ouvert cette enquête
préliminaire, a appris l'AFP de sources proches du dossier, confirmée
par une source judiciaire.
Cette dernière source a précisé que cette enquête faisait suite à une
plainte déposée en janvier par l'ONG Gulf Centre for Human rights
(GCHR), qui accuse M. Al-Raisi d'être, par ses fonctions d'inspecteur
général au ministère de l'Intérieur des Émirats arabes unis depuis
2015, l'un des responsables de tortures visant l'opposant Ahmed Mansoor.
La source judiciaire n'a pas indiqué à quelle date l'enquête du Pnat,
compétent en matière de crimes contre l'humanité, a été ouverte.
Selon deux sources proches du dossier, elle a été confiée aux gendarme
de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les
génocides et les crimes de guerre (OCLCH).
Me William Bourdon, avocat du GCHR, a indiqué à l'AFP que "dès lors
qu'une enquête préliminaire a été ouverte, et elle s'imposait du fait
de la présence du mis en cause en France" dans le cadre de ses
fonctions à Interpol, "il est totalement incompréhensible que le Pnat
n'ait pas fait interpeller M. Al-Raisi alors qu'il avait la possibilité
de le faire".
"Si une immunité devait être invoquée par le général Ai-Raisi, elle ne
peut l'être que par le mis en cause, et certainement pas par le Pnat
qui ne doit pas se substituer à lui", a-t-il mis en garde.
- Immunité ? -
Selon l'analyse de l'avocat, M. Al-Raisi serait l'un des responsables
actuels de ces tortures, ce qui serait un motif d'exception à
l'immunité diplomatique dont il bénéficie selon l'accord de 2008
régissant les relations entre la France et Interpol, organisation dont
elle accueille le siège.
Il a, par ses fonctions, "directement supervisé la répression accrue
des droits et libertés et de leurs défenseurs aux Émirats arabes unis,
et en premier lieu Ahmed Mansoor", avançait l'ONG dans sa plainte de
juin.
Khalid Ibrahim, directeur du GHCR, a indiqué à l'AFP qu'il a été
entendu par les gendarmes de l'OCLCH le 18 mars.
"Je leur ai dit que le Pnat était très lent à agir quant à ces
allégations sérieuses de tortures concernant M. Al-Raisi, qui est
pleinement responsable de violations massives des droits de l'homme qui
ont eu lieu ces dernières années", a-t-il ajouté.
M. Al-Raisi avait déjà été visé par deux plaintes, dont l'une du GCHR
datant de début juin, au moment où il était pressenti pour candidater à
la présidence de l'agence internationale de police criminelle.
Les deux plaintes avaient été classées par le Pnat pour absence de
compétence: l'intéressé ne résidait pas en France et ne se trouvait pas
sur le sol français.
M. Al-Raisi avait ensuite été couronné à Istanbul le 25 novembre, au
grand dam des défenseurs des droits humains et de responsables
politiques, qui estimaient que sa présidence portait atteinte à la
mission de l'organisation.
Cette fonction, à temps partiel et non-rémunérée, est essentiellement
honorifique, le vrai patron de l'organisation étant son secrétaire
général, poste occupé par l'Allemand Jürgen Stock.
M. Al-Raisi était donc depuis apparu à Lyon, siège d'Interpol, amenant
le GCHR en janvier à déposer sa nouvelle plainte simple déclenchant
cette enquête. Des tweets d'Interpol plus récents, début mars, ont
montré que son président était à nouveau en France.
Depuis plusieurs années, les ONG dénoncent le sort d'Ahmed Mansoor,
l'un des principaux défenseurs des droits de l'homme dans les EAU, qui
serait toujours détenu dans des conditions "moyen-âgeuses" toujours
constitutives de "torture", selon la plainte du GCHR.
Militant des droits de l'Homme, l'opposant est en prison depuis mars
2017 et a été condamné à dix ans de prison en 2018 pour avoir, selon
les autorités, critiqué le pouvoir émirati et terni l'image de son pays
sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué publié en janvier 2020, le ministère émirati des
Affaires étrangères avait rejeté les affirmations "sans fondement" des
ONG sur le sort de M. Mansoor.
De son côté, Interpol a souligné en janvier qu'"Al-Raisi occupe des
fonctions officielles à temps plein dans son propre pays et n'est pas
basé en permanence à Lyon", considérant que le litige relevait "d'un
sujet entre les parties concernées". (AFP, 22 mars 2022)
Le défenseur des droits humains Osman kavala
maintenu en detention
Le mécène turc Osman Kavala, détenu depuis près de quatre ans et demi
sans jugement, restera en prison, a décidé lundi un tribunal d'Istanbul
en dépit des menaces de sanctions du Conseil de l'Europe pesant sur
Ankara.
Accusé de "tentative de renversement" du gouvernement, l'éditeur, qui
risque la prison à vie, comparaîtra de nouveau le 22 avril, a ordonné
le tribunal.
M. Kavala, devenu la bête noire du régime de Recep Tayyip Erdogan, est
accusé d'avoir financé les manifestations anti-gouvernementales de 2013
et pris part au complot qui a abouti à la tentative de coup d'Etat de
juillet 2016, ainsi que d'espionnage, des charges qu'il a toujours
niées.
Le philanthrope s'est présenté lundi par visioconférence devant un
panel de trois juges, qualifiant son incarcération de "totalement
infondée".
"L'acte d'accusation a été rédigé avec une idéologie politique motivée.
Il n'y a rien de légal là-dedans", a lancé devant la cour son avocat
Tolga Aytore, demandant sa remise en liberté.
La détention d'Osman Kavala, âgé de 64 ans et figure majeure de la
société civile turque, enfermé depuis fin 2017 dans le grand complexe
pénitentiaire de Silivri, en lisière d'Istanbul, défie la Cour
européenne des droits de l'homme (CEDH) qui réclame sa remise en
liberté depuis 2019.
Plusieurs diplomates européens --français, allemand et britannique
notamment-- et américain étaient présents lundi à l'audience.
Après une ultime apparition vidéo devant la cour en octobre depuis sa
prison, Osman Kavala avait décidé de ne plus se présenter aux
audiences, affirmant avoir perdu toute foi en la justice turque. Mais
le tribunal d'Istanbul avait requis sa comparution lundi.
Son incarcération avait déclenché à l'automne une crise diplomatique
entre Ankara et une dizaine d'ambassadeurs occidentaux, dont celui des
Etats-Unis, qui avaient été menacés d'expulsion pour avoir réclamé sa
libération.
- "A partir de rien" -
Dans son dernier réquisitoire début mars, un des procureurs avait
demandé que M. Kavala, surnommé le "milliardaire rouge" par ses
détracteurs, soit déclaré coupable de "tentative de renversement" du
gouvernement du président Erdogan - ce qui lui ferait risquer la prison
à vie.
L'intéressé a toujours dénoncé des accusations politiques.
Il est jugé avec sept coaccusés, auxquels il est également reproché
leur participation aux manifestations de 2013. En février, la Cour
avait en revanche séparé leur dossier de celui de plusieurs dizaines de
supporteurs de football accusés des mêmes charges.
L'affaire Kavala est devenue avec le temps le symbole de la répression
du régime contre ses opposants.
"Bien que n'ayant commis aucun des crimes internationalement reconnus
comme tels, il reste en détention arbitraire et sans preuves tangibles
contre lui", a rappelé Nils Muiznieks, directeur pour l'Europe
d'Amnesty International, dans un communiqué publié à la veille de cette
nouvelle audience.
"Depuis 2017, les autorités tentent de le poursuivre à partir de rien,
mais elles ont régulièrement échoué", a-t-il ajouté. "Au contraire,
chaque nouveau rebond dans ces poursuites politiquement motivées ont
mis en lumière la vacuité du système judiciaire turc."
En février, la CEDH a lancé une "procédure en manquement" contre la
Turquie, une décision rarissime qui pourrait déboucher sur des
sanctions contre Ankara si Osman Kavala n'était pas rapidement libéré.
C'est seulement la deuxième fois dans son histoire que le Conseil de
l'Europe, une organisation paneuropéenne de défense des droits de
l'homme qui siège à Strasbourg (France), engage une telle procédure
contre l'un de ses 47 Etats membres. (AFP, 21 mars 2022)
IHD:
"Put an end to violations of rights against
political prisoners in Turkey"
The Human Rights Association (İHD) İstanbul Branch Prisons Commission
held a press conference today (March 18) and addressed the public on
the occasion of the "Day of Solidarity with Political Prisoners". The
association shared its open letter to the authorities with the public.
Addressed to the Ministry of Justice, Parliamentary Human Rights
Investigation Commission and General Directorate of Prisons and
Detention Houses, the letter was read out by İHD İstanbul Chair
Gülseren Yoleri, who emphasized that in addition to general problems in
prisons, there are also discriminatory regulations and practices
against political prisoners.
Noting that around 15-20 percent of the nearly 300 thousand prisoners
in Turkey are arrested for political reasons, she said that "especially
political prisoners have been facing serious rights violations".
"Political prisoners, who are defined as the people imprisoned for
their oppositional stance, are subjected to aggravated procedures for
execution, they are deprived of their freedom for longer periods of
time than the other prisoners given the same sentence and they are
subjected to harsher conditions of execution such as isolation," added
Yoleri further.
'A discriminatory attitude'
According to the statement of the İHD, "in the execution of the
aggravated life sentence, political prisoners are still subjected to a
discriminatory practice despite the judgments of the European Court of
Human Rights (ECtHR) and a practice equal to death sentence is in
place".
The Association noted that "while the regulations in the Law on
Criminal Execution, which are against universal human rights and
principles of the law on execution, should be abandoned, there is still
a personalized execution, as it is seen in the execution under the
Internal Regulation on the İmralı Closed Prison," where jailed PKK
leader Abdullah Öcalan is held.
The İHD İstanbul Branch raised concerns that "this discrimination and
discriminatory attitude are reinforced by new regulations" and added:
"We demand that the situations leading to violations of rights in the
legislation and practice be brought to an immediate end so that
prisoners' basic rights, starting from the right to life and
healthcare, are protected and we call on all responsible people and
institutions to duty on this matter". (BIA, 18 March 2022)
Women of the World Festival İstanbul program announced
Organized through the partnership between the WOW - Women of the World
Foundation and the British Council and with the support of the İstanbul
Metropolitan Municipality, the Women of the World (WOW) Festival
İstanbul will be held on March 19-20, 2022.
While the details of the program have now been shared with the public,
the festival, bringing together the culture - arts sphere and civil
society, will be opened to physical participation for the first time at
Müze Gazhane, "İstanbul's new cultural heritage and creativity hub".
Bringing together the arts and culture world and civil society to
develop new dialogues and collaborations, the festival has been
offering a platform where women from different backgrounds can share
their stories and voices via music, performance, talks and workshops.
Taking inspiration from artists, speakers, workshop leaders and NGOs
from the United Kingdom (UK) and Turkey, WOW İstanbul will provide a
platform for the sharing of cultural and creative expressions.
The Festival will start with an opening panel, titled #WeAreTogether,
which will be hosted by the Founder and CEO of WOW Foundation, Jude
Kelly, and journalist and writer, Zeynep Miraç. The speakers will
discuss what it means for women to stand in solidarity in a world that
keeps experiencing the pandemic, conflict, the impact of migration,
climate change and poverty, and how art makes women's drive for
equality more visible.
Among the women to attend the 2-day WOW Festival İstanbul are also
Zeynep Miraç, Jude Kelly, Şebnem İşigüzel, Tamar Çıtak, Ayşe Tükrükçü,
Aslı Karataş, Nurdeniz Tunçer, Hande Karaca, Zeynep Yıldız, Beyhan
Göksan, İlhan Yalçın and Simay Dinç, according to the program.
About the WOW Foundation
The WOW Foundation was created by Jude Kelly CBE in 2018 to run the
global movement that is WOW - Women of the World Festivals.
The Festivals began in the United Kingdom (UK) in 2010, launched by
Kelly at Southbank Center London, where she was Artistic Director, to
celebrate women and girls, taking a frank look at what prevents them
from achieving their potential, raising awareness globally of the
issues they face, and discussing solutions together. To date, WOW has
reached over 3 million people in 17 countries on six continents, in
locations including Australia, Brazil, China, Egypt, Finland, Nepal,
Nigeria, Pakistan, Sri Lanka, Somaliland, the UK and the USA.
The festival traveled around the world everywhere from the UK to
Nigeria, and Pakistan to Australia exploring the intersectional impact
of COVID-19 on gender inequality, and responding to Black Lives Matter.
(BIA, 18 March 2022)
La
Turquie condamnée pour la
répression d’une manifestation
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné mardi la
Turquie pour le traitement judiciaire « disproportionné » d’une
manifestation d’une vingtaine de personnes dans un tribunal d’Istanbul
en 2003, qui avait abouti à des peines de près de deux ans de prison
ferme.
En novembre 2003, 23 personnes avaient participé à l’intérieur d’un
palais de justice à une manifestation d’une durée d’une heure en faveur
du chef rebelle kurde Abdullah Ocalan.
La manifestation avait entraîné l’annulation de certaines audiences,
mais aucun blessé ni dégât matériel. Les participants avaient
finalement été arrêtés par la police. A l’issue de la procédure
judiciaire qui a suivi, au cours de laquelle des rapports médicaux ont
établi que les manifestants ont subi des « traumatismes physiques »,
ces derniers ont été condamnés à des peines de prison d’un an et huit
mois pour « interruption de services publics ».
Quatre manifestants ont également été poursuivis pour « appartenance à
une organisation terroriste armée », le Parti des Travailleurs Kurdes
(PKK), et condamnés à une peine de prison supplémentaire de six ans et
trois mois.
Contestant leur condamnation, quinze manifestants ont saisi la CEDH.
Dans sa décision rendue mardi, la Cour estime que « même si leurs actes
pouvaient appeler des sanctions, la durée des peines de prison
prononcées (par la justice turque) était disproportionnée ».
Elle juge qu’il y a eu violation des articles 6 et 11 de la Convention
européenne des droits de l’homme, qui protègent respectivement le droit
à un procès équitable et la liberté de réunion.
La Turquie a été condamnée à verser 7.500 euros pour « préjudice moral
à chacun des plaignants ».
Dans une autre affaire dont le jugement a été rendu mardi, la CEDH a
également condamné la Turquie pour avoir imposé à une jeune femme,
arrêtée pour appartenance à une organisation interdite, un avocat qui
n’était pas celui de son choix.
Y voyant une nouvelle violation du droit à un procès équitable, la CEDH
a condamné Ankara à verser 6.000 euros à la jeune femme, pour «
préjudice moral ».
La CEDH est le bras judiciaire du Conseil de l’Europe, organisation
paneuropéenne de défense des droits de l’homme qui siège à Strasbourg
et regroupe 47 États membres. La CEDH juge les violations de la
Convention européenne des droits de l’homme. (AFP, 8 mars 2022)
Les femmes turques à la pointe des protestations
Les femmes sont l'un des derniers collectifs qui se mobilisent encore
en Turquie, un pays qui réprime et interdit la plupart des
manifestations, refusant de s'avouer vaincues face au fléau toujours
croissant des féminicides.
"Le mouvement féministe a développé une prise de conscience dans la
société, ce qui fait notre fierté: elle est le résultat de notre
mobilisation et de notre refus de plier", explique à l'AFP Canan Gullu,
qui dirige la Fédération des Associations de femmes de Turquie.
"Nous n'avons pas de mercenaires à disposition, nous ne payons personne
pour défiler dans les rues! Ce sont des activistes qui viennent de
toutes les branches du mouvement", insiste-t-elle.
Comme tous les 8 Mars, Journée internationale pour la défense des
droits des femmes, les Turques seront au rendez-vous.
Dimanche, dans une joyeuse ambiance et en musique, au siège d'une des
associations dans le vieux quartier de Beyoglu à Istanbul, elle
peignent et décorent les banderoles: "Continuons la rébellion
féministe!", "Rébellion féministe partout!"
Les femmes turques ont obtenu le droit de vote en 1934, bien avant
certains Etats européens - 10 ans avant la France.
En 2011, Ankara fut la première capitale à signer la Convention
d'Istanbul qui engage à lutter contre les violences faites aux
femmes... Avant de la dénoncer dix ans plus tard, privant les femmes de
sa protection.
Le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan a alors assuré que la
convention avait un "agenda caché" qui viserait à "normaliser
l'homosexualité" ce qui la rend "incompatible avec les valeurs sociales
et familiales de la Turquie".
"Les femmes sont dans la rue depuis 2021", s'amuse Mme Gullu. "Alors
qu'à peine 6% du pays avait connaissance de cette convention,
aujourd'hui c'est plus de 66%".
- "Le sang des petites fiancées" -
Avec courage, les Turques continuent de descendre dans la rue sans
crainte des gaz lacrymogènes et des affrontements souvent rudes avec la
police, devenus habituels lors des rassemblements ces dernières années.
Car pas un jour ne passe sans apporter un nouveau crime commis contre
une femme, en général par un compagnon ou des proches.
En février, le meurtre brutal de Sila Senturk, 16 ans, par l'homme
auquel sa famille l'avait fiancée de force, a déclenché un tollé.
"Que la lumière des yeux de cette fille aveugle ceux qui l'ont
abandonnée à son meurtrier. Que le sang des petites fiancées vous
noie", a lancé le réalisateur Gani Mujde.
En 2021, 416 femmes ont été tuées selon la plate-forme "Stoppez les
féminicides" qui enregistre chaque victime dans un "monument numérique"
sur son site Web.
Depuis le début de l'année, elle comptabilise 72 femmes tuées.
Le président Erdogan a annoncé qu'un train de réformes sera présenté au
parlement "dès que possible", alourdissant les peines en cas
d'agressions délibérées contre des femmes.
Mais "cela ne sert à rien de durcir les peines. Notre problème, c'est
que les lois ne sont pas appliquées", relève Elif Ege, 35 ans, qui se
présente comme une féministe indépendante.
"Ce que nous réclamons depuis des années, c'est l'application des lois
existantes. Et le retour de la convention d'Istanbul", poursuit-elle.
- "La rue appartient aux femmes " -
Pour les organisation de femmes, la sortie de la Turquie de ce traité
international a donné un sentiment d'impunité aux auteurs de violences.
"Même si la Turquie est un Etat de droit, les messages des politiques
et le poids des traditions continuent de modeler la société", fait
valoir Nesibe Kiris, avocate spécialiste des droits humains.
Pour les coupables, "le fait que le gouvernement ne respecte pas les
traités est perçu comme une échappatoire et légitime leur crime",
poursuit-elle.
Mais l'avocate assure que les femmes sont plus mobilisées que jamais
pour "peser sur la société et les politiciens".
Elles seront au rendez-vous mardi de la Marche nocturne annuelle des
féministe à Istanbul.
"Le 8 Mars est l'occasion pour de nombreuses femmes de se faire
entendre" remarque une militante, Kubra Karagoz, 31 ans. "La nuit, la
rue, les places appartiennent aux femmes en dépit de toutes les
pressions pour les en chasser" insiste-t-elle.
"La violence, ce n'est pas notre destin", reprend Canan Gullu. "Les
femmes sont une patrie pour les femmes. Nous nous soutiendrons
mutuellement. Nous allons leur rappeler qu'elles ne sont pas
impuissantes. Que nous nous tiendrons à leur côté, épaule contre
épaule, pour gagner ce combat." (AFP, 7 mars 2022)
Press Conference on assassination attempts against
Kurdish leaders in exile
ANF, March 1st,
2022
A press conference
was
held today in Brussels about the assassination attempt on KONGRA GEL
Co-chair Remzi Kartal and KCK Executive Council member Zübeyir Aydar.
While Antoine Comte,
the
lawyer of the families of the three Kurdish female revolutionaries
murdered in Paris in 2013, and journalist Erk Acarer were connected
online, Zübeyir Aydar, Remzi Kartal who were threatened with
assassination attempts and journalists Hayko Bağdat living in exile in
Germany were present at the meeting which was held at the Press Club
Brussels.
A detailed report
about
the Turkish state's assassination attempts, death threats, espionage
networks and intimidation activities in Europe was presented during the
press conference. The report included the information covered in the
case file and how the Turkish state carried out special operations in
the European territories with complete impunity.
As a result of the
investigation carried out into the assassination attempt in June 2017
against KONGRA-GEL co-chair Remzi Kartal and KCK Executive Council
Member Zübeyir Aydar, a court decided a rehearing on June 18, 2021
despite the prosecutor's efforts to close the case.
The case file reveals
that there is a wide network of assassinations and espionage in Europe
and brings to light the role of several people involved in the Paris
massacre, including Turkey's former Ambassador to Paris, İsmail Hakkı
Musa. There are serious findings in the file that those involved in the
assassination attempt in Brussels were coordinated by İsmail Hakkı Musa.
The direct connection
of
those who took part in the assassination team with Ankara and even the
Turkish Presidential Palace is identified in the case file. Technical
surveillance, phone calls, photographs and confessions confirm that a
wide network of assassination teams which was involved in the Paris
Massacre and the assassination attempt in Brussels performs activities
on behalf of Ankara in Europe.
Assassination team
members took pictures in Paris and Ankara with Adnan Tanrıverdi, a
former advisor to Turkish President Recep Tayyip Erdoğan and the
founder of private military company SADAT, and Prof. Dr. Seyit
Sertçelik, chief advisor to Erdoğan and a member of the Presidential
Security Policy and Foreign Policy Board.
EXTENSIVE REPORT ON
TURKISH ASSASSINATION ATTEMPTS
The investigation
shows
that the headquarters of the assassination team is in France. However,
French authorities refuse to share information with Belgian officials.
Zübeyir Aydar made
the
opening speech at the meeting. Aydar noted that the case will begin in
a Brussels court on March 11 and gave information about a report they
presented to the press. The report reveals that “the Turkish state has
long carried out special operations and assassination attempts in
European lands,” he noted.
The Kurdish
politician
pointed to the connection of SADAT's head Adnan Tanrıverdi with the
assassination team. He remarked that the assassination attempt in
Brussels was "organized" and that Yakup Koç, the head of the
assassination team, was directly linked to several official Turkish
institutions, including the Turkish Embassy in Paris. Aydar underlined
that the report included photos showing the assassination team members'
connections to the Turkish Embassy, the Presidential Palace in
Ankara, and SADAT.
AYDAR: ALL DISSIDENTS
ARE IN JEOPARDY
Aydar criticized the
fact
that France did not conduct a serious investigation following the
assassination attempt in 2013 and, despite the new information that
emerged. He insisted that France should try the Turkish state based on
new information obtained.
Aydar said that the
Turkish government has established assassination networks to silence
its critics in Europe. “We are not the only ones, since all dissidents
are in jeopardy. The European countries should take serious measures
against it.”
FERMON: 4 PEOPLE ARE
TRIED ON TERROR CHARGES
Lawyer Jan Fermon
gave
some information about the case, saying that four people are being
tried in the case and they are accused of membership in a criminal and
terrorist organization.
Fermon noted that the
team that attempted the assassination in Belgium had direct connections
with the Turkish Embassy in Paris and Ankara.
Lawyer Fermon said
that
apart from the photos of the assassination team taken with one of
Erdogan's advisers, Seyit Sertcelik, in the Palace, there are also
photos taken with the head of SADAT and Sertcelik in Paris.
The lawyer showed a
photo
of Adnan Tanrıverdi with İrfan Yeşilyurt, a member of the assassination
team, and emphasized that SADAT is a parallel organization working on
behalf of the Erdoğan regime.
Reminding of the
Paris
massacre, the triple murder of Sakine Cansız, Fidan Doğan and Leyla
Şaylemez, Fermon said that European countries “must take precautions
against the terrorist attacks of the Turkish state.”
Antoine Comte, the
lawyer
of the three women revolutionaries murdered in Paris, said that the
judicial system in France remained ineffective, and talked about the
connection of the Turkish intelligence agency MIT with the Paris
massacre.
It has already been
revealed that the Turkish state is organizing such activities in a wide
network in Europe, said Comte who also spoke about the relation of Ömer
Güney, who murdered three Kurdish women revolutionaries, with MIT and
his activities in Germany.
Comte emphasized that
the silence of all European countries towards the activities of a
criminal state is unacceptable.
JOURNALIST ACARER
TALKS ABOUT ERDOĞAN REGIME’S CRIMES
Journalist Erk Acarer
attended the conference online from Berlin and spoke about the
developments in Turkey and their reflections on Europe. The journalist
said, “The activities of the government in Turkey are not only
political, but also economic. To understand this, one should look at
the crimes that the Turkish government is involved in, such as drug
traffic, arms trade, seizure of properties and corruption.”
Remarking that the
construction sector and drug traffic in Turkey are closely
interconnected, Acarer pointed to the wave of buildings rising in the
neighborhoods where drug use is becoming widespread.
According to Acarer,
the
arms trade is a dimension of the war in Syria where the local people
are put in jails and then have their properties seized, which are later
distributed among those involved in the crimes committed in the region.
Pointing to the
repression against the opposition in Turkey, Acarer mentioned the
“emergence of paramilitary groups to confront those raising their
voices, citing SADAT and Ottoman Hearths.
HAYKO BAĞDAT: THERE
IS A CRIMINAL NETWORK IN THE MIDDLE OF EUROPE
Speaking after,
journalist Hayko Bağdat highlighted the threats posed by authoritarian
regimes and said, “The Erdoğan regime is one of these and it has been
engaged in efficient activities in Europe for a very long time.”
Speaking about the
espionage activities growing in Europe, Bağdat said that the espionage
network in Germany alone consisted of thousands of members. This is a
serious risk for the Germans, he said, and pointed to the existence of
a criminal network in the middle of Europe that acts on orders of
former AKP deputy Mehmet Külünk and is financed by Ankara. Mehmet
Külünk was exposed to have connections to the Osmanen Germania gang in
Germany.
“The polarization in
Turkey has been carried to the streets of Europe where components of
society have been turned against each other. What is more dangerous is
the assassination attempts by paramilitary groups.”
The journalist said
that
he was living under German police protection because of the death
threats he has long received. He noted that many intellectuals and
journalists from Turkey have been granted protection in Europe, warning
that, “The Erdoğan regime will continue with even greater
assassinations in Europe.”
Pointing out the risk
born by the current process, Bağdat said, “Ahead of Erdoğan is the most
challenging electoral process in his history, facing the risk of
losing.”
Bağdat cited the
Hrant
Dink murder, Ankara massacre and Suruç massacre that all occurred at
such times, expressing his concern that this could possibly spread to
Europe.
KARTAL: CoE AND EU
SILENT ON CRIMES AGAINST KURDS
The final speech was
made
by KONGRA-GEL Co-president Remzi Kartal who pointed out that 30 million
Kurds live in Turkey but have no rights before law. According to the
Turkish officials, there is no “Kurdish question” but a “terror issue”,
said Kartal, and added that this was the main reason for the ongoing
imprisonment of thousands of people in Turkey today.
Kartal remarked that
Turkey’s repressive policy has been carried into Europe and abroad, and
criticized, in this regard, Europe’s relations with the Turkish state.
The Kurdish
politician
remarked that Europe continues to cooperate with the Turkish state
although Turkey’s repression outside of its borders got to the point of
assassinations. “The Council of Europe and the European Union are
silent in the face of the Turkish state’s crimes against the Kurdish
people and those promoting democracy.”
Kartal remarked that
this silence is not maintained when Russia is in question, calling it
“a hypocritical policy”.
Kartal expressed his
hope
that the Brussels court will help the voice of the defenders of
democracy be heard, adding that the court could put pressure on Turkey
through a “very serious decision”.
The Kurdish
politician
lastly noted that the European press has an important role to play in
order for Turkey’s crimes against the opposition, such as arrest and
murder, to be brought to an end.
Pression
sur les médias / Pressure on the Media
Prominent journalist Aydın Engin
passes away at 81
Aydın Engin, a journalist for over half a century who left his mark on
Turkey's press history, has lost his life at the age of 81.
Engin underwent a surgery on Tuesday (March 22) because of a
gallbladder problem and a second operation yesterday due to a leak
observed after the first one. After complications caused by the
operations, he was taken to the intensive care unit.
On February 11, Engin announced that he would take a break from writing
column articles for the T24 news portal.
During his career spanning 53 years, Aydın worked for and managed
several newspapers and online news portals, such as Yeni Ortam, İlke,
Politika, Cumhuriyet, Birgün, Agos, and T24.
Since the 1970s, he has been arrested seven times in political cases.
He lived in Germany in exile for 12 years because of the cases filed
against him.
When he was detained in an investigation into Cumhuriyet newspaper in
November 2016, he said, "I'm a senior defendant of the press. I've
never seen such an immoral file in my life. I'm not saying nonsensical,
I'm saying immoral."
He was born in 1941 in Ödemiş, İzmir. While he was studying law at
İstanbul University, he dropped out to be a stage actor and a
playwright. He played in and wrote several plays.
Engin started journalism in 1969. He was arrested after the 1971
military memorandum. He later joined the Socialist Workers' Party of
Turkey, the first party founded after the coup. He married Oya Baydar,
a founder of the party.
In the 1970s, he established the İlke magazine and managed the Politika
newspaper. Several lawsuits were filed against him because of his
articles.
Upon his release from prison in June 1980, he moved to Germany, where
he lived in exile for 12 years. He received heavy prison sentences in
his absence after the 1980 military coup.
He returned to Turkey in late 1991 after a limited amnesty. He worked
as a reporter and a columnist for Cumhuriyet between 1992 and 2002.
He was among the founding members of daily BirGün. He wrote column
articles for Agos, a bilingual weekly newspaper in Armenian and Turkish.
He was detained in November 2016 for "committing a crime in the name of
the "Fetullahist Terrorist Organization (FETÖ)" and the Kurdistan
Workers' Party (PKK) while not being a member of them." He was later
released with an international travel ban. (BIA, 24 March 2022)
Political
reporter Altan Sancar threatened at gunpoint in
Turkey
Turkish authorities should thoroughly investigate a recent threat
against journalist Altan Sancar, determine whether it was related to
his work, and ensure the journalist’s safety, the Committee to Protect
Journalists said Thursday.
On Wednesday around 12:30 a.m., Sancar, a reporter for independent news
website Diken and independent online radio Özgürüz Radyo, was driving
alone in the southeastern province of Diyarbakır on the road to the
Eğil district to visit family, when he stopped because another car was
blocking the road, according to news reports and Sancar, who spoke with
CPJ via messaging app.
Two unidentified men got out of the car and one approached Sancar, who
remained in his vehicle, and showed the journalist the handle of a gun
tucked in his pants by lifting his jacket up, according to those
sources. The man implied Sancar was in dangerous territory and said the
journalist should be “smart,” before he and the other man returned to
car and drove away.
“Turkish authorities should do their best to identify the aggressors in
this case in order to ensure the safety of journalist Altan Sancar,
determine if he was targeted for his work, and bring the responsible
parties to justice,” said Carlos Martinez de la Serna, CPJ’s program
director, in New York. “Turkish authorities should take threats against
journalists seriously and investigate the matter thoroughly because
impunity encourages the aggressors.”
Sancar covers politics in the capital Ankara, where he is based, and is
involved in various documentary work and research projects about
minorities in Turkey, the journalist told CPJ, adding that he believes
the threat was in retaliation to his political reporting.
Sancar filed a criminal complaint with the local prosecutor’s office on
March 23, he told CPJ, adding that he was concerned for his safety. CPJ
emailed the Chief Prosecutor’s Office of Eğil for comment but received
no immediate reply.
In 2020, an anonymous Twitter account threatened Sancar that “death
will find you” while he was working for critical online outlet Artı TV,
he told CPJ. The journalist said nothing came out of the criminal
complaint he filed then, and he has continued to receive threats on
social media. (CPJ, 24 March 2022)
Blocage de Wikipedia en Turquie: la CEDH déboute
l'encyclopédie en ligne
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a débouté jeudi
Wikimedia, l'hébergeur de Wikipedia, qui avait attaqué Ankara pour le
blocage de l'encyclopédie en ligne pendant près de trois ans, avant de
le lever début 2020 après une décision de la justice turque.
Les autorités turques avaient ordonné le blocage en avril 2017 de
l'encyclopédie participative en raison de deux articles dressant un
lien entre Ankara et des organisations extrémistes.
Les autorités avaient bloqué l'intégralité du site en Turquie au motif
que les pages "n'en avaient pas été supprimées dans le délai demandé et
qu'il était techniquement impossible de ne bloquer qu'elles", rappelle
la CEDH dans un communiqué.
La Fondation Wikimedia, qui avait saisi la Cour européenne en mai 2019,
contesta en vain le blocage devant la justice turque, avant de porter
l'affaire devant la Cour constitutionnelle du pays.
Fin décembre 2019, cette dernière conclut à une violation de la liberté
d'expression et renvoya l'affaire devant la justice, qui ordonna le 15
janvier 2020 la levée du blocage, indique la CEDH.
La Cour constitutionnelle turque "a reconnu en substance la violation
de l'article 10" de la Convention européenne des droits de l'homme
(droit à la liberté d'expression) "et a réparé de manière adéquate et
suffisante le préjudice subi par la requérante à cet égard", estime la
CEDH, selon laquelle la Fondation Wikimedia a "donc (...) perdu sa
qualité de victime". Elle rejette donc sa requête.
La Cour constitutionnelle turque a "rendu son arrêt 2 ans et 8 mois
après l'introduction du recours individuel", une durée "longue, certes,
compte tenu notamment de l'enjeu de l'affaire", mais qui "n'apparaît
cependant pas manifestement excessive", estime la Cour européenne,
toute en tempérant cette "conclusion" qui ne doit "pas être
interprétée" comme une "carte blanche" pour les juridictions nationales.
La CEDH prend également "note du caractère systémique du problème
soulevé en l'espèce", indique encore le communiqué, alors que les
autorités turques ont eu recours à plusieurs reprises au blocage
provisoire de certains sites, comme Facebook et Twitter, généralement
après des attentats. (AFP, 24 mars 2022)
Exiled Turkish journalist Ahmet Dönmez attacked in
Sweden
Swedish authorities should conduct a swift and thorough investigation
into the recent attack on journalist Ahmet Dönmez and determine if he
was targeted for his work, the Committee to Protect Journalists said on
Monday.
On Saturday, March 19, in Stockholm, unidentified people hit Dönmez’s
car from behind and, when he got out of his vehicle, proceeded to beat
him up, according to news reports and tweets by the journalist.
Dönmez was driving his six-year-old daughter home from school at the
time of the attack, according to those reports, which said he sustained
head trauma and was hospitalized in stable condition.
Dönmez publishes reporting on Turkish politics and alleged corruption,
as well as political commentary, on his personal website, Twitter, and
YouTube pages; he has about 147,000 followers on Twitter and about
55,000 on YouTube.
“Swedish authorities must swiftly and thoroughly investigate the recent
attack on exiled Turkish journalist Ahmet Dönmez, determine if it was
related to his reporting, and bring all those involved to account,”
said Gulnoza Said, CPJ’s Europe and Central Asia program coordinator.
“Swedish authorities must provide security for Dönmez and ensure that
he can live and work without fearing for his or his family’s safety.”
Dönmez worked as a reporter for the Turkish daily Zaman until 2015,
when he fled to Sweden “because of political pressure” according to his
website. Turkish authorities shuttered Zaman in 2016, and have accused
its staff of having ties to the Fethullah Gülen religious movement,
which authorities have labeled a terrorist organization, as CPJ has
documented.
CPJ emailed the Swedish police for comment but did not immediately
receive any reply. (CPJ, 21 March 2022)
49
trials: 2 journalists, 1 writer sentenced to 112
months in prison
Running a trial monitoring program since 2018 in cooperation with
international civil society organizations, the Media and Law Studies
Association (MLSA) has released its Trial Monitoring Report for
February.
According to the report, in February 2022, the MLSA monitored 50
hearings of 49 trials in 12 cities with 15 court monitors across Turkey.
In the 49 trials monitored in February, 409 people stood trial, among
whom there were 121 journalists, 76 students, 63 activists, 31
politicians, 20 attorneys, six authors, four academics and one doctor.
68 of 76 students who appeared before the court in February were those
who were taken into police custody in several protests against the
appointment of Melih Bulu as the Rector of Boğaziçi University.
News, posts cited as evidence for 'terrorism'
Some other highlights from the MLSA report are as follows:
Except for the suits for damages against journalists Çiğdem Toker and
Hazal Ocak, 407 people who were tried in 47 cases monitored in February
faced a total of 74 charges in 14 different categories.
42 percent of the charges individuals faced was terrorism-related
charges. 84 percent of terrorism-related charges were "membership in a
terrorist organization" and "propagandizing for a terrorist
organization" charges, which are leveled against journalists, activists
and politicians.
In 6 cases out of 10 where the "propaganda" charge was among the
charges defendants faced, the defendants were journalists. In 12 cases
out of 16 in which "membership in a terrorist organization" charge was
among the charges defendants faced, the defendants were journalists.
"Disclosing and/or publishing the identity of individuals on
anti-terror duties and/or identifying those persons as targets",
accounting for 7 percent of terrorism-related charges, is leveled only
against journalists.
20 percent of the evidence cited for terrorism-related charges was the
defendants' news reports, articles, photos and statements on a
television show while 15 percent was social media posts. Among the
evidence cited for terrorism-related charges, the ratio of journalists'
phone conversations with their news sources was 11 percent.
In February, "insulting the president", as per the Article 299 of the
Turkish Penal Code (TCK), constituted 7 percent of the charges. 75
percent of the evidence cited for this charge was social media posts
and 25 percent was news reports, articles, photos and statements on a
television show.
In January, 2 journalists, 4 politicians and 3 activists had been
sentenced to 515 months. Also, journalist Rojhat Doğru had been
sentenced to life in prison for "disrupting the unity and the integrity
of the state."
In February 2022, 2 journalists and 1 author were sentenced to 112
months and 14 days in prison. (BIA, 17 March 2022)
L’écrivain
kurde Azad Zal condamné à six ans de prison par un
tribunal turc
L’écrivain et éditeur kurde Azad Zal a été condamné jeudi à plus de six
ans de prison à Diyarbakir, notamment pour avoir milité au sein du DTK.
L’éditeur et écrivain kurde Azad Zal a été condamné par un tribunal de
Diyarbakir à six ans et trois mois de prison du chef d’appartenance à
une organisation terroriste armée. Le propriétaire de la maison
d’édition J&J est accusé d’être membre de Kurdî-Der (association de
défense et de promotion de la langue kurde) et de l’association des
écrivains kurdes. Il lui est reproché en outre de s’exprimer sur des
chaînes de télévision et des stations de radio « séparatistes », d’être
un délégué du Congrès pour une Société démocratique (DTK, organisation
faîtière de la société civile) et d’être en possession de publications
interdites.
Azad Zal n’a pas assisté à l’audience où il était représenté par son
avocat, Abdullah Çağer. L’avocat a annoncé qu’il ferait appel de la
condamnation de son client.
Azad Zal avait été détenu pendant plusieurs semaines dans le cadre
d’une opération contre le DTK en 2020. L’association est qualifiée par
la justice turque d’ « organisation terroriste armée » dans le cadre
des procédures contre l’opposition kurde. La Cour européenne des Droits
de l’Homme (CEDH) avait pourtant censuré cette appréciation dans
l’arrêt Selahattin Demirtas c. Turquie, rendu en décembre 2020. Le
traitement du DTK par les autorités judiciaires est influencé par le
discours politique du gouvernement turc qui présente l’organisation
comme une « structure du PKK ».
La criminalisation du DTK va de pair avec une campagne de génocide
politique menée par le régime turc contre les Kurdes, particulièrement
depuis 2015. Le parquet général de Diyarbakır estime que la plateforme
a été créée sur les « ordres » du fondateur emprisonné du Parti des
Travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, dans le but de
détruire « l’unité et l’intégrité de l’État turc » et donc « l’essence
de la turcité ». (RojInfo, 11 mars 2022)
L’écrivain
Mustafa Kör sera nommé
Poète national le 23 mars
L’écrivain et poète Mustafa Kör sera nommé Poète national le 23 mars,
ont annoncé mardi les partenaires du projet culturel. Il sera le
cinquième poète belge à assurer le rôle d’ambassadeur de la poésie,
au-delà des frontières linguistiques du pays. Il succède aux poètes
Charles Ducal, Laurence Vielle, Els Moors et Carl Norac.
Comme ses prédécesseurs, l’écrivain prendra ses fonctions pour deux
ans, durant lesquels il aura pour mission d’écrire 12 poèmes adressés
aux Belges, sur des thèmes d’actualité. Toute sa prose sera disponible
dans les trois langues nationales grâce au travail du Collectif
Bruxellois des Traducteurs.
Le titre de Poète national s’inscrit dans le cadre d’un projet
d’échange littéraire qui jette des ponts entre les trois communautés
linguistiques. Tous les deux ans, un poète d’une autre communauté
linguistique est désigné.
Mustafa Kör, notamment connu pour son roman "De Lammeren" publié en
2007, est né en 1976 en Anatolie et a grandi à Ogrimbie, dans le
Limbourg. Son œuvre la plus récente, "De pain et d’amour", est sortie
en janvier et est construite comme une anthologie permettant de faire
connaissance avec son univers littéraire. (Belga/RTBF, 2 mars 2022)
Kurdish
Question / Question kurde
Warrant for HDP deputy Semra Güzel
A penal judgeship of peace in the capital city of Ankara issued a
warrant yesterday (March 24) for Peoples' Democratic Party (HDP) deputy
Semra Güzel.
Güzel is under investigation for "being a member of a terrorist
organization" over her photos with a member of a Kurdistan Workers'
Party (PKK).
After the photos surfaced in February, the parliament lifted her
legislative immunity by a majority vote at the start of March.
After she lost her immunity, a summary of proceedings against her was
sent to the Ankara Chief Public Prosecutor's Office, which launched an
investigation into the politician.
The warrant was issued after Güzel did not testify to the prosecutors
within due time.
What happened?
The pictures of HDP Diyarbakır MP Semra Güzel with Volkan Bora, who was
killed in an airstrike of the Turkish Armed Forces in 2017, have
recently been revealed. Semra Güzel has said that Bora was his "fiance"
and the picture was "taken during the resolution process".
After the pictures were published and broadcasted by pro-government
media outlets, AKP Chair and President Recep Tayyip Erdoğan said, "We
have swiftly sent this to the joint commission. The necessary will be
done. We don't want to see such people at the Parliament."
Saying that she was not affiliated with any political party when the
pictures were taken, Güzel has asked why no investigation has been
launched so far into the pictures found on Volkan Bora. She has argued
that the pictures taken 5 years ago are used as a "plot" against her.
A summary of proceedings has been issued against Güzel to lift her
legislative immunity and sent to the Joint Parliamentary Commission.
Before the Joint Commission convened on January 20, 2022, İYİ Party
Chair Meral Akşener and main opposition CHP Parliamentary Group Deputy
Chair Özgür Özel announced that they would vote in favor of the summary
of proceedings against Semra Güzel.
The Drafting Commission, a sub-commission of the Parliamentary Joint
Commission established to review the summaries of proceedings against
Semra Güzel, issued a report and expressed an opinion in favor of
lifting the legislative immunity of the HDP MP.
The legislative immunity of HDP Diyarbakır MP Semra Güzel was lifted in
a vote taken at the General Assembly of the Grand National Assembly of
Turkey (TBMM) on March 1, 2022. (BIA, 25 March 2022)
Syrie:
les Kurdes déplorent "l'inaction" face à l'EI
Trois ans après la défaite territoriale du groupe Etat islamique (EI),
les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, ont
mis en garde la communauté internationale mercredi contre les
conséquences de "l'inaction" face aux tentatives d'expansion de l'EI en
Syrie et en Irak.
"L'inaction de la communauté internationale, le fait que certains pays
ont tourné le dos à ce dossier (...) constitue une opportunité donnée à
l'EI pour se renforcer," ont indiqué les FDS dans un communiqué publié
mercredi à l'occasion du troisième anniversaire de la défaite du
"califat" du groupe ultra-radical.
En première ligne dans le combat contre le groupe jihadiste, les FDS,
soutenues par la coalition internationale, ont annoncé le 23 mars 2019
la chute de l'EI en Syrie en le chassant de son dernier fief de Baghouz
dans la province de Deir Ezzor (est).
Fin janvier, le groupe jihadiste a mené une attaque meurtrière -- la
plus importante depuis sa défaite -- contre une prison tenue par les
FDS dans la région de Hassaké (nord-est). Mais début février, les
Etats-Unis ont éliminé l'ancien chef de l'EI lors d'une opération dans
le nord-ouest de la Syrie.
"Le groupe jihadiste tente de raviver ses rêves et de contrôler
certaines régions en Syrie et en Irak, afin de constituer un danger
plus important pour les populations", ajoute le communiqué des FDS
précisant que l'EI veut également attirer de nouvelles recrues.
La chute du califat -- autoproclamé en 2014 à cheval sur la Syrie et
l'Irak --, a donné lieu à l'arrestation de milliers de jihadistes
présumés. Des membres de leur famille parmi lesquels de nombreux
étrangers ont été incarcérés dans des camps et y sont retenus avec des
déplacés.
Malgré les exhortations répétées des Kurdes, la plupart des pays
occidentaux refusent de rapatrier leurs ressortissants et n'ont plus
répondu aux demandes des autorités kurdes de mettre en place un
tribunal international pour les juger.
L'ONG Save the Children a averti mercredi dans un communiqué que le
rapatriement des enfants étrangers de jihadistes présumés détenus dans
les camps du nord-est de la Syrie allait prendre 30 ans au rythme
actuel. (AFP, 23 mars 2022)
HDP MP
Sarısaç sentenced to 1 year, 6 months in
prison
Peoples' Democratic Party (HDP) Van MP Murat Sarısaç has been sentenced
to 1 year, 6 months, 22 days in prison on charge of "propagandizing for
a terrorist organization". The court board has ruled that the
announcement of the verdict shall be suspended.
The final hearing was held at the Van 5th High Criminal Court in
eastern Turkey. HDP MP Sarısaç was facing "terrorism propaganda"
charges over his social media posts from the years 2010, 2014 and 2015.
Murat Sarısaç has been sentenced to 1 year, 6 months, 22 days in prison
on the offense charged, with the announcement of the verdict deferred
by court, which means that if Sarısaç does not commit a new deliberate
offense within five years, the verdict in question will be removed.
Murat Sarısaç served as the Party Assembly member of the Democratic
Regions Party (DBP) and as the Van Provincial Organization Co-Chair of
the DBP. At the 3th Ordinary Congress, he was elected the Party
Assembly member of the Peoples' Democratic Party (HDP).
He was born in Van's Gürpınar on August 7, 1983. He graduated from the
Aksaray University Department of Public Administration and Political
Science. (BIA, 23 March 2022)
La
Turquie multiplie les attaques contre les zones
de la guérilla
Les forces turques continuent de bombarder les zones tenues par la
guérilla kurde dans le Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), alors qu’ont
lieu les grandes célébrations marquant le nouvel an kurde, le Newroz.
« Troublée par les célébrations spectaculaires du Newroz, l’armée
turque d’invasion a mené d’intenses attaques contre les zones de
défense de Medya [nom donné aux zones contrôlées par la guérilla kurde
au Sud-Kurdistan] », ont déclaré les Forces de Défense du Peuple (HPG,
branche armée du Parti des Travailleurs du Kurdistan) dans un
communiqué.
« Le peuple du Kurdistan a afflué vers les places du Newroz dans
l’esprit de résistance de nos forces de guérilla qui ont développé une
lutte historique contre les attaques de l’armée d’invasion turque à
Mamreşo, Zendura, Girê Sor et Werxelê. Nos forces de guérilla ont
également célébré la journée du Newroz avec enthousiasme. Troublée par
les célébrations spectaculaires du Newroz, l’armée turque d’invasion a
mené d’intenses attaques contre les zones de défense de Medya. Nos
forces n’ont cependant subi aucune perte lors des attaques », ajoute le
communiqué publié par le centre de presse des HPG. (ROJINFO, 22 mars
2022)
Newroz celebrated throughout Turkey
Ahead of the grand Newroz celebration in the predominantly
Kurdish-populated province of Diyarbakır, people celebrated the feast
at nearly 50 locations throughout Turkey yesterday (March 20).
In the eastern Van province, tens of thousands of people gathered in
the celebration area despite cold weather and snowfall. People chanted
slogans for freedom for Abdullah Öcalan, the imprisoned leader of the
Kurdistan Workers' Party (PKK).
Peoples' Democratic Party (HDP) Deputy Co-Chair Tayip Temel and the
party's former co-chair, Sezai Temelli, gave speeches to the crowd
after the concert of Koma Pel, a Kurdish musician.
"Newroz is a rebellion against darkness. We continue to resist the
persecution of the Kurds in these lands. As we resist, we will destroy
this darkness and fascism," Temelli said in his speech.
Newroz was celebrated at Gündoğdu Square in İzmir, western Turkey.
Political parties and trade unions entered the square in a cortege with
their banners and placards.
Women carried photographs of Deniz Poyraz, a HDP worker who was killed
in an armed assault on the party's provincial office in İzmir.
In Hakkari, the fire of Newroz was lit in the foothills of Mount
Sümbül. Along with HDP flags, banners that read, "HDP is the people, it
cannot be silenced," "Semra Güzel is the will of the people," "Don't
remain silent, don't be a party to this crime," and "Freedom for ill
prisoners" were hung in the area.
In Mardin, celebrations began in Kızıltepe district on Saturday and
continued in Derik yesterday.
Ahmet Türk, who was dismissed by the government as the mayor of Mardin
five months after his election in 2019, gave a speech at the event.
"Those who deny the Kurdish politics will be defeated," Türk remarked.
"There is no struggle without a price. For this reason, we need to
determine our struggle, will, and stance clearly. This state, this
oppressive government are doing their jobs. We should expand our
struggle for freedom."
People gathered in Anıtpark in the capital city. Two checkpoints were
set up at the entrance of the park. Women wearing Kurdish local clothes
entered the area with ululations.
Banners that read "Happy Newroz" in Kurdish and Turkish were hung in
the area. People chanted slogans, "Bijî Newroz," (Long live Newroz)
"Newroz piroz be" (Happy Newroz) and "Biji berxwedana zindana" (Long
live the resistance in prisons).
Newroz was also celebrated in the provinces of Adıyaman, Malatya and
the Elbistan district of Maraş. In Malatya, a banner with the
photograph of Kemal Kurkut, a university student who was shot dead by
the police during Newroz celebrations in Diyarakır, was hung. (BIA, 21
March 2022)
IHD:
Turkey should recognize Halabja Massacre as a
genocide
Releasing a written statement to mark the Halabja Massacre, the Human
Rights Association (İHD) said Turkey should recognize the massacre as a
genocide.
The Halabja Massacre committed by the Saddam Hussain regime in Iraq as
part of the Anfal campaign is commemorated on March 16 every year.
• The Anfal campaign began on March 29, 1987 and continued until June
7, 1989. Ali Hassan al-Majid, the nephew of Saddam nicknamed "Chemical
Ali," was authorized by the Iraqi Revolutionary Command Council.
The Saddam Hussain regime massacred more than 100,000 Kurds between
1983 and 1991.
In the airstrikes that started March 16, 1988, and lasted three days,
the Halabja town and its surrounding areas were bombed with chemical
weapons and more than 5,000 people were killed.
The İHD has recognized March 16 as the "Kurdish Genocide Day" and
demands Turkey recognize the genocide.
Pointing out the definition of genocide in the UN Rome Statute, the
association said, "The crimes that Saddam Hussein's regime aimed and
committed, especially within the scope of Operation Anfal, are crimes
of genocide."
Along with the High Criminal Court of Iraq and the Kurdistan Federal
Region, Norway, Sweden, the Netherlands and the UK have recognized the
genocide, said the İHD.
"It will be meaningful and important that Turkey, where most Kurds live
in the Middle East, recognizes the crimes committed within the scope of
Operation Anfal as genocide," it said. (BIA, 16 March 2022)
Impunité pour le policier qui a tué l’étudiant
kurde Kemal Kurkut
La Cour d’appel de Diyarbakir a conclu que le meurtre de l’étudiant
kurde Kemal Kurkut par la police turque lors des célébrations du Newroz
en mars 2017 ne constituait pas une violation du droit à la vie.
Le procès concernant le meurtre de Kemal Kurkut, jeune étudiant de 23
ans tué par la police turque lors des célébrations du Newroz (nouvel an
kurde) à Diyarbakir, en mars 2017, s’est encore une fois terminé par
une décision assurant l’impunité.
« Aucune infraction ne peut être imputée au policier jugé », a estimé
la cour d’appel de Diyarbakir qui a conclu que le policier avait agi «
dans le cadre légal ».
Comme le rapporte l’agence de presse Mezopotamya (MA), la 1ère chambre
de la cour d’appel de Diyarbakir a rejeté l’appel interjeté contre le
jugement d’acquittement prononcé en première instance en faveur du
policier Y.Ş.
En examinant la question de savoir si le meurtre de Kurkut était « dans
les limites de la légalité ou non », la cour d’appel a conclu que le
fait que le tribunal local n’ait pas fondé l’acquittement sur cette
considération constituait un vice de procédure. Partant, elle a annulé
la décision de première instance.
Se référant à l’article 17 de la Constitution turque sur le « droit à
la vie », la Cour d’appel a fait valoir que les homicides résultant
d’un recours à la force obligatoire ne doivent pas être considérés
comme des « violations du droit à la vie ».
Contexte
Kemal Kurkut a été abattu par la police à un point de contrôle près du
parc Newroz à Diyarbakır, le 21 mars 2017.
Sur les photos prises au moment de l’incident, on peut voir Kurkut
torse nu se disputant avec la police, puis en train de courir après
avoir franchi le poste de contrôle. On peut voir aussi certains
policiers tirer en l’air et d’autres cibler le jeune homme.
Le bureau du gouverneur de Diyarbakır a déclaré que Kemal Kurkut avait
un couteau à la main, qu’il était « soupçonné d’être un kamikaze », et
qu’une enquête avait été ouverte sur cet incident.
Mis en examen pour avoir tué Kemal Kurkut « avec une intention
éventuelle », le policier Y.Ş. a été acquitté par le tribunal en
première instance.
Parallèlement, une cour d’appel a annulé un jugement de première
instance condamnant le ministère de l’Intérieur à verser une
indemnisation à la famille de Kemal Kurkut, estimant que la police
n’avait pas commis de faute de service.
Né à Adıyaman, Kemal Kurkut était étudiant en musicologie à la faculté
des beaux-arts de l’université d’İnönü. (RojInfo, 15 mars 2022)
La liste des personnes à abattre en
Europe dressée par le MIT turc
Le journaliste kurde, Maxime Azadi continue à publier une série
d’articles sur les escadrons de la mort liés à la Turquie agissant en
Europe. Dans l’article suivant, il partage une liste de personnes à
abattre – opposants, journalistes et militants kurdes – en Europe
dressée par les services secrets turcs (MIT). Rien qu’en Allemagne, il
y a 55 personnes qui figure sur cette liste de personnes à abattre.
Azadi dénonce également le silence coupable des États européens devant
ces activités criminelles turques en Europe.
L’État turc a également créé une liste d’exécutions en Europe, qui
comprenait les noms de dizaines de personnes. La liste, qui a été
révélée dans la presse à la mi-2021, comprenait les noms de
journalistes et de militants. Des listes contenant les noms des
personnes à exécuter dans de nombreux pays européens ont vu le jour. Il
a été confirmé par la police allemande en juillet 2021 qu’il y avait
une liste d’exécution de 55 personnes en Allemagne.
Le journaliste Erk Acarer, qui vivait à Berlin au moment de la
publication des listes, a été attaqué avec un couteau à son domicile le
6 juillet 2021. Acarer a déclaré que l’un des agresseurs avait menacé «
vous n’écrivez pas ». Trois personnes ont perpétré l’attaque. Pendant
que l’un était de garde, les deux autres ont attaqué. Il y a un mandat
d’arrêt contre lui en Turquie. Il vit en Allemagne depuis 2017.
Après cette attaque, un compte Twitter appelé « Jitemkurt » a partagé
qu’il existe une liste d’exécution concernant 21 journalistes,
artistes, intellectuels et écrivains kurdes ou turcs d’opposition
vivant en Europe et qu’ils seront tués. Suite à une question au
parlement, le ministère de l’Intérieur allemand a annoncé qu’il «
examinait » cette liste qui comprenait des noms tels que l’artiste
kurde Ferhat Tunç et le politicien Hasip Kaplan, le journaliste Celal
Inception, l’avocat Mahmut Şakar, l’ancien maire de Diyarbakır Osman
Baydemir et le musicien kurde Şivan Perwer.
Gökhan Yavuzel, écrivain kurde membre de l’Union internationale (PEN),
qui figurait sur la liste des exécutions, a annoncé dans un message du
26 juillet qu’il avait été agressé par quatre personnes au Pays de
Galles, où il vivait, et que les agresseurs parlaient turc et l’a
insulté.
Le journaliste Can Dündar vivant en exil en Allemagne figure également
sur la liste. Dündar a été menacé à plusieurs reprises directement par
le président turc. Alors que Can Dündar était rédacteur en chef du
journal Cumhuriyet entre 2015 et 2016, il a publié des images de
livraisons d’armes d’Ankara aux jihadistes en Syrie. Les images datent
de 2014. Une plainte a été déposée contre lui et il a été condamné à
27,5 ans de prison en décembre 2020. Il a notamment été accusé
d’espionnage. Il a été directement menacé par Erdogan. Il a été victime
d’une agression armée devant le tribunal avant le verdict de l’affaire
dont il a été jugé à Istanbul en mai 2016, mais s’est heureusement
échappé. Actuellement, il continue de diffuser sur la plateforme
Internet appelée « Özgürüz » (Nous sommes libres) . Can Dündar reste la
cible du gouvernement turc.
La liste de ceux dont la tête est mise a prix
En plus de ces listes, l’État turc propose également des « récompenses
» pour de nombreux dissidents, tout en faisant des plans d’exécution,
d’autre part, il encourage les gens ordinaires à assassiner. En
Belgique, des noms tels que Zübeyir Aydar et Bahar Kimyongür figurent
sur cette liste rouge. Le ministère turc de l’Intérieur a préparé à cet
effet des listes « rouges », « bleues », « vertes », « oranges » et «
grises » . La récompense promise dans la liste rouge atteint jusqu’à 10
millions de TL. Dans un reportage du journal turc Sabah du 9 mars 2012,
il a été annoncé que le « règlement du prix antiterroriste » avait été
publié afin d’appréhender les dirigeants du PKK. Une récompense de 4
millions de livres turques a été promise à quiconque aurait attrapé
l’une des 50 personnes dont les noms figuraient sur la liste. Il était
indiqué dans la même liste que 20 de ces Kurdes, qui étaient mentionnés
comme « cadres dirigeants » , vivaient en Europe.
Des menaces de mort
En plus des tentatives d’assassinat et des listes d’exécutions, des
messages menaçants sont envoyés à de nombreuses personnes, y compris
des politiciens européens. Sevim Dağdelen, députée de gauche en
Allemagne, ne figure pas sur la liste des personnes recherchées, mais
elle vit sous protection policière en raison de menaces. C’est
également vrai pour la députée kurde-autrichienne Berivan Aslan.
Une enquête a été ouverte en novembre 2020 après des messages de
menaces en turc contre la ministre flamande de la Justice Zuhal Demir
en Belgique. Demir a été surveillée par la police à son domicile. Il
est indiqué que les messages menaçants ont été envoyés en réponse aux
déclarations de la ministre de la Justice Zuhal Demir concernant les
mosquées en Belgique affiliées à Diyanet, qui sont considérées comme le
« prolongement » du régime d’Erdogan. Selon le bureau du procureur, la
personne qui a envoyé l’e-mail en turc a menacé Demir, disant qu’il «
sait où elle habite, qu’il va la violer, qu’il sait où la trouver si
elle ne se tait pas ».
Activités d’enlèvement
Avec la complicité de nombreux pays, l’agence de renseignement turque a
enlevé de nombreuses personnes et les a emmenées en Turquie ces
dernières années. La plupart de ces personnes appartiennent à la
communauté Gülen, un ancien complice du régime d’Erdogan. Dans ce
contexte, Selahattin Gülen, le neveu du leader de la communauté,
Fethullah Gülen, a mystérieusement disparu au Kenya début mai 2021. Le
31 mai, les autorités turques ont annoncé qu’elles détenaient Gülen. Le
régime d’Ankara dit avoir ainsi capturé des dizaines de personnes
depuis 2016. En 2018, 6 personnes affiliées à la communauté Gülen ont
été détenues par le MIT (Millî İstihbarat Teşkilatı, en turc – service
de renseignements turcs) au Kosovo. L’État turc fait pression sur de
nombreux pays des Balkans, d’Asie centrale et d’Afrique dans ce cadre.
En septembre 2020, le demandeur d’asile kurde İsa Özer a été enlevé en
Ukraine et emmené en Turquie. Il n’a pas été précisé comment cette «
opération » s’est déroulée.
Silence mortel contre les menaces
Les informations contenues dans ce dossier constituent une très petite
partie des activités obscures organisées et activées par l’État turc
dans de nombreuses régions du monde. Depuis sa création, l’État turc a
commis de graves crimes contre l’humanité tant dans le pays qu’à
l’étranger. Les gouvernements occidentaux, enseignant des leçons de
droits de l’homme et de démocratie à chaque occasion, ont soit
encouragé l’alliance face aux crimes de la Turquie, soit ne sont pas
allés au-delà d’une condamnation verbale. Même si l’on sait que l’État
turc entretient des relations intenses avec des structures telles que
Daech, considérées comme des ennemis de l’humanité, les gouvernements
européens continuent de jouer les trois singes de la sagesse. D’une
part, l’expansion du réseau d’espionnage et la menace d’attaque,
d’autre part, ses liens indéniables avec des structures telles que
DAECH contre toutes les valeurs humaines constituent une grave menace
pour les libertés et la démocratie dans le monde, en particulier les
Kurdes et les les peuples du Moyen-Orient. (kurdistan-au-feminin.fr,
9.3.2022)
2nd İstanbul Kurdish Film Festival
begins
The 2nd İstanbul Kurdish Film Festival will be held on March 24-29,
2022. While the festival was held for the first time in 2019, it could
not be held again due to the novel coronavirus (COVID-19) pandemic.
The İstanbul Kurdish Film Festival Committee had a press conference to
give information about the festival today (March 4).
According to the statement made by Adar Taş on behalf of the Committee
in the office of Yapım 13 production company in Elmadağ, the film
festival is set to begin with the screening of "Kurdên Êzidî" (Êzidî
Kurds) on March 24. Shot by Amasi Martirosyan in 1933, the movie will
be screened for the first time in Turkey and the other places where
Kurds live.
While 80 movies applied to be screened as part of the festival, the
selection committee has selected nearly 28 short films, feature-length
films and documentaries to be screened at the festival.
Throughout the 2nd İstanbul Kurdish Film Festival, there will be
various forums with the participation of directors. The opening and
closing ceremonies of the festival will be held at the Şişli Cultural
Center and the films will be screened at Beyoğlu Majestik Sinema movie
hall.
Adar Taş from the festival committee said that there is intensive
pressure on the Kurdish cinema and the festival will be held in these
conditions:
'Kurdish films still unable to find halls, censored'
"As the Mesopotamia Cinema Collective, we held the 1st İstanbul Kurdish
Film Festival in 2019. Because Kurdish filmmakers were unable to bring
their films together with their audience in movie halls. Even though
their films came to the big screen, they had to go through a mechanism
of censorship.
"We do not claim that Kurdish films can find movie halls or they are
not censored today. These problems are still in place. For this reason,
with this festival, we want to eliminate the censorship, obstacles and
restrictions imposed on the Kurdish cinema as much as possible.
"Moreover, we want this festival to be a place where Kurdish filmmakers
can screen their films and offer their works primarily to the Kurdish
audience and all moviegoers. Even though this is our first objective,
we want to establish a powerful representation of Kurds in world cinema
and contribute to the Kurdish cinema and the world with our own color.
"It has been almost five months since we started working for this
festival. As the festival committee, we set some criteria in selecting
the movies. We generally tried to pick movies holding humans, nature
and democratic values in esteem and complying with these values.
"All movies sent to us are important, without a doubt, and we would
like to thank all directors who sent us their movies in this context."
A concert as well as a forum where Kurdish filmmakers come together
will also be held as part of the festival's opening event.
The festival program will be announced in the upcoming days. (BIA, 4
March 2022)
Legislative immunity of HDP MP Semra Güzel lifted
The legislative immunity of Peoples' Democratic Party (HDP) Diyarbakır
MP Semra Güzel has been lifted in a vote taken at the General Assembly
of the Grand National Assembly of Turkey (TBMM).
Before the vote was taken at the General Assembly yesterday (March 1),
the HDP MPs protested at the garden of the Parliament.
The Parliamentary Joint Commission on Constitution and Justice
previously prepared a report on the two summaries of proceedings
against HDP's Güzel and concluded by a majority of votes that she
should be stripped of her immunity. This decision was debated at the
General Assembly, which was also attended by HDP Co-Chairs Pervin
Buldan and Mithat Sancar.
Defense on behalf of Semra Güzel
HDP Parliamentary Group Deputy Chair Saruhan Oluç made defense on
behalf of HDP Diyarbakır MP Semra Güzel at the General Assembly.
Referring to Kurdish women parliamentarians in Turkey over the years
such as Leyla Zana, Aysel Tuğluk, Gültan Kışanak, Sebahat Tuncel and
Gülser Yıldırım, HDP's Oluç said, "Your grudge and rage - let me
exclude the ones here - against Kurdish women politicians have not
ended."
Noting that "both an hostility against Kurds and a male-dominated
mentality is the case", Oluç referred to the continued imprisonment of
the Kurdish women politicians in this context and argued:
"You are troubled with this: You cannot tolerate the ones who set an
example to Kurdish women with their struggle; you cannot tolerate the
ones who pioneer them to leave the house and participate in daily life.
Because there has emerged a highly wide and dynamic Kurdish women's
movement. They say, 'Woman, life, freedom...' with the expression 'Jin,
jiyan, azadi...' [Kurdish; not taken down in the minutes]. You cannot
tolerate this. The treatment of Semra Güzel stems from this trouble as
well."
'You will need immunity, too'
Further in his defense, Oluç said, "She went to school, was
emancipated, became a doctor, entered politics, went from village to
village... Send her to jail. This is what Kurdish question is, we are
trying to tell this. There is no law; the Constitution is being
trampled upon."
Stressing that "the objective of legislative immunity is to protect MPs
from arbitrary and baseless penal prosecutions and arrests", HDP's
Saruhan Oluç said, "You will trample upon this by a majority of votes.
But, one day, you will also need these articles of legislative
immunity."
Concluding his remarks, Oluç said, "In the eyes of the Kurdish people,
lifting the immunity of Semra Güzel means disregarding their will. It
is for political purposes and related to the government's survival."
Addressing the opposition, he added, "The opposition needs to see this
well, too. This is a plot unfolding in the person of Semra Güzel. Every
vote cast to lift the immunity means supporting this plot and approving
the putschist and repressive politics and mindset against democratic
politics."
HDP left the General Assembly hall
Following the defense, the MPs took the vote and they decided to lift
the legislative immunity of Semra Güzel by a majority of votes. While
379 MPs voted, 327 voted in favor and 52 against. Criticizing the
decision, HDP MPs left the General Assembly hall by applauding in
protest.
With her legislative immunity lifted, the file against Semra Güzel will
be sent to the Justice Ministry. After the Ministry sends the file to
the prosecutor's office, it will make way for the judicial process.
(BIA, 2 March 2022)
HDP
marks 28th anniversary of Kurdish MPs' arrest in
parliament
The Central Executive Committee of the Peoples' Democratic Party (HDP)
has released a statement marking the anniversary of the lift of Kurdish
MPs' legislative immunities in 1992.
"It's been 28 full years since the attack on democratic politics," says
the statement.
"Kurdish deputies were handcuffed with their immunities lifted 28 years
ago because they suggested out-of-the-box solutions to the Kurdish
question, which is the most fundamental and oldest problem of Turkey,
and they defended peace against war, life against death and the truth
against denial.
"The dark spirit of the '90s that describe the will of the Kurdish
people as 'terrorists' unfortunately continues its existence today. In
28 years, there were unfortunately no changes in the governments' view
of the Kurds and their attacks on the Kurdish people and their
political representatives.
"On the contrary, attacks that target democratic politics continue with
methods full of enmity and hatred much more than before. On the 28th
anniversary of the March 2 coup, our Deputy Semra Güzel was stripped of
her parliamentary status.
"The opposition parties, which queued up on November 4, 2016, to lift
the immunities of our co-chairs at the time, queued up to lift the
immunity of Semra Güzel today.
"We condemn the March 2 coup and all civilian and military coups,
including the coup that happened in the parliament last night. In the
past, Leyla Zana, Ahmet Türk, Orhan Doğan, Hatip Dicle, Sırrı Sakık and
Mahmut Alınak did not bow down; today, our friends in prisons have the
same honorable and determined stance. We will continue this resistance
and honorable stance till the end. We will win, the putschists will
lose."
The arrest of Kurdish MPs
In the 1991 elections, members of the pro-Kurdish People's Labor Party
(HEP) competed as the candidates of the Social Democratic People's
Party (SHP) as part of an alliance between the two parties, which was
formed to help the HEP get around the 10 percent election threshold.
Prominent Kurdish figures such as Leyla Zana, Mahmut Alınak, Hatip
Dicle, Orhan Doğan, Ahmet Türk, Sırrı Sakık, Selim Sadak and Sedat
Yurtdaş were elected and switched to the HEP following the election.
After the Constitutional Court closed the HEP in July 1993, the MPS
switched to the then-newly founded Democracy Party (DEP). In March
1993, the Chief Prosecutor of the Ankara State Security Court filed a
case with the Constitutional Court, demanding the closure of the DEP.
On March 2, 1994, the parliament lifted the legislative immunities of
the DEP deputies upon the insistence of then-PM Tansu Çiller. Four MPs,
Dicle, Zana, Doğan and Sadak, were arrested in the parliament
subsequently.
They were later sentenced to 15 years in prison for "being a member of
a terrorist organization" and served 10 years in prison. The European
Court of Human Rights (ECtHR) convicted Turkey because of the trial of
the MPs. (BIA, 2 March 2022)
Syrie: quatre morts dans de rares accrochages
entre régime et Kurdes
Des affrontements ont opposé mardi en Syrie des soldats du régime et
des membres des Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les
Kurdes, faisant quatre morts, a indiqué une ONG syrienne.
Les accrochages entre les forces de la région autonome kurde dans le
nord-est de la Syrie et les troupes du régime sont rares dans le pays
en guerre.
"Deux soldats du régime ont été tués de même que deux membres du
conseil militaire local (affilié aux FDS) dans un accrochage armé dans
la banlieue de Tal Tamr" dans le nord-est de la Syrie, a indiqué
l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
A Damas, l'agence de presse officielle SANA a indiqué que les soldats
syriens postés à des check-points avaient interdit à une "patrouille
des forces américaines accompagnée de membres de la milice des FDS de
pénétrer dans une région" sous contrôle du régime près de Tal-Tamr. Les
FDS ont alors attaqué des postes du régime, a-t-elle ajouté sans dire
s'il y avait eu des victimes.
Pour leur part, les FDS ont confirmé dans un communiqué la mort de deux
des leurs et de deux soldats syriens, sans mentionner la présence des
forces américaines. Il s'agit "d'une provocation dangereuse de la part
du régime syrien," ont-ils affirmé.
Après le retrait de l'armée syrienne de leurs territoires dans nord-est
de la Syrie quelques années après le début de la guerre en 2011, les
Kurdes ont instauré une administration autonome se dotant d'une force
militaire.
L'autonomie kurde aux portes de la Turquie irrite Ankara. La Turquie
considère les FDS comme l'extension syrienne du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), un groupe qu'elle qualifie de "terroriste".
En 2019, pour stopper une offensive d'Ankara contre leurs forces, les
Kurdes ont accepté un accord avec le régime syrien et son allié russe,
qui ont déployé des troupes dans des territoires sous leur contrôle,
même si les FDS y conservent la haute main.
Les Etats-Unis sont des alliés des FDS et ont déployé des soldats en
Syrie dans le cadre de la coalition internationale antijihadistes. (AFP, 1 mars 2022)
Minorités
/ Minorities
81 mass graves of Êzidis found in Sinjar since 2014,
says official
A total of 81 mass graves of Êzidis have been found in Sinjar district
in Iraq's Mosul since 2014, according to a Kurdish official on Thursday.
Baravan Hamdi, the Deputy Minister of the Martyrs in the Iraqi Kurdish
Regional Government (KRG), said these graves were dug by ISIS.
Speaking to the state-run Anadolu Agency (AA), he said that all mass
graves were from the period before the DAESH/ISIS attack on August 3,
2014: "According to all information and documents we have, this is a
genocide. All findings suggest that DAESH committed such a crime".
The KRG deputy minister said that two mass graves were found two weeks
ago in the Hardan village in Sinjar and several bodies were exhumed and
sent to Baghdad for DNA analysis and identification.
According to reports, of the 81 mass graves of Êzidis found in the
Sinjar district so far, the deceased in 23 mass graves have been
identified while the remaining 58 mass graves are awaiting to be opened.
According to Iraqi figures, ISIS killed 1,293 Êzidis and kidnapped
6,417, of whom 3,530 had managed to flee from the group's grip.
Êzidi Genocide
The series of massacres carried out by the Islamic State of Iraq and
Syria (ISIS) against the Êzidis in Iraq on August 3, 2014 has been
recognized as a genocide by the United Nations (UN). During the
genocide, Êzidi women and young girls in the Kurdistan Regional
Government were forced to sexual slavery while men were exiled and
subjected to mass executions.
According to reports, nearly 5 thousand people have lost their lives
and nearly 10 thousand others have been wounded, mostly in Sinjar.
The genocide began in 2014 after the peshmerga began withdrawing in the
face of the ISIS attacks. The massacre of the Êzidi community sparked
huge international backlash and the US launched airstrikes against
ISIS. The US, the United Kingdom (UK) and Australia also sent immediate
aid to Êzidis by air and provided the peshmerga, PKK and YPG with
weapons.
The acts of ISIS against Êzidis led to nearly 500 thousand refugees and
the death of thousands of people. The genocide also affected other
Êzidi groups, especially in Germany. The Iraqi Kurdistan Regional
Government (KRG) declared August 3 as the "Êzidi Genocide Day" in 2019.
(BIA, 18 March 2022)
The Club: Une série sur les Juifs de Turquie
Mathilda, fraîchement libérée de prison, arpente la rue principale au
coeur du vieil Istanbul. Autour d'elle, les enfants jouent en ladino,
le judéo-espagnol des Juifs de Turquie.
La série turque de Neflix "The Club", dont les deux premières saisons
ont été diffusées ces derniers mois, s'ouvre sur ces images de
l'Istanbul cosmopolite des années 1950 et d'un quartier de Galata alors
majoritairement peuplé de Juifs.
C'est d'ailleurs là qu'Isaac Herzog, premier chef d'Etat israélien à
effectuer une visite en Turquie depuis 2007, s'est rendu récemment pour
rencontrer la communauté dans la principale synagogue du pays.
The Club est la première série turque centrée sur la communauté juive
de Turquie et surtout, à retracer les persécutions qui ont poussé les
Juifs à quitter progressivement le pays.
De 200.000 au début du 20e siècle, ils sont moins de 15.000 aujourd'hui.
Tournée en partie en ladino, la série brise aussi la règle du "kayades"
(le silence, en ladino) que les Juifs de Turquie ont adopté pendant des
années et qui consiste à se rendre "invisible" dans la société pour se
protéger.
Les tensions récurrentes entre Ankara et Tel Aviv, accompagnées d'une
montée de l'antisémitisme, ainsi que les attentats meurtriers contre
les synagogues d'Istanbul - le dernier, en 2003, avait fait 30 morts -
ont contribué à renforcer ce repli.
- Briser le silence -
"La série couronne les efforts menés depuis quelques années pour en
finir avec cette invisibilité, explique Nesi Altaras, éditeur
d'Avlaremoz" qui rappelle le lancement de son magazine en ligne dédié à
la culture juive il y a six ans.
Avlaremoz signifie "Parlons" en judéo-espagnol, le contraite du
"kayades", insiste-t-il.
"Le silence ne nous a ni protégés de l'antisémitisme, ni n'a empêché
l'émigration vers d'autres pays. Il faut parler, y compris des
questions politiques que les générations précédentes voulaient taire".
Au fil des épisodes, la série témoigne aussi que l'art de la
dissimulation ne protège personne.
Fille d'une grande famille juive ruinée, patron grec contraint de
dissimuler son identité pour garder son cabaret, ou chanteur turc de
cacher son homosexualité, tous les personnages de The Club vont
souffrir de discriminations qui alimentent la haine.
La série est la première à présenter deux pages sombres de l'histoire
turque contemporaine envers les minorités arménienne, grecque et juive:
une taxe discriminatoire qui leur fut imposée en 1942, puis les pogroms
de septembre 1955 qui poussèrent nombre de leurs représentants à
quitter le pays.
Les scènes des pogroms qui montrent la foule saccageant les commerces
des minorités chrétienne et juive et lynchant leurs propriétaires ont
suscité un vaste débat dans les médias et sur les réseaux sociaux en
Turquie, sur la nécessité de faire face à cette histoire.
"Aucune autre production n'avait traité l'ensemble des actes
antisémites de cette période de manière aussi marquante", estime Silvyo
Ovadya, président de la fondation du Musée juif de Turquie.
- "Qu'est-il est arrivé aux Juifs de Turquie?" -
"On n'enseigne pas ce passé dans les écoles en Turquie. Beaucoup de
Turcs l'ont découvert grâce à la série", explique M. Altaras.
"La série invite à questionner le récit officiel et à se demander
+Qu'est-il arrivé aux Juifs de Turquie?+", souligne Pinar Kilavuz,
spécialiste des Juifs sépharades à l'Université Paris-Sorbonne.
Le débat provoqué par la série a même eu une influence sur la politique
turque, estime Nesi Altaras.
"Ce n'est pas un hasard si le chef du principal parti d'opposition
vient d'inclure dans sa campagne sur les 'blessures du passé à guérir'
les attaques contre les minorités", veut-il croire.
Pour Izzet Bana, musicien et conseiller de la série, The Club a aussi
accompli un "miracle": récréer, dans ses moindres détails, le quartier
juif de son enfance.
Grâce à ses conseils, les traditions juives, très peu connues des Turcs
aujourd'hui, ont été exposées à l'écran.
"J'étais inquiet au début, car on a vu une caricature des des Juifs
dans d'autres séries. Mais (The Club) reflète des personnages réels,
loin des clichés", estime-t-il.
Malgré ces progrès à l'écran, il en reste encore à faire pour que les
Juifs de Turquie se sentent pleinement citoyens, selon Pinar Kilavuz.
"Il y a un mythe en Turquie autour de l'accueil par l'Empire ottoman
des Juifs chassés d'Espagne au 15e siècle", indique-t-elle.
Mais certains postes de la fonction publique restent en pratique fermés
aux minorités non musulmanes - dont les Juifs.
Les préparatifs d'une nouvelle saison seraient en cours, mais pour Nesi
Altaras, The Club a montré à la société turque que les Juifs faisaient
partie "des histoires de ce pays".
"Nous le savions déjà, mais c'est bien que les Turcs s'en rendent
compte aussi". (AFP, Burçin Gerçek, 18 mars 2022)
La
Turquie et l'Arménie promettent de poursuivre
la normalisation
Les ministres turc et arménien des Affaires étrangères se sont engagés
samedi en Turquie à poursuivre le processus de normalisation entre
leurs deux pays.
Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu s'est félicité devant
la presse d'un entretien "productif et constructif" à Antalya (sud)
avec son homologue Ararat Mirzoian.
M. Cavusoglu a par ailleurs précisé que l'Azerbaïdjan "appuie le
processus" de normalisation entre la Turquie et l'Arménie, alors que
les rapports entre Ankara et Erevan butaient entre autres sur la
question du Nagorny-Karabakh.
Le règlement du conflit au Nagorny-Karabakh après six semaines de
guerre en novembre 2020, au profit de l'Azerbaïdjan, allié de la
Turquie, rend aujourd'hui possible ce rapprochement, vivement souhaité
par l'Arménie en proie à des difficultés économiques et encouragé par
la Russie.
Ankara et Erevan ont récemment entamé des contacts directs devant mener
à la normalisation de leurs relations par la désignation, puis la
rencontre à Moscou, le 14 janvier, de leurs envoyés spéciaux, Serdar
Kiliç côté turc, et Ruben Rubinyan pour l'Arménie.
Les premiers vols commerciaux depuis deux ans ont repris début février
entre la Turquie et l'Arménie, mais la frontière terrestre entre les
deux pays reste fermée depuis 1993, obligeant les camions à transiter
par la Géorgie ou l'Iran. (AFP, 12 mars 2022)
Politique
intérieure/Interior Politics
Erdogan veut exhorter Poutine à
être "l'artisan de la paix" en Ukraine
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué vouloir demander à son
homologue russe Vladimir Poutine d'être "l'artisan de la paix" en
Ukraine lors d'un échange téléphonique prévu dans les prochains jours,
selon des propos rapportés vendredi par la presse turque.
Le chef de l'Etat a affirmé à des journalistes lors de son vol retour
du sommet de l'Otan jeudi à Bruxelles qu'il dirait à M. Poutine: "Tu
dois désormais être l'artisan de la paix (...) Tu dois faire un geste
honorable".
M. Erdogan a assuré que la Russie et l'Ukraine étaient d'accord sur
quatre points de négociation sur six, dont le renoncement de Kiev à
l'Otan, le retrait des obstacles à l'utilisation de la langue russe en
Ukraine, le désarmement et les garanties de sécurité.
"Mais l'Ukraine est bien évidemment un Etat. Il est hors de question
(pour Kiev) d'accepter un désarmement complet, mais la partie
ukrainienne est prête à faire des compromis", a assuré le président
turc, qui a précisé que les discussions étaient plus difficiles sur le
statut de la région séparatiste du Donbass (est) et celui de la Crimée,
annexée par la Russie en 2014.
Le président turc doit s'entretenir vendredi avec le président
ukrainien Volodymyr Zelensky, selon la presse turque.
Alliée de Kiev et membre de l'Otan, la Turquie s'efforce depuis le
début du conflit en Ukraine de faciliter une médiation entre Moscou et
Kiev, mais a refusé de s'aligner sur les sanctions occidentales visant
la Russie.
Les dirigeants de l'Otan ont approuvé jeudi la création de nouveaux
groupements tactiques en Roumanie, Hongrie, Bulgarie et Slovaquie,
ainsi que le renforcement des quatre déjà constitués en Pologne et dans
les trois pays baltes.
Le président américain Joe Biden a aussi promis une "réponse" si la
Russie, comme le redoutent Ukrainiens et Occidentaux, utilise des armes
chimiques.
Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs salué les efforts mis en oeuvre par
le président français Emmanuel Macron, avec qui il a connu de vives
tensions ces dernières années, affirmant qu'il est "l'un des dirigeants
qui joue le rôle le plus actif au sein de l'Otan en ce moment". (AFP,
25 mars 2022)
Parliamentary
Committee on Constitution passes election
bill
After 17 hours of negotiations, the Parliamentary Committee on
Constitution has passed the election bill including significant changes
in the country's electoral system.
The bill was approved with the votes of the ruling Justice and
Development Party (AKP) and Nationalist Movement Party (MHP) members of
the committee.
"The Law Proposal on Amendments to the Law on Election of the Members
of Parliament and Some Laws" includes the reduction of the election
threshold from 10 to 7 percent, exemption of the president from
election silence, and changes in the calculation method for the
distribution of deputies to the parties.
The opposition parties have accused the AKP-MHP alliance of amending
the law to their advantage to keep a parliamentary majority in the face
of their declining popular support.
The government says the new law will bring fairer representation and
prevent smaller parties from having disproportionate influence. (BIA,
24 March 2022)
Will Turkey's new election law save Erdoğan from
losing majority in parliament?
After months of elaborations, President Recep Tayyip Erdoğan's Justice
and Development Party (AKP) and their allies, the Nationalist Movement
Party (MHP), on Monday put forward a draft bill to amend the election
law.
According to the bill, the election threshold will be lowered from 10
to 7 percent, an expected change that will have little to no effect on
the situation in the parliament.
The opposition's initial reaction that the move intends to save the MHP
is misleading as the threshold applies to alliances and not to each
party forming an alliance, according to both the current law and the
new proposal. Thus, the MHP is in no danger of losing parliamentary
representation.
The two allies had already announced their intention to lower the
threshold in September, but what took months was apparently the fine
adjustments that would supposedly maximize the number of their seats in
the parliament.
In order to achieve this goal, the law proposal changes the rules
determining the number of seats won by each party in a polling district.
According to the current law, seats are first distributed to alliances
in proportion to their respective voting rates and then distributed
within alliances. The new bill takes alliances out of the equation to
distribute seats directly to the parties proportionally, which would
provide an advantage to the AKP and the MHP's People's Alliance.
For example, in the 2018 elections in Niğde, a province with three
seats in the parliament, the People's Alliance won two seats with 64.36
percent of the votes and the opposition Nation's Alliance got one seat
with a voting rate of 33.2 percent.
However, if the seats were distributed in accordance with the voting
rates of the parties rather than the alliances, all three seats would
be won by the People's Alliance parties; two seats for the AKP and one
seat for the MHP.
If the 2018 elections were held under this system, the People's
Alliance would win 36 more seats than it did while the Nation's
Alliance would win 44 seats less, according to a calculation cited by
Tanju Tosun, a political scientist, on Twitter.
More strikingly, the İYİ (Good) Party of the Nation's Alliance, the
party with the fourth highest percentage of votes in the 2018
elections, would not win a single seat under the proposed system. The
party got nearly 10 percent of the votes and 44 seats in that election.
Though it remains to be seen whether things will go as planned for the
ruling alliance with their public support being significantly lower
than it was in the last election.
In 2018, the combined voting rates of the AKP and the MHP was 53.66
percent whereas it is barely over 40 percent now, according to most
opinion polls. Only one pollster in February found that the People's
Alliance would get more than 45 percent of the votes.
"The alliance of the six" becomes useless
Yet, one thing Erdoğan has already achieved with the new system is to
prevent the formation of a broader opposition alliance including the
offshoot parties of his AKP, the Democracy and Progress (DEVA) Party
led by the economy minister Ali Babacan and former PM Ahmet Davutoğlu's
Future Party (GP).
The DEVA and the GP, along with the Democratic Party, were expected to
join the CHP, the İYİ Party and the Felicity Party (SP), which also
shares the same Islamic roots with the AKP, in the Nation's Alliance
for the next elections.
The six parties had been in touch for months and at the end of
February, they signed a memorandum of understanding laying the
conditions for the country's switch to what they called the "reinforced
parliamentary system" if and when the AKP loses power.
The 50-page pamphlet published by the parties explaining how a
parliamentary system works and what is rule of law like a Politics 101
textbook was not taken seriously by Erdoğan, but the possibility that
they might form an election alliance apparently was.
With the proposed election law, such an alliance would be useless, as
smaller parties would have no chance to get any seats in the
parliament, as admitted by the spokesperson of the DEVA Party, İdris
Şahin.
However, the six parties will have a joint presidential candidate
regardless of whether they compete in the parliamentary election in an
alliance or not, he told Halk TV's web portal. "What motivates this
nation is the changing of the president and the presidential government
system," he said.
One reason Erdoğan wanted to prevent the formation of such an alliance
might be that the DEVA and the GP can attract the frustrated AKP
voters, something that the CHP is not able to do in a highly polarized
political environment.
While the voting rates of the DEVA and the GP are quite low between 1
and 3 percent, they could make a difference with the public support of
the ruling alliance and the opposition being so close.
The opposition's solution
A counter-move by the opposition may be the candidates of the DEVA and
the GP competing as the candidates of the CHP or, more likely, the İYİ
Party and switching to their own parties once they are elected, as some
reports suggested.
Many parties over decades have used this method to get around the 10
percent threshold, but it would require comprehensive and lengthy
negotiations between the six parties to implement it in the most
effective way.
One option might be that the CHP, which traditionally doesn't appeal to
right-wing voters, competes in the elections separately and the other
five parties, all of which are basically center-right parties with
Islamist or nationalist backgrounds, gather under the banner of İYİ
Party, the second-largest of the six parties.
The HDP
The new election system may also strengthen the Peoples' Democratic
Party (HDP) as its voters are condensed in the country's predominantly
Kurdish-populated regions, where it is either the first or the second
largest party in most polling districts.
The party's voting rate is about 10 percent, according to the polls,
and it may end up as the "kingmaker" if neither alliance can secure a
parliamentary majority after the elections.
The HDP's support will also be crucial in the presidential election for
the opposition to get the 50 percent plus one vote required for
electing the president. (BIA, 17 March 2022)
Un echec également pour la diplomatie d'Erdogan
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, qui
participait aux échanges, avait espéré un « tournant ». Après la
rencontre, il estimait finalement qu’il ne fallait « pas s’attendre à
un miracle » de ce qui n’était qu’un « début ». La Turquie refuse de
considérer l’absence de résultat comme un échec. La réunion en
elle-même lui a permis d’asseoir son image de médiateur, capable de
parler aux deux belligérants et de les faire dialoguer, en naviguant
sans cesse dans une sorte d’entre-deux.
D’un côté, la Turquie appartient à l’Otan et affiche sa proximité avec
l’Ukraine, à laquelle elle a vendu ces dernières années une douzaine de
drones armés. Le partenariat va plus loin : quelques semaines avant
l’invasion russe, Ankara et Kiev s’étaient entendus pour fabriquer
ensemble une partie de ces appareils sur le sol ukrainien. Quand la
Russie a attaqué, la Turquie n’a pas tergiversé. Le président Recep
Tayyip Erdogan a condamné une décision « inacceptable » et une «
violation claire du droit international ». Les drones fournis par la
Turquie frappent quotidiennement des cibles russes en Ukraine.
Une quasi-dépendance
D’un autre côté, Ankara a noué des relations économiques, énergétiques
et sécuritaires étroites avec Moscou, qui confinent dans certains
domaines à une quasi-dépendance. Plus du tiers des importations de gaz
naturel de la Turquie proviennent de Russie. La présence de milliers de
soldats turcs dans le nord de la Syrie dépend du bon vouloir de Moscou,
allié du régime de Damas, et une offensive russo-syrienne contre la
province d’Idlib précipiterait des centaines de milliers de réfugiés
vers les frontières de la Turquie, qui en accueille déjà près de quatre
millions.
Les autorités d’Ankara s’efforcent donc de ne pas fâcher le Kremlin. La
Turquie refuse de se joindre aux sanctions occidentales. Elle est le
seul pays de l’Otan à n’avoir pas fermé son espace aérien aux avions
russes et elle s’est abstenue lors du vote au Conseil de l’Europe qui a
suspendu les droits de représentation de la Russie. Gardienne des
détroits (Bosphore et Dardanelles) qui mènent à la mer Noire, elle a
informé la Russie que ses navires de guerre ne pourraient plus y
accéder le temps du conflit, en précisant que cet interdit valait aussi
pour les bateaux ukrainiens et, plus généralement, « pour tous les pays
».
Les officiels turcs ne font pas mystère des raisons de leur prudence.
Il s’agit à la fois de maintenir le dialogue avec Moscou, mais aussi
d’épargner autant que possible la fragile économie turque, déjà en
proie à une inflation record (+54 % sur un an). Sans même appliquer la
moindre sanction, l’économie du pays souffrira bien plus de cette
guerre que celle de n’importe quel pays occidental, fait-on valoir à
Ankara.
« Nous ne pouvons renoncer ni à l’Ukraine, ni à la Russie », a affirmé
à plusieurs reprises Recep Tayyip Erdogan, qui rêve de réunir en
Turquie ses homologues russe et ukrainien. A Antalya jeudi, le ministre
Sergueï Lavrov a jugé qu’un tel sommet était possible, mais prématuré.
13 summaries of proceedings seek to lift 11 opposition
MPs’ legislative immunity
13 new summaries of proceedings seeking to lift the legislative
immunity of 11 opposition MPs have been sent to the Parliament.
Delivered to the Speaker's Office, the summaries have been submitted to
the Parliamentary Joint Commission on Constitution and Justice.
The summaries have been filed against the following 11 MPs: Peoples'
Democratic Party (HDP) MPs Berdan Öztürk, Meral Danış Beştaş, Ayşe Acar
(2), Ömer Öcalan, Feleknas Uca, Murat Sarısaç, Dersim Dağ (2) Sait
Dede, Pero Dündar; Workers' Party of Turkey (TİP) Chair Erkan Baş; main
opposition Republican People's Party (CHP) MP Veli Ağbaba.
The process of lifting legislative immunity
Prosecutors send summaries of proceedings against MPs who face charges
to the Ministry of Justice. The ministry sends the filings to the
Presidency and it refers them to the Parliamentary Joint Committee on
Constitution and Justice. If the committee decides to put the summaries
on its agenda, a drafting committee will be set up for each file. The
joint committee has one month to discuss decisions of drafting
committees.
If the committee votes for the lift of immunities, the summaries of
proceedings will be sent to the parliament's General Assembly. MPs
whose immunities are sought to be lifted will testify before the
Parliament. A simple majority of votes is required for the lift of the
immunity of an MP.
The ruling Justice and Development Party (AKP) and its ally Nationalist
Movement Party (MHP) have a majority in both the committee and the
General Assembly of the Parliament. (BIA, 2 March 2022)
Erdoğan’s
former advisor who kicked a miner in Soma comes
into office in Frankfurt
Appointed as a commercial attache to the Consulate General of Turkey in
Frankfurt, Germany, Yusuf Yerkel has reportedly come into office.
The appointment of Yusuf Yerkel, the former advisor to the-then Prime
Minister and current President Recep Tayyip Erdoğan, has caused huge
public backlash in both Turkey and Germany as he kicked a miner during
the protests against Erdoğan following the occupational homicide that
claimed the lives of 301 miners in Manisa's Soma district in 2014.
As reported by Ali Gülen from daily Sözcü, after the former commercial
attache left the office, Yerkel came into office on February 28. All
social rights, retirement premiums and healthcare benefits of Yerkel
will now be paid by Turkey and he will also receive a net 6,000 Euro
salary.
Having graduated from the Kartal Imam Hatip (Islamic Vocational) High
School in İstanbul, like Erdoğan's son Bilal Erdoğan, Yusuf Yerkel, as
a commercial attache, will direct the trade from Germany's Hessen state
to Turkey, lead the investments and deal with the customs proceedings.
Yerkel will also distribute the payments such as "brand support or
export support" to the companies originating from Turkey.
On the other side, the people from Turkey living in Germany are still
protesting against the appointment of Yusuf Yerkel. Unions and several
associations have announced that their protests will continue.
What happened?
Yusuf Yerkel, the then assistant secretary of the then Prime Minister
Recep Tayyip Erdoğan, caused huge public outrage after he kicked a
miner during the protests following an occupational homicide that
claimed the lives of 301 miners in Manisa's Soma district in 2014.
An online petition has also been launched by the Turkey branch of the
Democracy in Europe Movement 2025 (DiEM25) against the appointment of
Yusuf Yerkel as a commercial attache to Frankfurt.
The DiEM25 Turkey has recalled: "Yusuf Yerkel, the perpetrator of the
scandal, which took its place in the social memory by kicking the
protester who lost a loved one in Soma, where 301 miners died in 2014,
was recently appointed as the 'Commercial Attache' to Frankfurt."
Accordingly, the organization has "called on the Turkish, German and
European public not to be spectators" as "otherwise, it will not only
deteriorate the never-healing wounds of those who lost their loved ones
in the massacre but it will further damage our sense of right and
justice; will further reduce the capacity of peoples to participate in
politics."
The petition has been addressed to the Chancellery and Foreign Ministry
of Germany to the Presidency and Foreign Ministry of Turkey.
On February 16, a group of rights advocates also met across the
Consulate General of Turkey in Frankfurt and protested the appointment
of Yusuf Yerkel as a commercial attache to the city. (BIA, 2 March 2022)
L'opposition
veut promouvoir un
retour au régime parlementaire
Six partis turcs d'opposition au régime du président Recep Tayyip
Erdogan ont dévoilé lundi un protocole d'entente pour le retour du pays
à un "système parlementaire renforcé", lors du prochain scrutin
présidentiel prévu en juin 2023.
Les dirigeants du CHP, le Parti républicain du peuple - principal parti
d'opposition (social-démocrate), qui tient les municipalités de Ankara,
Izmir et Istanbul -, du Bon parti (Iyi Parti, droite nationaliste), du
Parti de la Félicité (Saadet, conservateur), du Parti Démocrate (DP,
centre-droite), du Parti de la démocratie et du progrès (Deva) et du
Parti de l'avenir, tous représentés au Parlement, sont signataires.
A l'issue du dernier scrutin en juin 2018, qui avait reconduit pour
cinq ans le président Erdogan - au pouvoir depuis 2003 -, la Turquie
avait basculé d'un régime parlementaire avec Premier ministre à un
régime présidentiel dans lequel les pouvoirs du chef de l'Etat sont
élargis.
La révision constitutionnelle, adoptée par le Parlement puis validée
par un référendum populaire, a suppprimé le poste de Premier ministre,
dont les prérogatives ont été transférées au chef de l'Etat.
Ce qui l'autorise notamment à gouverner par décret, à déclarer l'état
d'urgence, à dissoudre le parlement et à nommer certains hauts
fonctionnaires et magistrats.
Cette "hyper-présidence" s'inscrivait alors dans la reprise en main du
pays après la tentative de coup d'Etat de juillet 2016, menée par des
militaires factieux et suivie de vastes purges notamment au sein des
forces armées, de la police et des administrations publiques, avec
l'arrestation ou le limogeage de dizaines de milliers de personnes.
Confronté à une grave crise économique et à un taux d'inflation
officiel proche de 50%, le président Erdogan pourrait être tenté
d'avancer la date des élections législatives et présidentielle,
redoutent ses adversaires.
Les six partis ont cofondé "l'Alliance de la Nation", par opposition à
"l'Alliance du peuple" au pouvoir, entre l'AKP, le parti de la Justice
et du développement de M. Erdogan et le MHP (conservateur).
Parmi les absents notables, manque le HDP, ou Parti démocratique des
peuples, pro-kurde.
L'opposition n'a pas encore publié le nom des candidats pour la
représenter à l'élection présidentielle. (AFP, 28 février 2022)
Forces
armées/Armed Forces
La mine détectée à l'entrée du
Bosphore a été désactivée
Une mine désamarrée qui pourrait avoir dérivé depuis l'Ukraine vers le
détroit du Bosphore, en Turquie, a été désactivée par la marine turque,
a annoncé samedi le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar.
"Nous avons constaté qu'il s'agissait d'une mine de type ancien. Notre
unité d'opération spéciale l'a emmenée vers un endroit sûr et l'a
désactivée", a affirmé M. Akar.
Ankara s'est entretenu avec les autorités ukrainiennes et russes et
poursuit "sa coordination avec elles à ce sujet", a ajouté le ministre.
"Il n'y a pas d'obstacle en ce moment pour le trafic maritime", a-t-il
assuré.
Selon la chaîne privée turque NTV, un pêcheur qui a vu la mine à 2 km
au large de Rumelifeneri, dans le nord d'Istanbul, avait alerté les
autorités samedi matin.
"Des unités d'opération spéciale de la marine turque ont été dépêchées
sur place", avait déclaré sur Twitter le ministère turc de la Défense.
Les bateaux amarrés aux alentours ont été éloignés et le Bosphore a été
temporairement fermé au trafic maritime, selon les médias turcs.
Selon NTV, la mine détectée contiendrait 30 kg d'explosif et serait une
ancienne mine de fabrication russe.
Les autorités turques avaient cette semaine mis en garde contre le
risque de mines au large des côtes ukrainiennes qui pourraient s'être
désamarrées à cause d'une tempête, en publiant un message sur le
système maritime d'alerte NAVTEX.
"Ces mines peuvent dériver en mer et présenter un danger", avait
déclaré la marine turque.
Les mines sous-marines doivent être équipées de systèmes qui les
rendent inoffensives en cas désamarrage, selon la Convention de La Haye
de 1907.
Mais les mines de fabrication ancienne peuvent être dépourvues de tels
système et présenter un danger, selon les médias turcs. (AFP, 26 mars
2022)
Dans la guerre en Ukraine, la
Turquie avance sur une ligne de crête
Pierre-Magnani, La Libre Belgique, 5 mars 2022
Les yeux se sont rapidement tournés vers Ankara, pour savoir quelle
position allait adopter le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan dans ce
conflit qui oppose les deux voisins du nord de la mer Noire.
"La Turquie mettra en œuvre la Convention de Montreux de manière
transparente puisque la situation en Ukraine s'est transformée en
guerre", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mevlüt
Çavusoglu, le 27 février, rapidement soutenu par les autres membres du
gouvernement. Le texte, signé en 1936, assure la libre circulation des
navires en temps de paix, mais l'article 19 prévoit que la Turquie
interdise le passage des navires de guerre des pays belligérants en
temps de guerre. Le 1er février, Mevlüt Çavusoglu a donc fait savoir
que le gouvernement avait refusé l'accès au détroit à trois bâtiments
militaires russes les 27 et 28 février. Bien que la décision puisse
apparaître comme une réponse à l'appel des autorités ukrainiennes lancé
quelques jours plus tôt, elle relève d'une application stricte d'un
traité international.
"La convention de Montreux est très claire. En temps de guerre, la
Turquie est obligée de bloquer le passage des navires de guerre",
réagit Cihat Yaycı, ancien chef d'état-major de la marine. "La Russie
était parfaitement au fait des dispositions de la convention. Avant de
lancer l'offensive, elle avait déjà ramené ses navires de guerre en mer
Noire en l'espace d'un mois", poursuit le militaire à la retraite, à
l'affût des chassés-croisés sur le détroit du Bosphore.
Si l'application de la convention n'a pas d'impact direct sur le
développement du conflit, Cihat Yaycı salue une décision qui confirme
"l'indépendance de la Turquie". Le gouvernement turc s'est montré ferme
dans ses déclarations depuis le début de l'offensive russe. Le 28
février, le président Recep Tayyip Erdogan a répété qu'il considérait
"l'attaque de la Russie sur le territoire ukrainien comme inacceptable"
et il a salué "la lutte du gouvernement et du peuple ukrainien".
Sur une ligne de crête
Mais, dans cette guerre, la Turquie avance sur une ligne de crête.
Membre de l’Otan, elle s’est alignée sans ambiguïté sur les positions
de l’Alliance. Elle est également proche de Kiev, à qui elle vend des
drones de combat, les Bayraktar-TB2, très présents sur les théâtres
d’opérations régionaux ces derniers mois. Cependant, les tensions qui
persistent avec les pays occidentaux en général, et les États-Unis en
particulier, ont incité la Turquie à se rapprocher du Kremlin ces
dernières années. L’achat par Ankara de missiles russes de défense
antiaérienne, les S-400, en 2017 figure parmi les sujets les plus
emblématiques du bras de fer qui détermine les relations bilatérales.
"Nous n'avons pas le luxe de soutenir l'un des camps", a déclaré le
ministre des Affaires étrangères concernant les sanctions contre la
Russie. Ankara doit en effet ménager son grand voisin du Nord sous
peine de voir son économie vaciller tant l'interdépendance est grande.
La Russie est le deuxième plus grand partenaire commercial de la
Turquie, après l’Union européenne. Elle lui vend du blé, de l’huile de
tournesol et lui achète des légumes. Elle l’approvisionne également en
gaz à hauteur de 44 % des besoins du pays. Enfin, le secteur du
tourisme se structure en partie autour de la demande russe et
ukrainienne, très friande des aménités de la côte méditerranéenne. En
2021, le passeport russe figurait en tête des nationalités les plus
représentées parmi les touristes étrangers (19 %) dans le pays : une
manne financière salvatrice qui pourrait bien se tarir si le conflit
s’installait dans la durée.
Avec la guerre en Syrie, en Libye et dans le Haut-Karabakh, Recep
Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine se sont retrouvés à maintes reprises
dans des camps opposés. Ils ont appris à s’entendre malgré leurs
intérêts divergents, mais la guerre en Ukraine implique beaucoup plus
directement l’identité russe et le nord de la mer Noire pourrait passer
sous le contrôle de Moscou.
"La Turquie pourrait être amenée à prendre des précautions et des
décisions beaucoup plus dures en fonction de la direction que prendra
le conflit dans les prochains jours", prévient Arda Mevlütoglu,
spécialiste des questions de défense. "Cela aura ensuite des
conséquences sur la position qu'elle aura dans le nouveau contexte
géopolitique d'après-guerre. La Turquie entretient des relations
historiques, culturelles, économiques et politiques de longue date avec
la Russie comme avec l'Ukraine. Elle doit maintenir un équilibre
particulièrement fragile."
La
Turquie interdit le Bosphore et les Dardanelles
à tous les bâtiments militaires
La Turquie a interdit le passage du Bosphore et du détroit des
Dardanelles à tous les bâtiments de guerre, qu'ils soient de pays
"riverains ou non de la mer Noire", a annoncé lundi soir le ministre
des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
"Nous avons prévenu les pays riverains, ou pas, de ne pas faire passer
de navires de guerre par la mer Noire. (...) Nous appliquons à la
lettre les dispositions de la Convention de Montreux", qui confie
depuis 1936 à Ankara la gestion de ces deux voies maritimes, a indiqué
le ministre.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait précisé juste auparavant
la position de la Turquie, membre de l'Otan: "N'abandonner ni la Russie
ni l'Ukraine", et ne pas "céder non plus sur les intérêts nationaux" de
la Turquie.
"Nous avons décidé d'utiliser la Convention de Montreux de manière à
empêcher l'escalade de la crise", avait justifié le chef de l'Etat turc
à l'issue de la réunion de son cabinet.
Kiev a demandé à Ankara au premier jour du conflit que la Turquie, son
alliée, empêche le passage des bâtiments russes - ce qu'elle s'est
refusée à faire.
Le traité de Montreux garantit la libre circulation sur ces deux voies,
mais accorde à la Turquie (article 19) le droit de bloquer les navires
de guerre dans le détroit en temps de conflit, sauf s'ils doivent
regagner leurs bases et sauf si elle se sent menacée.
Ce texte s'applique non seulement aux bélligérants mais à tous, a
prévenu lundi soir le ministre.
"La Russie nous a demandé si on allait appliquer la Convention de
Montreux en cas de besoin: on leur a dit qu'on l'appliquerait mot pour
mot", a-t-il encore ajouté.
Anakara avait d'abord temporisé en expliquant que ses "experts"
étudiaient "s'il y a un état de guerre du point de vue légal" qui
l'autorise à faire valoir ses prérogatives selon la Convention de
Montreux.
La réponse étant positive, M. Cavusoglu a annoncé dimanche soir le
respect strict et entier du traité.
La Turquie navigue sur une voie étroite entre l'Ukraine, son alliée, à
laquelle elle a vendu des drones de combats utilisés contre les chars
russes, et la Russie dont elle dépend pour ses approvisionnements en
gaz et en céréales notamment.
Le chef de l'Etat turc a cependant répété lundi qu'il considère
"l'attaque de la Russie sur le territoire ukrainien comme inacceptable"
et "salué la lutte du gouvernement et du peuple ukrainiens".
Dans ce contexte, a-t-il ajouté sans toutefois citer la Russie, "le
fait que les pays qui sont à l'origine du problème siègent dans les
instances d'arbitrage aux Nations unies rend les choses inextricables".
La Russie présidait en février le Conseil de sécurité de l'ONU, dont
elle est un des cinq membres permanents avec les Etats-Unis, le
Royaume-Uni, la France et la Chine. Cette dernière s'est abstenue la
semaine dernière, refusant de voter la résolution dénonçant l'offensive
de Moscou en Ukraine.
(AFP, 28 février 2022)
Affaires
religieuses / Religious Affairs
Le rapport du Comité R sur les Frères musulmans
en Belgique
Le Comité R a publié mardi soir un rapport longtemps attendu : celui
qui porte sur la façon dont les services de renseignement, la Sûreté
(VSSE) et le Service général de renseignement et de la sécurité (SGRS)
suivent la mouvance des Frères musulmans en Belgique. Le rapport avait
été commandé l’an dernier par les députés à la suite de l’affaire
Ihsane Haouach, cette femme voilée qui avait été proposée par Écolo au
poste de commissaire du gouvernement et qui avait dû démissionner à la
suite de révélations sur ses liens, délibérés ou à son insu, avec cette
mouvance is‐ lamiste née en Égypte en 1928.
Les deux services de renseignement estiment que la mouvance ne
représente pas une menace immédiate mais s’interrogent sur les risques
de voir la société belge polarisée par un mouvement qui fait de
l’entrisme dans les institutions et promeut, à long terme,
l’islamisation de la société.
"Le SGRS considère néanmoins que les Frères musulmans représentent un
danger et la VSSE qu’ils constituent une menace haute et prioritaire en
matière d’extrémisme dès lors que leur stratégie à court terme pourrait
créer un climat de polarisation et de ségrégation au sein de la société
belge, et constituer ainsi un vecteur de radicalisation", explique le
Comité R.
Le rapport ne nomme pas les organisations relais des Frères en
Belgique, sinon la Ligue des musulmans de Belgique (LMB), qui a
organisé dans le passé des foires musulmanes où s’exprimait Tariq
Ramadan, petit-fils du fondateur de la mouvance, mais aussi le Council
of European Muslims (CEM), qui fait du lobbying auprès des institutions
européennes.
On sait cependant que 39 associations sont associées aux Frères en
Belgique, dont des écoles, des mosquées, des mouvements scouts, des
think tanks et des œuvres de bienfaisance. "On retrouve aussi les
Frères musulmans, souvent bardés de diplômes, dans de nombreuses ASBL,
et autres organisations dans tous les domaines de la société",
expliquait le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open
VLD), l’an dernier au Parlement.
Un réseau difficile à percer
C’est la Sûreté qui a le leadership sur l’analyse de la confrérie, le
SGRS se contentant de surveiller les militaires et l’Ocam n’ayant
jamais écrit une note à ce propos, selon le rapport.
La difficulté principale est que les Frères, à l’image de leur maison
mère égyptienne, ne constituent pas une organisation classique, mais
plutôt un réseau, sans carte de membre, mais avec des affinités
politiques et religieuses. Les Frères donnent des recommandations de
vote aux élections. Ils sont présents en Belgique depuis les années
soixante.
L’Égypte, la Russie, les Émirats, l’Arabie saoudite con‐ sidèrent le
mouvement comme "terroriste" (en partie parce que les frères luttent
pour la fin des monarchies pétrolières). L’Autriche est le seul pays
européen à l’inter‐ dire, l’estimant lié à "la criminalité à vocation
religieuse".
Interrogé récemment par La Libre, Alain Chouet, ex-agent de la DGSE
française, commentait : "Les Frères sont des pragmatiques. Ce qu’ils
veulent, c’est le pouvoir et, surtout, l’argent." (La Libre Belgique,
Ch. Ly., 23 mars 2022)
Un neveu du prédicateur Gülen condamné pour "terrorisme"
Selahaddin Gülen, un neveu du prédicateur Fethullah Gülen --bête noire
du président turc Recep Tayyip Erdogan--, a été condamné mardi à Ankara
à trois ans et quatre mois de prison pour "appartenance à une
organisation terroriste", ont rapporté les médias turcs.
Fin mai 2021, l'agence de presse officielle turque Anadolu avait
annoncé que Selahaddin Gülen avait été rapatrié du Kenya par des agents
des renseignements turcs, son épouse assurant qu'il avait été "capturé".
Selahaddin Gülen, qui faisait l'objet d'une notice rouge d'Interpol
émise à la demande de la Turquie, avait été arrêté à son arrivée au
Kenya le 17 octobre 2020 avant d'être libéré sous caution deux jours
plus tard. Un tribunal kényan avait, début mai 2021, interdit son
arrestation et son extradition vers la Turquie.
Le président Erdogan, autrefois allié à Fethullah Gülen, l'accuse
d'avoir ourdi contre lui une tentative de coup d'Etat en juillet 2016
et le décrit désormais comme un "chef terroriste".
Le prédicateur, qui réside aux Etats-Unis, affirme être à la tête d'un
réseau pacifique d'ONG et d'entreprises et nie toute implication dans
la tentative de putsch.
Selon Anadolu, des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées
depuis le coup d'Etat raté, accusées par les autorités d'appartenir à
l'"organisation terroriste Fetö", un acronyme utilisé par Ankara pour
désigner le mouvement de Fethullah Gülen.
Ankara traque également les membres présumés du réseau Gülen à
l'étranger et affirme avoir "rapatrié" plusieurs dizaines de personnes
depuis 2016. (AFP, 22 mars 2022)
Le
patriarche de Constantinople: "je suis
une cible pour la Russie"
Le patriarche de Constantinople Bartholomée, le plus prestigieux
dignitaire des Eglises orthodoxes et qui a reconnu en 2018 l'Eglise
indépendante d'Ukraine, affirme être devenu "une cible pour Moscou".
"Notre patriarcat et moi-même, en tant que personne, sommes devenus une
cible", a déclaré Bartholomée dans un entretien à la chaine de
télévision CNN Türk mercredi soir.
L'attribution par le patriarcat oecuménique de Constantinople, dont le
siège est à Istanbul, du statut d'Eglise "autocéphale", c'est-à-dire
indépendante, à l'Eglise orthodoxe d'Ukraine a mis la Russie en colère
au point qu'elle veuille s'en prendre à lui, explique-t-il.
"Nous voyons aujourd'hui à quel point nous avons eu raison d'agir
ainsi(...) Nous aimerions cependant que l'Etat et l'Eglise russes ne
nous montrent pas autant d'animosité, à moi et au patriarcat, et qu'ils
acceptent cette décision".
"Mais ce n'est pas le cas, notre patriarcat et moi-même, en tant que
personne, sommes devenus une cible".
Bartholomée dit avoir rendu visite au consulat d'Ukraine à Istanbul
pour exprimer son soutien et s'est entretenu par téléphone avec le
président Volodymyr Zelensky.
"Il nous a demandé de prier et nous le ferons avec joie", ajoute-t-il.
"Il donne un tel exemple à son peuple. Ils ne veulent pas se rendre et
ils ont raison. Pourquoi abandonner leur liberté à l'occupant?",
insiste encore Bartholomée.
A propos du président russe et de l'invasion de l'Ukraine, il ajoute:
Vladimir "Poutine est très intelligent, très dynamique. Comment a-t-il
pu décider une telle chose? Maintenant tout le monde le déteste".
Le Patriarcat de Constantinople a reconnu en octobre 2018 l'Eglise
indépendante d'Ukraine, provoquant la colère de l'Eglise orthodoxe de
Moscou qui a dénoncé un "schisme" et rompu ses liens avec
Constantinople.
Plusieurs autres églises orthodoxes se sont abstenues de reconnaître
cette nouvelle autocéphalie. (AFP, 3 mars 2022)
Socio-économique
/ Socio-economic
DİSK-AR: Turkey's full-time
employment rate just over 30 percent
The Turkish Statistical Institute (TurkStat) released the 2021 Labor
Force Statistics yesterday (March 23). According to the TurkStat
figures, the number of employed persons increased by 2.1 million in
2021 from the previous year and the employment rate stood at 45.2
percent in the last year.
However, according to an alternative calculation by the Confederation
of Revolutionary Trade Unions of Turkey Research Center (DİSK-AR), the
"full-time registered employment rate" was only 30.2 percent.
Among the 63.7 million citizens of the working age, only 19.7 million
are employed full-time and formally, according to DİSK-AR.
"Employment data alone does not provide information on the nature of
employment. Therefore, alternative employment calculations are needed,"
said the research center.
"Unemployment and employment data form a whole. Just looking at
unemployment is not enough to fully understand the developments in the
labor market.
"As it is known, TurkStat regularly announces the number and rates of
employment. However, it is seen that the announced employment rates are
far from giving sufficient information about the nature of employment."
Also, DİSK-AR pointed out that the number of unemployed persons rose by
1.4 million compared to 2019, before the beginning of the coronavirus
pandemic.
The broad youth unemployment rate was 43 percent and the broad
unemployment rate among young women was 54 percent in 2021, according
to the DİSK-AR findings. (BIA, 24 March 2022)
Yves
Rocher assigné par d'anciens ouvriers d'une filiale turque
Le groupe Yves Rocher est assigné notamment par un syndicat turc et 34
ex-employés d'une filiale locale qui s'estiment victimes de
discriminations syndicales et accusent l'entreprise française de
n'avoir pas respecté la loi sur le devoir de vigilance, ont annoncé
mercredi les requérants.
"Une assignation a été délivrée ce jour à Yves Rocher", a indiqué leur
avocat François Laffargue lors d'une conférence de presse organisée par
les ONG Sherpa et ActionAid, parties prenantes dans la procédure.
"Une première audience aura lieu le 30 juin au tribunal de Paris. On
pourrait ensuite plaider sur le fond dans l'année qui suit", a-t-il
ajouté.
Selon les plaignants, 132 ouvriers -- majoritairement des femmes -- ont
été licenciés à partir de 2018 de l'entreprise Kosan Kozmetik qui
fabrique des produits de la marque Flormar, filiale d'Yves Rocher du
bassin industriel de Gebze (sud-est d'Istanbul), en raison de la
volonté du syndicat turc Petrol-Is de s'implanter sur le site.
"De nombreux droits ont été violés, de nombreux ouvriers ont dû
démissionner ou ont été licenciés", assure Riza Köse, responsable des
relations internationales du syndicat.
Lucie Chatelain (Sherpa) dénonce "des pressions, des menaces, des
intimidations" à leur encontre et accuse Yves Rocher d'avoir "manqué à
son devoir de vigilance".
Depuis mars 2017, la législation française force ses plus grosses
entreprises, y compris à l'étranger, à publier des plans notamment pour
prévenir les risques liés à leurs activités et les atteintes graves
envers les droits humains et libertés fondamentales.
"Le groupe n'a publié un plan qu'après avoir été mis en demeure en
avril 2020 et ce plan est largement insuffisant", assure Mme Chatelain.
Selon elle, d'autres anciens salariés évincés pourraient rejoindre la
procédure.
Yves Rocher, qui s'est depuis doté du statut d'entreprise à mission,
s'est contenté d'indiquer après avoir été mis en demeure qu'il allait
"modifier le +board+ de sa filiale", a précisé Me Lafforgue.
L'avocat précise que, outre un préjudice économique à déterminer, les
plaignants demandent chacun entre 40.000 et 60.000 euros de
dédommagement au groupe et 50.000 euros pour Petrol-Is.
Les requérants demandent également à la justice d'enjoindre sous
astreinte Yves Rocher à prendre des mesures adaptées.
Selon Petrol-Is, l'usine ne compte plus que 228 salariés contre 350 en
2018, les licenciements ayant été compensés par le recours à des
sous-traitants.
Sollicité, Yves Rocher n'a pas donné suite. (AFP, 23 mars 2022)
Turkey ranks 46th in World Air Pollution index
Turkey was the 46th country with the most polluted air in the world in
2021, according to IqAir's annual World Air Pollution report. The
country's ranking did not change from the previous year's report.
Ankara is the 54th capital of the world with the most polluted air and
Turkey's eastern province of Iğdır has the most polluted air in Europe,
according to the report. Iğdır was followed by Krasnoyarsk in Russia
and Novi Pazar in Serbia. Düzce in Turkey's northwest is the city with
fifth highest air pollution in Europe.
Some 97 percent of all cities in the world have higher air pollution
than the limits set by the World Health Organization, shows the IqAir
report.
The situation in Turkey
The Right to Clean Air Platform has been saying for years that Turkey
needs to determine PM2.5 limit values. In its annual "Black Report,"
the group examines air pollution in Turkey and its impact on public
health.
Greenpeace Mediterranean, a constituent of the platform, has also been
running a campaign for the determination of limit values.
Gökhan Ersoy, Greenpeace Mediterranean's climate and energy project
officer, said, "The findings that we have the most polluted cities in
Europe confirm this demand. While it is a positive development that the
ministry did not remain indifferent to this demand, it doesn't fully
meet today's needs."
The limit values in the ministry's action plan were much higher than
the WHO limits and the EU standards, Ersoy noted.
"We should update the target limit values in the transition calendar
for PM 2.5 before the regulation comes into effect. In this way, we can
have a criterion that will take universal standards as a reference in
order to declare protection zones in districts where regular limit
exceedance have occurred for years."
Deniz Gümüşel, the coordinator of the platform, said, "PM2.5, or fine
dust particles smaller than 2.5 microns, are among the most insidious
components of air pollution and are defined as a first group factor
causing cancer in humans."
"In the air quality guideline it updated in 2021, the World Health
Organization determined more strict limit values for PM2.5," she said.
The WHO's new limit value was 5 µg/m3 whereas the PM2.5 limit in
Turkey's draft regulation was 25 µg/m3 even for beyond 2029, she noted.
"So, in the coming years, our people will inhale 5 times more fine
dust, at best, than the amount that poses a threat to human health. Our
platform members expressed their views on the draft regulation. We will
continue to monitor the process and warn the authorities about the new
regulation, so that the air quality method will bring regulations to
protect public health."
Prof. Dr. Gamze Varol, a public health specialist with the platform,
pointed out the limited measurements and insufficient data available to
scientists about the issue.
"Measurements of PM2.5, which is proven to be carcinogenic, are very
limited in Turkey, and the legislation with a limit value that meets
universal standards is not in effect yet.
"The data in the IqAir report shows that our cities, where air
pollution is chronic, are the most polluted in Europe. The health risk
coefficient of the people living here is quite high.
"Scientists cannot share with the public the extent of health problems
caused by this pollution in Turkey due to problems in accessing death
and chronic disease data; they can no longer calculate preventable
premature deaths due to air pollution. Tackling air pollution is the
primary responsibility of governments."
Dr. Melike Yavuz, another public health specialist with the platform,
noted that air pollution is currently one of the most important public
health problems.
It is also an important threat in terms of respiratory system diseases
such as Covid-19 and influenza, she said, citing scientific studies
indicating that the reproductive coefficient of the coronavirus is
directly proportional with the increase of PM.25 intensity. (BIA, 22
March 2022)
La
Turquie ouvre un pont record entre l’Europe et
l’Asie
Le président Tayyip Erdogan a inauguré vendredi un immense pont
suspendu traversant le détroit des Dardanelles en Turquie, le dernier
d’une série de grands projets d’infrastructure auxquels il a donné la
priorité au cours de ses deux décennies au pouvoir.
Reliant les rives européennes et asiatiques de la Turquie, le pont
Canakkale de 1915 a été construit par des entreprises turques et
sud-coréennes avec un investissement de 2,5 milliards d’euros (2,8
milliards de dollars). Il a la plus longue travée principale – la
distance entre les deux tours – de tous les ponts suspendus au monde.
Ces mégaprojets ont été au cœur des réalisations d’Erdogan depuis
l’arrivée au pouvoir de son parti AK en 2002, notamment un nouvel
aéroport d’Istanbul, des tunnels ferroviaires et routiers sous le
détroit du Bosphore d’Istanbul et un pont au-dessus.
« Ces travaux continueront à procurer des bénéfices à l’État pendant de
nombreuses années », a déclaré Erdogan lors d’une cérémonie d’ouverture
à l’occasion de l’anniversaire de la victoire navale ottomane de 1915
contre les forces françaises et britanniques dans les Dardanelles
pendant la Première Guerre mondiale.
« Ces projets contribuent largement à donner à notre pays une longueur
d’avance en matière d’investissement, de main-d’œuvre et d’exportation
», a-t-il déclaré.
L’année dernière, il a lancé ce qu’il appelait auparavant son « projet
fou »: un canal de 15 milliards de dollars à Istanbul destiné à
soulager la pression sur le détroit du Bosphore très fréquenté.
Cependant, les critiques ont mis en doute la viabilité du projet étant
donné les difficultés économiques de la Turquie, les risques
environnementaux et l’opposition du public.
Entreprise coûteuse
L’équipe de voltige de l’armée de l’air turque se produit lors de
l’inauguration du pont de Canakkale en 1915.
Avant les élections nationales prévues pour 2023, les sondages
d’opinion ont montré une baisse de la popularité d’Erdogan et de son
parti AKP, augmentant les chances de l’opposition de l’évincer.
Le principal parti d’opposition CHP a critiqué le coût potentiel du
pont pour les deniers publics, les médias affirmant que l’accord de
construction-exploitation-transfert comprend une garantie de paiement
annuelle de 380 millions d’euros (420 millions de dollars) aux
opérateurs, soit un total de 6 milliards d’euros. sur la durée de
l’accord.
Erdogan a déclaré que le prix des véhicules de tourisme pour utiliser
le pont serait de 200 lires (13,50 dollars).
Les travaux du projet du pont des Dardanelles ont été lancés en mars
2017, avec plus de 5 000 ouvriers impliqués dans la construction.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré le pont, qui fait
partie d’une série de grands projets d’infrastructure.
La longueur de 2023 mètres (1,25 mile) de sa portée médiane est une
allusion au 100e anniversaire de la République turque en 2023.
Il s’agit du quatrième pont reliant les rives européenne et asiatique
en Turquie, aux côtés des trois construits à Istanbul.
Ses tours mesurent 318 mètres (347,8 yards) de haut et la longueur
totale du pont est de 4,6 km (2,9 miles), y compris les viaducs
d’approche.
Jusqu’à présent, les véhicules circulant entre l’Anatolie et la
péninsule de Gallipoli devaient traverser les Dardanelles en une heure
de trajet en ferry, dont le temps d’attente atteignait jusqu’à cinq
heures. Le trajet prendra maintenant environ six minutes. (Reuters, 18
mars 2022)
Health workers’ strike: "We struggle for our labor,
rights, right to health"
Healthcare workers went on a two-day strike across Turkey on March 14
Doctor's Day and today upon the call of the Turkish Medical Association
(TTB), professional medical organizations and labor unions.
In Antalya, healthcare workers gathered in front of the Atatürk State
Hospital on the second day of their strike action today (March 15) and
protested the remarks of President and ruling Justice and Development
Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan, who targeted physicians in a
speech on Women's Day, and the health policies of the AKP government.
Speaking on behalf of healthcare laborers, Health and Social Service
Laborers' Union (SES) Antalya Branch Co-Chair Şükran İçöz said:
Your five promises that you called good news on March 14 will never
solve the problems of healthcare laborers that have been incrementally
increasing so far. We once again say and warn: We don't want to be
stalled; we want what is rightfully ours.
"We have tried to express the unjust practices so many times; we have
fulfilled strike (duties); but we are now saying 'Enough' to those who
turn a deaf ear to us and who ignore us. While we are supposed to
celebrate to mark the Doctor's Week, we are once again on duty. And we
do it by being threatened, by being told that we cannot strike as it is
forbidden.
"We have joined our voices and hearts in the face of all these
pressures and attempted bans by prioritizing rights before laws..."
Demands
Healthcare workers have been on strike with the following demands:
• In order to ensure a working
environment without violence and
in safety, a new and effective "Law on Violence in Healthcare" should
be enacted; mobbing and pressures should be ended.
• Not performance-based or
additional payments, but a basic wage
that will suffice to lead a humane life, that is above the poverty line
and that will affect the pensions should be offered.
• There should be an additional
indicator by degrees from 3600 to 7200.
• An actual service period
(depreciation) of 90 days per year should be fully implemented for all
laborers in healthcare.
• Staffed and secured employment
in OECD averages should be ensured; subcontracting should be abolished.
• A strong and active primary care
health service organization
should be ensured; the regulation foreseeing penalties should be
abolished.
• The pressures on professional
organizations should be
abandoned for a free and scientific working environment. (BIA, 15 March
2022)
DİSK-AR: 8.5 million people are unemployed in
Turkey
There were 8.5 million unemployed people in Turkey as of January,
according to the Confederation of Progressive Trade Unions of Turkey
Research Center (DİSK-AR), which releases its own figures every month
following the announcement of the official unemployment statistics.
The number of the unemployed rose by 1.1 million compared to the
pre-pandemic period, according to the broad definition of unemployment,
the DİSK-AR stated.
The Turkish Statistical Institute (TÜİK) yesterday (March 10) announced
the unemployment rate as 11.4 percent according to the narrow
definition and 22.9 percent according to the broad definition.
The broad unemployment rate was 19.7 percent (4.7 million people) among
men and 28.8 percent among women (3.7 million people).
The big gap between the narrow and broad unemployment rates was because
of the layoff ban in effect between April 2020 and July 2021, DİSK-AR
noted. Those who were not working but not dismissed either were not
included in the narrow unemployment statistics.
The DİSK-AR suggested that working time should be reduced without
decreasing the wages so that more people can work. Weekly working time
should be reduced from 45 to 37.5 hours, it said. (BIA, 11 March 2022)
Les
femmes turques, premières victimes de la
pauvreté
Eylul Deniz YASAR avec Burcin GERCEK, AFP, 8 mars 2022
Sümeyye Alayumat dépose le saladier de pâtes et quelques tomates sur la
nappe, posée à même le tapis de l'unique pièce qui leur sert à elle et
sa famille de salle à manger, séjour et chambre à coucher.
La jeune femme de 28 ans partage le petit appartement d'une banlieue
déshéritée d'Istanbul avec sa mère et sa soeur Rahsan, qui les a
rejointes après son divorce avec son fils de sept ans, Rüzgar.
Le soir, les trois femmes déplient les matelas pour préparer la nuit,
faute de place mais aussi parce que dormir ensemble permet d'économiser
le chauffage.
"J'ai l'impression de travailler uniquement pour payer le loyer et les
factures", confie Sümeyye. "Après ça, il ne me reste rien."
Ouvrière dans un atelier textile, elle est payée au salaire minimum
(4.253 livres net, l'équivalent de 272 euros).
Avec une inflation officielle de 54,4% sur un an en février, le coût de
la vie quotidienne ne cesse de renchérir, affectant encore davantage
les populations précaires.
Les deux soeurs ont quitté l'école après le primaire pour travailler,
une pratique autrefois courante en Turquie dans les familles incapables
de payer les frais de scolarité et souhaitant bénéficier d'un revenu
supplémentaire.
Les filles en étaient souvent les premières victimes, leur éducation
n'étant pas jugée prioritaire dans les familles conservatrices.
-"J'aimerais pouvoir rêver"-
En déclin grâce aux programmes de lutte contre le travail des enfants,
l'abandon scolaire est de nouveau en hausse à cause de l'inflation et
de l'appauvrissement de la population, a affirmé à l'AFP Hacer Foggo,
fondatrice de l'ONG "Réseau de la grande pauvreté".
Aspirant à une vie meilleure, Sümeyye a, elle, pu reprendre ses études
à distance et espère terminer son lycée cette année.
"J'aimerais pouvoir rêver. Profiter de choses simples, comme partir en
vacances. Avoir des activités sociales. Tout ce que je ne peux pas
faire aujourd'hui faute d'argent", dit-elle.
Mais l'économie en berne laisse peu de place aux rêves et rend la vie
des femmes encore plus difficile. Moins diplômées que les hommes,
seules 39% des Turques ont une activité professionnelle hors de leur
domicile, selon les données officielles.
La Turquie s'est en outre classée à la 133e place sur 156 du dernier
classement des inégalités hommes-femmes du Forum économique mondial.
Dans ce contexte, trouver un appartement a été un parcours du
combattant pour cette famille de femmes.
"Les propriétaires ne croyaient pas que deux femmes qui travaillent
puissent payer le loyer. Mais les femmes aussi peuvent gagner leur
vie!", s'insurge Sümeyye.
"Avec la crise économique, les femmes ont endossé d'énormes
responsabilités pour gérer l'économie familiale", explique Zelal
Yalçin, coordinatrice des politiques sociales de l'Agence de
développement d'Istanbul, un organisme municipal.
"Ce sont souvent elles qui sont en charge des courses, quitte à faire
le tour de tous les supermarchés du quartier pour dénicher les produits
les moins chers."
-Sacrifices-
De nombreuses femmes font bouillir la marmite tout en sacrifiant leurs
propres besoins, affirme Mme Yalçin.
"Beaucoup de femmes au foyer éteignent le chauffage et l'électricité
une fois les enfants partis à l'école et leur mari sorti. Elles restent
dans le froid toute la journée, sous plusieurs couches de vêtements",
ajoute-t-elle.
Rahsan Alayumat, 35 ans, qui s'est improvisée vendeuse de masques aux
ateliers de textile où elle a longtemps travaillé, connaît bien ces
"sacrifices".
"Je m'en sors en me privant. Je me dis qu'il faut que mon fils puisse
manger comme il faut. Tant pis si, moi, je ne peux pas."
Mais ces efforts ne suffisent pas toujours.
"Il m'est arrivé de ne pas pouvoir acheter le cahier de dessin qui
manquait à mon fils. Je dois travailler 13-14 heures par jour pour
joindre les deux bouts", glisse Rahsan.
Selon les études de l'Agence de développement d'Istanbul, 62% des
familles vivant dans la métropole consacrent la majorité de leurs
dépenses aux produits de première nécessité.
Lors des précédentes crises, la solidarité intrafamiliale et entre
voisins permettait de soutenir les femmes, rappelle Mme Yalçin.
"Mais cette fois-ci, cette solidarité en a aussi pris un coup. La
pauvreté est telle que les visites, autrefois si fréquentes entre
voisines, tendent à disparaitre. Parce qu'elles ont honte de ne
pouvoir, comme de coutume, offrir quelque chose à grignoter avec le
thé."
La relance du tourisme en Turquie
stoppée en plein vol par la guerre
Comme chaque dimanche, Noori Sani accueille ses vieux amis autour d'un
kahvalti, le généreux petit déjeuner turc. Mais autour de lui, les
tables de sa terrasse sont vides, son restaurant au pied de la Mosquée
bleue, déserté.
"On devrait faire le plein un jour comme ça... Et c'est pire à Antalya
(station balnéaire dans le sud) disent mes amis", soupire le patron du
Serbethane, dans le quartier historique d'Istanbul.
En quelques jours, les Ukrainiens ont disparu et les Russes ont
commencé d'annuler leurs réservations: l'écho de la guerre souffle un
vent mauvais sur le tourisme en Turquie, qui représentait 10% du PIB
avant la pandémie et commençait à peine à s'en relever, avec de belles
perpectives pour la saison 2022.
Devant la mosquée (ex-basilique) Sainte-Sophie, des groupes de
touristes russes avancent encore d'un pas pressé derrière leur guide,
la tête dans les épaules, déclinant toute interview.
Mais d'Ukrainiens, on ne croise plus que des visiteurs échoués, comme
ce jeune couple de Kiev "arrivé en touristes et transformé en
réfugiés", qui cherche les larmes aux yeux à quitter le pays vers une
destination tierce - "peut-être les Etats-Unis?".
A eux seuls, les visiteurs des deux pays, qui ont fait d'Istanbul et
des plages turques de Méditerranée (sud) ou de la Mer Egée (ouest) leur
destination favorite, ont représenté plus d'un quart des touristes
accueillis en 2021, selon le ministère de la Culture et du Tourisme.
Les Russes (4,5 millions) en tête, devant les Allemands, et en
troisième position les Ukrainiens (2 millions).
"La Russie et l'Ukraine sont très importants pour notre marché. La
guerre qui a éclaté entre eux nous rend tous nerveux ici, à la fois
pour des raisons humaines et commerciales" confie à l'AFP Hamit Kuk,
responsable de l'Association des Agences de voyages de Turquie (Tursab).
"On attendait cette année 7 millions de Russes et 2,5 millions
d'Ukrainiens... mais il va sûrement falloir revoir ces chiffres",
prévient-il.
"D'ordinaire, explique-t-il, les réservations pour l'été affluent en
mars. Mais les demandes ont cessé".
- bordereaux impayés -
"Si ça continue comme ça on va avoir un sérieux problème", confirme à
son tour le président de Tursab. "On essaie de rester aussi calme que
possible".
Mais dans sa petite agence qui fait face à Sainte-Sophie, Ismail
Yitmen est déjà accablé.
"Les agences qui travaillent avec la Russie comme la mienne sont en
train de souffrir", dit-il en triant nerveusement les bordereaux de
réservations impayées.
"Avec les dépôts de garantie laissés aux hôtels, j'en suis déjà à plus
de 11.000 euros perdus. Si d'autres groupes viennent à annuler je vais
perdre 60 à 70.000 euros au total", craint-il.
"Un groupe devait arriver dans deux mois mais on n'a pas reçu l'argent
à cause de l'arrêt des transferts bancaires SWIFT (internationaux),
donc c'est annulé. Or on avait déjà payé les hôtels".
La Russie fait l'objet de sanctions européennes et américaines qui la
privent d'accès aux transactions financières internationales et au ciel
européen.
Seule la Turquie, qui bien que membre de l'Alliance atlantique ne s'est
pas jointe aux sanctions, conserve des liaisons aériennes avec Moscou.
A 72 ans, Ismail Yitmen connait bien les risques du métier.
En lisière du Moyen-Orient, le pays a déjà essuyé les répliques des
guerres en Syrie et en Irak, tous deux situés à ses frontières sud-est.
"Dès que la guerre a commencé en Irak, et puis ensuite en Syrie, les
touristes européens et américains ont cessé de venir. On les a
perdus... ils pensaient qu'on était trop près", commente Hassan Duzen,
assis avec ses amis au fond de sa boutique de tapis désertée, en
contrebas du palais ottoman de Topkapi.
Il en est convaincu, "il va se passer la même chose: ils vont regarder
une carte, voir la Mer Noire et penser qu'on est trop près de la
guerre.. pourquoi prendraient ils des risques"?
Ce n'est pas le jeune couple (qui souhaite rester anonyme) qui le
contredira: "On ne veut pas rester ici.. vous ne vous rendez pas
compte, ils peuvent vous atteindre avec leurs missiles", assure le
jeune homme au regard brouillé par l'anxiété. (AFP, 6 mars 2022)
L'inflation
bondit de 54,4% en février sur un an, record
depuis 2002
L'inflation a continué de grimper en Turquie en février, atteignant
54,4% sur un an, un record depuis janvier 2002, selon les statistiques
officielles publiées jeudi.
En janvier, la hausse des prix à la consommation avait atteint 48,7% en
glissement annuel.
A moins de seize mois de la prochaine élection présidentielle, prévue
en juin 2023, le président Recep Tayyip Erdogan a promis de s'attaquer
à l'envolée des prix, alimentée par l'effondrement de la livre turque
par rapport au dollar et à l'euro.
La monnaie nationale a perdu près de 44% de sa valeur face au billet
vert en 2021: elle s'échangeait jeudi matin à 14,11 livres pour un
dollar et à 15,7 livres pour un euro, en baisse d'un demi-point environ.
La Chambre de commerce d'Istanbul a de son côté annoncé mardi une
hausse des prix de détail de 55,32% pour la mégapole en février, du
jamais vu en vingt ans.
L'invasion russe de l'Ukraine risque de stimuler encore l'inflation, en
faisant grimper le coût des importations d'énergie et de céréales
notamment, dont dépend étroitement la Turquie, principalement en
provenance de Russie.
Certains économistes turcs et étrangers accusent régulièrement l'Office
national des statistiques (Tüik) de sous-estimer de plus de la moitié
l'ampleur des hausses de prix.
Au risque de donner corps à cette défiance, le président Recep Tayyip
Erdogan avait limogé fin janvier le directeur du Tuïk, un cinquième
remplacement depuis 2019.
"Notre problème le plus important à l'heure actuelle est la forte
inflation", avait estimé en début d'année le chef de l'Etat, promettant
de la faire "reculer mois après mois".
"Avec l'aide de Dieu, nous sommes entrés dans une période où chaque
mois sera meilleur que le précédent", espérait-il, en décrétant une
baisse de la TVA de 8 à 1% sur les produits alimentaires de base afin
de soulager les porte-monnaies. (AFP, 3 mars 2022)
L'inflation
met locataires et propriétaires sous
Erdem Yilmaz fait le compte: caution, frais d'agence et déménagement
compris, le trentenaire stambouliote a déboursé l'équivalent de deux
mois et demi de salaire pour se reloger en urgence, mis à la porte en
plein hiver par son propriétaire.
Ce réceptionniste, père d'un enfant de deux ans, n'est pas le seul dans
son cas: les litiges entre propriétaires et locataires ont crû
fortement ces derniers mois en Turquie sous l'effet d'une inflation qui
a frôlé jusqu'à présent les 50% sur un an, et pourrait bien atteindre
de nouveaux sommets jeudi.
Sur la même période, les loyers ont explosé de 85% à Istanbul et de 69%
au niveau national, d'après les calculs de l'université de Bahçesehir,
bien davantage que les salaires, qui ont augmenté de 30% à 50% en
moyenne au 1er janvier.
"Nous n'aurions pas dû partir", regrette désormais Erdem Yilmaz, très
remonté contre son ancien propriétaire qui affirmait vouloir récupérer
son bien pour y loger son fils. "Il nous harcelait. Ma famille n'avait
pas la paix", lâche-t-il résigné.
Erdem Yilmaz est d'autant plus amer que le fils du propriétaire n'a pas
emménagé dans l'appartement: "J'ai vu une annonce [pour l'appartement]
sur internet une semaine après notre départ", dit-il capture d'écran à
l'appui. Le loyer est désormais de 2.600 livres turques (170 euros),
contre 1.100 livres (70 euros) lorsqu'il l'occupait.
Pour ajouter à sa peine, son nouveau logement, qui lui coûte 2.000
livres par mois, la moitié de son salaire, est situé "dans un quartier
reculé, dans un vieil immeuble qui ne chauffe pas, sans ascenseur",
déplore le père de famille.
L'affaire, pour l'heure, en reste là, mais les litiges
locataires-propriétaires sont désormais les dossiers les plus traités
dans les tribunaux de paix turcs, selon le quotidien Dünya. Ils
représentent 20% des affaires, contre 10% il y a un an.
L'AFP a en outre recueilli une dizaine de témoignages de locataires
poussés de la même manière à quitter leur logement ou ayant subi des
hausses de loyer supérieures à 100%, soit cinq fois la limite légale.
La loi turque prévoit en effet qu'un locataire dont le bail serait
renouvelé en février ne puisse voir son loyer augmenter de plus de
22,6%. Les expulsions sont elles aussi encadrées, mais nombre de
locataires avouent avoir cédé face à des propriétaires insistants ou
menaçants.
- "Illégal et opportuniste" -
Mi-janvier, un nonagénaire stambouliote, filmé par un voisin, a ainsi
défoncé à coups de hache la porte de ses locataires qui refusaient de
payer leur loyer passé soudainement de 1.200 à 4.000 livres.
"La hausse des loyers pousse les propriétaires à vouloir récupérer
leurs biens pour les relouer" à des prix nettement plus élevés,
confirme l'avocate Hanife Emine Kara, spécialisée en droit immobilier,
qui voit les affaires se multiplier.
Des propriétaires arguent que les chiffres de l'inflation sont
sous-estimés - ce qu'affirment l'opposition turque et nombre
d'économistes - pour exiger des hausses de loyer à trois chiffres.
"Nous vivons une époque dans laquelle posséder une maison ou louer un
logement bon marché est un luxe", résume Mehmet Bülent Deniz, président
de la Fédération des syndicats de consommateurs turcs.
Certains propriétaires essaient toutefois de trouver un équilibre:
"Nous sommes tombés d'accord pour des augmentations de 35%. Il faut un
juste milieu", concède Hakan Yildiz, propriétaire de trois logements à
Istanbul.
Mais il arrive que les locataires refusent de céder, en faisant une
affaire de principe.
Emrullah Çomran est l'un deux. Fin janvier, son propriétaire a demandé
une hausse de loyer de 58%.
"Ma situation financière est bonne, j'aurais pu payer mais j'ai refusé
car ils ont fait cela de manière illégale et opportuniste", explique le
trentenaire, à la tête d'une petite entreprise de métallurgie à
Antalya, grande ville du sud de la Turquie.
"Nous avons 12 employés et nous leur avons accordé cette année des
augmentations de 45% en moyenne. Mais personne n'a reçu de hausse de
58%. Personne", expose-t-il.
En réponse à son propriétaire, Emrullah Çomran a envoyé son loyer par
virement en février en fixant lui-même sa propre augmentation.
"Le taux officiel est de 22,6%, alors je suis allé un peu au-dessus, à
23 %", dit-il. "Je n'ai pas encore eu de réponse de sa part". (AFP, 3
mars 2022)
Workers' struggle for rights | Turkey saw 108
strikes in 2 months
According to the report jointly prepared by the Labor Studies Community
(EÇT) and daily Evrensel, Turkey saw 108 strikes in January and
February 2022. At least 17 thousand workers joined the strikes.
The report has shown that while at least 49 of these strikes ended in
favor of workers, eight strikes are still ongoing. The report has noted
that the gains of workers were verbally expressed in 8 strikes.
During the process, only the strike at the BBC İstanbul office was
legal while 107 strikes were de facto. 104 strikes took place in the
private sector while public workers/ officials went on strike in 4
places.
105 strike actions were participated by blue collar workers while three
strikes (BBC and public health workers) were done by white collar
workers. 96 percent of strikes were against law wage increases.
The average duration of strikes was 3.1 days.
None of the strikes were done without the involvement of a union. In 26
strikes were independent unions involved as organizers or contributors
while the unions affiliated with the Confederation of Progressive Trade
Unions of Turkey (DİSK) were involved in 12 strikes and the unions
affiliated with the Confederation of Turkish Trade Unions (Türk-İş)
were involved in 18.
The highest number of strikes were seen in İstanbul with 33 strike
actions. İstanbul was followed by Antep (32 strikes), İzmir (25),
Kocaeli and Mersin (4 strikes each), Tekirdağ and Eskişehir (2 strikes
each) and Artvin, Denizli, Erzincan, Sivas, Şırnak and Burdur (1 strike
each).
45 strikes were in the sector of ship building/ warehouse, 10 were in
transportation, 8 in petrochemistry, 7 in metal, 4 in construction and
2 strikes were in the food, mining, public health and general affairs
sectors. One strike each was the case in the sectors of energy and the
press.
'We have no life other than earning and paying debt'
The report has also cited news reports and articles published by daily
Evrensel. Speaking to the daily, some workers have said:
A worker of a sock factory: "I worked overtime for 150 hours in
January. For a week, I came at 4 pm and left the factory at 8 in the
morning. Don't I know how to work for 8 hours and then lie down at my
house? The wage they give me is not enough; that is why I did overtime."
A worker of Yemeksepeti online food delivery company: "I haven't gone
to the cinema, seen a theater play or attended a concert for two years.
I haven't got a girlfriend for a long time, I have forgotten how to
talk to a woman. We have no life other than earning money and paying
debts. Our married friends cannot see their spouse and children."
A textile worker: "Workers' aim is that they don't run out of money,
they save money and offer their children a future. If we send our child
to the preparatory course, we will have to give our 6-month wage."
A metal worker: "Everyone is striving to work overtime, to work during
bank holidays. Workers tell managers, 'I can do overtime, I don't go to
my hometown during the feast, I am here.' Workers who would not work
overtime in the past now look forward to overtime work after this new
gain as they have credit card debt, pay rent and their children go to
school."
A worker of Migros supermarket chain: "We are the ones who are
oppressed after all. The rich side has the potential to do everything.
To protect that man, to protect one person, they dismissed 250-300
people before our eyes. To me, this picture is a source of shame for
Turkey. Everyone who deems workers worthy of this should be ashamed."
(BIA, 2 March 2022)
Relations
turco-européennes / Turkey-Europe Relations
CE: Generally degrading situation of
local democracy in Turkey
The 46-nation Council of Europe’s Congress of Local and Regional
Authorities has reported a “generally degrading situation” with regard
to local democracy in Turkey.
In its latest report on Turkey’s application of the European Charter of
Local Self-Government, the Congress welcomes the impressive turnout
(over 84%) in local elections in 2019 – one of the highest rates across
the Council of Europe, demonstrating a strong interest in local
self-government.
However, the Congress expresses particular concerns on a number of
issues, including the fact that the government continues to suspend
mayors when a criminal investigation is opened against them – based on
an overly-broad definition of terrorism – and replace them with
non-elected officials.
This seriously undermines the democratic choice of Turkish citizens,
according to the Congress, and impedes the proper functioning of local
democracy in Turkey. (COE.INT, March 25, 2022)
Macron veut "avancer" avec Erdogan après une longue
brouille
Après une longue période de tension entre Paris et Ankara, Emmanuel
Macron espère "pouvoir avancer" avec son homologue turc Recep Tayyip
Erdogan, avec lequel il s'est entretenu jeudi à Bruxelles, où ils se
sont entendus pour des actions humanitaires en Ukraine.
Au cours d'un rencontre avant le sommet de l'Otan, les deux chefs de
l'Etat ont acté leur "volonté" de "travailler ensemble" pour plaider,
auprès de Vladimir Poutine, "pour un cessez-le-feu" en Ukraine, a
déclaré Emmanuel Macron devant la presse.
Ils ont également décidé de mener "des opérations humanitaires
communes", notamment à Marioupol, une ville de l'est de l'Ukraine
soumise à un siège et des bombardements dévastateurs depuis des
semaines de la part de l'armée russe.
Chacun de leur côté, les deux présidents ont pris des initiatives pour
chercher une issue diplomatique à la guerre, M. Erdogan ayant proposé
d'accueillir en Turquie un sommet réunissant Ukraine et Russie.
Selon le président français, la situation créée par la crise
ukrainienne est l'occasion d'une "clarification stratégique" de "la
part de la Turquie dans notre relation" au sein de l'Otan, et sur les
dossiers "de la Libye ou du Proche et Moyen-Orient".
Il s'agit de "pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous
avaient séparés", ce qui est "un élément positif dans un contexte
lourd".
Cette rencontre est intervenue alors que Paris et Ankara cherchent
depuis plus d'un an à améliorer la relation bilatérale, affectée par
une série de contentieux sur la Méditerranée orientale, où un incident
a opposé des bâtiments turc et français en juin 2020, la Libye ou la
Syrie.
En octobre 2020, M. Erdogan avait mis en cause la "santé mentale" de M.
Macron et l'avait accusé de mener une "campagne de haine" contre
l'islam. (AFP, 24 mars 2022)
First meeting of Turkey-EU joint Parliamentary
Committee in three years
The first Turkey-EU Joint Parliamentary Committee meeting in more than
three years was held yesterday (March 17) at the European Parliament.
The last such meeting was held in Turkey's capital of Ankara on
December 19, 2018.
Speaking at the meeting, co-chair of the EU-Turkey Committee, Emrah
Karayel, a lawmaker of the ruling Justice and Development (AKP),
welcomed the reconvening of the commission after the EP elections in
2019.
Noting that they will first discuss the accession negotiations at the
meeting, Karayel said the negotiations were “the backbone” of Turkey-EU
relations.
“Unfortunately, since the beginning of the negotiations, it has been
highly politicized by some member states and has been used for their
national interests,” he added.
“We expect the EU to act as a reliable international actor and to
support Turkey in its EU journey,” he said.” Without the perspective of
participation, it is impossible to expect the true potential of our
relationships to unfold.”
Karayel stressed the need to update the Customs Union, the importance
of Turkey in the global supply chain, and what Turkey should do in the
European Green Deal.
Time to "start anew"
For his part, co-chair of the EU-Turkey Committee Sergey Lagodinsky
said, “We are very pleased with this fresh start of the
inter-parliamentary relations between EU and Turkey.”
“This meeting finally takes place after three years of hard work and
waiting on both sides,” said Lagodinsky, a politician from Germany.
Stating that the joint parliamentary committee is the main body of
inter-parliamentary cooperation, he said it is also the “backbone of
our bilateral relations.”
“No matter what the differences in our opinions are and what the
challenges are, we will keep trying, and we will keep building
bridges,” he added.
“Turkey is and remains our important partner. Turkey is and remains a
candidate country to the EU. Nothing changed about that,” he said.
“Turkey remains a historical neighbor, being a founding member of the
Council of Europe, being a signatory to a number of relevant
international conventions, on democracy, on rule of law, on climate and
many other issues,” he added.
On the recent stalled talks between Turkey and the EU, he said, “We
have sensed a sense of growing distance between the European Union and
Turkey during the past few years. And I think now is the chance to
bridge those gaps, to build those bridges, to start anew, and to start
a rapprochement on both sides.”
Turkey applied for EU membership in 1987 and accession talks began in
2005.
"It's not only about economic and military ties"
“But this rapprochement does not only mean economic ties, they are
important, that does not only mean military cooperation, which is
extremely important, especially today's, it means also looking for
building bridges in terms of our values of what is our orientation in
this world, which is so difficult and so aggressive," said Lagodinsky.
"We are ready to boost our mutual engagement. The EU is ready to boost
our mutual engagement in a number of common interests and common
areas," he said.
"We want to align Turkey and EU in the green transition, this is a
necessity which is also economical," he said, adding, "We want to
intensify dialogue on climate change, health, migration,
counterterrorism and also the economy."
Lagodinsky also praised Turkey's "recent efforts to normalize its
position and its relations with a number of countries in the region."
Just over the last week, Turkey's President Recep Tayyip Erdogan hosted
his counterpart from Israel, Isaac Herzog, and Greece's Prime Minister
Kyriakos Mitsotakis in Turkey.
A high level meeting between Sergey Lavrov and Dmytro Kuleba, the
foreign ministers of Russia and Ukraine, was hosted by Turkey’s Foreign
Minister Mevlut Cavusoglu in Antalya last week. The talks were the
first high-level interaction between Russia and Ukraine since the war
began on February 24.
EU foreign policy chief Josep Borrell also told Turkish media over the
weekend that Ankara has played a “key role” in the global push to
resolve the conflict. (BIA, 18 March 2022)
Erdoğan
and Scholz meet in Ankara, urge Putin to 'stop
now'
In his first official visit to Turkey as the Chancellor of Germany,
Olaf Scholz (SPD) was welcomed by President and ruling Justice and
Development Party (AKP) Chair Recep Tayyip Erdoğan in the capital city
of Ankara with an official ceremony yesterday (March 14).
Speaking at the joint press conference with Scholz, Erdoğan said that
the main issues on their agenda were the political, military, economic,
commercial and cultural relations between Turkey and Germany as well as
the Russia-Ukraine war, which has been going on since February 24.
As reported by Turkey's state-run Anadolu Agency (AA), Erdoğan stated
that Turkey and Germany have agreed to step up diplomatic efforts to
solve the Ukraine war crisis while also taking measures to protect
European security. He underlined that "Turkey will resolutely maintain
its efforts for a permanent ceasefire between Russia and Ukraine".
Erdoğan: Turkey has key role in many areas
Addressing the reporters at the press conference, Erdoğan said, "We
place importance on working in close cooperation with Germany on
regional matters. Recent developments in our region have proven that
Turkey has a key role in many areas, security and energy in particular".
"We as two NATO allies have reaffirmed our shared views and concerns
(on the Russia-Ukraine issue). We have agreed that diplomatic efforts
for a resolution should be sped up while taking necessary measures for
the security of Europe," added Erdoğan further.
He also recalled that Turkey contributed to the process by bringing
together the parties in Russia's war on Ukraine and establishing
dialogue by referring to the meeting of the foreign ministers of Russia
and Ukraine in a tripartite meeting hosted by Turkey's foreign minister
in Antalya.
"Organizing such a meeting as the war was going on was in itself an
important diplomatic achievement. We will persistently continue our
efforts to reach a lasting cease-fire," said President Erdoğan.
Trade was also discussed
Germany-Turkey relations were also discussed at their meeting, Erdoğan
said at the conference, adding that the current high-level consultation
mechanisms with Germany should be revived:
"As two G20 countries, further advancing our economic partnership in
the new global order will be to our mutual benefit. Germany is Turkey's
number one partner in exports and number two in imports".
Erdoğan said that Turkey and Germany are determined to boost their
bilateral trade volume to 50 billion USD.
He also underlined that the bilateral trade volume of the two states
was around 38 billion USD in 2020 while last year it climbed to 41
billion USD.
Weapons purchased by Turkey from Russia
Answering the question of Deutsche Welle (DW) reporter who asked if
Turkey will continue purchasing weapons from Russia by referring to its
purchase of S-400 air defense system, Erdoğan said:
"About the weapons that we have bought from Russia... There are weapon
or weapons that we have bought so far. In the current conditions, it
may be early to talk about what the future will show. We need to see
what the conditions will bring about and what not". (BIA, 15 March 2022)
Le
PE condamne fermement la
politique arménophobe de l’Azerbaïdjan
Dans une résolution votée hier, une majorité écrasante de
parlementaires européens ont dénoncé les violations graves et répétées
par le régime d’Aliev du droit international et de la récente décision
de la Cour Internationale de Justice
Le Parlement européen a adopté ce
jeudi 10 mars une résolution « sur la destruction du patrimoine
culturel au Haut-Karabakh » par 635 voix pour, 42 abstentions et 2
contre.
Le texte voté, d’une rare force, « condamne fermement la
politique de l’Azerbaïdjan consistant à effacer et à nier le patrimoine
culturel arménien dans et autour du Haut-Karabakh, en violation du
droit international et de la récente décision de la Cour Internationale
de Justice (CIJ) »
La résolution reconnait de surcroît que «
l’effacement du patrimoine culturel arménien s’inscrit dans le cadre
plus large d’une politique étatique d’arménophobie systématique, de
révisionnisme historique et de haine à l’égard des Arméniens promue par
les autorités azerbaïdjanaises, notamment à travers une
déshumanisation, une glorification de la violence et des revendications
territoriales à l’égard de la République d’Arménie, qui menacent la
paix et la sécurité dans le Caucase du Sud ».
Le texte adopté comprend de nombreux autres paragraphes exigeant sous
une forme ou sous une autre le respect par l’Azerbaïdjan de ses
engagements comme de l’identité sociale et culturelle arménienne des
territoires occupés de l’Artsakh.
« C’est la première fois à notre
connaissance que le Parlement européen établit sans ambages la
responsabilité accablante du régime d’Aliev dans la création et la
perpétuation de l’état de guerre au Sud Caucase. C’est un texte qui
fera date par sa haute probité, par la démarche de vérité et de courage
politique dont il émane » a commenté François Pupponi, Président du
Cercle d’Amitié France-Artsakh. « Cette résolution tranche
singulièrement avec le relativisme moral habituellement déployé à
propos de l’agression de l’Azerbaïdjan contre l’Artsakh qui est, en
vérité, une agression contre les droits fondamentaux des nations et
contre les valeurs européennes » a-t-il poursuivi.
Le Cercle d’Amitié
souligne que la résolution adoptée sort du cadre restreint des
habituelles condamnations politiques pour prendre des accents
judiciaires et opérationnels : La résolution rappelle que « le
révisionnisme historique et la dénaturation et destruction du
patrimoine culturel ou religieux sont contraires à l’ordonnance de la
CIJ du 7 décembre 2021 » et « suggère d’utiliser le Centre satellitaire
de l’Union européenne (CSUE) pour fournir des images satellitaires afin
d’aider à déterminer l’état extérieur du patrimoine menacé dans la
région ».
« Dans le contexte actuel de la Présidence Française de
l’Union européenne, notre pays se doit d’autant plus de montrer
l’exemple en donnant suite à ces demandes du parlement européen que
cela créera un précédent au regard des violations du même ordre qui se
déroulent en Ukraine » a affirmé François Pupponi. Le président du
Cercle d’Amitié France-Artsakh a martelé en conclusion « oui, nous
devons engager des sanctions et des poursuites contre le régime Aliev
et, oui, nous devons mettre nos capacités opérationnelles au service
des démocraties arménienne et artsakhiote car on ne peut être crédible
en luttant ailleurs contre des politiques de haine et d’agression
auxquelles nous consentirions en Artsakh ».
Le Cercle d’Amitié se
félicite que la résolution du Parlement européen invite enfin «
l’Azerbaïdjan à abandonner ses objectifs maximalistes, son approche
militariste et ses revendications territoriales à l’égard de l’Arménie
et à s’engager de bonne foi dans les négociations menées sous les
auspices du groupe de Minsk de l’OSCE sur le statut définitif du
Haut-Karabakh ». Il appelle la France à cadrer la reprise des
négociations en s’appuyant sur cette position exemplaire du Parlement
européen. (Le Cercle
d’Amitié, 10 ,qrs 2022)
Erdogan à l'UE:
"Traitez la Turquie comme l'Ukraine"
Le président turc Recep Tayip Erdogan a demandé mardi à l'Union
européenne de traiter son pays, la Turquie, comme elle le fait de
l'Ukraine, sans attendre qu'elle soit "frappée par une guerre".
"Montrez à la Turquie la même sensibilité que celle que vous témoignez
à l'Ukraine", a suggéré le chef de l'Etat au cours d'une conférence de
presse au côté de la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani.
Evoquant la situation de l'Ukraine et la demande d'adhésion de Kiev à
l'UE, le président Erdogan a remarqué: "On applaudit (le président
ukrainien Volodymyr) Zelensky au parlement européen: c'est très bien.
Il fallait donc une catastrophe pour cela... Mais la Turquie n'attendra
pas une catastrophe".
"Nous apprécions les efforts pour faire entrer l'Ukraine dans l'UE.
Mais je le dis aux membres de l'UE: je me demande ce qui vous inquiète
encore avant d'intégrer la Turquie dans l'UE".
Rappelant que son pays est déjà membre de l'Otan, il a également
demandé: "Pourquoi vous ne donnez pas l'équipement militaire nécessaire
à la Turquie?"
"Vous mettrez la Turquie à votre ordre du jour quand il y aura une
guerre contre elle?"
La Turquie est candidate à l'adhésion à l'UE depuis 1987.
Après des années de brouille, de nombreux différends sur la
Méditerranée orientale en particulier et une attitude jugée agressive
envers la Grèce et Chypre, le chef de l'Etat turc tente depuis
plusieurs mois de relancer les relations avec les partenaires européens.
Dans la guerre qui oppose la Russie à l'Ukraine, M. Erdogan, allié de
Kiev tout en ménageant ses relations avec Moscou, a reproché la semaine
dernière à l'UE et à l'Otan leur "manque d'action décisive".
Il se tient néanmoins dans le camp des "alliés" occidentaux et a
jugé
"inacceptable" l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes.
Il a d'ailleurs lancé un nouvel appel au cessez-le feu mardi soir
pendant sa conférence de presse. (AFP, 1 mars 2022)
Turquie-USA-OTAN /
Turkey-USA-NATO
Erdogan fait valoir son rôle à
Biden et réclame des avions de combat
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a souligné jeudi le rôle de son
pays dans la médiation entre la Russie et l'Ukraine, lors d'une
conversation téléphonique de 45 minutes avec son homologue américain
Joe Biden.
M. Erdogan a fait valoir à M. Biden qu'il était important pour Ankara
de pouvoir parler aux deux parties et d'être un "facilitateur" dans la
recherche d'une issue à la guerre, selon la présidence.
Le président américain a en retour dit sa "reconnaissance" à la Turquie
pour ses "efforts visant à soutenir une résolution diplomatique du
conflit", selon la Maison Blanche.
D'après le communiqué de la présidence turque, M. Erdogan a aussi
profité de ce premier contact avec M. Biden depuis le début de la crise
pour réclamer la levée des "sanctions injustes" qui pénalisent la
défense de la Turquie, membre de l'Otan.
Ankara souhaite notamment acquérir 40 avions de combat F-16 ainsi que
les pièces détachées nécessaires à la maintenance et modernisation des
F-16 qu'elle possède déjà.
Ankara avait initialement commandé et versé 1,4 milliard de dollars
pour une commande d'avions de combat furtifs F-35, jamais livrés.
L'ensemble du contrat avait été gelé par les Etats-Unis en 2019 après
l'achat par la Turquie du système anti-missile russe S-400, perçu comme
une menace pour le F-35.
Washington avait alors exclu la Turquie de ce programme militaire de
pointe.
Selon la presse turque, M. Erdogan souhaite obtenir 40 avions de combat
F16 et quelque 80 kits de modernisation de cet appareil vieillissant,
dont l'armée turque possède déjà plus de 200 exemplaires.
Les deux chefs d'Etat ont discuté jeudi "des possibilités de renforcer
les liens bilatéraux" turco-américains, a souligné la Maison Blanche.
Il s'agissait du premier échange entre MM. Biden et Erdogan depuis le
début de la guerre le 24 février, au soir des premiers pourparlers
directs entre les ministres des Affaires étrangères russe Sergueï
Lavrov et ukrainien Dmytro Kouleba, à Antalya (sud).
Les deux ministres ont échoué à conclure un cessez-le-feu tout en
promettant de poursuivre le dialogue entre leurs deux pays.
Bien qu'alliée de l'Ukraine à laquelle elle fournit des drones de
combat, Ankara a veillé à maintenir ses relations avec la Russie dont
dépendent étroitement son secteur touristique et ses approvisionnements
en blé et énergie. (AFP, 10 mars 2022)
DIB:
"As the war machine, NATO is as responsible for the war as Russia"
The Unity for Democracy (DİB) released a written statement on the
fourth day of Russia's invasion of Ukraine yesterday (February 27).
Emphasizing that the war started "for imperialist interests", the DİB
said, "While the lives of peoples are falling apart, warmongers see it
as a chance." Recalling that it is also against the invasion of Iraq,
Yemen and Syria, the DİB has said, "We are against the invasion of
Ukraine."
"We are once again faced with a war fought for imperialist interests to
dominate the energy and oil sources. In a region of the world, which is
our shared home, people are killed and forced to migrate while other
living beings and nature are being destroyed," the Unity has noted.
The DİB has said, "We know that wars lead to humanitarian, social,
economic and ecological destruction and the price of wars is paid by
women, laborers and poor people the most." Expressing its "demand for
peace in our country and all parts of the world," the DİB has stated:
"We will not turn a blind eye to the destruction of the world for the
interests of imperialist states. We raise our voice so that Russia,
which has caused bloodshed in the region, abandons its policy of
invasion and war and peoples can determine their own future themselves."
Referring to the United States of America (USA) and North Atlantic
Treaty Organization (NATO) within this context, the DİB has said:
"The USA, trying to push Russia by massing arms in Ukraine and
financing Neo-Nazis, who massacre the people, and the NATO, the war
machine of imperialism insistently desired to be extended by not being
dissolved after the Cold War, are as responsible for the war as Russia.
We declare that we side and solidarize with not the imperialists
or
collaborating states, but with the people of Ukraine under bombardment,
with the anti-war people of Russia who take to the streets for peace
and with everyone who raises the struggle for peace, democracy and
fraternity in Turkey and the world.
What happened?
Earlier on February 24, explosions were reported in several Ukrainian
provinces, including the capital Kyiv, after Russia's President
Vladimir Putin announced a special military operation in the Donbas
region.
Tensions had started escalating late last year when Ukraine, the US and
its allies accused Russia of amassing tens of thousands of troops on
the border with Ukraine. They claimed Russia was preparing to invade
its western neighbor, which was consistently rejected by Moscow.
Defying threats of sanctions by the West, Moscow officially recognized
Donetsk and Luhansk as independent states earlier this week, followed
by the start of a military operation in Ukraine on February 24.
President Vladimir Putin said the operation aims to protect people
"subjected to genocide" by Kyiv and to "demilitarize and de-Nazify"
Ukraine, while calling on the Ukrainian army to lay down its arms.
In the face of this invasion, protest demonstrations are held both on
the streets and in front of the embassies of Russia in several
countries such as the US, Mexico, Chile, Italy, Britain, Georgia,
Croatia, Bulgaria, Montenegro, Spain, Germany, Lebanon, the Netherlands
and Greece.
As reported by Novaya, 1,816 people were taken into custody during the
anti-war protests in several cities in Russia a day after the invasion.
(BIA, 28 February
2022)
Relations
régionales / Regional Relations
A Antalya, les touristes russes bloqués par la guerre
Anton Gavrilov avait réservé de longue date son séjour tout compris à
Antalya, dans le sud de la Turquie. Entretemps son pays, la Russie, a
envahi l'Ukraine et le trentenaire craint de rester bloqué, sans le
sou, loin de Moscou.
Pour l'heure il est encore allongé sur une chaise-longue à la plage,
profitant du soleil de Méditerranée qu'il est venu chercher en famille,
loin des rigueurs de l'hiver.
Mais les vacances tournent au casse-tête pour les touristes russes qui
ne peuvent plus utiliser leurs cartes de crédit et ignorent si leur
compagnie pourra les ramener au pays.
"Nous avons entendu dire que la compagnie qui nous a amenés ici a
suspendu ses vols, mais je dois vérifier", glisse le jeune homme.
Rapidement après le début de l'offensive russe contre l'Ukraine, des
dizaines de pays ont fermé leur espace aérien aux avions russes. Pas la
Turquie, qui maintient pur l'heure les vols vers Moscou.
Seule la compagnie turque à bas coût, Pegasus, a annoncé qu'elle
suspendait la desserte de la Russie "jusqu'au 27 mars".
Mais l'Union européenne et le Canada ont interdit l'exportation de
pièces et d'équipements aéronautiques et surtout, les principaux
constructeurs, Airbus et Boeing, ont suspendu la maintenance des
appareils.
Ce qui finira par réduire de fait le nombre de vols.
Anton Gavrilov se soucie aussi de ses dépenses: Visa et Mastercard ont
suspendu l'utilisation à l'étranger des cartes de crédit émises en
Russie.
"J'avais un peu d'argent en espèces mais je ne sais pas si je vais
réussir à utiliser ma carte", confie-t-il.
- système Mir -
Il s'en sort encore grâce au système Mir, une structure russe de
transfert de fonds électronique. Mais pour combien de temps?
En outre le cours du rouble s'est effondré et les économies d'Anton
avec, sous l'effet des sanctions occidentales. Aussi le jeune père de
famille redoute que ces vacances à Antalya ne soient ses dernières
avant longtemps.
Même en hiver, Antalya n'accueille jamais moins de 100.000 touristes
russes: c'est leur destination préférée en Turquie, qu'ils ont 4,5
millions à rejoindre chaque année.
Dans le hall de son hôtel, Margarita Sabatnikaya, 31 ans, partage la
même incertitude qu'Anton: "Nous ne savons pas comment nous allons
subvenir à nos besoins".
"Nous sommes venus en vacances avec nos enfants, mais nous ne savons
pas quand et avec quel avion nous rentrerons en Russie", ajoute-t-elle.
Car le rouble s'effondre mais le prix des billets d'avion, lui, explose
pour atteindre jusqu'à 400 euros le vol de retour vers la Russie, plus
du double du prix antérieur, piégeant d'autant certains Russes à cours
d'argent.
"J'ai deux amis russes à la maison en ce moment, mais ils ne peuvent
pas rentrer, les billets d'avion coûtent trop cher", explique Anastasia
Zanolotnaya, une instructrice de plongée rencontrée en centre-ville.
Dans ces conditions, les hôteliers d'Antalya redoutent une avalanche
d'annulations pour la saison estivale qui débute en mai. Certains
spécialistes du secteur espèrent que parmi les milliers de Russes qui
ont gagné la Turquie pour fuir leur pays depuis le début du conflit,
certains choisiront de s'établir temporairement sur la côte.
- cohabitation -
Mais plus encore que les Russes, les touristes ukrainiens - 2 millions
de visiteurs en Turquie l'an dernier - risquent de manquer à l'appel
cet été sur les plages d'Antalya.
Olga, elle, est coincée ici pour de bon.
"Nous sommes arrivés début février pour des vacances (...) Nous aurions
dû rentrer deux jours après le début de la guerre mais il n'y a plus de
vols désormais", confie cette trentenaire Ukrainienne venue en famille
et qui demande l'anonymat.
Les traits tirés, elle passe ses journées à l'hôtel collée à la télé, à
guetter des nouvelles de ses proches.
"Il ne nous reste plus beaucoup d'argent. Nous ne savons pas quoi
faire", soupire-t-elle.
Barbaros Duzgun, agent de voyage et guide russophone à Antalya, se pose
une autre question: ils se demande si Russes et Ukrainiens continueront
de cohabiter dans les mêmes lieux de villégiature.
"Par le passé, la Russie et l'Ukraine étaient comme des soeurs. Nous
accueillions [les touristes russes et ukrainiens] dans les mêmes
bateaux, les mêmes bus. Comment ferons nous désormais s'ils réservent
un tour dans le même bus?" se demande-t-il. (AFP, 16 mars 2022)
Echec des pourparlers
russo-ukrainiens en Turquie
Les chefs de la diplomatie russe et ukrainienne ont échoué jeudi à
s'accorder sur un cessez-le-feu en Ukraine au cours de leur première
rencontre depuis le début de l'offensive de l'armée russe, qui poursuit
sa progression avec des chars arrivant aux portes de la capitale Kiev.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son
homologue ukrainien Dmytro Kuleba ont campé sur leurs positions pendant
cet entretien, le premier à ce niveau depuis le 24 février, organisé en
Turquie sous les auspices de leur homologue turc Mevlut Cavusoglu à
Antalya (sud), une station balnéaire prisée des touristes russes.
"Nous avons évoqué un cessez-le-feu mais aucun progrès n'a été accompli
en ce sens", a déclaré M. Kuleba à la presse, ajoutant cependant qu'il
"espérait" pouvoir poursuivre la discussion avec son homologue.
- "L'Ukraine ne se rendra pas" -
Selon M. Kuleba, Sergueï Lavrov lui a assuré que la Russie "allait
continuer (son) agression jusqu'à ce que nous acceptions sa demande de
capituler".
Mais "l'Ukraine ne s'est pas rendue, ne se rend pas et ne se rendra
pas", a-t-il martelé face aux journalistes.
De son côté, M. Lavrov a dit que la Russie voulait poursuivre le
dialogue avec l'Ukraine, mais a estimé que le "format russo-ukrainien
au Bélarus", à un niveau de représentation inférieur, n'avait "pas
d'alternative".
Trois sessions de pourparlers entre négociateurs russes et ukrainiens
ont déjà eu lieu au Bélarus, un pays allié de la Russie, depuis le
début de l'invasion. Ils ont abouti à plusieurs cessez-le-feu locaux et
à l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer des civils de
villes assiégées.
Mais la Russie a été à plusieurs reprises accusée d'avoir violé
ces accords.
"Nous ne prévoyons pas d'attaquer d'autres pays, nous n'avons pas
attaqué l'Ukraine", a lancé M. Lavrov.
Le chef de la diplomatie turque, qui avait pris place entre les deux
ministres des pays belligérants au bout d'une grande table en U, a
reconnu que personne n'attendait de "miracle" avec cette rencontre,
mais dit espérer l'organisation d'une rencontre au sommet entre les
présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky.
Parallèlement, les dirigeants français et allemand Emmanuel Macron et
Olaf Scholz ont, dans un entretien téléphonique avec M. Poutine,
"insisté sur le fait que toute solution à cette crise devait passer par
des négociations entre l'Ukraine et la Russie" et exigé "un
cessez-le-feu immédiat", selon une source gouvernementale allemande.
Pour l'heure, l'armée russe maintient son siège des grandes villes et
une campagne de bombardements, à l'image de celui qui a touché mercredi
un hôpital pour enfants à Marioupol, un port stratégique sur la mer
d'Azov (sud-est) encerclé par les forces russes depuis neuf jours.
Trois personnes, dont une fillette, y ont péri, a annoncé dans un
nouveau bilan jeudi la mairie, qui faisait état la veille de 17
blessés. Une quatrième personne a été tuée dans un raid sur la cité
jeudi matin.
- "Crime de guerre odieux" -
"Crime de guerre odieux" pour l'Union européenne, usage "barbare" de la
force contre des civils pour la Maison Blanche, acte "immoral" pour le
Premier ministre britannique Boris Johnson: cette attaque a suscité une
vague de condamnations internationales.
Selon un membre de l'administration militaire ukrainienne de la région,
des femmes étaient en train d'accoucher dans l'hôpital lorsque le
bombardement s'est produit.
"Cette maternité a été reprise depuis longtemps par le bataillon Azov
et d'autres radicaux et toutes les femmes en couches, toutes les
infirmières et tout le personnel de soutien ont été mis à la porte", a
affirmé de son côté M. Lavrov.
Au total, depuis le début de l'invasion, 71 enfants ont été tués et
plus de 100 blessés en Ukraine, a déclaré mardi sur Telegram Liudmyla
Denisova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
Selon l'état-major ukrainien, les forces russes poursuivent leur
"opération offensive" pour encercler Kiev, tout en attaquant sur
d'autres fronts les villes d'Izioum, de Petrovske, de Hrouchouvakha, de
Soumy, d'Okhtyrka ou dans les régions de Donetsk et de Zaparojie.
Des chars russes sont arrivés jeudi à la lisière nord-est de la
capitale, après être déjà parvenus dans ses faubourgs nord et ouest.
Une équipe de l'AFP a vue des colonnes de fumée s'échapper du village
de Skybyn, à quelques centaines de mètres du dernier barrage des forces
ukrainiennes avant l'entrée de Kiev au nord-est.
En fin de matinée, une pluie de roquettes russes Grad s'est abattue sur
le village désert de Velyka Dymerka, à environ cinq kilomètres des
limites de la capitale, dont certaines ont atterri à une vingtaine de
mètres de l'équipe de l'AFP.
La moitié de la population de l'agglomération de Kiev a fui depuis le
début de l'invasion russe il y a deux semaines, a annoncé son maire,
Vitali Klitschko, affirmant que, désormais, "un peu moins de deux
millions d'habitants" s'y trouvaient.
Des couloirs humanitaires ont de nouveau été ouverts jeudi pour
permettre l'évacuation de civils de zones durement frappées par les
combats, qui ont obligé les habitants de plusieurs grandes villes à
rester parfois des jours cachés dans des caves.
Un long convoi de bus se dirigeait dans la matinée vers le nord-ouest
de Kiev, où les autorités organisent l'évacuation de personnes bloquées
à Irpin et Boutcha.
Plus de 60.000 Ukrainiens ont été évacués mercredi des villes
assiégées, a déclaré jeudi Volodymyr Zelensky dans une vidéo.
- "Assistance militaire" -
Mercredi soir, la Chambre des représentants a adopté un nouveau budget
fédéral américain, avec une enveloppe de près de 14 milliards de
dollars pour la crise ukrainienne, qui doit désormais être voté au
Sénat.
Le FMI a également approuvé mercredi une aide d'urgence d'un montant de
1,4 milliard de dollars en faveur de l'Ukraine.
Washington a en revanche définitivement rejeté la proposition de la
Pologne de livrer à l'armée américaine ses avions Mig-29 pour qu'ils
soient ensuite remis à l'Ukraine, jugeant l'offre de Varsovie "risquée"
et susceptible de provoquer une escalade russe.
Depuis le début, les Américains et leurs alliés s'efforcent d'aider
l'Ukraine tout en évitant l'implication directe des Etats membres de
l'Otan.
De Varsovie, la vice-présidente américaine Kamala Harris a estimé
qu'avec cette crise, l'Otan était devenue "plus forte" et la Russie
"plus faible".
Le ministère russe de la Défense a de son côté accusé jeudi les
Etats-Unis d'avoir financé un programme d'armes biologiques en Ukraine,
affirmant avoir trouvé des preuves en ce sens dans des laboratoires
ukrainiens.
En Turquie, M. Lavrov a jugé "dangereuses" les livraisons d'armes par
les Occidentaux à l'Ukraine, dénonçant en particulier les livraisons de
missiles sol-air portables.
Du côté de l'Union européenne, les chefs d'Etat et de gouvernement des
27 Etats membres vont se pencher jeudi et vendredi à Versailles, près
de Paris, sur les défis économiques et sécuritaires créés par la guerre
en Ukraine en Europe.
Après deux semaines de conflit, les sanctions occidentales continuent
de pleuvoir sur la Russie, avec notamment le gel au Royaume-Uni des
avoirs de sept oligarques russes dont Roman Abramovitch, une décision
qui implique la suspension de la vente du club de football de Chelsea.
La liste des entreprises étrangères coupant tout ou partie de leurs
liens avec la Russie s'allonge toujours plus. Dernières en date, Sony
et Nintendo ont annoncé la suspension de leurs expéditions à
destination de la Russie.
Pour y faire face, Moscou a interdit l'exportation de certaines
marchandises et équipements précédemment importés dans le pays. (AFP,
10 mars 2022)
Le président israélien achève sa
visite par une prière à la grande synagogue
Le président israélien Isaac Herzog a rendu visite jeudi à la
communauté juive de Turquie, à Istanbul, au lendemain d'une rencontre
avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qualifiée de "tournant"
dans les relations entre les deux pays.
M. Herzog, premier chef d'Etat israélien à se rendre en Turquie depuis
2007, a participé à une prière avec les représentants de la communauté
pour notamment "la Turquie et le président Erdogan", à la grande
synagogue Neve Shalom d'Istanbul dans le quartier historique de Galata.
"Le processus [la visite et les discussions avec M. Erdogan, NDLR] est
sans illusions, mais il reflète nos intérêts stratégiques et
bilatéraux", a glissé M. Herzog à des journalistes avant de gagner
l'édifice.
"Nous ne serons pas d'accord sur tout (...) Mais nous aspirons à
résoudre nos désaccords dans le respect mutuel et la bonne volonté",
avait-il dit mercredi lors d'une conférence de presse commune avec M.
Erdogan.
La synagogue Neve Shalom, qui abrite aussi un musée du patrimoine juif,
est un lieu symbolique fort pour la communauté juive qui y célèbre les
mariages et tous les événements marquants.
Une "synagogue particulière qui a souffert par le passé", a remarqué le
président Herzog, évoquant les attentats qui l'ont visée en 1986 (22
morts), 1992 (un blessé) et 2003.
Le 15 novembre 2003, des véhicules remplis d'explosifs ont visé deux
synagogues d'Istanbul, Neve Shalom et Beth Israel, faisant 30 morts et
plus de 300 blessés. Les attentats avaient été revendiqués par une
cellule turque d'Al-Qaïda.
Sous l'Empire ottoman, Istanbul, alors Constantinople, avait accueilli
de nombreux Juifs chassés d'Espagne en 1492 qui y avaient trouvé un
refuge paisible et y fondèrent parfois de prospères dynasties,
jusqu'aux années 1930 où ils furent victimes de lois discriminatoires
et de pogroms.
Ces "500 Ans" de vie commune sont souvent mis en avant par les
autorités turques, bien que le statut des Juifs turcs ait été parfois
moins égalitaire que vanté.
15.000 juifs environ vivent aujourd'hui en Turquie, la plupart à
Istanbul, contre 200.000 au début du XXe siècle.
Dans un communiqué, l'Alliance des Rabbins de pays musulmans s'est
félicitée de la venue du président Herzog en Turquie et de sa rencontre
la veille avec le président Erdogan, un "moyen de préserver la paix
régionale, de promouvoir la tolérance et la compréhension mutuelle".
(AFP, 10 mars 2022)
Erdogan
réclame «un cessez-le-feu
urgent», mais Poutine pose des conditions
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est entretenu dimanche au
téléphone avec son homologue russe auquel il a réclamé un «
cessez-le-feu général urgent » en Ukraine, mais Vladimir Poutine exige
d’abord que les conditions de la Russie soient remplies.
Les deux chefs d’État se sont entretenus à quelques jours du Forum
diplomatique d’Antalya, prévu du 11 au 13 mars dans le sud de la
Turquie, auquel le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï
Lavrov doit participer.
La Turquie espère aussi accueillir le ministre ukrainien des Affaires
étrangères pour favoriser une rencontre entre les chefs de la
diplomatie des deux pays.
« Un cessez-le-feu urgent et général permettra de rechercher une
solution politique et de répondre aux inquiétudes humanitaires. »
— Recep Tayyip Erdogan, président turc
« Un cessez-le-feu urgent et général permettra de rechercher une
solution politique et de répondre aux inquiétudes humanitaires », a
affirmé le chef de l’État turc.
Il a également réclamé l’ouverture « urgente » de couloirs humanitaires
en Ukraine.
« Ouvrons ensemble de la voie de la paix », a dit M. Erdogan à son
homologue russe, selon la présidence turque, se disant « prêt à
apporter sa contribution sous toutes les formes à la résolution
pacifique de la question ».
La présidence russe a de son côté affirmé, dans un communiqué, que « la
suspension de l’opération spéciale (en Ukraine, ndlr) n’est possible
que si Kiev cesse les hostilités et remplit les conditions bien connues
de la Russie ».
Le Kremlin dit espérer que lors du prochain round de négociations
l’Ukraine « aura une approche plus constructive et prendra en
considération les réalités émergentes ».
Selon les médias turcs, l’entretien téléphonique entre les deux
présidents a duré une heure.
Membre de l’OTAN et alliée de l’Ukraine, la Turquie tente depuis le
début du conflit de maintenir ses relations avec la Russie dont elle
dépend pour nombre de ses importations.
M. Erdogan a plusieurs fois proposé d’accueillir des pourparlers entre
l’Ukraine et la Russie.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu avait exprimé
vendredi l’espoir de réunir ses homologues russe et ukrainien, à
Antalya en fin de semaine.
« Nous pensons que ces rencontres auront un impact positif. En
particulier, une réunion au niveau des dirigeants pourrait empêcher que
la guerre provoque une plus grande destruction », avait affirmé samedi
le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.
La première dame turque, Emine Erdogan, a de son côté adressé un
message vidéo à Olena Zelensky, l’épouse du président ukrainien.
« Ma chère amie Olena et cher peuple d’Ukraine, je vous transmets
l’amitié et le respect les plus sincères du peuple turc »,
indique-t-elle, exprimant « sa tristesse face aux attaques contre
l’Ukraine » et son « indescriptible chagrin en tant que femme, mère et
grand-mère ». . (AFP, 6 mars 2022)
Forte mobilisation pour les Ukrainiens en Turquie
On court en tous sens dans le minuscule hall de l'ambassade d'Ukraine à
Ankara: les bénévoles se pressent et se bousculent pour trier et
emballer des produits de première nécessité déposés en majorité par des
Turcs de la capitale, pour aider les Ukrainiens sous les bombes.
Les images de familles fuyant les bombardements ont ému de nombreux
citoyens turcs qui n'ont, pour la plupart d'entre eux, aucun lien
particulier avec l'Ukraine.
"J'ai visité Lviv (dans l'ouest de l'Ukraine, ndlr) une seule fois.
Mais je me sentais obligé de faire quelque chose", confie Emre
Canbulat, conseiller juridique à Ankara.
La Turquie, membre de l'Otan et alliée de Kiev, veille depuis le début
du conflit à ménager également la puissante Russie, dont elle juge
toutefois l'attitude "inacceptable".
Regardant "avec beaucoup de peine" les images de l'invasion, M.
Canbulat suit depuis le début du conflit sur les réseaux sociaux les
associations de solidarité avec l'Ukraine en Turquie, qui publient
régulièrement la liste des besoins pour la population et pour l'armée
ukrainienne.
"J'ai vu que le matériel médical manquait, comme des kits de
perfusion", poursuit le grand quadragénaire élégant. "J'ai contacté des
amis qui travaillent dans ce domaine et j'ai pu en acheter à un prix
bien en-dessous du marché, quand je leur ai dit que c'était pour
l'Ukraine", assure-t-il.
Il est d'ailleurs venu avec les contacts de ces sociétés qui acceptent
de céder du matériel à bas prix.
Selahattin Ayaltin en revanche connait l'Ukraine: il a même travaillé
comme mécanicien à Kiev il y a une dizaine d'années et avoue regarder
les images du conflit les larmes aux yeux.
Actuellement au chômage, M. Ayaltin, 34 ans, n'est pas en mesure
d'effectuer des dons mais il a voulu offrir ses bras et participe à la
préparation des colis.
"Je ne pouvais pas rester sans rien faire. J'aime beaucoup les
Ukrainiens. Ils m'ont toujours soutenu et aidé quand je travaillais
là-bas", raconte-t-il en fermant un carton.
- "L'Ukraine n'oubliera jamais votre aide" -
Trois camions chargés de pâtes, de conserves, d'huile de tournesol, de
produits d'hygiène, de médicaments, de couvertures ou de jouets sont
partis lundi de l'ambassade à destination de l'Ukraine.
Le principal opérateur turc de téléphonie mobile Turkcell a de son côté
décrété la gratuité des appels et des SMS vers l'Ukraine.
En quelques jours, la campagne de dons lancée par l'ambassade d'Ukraine
a dépassé les deux millions de livres turques (plus de 138.000 euros),
a-t-elle annoncé.
Lors d'une conférence de presse mardi soir, l'ambassadeur de l'Ukraine
à Ankara, Vasyl Bodnar, a remercié mardi "tous les citoyens turcs qui
offrent leur aide aux Ukrainiens qui ont été affectés par la guerre".
"Dans certaines localités assiégées, les habitants n'ont plus accès à
la nourriture ni à l'eau potable depuis quelques jours. Il est
essentiel de leur envoyer des produits de première nécessité", a-t-il
affirmé.
En plus des produits alimentaires, la population civile a besoin du
matériel médical et des vêtements chauds, a ajouté l'ambassadeur.
"Croyez-moi, l'Ukraine n'oubliera jamais votre aide", a-t-il affirmé.
-Volontaires aux brigades internationales-
Quelque 35.000 ressortissants ukrainiens vivent en Turquie, souvent
mariés à des Turcs; chaque année, plus de 2,5 millions de touristes
ukrainiens visitent le pays.
Restaurateur à Ankara et marié à une Ukrainienne, Can Kalaycioglu voit
l'Ukraine comme "sa seconde patrie".
"Beaucoup de Turcs ont envie d'aider. Ils viennent ici et j'essaye de
les orienter, même si je ne travaille pas à l'ambassade", explique-t-il.
Certains sont discrètement orientés dès leur arrivée vers une petite
salle au fond: ceux-là veulent rejoindre les brigades internationales
qu'entend former l'Ukraine.
Reçu dans un bureau à l'écart de la cohue et des cartons de collecte,
un grand homme brun, la quarantaine, employé d'une entreprise de
télécoms à Ankara s'est faufilé jusque-là.
Marié à une Ukrainienne, il n'a pas informé sa famille turque de sa
démarche.
"On s'est marié il y a six mois. On était en train de se demander dans
quel pays on voulait vivre quand cette guerre a éclaté. Ma femme est
là-bas", raconte-t-il en réclamant l'anonymat.
Son épouse s'est portée volontaire pour défendre son village près de
Kiev, assure-t-il.
"Je ne sais pas ce qui m'attend", avoue-t-il. "Mais je ne peux pas
laisser ma femme seule dans ce combat". (AFP, 1 mars 2022)
Chypre
et la Grèce / Cyprus and Greece
Le
premier ministre grec à Istanbul: résultat
trop modeste
Ragip Duran, Chronique Turquie, 19 mars 2022
Le PM grec Mitsotakis s’est rendu dimance dernier à Istanbul. Il y
avait trois rencontres dans le programme officiel: La Messe de dimanche
à la Cathédrale Saint Georges, déjeuner de travail avec le
Président
turc M.Erdogan enfin rencontre avec ‘’Sa Sainteté Bartholomée
1er,
Archevêque de Constantinople et Patriarche œcuménique de
Constantinople’’ selon son titre officiel.
Détail du protocole diplomatique, le Patriarche qui reçoit normalement
ses visiteurs au Patriarchat Rum de Phanar, c'est-à-dire à la
Cathédrale Saint Georges, a reçu le PM grec dans l’enceinte du Consulat
Général de Grèce à Pera.
M.Mitsotakis avait avant son départ déclaré qu’il partait
pour
Istanbul ‘’avec un humeur productive’’ mais que ‘’ses attentes étaient
limitées’’.
Plusieurs problèmes existent entre Athènes et Ankara qui sont tous les
deux membres de l’OTAN, rappellent les observateurs : La Méditerannée
Orientale, l’espace aérienne, la mer de l’Egée, la
démilitarisation
des îles, Chypre, transport de l’énergie, l’immigration…etc…
Ces sujets étaient dans l’agenda des deux leaders mais à lire les
informations et les commentaires publiées dans les médias des deux pays
respectifs, on peut voir qu’il n’y a pas eu lundi un progrès important
sur un de ces sujets. L’existence et la poursuite du dialogue entre les
responsables politiques des voisins seraient déjà pour le
moment un
acquis positif, selon la majorité des spécialistes.
Faut-il préciser que les médias grecs ont largement couvert le fait que
M.Mitsotakis est rentré à Athènes avec un virus de Covid-19. Et le
Président turc et le Patriarche oecuménique avaient auparavant un
test
positif.
Plusieurs chroniqueurs de l’opposition turque ont par ailleurs remarqué
que la visite à Istanbul du PM grec ‘’n’était pas du tout
productive’’
et ‘’pouvait aider à briser l’isolation internationale de
M.Erdogan’’.
Ce dernier est en chute libre dans les sondages d’opinion mais il a pu
recevoir en une semaine les plus hauts responsables politiques
d’Israel, de l’Allemagne et de la Grèce. Ankara, qui veut jouer
les
intermédiaires entre Moscou et Kiev, a également reçu à Antalya les
ministres des affaires étrangères de ces deux pays en guerre. Il
s’agissait d’assurer le plus vite possible le cessez-le-feu en Ukraine.
Toutes ces rencontres bilatérales n’ont pas pu produire un effet
positif au niveau diplomatique ou politique.
Pendant ce temps, les médias du gouvernement turc ont quand même trouvé
une occasion pour faire de la propagande du ‘’Leader Universel’’.
A
Chypre-Nord, la crise économique en Turquie se
fait durement sentir
"Tout devient plus cher: nourriture, eau, électricité", soupire Mehmet
Cobe, tailleur à Nicosie, en République turque de Chypre-Nord (RTCN).
Dans cette entité reconnue seulement par la Turquie, la chute de la
livre frappe durement une économie sous perfusion d'Ankara, déjà
fragilisée par la pandémie.
La RTCN a été créée en 1983, neuf ans après l'invasion du tiers nord de
l'île méditerranéenne par la Turquie, en réponse à un coup d'Etat de
nationalistes chypriotes-grecs qui voulaient la rattacher à la Grèce.
Sous embargo international et quasiment coupée du monde, la RTCN, avec
ses plus de 300.000 habitants, dépend de la Turquie dont elle a adopté
la monnaie, ce qui la rend vulnérable aux chocs de l'économie turque.
"Deux jours après avoir reçu mon salaire, il ne me reste presque plus
rien" déplore Dodo, une quadragénaire qui ne veut pas révéler son nom.
Cette femme qui travaille dans deux hôtels de Nicosie pour environ
6.000 livres turques (TL), soit un peu moins de 400 euros, dit être
obligée de demander de l'argent à ses enfants, entrés dans la vie
active.
- Isolement -
Faiz Sucuoglu, Premier ministre de la RTCN, a indiqué le 22 février
vouloir faire de l'économie la "priorité" du gouvernement, après avoir
formé une coalition de droite nationaliste.
Le coût de la vie a augmenté en raison de la "hausse du coût des
transports et des marchandises (qui) a affecté l'économie de
Chypre-Nord", explique à l'AFP Turgay Deniz, président de la Chambre de
commerce et d'industrie de la RTCN.
La livre turque (TL), qui a perdu près de 45% de sa valeur en 2021,
s'échange désormais à 15,5 livres pour 1 euro, contre 8,5 il y a un an.
Avec des taux élevés d'inflation (plus de 46%) et de chômage (10%) -
une "première depuis neuf ans" - le PIB, après avoir déjà subi une
contraction de 16,2% en 2020, devrait "continuer à chuter en 2021",
selon les dernières estimations données par M. Deniz.
En raison de son isolement international, "la RTCN ne peut signer
d'accords qu'avec la Turquie" qui, d'après M. Deniz, fournit 15% du
budget de la RTCN, jusqu'à un tiers selon d'autres sources.
"En plus de reposer sur les importations et les devises étrangères,
l'économie nord-chypriote est dépendante de l'aide financière
extérieure, la seule disponible étant celle de la Turquie", souligne
Mustafa Besim, économiste à l'Université de Famagouste.
Sur l'enveloppe destinée par la Turquie à la RTCN, "la moitié des fonds
n'a pas été transférée", estime-t-il. "Les transferts de fonds turcs
ont été retardés en raison de la situation en Turquie".
- Dépendance -
Une grande partie des fonds n'a ainsi "pas été utilisée pour les
infrastructures et pour soutenir les entreprises". A contrario, le
secteur de la défense, prioritaire, est entièrement financé par la
Turquie, qui dispose de plus de 30.000 soldats en RTCN.
Sans Banque centrale pour réguler l'offre de monnaie, la RTCN dépend de
l'institution turque, malmenée par le limogeage de trois gouverneurs
depuis 2019.
"La livre turque est un paramètre que nous ne pouvons pas contrôler.
Elle est contrôlée par le président turc" Recep Tayyip Erdogan,
explique Vargin Varer, dirigeant de l'entreprise de transport de fret
Armen Shipping.
"Comme nous utilisons la livre et que nous importons la plupart des
produits, les prix augmentent ici quand les taux de change augmentent",
continue M. Varer, qui s'estime mieux loti que d'autres entreprises,
malgré une baisse de son chiffre d'affaires.
Il veut cependant garder espoir. Car "en raison de la dévaluation", le
tourisme en RTCN, premier contributeur du PIB avec 22% avant la
pandémie, est devenu plus attractif, "comparativement à d'autres
concurrents dans la région". (AFP, 27 février 2022)
Immigration
/ Migration
Moins de libéraux, plus de
communistes dans la vie politique belge
Si on revotait demain pour les élections fédérales, la majorité
perdrait un peu de son avance, et on comptabiliserait un groupe de 21
communistes à la chambre.
A quoi ressemblerait la chambre si l'on revotait demain:
- Le parti du Premier (Open VLD) perdrait 5 sièges
En effet, la Vivaldi comptait une majorité de 83 sièges lors de sa
formation il y a un an et demi. Elle n’en aurait plus que 79 si on
revotait demain. Principale victime, du sondage : l’Open VLD, parti du
premier ministre. Cette formation politique perdrait 5 parlementaires.
- Un record pour le PTB
Si on revotait demain, le PTB signerait un record : de 12 députés
actuellement, le groupe des communistes enverrait 21 élus à la chambre.
Ils seraient plus nombreux que les centristes, que les écologistes, et
quasi au niveau des libéraux.
- Les nationalistes toujours en position de force
La première force du pays serait nationaliste flamande : les députés
N-VA et Vlaams Belang seraient 44 à défendre la fin de l’actuelle
Belgique.
Les seuls partis de la majorité fédérale à progresser seraient les
socialistes flamands (Vooruit) +3, et le MR, qui aurait un élu de plus
qu’actuellement.
L'enquête RTL info / IPSOS / LE SOIR a été réalisée en ligne entre le
15 et le 22 mars auprès de plus de 2600 personnes. La marge d'erreur
maximale est de 3,1% en Wallonie et en Flandre et de 4% à Bruxelles.
(RTL, 25 mars 2022)
Meyrem
Almaci démissionne de la présidence de Groen
Meyrem Almaci démissionne de la présidence de Groen, confirment
mercredi différentes sources à Belga. Agée de 46 ans, elle était depuis
8 ans à la tête des écologistes flamands.
Celle-ci envisageait depuis un certain de remettre son mandat à la tête
des Verts flamands, a-t-elle expliqué mercredi au cours d'une
conférence de presse. Elle a choisi de consacrer plus de temps à ses
proches. Elle continuera par ailleurs à siéger au parlement flamand.
Je choisis maintenant de m'occuper davantage des gens qui me sont
proches.
"Je pensais déjà depuis un certain temps à remettre mon mandat de
présidente de parti. J'attendais le bon moment. Mais, en politique, le
bon moment peut parfois se faire attendre longtemps, même si l'on a
déjà gravé dans le marbre que l'on va partir. Et pour ma famille, le
bon moment, c'était plutôt hier qu'aujourd'hui. Je choisis donc
maintenant de m'occuper davantage des gens qui me sont proches",
a-t-elle déclaré.
Après un processus interne de renouvellement, il est temps de
redémarrer.
La présidente des Groen se dit fière du parcours de son parti sous sa
direction, en particulier du résultat des élections communales de 2018
qui ont permis aux écologistes de s'implanter un peu plus sur le
terrain local. La progression aux élections législatives de 2019 n'a
pas été à la hauteur des espérances, reconnaît-elle. Et la période qui
a suivi ne fut pas "évidente". Groen a toutefois choisi de prendre ses
"responsabilités" en montant dans le gouvernement De Croo, une
participation dans un exécutif que les écologistes flamands n'avaient
plus connue depuis 2004 et qui n'est pas de tout repos.
"La croissance de Groen, la transition vers un parti de gestion a
signifié pour nous une période de transition. Alors que nos ministres
livraient un travail formidable, le parti n'était pas toujours au mieux
de sa forme - il a fallu parfois chercher, ça ne sert à rien de le
cacher. Après un processus interne de renouvellement, il est temps de
redémarrer. Cela se fera sans moi en tant que présidente et cela me
paraît sain. C'est au tour d'autres personnes, cela fera du bien à
Groen", a expliqué Mme Almaci.
Pas de lien avec la prolongation du nucléaire
La présidente démissionnaire a salué le travail de ses trois ministres
(Petra De Sutter et Tinne Van der Straeten au fédéral et Elke Van den
Brandt à Bruxelles). Au parlement flamand, elle siégera dans
l'opposition face au gouvernement Jambon et à sa "politique de
démolition". Les écologistes du nord sont à la peine dans les derniers
sondages. "Je sais que l'on nous reproche parfois de ne pas être assez
durs ou assez cyniques. Parce que le cynisme paie peut-être dans les
sondages mais ne rend pas la société meilleure. Mais surtout: Groen
sera toujours le parti des valeurs douces, de la compréhension
mutuelle, de l'empathie", a-t-elle encore dit.
La décision annoncée ce mercredi n'a rien à voir avec la décision prise
par le gouvernement fédéral de prolonger deux réacteurs nucléaires,
soulignait-on chez Groen. "Tinne Van der Straeten (ministre de
l'Energie) a fait en sorte que le désordre laissé par 20 ans de non
gestion soit nettoyé", a affirmé Mme Almaci.
La personne qui succédera à Mme Almaci sera désignée par un congrès des
membres. Un bureau extraordinaire des Verts se réunira dans la soirée.
(RTBF, 23 mars 2022)
Conference in Berlin:
Democracy and Freedom in Turkey
A two-day conference for the democratisation of Turkey has begun in
Berlin. Under the slogan "Democracy and Freedom", dozens of well-known
opposition figures from Turkey and Kurdistan are discussing possible
solutions.
A conference with renowned personalities from Turkey and Kurdistan is
taking place in Berlin this weekend. The two-day conference entitled
"Democracy and Freedom" is a follow-up event to the conference "In
Search of a Social Contract for a Democratic Turkey", which was held in
Berlin in 2019.
With this event, the organisers want to support the struggle for
democratisation in Turkey. More than fifty opposition activists from
Turkey have called for the conference, including journalists Can
Dündar, Celal: Can Dündar, Celal Başlangıç, Ragıp Zarakolu, Doğan
Özgüden, Ragıp Duran, Inci Tuğsavul, Hayko Bağdat, Güler Yıldız, Veysi
Sarısözen, Yavuz Baydar and Ahmet Nesin as well as the member of the
Bundestag Gökay Akbulut (DIE LINKE), Kurdish politician in exile Besime
Konca and the HDP honorary president Ertuğrul Kürkçü.
The programme began with a welcome by Hayko Bağdat, after which Prof.
Neşe Özgen explained the rest of the proceedings. As a result of the
two-day discussions, working groups will be formed, Özgen stated. On
the first day, discussions will be held in three sections on "damage
assessment", "ways out" and "building the future".HDP MP Ömer Faruk
Gergerlioğlu, who was invited to speak, can only attend the conference
online due to a ban on travelling abroad ordered by the Ankara chief
public prosecutor’s office. (ANF, 5 Mar 2022)
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